Les Évasions Célèbres - 1972 - Episode 02 - L'Évasion du Comte de Lavalette

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DB - 31-08-2024
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01:01L'île d'Elbe
01:12Tiens, Napoléon, la tabouche.
01:17Comme ça, on regarde comme qui dirait l'île d'Elbe.
01:26Oui, on regarde l'île d'Elbe.
01:29On n'a pas le droit?
01:30Si, si, on a tous les droits, maintenant que Sa Majesté le Roi est là.
01:36A propos, Sa Majesté a fait un discours superbe à la chambre.
01:41Je suis sûr que vous brûlez d'envie de le lire.
01:44Un homme distingué comme vous est forcément intéressé par les faits et gestes de Sa Majesté, n'est-ce pas?
01:52Forcément.
01:54Et le mot?
01:55Votre serviteur, Monsieur?
01:57Je ne sais pas ce qui me retient.
02:00Vous ne le savez pas? Je vais vous le dire.
02:04L'ennui quand on est mouchard ou provocateur, c'est que tout le monde vous méprise.
02:08Même vos employeurs.
02:10Et que le mépris finit par peser très lourd.
02:13Vous ne pouvez plus vous conduire en homme.
02:16Vous n'avez plus la force.
02:18C'est vous le provocateur.
02:20Vous faites tout ce que vous pouvez pour me provoquer.
02:22Allons donc, il n'y a pas d'homme plus calme que moi à Paris.
02:25Tout le monde sait cela.
02:27Même sous les Bourbons, je garde mon empire.
02:37Ce n'est pas le moment qu'on vous arrête, mon général.
02:40Ce n'est jamais le moment, Baudus.
02:41Parce qu'aujourd'hui, ça y est!
02:43Où? Quand?
02:45Il a débarqué à Golfejoie, il monte vers Paris avec une armée pour balayer tous ces gens en poutre.
02:49C'est comme si on avait fini de traverser le désert.
02:52Vive l'Empereur!
02:53Tais-toi, idiot! Ce n'est pas le moment qu'on nous arrête.
02:58Vive l'Empereur!
03:03Le ralliement de la Bédouaillère à l'Empereur est capital.
03:07Mais Grenoble n'est pas tout.
03:09Il nous faut aussi...
03:11Lion.
03:12Je mets le drapeau sur le lion, papa?
03:14Non, non, mon petit cœur.
03:16Pas encore.
03:18Mais qu'est-ce qu'il attend?
03:19Mais bon Dieu! Lui qui est toujours si pressé!
03:21Savez-vous ce qu'il a osé dire à Louis XVIII en partant?
03:23Je vous ramènerai le corps et je vous donnerai la vie.
03:26Je vous ramènerai le corps, dans ce cas, j'étais prête.
03:29J'avais tant que des amis.
03:31Le mec qui m'a appris à monter à cheval?
03:33Lui-même, ma chérie.
03:35Cuisse de tigre, cœur de lion, cervelle de moineau.
03:49Comment te sens-tu, ma chérie?
03:51Faible.
03:53Mais si heureuse.
03:55Comment l'appellerons-nous?
03:58Napoléon, bien sûr.
04:00Qu'est-ce que tu veux?
04:01Un petit frère ou une petite sœur?
04:03Pour l'instant, je voudrais sortir du soufflé.
04:07Toi, le retour de l'île d'Albes, j'ai envie que tu dévores.
04:10Quand l'histoire de François pleure, ça me donne faim.
04:14C'est Rallier!
04:15Né, c'est Rallier!
04:17La plus belle des nouvelles.
04:19Et apportée par un ami.
04:20Allons!
04:21Le brave des braves est un braveur.
04:23Je retire le moineau.
04:25Je mets le drapeau sur Lion, papa.
04:27Tu le mettras sur Paris, dans huit jours.
04:30Jean-Marie?
04:31Mon général?
04:32Mes enfants, le soufflé s'effondre comme les gourmands.
04:37Ils sont fermés ici.
04:40Aux tuileries.
04:43Et ensuite, ma nièce.
04:46Ensuite?
04:47Votre majesté annonce à son peuple qu'elle se battra contre l'usurpateur.
04:51Et que nous nous battrons tous avec elle.
04:53Vous avez raison, madame.
04:56Vous êtes le bon conseil.
04:59Et l'honneur.
05:01Qu'on apporte tous les fusils disponibles.
05:03Qu'on barricade les fenêtres.
05:05Qu'on installe des canons.
05:08Si la bataille doit s'engager, que Dieu nous donne la victoire.
05:12Le ciel doit être perdu.
05:13Qu'il m'accorde la grâce d'y mourir.
05:17Le duc de Case est là.
05:20Entre, mon petit.
05:23Alors?
05:25Son altesse royale, madame la duchesse d'Angoulême,
05:28m'avait demandé de recenser dans tout le château
05:31les partisans de la résistance à outrance.
05:33Je n'en ai trouvé aucun.
05:35Si, à part moi.
05:38Oh!
05:40On dirait qu'il y a quelqu'un.
05:41Oh!
05:44Mais si je me réconcilie avec Fouché?
