• il y a 3 mois
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Avec Benjamin Morel politologue et maitre de conférences a PARIS 2

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##LE_FAIT_DU_JOUR-2024-09-04##

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Transcription
00:00qui ont circulé et qui circulent encore. Il y a même eu
00:03certains ou certaines qui ont postulé.
00:05Mais alors André, ce Premier Ministre, qu'est-ce qu'il se passe ?
00:08Eh bien écoutez, est-ce que c'est une bonne nouvelle ou une mauvaise nouvelle ?
00:12Effectivement, on peut se poser la question, donc
00:15comme vous avez dit Marie, effectivement
00:18cela fait 50 jours
00:20que M. Attal, Gabriel de son prénom, a démissionné,
00:24dont est très exactement le 16 juillet.
00:27Mais, comme vous le savez, il expédie, comme son gouvernement, les affaires courantes.
00:32Et les affaires courantes, c'est des ventes d'armes, c'est le budget, etc.
00:36Déjà, il y a quelque chose de magnifique, c'est-à-dire qu'ils ont démissionné,
00:40mais ce sont eux qui font la politique de la nation,
00:43puisque il n'y a personne d'autre.
00:45Donc déjà, c'est très intéressant.
00:48Autre chose absolument surréaliste, c'est les noms qui sont lancés.
00:52Vous voyez, c'est véritablement...
00:55Je vais vous dire, en tout cas, c'est beaucoup plus...
00:58beaucoup plus perfectionné que l'élection du Pape au Vatican.
01:01Au Vatican, les évêques, les archevêques votent,
01:05et puis il y a une fumée blanche, Abbé Mousse, Papame.
01:08Et là, on se dit, mais quand Abbé Mousse, Premier ministre, rame ?
01:12On ne sait pas, on ne sait pas, parce que personne ne peut voter.
01:15Il y a une personne, un super-archevêque qui décide,
01:19c'est l'archevêque Emmanuel Macron, le seul qui décide.
01:23Donc, on fait défiler les noms.
01:25Bernard Cazeneuve, Thierry Baudet, Xavier Bertrand,
01:30éventuellement David Lysnard,
01:32et puis il y a ceux, il y a ceux quand même,
01:35puis il faut en parler, qui se proposent eux-mêmes.
01:37Et oui, on en a parlé hier, Marie, vous vous rappelez,
01:41au litan de Sud Radio, vous vous rappelez, on en a parlé.
01:43C'est quand même un bon poste, c'est intéressant,
01:46chauffeur à vie, garde du corps à vie,
01:48enfin bon, tout ça est intéressant, et puis voilà.
01:51Mais on ne sait pas encore, parce qu'il n'y a plus de majorité,
01:54et dès qu'il y a un nom qui paraît, on voit très très très bien,
01:56rappelez-vous, on dit, ah, si c'est elle ou si c'est lui,
02:00elle va en censure, disent le RN, ou disent l'FI, ou disent ceux-ci.
02:04Rappelez-vous l'épisode du 6KCT,
02:06ça y est, la gauche a gagné,
02:09c'est nous qu'on veut le premier ministre,
02:12c'est nous qu'on le choisit.
02:14Et le RN disait, mais comment ?
02:15C'est nous qu'on a eu le maximum d'électeurs, de votants,
02:19donc c'est nous qui choisissons, etc.
02:22Et puis il y a ceux, il faut se dire,
02:25et c'est très très beau, parce que c'est poétiques là,
02:28qui se présentent eux-mêmes, voilà,
02:29qui sont prêts à faire le don de leur personne à la France,
02:33par exemple, Ségolène Royal.
02:35Écoutez, Ségolène Royal.
02:37Écoutez, il y a deux hypothèses,
02:38soit Emmanuel Macron a déjà choisi son premier ministre,
02:42et teste sur un nom qu'il a déjà choisi,
02:44soit il ne l'a pas encore choisi,
02:45et je suis disponible pour le rencontrer,
02:48même si ce n'est pas pour moi qu'il s'y choisit,
02:49parce que c'est toujours intéressant quand même de faire un dialogue,
02:52d'apporter un certain, oui, et puis un point de vue.
02:55Et oui, et oui, un point de vue, c'est vrai,
02:57c'est vrai Ségolène, c'est vrai, voilà.
