DB - 31-08-2024
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01:00L'Histoire de Napoléon
01:17Janvier 1807.
01:19Depuis quelques mois, une partie de la Pologne
01:21se trouve libérée du joug des Prussiens
01:23que Napoléon a vaincus à Jena.
01:30L'Empereur, qui, après une tournée d'inspection,
01:32regagne son quartier général,
01:34a décidé de faire halte à Chelmno,
01:36petite ville de garnison,
01:38et de passer la nuit au château de Kempelen.
01:44Le baron de Kempelen,
01:46un inventeur de génie mort en 1804,
01:49s'était rendu célèbre par des automates
01:51uniques en leur genre
01:53qu'il avait conçus et fabriqués lui-même.
01:57Toutes ces merveilles avaient été rachetées
01:59par le mécanicien Melzel,
02:01l'inventeur du métronome.
02:04Ce fut donc Melzel qui fit visiter
02:06l'ancien atelier du baron à Napoléon.
02:14L'Empereur manifesta une vive curiosité
02:16pour ses inventions prodigieuses,
02:18en particulier pour ce joueur d'échecs
02:20qui avait émerveillé toute l'Europe
02:22à la fin du siècle.
02:26Il joue aux échecs ?
02:28Oui, sire, et fort bien.
02:30On m'a certifié qu'il avait réussi à abattre
02:32les meilleurs joueurs d'Europe.
02:34Absolument exact, sire.
02:36Et il fonctionne toujours aussi bien ?
02:38J'entretiens régulièrement sa mécanique
02:40et il est toujours imbattable.
02:42J'aimerais bien voir ça.
02:44Et je n'ignore pas, sire,
02:46que vous êtes vous-même
02:48redoutable aux échecs.
02:50Disons qu'il m'est arrivé
02:52de cerner quelques roues.
02:54M'intéresse-t-il d'affronter l'Automate ?
02:56Vraiment ?
02:58Vous pourriez organiser cela ?
03:00Je vais faire porter le joueur d'échecs
03:02dans le salon et après le souper,
03:04si vous le voulez...
03:06Merveilleux.
03:08À nous deux, monsieur.
03:10Et celui-là ?
03:12Que sait-il faire ?
03:14Celui-là, c'est un brave.
03:16Un Polonais.
03:18Un patriote.
03:20Et regardez.
03:24...
03:26...
03:28...
03:30...
03:32...
03:34...
03:36...
03:38...
03:40...
03:42...
03:44...
03:46...
03:48...
03:50...
03:52...
03:54...
03:58Échec et mat.
04:00Fichtre.
04:02Aucun doute.
04:04C'est fantastique.
04:06J'espère que vous lui pardonnerez, sire.
04:08Jamais. Je suis très mauvais joueur.
04:10Et gauche, et avec ça.
04:12Il m'a battu.
04:14Et oui, majesté.
04:16Ce gredin m'a battu.
04:18Prodigieux, quand même.
04:20Je n'ignore pas que plusieurs savants se sont penchés sur cette mécanique
04:23pour tenter d'en percer le mystère.
04:25Et qu'aucun n'y est parvenu.
04:27Moi, je veux savoir.
04:29Il y a un secret, n'est-ce pas ?
04:32Oui, Sire.
04:34Livrez-le-moi, je l'exige.
04:36Permettez-moi d'abord, Sire, d'y poser une condition.
04:39Laquelle ?
04:41Que ces messieurs se retirent.
04:43Nul autre que Sa Majesté
04:45ne doit connaître la vérité sur le joueur d'échec du baron de Kempel.
04:50Retirez-vous ! Sortez tous.
04:54Maintenant, expliquez-moi tout. Je suis impatient de savoir.
04:58Tout a commencé en hiver.
05:01Une nuit, à Chelmno.
05:04La ville voisine.
05:12C'était en 1776.
05:15Chelmno était alors occupé par les Prussiens.
05:17Le camp était occupé par les Prussiens, une occupation impitoyable.
05:22La Pologne souffrait de toutes parts comme un corps torturé.
05:31Un mouvement de résistance s'était secrètement organisé.
05:35A sa tête, le lieutenant Voronsky.
05:38Ça va, ça va, ils sont passés.
05:41Résumons-nous.
05:43Le soulèvement sera déclenché dans la nuit de lundi à mardi, très exactement.
05:47Toutes les cloches de la ville sonneront.
05:50Ce sera le signal pour la population.
05:53Toi, Tchekiski, la poste centrale.
05:56Vlados, les écuries du palais.
05:59Stanislas, l'hôtel des villes.
06:03Et moi, le cercle des officiers.
06:06Je me charge personnellement de cet ordire de glucaire.
06:08Il mourra de ma main. De ma main qui, croyez-moi, se souviendra de tous nos camarades assassinés.
06:12Comment t'y prendras-tu ?
06:14Je commencerai par le battre aux échecs.
06:17Ce sera un premier sujet de satisfaction car il est très fort.
06:20Je m'arrangerai pour que la partie traîne jusqu'à minuit.
06:31Au cercle des officiers, Polonais et Prussiens voisinaient.