05:47Ce régicide?
05:49Quand on se noie, disent les Turcs,
05:51on se raccroche à un serpent.
05:53Où est Fouché?
05:55Introuvable, sire.
05:57Mon pauvre petit.
05:59Mon pauvre petit.
06:01Puis-je me permettre de demander à Votre Majesté
06:03la permission de lui poser une question?
06:05Oui, madame. Vous pouvez.
06:07Votre Majesté a-t-elle décidé de ce qu'elle veut faire?
06:09Oui, madame.
06:11Nos bagages.
06:19Qu'est-ce qu'il peut faire?
06:20Qu'est-ce qu'il peut faire?
06:34Je désire voir le ministre.
06:36Affaire d'État.
06:37J'espère que vous voulez le voir de toute urgence, monsieur.
06:40Sinon, il sera parti.
06:43Il est parti.
06:45C'est ce qu'il avait de mieux à faire.
07:08Bien.
07:33Messieurs.
07:35Je suis Antoine Marie Dechamant,
07:37de la poste impériale de 1804 à 1814.
07:40Au nom de Sa Majesté, l'Empereur,
07:44qui arrivera à Paris sous 48 heures,
07:47je reprends dès maintenant mes fonctions.
07:50Qu'on arrête sur le champ la transmission
07:53des dépêches du gouvernement ci-devant.
07:56Et que nul voyageur ne puisse obtenir des chevaux de relais
08:00sans un mot signé de moi.
08:02Messieurs, au travail.
08:08M. le Ministre.
08:10Oui?
08:12M. le Duc d'Autrampe demande à être reçu.
08:15Faites l'entrée.
08:17Cher Général, cher Comte,
08:20cher Ministre,
08:22cher ami,
08:24cher Lavalette.
08:26Cher Fouché.
08:28Quel plaisir de vous revoir, mon bon.
08:30Vous n'imaginez pas ce que l'on pouvait s'ennuyer
08:33avec Louis XVIII.
08:35Il dormait tout le temps.
08:37Il devait tout de même bien ouvrir un oeil de temps en temps
08:41pour regarder votre coquarde blanche.
08:44Je présume que Sa Majesté Impériale aura besoin de moi bientôt.
08:48Oui, je suis un homme très soigneux, Lavalette.
08:52J'ai des milliers et des milliers de fiches.
09:00Fais installer un bureau spécial pour les estafettes
09:03le plus près possible de la chambre de Sa Majesté.
09:06L'Empire durera 1 000 ans.
09:08Vive l'Empereur.
09:10Les nouvelles sont admirables.
09:12Sa Majesté arrivera ici avec 2 heures d'avance,
09:15mais elle a fait savoir que Fouché était indésirable à Paris.
09:18Enfin, Napoléon qui revient et Fouché qui s'en va.
09:21Quel joli mois de mars.
09:23Je vous ai cherché partout.
09:25Vous êtes un homme bon, généreux.
09:27Et qui a beaucoup de travail.
09:29Relevez-vous, Madame.
09:31Monsieur le ministre, que Dieu protège l'Empereur.
09:34Je suis la Comtesse Ferrand, la femme de votre prédécesseur.
09:37Je sais.
09:39Pendant son séjour au ministère,
09:41mon mari s'est toujours conduit en parfait honnêtement,
09:43Monsieur, je vous le jure.
09:45Mais il redoute la vengeance, les troubles peut-être,
09:48la colère de votre maître.
09:50Je vois.
09:52Il souhaiterait donc passer quelques temps en Belgique,
09:54mais il faut des chevaux de relais.
09:56Pour avoir des chevaux, il faut...
09:58Un billet signé de moi.
10:00S'il vous plaît, Monsieur,
10:02sauvez mon mari.
10:04Un citoyen français n'a pas à se cacher à l'étranger, Madame.
10:07Vous le faites arrêter.
10:13Non, Madame.
10:15Bien qu'il ait emporté avec lui
10:17des documents de l'État.
10:19Voici un sauf-conduit pour aller où il voudra,
10:22en France.
10:24Avec ma parole, qu'il ne sera pas inquiété.
10:26Jamais je n'oublierai, jamais.
10:28N'oubliez pas ce papier, d'abord.
10:30Oui, merci.
10:32Ah, votre mari a oublié cela, ce matin,
10:35dans mon bureau.
10:37Une distraction, je pense.
10:39Merci.
10:40Merci pour tout.
10:42Je sais que la comtesse de la Vallette
10:44attend un enfant, je prierai tous les jours
10:46pour elle et pour lui.
10:48Et pour vous.
10:55Je vous croyais loin de Paris.
10:57Ah, on exagère toujours.
10:59Non, j'étais simplement à Melun,
11:01au devant de sa majesté impériale, pour la saluer.
11:04Oui, elle m'a demandé de reprendre
11:06le ministère de la police.
11:08Je n'ai pas cru de mon devoir de refuser.
11:10Vous me connaissez, la Vallette.
11:12Vous savez mes convictions.
11:14À vrai dire, il y a des moments
11:16où je m'y perds un peu.
11:18L'empereur devait arriver à Paris le 21 mars,
11:20pour le printemps.
