Autour d'Agathe Lambret et Jean-Rémi Baudot, les informés débattent de l'actualité du jeudi 5 septembre 2024.
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00:0020h, 21h, Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot.
00:10Bonsoir à tous, bienvenue dans Les Informés du soir, votre rendez-vous de décryptage et de débat sur l'actualité à la radio France Info et sur le canal 27 de la TNT.
00:20Bonsoir Agathe Lambret.
00:21Bonsoir.
00:22Quelque chose me dit qu'on va parler politique ce soir.
00:24Exactement, Jean-Rémi, avec un programme dense après 51 jours d'hésitation, de tractation.
00:31Ça y est, la France, enfin un nouveau Premier ministre.
00:34C'est Michel Barnier, 73 ans.
00:37Il a passé toute sa vie à droite, membre de l'UDR, du RPR, de l'UMP et enfin de LR.
00:43Alors pourquoi lui, alors que d'autres pistes tenaient la corde ?
00:48Emmanuel Macron a chargé ce nouveau Premier ministre de former un gouvernement de rassemblement.
00:52À quoi pourrait-il ressembler ?
00:55Quand sera-t-il formé ?
00:56Et surtout, pourquoi faire ?
00:58Enfin, quelle réaction à cette nomination ?
01:01Le Rassemblement National a-t-il vraiment été le faiseur de roi ?
01:04Et puis, qu'en attendent les Français surtout ?
01:07On va en discuter ce soir avec nos informés.
01:10Nathalie Moret, journaliste politique pour le groupe Ebra, les journaux de l'Est de la France.
01:14Clément Pétraud, directeur adjoint de la rédaction du Point.
01:18Olivier Perroux, grand reporter à L'Express et à vos côtés.
01:21Bruno Cotteres, politologue, chercheur au Cevipof, le centre de recherche politique de Sciences Po.
01:26Merci à tous les quatre, c'est les informés, c'est parti !
01:31Bon, tout d'abord, Agathe, pourquoi ce choix ?
01:34C'est vrai qu'il était loin de s'imposer au départ.
01:37Emmanuel Macron avait exploré d'autres pistes comme Bernard Cazeneuve ou Xavier Bertrand,
01:42le président des Hauts-de-France que le RN menaçait de censurer.
01:45Mais donc c'est Michel Barnier qui l'a emporté.
01:47Michel Barnier qui dérangeait moins.
01:49Il dérangeait moins ceux qui visent 2027, lui-même n'ayant pas d'ambition affichée.
01:54Il dérangeait moins la droite, il dérangeait moins le RN.
01:58Bref, Michel Barnier intronisé ce soir à Matignon,
02:01lors d'une passation de pouvoir avec Gabriel Attal.
02:05Une passation qui lui a donné l'occasion, déjà, de montrer qu'il ne manquait pas de répondants.
02:10Écoutez cet échange entre les deux hommes.
02:12Gabriel Attal lui donne des conseils, on va dire, et Michel Barnier lui répond.
02:17Nous avons engagé des chantiers structurants.
02:21Des mesures devaient être présentées cet été.
02:23Elles sont sur votre bureau, Monsieur le Premier ministre.
02:26Et si je ne devais vous faire qu'une demande, Monsieur le Premier ministre,
02:30ce serait de continuer à faire de l'école de la République une priorité absolue.
02:35J'ai bien aimé la manière dont vous m'avez donné des...
02:39Non pas des leçons, hein.
02:41Enfin, les enseignements, même si ça n'a duré que huit mois,
02:45que l'on apprend quand on est Premier ministre.
02:47Ça va être très très utile.
02:50J'ai bien aimé aussi la manière dont vous m'avez dit que mon bureau...
02:54Je l'ai trouvé un peu vide, là, tout à l'heure.
02:56Mais j'ai compris qu'il y avait des tas de projets de loi en suspens,
03:00qui n'avaient pas pu être menés à bien.
03:03Vous me permettrez, bien sûr je vais les reprendre, il y en a plusieurs auxquels je tiens, d'ailleurs,
03:07peut-être d'ajouter ma propre valeur ajoutée.
03:10Voilà la leçon de Gabriel Attal à Michel Barnier,
03:12ou plutôt la leçon de Michel Barnier à Gabriel Attal.
03:14Il se fait taquin, ce nouveau Premier ministre, Olivier Perroux.
03:18Il imprime un peu une forme de style, déjà, dans les premiers mots qu'il a eus dans la Cour de Matignon ?
03:23Oui, alors c'est le style Barnier, il va falloir le trouver,
03:27parce que c'est vrai que quand on interroge un peu ceux qui ont travaillé avec lui ces dernières années,
03:31c'est pas le Premier ministre, pardonnez-moi l'expression,
03:34le plus fun, le plus funky qu'on a.
03:37C'est vrai qu'il y a un vrai changement par rapport à Gabriel Attal,
03:41la fougue de la jeunesse, plutôt la tranquillité de Michel Barnier.
03:45Mais en tout cas, il ne faut pas non plus être dupe,
03:49et cette petite passe d'armes, c'est un peu le théâtre du moment qui oblige à ça.
03:54Pourquoi ? Parce que l'Elysée a tout intérêt à ce que Michel Barnier apparaisse
03:59comme quelqu'un qui n'est pas comme eux, qui cohabite, puisque c'est ça qu'il faut installer.
04:04Et Michel Barnier a aussi intérêt à justement faire apparaître cette notion de cohabitation.
04:10Donc c'est un peu ça qui explique cette vraie fausse passe d'armes entre Gabriel Attal et lui.
04:14Donc finalement, la réalité derrière cela, c'est que Michel Barnier ressemble quand même beaucoup à Emmanuel Macron.
04:22Il pense les mêmes choses, ce sont quasiment les mêmes Européens avec quelques différences près.
04:27Mais la politique, en tout cas, ne va pas changer.
04:31Ce sera celle d'Emmanuel Macron, et cela arrange bien Emmanuel Macron, justement.
04:35Nathalie Moret, quel était votre regard sur... Est-ce que vous y avez vu déjà une feuille de route,
04:40des orientations très claires de la part de Michel Barnier ?
04:43Une feuille de route, c'est peut-être beaucoup dire, mais il y a déjà quelques pistes.
04:46Il a notamment dit dans son intervention, Michel Barnier, qu'il était très attaché aux finances de la France.
04:57Je ne me souviens plus exactement quel était son terme, mais aux finances de la France, à la rigueur budgétaire,
05:01je ne sais plus exactement quel est son terme.
05:03La vérité aux Français, notamment sur la dette.
05:05Voilà, c'est ça.
05:06La dette écologique et financière.
05:07C'est ça.
05:08Et il a aussi parlé de quelques chantiers qui, je sais, tiennent au cœur du président.
05:14C'est-à-dire, il a parlé des services publics, il a parlé de l'école, il a parlé de la santé.
05:19Et Emmanuel Macron, tout l'été, à ses visiteurs, et d'ailleurs lors de la lettre qu'il avait écrite aux Français,
05:26a dit que le message principal des Français, c'était justement le fait qu'il mettait parfois un an pour prendre rendez-vous chez le médecin.
05:34Le fait que les services publics paraissaient extrêmement loin d'eux.
05:38Et c'est ça, à mon avis, qui est la vraie feuille de route du nouveau Premier ministre.
05:45Réconcilier, tout en étant assez ferme sur les dépenses publiques.
05:49Et ça, pour reprendre ce que vous disiez Olivier, c'est effectivement quelque chose qui est assez en ligne avec ce que souhaite le président de la République.
05:55Bruno Cotteresque, c'est le Premier ministre que les Français attendaient après ces législatives.
05:59Michel Barnier, il s'attendait à un homme de droite de 73 ans.
06:02Pas spontanément, pas tout de suite comme ça.
06:05Je pense qu'effectivement, c'est un peu une des difficultés du nouveau Premier ministre.
06:11Au fond, la corrélation entre la séquence électorale européenne plus législative et sa nomination n'est pas complètement simple à trouver expliquée.
06:19Je ne doute pas que le raisonnement qui conduit le chef de l'État vers cette décision est sans doute très élaboré.
06:25Il a pesé le pour et le contre, bien évidemment.
06:28Mais c'est vrai qu'autant si ça avait été par exemple Xavier Bertrand, un républicain, mais qui a un moment donné qui est sorti de sa famille
06:36parce qu'il ne la trouvait pas assez moderne ou trop à droite, je ne sais pas.
06:40Mais là, quand même, c'est quelqu'un qui a fait toute sa carrière dans la famille, au fond du centre droit,
06:46qui se définit par rapport au gaullisme, qui était très important chez Michel Barnier.
06:51Mais c'est vrai que ce n'est pas vraiment ce que les Français qui ont voté aux européennes
06:56en mettant une victoire assez écrasante du RN au premier tour des législatives,
07:02en remettant le RN en tête ou au deuxième tour, en faisant gagner le Front républicain.
07:07Ce n'est certainement pas la décision à laquelle ils s'attendaient.
07:11Ils s'attendaient, alors je remarque effectivement dans les propos du premier ministre...
07:15Il leur parle à ses électeurs.
07:16Voilà, il essaye de leur parler et de se situer. Il essaye aussi de trouver sa place par rapport à Emmanuel Macron
07:22comme étant lui l'homme des territoires. On revient un peu, ce n'est pas aussi flagrant qu'avec Jean Castex.