06:35L'occupant ne se faisait guère d'illusions sur cette fraternisation
06:38et s'il tolérait le régiment polonais, il l'encadrait sévèrement.
06:43Le lieutenant Voronski, comme tous ses camarades, était tenu de se montrer parfois au cercle.
06:48Bien qu'exécrant les Prussiens et surtout le colonel Glucker
06:52qui en sa qualité de chef régional de la sûreté militaire
06:55se distinguait par la cruauté de ses répressions.
07:00Regardez le colonel Glucker. J'ai vu, il est en train de perdre.
07:09J'espère que vous m'accordez une revanche.
07:12Bien entendu.
07:18Le colonel Glucker, en tant qu'officier,
07:21est un homme d'honneur et d'honneur.
07:24Il n'est pas le seul.
07:26Il n'est pas le seul.
07:28Il n'est pas le seul.
07:30Il n'est pas le seul.
07:32Il n'est pas le seul.
07:34Il n'est pas le seul.
07:35Je commence. Vous êtes le perdant.
08:06Tiens, je ne l'avais pas remarqué. Vous êtes gauché.
08:13En garde.
08:15Vous êtes fou.
08:16Non. J'ai toute ma tête et je vais vous tuer au nom de la Pologne.
08:20Allons, Glucker.
08:22Vous êtes fou.
08:24Vous êtes fou.
08:26Vous êtes fou.
08:28Vous êtes fou.
08:30Vous êtes fou.
08:32Vous êtes fou.
08:33Je vais vous tuer au nom de la Pologne.
08:35Allons, Glucker. En garde.
08:37Dommage.
08:39Un si bon joueur d'échec.
09:03Un si bon joueur d'échec.
09:27Échec émat.
09:28Et maintenant, Glucker, bouché de celle-là qui va payer.
09:31À moi, la Prusse.
09:33À moi, la Prusse.
10:03À moi, la Prusse.
10:33À moi, la Prusse.
11:03À moi, la Prusse.
11:04À moi, la Prusse.
11:05À moi, la Prusse.
11:06À moi, la Prusse.
11:07À moi, la Prusse.
11:08À moi, la Prusse.
11:09À moi, la Prusse.
11:10À moi, la Prusse.
11:11À moi, la Prusse.
11:12À moi, la Prusse.
11:13À moi, la Prusse.
11:14À moi, la Prusse.
11:15À moi, la Prusse.
11:16À moi, la Prusse.
11:17À moi, la Prusse.
11:18À moi, la Prusse.
11:19À moi, la Prusse.
11:20À moi, la Prusse.
11:21À moi, la Prusse.
11:22À moi, la Prusse.
11:23À moi, la Prusse.
11:24À moi, la Prusse.
11:25Les Prussiens contre-attaquent au canon, la poste vient de tomber.
11:44Ici, on tient et on tiendra.
11:47Attention, couchez-vous.
11:49Attention, couchez-vous.
12:20Si ils te prennent, ils te fusilleront.
12:22De toute façon, pour moi, c'est terminé.
12:49Prussiens !
13:20Alors, Stockard, on va en sortir ?
13:23Oui ou non ?
13:24Monsieur le Baron a voulu voir le feu d'artifices de près.
13:27Oui, ben maintenant, on est prêt au piège.
13:50On va essayer de passer à droite.
13:52Vous voyez, Stockard, il n'y a pas de raison de s'affoler.
13:55Vous êtes trop nerveux, mon garçon.
13:57Salut.
14:17Arrêtez.
14:18Arrêtez, Stockard.
14:23Venez avec moi.
14:29Celui-là est vivant.
14:30Aidez-moi.
14:33Allez.
14:48Aidez-moi.
15:06Attention, marche.
15:09Doucement.
15:13Viens par-là.
15:15Pose-le là.
15:16Lentement et doucement, doucement.
15:28Qui êtes-vous ?
15:30Le baron de Kampellen.
15:32Et voici mes enfants.
15:34Ils sont entre Illustria, vous verrez.
15:36Vous êtes avec nous ?
15:39Je ne suis pas Polonais.
15:42Tu es Russien ?
15:44Hongrois.
15:46Et vous ?
15:48Votre nom ?
15:54Vous avez tort de vous méfier.
15:57Je suis un ami de la Pologne.
16:00De la Pologne libre.
16:03Je vous le prouverai.
16:07C'est comme vous voulez.
16:10Les héros sont tous les mêmes.
16:13Insupportables.
16:15Puis-je quand même vous poser cette question ?
16:18Daignerez-vous survivre ?
16:20Si la Pologne doit vraiment mourir, non.
16:23Jeune homme, vous êtes pessimiste, c'est-à-dire ignorant.
16:27Les peuples ne meurent jamais.
16:30Seuls les hommes et les empires.
16:34Tu vas aller chercher le docteur.
16:37Mais discrètement, n'est-ce pas ?
16:46La prévoté du royaume recherche le lieutenant Voronsky.
16:51Reconnu coupable du crime de sédition.
16:54Toute personne lui donnant asile est passible de la peine de mort.
16:59Une récompense de 1000 ducats est promise.
17:04Acquis par tous les soldats de l'armée.