11:22Il arriva le 20,
11:24pour l'anniversaire de son fils.
11:49Entre le retour à Paris et Waterloo,
11:52il n'y eut même pas son jour.
11:5687.
12:00Ce sont des gens foutres tous.
12:03Quand ils la craignent, puisque j'ai abdiqué,
12:06je leur ai simplement pris la main.
12:08Je leur ai pris la main.
12:10Je leur ai pris la main.
12:12Je leur ai pris la main.
12:14Je leur ai pris la main.
12:17Je leur ai simplement proposé de me laisser
12:19mon grade de général pour défendre Paris.
12:21Si Paris se défend, les conditions de paix
12:23seront moins dures, c'est évident.
12:25Et même avec 200 000 hommes,
12:27avec 150 000 hommes, je pouvais encore tout changer.
12:32Ils n'ont rien compris.
12:40Ici, c'est la mort.
12:42Joséphine est morte il y a un an.
12:45L'Empire est mort avant-hier.
12:47La Malmaison porte bien son nom.
12:50La maison du malheur.
12:57Et pourtant, tu te rappelles.
13:00Votre déjeuner sur l'herbe.
13:03Joséphine si belle.
13:05Émilie dans sa robe blanche.
13:08Et ta tête de mule en arrivant.
13:10Vous avez reçu vos passeports, sire ?
13:12Pas encore, mes fouchés s'en occupent.
13:15J'habiterai une petite ville des Etats-Unis.
13:18J'écrirai mes mémoires.
13:21J'aurai un jardin, quelques amis.
13:24Une collection de soldats de plomb.
13:27Bien entendu, tu m'accompagnes.
13:30Que Votre Majesté ne me demande pas cela.
13:33Toi, me dire non.
13:35Le plus fidèle de mes fidèles.
13:37Seul, je vous suivrai partout.
13:39Même en prison.
13:41Ma femme est très malade, sire.
13:44Ce n'est pas une maladie, c'est la nature.
13:46Je voulais partir avec vous.
13:48J'ai consulté ces médecins.
13:50Imposer une longue traversée serait un enjeu mortel.
13:54La laisser seule aussi.
13:57J'en demande pardon à Votre Majesté.
14:00Avec désespoir.
14:03Alors, Vécamique, cache-toi.
14:06Vous allez devenir des hommes qu'on fusille.
14:09La vie de guerre, haute trahison.
14:11Nez, haute trahison.
14:13La valette, haute trahison.
14:16Trois de morts.
14:18Encore.
14:20Votre Majesté oublierait-elle que les Alliés occupent Paris?
14:23Je sais de sources sûres.
14:24D'où je vous fais confiance.
14:26Un acte de clémence du trône
14:28serait à interpréter comme un inquiétant aveu de faiblesse.
14:32Eh oui, Votre Excellence,
14:34mes derniers casseraient un bol des Nesselrode.
14:36N'ont pas les mêmes raisons que moi
14:38de croyer à la prospérité de Votre Majesté.
14:40Non, je demande à Votre Majesté de signer.
14:52Mais qu'est-ce que l'exécution de 57 misérables
14:55face au bonheur et à la sécurité de 30 millions de Français,
14:58de l'État et du roi?
15:01Je signe.
15:04Mais...
15:06à une condition.
15:08Votre Majesté n'a qu'à parler.
15:11Je veux que mon petit Decaze
15:13soit préfet de police.
15:15J'allais vous le proposer, sire.
15:30Échec au roi.
15:37Pardon, Baudus,
15:40mais échec au roi,
15:43je ne peux plus entendre ces mots-là.
15:48L'empereur est prisonnier,
15:50la France est sous la botte,
15:53et nous disons échec au roi comme des enfants.
15:57Mais il a gagné, le roi, Baudus.
16:03Et notre vie est finie.
16:08Je sais.
16:09On ne rend pas visite à un ami à 6 heures du matin.
16:12J'ai des nouvelles affreuses.
16:14Le maréchal Brune a été massacré en Avignon.
16:17On parle de proscription générale.
16:19Il y a partout des rafles dans Paris depuis cette nuit.
16:23Je vous en supplie, faites comme l'est.
16:26Cachez-vous loin d'une grande ville,
16:28dans un refuge sûr,
16:30sinon...
16:31Je vous rends grâce de votre sollicitude, ma très chère amie.
16:35Mais ne craignez rien pour moi.
16:38Nett,
16:40avez prêté serment de fidélité au Bourbon.
16:43Moi, non.
16:45Que pourrait-on me reprocher?
16:47Mais vous êtes fou, la balette,
16:49ou vous le faites exprès?
16:51Je reste à Paris,
16:54près de ma femme et de ma fille.
16:59Fuir serait à vous une faute.
17:01Je n'ai commis aucune faute.
17:03Mais vous serez arrêté demain.
17:05Après-demain.
17:06Aujourd'hui, peut-être.
17:08Fouché a touché ses 30 deniers.
17:10Il faut qu'il les mérite, maintenant.
17:12Je n'ai trahi personne, je n'ai tué personne.
17:15On ne m'arrêtera pas.