07:27Respectez les gens d'en bas, il a dit.
07:29Voilà, les gens d'en bas, entre guillemets, une expression pas forcément bien choisie.
07:33Mais en tout cas, l'ancien président de la Savoie qui veut s'inscrire sur cette dimension territoriale.
07:39Clément Petro, du point... Est-ce que vous, vous avez compris le choix d'Emmanuel Macron,
07:43ce qui avait poussé le président de la République à nommer Michel Barnier ?
07:47Oui, c'est un choix qui peut sembler effectivement un peu surprenant de premier abord,
07:52mais qui, en y regardant bien, est plutôt malin, ou en tout cas pourrait se révéler assez malin.
07:56On le décrit comme un homme sans qualité, un petit peu.
07:59Depuis ce matin, on dit, ah oui, c'est un homme gris, il est terne, il est ennuyeux.
08:03On s'endort quand il parle, il est très bien.
08:05Et en fait, on voit qu'il a quand même un peu d'humour, qu'il a une certaine habileté.
08:08On sait qu'il a négocié le Brexit.
08:10Il fait partie d'une droite gaullisme sociale.
08:14C'est quand même pas une droite très dure.
08:16On sait qu'il est capable de mettre des gens d'accord
08:18et qu'il n'aura pas d'ambition forcément délirante vu son âge, semble-t-il.
08:22Donc c'est plutôt un bon casting.
08:24Il ne fera pas d'ombre à Emmanuel Macron.
08:27Et il y a quand même cette envie pour lui de marquer sa prise de fonction.
08:34Il promet de dire la vérité, ce qui n'augure rien de bon en général.
08:37Quand on promet de dire la vérité, c'est qu'on va probablement souffrir.
08:41Mais pour le moment, sur le papier, c'est plutôt pas mal.
08:46C'est assez consensuel.
08:47Et au moins, lui avait un mérite, c'est qu'il n'avait pas de programme.
08:50Est-ce que son mérite, Agathe Lambrès, c'est que finalement, lui, peut-être,
08:53est-ce qu'il a promis de ne pas détricoter les réformes Macron ?
08:56Oui, exactement.
08:58Quand on entend la feuille de route de Michel Barnier ce soir,
09:01sécurité du quotidien, contenir l'immigration,
09:04niveau de vie des Français, travail,
09:07dire la vérité sur la dette financière et écologique,
09:11on a l'impression que c'est Emmanuel Macron qui lui a écrit ce programme.
09:15Bien sûr, la principale qualité de Michel Barnier pour Emmanuel Macron,
09:20au-delà de ne pas braquer le rassemblement national,
09:25je pense que c'était surtout sur le fond.
09:27En fait, les deux hommes sont vraiment alignés.
09:31Michel Barnier est un homme de droite, mais il n'a jamais caché que, sur le fond,
09:34il était assez proche d'Emmanuel Macron.
09:36Et puis aussi, d'un point de vue de la personnalité,
09:38Michel Barnier est un homme, effectivement,
09:40Clément Petrault le disait, qui n'a pas d'ambition personnelle.
09:43Et ça, c'était aussi important pour Emmanuel Macron,
09:45pour Alexis Colère, le secrétaire général de l'Élysée,
09:47qui, lui, penchait plutôt pour Michel Barnier,
09:50plutôt que pour un profil comme Xavier Bertrand.
09:52Et finalement, Michel Barnier, qui n'avait pas fait acte de candidature,
09:55et alors qu'Emmanuel Macron avait quand même deux candidats très respectables
09:58et qui auraient pu aussi rassembler, moi je pense,
10:00en tout cas Bernard Cazeneuve et Xavier Bertrand,
10:02c'est Michel Barnier, celui que personne n'attendait,
10:05qui se retrouve à Matignon.
10:06Alors, on entend qu'Emmanuel Macron et Michel Barnier seraient alignés.
10:09Ça n'a pas toujours été le cas.
10:10Alors, évidemment, c'était une campagne.
10:11Mais je vous propose d'écouter Michel Barnier, il y a trois ans.
10:14Notre pays n'a pas été bien gouverné.
10:17Et l'échec du président sortant est clair.
10:20Pourquoi ? Parce qu'il a gouverné notre pays,
10:23à l'intérieur et à l'extérieur, de manière solitaire et arrogante.
10:27Et ce n'est pas ça, la Ve République.
10:29Et ça n'a pas donné de résultats tels que les Français peuvent le juger.
10:34Je rappelle que c'était pendant la primaire de la droite, il y a trois ans.
10:38Néanmoins, Olivier Perroux,
10:41est-ce qu'ils vont être sur la même longueur d'onde, ces deux hommes ?
10:44Vous le rappelez assez justement, c'était pendant la primaire,
10:46donc il fallait évidemment être en décalage avec l'Ouag.
10:48Forcément s'attacher un peu plus.
10:49Mais, c'est intéressant ce qu'il dit pendant la primaire.
10:52Il critique la méthode, pas le fond.
10:54Et finalement, c'est un peu ça aussi que résume la nomination de Michel Barnier.
10:58C'est que ça ancre définitivement Emmanuel Macron et le macronisme à droite.
11:04Pourquoi ? Parce que Michel, jusqu'à présent,
11:06il y avait des ministres ex-LR qui rejoignaient Emmanuel Macron,
11:13mais qui partaient, qui étaient ex-communiés de LR au pire,
11:17ou sinon qui quittaient d'eux-mêmes.
11:18Alors Edouard Philippe le premier.
11:20Sauf que là, Michel Barnier reste à LR.
11:23Et Michel Barnier, il a été nommé par Emmanuel Macron,
11:26il a été choisi par Laurent Wauquiez quelque part,
11:30puisque Laurent Wauquiez a passé un coup de fil à Alexis Colère
11:37pour lui dire que Xavier Bertrand, c'est pas possible.
11:39Et dans la conversation avec Alexis Colère, revient le nom de Michel Barnier.
11:43Et finalement, il est toléré par Marine Le Pen,
11:47puisqu'il semble que Marine Le Pen va devoir attendre le DPJ
11:51pour exprimer sa position, son avis sur Michel Barnier.
11:54Pour exprimer son avis ou sa censure envers Michel Barnier.
12:00Donc ça c'était important, il n'y a pas de désaccord de fond.
12:03Et cerise sur le gâteau, il permet à Emmanuel Macron de durer.
12:09Parce que pendant des semaines, on a cru que Emmanuel Macron
12:12prenait un malin plaisir à torturer les partis.
12:14Si on choisit Cazeneuve, finalement ça va diviser les socialistes.
12:17Et si on choisit Bertrand, ça va diviser les LR.
12:20Non, non, Emmanuel Macron, ce qu'il veut, c'est durer.
12:23Et tellement compatible sur le fond avec le macronisme,
12:26comme disait Olivier Perroux, qu'Emmanuel Macron lui avait déjà proposé
12:29d'être son premier ministre pour remplacer Édouard Philippe.
12:32Mais à l'époque, Michel Barnier avait refusé de quitter Les Républicains
12:35et d'être absorbé par Emmanuel Macron.
12:38Agathe Lambret et les informés, on se retrouve dans un instant.
12:41On va revenir sur les critiques liées au statut du RN
12:44dans toute cette affaire. Il est 20h15, vous êtes sur France Info.
12:47Le fil info, c'est Emmanuel Langlois.
12:50Et il promet de l'écoute et du respect à l'égard de toutes les forces politiques.
12:54Michel Barnier l'a dit tout à l'heure lors de la passation de pouvoir
12:57dans la cour de Matignon. Passation de pouvoir avec Gabriel Attal, son prédécesseur.
13:0260 jours après le second tour des élections législatives,
13:05la France a donc ce soir un nouveau premier ministre,
13:08l'ancien commissaire européen de droite Michel Barnier.
13:11La déclaration de politique générale de ce dernier pourrait,
13:14dit-il, ne pas intervenir avant plusieurs semaines.
13:17Les réactions se multiplient après cette nomination par Emmanuel Macron.
13:21Dans un communiqué, le Nouveau Front Populaire annonce
13:23qu'il demandera la censure du gouvernement de Michel Barnier à l'Assemblée.
13:28Dans le reste de l'actualité, en Allemagne, la police a ouvert le feu
13:31et tué un homme qui probablement, selon elle, planifiait un attentat
13:35contre le consulat général d'Israël à Munich.
13:38Le jour anniversaire de la commémoration de la prise d'otages visant des athlètes israéliens,
13:42c'était lors des Jeux Olympiques de 1972 dans la capitale bavaroise.
13:47Le président de l'État hébreu parle, lui, d'une attaque terroriste.
13:51Enfin, Pernod Ricard fait marche arrière.
13:53Le groupe de spiritueux renonce à son partenariat
13:56qui avait été signé en début de semaine avec le club parisien, le PSG.
14:01Les supporters de l'OM contestaient cet accord.
14:04Ils estimaient que l'entreprise était avant tout marseillaise
14:07et menaçaient même de boycotter les produits de la marque.
14:21Retour sur le plateau des informés avec Bruno Cotteres du Cevipof,
14:24Olivier Perrault de L'Express, Clément Petraud du Point
14:26et Nathalie Moret du groupe Hébra.
14:29On va continuer à décrypter ce qui se joue derrière cette nomination à Matignon.
14:33Agathe, on va notamment parler des réactions politiques
14:35à cette nomination de Michel Barnier.