17:07La récompense de 1000 ducats.
17:10Une récompense de 1000 ducats.
17:12Une récompense de 1000 ducats est promise.
17:16Acquis par ces renseignements permettra la capture du rebelle.
17:24Vous êtes un soldat, je vous dois la vérité.
17:27Vos jambes sont très atteintes.
17:29Si je réussis à vous sauver, vous resterez infirmes.
17:35Baron, je reviendrai ce soir.
17:38Vous ne savez toujours pas qui est cet homme ?
17:41Un lieutenant.
17:43Je viens d'apprendre que le lieutenant Voronsky,
17:47le chef des rebelles, a disparu.
17:51Sa tête est mise à prix.
17:53Un de mes amis qui a combattu sur une barricade du cercle
17:57m'a affirmé l'avoir vu tomber.
17:59Il avait été touché aux jambes.
18:01Vous croyez que c'est lui ?
18:03Je suis obligé de vous prévenir.
18:04Toute personne de l'antazile à Voronsky est passible de la peine de mort.
18:11Vous devriez proposer une partie d'échec à votre lieutenant.
18:14Une partie d'échec, pourquoi ?
18:16Voronsky passe, il pourrait être imbattable.
18:18Glucker lui-même a dû s'incliner.
18:20Alors si Glucker a perdu ?
18:22Enfin, vous avez le temps pour les échecs.
18:25Parce que pour l'instant...
18:28Alors à ce soir, restez auprès de lui.
18:30Bien sûr.
18:34Merci.
18:52Vous êtes Voronsky, n'est-ce pas ?
18:54Le lieutenant Voronsky, le chef des rebelles.
19:00Oui, je suis Voronsky.
19:02C'est votre médecin qui m'a reconnu.
19:04C'est un Polonais, un vrai.
19:06Vous n'avez rien à craindre.
19:08Vous savez, je ne crains rien, je n'ai peur de rien.
19:11La partie est perdue, je me moque de tout.
19:13Et vous, en revanche, vous avez tout ardouté.
19:16Je suis le chef des rebelles et les Prussiens me recherchent sûrement.
19:19En m'abritant, vous risquez votre vie.
19:21Ma vie me regarde, lieutenant Voronsky.
19:24Je vais quand même vous donner un conseil.
19:27Fichez-moi dehors.
19:29Et moi, je vais vous en donner un autre.
19:31Mais enfin, vous êtes Hongrois.
19:33Que peut vous faire le sort d'un Polonais à moitié mort ?
19:36Cela me fait énormément.
19:38Un Polonais à moitié mort, c'est un homme à moitié mort.
19:41Et savez-vous ce que c'est pour moi, un homme à moitié mort ?
19:46C'est mon frère, cher Voronsky.
19:49Oui, c'est mon frère.
19:52Je vous demande pardon.
19:54Vous m'avez sauvé et moi, je vous...
19:56Mais écoutez, Oslofsky est un grand médecin, je suis sûr qu'il vous sauvera.
19:59Et après ?
20:01Et après, je vous emmènerai en Hongrie.
20:03À Clochepiez ?
20:05Ah non, il m'est venu une autre idée.
20:08Je crois qu'on va s'amuser.
20:10S'amuser ?
20:12Je me suis toujours beaucoup amusé avec mes petites poupées.
20:17Les hommes, lieutenant, font semblant d'être des hommes.
20:20Mais moi, je puis vous le dire,
20:22ce sont des petits garçons, d'éternels petits garçons qui adorent jouer.
20:26Ils jouent à la guerre, ils jouent à l'amour.
20:29Mes automates sont les plus beaux jouets du monde.
20:34Quand je les fais fonctionner,
20:36même les yeux des rois brillent.
20:39Comme des yeux d'enfant.
20:41Je ne vois pas le rapport.
20:43Avec la Hongrie, moi j'en vois un.
20:46C'est drôle, très drôle.
20:49Vous aussi, vous êtes un enfant.
20:51J'espère bien.
20:53Allez, au travail.
20:56Au travail.
21:22Pouvez-vous dire que c'est Voronsky ?
21:24Non, c'est un lieutenant.
21:26C'est tout ce que je peux dire.
21:28Alors, qu'est-ce qui vous fait penser que...
21:30C'est anormal.
21:32Plus personne ne peut entrer dans l'atelier du baron.
21:35Pas même moi, qui suis d'habitude chargé de nettoyer les automates.
21:38Et ça, depuis la nuit du soulèvement ?
21:40Oui, mon colonel.
21:42C'est intéressant.
21:44Si vous surprenez quoi que ce soit, prévenez-moi aussitôt.
21:46Je veux Voronsky.
21:48Je n'oublie jamais dans la vie.
21:50Vous pouvez disposer.
21:54Et pour l'argent ?
21:57Tenez.
21:59Otto, accompagne-le.
22:02À bientôt, mon colonel.
22:04Je l'espère.
22:21Alors, cher Voronsky, ça va ?
22:24Je deviens fou.
22:26Moi aussi, fou d'impatience.
22:29Je voudrais voir leur tête.
22:31Il y a 30 jours, baron, que je n'ai pas vu le soleil.