17:17Vous n'êtes qu'un...
17:19Qu'un idiot, je le sais.
17:21L'Empereur me l'a déjà dit.
17:25L'Empereur me l'a déjà dit.
17:51Je voudrais parler au comte de la balette.
17:53Je regrette.
17:54Pour entrer, il faut avoir un rendez-vous,
17:56ou bien être un ami.
17:57Vous avez rendez-vous?
17:58Je n'en ai pas besoin.
18:00Commissaire Joly,
18:01la division spéciale du ministère de la Justice.
18:03J'attendrai que mon maître me l'ordonne.
18:06Au nom du roi, ouvrez!
18:09Je n'ai qu'un mot à vous dire.
18:10Je le connais.
18:11J'étais à Waterloo.
18:13Écoute-moi.
18:14Va dire à ton maître que je reviendrai à midi.
18:16Qu'il a quatre heures devant lui qu'il en profite.
18:20Il est fouché.
18:39La récolte du cabinet noir, Monsieur le Premier ministre.
18:41Merci.
18:51Votre majesté lui partage,
18:52mais il est déjà à onze heures.
18:53Votre majesté, oui.
19:08Mais chef, il est midi.
19:10Une seconde, Alberic.
19:11Tu vois bien que je suis occupé.
19:13Mais chef,
19:14sous votre respect,
19:16c'est la balette.
19:18On l'arrête ou pas?
19:19Ne pense pas, Alberic.
19:21Un policier qui pense,
19:22c'est très mauvais pour l'avancement.
19:25Messieurs, mon maître vous prie de l'excuser.
19:27Madame la Comtesse est souffrante et...
19:29Et Monsieur le Comte de la Balette
19:30l'a emmené à la campagne pour sa courbes à essence.
19:33Cela est très grave.
19:35Cela constitue une fuite caractérisée
19:37devant les rigueurs de la loi.
19:39Son Excellence le ministre de la Police appréciera.
19:43Il appréciera quoi, Monsieur?
19:45Mais Monsieur de la Balette,
19:47je me croyais parti de Paris.
19:49La Comtesse est en souffrante,
19:50comme on vous l'a certainement dit.
19:52J'ai dû attendre le départ des médecins.
19:54Les La Balette ne fuient pas, Monsieur.
19:57Et ils n'ont aucun conseil à recevoir d'un fouché.
20:01Je suis à votre disposition.
20:16Mon pauvre ami.
20:18Je vois que vous êtes aussi sur leur liste.
20:20Vive le Roi, Monsieur.
20:22Emmenez-le au cachot 17.
20:46Et voilà.
20:48La Balette, Général Comte
20:50et Ministre de sa Majesté Napoléon Ier.
20:531769-1815.
21:01À mon commandement.
21:03Enjoue.
21:05Feu.
21:11Ils ont fusillé la Bédouaillère le 19 août.
21:14Bien que fouché.
21:15Oui, fouché.
21:17Et tout fait pour le sauver.
21:20À la nouvelle de cette exécution,
21:22que mes gardiens furent trop heureux de m'apprendre,
21:24j'ai soudain oublié mon cachot, mes chaînes,
21:27mes insultes.
21:29Et j'ai revu le paysage
21:31où, pour la première fois,
21:33tout a commencé.
21:35Un paysage de marais et de fondrières,
21:38près de Venise, en 1796.
21:42Avec un malheureux petit pont de bois.
21:45Ce lieutenant, c'est moi.
21:49Sur le champ de bataille, le soir,
21:51de l'autre côté du pont,
21:53j'ai été nommé capitaine
21:55et aide de camp de Bonaparte.
21:58Comme c'était beau.
22:00Italie.
22:02Nous ne sommes pas rentrés en France tout de suite.
22:04Nous nous sommes, si j'ose dire,
22:07beaucoup promenés.
22:09Rivoli, Mantoux, Pologne, Ancone,
22:12Tolentino, Trévise, Tarvis,
22:15Trieste, Neumart, Klagenfurt,
22:17Le Ben, Venise, Milan, Campoformio.
22:21Nous ne comptions plus les victoires.
22:24Les places-portes prises d'assaut.
22:26Les rééditions sans condition.
22:29Le retour à Paris a été triomphal.
22:32Une surprise attendait Bonaparte.
22:35La rue Chantraine, où il habitait,
22:37était devenue en son honneur
22:39la rue de la victoire.
22:41Là, nous avons préparé un grand rêve.
22:46La valette, il faut aller en Orient.
22:49Toutes les vraies gloires viennent de là.
22:53Et puis à Paris, tout s'use.
22:56Si je reste ici sans rien faire, je suis perdu.
22:59Tiens, regarde.
23:02C'est le seul moyen de briser la puissance anglaise.
23:05L'Egypte conquise, je marche sur la Syrie,
23:07la Perse et les Indes.
23:09Tu as calculé ce qu'il nous faut pour traverser 40 000 hommes?
23:1213 bâtiments de ligne, 14 frégates,
23:14297 navires de charge et pas de Nelson.
23:17Et bien, mes robes?
23:18Quelles robes?