14:37Oui, sans surprise, réaction très dure du côté du Nouveau Front Populaire
14:40qui s'accroche toujours à sa candidate, Lucie Castet, à son programme.
14:45Réaction beaucoup plus modérée de Marine Le Pen en revanche.
14:48Le Rassemblement National laisse sa chance à Michel Barnier
14:51après avoir menacé de centurer absolument toute la classe politique.
14:54Mais pas Michel Barnier qui n'a jamais eu d'outrance
14:57dans la façon dont il a parlé du RN dès la chef du parti.
15:00Ce qui pose cette question, est-ce le RN qui a choisi le Premier ministre ou Emmanuel Macron ?
15:05Ecoutez ce qu'en pense François Hollande.
15:08S'il a pu être désigné après cette longue procédure,
15:11et alors même qu'il n'avait pas été donné à Madame Castet
15:14la possibilité de voir si elle pouvait elle-même être acceptée par l'Assemblée Nationale,
15:19c'est parce que le Rassemblement National, précisément l'extrême droite,
15:23a donné une forme de quitus.
15:25C'est quand même un paradoxe qu'ayant réalisé un front républicain
15:29qui a été douloureux pour beaucoup, mais nécessaire.
15:33Le front républicain a eu lieu pour écarter l'extrême droite.
15:36Et là c'est l'extrême droite qui donne d'une certaine façon
15:39à Monsieur le Président de la République, Macron,
15:42la possibilité de nommer un Premier ministre de son choix.
15:45Je pense qu'il aura, devant l'Assemblée, à s'en expliquer.
15:48L'ancien Président de la République, François Hollande,
15:52interrogé cet après-midi, Nathalie Moret du groupe ÉBRA.
15:55Emmanuel Macron, il a cédé d'une certaine manière à la pression du Rassemblement National ?
15:59Ou la pression de 11 millions de personnes
16:02qui ont voté Rassemblement National au premier tour.
16:05Parce que c'est de ça dont on parle.
16:07Le Rassemblement National, c'est le premier groupe.
16:10En fait, c'est le groupe le plus fort à l'Assemblée.
16:13Après, il y a les Insoumis, il y a les Macronistes, etc.
16:16Mais c'est quand même eux qui sont arrivés en tête.
16:19Et ils ne sont pas allés à Matignon parce qu'il y a eu un front républicain.
16:22Donc ça, c'est effectivement les faits.
16:28Et Marine Le Pen, elle a un pouvoir de vie ou de mort
16:33sur le Premier ministre et sur le gouvernement.
16:35C'est comme ça. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle,
16:38hier, à cette heure-ci, enfin pas à cette heure-ci,
16:40mais hier dans la journée, on était tous en train de dire
16:42que Xavier Bertrand serait Premier ministre.
16:44Mais là, très concrètement, quasiment à chaque instant,
16:47le Rassemblement National pourra dire oui ou non.
16:49Il a quasiment le droit de vie ou de mort à chaque instant sur ce nouveau gouvernement.
16:52En tous les cas, effectivement, il a la puissance d'un groupe
16:56de quelques 130 députés plus 16 députés d'Éric Ciotti.
17:01Donc c'est factuel. Aujourd'hui, si Xavier Bertrand n'est pas Premier ministre,
17:07c'est parce que Marine Le Pen a dit non, je mets mon veto là-dessus.
17:12Quand bien même le Rassemblement National déposerait une motion de censure
17:17contre Michel Barnier, une très grande partie du Nouveau Front Puy-l'Air
17:22ne la votera pas. Parce que chez les socialistes, on ne vote pas
17:25avec le Rassemblement National et chez les écologistes non plus.
17:28Et c'est quand même incroyable parce que, Nathalie Moret,
17:31vous le disiez, 10 millions de voix au premier tour
17:33pour les électeurs du Rassemblement National.
17:35Mais l'un des rares enseignements de ces législatives
17:37qui ont laissé un paysage politique assez confus,
17:39c'est qu'il y a un front anti-Rassemblement National
17:44qui s'est constitué et que les Français ont voté pour éviter
17:48que le Rassemblement National gouverne.
17:51Donc aujourd'hui, donner les clés de Matignon à Marine Le Pen
17:55pour cette raison, moi je trouve ça absurde.
17:58Et pour une deuxième raison, c'est que Marine Le Pen
18:00est beaucoup dans la posture. Elle a dit qu'elle censurait Bernard Cazeneuve,
18:04elle a dit qu'elle censurait Xavier Bertrand.
18:06Elle ne voulait pas d'un gouvernement technique.
18:08Elle ne voulait pas d'un gouvernement technique au départ.
18:10Ensuite le RN a dit qu'il voulait un gouvernement technique.
18:12Ensuite ils ont dit, ah mais finalement non, on préfère un gouvernement plus politique.
18:15Sincèrement, baser le choix de Matignon sur une responsable politique
18:20qui a dit tout et son contraire, un parti qui a dit tout et son contraire,
18:23et un parti qui menace de censurer, mais qui dans un moment il veut se notabiliser.
18:27Donc absolument rien ne dit que le Rassemblement National
18:29aurait mis cette menace à exécution.
18:31Il n'avait aucun intérêt à passer pour les fauteurs de troubles,
18:34les semeurs de chaos, à peine un gouvernement installé.
18:37Donc je pense que c'était risqué de conditionner ce choix aux oucasses de Marine Le Pen.
18:44On ne savait même pas si elle allait les mettre à exécution.
18:46Clément Pétron ?
18:47Oui, je pense qu'il ne faut pas surestimer le poids du RN dans le choix.
18:50Il ne faut pas considérer que c'est le RN qui a choisi Michel Barnier.
18:53Il a rendu possible la présentation de Michel Barnier devant le Parlement.
18:57On verra s'il lui survit.
18:59Il tolère ?
19:00Non, mais il tolère.
19:01C'est une chose de tolérer, mais l'exercice de la politique, pardon,
19:03se fait aussi par le fait de voter des textes de loi.
19:06Ce n'est pas uniquement motion de censure, pas motion de censure.
19:08Donc si Michel Barnier survit au discours de politique générale,
19:11et s'il survit au budget, peut-être arrivera-t-il à faire passer des textes de loi.
19:15Et rien ne lui interdit d'aller aussi chercher des voix à gauche.
19:18Il a annoncé la couleur.
19:20Il a dit tout à l'heure qu'il voulait faire un projet sur la dette écologique.
19:23En tout cas, il a parlé de la dette écologique.
19:24On peut imaginer qu'il va aussi essayer de présenter des textes pour rassembler la gauche.
19:29C'était la petite toule de gauche d'un discours très à droite.
19:32Mais c'est bien vous qui l'avez noté, c'est vraiment la goutte d'eau de gauche.
19:35Peut-être qu'à un moment, il va solliciter des voix de gauche,
19:37et que la gauche aura du mal à ne pas voter un texte écolo
19:41au nom du fait de ne pas vouloir voter pour Michel Barnier.
19:44Donc il ne faut pas croire que Michel Barnier est à genoux devant le RN.
19:49Il ne dépend pas que de lui.
19:50Il y a quand même d'autres facteurs et d'autres moments politiques.
19:53Bruno Cotteres, vous n'avez pas l'impression que le RN a été faiseur de roi dans cette histoire ?
19:57L'expression me semble un peu exagérée.
20:00Il joue un rôle stratégique quand on pèse ce nombre de députés à l'Assemblée nationale.
20:05Dans cette situation, tous les acteurs ont un pouvoir de nuisance.
20:09Et d'ailleurs, ils l'ont montré à travers toute la séquence qu'on vient de vivre.
20:12Le NFP disait « si c'est un tel, je bloque ».
20:16Les Républicains, de leur côté, demandaient à voir.
20:20Donc tous les acteurs avaient un pouvoir de nuisance.
20:24En revanche, c'est vrai que ça va mettre une sorte d'épée de démocratie un peu permanente sur la tête du Premier ministre.
20:31Parce que c'est vrai que si les autres votaient ensemble avec le RN, une motion de censure, ils le font tomber.
20:37C'est vrai que lui, s'il veut faire passer des textes, il va avoir besoin peut-être de l'abstention du RN sur certains textes.
20:45Et les oppositions ne vont cesser de rappeler ça.
20:48Jean-Luc Mélenchon, cet après-midi, déclarait que pour lui...
20:52Justement, on va écouter Jean-Luc Mélenchon parce que c'est intéressant les mots qu'il utilise.
20:56Je vous propose d'écouter le leader insoumis.
20:59L'élection est volée.
21:01Le Premier ministre porte un message de négation de la volonté du peuple français.
21:06Et ce n'est pas la première fois.
21:09J'en appelle donc à la mobilisation la plus puissante que possible, le 7 septembre, pour le respect de la démocratie.
21:18Bruno Cotteres, élection volée.
21:21Il a même été plus loin, Jean-Luc Mélenchon, cet après-midi, parce qu'il disait que, dans la mesure où le RN avait joué ce rôle indirect,
21:30pour lui, c'était comme un gouvernement Macron-Le Pen.
21:32Derrière la nomination au fond de Michel Barnier, c'était presque un gouvernement Macron-Le Pen.
21:38C'est à l'éviter en besoin, parce qu'il y a un élément de différenciation fondamentale entre le RN et Michel Barnier, qui est la question européenne.