22:34Moi non plus. Il fait gris depuis 32 jours.
22:37Vous êtes un menteur.
22:39Dites-moi, c'est comment le soleil ? J'ai oublié.
22:42C'est chaud ? C'est rond ?
22:44Et ça a des grosses moustaches.
22:47Est-ce que votre soleil a moustache brille dans votre Hongrie, baron ?
22:51Sachez, mon petit lieutenant, que le soleil hongrois est le plus beau du monde.
22:54L'été n'en finit pas.
22:57C'est une spécialité du pays.
22:59Jamais l'air n'est si doux qu'en octobre.
23:02Et savez-vous comment nous appelons ce beau temps, lieutenant ?
23:06L'été des vieilles dames.
23:08Vous n'avez pas un été des jeunes femmes ?
23:11Tiens, lieutenant, on se sent devenir printanier.
23:14Quand reverrai-je un visage de jeune fille ?
23:17C'est comment un visage de jeune fille ?
23:19C'est rond, c'est chaud et ça a des grosses moustaches.
23:22Taisez-vous, baron, vous blasphémez.
23:29Je n'arrive même plus à me concentrer sur ces maudits échecs.
23:32Ce n'est pas le moment de flancher.
23:34Mon turc ne vous le pardonnerait pas.
23:36Et il n'est pas commode, mon turc.
23:38Ce n'est pas ma faute, baron.
23:40Depuis deux ou trois jours, ça ne va plus. Je me sens mal dans ma peau.
23:44Dites-moi, vous êtes sûr que personne n'a découvert ma cachette ?
23:48Certain. Pourquoi cette question ?
23:50Vous craignez quelque chose ?
23:52Non, rien de précis.
23:54Dites-moi, Stocka...
23:57Quoi, Stocka ?
23:59Vous êtes sûr de lui ?
24:02Stocka ? Je lui confierai mon âme.
24:06C'est une vieille bête, mais droite comme un chien de berger.
24:10Qu'est-ce qui vous fait penser que...
24:12Je l'ai surpris hier, en train de regarder par le soupiragne.
24:16Simple curiosité.
24:17Vous savez, avant votre arrivée, il était un peu chez lui, ici.
24:22Comme je ne le laisse plus entrer, il doit se demander ce que je suis en train de trafiquer.
24:26J'ai pris sa place.
24:28Peut-être est-il jaloux.
24:30Ça, c'est très possible.
24:32Les chiens bergers sont jaloux, eux aussi.
24:34Oui.
24:36Au point, parfois, de mordre.
24:38Allons, lieutenant. Cessez de dire du mal de ce brave Stocka.
24:42Regardez plutôt la belle mine de mon turc.
24:46Encore une heure de travail, et c'est terminé.
24:51On n'a pas fini de parler de lui.
24:54On n'a pas fini de parler de lui.
25:14Hola.
25:16Je suis le colonel Glücker, de la prévôté du roi.
25:19J'ai beaucoup entendu parler des automates du baron de Kempelen.
25:21Et il me plairait de visiter son atelier.
25:24Veuillez entrer, je vais prévenir monsieur le baron, mon colonel.
25:43Entrez, mon colonel, entrez.
25:46Vous êtes le bienvenu chez moi.
25:48Merci, baron.
25:49J'espère que vous voudrez bien m'excuser de venir ainsi à l'improviste.
25:52Mais on m'a tellement parlé de vos automates,
25:55que j'étais impatient de faire la connaissance de vos hôtes mécaniques.
25:58Mais je vous en prie, mon colonel, c'est une curiosité toute naturelle.
26:01Je m'étonne même de ne pas vous avoir vu plus tôt.
26:19Très intéressant.
26:21Vous permettez, baron ?
26:23Je vous en prie, mon colonel.
26:25Regardez de plus près.
26:41Vraiment passionnant.
26:43Et c'est un automate grandeur nature.
26:45Comme vous pouvez le constater, mon colonel.
26:49Très intéressant.
26:54Je n'arrive pas à y croire.
26:58Il jouera vraiment aux échecs ?
27:00Oui, mon colonel.
27:02Et si mes calculs sont justes, il faudra être diablement fort pour le battre.
27:05Extraordinaire.
27:07Eh bien, baron, il me reste à vous remercier.
27:09Je n'oublierai ni cette visite, ni votre accueil.
27:11Je dois vous informer, mon colonel,
27:13que j'ai l'intention de présenter mon oeuvre à la reine de Hongrie, ma souveraine.
27:16Mais il me serait très agréable d'en donner la primeur au roi de Prusse.
27:20Pouvez-vous faire part de mon vœu à sa majesté ?
27:23Certainement.
27:25Je suis sûr que son altesse sera très sensible à votre attention.
27:29Vous savez tout l'intérêt que Frédéric le Grand porte aux arts et aux sciences.
27:32Baron, mon colonel.
27:47Pas trop dur ?
27:49Il faudra que je m'y habite.
27:51Avec un peu d'entraînement, je vous apprendrai à respirer.
27:54Maintenant, vite, que je vous sorte de votre prison.
28:02Enfin, on a bien eu le vautour.