23:19Ça fait 3 heures que le couturier attend, mon chéri.
23:22Qu'il attend?
23:23Il est minuit, mon coeur.
23:25Sois gentil.
23:28La valette, tu viens avec moi.
23:30Une femme, un couturier, des robes.
23:33J'ai besoin de tous mes amis.
23:37Nous avons travaillé toute la nuit et toute la matinée.
23:41Je commençais à m'impatienter.
23:44L'une des filles venue présenter les robes,
23:46une beauté de feu,
23:48avait accepté de déjeuner avec moi tout à l'heure.
23:51Amitié ennemie.
23:53La valette, nous aurons deux batailles à livrer.
23:56Une petite en arrivant pour nous mettre à l'appétit
23:59et l'autre au sud, quand ils auront réuni leur force.
24:02Aucun problème.
24:04Allez, assieds-toi et travaille pour aujourd'hui.
24:06Je vais déjeuner à la campagne et tu viens avec moi.
24:08Je sais que, justement, aujourd'hui, mon générage...
24:12Tu n'en as pas assez de toutes ces jolies filles?
24:15Non, mon général.
24:16La valette!
24:18La valette!
24:20La valette!
24:22La vie est faite pour se marier et avoir des enfants.
24:25Ma femme a une nièce, Émilie de Beauharnais,
24:28une jeune personne très religieuse, très convenable.
24:31C'est avec elle qu'on déjeune.
24:33Tu vas l'épouser.
24:35Nous embarquons à Toulon dans 15 jours, mon général.
24:38Comment voulez-vous que...
24:39Nous sommes lundi.
24:41Tu l'épouseras samedi. Tu auras deux jours de permission.
24:51Tu m'achètes la malle maison, tu vas faire tes batailles,
24:53tu reviens et nous vivons ici comme des rois,
24:55avec nos enfants, nos chats, nos amis.
24:59Et tu m'achètes mon petit château.
25:02On verra.
25:04On verra, ma soeur.
25:07La valette!
25:08Tu n'as pas fini de faire ta tête de mule?
25:10Si, mon général.
25:20Allons-y.
25:51Tu te rappelles notre déjeuner sur l'herbe.
25:54Joséphine si belle,
25:56Émilie dans sa robe blanche
25:59et ta tête de mule en arrivant.
26:02Du pain de gêne,
26:04des verres de venise,
26:06du vin de frasquette,
26:09du jambon de Parme.
26:11Ce n'est pas un menu, mon chéri, c'est la campagne d'Italie.
26:14Officier hors de paire.
26:16Pas censé jouer ses nuits en première ligne.
26:18Toujours prêt au service de la patrie.
26:21N'est-ce pas, la valette?
26:22Ce n'est pas toi qui aurais fait les 400 coups entre deux batailles.
26:25Non, mon général.
26:27J'avais des hommes de camp qui couraient les filles.
26:29Qui avaient des carnets pleins de prénoms.
26:31Lui, rien.
26:32Un saint.
26:33Ce n'est pas beau, ça, Émilie?
26:34Aussi, mon oncle.
26:49On n'est pas bien ici, les amoureux?
26:52Un parc sublime.
26:55Un joli château que je vais offrir à votre tante.
26:58C'est vrai, mon amour?
27:00Je ne mens jamais, sauf aux Anglais.
27:12Il fait très beau.
27:16Il fait très beau?
27:19Oui, très.
27:25Mademoiselle, je n'ai pour fortune que mon épée et la bienveillance du général.
27:30Et je repars à la guerre dans 15 jours pour très longtemps.
27:33Si l'idée de ce mariage vous fait horreur, dites-le-moi sans inquiétude.
27:37Comme à un ami.
27:39Je prendrai la responsabilité du refus pour que vous n'en souffriez nulle mal.
27:44Je suis à vos ordres.
27:49À mes ordres, capitaine?
27:51N'en doutez pas.
27:56Alors, donnez-moi la main.
27:58J'ai envie de me promener, moi aussi.
28:14C'était le 27 Germinal en 6.
28:17Nous nous sommes mariés 6 jours plus tard.
28:20Et nous n'avons jamais cessé de nous aimer.
28:23Jamais.
28:25Les années ont passé.
28:27Et quelles années!
28:29Mais, Émilie est toujours restée mon bonheur.
28:32Ma fierté.
28:36Où est cette haute trahison dont on m'accuse?
28:39Je vous mets au défi de l'établir.
28:42Très bien.
28:46Faites entrer le premier témoin de l'accusation.
29:10Le 19 mars dernier,
29:12l'homme que vous jugez est entré de force au ministère de la Poste
29:16et a occupé les locaux en invoquant le nom de l'usurpateur.
29:20J'y étais. J'ai tout vu.
29:22Ce n'est pas tout.
29:24Le même jour, j'ai revu cet homme aux Tuileries.
29:27Pour sauver mon mari, j'ai exigé un sauveconduit.
29:30Eh bien, messieurs, le papier que m'a remis l'accusé était rédigé.
29:34J'en frémis encore.
29:36J'ai rédigé, au nom de sa majesté impériale,
29:40que Dieu protège le roi.
