• il y a 2 mois
Avec Raphaël Arnault, député NFP/ LFI du Vaucluse

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##L_INVITE_POLITIQUE-2024-09-06##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Sur Sud Radio, chacun s'exprime, et j'y tiens, c'est essentiel.
00:10Et ce matin, comme invité pour une première grande matinale radio, Raphaël Arnault, député, député NFP, Nouveau Front Populaire, député LFI du Vaucluse, bonjour.
00:21Merci d'être avec nous, député du Vaucluse, député d'Avignon, première circonscription du Vaucluse.
00:27Alors, Raphaël Arnault, d'abord, quel âge avez-vous ?
00:3129 ans.
00:3229 ans, tout jeune député, c'est la première, vous êtes entré à l'Assemblée Nationale, vous découvrez ce monde parlementaire.
00:41Et là, vous découvrez un nouveau Premier Ministre, qui est beaucoup plus âgé que vous.
00:45Qu'a-t-il dit hier Michel Barnier ?
00:48« Je veux répondre aux défis, aux colères et aux souffrances des Français. »
00:52Est-ce que vous le croyez ?
00:54Non.
00:55Quelle grande surprise.
00:56Non, je ne le crois pas, parce que c'est tout simplement la continuité de ce que fait Emmanuel Macron depuis son premier et son deuxième mandat.
01:06En fait, le nom de Michel Barnier, c'est une chose, mais ça aurait pu en être un autre.
01:10C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron cherchait quelqu'un qui allait appliquer sa politique.
01:13Et en plus de ça, avec la petite nouveauté, ces derniers mois et ces dernières années, de passerelles de plus en plus tendues clairement au Rassemblement National,
01:22puisque ce nom de Premier Ministre est apparu lorsque Marine Le Pen a adoubé finalement ce nom, en tout cas dans un premier temps.
01:29Donc oui, c'est sûr que ça...
01:31Vous pensez que c'est Marine Le Pen qui a choisi Michel Barnier ?
01:34Dire que Marine Le Pen a choisi Michel Barnier, c'est un peu exagéré.
01:37En tout cas, c'est bien Emmanuel Macron qui l'a choisi.
01:39Non, c'est bien Emmanuel Macron qui l'a choisi.
01:41Par contre, c'est certain qu'il y a une sorte d'accord tacite avec Marine Le Pen.
01:46Et c'est la continuité, encore une fois, de ce que fait Emmanuel Macron.
01:49Je crois que tout le monde l'a oublié dans ce pays.
01:51Le choix d'Emmanuel Macron de bordéliser le pays quand même en prononçant la dissolution de l'Assemblée Nationale,
01:57c'est une demande de Jordan Mardela et du Rassemblement National juste avant les élections européennes.
02:02Puis, il y a le résultat des élections européennes où le Rassemblement National, il est vrai, arrive premier.
02:06Et Emmanuel Macron accepte du coup la proposition du Rassemblement National en nommant la dissolution de cette Assemblée.
02:13En choisissant de dissoudre l'Assemblée.
02:15Vous pensez que c'est le Rassemblement National finalement qui gère la politique française ?
02:20En tout cas, tant qu'Emmanuel Macron décide, il leur laisse une très grande place.
02:26Bien, 142 députés le Rassemblement National, ça vous ne pouvez pas l'éviter.
02:32Vous ne pouvez pas l'ignorer.
02:34Donc, un rôle important, comme le vôtre d'ailleurs, à l'Assemblée Nationale, avec une Assemblée ingouvernable,
02:40avec des censures, des motions de censure qui s'annoncent à l'horizon.
02:45Michel Barnier a un travail considérable devant lui.
02:49Mais un mot quand même.
02:51Tout l'été, vous nous avez parlé de Lucie Castex.
02:53Absolument tout l'été.
02:55Encore aujourd'hui.
02:57Oui, enfin c'est du passé quand même, non ?
02:59C'est pas du passé non moins pour le fait qu'il faut un gouvernement Lucie Castex.
03:02Parce qu'aujourd'hui...
03:03Il y a un gouvernement, vous n'avez pas...
03:05Moi je vous dis qu'on va voter une motion de censure, ça c'est une certitude.
03:08Vous allez voter une motion de censure.
03:10Bien évidemment.
03:11Quoi qu'il arrive.
03:12Voilà, notre but ça va être de faire tomber ce gouvernement et d'imposer la démocratie dans ce pays.
03:15C'est-à-dire le fait d'imposer le NFP qui a été victorieux sorti de ses élections,
03:20certes avec une majorité très relative.
03:22Pas très relative, sans majorité.
03:24Majorité très relative parce qu'on reste le groupe majoritaire.
03:27C'est quoi une majorité très relative ?
03:29C'est qu'on reste le groupe majoritaire.
03:31Ni plus ni moins.
03:32Oui mais sans majorité à l'Assemblée.
03:33On reste le groupe majoritaire à l'Assemblée, donc c'est à nous de former un gouvernement.