28:04Oui, mais j'étais pas tellement...
28:06Qu'est-ce qu'il y a ?
28:09Je ne sais pas.
28:11Je ne sais pas.
28:13Je ne sais pas.
28:14Qu'est-ce qu'il y a ?
28:45Oh !
29:08Baron !
29:10Baron !
29:12Baron !
29:15Baron !
29:21Baron !
29:23Baron !
29:45Tenez bon, j'arrive !
29:49Attention à votre manche !
29:52Sans mon brave cavalier, nous étions perdus.
29:55Oh, Stock ! Jamais je n'aurais cru !
29:59Ce n'était pas un berger.
30:02C'était un loup !
30:04Je vous demande pardon.
30:05Moi aussi.
30:07Je vous demande pardon.
30:09Je vous demande pardon.
30:11Je vous demande pardon.
30:12Je vous demande pardon.
30:13Moi aussi.
30:15C'était vous qui aviez raison.
30:17C'était vous qui aviez vu clair ce qu'il faut maintenant.
30:20C'est gagner la partie chez Frédéric et le plus tôt possible.
30:23Car lorsque Glücker tient un os...
30:29Il m'a été dit, Baron, que vous projetiez de présenter votre machine à la Reine de Hongrie.
30:36Ignorez-vous que notre frontière avec votre pays est fermée ?
30:41Je souhaitais précisément demander à votre majesté...
30:44d'avoir la bonté de m'accorder un visa exceptionnel.
30:48Baron, nous allons faire un marché.
30:51Si, comme on me l'assure, votre automate est capable de battre les meilleurs joueurs...
30:57et que je le vois de mes yeux, alors je vous accorderai votre visa.
31:02Je récompense toujours le génie, n'est-ce pas, M. de Voltaire ?
31:05Si j'en juge aux bienfaits dont vous me comblez, sire.
31:08Et si votre faveur, comme vous le dites, est liée au génie...
31:12alors, parole d'un pige, me sens-tu le père ?
31:16Il faut que j'écrive cela au pape.
31:19Saint-Père, lui dirais-je, j'ai rencontré Dieu.
31:22Et vous ne devinerez jamais, il avait la figure de M. de Voltaire.
31:26Non, non, sire, vous ne pourrez pas lui écrire cela.
31:28Et pourquoi, diable ?
31:30Parce que vous allez partout disant que j'ai une figure d'un singe, sire.
31:34Oh ! Qui vous a dit cette infamie ?
31:38Mais, tout le monde, sire, on le crie, on le publie...
31:41et l'on ajoute même, voyez comme sa majesté, Frédéric le Grand...
31:45aime la philosophie.
31:48J'aime infiniment la philosophie et les philosophes...
31:51mais je n'aime pas les espions.
31:53Oh, sire !
31:54Voilà pourquoi j'ai dit, en effet, que vous aviez une figure de singe.
32:00J'ai découvert, il y a peu, que vous n'étiez venu en Prusse...
32:04que pour renseigner à mon sujet, mon bon ami, le roi de France.
32:08On croyait que M. de Voltaire était un poète.
32:12Nenni, c'est un agent de renseignement.
32:15Sire, je vous pensais mon ami.
32:17Je le suis encore, mais de justesse.
32:20Alors, Dieu Tout-Puissant, écoutez ma prière.
32:23Protégez-moi de mes amis.
32:25Mes ennemis, je m'en charge.
32:26Oh, non, c'est assez, ce diable d'homme me rend fou.
32:29Revenons-en, Dieu.
32:30Sire, désignez votre joueur.
32:32Ma mécanique est prête à l'affronter.
32:34Amis très chers...
32:36est-ce que cela vous tente ?
32:38Eh bien, je relève le gant, sire...
32:40car je suis fatigué des hommes.
32:43Cette machine n'a sûrement pas d'âme...
32:46mais elle, au moins, prétend prendre à voir.
32:49Toujours aussi mécréant, Voltaire.
32:52En place, messieurs.
32:54Et montrez-nous ce que vous savez faire avec vos rênes.
32:58Si je vous le montre vraiment, sire...
33:00vous allez me faire arrêter pour outrage aux moeurs.
33:02Vous êtes fou.
33:03Arrêtez un philosophe.
33:04Après, ils s'en inventent.
33:06Allez, Baron.
33:08Battez-moi cet insolent.
33:10Monsieur de Voltaire, à vous de commencer.
33:15Baron, dites à votre Thomas de ne pas m'en aller comme ça.
33:19Il m'a timide.
33:20Je vais finir par baisser les yeux.
33:22Ce que je ne fais même pas devant les rois.
33:25N'est-ce pas, sire ?
33:27Voltaire, vous êtes un sacré pan.
33:29Et maintenant, jouez.
33:31C'est ça.
33:32Jouez pour plaire au prince.
33:34Et tes époux.
33:36Eh bien, messieurs...
33:38Silence.
33:41J'attaque.
33:47Et alors ?
33:48Lui, maintenant, qu'est-ce qu'il va faire ?
33:50Un instant.
33:53Diantre.
33:55Ce n'est pas le jeu qui me fait peur.
33:57J'ai horreur d'avoir peur.