29:43Avez-vous quelque chose à déclarer?
29:46Oui, monsieur le président.
29:49Je ne serai pas exagérément fier d'être le mari de cette dame.
29:54Déclare Antoine-Marie Chaman de Lavalette,
29:59coupable de haute trahison
30:02et en vertu des articles 74 et 75 du Code de justice,
30:07le condamne à la peine de mort.
30:12Mon pauvre ami.
30:14Ce n'est rien, maître.
30:16Un simple boulet de canon.
30:19Depuis ma condamnation le 20 novembre,
30:22j'ai été transféré ici, à la conciergerie.
30:27Je ne suis pas seul.
30:29La petite flûte, c'est le maréchal Ney.
30:36Hier, j'ai reçu ma première visite, celle du fidèle Baudus.
30:41Il venait m'apprendre qu'Emilie était tombée en syncope à la nouvelle du verdict.
30:46Dans la nuit, elle a accouché d'un petit garçon.
30:56Mornay.
31:03Tu sais bien ce que dit mon frère.
31:06Si on ne fusille pas Lavalette, on ne pourra pas fusiller Ney.
31:10Quel nid gauche ce Ney.
31:13Il nous a fait plus de mal en se laissant prendre qu'en nous trahissant.
31:17Justement, sire.
31:20Grâce y est Lavalette.
31:23On verra, on verra.
31:25Que le trône en profite.
31:29Si notre Agnès nous le demande, nous accepterons.
31:49J'ai de bonnes nouvelles.
31:51Tout le monde dit que le roi va grâcier Ney.
31:53On le dit parce qu'on l'espère ou parce que c'est vrai?
31:55Parce que c'est vrai.
31:56Il paraît que le gouvernement ne veut plus d'exécution.
31:59S'il signe la grâce de Ney, il est forcé de signer la tienne.
32:03Parlez haut, s'il vous plaît.
32:06Je parle haut.
32:09Je dis que le maraîchal Ney joue de la fute à Ravie.
32:18Que j'ai l'honneur de m'appeler Madame de Lavalette.
32:23Qu'est-ce qu'il y a?
32:38La grâce est refusée, c'est ça.
32:42La grâce est refusée, c'est ça.
32:47La grâce est refusée, c'est ça.
32:50Très bien.
32:52Non, monsieur.
32:55L'autre soir, le maraîchal Ney avait entendu Madame de Lavalette...
32:59...crier qu'il jouait très bien.
33:02Tout à l'heure.
33:12Avant de...
33:15Avant de partir.
33:18Avant de partir.
33:28Il me l'a donnée pour vous.
33:36Dégardez.
33:38Monsieur.
33:40La date est fixée pour moi.
33:44Monsieur, vous n'aviez pas pris des serments au roi.
33:47Ce n'est pas pareil.
33:49La date est fixée.
33:52Je ne sais pas, monsieur.
33:54Quand?
33:57Dans 15 jours.
33:59Le 21 décembre, à 5 heures du matin.
34:15Je vous en supplie, votre Majesté, d'accorder sa grâce au comte de Lavalette, mon mari.
34:19Relevez-vous, Madame.
34:21Que votre Majesté...
34:23...et votre Altesse...
34:25...veuillent bien se souvenir que le 10 août 1792...
34:28...alors que ce château était assiégé par des milliers et des milliers de Parisiens...
34:32...l'un des rares défenseurs de la famille de votre Majesté s'appelait Antoine de Lavalette.
34:39Eh bien, Madame.
34:42Eh bien, Madame.
34:44Vous savez quel poids nous accordons à vos avis.
34:47J'ignorais que M. de Lavalette...
34:49...fût aux Tuileries durant cette journée.
34:52Donc...
34:54Donc, vous...
34:56Que votre Majesté me pardonne, je n'ai rien à dire.
35:01Jamais je ne t'accepterai que tu prennes un tel risque.
35:04C'est l'hiver le plus froid depuis longtemps.
35:07Il faut, c'est le seul espoir.
35:09Je te l'interdis. Tu ne déconnes pas.
35:12Il se vengerait sur toi, ignoblement.
35:15Joséphine viendra demain.
35:18Je ne peux pas.
35:20Je ne peux pas.
35:22Je ne peux pas.
35:24Je ne peux pas.
35:26Je ne peux pas.
35:28Joséphine viendra demain.
35:37Si tu refuses, mon choix est fait.
35:40A la minute où tu mourras...
35:42...je mourrai aussi.
35:53Le convoi arrivera à 5h45.
35:55Les hommes du peloton sont sûrs ?
35:57J'ai choisi moi-même, monsieur.
36:01La valette est un homme courageux.
36:03Je crois que tout se passera correctement.
36:06Le cercueil ?
36:14Parfait.
36:16A tout à l'heure, commandant.
36:28Tu as bien compris ce que tu dois faire.
36:31Je demande à sortir de la cellule.
36:34Bien.
36:58Tout dépend de vous, mes amis.
37:01Que Dieu vous protège.
37:28Que se passe-t-il dehors ?
37:30Attendez 4h du matin.
37:32Ceux qui sont venus chercher Ney, ils claquaient des dents.