02:59Ils sont tous prêts, ils sont venus,
03:00ils sont tous là, dès qu'ils ont entendu ce bruit,
03:03on cherche un premier ministre.
03:05Benjamin Morel, bonjour.
03:07Bonjour.
03:08Bonjour, vous êtes politologue,
03:09vous êtes maître de conférence à Paris 2,
03:11et dites-moi, cette situation, est-ce qu'elle est inédite ?
03:15Je parle aux politologues que vous êtes,
03:17est-ce qu'elle est inédite en France,
03:19ou elle a déjà existé, je parle sur la durée et la longueur,
03:22d'un premier ministre ou d'un gouvernement à nommer ?
03:25Alors du point de vue de la longueur,
03:26on a un record qui a été battu en 1961,
03:29en 1962 plutôt, parce qu'à l'époque,
03:31vous savez que vous avez un gouvernement Pompidou
03:34qui est renversé par l'Assemblée.
03:36Que fait le général De Gaulle ?
03:37Il vit sous l'Assemblée nationale,
03:39et il refuse la démission de Pompidou,
03:40sauf qu'il n'a pas juridiquement le droit de refuser cette démission,
03:44donc ça va durer pendant 62 jours.
03:46Mais De Gaulle, c'est déjà qu'il va renommer Pompidou derrière,
03:50donc on n'a pas cette attente.
03:51C'est uniquement, je dirais,
03:53une question d'affaires courantes au sens juridique.
03:56Donc en effet, cette aussi longue attente,
03:58en vue de nommer un premier ministre ou un cinquième,
04:01ou un président du conseil sous les catholiques précédentes,
04:04c'est depuis 1875, assez inédit.
04:07Ah oui, 1875, oui c'est quand même intéressant.
04:11Et alors justement, Benjamin Morel,
04:12moi, ce qui m'a frappé dans cela,
04:15c'est que de toute façon, les affaires courantes sont expédiées,
04:17de toute façon, effectivement, la France continue de tourner,
04:21plus ou moins bien, plus ou moins efficacement,
04:23plus ou moins mal, mais elle tourne.
04:26Est-ce que franchement,
04:27est-ce qu'à votre avis, sans faire des spéculations psychologiques quand même,
04:32est-ce que cette situation peut encore durer,
04:34pourquoi pas une semaine, deux semaines,
04:36voire jusqu'à Pâques et la Trinité ?
04:39Alors juridiquement, ça peut durer.
04:40Juridiquement, on peut toujours avoir une expédition de l'affaires courantes,
04:43étant donné que l'expédition de l'affaires courantes,
04:45sa définition est extensive.
04:47Autrement dit, plus ça dure longtemps,
04:49plus il y a des choses qu'on peut faire
04:50pour des raisons d'urgence,
04:52de continuité de la vie de la nation.
04:54Et donc, on peut avoir un gouvernement de quasi plein exercice
04:57si vous faites du Ressas, de Wittam et Ternam.
04:59C'est pas ce que table,
05:00mais juridiquement, c'est pas forcément un problème.
05:02Politiquement, ça l'est un peu plus.
05:04Et ça l'est également budgétairement. Pourquoi ?
05:06Parce que si vous laissez encore traîner le truc,
05:07ça veut dire qu'on doit déposer un budget le 1er octobre.
05:11Si jamais vous nommez un gouvernement,
05:13l'avant-veille du 1er octobre,
05:14il n'aura pas le temps de modifier ce budget.
05:16Donc, il portera un budget, l'ADN de sa politique,
05:18qu'il n'a pas préparé.
05:19Si jamais vous le nommez après,
05:21ça veut dire que vous avez un gouvernement
05:23qui devra assumer un budget qu'il n'a pas du tout préparé
05:26et qui peut mener potentiellement à sa censure.
05:29Donc, pour cette raison-là,
05:30il faut qu'on ait un gouvernement assez rapidement,
05:33qu'on voit s'il subit les preuves.
05:34Autrement dit, s'il peut tenir une motion de censure,
05:38en espérant ensuite rentrer dans la période budgétaire
05:40de manière systématiquement sereine.
05:42En tout cas, un peu moins solide.
05:44– Mais c'est intéressant, Benjamin Morel,
05:46parce que si on vous écoute,
05:47effectivement, il y a un paradoxe étincelant.