33:59Je tremble déjà assez comme ça.
34:23Colonel Glucker.
34:25Ah, vous arrivez in extremis, Glucker.
34:28Approchez.
34:29Vous qui aimez les échecs, vous allez sûrement apprécier.
34:33Monsieur de Voltaire est en train de se faire battre par un paquet de ferraille.
34:38Sire, dans un moment, je vais entendre échec au roi.
34:41Il n'y a vraiment pas de quoi rire.
34:44Échec au roi.
34:48Qu'est-ce que j'avais dit ?
34:54Je suis le roi.
34:56Le roi.
34:58Le roi.
35:00Le roi.
35:02Le roi.
35:04Le roi.
35:06Le roi.
35:08Le roi.
35:10Le roi.
35:13Le roi.
35:15Le roi.
35:17Le roi.
35:19Le roi.
35:21Le roi.
35:23Le roi.
35:25Échec émat.
35:29Vous allez me tirer un coup de pistolet dans la tête.
35:32Non, non, réflexion faite.
35:34Non, ça ferait trop plaisir aux jésuites.
35:37Sachez, Baron, que je n'ai plus qu'une dent, mais que je la garde contre votre Turc.
35:41Je suis ébloui, Baron.
35:44Mais avant de vous donner votre visa,
35:47je voudrais tenter personnellement une expérience sur votre automate.
35:52Mon automate, Sire, est votre dévoué sujet.
35:58Baron, ne mettez que les pièces.
36:01Mais...
36:02Faites ce que je vous dis.
36:12Sire, mon automate est prêt.
36:17Les chevaux du roi de Prusse ne sont pas les chevaux de tout le monde.
36:23Ils évoluent sur quatre cases au lieu de trois.
36:27Autrement dit, le roi triche.
36:31Le roi ne triche pas. Il change la loi.
36:34Mais si le peuple d'un jour, Sire, s'avisait lui aussi de tourner la loi,
36:38lui diriez-vous qu'il triche?
36:40J'ai oublié que je suis monarque.
36:42Oh, non, Sire.
36:43Mais rien ne nous dit qu'un jour, le peuple ne sera pas souverain.
36:49Oh, oh, oh!
36:50Dis donc, ça ne lui plaît pas du tout.
36:52C'est un rebelle, Sire.
36:54On va voir s'il va encore oser.
36:58Mais je vais le faire fusiller.
37:01Cette expérience, Sire, risque de fausser ma mécanique.
37:04Souffrez que nous l'interrompions.
37:06Je m'en voudrais d'abîmer cette merveille.
37:09Arrêtons.
37:11Baron, vous avez gagné.
37:13Vous aurez votre visa.
37:15Je vous en prie.
37:16Je vous en prie.
37:17Je vous en prie.
37:18Je vous en prie.
37:19Je vous en prie.
37:20Je vous en prie.
37:21Je vous en prie.
37:22Je vous en prie.
37:23Je vous en prie.
37:24Je vous en prie.
37:25Je vous en prie.
37:26Mathieu, vous aurez votre visa.
37:29Et lui aussi l'insolent, il en aura le sien.
37:33Je l'aime.
37:34Baron, tant vous en serez fatigué.
37:36Je vous le rachète.
37:38Il sera à vous, Sire, dès que ma souveraine l'aura applaudi.
37:43Merci.
37:45Sire, puisque le jeu est terminé,
37:48ne pourrions-nous pas demander au Baron de nous montrer l'intérieur de sa machine ?
37:51Cette mécanique est si prodigieuse
37:53qu'il vous plairait sûrement d'en voir le fonctionnement.
37:56Oh, voilà une passionnante idée.
37:59Avez-vous entendu, Baron ?
38:01Pouvez-vous nous montrer le ventre de cette créature ?
38:05Certainement, sire.
38:27Voici.
38:42Vous serez-t-il aussi possible, Baron,
38:44de nous montrer l'intérieur du coffre ?
38:46Bien sûr.
38:57Vous ne voulez pas voir aussi l'envers de mon automate ?
39:00Oh, si, si, si.
39:07Stupéfiant.
39:09Toutes mes félicitations.
39:11Baron, vous avez gagné votre visa pour la Hongrie.
39:15J'étais un vieux sceptique, mais je ne le suis plus.
39:17Je vois et je suis confondu.
39:20Mes compliments, Baron.
39:22Vous avez gagné votre visa pour la Hongrie.
39:25Mes compliments, Baron.
39:26Je suis persuadé que vous pensiez qu'il y avait un homme caché dedans.
39:30C'est vrai, je l'avoue.
39:32Mais maintenant, je suis comme Voltaire, confondu.
39:37Comment ? Vous l'emportez dans votre chambre ?
39:39Vous ne couchez pas avec lui, tout de même ?
39:42Mon colonel.
39:43Non, mais après chaque séance, je dois le réviser.
39:46C'est une mécanique très délicate, vous savez.
39:47J'imagine.
39:49Alors, vous partez demain pour la Hongrie ?
39:51De très bonheur.
39:53J'ai hâte de revoir ma terre natale.
39:56Comme je vous comprends, Baron.