37:35Non, je ne veux pas.
37:37Boudin m'a apporté un poignet.
37:39Quand ils viendront demain matin,
37:41ils n'auront plus personne à fusiller.
37:43C'est tellement plus simple.
37:48Tu sais ce que je t'ai dit.
37:50Je ne te survivrai pas d'une minute.
37:54Je t'en supplie.
37:56Accepte.
38:05J'accepte.
38:08Je n'aurai pas assez de toute ma vie
38:10pour te faire oublier les heures qui viennent.
38:18Va.
38:20Appelle-le.
38:23Appelle-le.
38:35M. Berlay, s'il vous plaît.
38:37Mademoiselle.
38:39Je voudrais sortir.
38:54Les parents veulent rester seuls pour se dire adieu.
39:03Quel âge avez-vous ?
39:0512 ans.
39:11J'ai eu une grande jeune fille comme vous.
39:14Très travailleuse.
39:16Très intelligente.
39:18Très intelligente.
39:22Elle est lingère chez son Altesse, la Duchesse d'Angoulême.
39:25Je hais la Duchesse d'Angoulême.
39:27Madame.
39:30Ta chaise à porteur est à droite en sortant.
39:33Les porteurs t'attendent.
39:35Ils t'amèneront à une voiture.
39:37Boudus te prépare.
39:39J'essaierai d'aller à Bruxelles.
39:49Je suis désolé, mais l'heure est passée.
39:54Encore une petite minute, s'il vous plaît.
40:03C'est contraire aux règlements, vous savez.
40:18Tes cheveux.
40:20Hubert va te reconnaître à tes cheveux.
40:22Non, madame.
40:30Tout est préparé ?
40:32Oui, monsieur.
40:36Le prisonnier ?
40:38Il fait ses adieux à sa femme et à sa fille.
40:40Bien.
40:43Attention aux portes.
40:45Si le chapeau bouge et qu'on voit tes cheveux, tout est perdu.
41:00Allez embrasser votre père, mademoiselle.
41:03Il est temps.
41:12La porte s'ouvre.
41:43Ne bougez pas, madame, ou votre chapeau sera perdu.
41:46Je viens vous l'enlever.
41:48Non, c'est pas la peine.
41:53Je vais vous aider.
42:12La porte s'ouvre.
42:29La nuit est très froide, madame.
42:32Je vous ai fait préparer du café.
42:37Croyez-moi, cela vous fera grand bien.
42:39Mon père ne boit pas de café.
42:42Ni ma mère, bien sûr.
42:50Madame.
42:52Mademoiselle.
42:55C'est pas vrai.
42:57Non, non.
43:00Marengo.
43:10Comment il s'appelle ?
43:12Prostré.
43:14Prostré.
43:16Prostré.
43:18Prostré.
43:20Prostré.
43:22Prostré.
43:24On ne peut pas rester ici.
43:26Allons-y.
43:27Mais où ?
43:28Au rendez-vous avec la voiture de Brutus.
43:30Je ne sais pas où c'est.
43:35Monsieur.
43:37Vous voulez du café ?
43:41Dieu, qu'il ne rentre pas.
43:43Où étiez-vous ?
43:44Je l'avais acheté deux minutes après notre arrivée.
43:46On a vu les gendarmes, alors on s'est sauvés.
43:48Vite, vite.
43:53Vite, vite.
44:03Monsieur le Comte.
44:23Fils de pute.
44:35Fils de pute.
44:45À la guerre.
44:47La valette est gagnée.
44:49À la guerre.
44:52À la guerre.
44:57C'est à droite ?
44:58Oui.
45:02À gauche.
45:07Gardez-la.
45:12Par là.
45:15Je vous préviens que ça ne va pas vous coûter cher, madame.
45:18Et n'augmentez pas la juste colère du roi en refusant de nous répondre.
45:22Où est votre mari ?
45:24Là où vous ne le trouverez pas.
45:26Nous le trouverons.
45:28Nous y avons fouillé Paris, maison par maison.
45:34Qui vous a aidé ?
45:38Moi.
45:41Moi.
45:43Ne me poussez pas à bout, madame.
45:47Vous risquez de ne plus jamais sortir de ce cachot.
46:00Où est votre mari ?
46:02Je vous donne une seconde pour m'arrêter.
46:11Vous n'avez pas de chance, homme en noir.
46:16J'aime mon mari.
46:20Qu'est-ce que vous faites ?
46:23Tout à l'heure, c'est vrai.
46:25J'ai eu peur de vous.
46:27J'ai eu peur de vous.
46:29J'ai eu peur de vous.
46:31J'ai eu peur de vous.
46:33J'ai eu peur de vous.
46:35J'ai eu peur de vous.
46:37J'ai eu peur de vous.
46:39J'ai eu peur de vous.
46:41De votre colère.
46:42De votre violence.
46:43De vos cachots.
46:46Maintenant...
46:52C'est fini.
46:58Alors, je sais.
47:01Oui.
47:04Je sais que vous ne retrouverez jamais...
47:07le Comte de la Valette.
47:13Vous les avez vus, ces bandits ?
47:15Oui, à droite.