21:46Et la question européenne, pour moi, c'est un peu un des acteurs dont personne ne parle, mais qui a joué, sans aucun doute, un rôle considérable dans ce qui s'est passé.
21:55Oui. D'ailleurs, Marine Le Pen a reproché aujourd'hui à Michel Barnier de ne pas être assez souverainiste, par la voix de Sébastien Chenu.
22:00Olivier Perroux.
22:01Mais pour poursuivre, Clément Petrault, vous avez raison, parce que c'est un jeu à double tranchant pour Marine Le Pen, aussi,
22:06d'être dans cette position de presque faiseur de roi, pour reprendre un peu le mot, ou pas.
22:11Non, mais il va falloir très vite que Marine Le Pen et le RN disent où ils habitent.
22:16Et c'est un peu l'éternel débat à l'extrême droite. Pourquoi ? Parce que ce qui se passe aujourd'hui au Parlement, c'est le risque,
22:25si on ne dit rien de la politique de Michel Barnier, si on s'abstient trop sur les textes qui vont être passés,
22:32on risque d'être considéré un peu comme la béquille du gouvernement et du macroniste.
22:37Donc le choix de Marine Le Pen, c'est soit d'être cette béquille, de jouer un peu le jeu de la normalisation,
22:43de la stabilité institutionnelle et politique, et donc un peu le jeu de l'union des droites, finalement, avant 2027 et la prochaine présidentielle,
22:51ou alors de jouer le jeu qu'elle jouait jusqu'à présent, qui est le dégagisme. Nous, on ne fait pas partie du système,
22:58ni droite, ni gauche, ni Macron, tout ça, c'est tous les mêmes.
23:01Donc finalement, si d'aventure il venait, parce qu'il y a quand même un texte qui va arriver, qui est le processus de destitution qui est lancé par LFI,
23:10et spoiler alert, il n'a aucune chance d'aboutir, ça ne va pas aller. Néanmoins, il risque d'être discuté en commission des lois de l'Assemblée Nationale.
23:18Et quand il sera discuté en commission des lois de l'Assemblée Nationale, le RN devra se prononcer sur Emmanuel Macron, pas sur Michel Barnier.
23:27Et là, ça va être assez intéressant de voir quel jeu va jouer Marine Le Pen et ses députés du RN.
23:33Et d'ailleurs, aucun autre parti n'a eu envie vraiment de se prononcer, finalement. Ce soir, à gauche, ils sont assez contents de ne pas être associés à ça,
23:43parce qu'ils se disent qu'il n'y a que des coups à prendre et que tout le monde est en train de penser...
23:47Parce que c'est l'écume des choses, finalement, Michel Barnier. Le sujet reste et restera Emmanuel Macron.
23:52Oui, et quelle politique menée dans un contexte très difficile où les Français attendent énormément, notamment en matière de pouvoir d'achat,
23:58dans un contexte où Bruxelles a mis la France sur surveillance pour déficit excessif.
24:03Donc, en fait, personne n'avait vraiment envie d'aller dans cette galère et Michel Barnier a le mérite d'avoir ce courage-là.
24:10Clément Pétro.
24:11Je voudrais revenir une seconde sur le petit passage de Jean-Luc Mélenchon que vous avez diffusé.
24:14C'est quand même déjà assez cocasse de voir un président de parti qui n'organise jamais d'élection dans son parti, appelé au respect de la démocratie.
24:20Mais ça, c'est une petite parenthèse. Mais on voit bien qu'il joue son agenda pour sa manifestation du 7 septembre, ce qui est très bien.
24:27Mais on voit bien quand même aussi que le Nouveau Front Populaire a commis des erreurs qui ont rendu possible Michel Barnier.
24:33Et c'est ça aussi qui est en train de se passer en ce moment.
24:35La première erreur, c'est d'avoir confondu une élection avec une course de vélo, c'est-à-dire de croire que le premier arrivé a gagné.
24:40Mais non, le premier arrivé n'a pas gagné. Il faut constituer une majorité.
24:43La deuxième erreur est d'avoir dit tout le programme est rien que le programme.
24:46Mais ça, ça n'existe pas. Et donc on a choisi quelqu'un qui n'a pas de programme pour pouvoir justement construire une majorité.
24:52Et puis la troisième erreur, ça a été de refuser Bernard Cazeneuve.
24:55C'est-à-dire refuser l'un des siens comme premier ministre et d'avoir expliqué qu'on pouvait s'en sortir.
25:00C'est la gauche qui a tué Cazeneuve en l'occurrence.
25:02La gauche a commis en tout cas des erreurs qui lui ont fermé l'accès à Matignon.
25:07Et donc aujourd'hui, elle se retrouve avec Michel Barnier, ce qui peut-être l'arrange d'ailleurs, c'est possible.
25:12On n'est pas certain que la gauche ait réellement eu envie de gouverner.
25:15Et d'aller dans cette mission horrible qui est d'être premier ministre aujourd'hui avec ce qui nous attend.
25:20Donc peut-être qu'elle ne voulait pas avoir à être comptable d'un bilan qui va être très difficile.
25:25Est-ce que ce n'est pas une chance effectivement pour le Nouveau Front Populaire ?
25:27Parce que finalement, ça évite au NFP d'étaler au grand jour les éventuelles tensions.
25:32Et tout ce qu'on a pu voir en coulisses depuis des semaines, où finalement, oui, ils sont ensemble, mais ils ne sont pas franchement d'accord.
25:39Bien sûr que si, c'est une chance.
25:41Et on va voir les différences au sein du Nouveau Front Populaire face au gouvernement que va composer Michel Barnier.
25:48Déjà, première interrogation, est-ce qu'il va y avoir une personnalité de gauche qui va rentrer dans ce gouvernement ou pas ?
25:55Ça, c'est une question.
25:56Et ensuite, ça ne sera certainement pas les députés, mais il n'est pas impossible qu'il y ait une personnalité de gauche.
26:00Et ensuite, est-ce qu'ils vont amender les textes ?
26:03Est-ce qu'ils vont être constructifs ?
26:05Ou est-ce qu'ils vont être dans une franche opposition ?
26:08Ça, il va y avoir des différences entre les insoumis et les socialistes.
26:13Et y compris même au cœur du groupe socialiste, il va y avoir des différences.
26:17Donc, effectivement, c'est une chance, pour reprendre votre terme Jean Rémy.
26:21Et pourquoi c'est une chance ?
26:22Parce que, comme vous le disiez Clément, tout le monde a un seul agenda en tête, c'est 2027.
26:27C'est le cas de Jean-Luc Mélenchon.
26:29C'est le cas de Xavier Bertrand, qui voulait faire de son passage à Matignon une espèce d'estrade pour être plus en vue.
26:37Bref, tout le monde a cet agenda-là en tête.
26:39Donc, effectivement, c'est ce qu'il faudra regarder.
26:41Nathalie Moret, Clément Petraud, Olivier Perrault, Bruno Cotteret-Sagat,
26:44on se retrouve dans un instant, il est bientôt 20h30 sur France Info.
26:54Très précisément, 20h30, c'est l'heure de faire un nouveau point sur l'information.
26:57Bonsoir, Sophie Echenne.
26:58Bonsoir Jean Rémy, bonsoir à toutes et à tous.
27:00La gauche vend debout contre l'arrivée de Michel Barnier à Matignon.
27:03À 73 ans, l'ancien commissaire européen et M. Brexit, issu des LR, succèdent à Gabriel Attal en tant que Premier ministre.
27:10Il promet des ruptures et des changements.
27:12Ce soir, le Nouveau Front Populaire promet qu'il censurera son futur gouvernement.
27:16De son côté, la numéro 1 de la CGT, Sophie Binet, dénonce un mépris du vote des électeurs.
27:21Cela fait partie des derniers arrêtés de Gabriel Attal.
27:24Avant de passer le relais, l'association de lutte contre la corruption Anticor retrouve son agrément.
27:30Cela signifie qu'elle pourra à nouveau intervenir dans des procédures judiciaires dont les affaires sensibles,
27:35notamment en se constituant parti civil.
27:37En Allemagne, le chancelier Olaf Scholz félicite l'intervention rapide de la police ce matin à Munich
27:43après qu'un jeune homme de 18 ans a ouvert le feu dans la capitale bavaroise, près du consulat général d'Israël.
27:49Il a été abattu par les forces de l'ordre sans faire de victime.
27:52Il est soupçonné de s'être radicalisé.
27:55L'annonce avait provoqué un tollé chez les supporters de l'Olympique de Marseille.
27:59Finalement, Pernod Ricard renonce à son partenariat avec le Paris Saint-Germain.
28:03Le groupe fait marche arrière alors que des fans de l'OM appelaient au boycott.
28:07Le PSG, de son côté, fait part de sa surprise.
28:09Et puis après les violents orages dans les Alpes-Maritimes la nuit dernière,
28:12plusieurs plages du département sont interdites à la baignade à Antibes.
28:16Juan Lepain, en raison d'une dégradation de la qualité de l'eau, la mairie assure que des contrôles sont en cours.
28:2520h, 21h, les informés, Agathe Plamberay, Jean-Rémi Baudot.
28:30Retour sur plateau des informés, il est 20h31 sur France Info avec Nathalie Moret du groupe ÉBRA, Clément Petraud du groupe Du Point,
28:38Olivier Perrault de L'Express et Bruno Cotteres, politologue, chercheur au Cévipof.