39:58Je vous souhaite un très bon voyage.
40:00Merci, mon colonel.
40:04Alors, qu'en pensez-vous ?
40:07Il est très fort.
40:08L'Automate ?
40:09Non, le Baron.
40:10Enfin, mon colonel, vous l'avez bien vu.
40:12Ce que j'ai vu, c'est que l'Automate est gauché, comme Voronsky.
40:15Et qu'il a renversé l'échiquier, comme Voronsky.
40:18Au cercle des officiers, le soir du soulèvement.
40:20Exactement le même geste.
40:22C'est de l'obsession.
40:23Non, du flair.
40:26Et puis, vous trouvez normal, vous, qu'on n'ait plus de nouvelles de Stocka,
40:28depuis ma visite à l'atelier ?
40:30Je ne suis pas tranquille.
40:32Vous croyez vraiment que...
40:34Oui, j'ai le doute de quelque chose, c'est certain.
40:36Il m'a paru tout de même très convaincu, après l'ouverture du coffre.
40:39Moi, je ne lui fais pas confiance.
40:41Demain, je voyagerai dans l'Automate.
40:43Ce sera plus prudent.
40:44Et vous ne tiendrez pas.
40:47Je tiendrai.
40:47Il le faut.
41:22Vous n'avez pas de cocher ?
41:24Je connais la route, mon colonel.
41:26Mais vous aviez un cocher, Herschel Mnow.
41:28Vous parlez de Stocka ?
41:31Je ne connais pas son nom.
41:34Mais vous aviez un cocher.
41:36Je lui ai laissé la garde de mes Automates.
41:38C'est lui qui s'en occupe d'habitude.
41:40Vous ne pouvez pas voyager ainsi, Baron.
41:42Les routes ne sont pas sûres.
41:44Heinrich, pied à terre.
41:45Je vais vous donner un de mes hommes.
41:46Il a un très bon coup de pistolet.
41:49Je vous remercie mille fois, mon colonel, mais...
41:51Désolé, Baron, il n'y a pas de mais.
41:53C'est un ordre du roi.
41:54Je suis chargé de votre sécurité.
41:56Heinrich, prends les rênes.
41:59Bon voyage, Baron.
42:02Je suis plus tranquille à présent.
42:04Au revoir, mon colonel.
42:10En route, messieurs. Nous n'avons pas une minute à perdre.
42:13Plus vite.
42:17Ils n'arriveront jamais à temps.
42:24Tu vas répondre ?
42:27Pour la dernière fois, où est Stocka ?
42:32Alors, tu ne veux pas parler ?
42:34Bon.
42:35Abattez-le.
42:36Je ne veux pas parler.
42:38Je ne veux pas parler.
42:41Abattez-le.
42:44Non, non.
42:45Stocka est mort.
42:47Ah, enfin.
42:50Et quand est-il mort ?
42:52Le jour de votre première visite.
42:55Comment est-il mort ?
42:56Il a eu un accident.
42:57Quel accident ?
42:58Je ne sais pas.
42:59Je vous le jure, le Baron m'a prévenu
43:02qu'il était arrivé à un malheur à Stocka
43:04et il m'a demandé de l'enterrer.
43:06Où était le corps ?
43:07Ici, dans l'atelier.
43:09Il avait le ventre ouvert.
43:10Il y avait un Polonais caché ici.
43:11Oui.
43:12Voronski ?
43:13Peut-être, je ne sais pas.
43:15Je n'ai jamais vu cet homme.
43:16C'était Voronski.
43:17Stocka l'a découvert et ils l'ont tué.
43:19En route, Messieurs.
43:20Le Baron doit être près de la frontière.
43:23Faites confiance à votre ami Heinrich.
43:25Il doit retarder le Baron.
43:26Nous avons rendez-vous au dernier lettre poste.
43:27Détachez-moi.
43:28Détachez-moi, je vous en supplie.
43:30Détachez-moi.
43:31Il est rat.
43:32Comment mangeront-ils ?
43:41Allez, plus vite.
43:43Les chevaux n'avancent pas.
43:44Plus vite, plus vite.
43:49Enfin, vous pouvez me dire ce qu'il y a.
43:50À ce train-là, nous n'arriverons jamais à la frontière avant la nuit.
43:52Et la nuit, le poste est fermé.
43:54Vous avez voulu que je pousse les chevaux.
43:56Maintenant, il y en a un qui n'avance plus.
43:59Il doit avoir quelque chose.
44:00Il faut que je regarde.
44:01Oh, oh.
44:07Allez, dépêchez-vous.
44:08Faites vite.
44:11Alors, qu'est-ce qu'il a ?
44:12Ah, j'ai compris.
44:15Il y en a un qui a perdu ses fers.
44:16Alors, on s'arrêtera au dernier lettre pour changer de cheval.
44:19C'est la seule solution.
44:41Alors, oui, ça y est ?
44:43C'est fini ?
44:44Celui-là va sûrement nous lâcher.
44:46Eh bien, il lâchera.
44:48Vous me prenez pour un imbécile à Hanrich.
44:50Allez, en route.
44:51Mais je vous assure qu'on ne peut pas partir comme ça, voyons.