47:21Vite, il y a des habitants à l'intérieur.
47:38La chaise à porteur.
47:40Par là, mon officier.
48:08Montez.
48:10La chambre, au fond.
48:12Il y a de la lumière et de l'alimentation.
48:15Merci pour tout, Baudus.
48:17Ne vous inquiétez pas, mon général.
48:18Tout ira bien.
48:19Vous êtes sorti, et la Comtesse sortira aussi.
48:22Il paraît que l'Empereur va être enlevé de sa télène par les Américains.
48:25C'est ce qu'on dit.
48:27C'est ce qu'on dit.
48:29C'est ce qu'on dit.
48:31C'est ce qu'on dit.
48:33C'est ce qu'on dit.
48:35C'est ce qu'on dit.
48:36C'est ce qu'on dit.
48:37C'est ce qu'on dit.
48:39C'est ce qu'on dit.
48:43C'est ce qu'on dit.
48:44C'est ce qu'on dit.
48:54On va vivre dans un grand château.
48:56Notre province.
48:58Ta mère ne reviendra pas.
49:01Maintenant, sors, mon garçon.
49:03Et si les policiers nous arrêtent, nous interrogent,
49:05qu'est-ce que vous leur répondrez?
49:07Ce que je répondrai, mon ange, c'est ça!
49:11C'est un désastre en politique.
49:15Les alliés vont nous croire complices.
49:17Ou pire, impuissants.
49:21M. de Lavalette s'est évadé hier soir à 9h, sire.
49:25À 10h, sur ma demande,
49:27Paris était cerné par un cordon de troupes.
49:29Toute fuite est impossible.
49:31Bien, il se cachera dans Paris.
49:35Dès cette nuit,
49:37j'ai créé une force de police spéciale,
49:391500 hommes, chargés uniquement de retrouver l'évadé.
49:42Nous fouillerons tout, partout.
49:44Il eût été plus simple, monsieur,
49:46de ne pas le laisser s'évader.
49:48Dans cette affaire, personne n'a fait son devoir.
49:50Si, madame de Lavalette.
49:54Je suis resté 19 jours sans sortir de ma mansarde.
49:59Il y faisait un froid atroce,
50:00car je ne pouvais évidemment pas allumer de feu.
50:04Mais ce fut peut-être la seule cachette de Paris
50:07qui échappa à l'extraordinaire machine policière
50:10organisée par Decaze pour me capturer.
50:14Baudus l'avait bien choisi.
50:25Qui aurait pu imaginer que je me cachais dans un ministère ?
50:29Ni ses ministres, ni ses employés, ni ses visiteurs.
50:44Qu'est-ce que cela veut dire ?
50:46Bien entendu, on n'a pas osé perquisitionner dans les bâtiments officiels.
50:49Je vous ordonne de fouiller partout.
50:51Casernes, églises, ministères, peu importe les protestations.
50:54La sécurité de l'Etat prime tout.
50:57Il fallait quitter Paris de toute urgence.
50:59Une fois de plus, Baudus a trouvé une solution.
51:04J'ai dû changer de visage.
51:06J'ai dû aussi, hélas, changer de vêtements.
51:11Baudus m'avait trouvé un compagnon.
51:13Le 8 janvier 1816,
51:15nous nous présentâmes à un poste de contrôle
51:18pour sortir de la capitale.
51:21Merci.
51:27Le poste de contrôle britannique en France.
51:29La région de Bruxelles.
51:42C'est un moment intéressant, n'est-ce pas ?
51:44Comme vous le dites, monsieur.
51:51Merci.
51:57Nous étions enfin en Belgique.
51:59J'étais libre, enfin.
52:03Le capitaine Bruce avait été parfait.
52:05Il risquait gros, lui aussi.
52:08Mais une dernière épreuve m'attendait.
52:11Je suis désolé, Labalette.
52:13Le Waterloo est la seule route pour Bruxelles.
52:15Je crois que vous et moi, Bruce,
52:17nous avons finalement parti du même camp.
52:21L'exil à Bruxelles, puis l'exil en Bavière.
52:24Après 34 jours de cachot,
52:26ma femme avait été mise en liberté surveillée,
52:29privée de passeport, naturellement,
52:31comme ma fille.
52:34Quant à moi,
52:36ordre avait été donné de m'abattre à vue
52:38si je pénétrais en France.
52:41A la mort de l'empereur, j'ai cru que Louis XVIII
52:43allait signer un décret de grâce.
52:46Il m'a fallu attendre encore un an,
52:48jusqu'au printemps 1822,
52:50pour recevoir une nouvelle déclaration.
52:52Pour recevoir la plus belle nouvelle de ma vie,
52:55je pouvais rentrer en France.
52:57Je pouvais, après 6 ans,
52:59revoir Émilie.
53:02Je ne peux pas croire qu'un homme ait jamais éprouvé
53:05plus que moi l'impatience de revoir celle qu'il aime.
53:08Je ne peux pas croire qu'on ait galopé plus vite que moi
53:11vers le bonheur.
53:16Donnez-moi la main.
53:19J'ai envie de me promener, moi aussi.

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