28:43Agathe, le premier chantier ou l'un des premiers chantiers pour ce nouveau Premier ministre,
28:47ce sera de former évidemment un gouvernement.
28:49Oui, Emmanuel Macron a chargé Michel Barnier de former un nouveau, je cite,
28:53un nouveau gouvernement de rassemblement, mais avec qui ?
28:56Alors pour l'instant, on sait qu'il y a des macronistes qui veulent rester au gouvernement,
28:59mais le nouveau gouvernement n'a pas vraiment intérêt à ressembler à l'ancien,
29:03il faut tacter quand même un peu une rupture, au moins pour sauver les apparences.
29:08Maintenant, est-ce que Michel Barnier, qui est un homme qui a fait toute sa vie politique à droite,
29:12peut rassembler ? Qui voudra travailler avec lui ?
29:15À gauche, par exemple, Nathalie Moret vous en parlait,
29:18écoutez ce qu'en dit Fabien Roussel, le patron du Parti Communiste.
29:22Moi, je n'ai aucune illusion sur la politique que va mettre en œuvre Michel Barnier.
29:27Ça fait 51 ans qu'il fait de la politique, commissaire européen,
29:31il a commencé sous Georges Pompidou, commissaire européen,
29:34ministre sous Nicolas Sarkozy, sous François Fillon.
29:37C'est un ultralibéral, un défenseur de l'Union Européenne ultralibérale.
29:43Oui, si c'est ça, nous n'aurons aucun état d'âme à censurer ce gouvernement.
29:48Voilà, c'est mal parti. C'était déjà dur d'être nommé à Matignon,
29:52mais ce sera sans doute encore plus dur d'y durer pour Michel Barnier.
29:55Olivier Perrault, je vous voyais réagir en écoutant Fabien Roussel.
29:58Fabien Roussel connaît mal son Michel Barnier, si j'ose dire.
30:02Ce n'est pas un ultralibéral comme Emmanuel Macron au niveau de l'Europe, notamment.
30:09Quand il était commissaire européen au marché, après la crise en 2010,
30:16Michel Barnier a beaucoup fâché les Britanniques
30:19parce qu'il proposait justement de réguler le marché.
30:22Ça, ça devrait faire quelque chose aux oreilles de Fabien Roussel, normalement.
30:25Réguler le marché et réguler le marché.
30:27Bien sûr, c'était il y a longtemps, etc.
30:29Mais au niveau du marché européen, il n'était quand même pas comme les Britanniques
30:33et donc pas comme Emmanuel Macron, qui ressemble à ce titre,
30:36beaucoup plus aux Britanniques des années 2010 sur la question du marché européen.
30:42Néanmoins, il ne faut pas se leurrer, je rejoins ce que vous disiez tout à l'heure,
30:45aucune personnalité de gauche aujourd'hui, ou en tout cas celle qui représente la gauche,
30:50qui va du Nouveau Front Populaire, sauf François Hollande,
30:53parce qu'il est député du Nouveau Front Populaire, il faut le rappeler,
30:55aux Insoumis, évidemment.
30:57Mais vous qui suivez la gauche, qui vous connaissez par cœur toutes les coulisses,
31:01aujourd'hui, vous pensez que personne, même en coulisses, se dit
31:04« j'ai peut-être un coup à jouer, faut-être y aller ».
31:06Non, non, non, et on peut même dépasser à l'aile gauche de la Macronie
31:09tout ce qui est Pascal Canfin, Sacha Houllier.
31:12Certains au MoDem ont déjà exprimé leur colère, je cite,
31:16c'était Erwann Balanant, le député tout à l'heure sur Twitter.
31:19Donc même au MoDem, on ne souhaite pas de Michel Barnier.
31:23Alors là, ce n'est pas une question de gauche ou de droite,
31:25c'est parce qu'au MoDem, on déteste LR par nature,
31:27donc forcément, on n'a pas envie de travailler avec un LR.
31:29Il se fera pour l'instant, François Bayrou n'a pas encore réagi.
31:32Il ne s'est pas encore exprimé.
31:34En tout cas, aujourd'hui, à gauche, les représentants de la gauche
31:37n'iront pas travailler. Pourquoi ?
31:40Parce que ce qui se joue, et on en revient tout de suite,
31:43c'est la présidentielle. On dit la présidentielle de 2027,
31:46mais elle peut arriver avant aussi.
31:48Non, non, mais c'est d'ailleurs pour ça aussi, on l'évoquait tout à l'heure,
31:51que le Nouveau Fonds Populaire a tué l'hypothèse Bernard Cazeneuve.
31:55C'est Nicolas Meillard-Rossignol qui le dit ce soir,
31:58c'est pas moi, c'est un socialiste, un opposant à Olivier Faure,
32:01le patron du PS. Il dit qu'il y a deux responsables
32:04dans la nomination de Michel Barnier.
32:06Le premier, c'est Emmanuel Macron.
32:08Et le second, c'est le Nouveau Fonds Populaire
32:11qui, par son intransigence, en menaçant de censurer
32:14a priori Bernard Cazeneuve, a permis aussi
32:17la nomination d'un homme de droite.
32:20Ça va ressembler à quoi, un gouvernement de rassemblement
32:23comme l'Elysée le demande à Barnier ?
32:25Ça, c'est le rêve d'Emmanuel Macron.
32:27Dès le 10 juillet, il en appelle à ce que
32:30les partis dépassent
32:33leurs intérêts partisans. Il appelle à un large
32:36rassemblement d'hommes et de femmes qui mettraient
32:39l'intérêt de la nation, dit-il, au-dessus
32:42de leurs intérêts de carrière
32:45politique ou partisans. Donc, c'est le rêve d'Emmanuel Macron.
32:48Ça, c'est une vraie phrase ou c'est une phrase écrite par JGPT ?
32:51Non, non, non, c'est vraiment le texte du 10 juillet
32:54de la lettre aux Françaises et aux Français d'Emmanuel Macron. Donc, c'est son rêve.
32:57Ils leur demandaient d'être absorbés par le macronisme ?
33:00Oui, ils leur demandaient de voir comme ils étaient. Ils étaient prêts à aller dans leur sens.
33:03De manière assez paradoxale, le chef de l'État voulait transformer
33:06sa défaite électorale, qu'il a reconnue,
33:09en quasi-victoire politique, en disant « j'ai perdu les élections,
33:12mais personne n'a gagné ». Et au fond, le moment est optimal
33:15pour faire cette fameuse coalition des centres, qu'il appelait de ses voeux,
33:18en disant « la situation l'exige, les partis
33:21sont obligés par la situation ». Et d'une certaine manière,
33:24Emmanuel Macron était en train de faire rentrer dans la boîte du macronisme
33:27sa défaite électorale, qu'il a reconnue explicitement.
33:30Il y a un autre point, que je trouve vraiment assez incroyable,
33:33qui est effectivement la question,
33:36quand le leader communiste dit « l'ultralibéral européen »,
33:39effectivement, ce n'est pas du tout son cas.
33:42Michel Barnier, par contre, incontestablement,
33:45la manière dont il va traiter nos relations avec l'Union européenne
33:48dans la perspective de la procédure de l'Union européenne
33:51contre la France pour déficit excessif,
33:54va être un truc très très très important.
33:57Et c'est d'ailleurs peut-être pour ça aussi qu'il a été choisi, Michel Barnier ?
34:00Oui, parce qu'à gauche, et pas seulement chez les insoumis,
34:03je pense que dans l'ensemble du nouveau Front populaire,
34:06il y a l'idée du déni de démocratie. Et le déni de démocratie,
34:09ça rappelle quoi ? 2005.
34:12Donc la question de l'Europe va revenir en force
34:15dans l'actualité politique.
34:18Avec qui ? On en parlait. Et il y a la question de pour faire quoi ?
34:21Michel Barnier a commencé à lancer des pistes,
34:24on le comprend. Et encore faudrait-il qu'il trouve
34:27les bonnes personnes dans les bonnes cases pour aller sur les bonnes politiques.
34:30Et ça, ça va être son travail des prochains jours.
34:33L'Élysée, quand on les interroge là-dessus,
34:36ils dénient le fait qu'on est en période de cohabitation.
34:39Pourquoi ? Parce que qui va rentrer au gouvernement ?
34:42On sait sans doute personne à gauche,
34:45et il y aura sans doute des macronistes, puisque les macronistes,
34:48certes, ne sont pas arrivés en tête, mais ils vont appuyer
34:51la politique du prochain gouvernement. Parce que vous pensez bien qu'Emmanuel Macron
34:54a vu tous les partis de sa majorité, et effectivement
34:57ces partis-là ne censureront pas le gouvernement
35:00de Michel Barnier. Donc, ce ne sera pas un gouvernement
35:03de cohabitation. A l'Élysée, ils ont une expression
35:06qui dit que ce sera en fait une coexistence
35:09exigeante. Traduire,
35:12on n'est pas en cohabitation.
35:15On n'est pas en cohabitation, et donc, quelque part,
35:18on est un peu toujours aux affaires. Donc, certes,
35:21il va y avoir des changements qui vont se voir. Je pense que
35:24il n'y aura plus tous les ministres macronistes
35:27qu'on a l'habitude de voir et qui sont
35:30très dans l'esprit des Français. En revanche, il y aura des gens
35:33du Bloc central, et en ça, vous avez raison,
35:36c'est quelque part, ce rêve de grande
35:39coalition des centres qu'avait Emmanuel Macron
35:42et qu'il a toujours risque de voir le jour.