44:54Est-ce que vous voulez parier que je repars ?
44:56Mais le colonel Klukeur m'a dit que je devais...
44:57Je sais très bien ce qu'il vous a dit.
45:00Non, vous ne partirez pas.
45:10Allez, on y va.
45:41Oh, oh, oh !
45:56Ça va ?
45:58Ah, merci.
45:59Courage.
46:00Nous ne sommes plus qu'à quelques lieux de la frontière.
46:01Ah, maintenant que j'ai de l'air, c'est là.
46:05J'ai rien pu faire, mon colonel.
46:07Il a failli me passer dessus.
46:08J'ai bien essayé de tirer.
46:09Mais qu'est-ce que vous voulez ?
46:10Il était déjà trop loin.
46:12Et tu l'as laissé partir.
46:18Imbécile.
46:20Allez.
46:34Ça va ?
46:35Oui.
46:36Ça va ?
46:38Oui, merci.
46:40Cette promenade au grand air me fait beaucoup de bien.
46:49Colonel Klukeur, il nous rattrape.
46:52Votre masque.
47:07C'est bon.
47:08C'est bon.
47:37Arrêtez.
47:45Vous m'obligez à employer la manière forte, baron.
47:48Vous oubliez qui je suis ?
47:49Le génial inventeur du joueur d'échecs, n'est-ce pas ?
47:51Mais moi, je n'y crois pas, votre tomate.
47:52Vous avez pu voir hier, pourtant...
47:53Ce que j'ai vu hier, c'est une royale mystification.
47:56Il y a un homme caché dans votre machine.
47:59Et cet homme est le lieutenant Voronsky,
48:02condamné à mort par la cour suprême du royaume de Prusse.
48:05C'est faux.
48:06Faux ?
48:07Certainement.
48:09Et bien, puisque votre tomate n'est vraiment qu'un automate,
48:11ce ne sont pas quelques coups de pistolet qui lui feront du mal.
48:14N'est-ce pas, baron ?
48:34Du sang ?
48:37C'est sans doute un de vos rouages qui saigne.
49:02Heureusement qu'on a eu affaire à des faibles d'esprit.
49:05Alors, mon pauvre ami ?
49:08Ce n'est pas grave.
49:09Dans 10 minutes, nous franchirons la frontière.
49:11Nous arrêterons chez le premier médecin en droit.
49:14Allez, courage, c'est la dernière épreuve.
49:18La curiosité, mon colonel, est un vilain défaut.
49:35Votre visage, s'il vous plaît.
49:38Merci.
49:44Ça marche comment ?
49:46Comme une horloge.
49:52Laisse passer !
49:54C'est pas grave.
49:56C'est pas grave.
49:58C'est pas grave.
50:00C'est pas grave.
50:02C'est pas grave.
50:05Bon voyage.
50:22Boule d'horloge.
50:26Et voici comment, sire, fut réussie l'évasion
50:30peut-être la plus extraordinaire de tous les temps.
50:34Vraiment extraordinaire.
50:36Mais quelque chose m'échappe, monsieur Marzal.
50:39Comme le baron de Kempelen, vous avez un compère
50:42et il est caché dans l'automate.
50:44Mais où ? Et comment ?
50:46Vous m'avez montré l'intérieur de votre machine
50:49et je n'y ai vu personne.
50:51Alors,
50:53où est-il, votre fameux bonhomme ?
51:01Lieutenant Waronski.
51:02Fiche-toi.
51:05C'est toujours vous ?
51:07Eh oui, sire.
51:09À sa mort, le baron de Kempelen devait avoir la bonté
51:11de me léguer son château en Pologne.
51:14Et c'est grâce à votre victoire d'Iéna,
51:16qui devait libérer la Pologne de l'oppression prussienne,
51:19que j'ai pu prendre possession de mon domaine.
51:22Je ne comprends toujours pas.
51:24Comment tenez-vous là-dedans,
51:26de votre empereur ?
51:27Quasiment, sire.
51:29Je vous prie, Maelzel,
51:31montrez à son Altesse l'autre invention du baron.
51:37Voilà, sire.
51:40Mais, mais qu'est-ce que c'est que ça ?
51:43Encore un peu de patience, sire.
51:45Dans un instant,
51:47le secret du baron de Kempelen vous sera dévoilé.
51:52Ce que mon ami Maelzel m'a dit,
51:54c'est que le docteur Oslowski avait été finalement contraint
51:56de m'amputer des deux jambes.
51:58C'est ce qu'il devait donner au baron,
52:00l'idée de me faire évader au moyen de son automate.
52:04Et pour que l'épreuve me fût moins pénible,
52:06il avait imaginé de me confectionner des jambes mécaniques,
52:10pour les moments où nous serions entre nous.
52:13C'était un vrai farceur, votre baron.
52:15Ah non, sire,
52:16ce n'était pas un farceur.
52:18C'était une invention du baron de Kempelen.
52:21Ah non, sire, ce n'était pas un farceur.
52:24Regardez-moi marcher.
52:29C'était bel et bien un mécanicien de génie.
52:33C'est le meilleur homme de la terre.