05:49C'est-à-dire que d'un côté, on peut dire
05:51« Bon, ben écoutez, on peut, juridiquement,
05:52on peut continuer comme ça, préparer le budget, etc. »
05:56puisqu'on voit très bien que, de ce point de vue,
05:58Macron est, je dirais, à l'insu de son plein gré,
06:01aidé par l'absence de majorité parlementaire.
06:03Puisque tous les jours, ce qu'on entend,
06:05on voit quelqu'un qui arrive
06:07et tel ou tel groupe parlementaire dit
06:09« Ah, mais si c'est lui, on vote la censure ! »
06:12« Et si c'est lui, on vote la censure ! »
06:13On a l'impression que ce petit jeu,
06:15je ne dis pas, je ne sais pas,
06:16on ne va pas faire de prédiction,
06:17va durer ou pas,
06:18mais enfin, c'est un petit jeu
06:20qui arrange un certain nombre de personnes,
06:22dont peut-être le président de la République.
06:25– Peut-être, mais à moyen terme,
06:27ça peut devenir un vrai, vrai problème.
06:29Parce que, encore une fois,
06:31le gouvernement, quel qu'il soit,
06:33va faire assez peu de choses, en fait,
06:34pendant huit mois, c'est-à-dire qu'il va...
06:36– Il doit faire le budget, vous le dites vous-même,
06:38Benjamin Morel.
06:39– C'est-à-dire qu'il ne va pas faire grand-chose,
06:41sauf le budget.
06:42Le budget, c'est le nerf de la guerre.
06:43Or, il faut bien comprendre que,
06:44quand on s'amuse, en science politique,
06:46à classer les groupes politiques
06:47entre la majorité et l'opposition,
06:49le critère qu'on retient, c'est le budget.
06:51Un groupe de la majorité vote budget,
06:53un groupe de l'opposition ne vote pas le budget.
06:55Qui sera la majorité d'un futur gouvernement ?
06:59Si jamais vous faites un ensemble trop fragile,
07:01si vous n'avez pas de gouvernement,
07:03si le truc est instable,
07:04ça veut dire que votre budget ne passe pas.
07:06Or, le budget, derrière,
07:07il y a le traitement des fonctionnaires,
07:08le fonctionnement des services publics,
07:09le prélèvement des impôts.
07:11Ça pourrait s'en passer, ça se construit.
07:12Il n'y a pas de services publics,
07:13il n'y a pas d'hôpital, il n'y a pas d'école, etc.
07:14C'est quand même un peu problématique.
07:17Donc, pour cette raison-là,
07:18on va avoir besoin d'un budget,
07:20on va avoir surtout besoin d'une majorité pour le voter.
07:22Cette majorité-là, aujourd'hui, n'existe pas.
07:25– Mais, c'est-à-dire, si je vous comprends bien,
07:28bon, OK, il choisit un gouvernement,
07:30mais ce gouvernement peut être aussi renversé
07:32dans un mois, dans un an.
07:34Enfin, je veux dire, il peut aussi,
07:38puisqu'il n'y a pas de majorité stable,
07:40c'est un gouvernement qui va être instable.
07:43Je ne dis pas une chambre ingouvernable,
07:45mais un gouvernement, par essence, instable.
07:48– Alors, cette fois, on essaie d'être un gouvernement très instable.
07:50Je veux dire, il ne faut pas se figurer,
07:53forcément, une stabilité gouvernementale
07:55comme on l'a pu la connaître ces dernières décennies,
07:58depuis 1962.
07:59En fait, on peut avoir des gouvernements,
08:01on peut avoir un gouvernement technique,
08:03bien national, qui tient tant de budget,
08:06parce qu'encore une fois, c'est impératif.
08:08Et ensuite, on peut avoir des expériences plus politiques
08:10à partir de la fin de l'hiver et du début du printemps.
08:13On peut avoir des variations et on peut avoir des essais également.
08:17Admettons qu'Emmanuel Macron
08:19veuille nommer, hypothèse d'aujourd'hui,
08:21Xavier Bertrand, il vient s'en metter une autre.
08:24Ça tombe au bout de deux jours,
08:25parce que le RN vote la motion de censure.