35:45Clément Petraud ? Oui, on voit qu'Emmanuel Macron n'a pas lâché
35:48son vieux rêve, effectivement, du gouvernement, d'union
35:51nationale, mais ce qui est un vieux rêve, même Sarkozy avait eu ça
35:54pendant un temps, c'est-à-dire qu'on appelle à la gauche à venir,
35:57etc., et puis on finit avec des gens qui viennent tout seuls, et en fait,
36:00on se retrouve avec des débauchages. Et la différence entre une coalition et des débauchages,
36:03c'est qu'il y a le parti qui vient avec derrière.
36:06Ça ne marche pas, ça ne fonctionne pas. Donc, on voit
36:09qu'il va y avoir un casting qui va être très intéressant
36:12pour le gouvernement. Il y a plein de ministres
36:15qui sont dans le gouvernement actuel, qui veulent rester
36:18et qui se sont manifestés pour rester.
36:21Pensez à qui ? On a une liste,
36:24on a Gérald Darmanin, Rachida Dati, Nicole Belloubet,
36:27on a eu pas mal de gens qui sont en on ou en off.
36:30Ils font des offres de service, quoi. Ils font des offres de service, mais la question, c'est
36:33est-ce que le parti Renaissance est dans l'opposition ou
36:36dans la majorité ? Et il y a un truc très intéressant, c'est le communiqué
36:39qu'ils ont publié tout à l'heure. Ils ont dit « Renaissance ne censurera pas
36:42Michel Barnier ». Alors, je me dis, ben ouais, c'est une partie du Président.
36:45Et en fait, le fait de le préciser
36:48crée un petit malaise, parce qu'on se dit « mais en fait, ça veut dire
36:51qu'ils ont envisagé de pouvoir censurer Michel Barnier ».
36:54Donc, on voit que se joue… Est-ce que le parti d'Emmanuel Macron appartient
36:57encore à Emmanuel Macron ? C'est une vraie question.
37:00Est-ce que, si on veut donner un goût de coalition,
37:03un parfum de coalition, c'était ce qu'avait dit Emmanuel Macron, ce qui est absolument
37:06génial comme expression, si on veut donner un parfum de coalition,
37:09il va falloir changer un peu la photo.
37:12Est-ce que le parti d'Emmanuel Macron appartient toujours à Emmanuel Macron ? Depuis qu'Emmanuel Macron a décidé
37:15d'envoyer tout le monde aux casse-pipes et qu'il a pris le risque, en
37:18dissolvant l'Assemblée, de sacrifier ses propres
37:21troupes, parce que les macronistes ont quand même
37:24été en partie décimés par ces législatives décidées par Emmanuel Macron.
37:27Non, les troupes d'Emmanuel Macron n'appartiennent plus vraiment
37:30à Emmanuel Macron. Et il y a un décalage, on le voit là,
37:33entre le groupe macroniste qui met la pression en disant « on verra
37:36si on censure ou pas Michel Barnier », et une bonne partie
37:39des ministres qui s'est habituée à cet entre-deux finalement,
37:42qui s'est habituée à son portefeuille et à son ministère
37:45et qui, ces dernières semaines, a fait comprendre
37:48qu'elle resterait bien au gouvernement. Et ce qui est intéressant, quel que soit le
37:51Premier ministre, avant même de savoir quel serait le Premier ministre,
37:54les ministres ont envie de rester. Gérald Darmanin qui voulait partir,
37:57finalement, il va dire « mais non, mais je suis à la disposition du Président, Rachida Dati,
38:00elle veut rester ». Et à l'inverse, il y a d'autres ministres qui, eux,
38:03trouvent ça totalement décalé de rester dans ce contexte,
38:06par exemple Bruno Le Maire ou Agnès Palmier-Runacher,
38:09et qui, eux, disent « non mais attendez, on a perdu les élections,
38:12on s'en va, c'est plus à nous de jouer à ça ».
38:15C'est intéressant, mais je pense qu'il y aura des macronistes au gouvernement, parce qu'en tout cas, il n'y aura pas de personnalité
38:18de gauche, et il y aura certainement aussi des républicains.
38:22Et il y a un nom qui circule beaucoup, par exemple, pour devenir garde des Sceaux,
38:25c'est Bruno Retailleau. On m'a raconté qu'Emmanuel Macron aimait
38:28beaucoup faire circuler le bruit que Bruno Retailleau
38:31deviendrait ministre de la Justice. On verra, parce que
38:34sans doute qu'Éric Dupond-Moretti a envie de
38:37rester aussi ministre de la Justice.
38:40En tout cas, je suis d'accord avec vous.
38:43Certains macronistes disent qu'on a perdu,
38:46il faut qu'on accepte de ne pas gouverner, finalement,
38:50notamment Bruno Le Maire. Mais il ne faut pas être dupe non plus
38:53dans le sens où la question qui prime
38:56encore aujourd'hui, et de toute façon qui surpasse tout
38:59à chaque fois depuis 2022, c'est la prochaine présidentielle.
39:02Et évidemment, aujourd'hui, plus cette échéance
39:05approche ces gens-là, ils pensent.
39:08Donc qui, aujourd'hui, à part visiblement Michel Barnier, a envie
39:11de passer ses derniers jours avec Emmanuel Macron et de
39:14finir ? Mais non, mais ça reste un vrai sujet.
39:17Donc visiblement, Bruno Le Maire a des ambitions pour
39:20je ne sais pas s'il a des ambitions pour 2027, mais en tout cas,
39:23il pense à l'avenir, à l'après-Macron. Gabriel Attal
39:26pense à l'après-Macron. C'est pour ça qu'il
39:29lorgne sur le parti, parce qu'il sait très bien qu'il faudra
39:32faire une campagne derrière, si ce n'est pas en 27, c'est en 32.
39:35Le macronisme va survivre de quelque part
39:38à Emmanuel Macron, et ces gens-là s'activent, Elizabeth Borne aussi.
39:41Et bien sûr, le premier premier ministre
39:44d'Emmanuel Macron, dans Le Point, Edouard Philippe, s'il a annoncé
39:47ça si tôt, c'est qu'il y a une communauté
39:50d'intérêt entre ceux que je viens de citer, Edouard Philippe
39:53et Jean-Luc Mélenchon, qui veut une présidentielle très vite
39:56avec son processus de destitution.
39:59Et peut-être même Marine Le Pen, si j'ose dire, parce que
40:02Marine Le Pen, dans trois ans, trois ans c'est long,
40:05qu'est-ce que deviendra Jordan Bardella ? Est-ce qu'il sera toujours aussi
40:08fidèle ? Est-ce qu'il ne sera pas beaucoup plus populaire qu'elle ?
40:11La présidentielle, elle l'a commencée au moment
40:14de la dissolution d'Emmanuel Macron, et les dernières
40:17heures, puisqu'il ne peut pas faire de nouveau mandat d'Emmanuel Macron,
40:20les dernières heures d'Emmanuel Macron ont commencé à sonner aussi. Donc qui va vouloir
40:23rester avec Emmanuel Macron et être dans ce gouvernement ?
40:26Je voudrais qu'on prenne juste un instant pour parler du programme.
40:29Même si pour l'instant, on n'a pas le discours de politique générale du nouveau premier ministre,
40:32on ne sait pas avec quelle équipe, on sait quand même globalement ce qu'il y a sur la table,
40:35notamment le dossier des retraites.
40:38Est-ce que c'est un sujet, Bruno Cotteres, sur lequel les Français
40:41veulent réellement que ça bouge ?
40:44Oui, on a vu au moment de la réforme,
40:47les mobilisations très importantes,
40:50toutes les enquêtes d'opinion qui montraient qu'il y avait une forte
40:53rejet de cette réforme des retraites.
40:56Donc évidemment qu'il y a une attente de ce point de vue-là.
40:59J'observe que Michel Barnier, dans sa prise
41:02de fonction, n'a pas prononcé le mot, il n'est pas venu explicitement
41:05sur ce sujet. Est-ce qu'on sait par exemple si les électeurs de droite ont envie
41:08qu'on revienne sur cette réforme ?
41:11Ce n'est pas le camp qui aura le plus envie qu'on revienne sur cette réforme, c'est clair.
41:14L'électeur de droite pense qu'il faut sans doute
41:17faire davantage d'efforts, travailler plus longtemps.
41:20Il est sans doute inquiet sur le financement
41:23de l'avenir du système de retraite.
41:26Et Michel Barnier a quand même introduit
41:29cette idée de dire la vérité sur
41:32les questions budgétaires, ça veut peut-être dire pas seulement sur
41:35le prochain exercice budgétaire 2025,
41:38ça veut peut-être dire aussi venir sur des thèmes très
41:41LR, qui est peut-être au fond
41:44d'autres aspects. On sait que chez LR,
41:47ça cogite quand même beaucoup sur est-ce qu'il faut que le périmètre
41:50de l'action publique reste dans les mains de l'État et uniquement de l'État ?
41:53Est-ce qu'il faut que les collectivités locales aient davantage la main ?
41:56Il y a beaucoup de
41:59leaders des Républicains ou du centre droit
42:02qui tournent autour de cette question, qui ont envie de se positionner
42:05pour 2027 sur cette question du périmètre
42:08de l'action de l'État et du rôle des collectivités
42:11locales par rapport à ça. Donc est-ce que Michel Barnier a ça
42:14en tête ou est-ce que c'est simplement le pur exercice
42:17budgétaire 2025 et de rassurer Bruxelles ?
42:20Allez chers informés, on va faire une toute petite pause, il est 20h45
42:23l'heure d'un nouveau tour de l'actualité avec Emmanuel Langlois.
42:27Michel Barnier a donc été nommé à Matignon au cours de son premier discours.
42:30Depuis cette nomination par le chef de l'État, le nouveau Premier ministre
42:33a notamment promis de l'écoute et du respect à l'égard
42:36de toutes les forces politiques. Après 51 jours
42:39d'un gouvernement démissionnaire, celui qui succède
42:42à Gabriel Attal a par ailleurs évoqué plusieurs priorités comme l'accès
42:45au service public ou encore la sécurité au quotidien
42:48et la maîtrise de l'immigration.
42:51Sans grande surprise parmi les réactions, Éric Coquerel, député de la France insoumise
42:54de Seine-Saint-Denis, président de la commission des finances
42:57à l'Assemblée assure que LFI va censurer
43:00Michel Barnier à l'Assemblée. On se dit que c'est
43:03véritablement un bras d'honneur qui est fait à tous les Français
43:06dénonce quant à lui sur France Info le chef de file des communistes
43:09Fabien Roussel. Anticor retrouve
43:12son agrément, annonce de son président.
43:15La justice avait donné hier 24h au gouvernement
43:18pour répondre à la demande d'agrément de l'association
43:21de lutte contre la corruption. Anticor qui bataille depuis
43:24des mois pour retrouver ce sésame qui lui permettait
43:27d'intervenir dans des dossiers politico-financiers.
43:30Enfin une 60ème médaille pour la France
43:33aux Jeux Paralympiques avec l'argent de Timothée Adolphe
43:36sur 100 mètres. C'est même sa deuxième médaille dans ses
43:39Jeux Paralympiques après avoir déjà terminé il y a 4 jours
43:42deuxième sur 400 mètres cette fois.
43:45Cela porte le total des tricolores à 60
43:48médailles pour ses Jeux Paralympiques.
43:51France Info
43:5420h, 21h
43:57Les Informés, Agathe Lambret, Jean-Rémi Baudot
44:00Retour sur le plateau des Informés avec Nathalie Moret
44:03du groupe Évra-Clément-Petraud, du point Olivier Perrault de L'Express
44:06et Bruno Cotteres du Cévi-Pof.
44:09Agathe, on parlait il y a quelques instants des retraites qui est
44:12on le sait un sujet fondamental pour Emmanuel Macron.
44:15C'est peut-être entre autres ce sujet qui a coûté matignon à Bernard Cazeneuve.
44:18Il s'est raconté beaucoup de choses sur l'entretien
44:21qui a eu lieu entre l'ancien Premier ministre et le Président
44:24à l'Élysée. On a dit que Bernard Cazeneuve aurait réclamé
44:27la peau de la réforme des retraites et que ça n'aurait pas
44:30plu au chef de l'État. Et bien justement sur ce point
44:33l'ancien Premier ministre, aujourd'hui in-extrémiste
44:36dans la dernière ligne droite, il a tenu à démentir
44:39alors que l'on savait la nomination d'un Premier ministre
44:42imminente. Écoutez Bernard Cazeneuve.
44:45Sur la question des retraites, j'ai entendu toutes sortes de commentaires
44:48sur le fait que j'aurais proposé une abrogation
44:51ce que je pense et qui me paraît absolument
44:54nécessaire et urgent, c'est que sur la question des retraites
44:57sur la question du pouvoir d'achat, sur la question des services publics
45:00un dialogue s'engage avec les forces constituées au Parlement
45:03et les organisations syndicales pour faire en sorte qu'il y ait du progrès
45:06social. Voilà, c'était sur BFMTV et LCI
45:09Bernard Cazeneuve qui abat enfin
45:12vraiment son jeu.
45:15D'un coup il se dévoile
45:18et je peux vous dire que cette prise de parole a été remarquée
45:21en Macronie. Certains ont envoyé des messages
45:24au Président pour lui dire mais regarde tu peux encore choisir
45:27Bernard Cazeneuve. Mais en fait il était
45:30déjà trop tard puisque Emmanuel Macron avait déjà tranché
45:33pour Michel Barnier. Voilà, Michel Barnier
45:36dont la nomination a fait au moins deux déçus.
45:39Gabriel Attal, on en parlait tout à l'heure, et Bernard Cazeneuve.
45:42Olivier Perrault, ce discours de Bernard Cazeneuve, il aurait pu le tenir plus tôt ou pas ?
45:45Oui, c'est pour ça que depuis qu'on parle
45:48de Bernard Cazeneuve, j'ai deux analyses un peu divergentes.
45:51La première qui est de dire que Bernard Cazeneuve
45:54n'a jamais vraiment fait quelque chose pour
45:57devenir Premier Ministre, y compris d'une gauche
46:00pas vraiment NFP. Il n'a pas appelé
46:03le chef des sénateurs
46:06je sais que c'est au Sénat, mais le chef des sénateurs
46:09socialistes, Patrick Cannaire, qui est pourtant un de ses amis
46:12et qui n'est pas en amour avec Olivier Faure.
46:15Il n'a pas appelé non plus Boris Vallaud, qui était le chef de file
46:18des députés socialistes. Donc en coulisses, il n'a rien fait
46:21pour essayer d'avoir des soutiens ? Pas vraiment. Pourquoi ?
46:24Moi, l'analyse que j'en tire, c'est que finalement
46:27peut-être il n'en avait pas vraiment envie
46:30ou peut-être, et l'autre analyse qui est divergente
46:33peut-être finalement qu'il a senti, et à juste titre
46:36que les socialistes d'aujourd'hui ne voulaient pas de lui
46:39parce que les conséquences d'une nomination de Bernard Cazeneuve
46:42elles sont assez nombreuses pour le parti socialiste
46:45et finalement c'est un retour
46:48à l'ère Hollande qu'ils avaient pourtant soldé avec un grand
46:51adjornamento d'Olivier Faure
46:54c'est le retour du monde avant, c'est le quinquennat Hollande
46:57et puis c'est aussi sur l'avenir, sur 2027
47:00Olivier Faure il veut être candidat, c'est un secret de polichinelle
47:03il veut être candidat à la présidentielle de 2027
47:06or Bernard Cazeneuve à Matignon, c'est un tremplin pour lui
47:09et la présidentielle. Donc pour toutes ces raisons-là
47:12finalement, Bernard Cazeneuve a bien senti
47:15que les socialistes ne voulaient pas de lui et pourquoi
47:18les socialistes ne voulaient pas de lui pour toutes ces raisons-là.
47:21Ça aurait changé quelque chose Clément Pétro ?
47:24Non, on n'est pas certain que ça change quelque chose, mais ce qui est intéressant
47:27c'est de voir comment la question des retraites a été centrale dans cette partie
47:30dans ces deux mois qui viennent de s'écouler. On sait
47:33si on pousse le curseur un peu loin, j'ai caricaturé, mais il y a une majorité
47:36dont on est sûr qu'elle existe à l'Assemblée Nationale
47:39c'est la majorité RN plus NFP pour désinguer
47:42la réforme des retraites. Ça, là-dessus, on sait que
47:45c'est leur projet, leur point commun. Et d'ailleurs le Rassemblement National
47:48lors d'une prochaine niche parlementaire, donc c'est le moment où
47:51elle sera peut-être pas votée par la gauche, mais peut-être que la gauche...
47:54Juste on explique les niches, c'est-à-dire que c'est le moment où chaque parti peut décider de l'ordre du jour
47:57à l'Assemblée Nationale. Le Rassemblement National a dit qu'il proposerait
48:00l'abrogation de la réforme des retraites. Oui, donc on sait qu'il y a une majorité
48:03possible et Emmanuel Macron ne
48:06veut pas que la réforme des retraites soit
48:09modifiée parce que c'est son seul bilan
48:12pour ce deuxième quinquennat. Il n'a que ça pour l'instant
48:15comme bilan et il ne veut pas qu'on touche à son bilan.
48:18Donc c'est assez marrant parce qu'il se choisit un Premier ministre
48:21qui veut être dans l'opposition, mais pas trop quand même. Et ce Premier ministre
48:24de l'opposition, qui ne s'opposera pas, devra aussi
48:27être le gardien du Temple et préserver l'héritage
48:30du quinquennat d'Emmanuel Macron qui est la réforme des retraites.
48:33Un mot du sortant qui a eu
48:36un long discours tout à l'heure quand même. J'ai même eu l'impression
48:39que Michel Barnier
48:42commençait à s'impatienter un petit peu. C'était Gabriel Attal.
48:45Il a quitté Matignon avec
48:48amertume. Il a utilisé le terme de frustration,
48:51Nathalie Morin. Oui, je veux dire, au bout d'un moment,
48:54il est rentré avec une feuille de route
48:57qui était de gagner les élections
49:00européennes. Feuille de route ratée,
49:03rappelons-le, 14%. Donc c'était quand même 9%
49:06de moins que l'élection précédente.
49:09Et surtout, c'est un Premier ministre qui n'a pas
49:12été mis dans la confidence de la dissolution.