08:28Derrière, on peut avoir un autre gouvernement nommé
08:31et jusqu'à ce qu'on ait un gouvernement
08:33relativement stable pour porter le budget,
08:34on peut avoir un jeu d'essais et d'erreurs.
08:36On aurait dû avoir, en fait, un jeu d'essais et d'erreurs
08:39dès le mois de juillet, c'est-à-dire que...
08:41Le problème, c'est qu'on a perdu du temps.
08:42C'est pas un hasard si, dans ce pays, on fait des élections au printemps.
08:44Si on les fait au printemps, c'est pour que le gouvernement qui tient
08:47ait le temps de préparer le budget.
08:49Donc, on aurait dû jouer à ça début juillet.
08:52Maintenant, il est un peu tard, parce que réellement,
08:54et on y revient, le tic-tac budgétaire,
08:57il commence à devenir, il commence à passer dans le rouge.
08:59Oui, l'épée de Damo Gleiss.
09:01Mais comme vous dites, effectivement,
09:02on est dans une situation tout à fait,
09:05je ne dirais pas inédite complètement, mais presque.
09:08On a l'impression, quelque part,
09:10et quand on voit, vous savez, le jeu des candidatures, etc.,
09:13est-ce qu'il n'y a pas, quand même,
09:14un parfum 4ème République dans ce qui se passe en ce moment ?
09:19Alors, ça ressemble beaucoup à la 4ème République.
09:21Vous savez, la 4ème République,
09:23on dit beaucoup, la Constitution n'allait pas.
09:24La Constitution de la 4ème République, c'est une Constitution très classique
09:27des régimes parlementaires d'après-guerre.
09:30Vous trouvez peu ou trop les mêmes choses en Italie, en Espagne, en Allemagne, etc.
09:34Le problème de la 4ème République, il est beaucoup plus politique.
09:36À partir de 1947, on ne peut plus s'allier avec les communistes.
09:39Ils pèsent à l'époque jusqu'à 30% des voix.
09:41À partir de 1946, on ne peut plus s'allier avec les gaullistes.
09:44Or, les gaullistes pèsent 15% des voix.
09:48Donc, vous gouvernez sur une minorité de votre hémicycle.
09:50Aujourd'hui, on fait la même chose.
09:51On dit qu'on ne gouverne pas avec l'URN,
09:53on ne gouverne pas avec l'AFI.
09:55Sur principe, pourquoi pas ? Ce n'est pas une question de principe.
09:57Seulement, dès lors, la seule majorité qui tient,
09:59si vous excluez et l'URN et l'AFI,
10:01c'est une majorité qui va arithmétiquement,
10:03c'est des maths d'Europe Écologie des Verts à LR.
10:06Et donc, entre Europe Écologie des Verts et LR,
10:08il n'y a pas beaucoup d'atomes crochus.
10:10Vous comprenez bien que les telles majorités,
10:13ce sont des majorités très fragiles.
10:14Donc, si on a quelque chose qui tient de main,
10:16c'est parce que des socialistes et des écologistes auront à leur dépendre.
10:20Parce que lors d'une prochaine législative,
10:22ils le paieront très cher.
10:23L'Europe dépend avec l'AFI.
10:26Ou bien, c'est que l'URN s'abstiendra du voté des motions de censure.
10:30Et s'il le fait, il ne le fera pas gratuitement.
10:32Il posera ses conditions.
10:34Et même si on s'en gardera, si on dira que ce n'est pas vrai, etc.,
10:37c'est la définition d'un soutien sans participation.
10:40Donc autrement dit, le gouvernement tiendra grâce au soutien de l'ONU.
10:44– Oui, c'est vraiment très intéressant par rapport,
10:47effectivement, aux effets et aux causes perverses.
10:49Moi, si vous voulez, aujourd'hui, il y a un parti majoritaire,
10:53c'est Emmanuel Macron.
10:54C'est lui le majoritaire.
10:55Enfin, je veux dire, pas constitutionnellement.
10:58Et on a l'impression, si vous voulez,
10:59vous savez, c'est la phrase de Lichtenberg,
11:01« Un couteau sans lame auquel il manque le manche ».
11:04On a l'impression que le pouvoir législatif, après tout,
11:06le gouvernement, conduit, détermine et conduit,
11:09vous savez mieux que moi, la politique de la nation.