49:15Il est frustré, mais pas seulement de partir maintenant. Il est frustré
49:18de tout ce qu'il a eu à faire depuis des mois et qui n'était pas
49:21forcément dans son ADN. Donc,
49:24Gabriel Attal, et c'est la raison pour laquelle il parle plus de 30 minutes,
49:27il est déjà dans le coup d'après. C'est déjà
49:30digéré. Même s'il dit sa frustration, c'est pour
49:33l'exposer au grand public. Mais il est déjà dans le coup d'après.
49:36Il est très jeune. Il a une ambition présidentielle
49:39quasiment assumée. Et il est parti.
49:42Ça y est, il est parti. Et le fait même de dire
49:45clairement, voilà ce qu'il faudra faire face à
49:48Michel Barnier, c'est quand même... Mais il est parti vers où, Agathe ?
49:51Pour l'avenir.
49:54Ce qui est intéressant avec Gabriel Attal, c'est qu'il était resté 5 mois et demi à l'éducation.
49:57Il est resté seulement 8 mois à Matignon.
50:00Finalement, il n'a jamais vraiment pris le temps, ou eu le temps
50:03en tout cas, de transformer les cèdres. Donc moi, je pense que
50:06tout commence vraiment maintenant pour lui. Tout est à jouer pour lui.
50:09Il doit vraiment montrer de quel bois il est fait. Parce que jusqu'à présent,
50:12il y a eu énormément de communication. Il excelle
50:15dans l'art de communiquer. Ça, il n'y a pas de doute. Mais sur le fond,
50:18quel est son bilan ? Et c'est peut-être pour ça qu'il a insisté que son discours était si long
50:21tout à l'heure et qu'il disait ce dossier est sur votre bureau, ce dossier est sur votre bureau.
50:24Parce qu'il sait que c'est peut-être là son point faible. Parce qu'il n'a encore jamais
50:27eu le temps d'aller au bout. On note qu'il a
50:30rompu avec Emmanuel Macron à l'occasion de cette dissolution.
50:33C'est le mot fort contre le Président. Et c'est une émancipation.
50:36C'est une forme d'indépendance politique et de lignes qui commencent à se
50:39dessiner. Il a au moins deux objectifs maintenant.
50:42Le premier, c'est 2027. Évidemment, la présidentielle avec Edouard
50:45Philippe qui a voulu lui couper l'herbe sous le pied en annonçant sa candidature.
50:48Et le second, pour atteindre 2027, c'est de prendre
50:51le parti. Voilà. Donc, est-ce qu'il va réussir à prendre
50:54le parti qui, pour l'instant, est entre les mains de Stéphane Séjourné et que d'autres
50:57convoitent aussi ? C'est le sujet
51:00qui occupe Gabriel Attal. Et d'ailleurs, il a filé voir les députés
51:03Macronistes. Il fait très attention à les choyer, à les bichonner
51:06parce qu'il aura besoin de leur soutien. Bruno Cotteres.
51:09Oui, il y a non seulement comment je vais peut-être prendre la tête du parti
51:12et il a sur sa route Elisabeth Borne
51:15mais il y a aussi transformer
51:18ce parti. Transformer, c'est-à-dire si
51:21ce parti a quand même été créé presque
51:24ex nihilo par Emmanuel Macron, pour Emmanuel Macron, pour sa campagne
51:27de 2017, de manière extrêmement efficace.
51:30Par contre, depuis le début, il y a un problème. Ce parti
51:33n'est pas un parti politique comme les autres. C'est une organisation
51:36politique d'un nouveau style, avec
51:39peu de structure locale, avec
51:42peu, au fond, on va dire, de corpus idéologique.
51:45Le corpus idéologique, c'était Emmanuel Macron.
51:48Et ce qui réunissait ce parti, c'était
51:51Emmanuel Macron, l'éducation et l'Europe.
51:54On voit que sur l'éducation et l'Europe,
51:57Gabriel Attal, il sera sans aucun doute raccord. Par contre, est-ce qu'il peut
52:00être le nouveau Macron qui, aux yeux
52:03des adhérents du parti, de ses sympathisants et de ses électeurs
52:06potentiels, peut incarner à nouveau...
52:09Et de ses partenaires politiques directs. Voilà, peut à nouveau incarner
52:12cette espèce de trajectoire fulgurante
52:15qui veut être disruptive. Lui, il est déjà dans la place
52:18et Gabriel Attal est très jeune, mais il est dans l'équipe
52:21d'Emmanuel Macron depuis le début, depuis 2017.
52:24Donc voilà, ce n'est pas exactement l'équivalent d'Emmanuel Macron
52:27en 2016-2017. Donc, c'est que faire de cette organisation
52:30et où est son corpus idéologique ?
52:33C'est, entre guillemets, là où tout commence pour Gabriel Attal. François Mitterrand disait
52:36on n'a pas d'enfant, on n'a pas d'héritier en politique. Et bien, justement,
52:39aujourd'hui, Gabriel Attal, il doit montrer qu'il n'est pas l'enfant d'Emmanuel Macron,
52:42qu'il n'est pas l'enfant du macronisme, même si c'est parti de son parcours.
52:45Il va devoir un peu inventer ce qu'est l'attalisme,
52:48se différencier, mais
52:51c'est difficile de se différencier
52:54de 7 ans de politique
52:57aux côtés d'Emmanuel Macron et de celui qu'il lui a fait.
53:00Je ne sais pas si on a l'image pour
53:03les téléspectateurs qui nous regardent à la télévision, mais
53:06Emmanuel Macron a fait un tweet juste après
53:09la passation. Non, juste avant la passation d'ailleurs, me semble-t-il.
53:12En gros, il remercie
53:15Gabriel Attal. Clément Petrocet, il fait un peu le service minimum.
53:18Il y a une photo où ils sont tous les deux.
53:21Oui, on sait qu'ils ne se parlaient plus trop sur la fin, que les relations étaient tendues,
53:24que Gabriel Attal n'avait pas apprécié d'avoir été
53:27mis hors de la confidence de la dissolution.
53:30Après, la vraie question qui se pose, c'est est-ce que le macronisme
53:33peut survivre à Emmanuel Macron ?
53:36Donc, l'enjeu, prendre le parti peut-être, pourquoi faire ?
53:39Et puis, comment ne pas être comptable de
53:42cette année de pouvoir ? Enfin, ça va quand même être compliqué.
53:45Alors, on voit qu'Édouard Philippe, il arrive plutôt bien. C'est-à-dire qu'il a quand même
53:48été un partenaire assez
53:51important du macronisme, et même une pierre angulaire dès le début.
53:54Et en fait, il arrive à se distinguer, mais il arrive à se distinguer
53:57en reprenant sa position politique d'origine, qui est la droite.
54:00En étant beaucoup plus libre que loyal.
54:03Est-ce qu'en fait, le centrisme a encore un avenir après sept ans de centrisme
54:06et le marasme dans lequel on est aujourd'hui ? On n'est pas certain que ça a un grand avenir.
54:09C'est vrai que je parlais tout à l'heure de la dissolution de cet épisode
54:12et de l'attitude de Gabriel Attal vis-à-vis d'Emmanuel Macron.
54:15Gabriel Attal qui a dit « ce n'était pas ma décision », pour lui, c'était aller très loin
54:18dans la rupture et c'était acter la rupture. Et c'est vrai que maintenant,
54:21il a tout à construire pour montrer qui il est
54:24et qu'est-ce qu'il veut faire.
54:27Est-ce que c'est juste le clone en plus jeune
54:30d'Emmanuel Macron, comme on l'a dit beaucoup ?
54:33Est-ce qu'il a une personnalité, un projet, de vraies idées, un ADN ?
54:36Gabriel Attal, c'est quelqu'un qui est extrêmement souple
54:39idéologiquement, il vient de la gauche
54:42mais il s'est fondu comme personne dans les habits du macronisme
54:45et on avait l'impression que c'était le premier des macronistes
54:48alors qu'il était quand même plutôt de la gauche à l'origine.
54:51Donc, ce sera intéressant effectivement de voir ce qu'il devient.
54:55Un grand merci les informés.
54:57Nathalie Moret, journaliste politique pour le groupe Ebra, les journaux de l'Est de la France.
55:00Est-ce que vous savez ce qu'on a à la une demain matin ?
55:03Un certain nouveau Premier ministre.
55:06Clément Petrault, à la une du Point cette semaine ?
55:08Nous avons un spécial vin avec 825 vins testés
55:11et une interview évidemment d'Edouard Philippe.
55:13Voilà qui plaira beaucoup à Olivier Perrault.
55:15A la une de l'Express, il y a quoi ?
55:17Un budget évidemment et bien sûr, la semaine prochaine, on va pouvoir parler tout au long de la semaine
55:20des coulisses de cette nomination de Michel Barnier.
55:24Et c'est assez croustillant.
55:26Bruno Cotteres, politologue, chercheur au CIVIPOF, merci beaucoup de nous avoir accompagnés ce soir.
55:29Merci Agathe, on se retrouve la semaine prochaine à 20h
55:32pour des nouveaux informés.
55:33Les informés qui reviennent demain matin à 9h avec Adrien Beck et Bérangère Bonte
55:37et puis les informés du soir qui reviennent dès demain bien évidemment
55:40avec Ersine Lébovitch à 20h.