11:11Et là, aujourd'hui, on a presque l'impression, honnêtement,
11:16d'une lutte de fantômes.
11:17Alors, ce n'est pas ça, on le sait, mais quand même,
11:20ça traduit quand même un état, Benjamin Morrel,
11:24je ne sais pas si vous le sentez quand même,
11:25mais d'une certaine décomposition, ou d'une décomposition certaine.
11:29– Ça traduit, en effet, un tâtèlement
11:33dans une situation politique compliquée,
11:34et je suis d'accord avec vous, c'est-à-dire,
11:36une décomposition de la vie politique,
11:38bien plus que des institutions,
11:40même s'il y a des choses qu'il faut changer
11:41du point de vue des institutions.
11:42Mais notre problème actuellement,
11:44n'est pas un problème institutionnel,
11:45c'est un problème politique.
11:46C'est un problème à deux endroits.
11:48Le premier, on l'a évoqué, c'est-à-dire qu'il y a deux forces
11:51très polarisées, mais en même temps quasi majoritaires à l'aide d'eux,
11:54avec lesquelles on ne peut pas gouverner.
11:55Et de l'autre côté, vous avez un président de la République
11:57qui veut garder la main.
11:59Le problème, c'est qu'en tentant de garder la main,
12:01il rend encore plus difficile la possibilité
12:03de construire une majorité caressée.
12:05Il y a un président allemand, un roi des Bèges, un roi des Fêtes.
12:09Il n'aurait pas dit ce que fait Emmanuel Macron
12:11dans ce lettre du 10 juillet.
12:13Alors, pas la LFI, pas l'URN,
12:14donc votre coalition a forcément deux LV et LR,
12:17et c'est moi qui vais choisir un premier ministre,
12:19un premier ministre qui devrait vous plaire.
12:21Non, en fait, caresser un roi des Bèges ou un président allemand,
12:25il aurait demandé à lui de s'y casser.
12:26Trouvez-moi 289 députés.
12:28S'il me trouvait 289 députés, je lui donnerais un premier ministre.
12:30Ca dure 15 jours.
12:31En plus, 15 jours, il ne les a pas trouvés.
12:32Il va voir Bernard Cazeneuve, il lui demande la même chose.
12:34Si ça n'a pas marché, il passe à Génébert Trantz.
12:36Si ça n'a pas marché, il passe à un autre,
12:38jusqu'à ce que quelqu'un lui ramène 289 députés avec un embryon.
12:41Et là, il nous donne.
12:43Là, en se faisant le négociateur en chef,
12:46alors qu'il est porteur d'un bilan,
12:47qui n'est pas le cas d'un président allemand,
12:49tellement qu'il est le chef officieux,
12:51mais qui est contesté d'un parti politique,
12:54Renaissance,
12:55eh bien, il participe à l'enlèvement de la situation.
12:58Et forcément, le problème du gouvernement, demain,
13:01c'est qu'il sera responsable devant le Parlement
13:03et que son vrai patron, ce sera le Parlement.
13:05Nous, on reste les patrons du gouvernement.
13:07Et ce patron est divisé, amputé,
13:10et boxe avec un bras en écharpe.
13:13Dernière chose, petit point,
13:15Benjamin Morel,
13:16c'est le moment que choisit Édouard Philippe
13:18pour annoncer sa candidature à la présidentielle
13:21avec moins de trois ans à l'avance.
13:24Oui, avec des mots qui sont très similaires
13:28à ceux de Pompidou en 1969.
13:30Donc, il y a un petit côté Iznogoudla,
13:33c'est-à-dire qu'il y a une volonté
13:35de forcer le destin,
13:37considérant que peut-être ça ne pourrait pas tenir
13:39pendant encore trois ans.
13:40C'est très discutable.
13:41Je doute qu'Emmanuel Macron ait très envie de s'éditionner.
13:43Et pour des raisons constitutionnelles
13:46sur lesquelles on peut revenir,
13:47la destitution n'est très clairement
13:49pas à l'ordre du jour.
13:51Même si elle sera peut-être discutée
13:52après la proposition de Delphine.
13:53Mais ça, ça ne va pas.
13:54Ce sont les ambitions qui sont là.
13:56Merci Benjamin Morel.
13:57Merci.
13:58Merci à vous.

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