03:36Mais Raphaël Arnault, il y avait une possibilité d'avoir un homme de gauche à la tête du gouvernement,
03:42avec Bernard Cazeneuve.
03:44Mais quoi ?
03:45Ça vous fait sourire Bernard Cazeneuve ?
03:47Bien sûr que oui, ça me fait sourire.
03:48Parce qu'Emmanuel Macron ne veut pas de la gauche au gouvernement.
03:50Tout simplement.
03:51Mais c'est vous qui n'avez pas voulu de Bernard Cazeneuve.
03:53Mais ce qui s'est passé.
03:54Mais c'est vous.
03:55Vous avez dit on va le censurer.
03:56Je vous ai dit Jean-Jacques Bourdin au début de cette interview,
03:58peu importe le nom, que ça soit Michel Barnet, Bernard Cazeneuve,
04:02peu importe le nom.
04:03Est-ce que c'est un homme de gauche Bernard Cazeneuve ?
04:05Peu importe ce qu'on pense de Bernard Cazeneuve.
04:07C'est un homme de gauche ou pas pour vous ?
04:09Emmanuel Macron cherchait quelqu'un qui puisse appliquer sa politique.
04:12Donc que Bernard Cazeneuve se considère de gauche ou pas de gauche,
04:15ça n'a pas de sens tant qu'il...
04:17Mais il n'a jamais dit qu'il appliquerait la politique de...
04:20Mais c'est ce qui allait se passer.
04:22Sinon Emmanuel Macron ne l'aurait jamais proposé.
04:25Vous pensiez, vous n'avez pas voulu de Bernard Cazeneuve
04:28parce que vous pensiez que Bernard Cazeneuve allait appliquer la politique d'Emmanuel Macron.
04:33Depuis quand Bernard Cazeneuve a soutenu le programme du Nouveau Front Populaire
04:37et a soutenu le Nouveau Front Populaire ?
04:39Il ne l'a pas fait.
04:40Aujourd'hui, la gauche, pour le coup majoritaire à gauche dans ce pays,
04:43c'est quand même le Nouveau Front Populaire.
04:44C'est ce qui a fait se déplacer des millions d'électeurs.
04:46Majoritaire ?
04:47À gauche, je parle.
04:48À gauche.
04:49À gauche, oui.
04:50À gauche, ce qui est majoritaire, c'est la politique du Nouveau Front Populaire.
04:52C'est-à-dire c'est cette unité entre les différents partis
04:54et donc doit émaner de cette coalition des gens qu'on a choisis, je l'espère,
04:59entre ces quatre composantes du NFP.
05:02Rappelez-moi le score du NFP au premier tour de la législative.
05:05Il me semble que c'est 28%, c'est ça ?
05:08Voilà.
05:09Bravo.
05:1028%.
05:11Bon, ça, c'est pas très majoritaire, 28%.
05:13Rappelez-moi le score du NFP au second tour de la législative.
05:18Jean-Jacques Bourdin.
05:19Oui, oui.
05:20Les Républicains, c'est quoi le score ?
05:21Alors, je ne l'ai plus en tête, mais c'est la quatrième force de ce pays
05:24et pour autant, on nomme premier ministre quelqu'un qui émane de forme électorale.
05:28Avec l'objectif de faire une coalition.
05:30Mais c'est faux.
05:31Ce n'est pas ça l'objectif.
05:32L'objectif, il est clair de la part d'Emmanuel Macron,
05:34c'est de continuer sa politique coûte que coûte,
05:36quitte à nier le résultat démocratique.
05:38Encore une fois, je pense que la seule force qui est acceptable dans ce pays,
05:41qui a montré une certaine ligne directrice,
05:43c'est de piquer une politique qui sort de la France.
05:45Et vous ne voulez pas être censuré, c'est ce que vous avez dit.
05:47Nous, on souhaite gouverner, mais surtout, on ne veut pas être censuré.
05:51Mais comme tout le monde, qui voudrait d'un gouvernement qui sera censuré ?
05:53Vous, vous censurez Barnier, sans problème.
05:55Évidemment qu'on censure Barnier, il n'a rien à faire là.
05:58C'est-à-dire qu'il représente le groupe, encore une fois, politique,
06:01qui est arrivé quatrième au résultat des élections législatives
06:03et encore une fois, d'un président complètement isolé.
06:06Raphaël Arnault, demain, vous allez manifester ?
06:08Évidemment.
06:09Vous allez manifester dans la rue ?
06:11Oui.
06:12Avec LFI ?
06:14Oui.
06:15Les socialistes ne viennent pas.
06:17C'est les organisations de jeunesse qui ont appelé dans un premier temps.
06:20Oui, enfin, ça, c'est...
06:21C'est les organisations de jeunesse qui ont appelé.
06:23Proches de LFI, oui.
06:24Dites-moi, l'EPS ne vient pas ?
06:27Effectivement, j'ai entendu ça.
06:29J'ai entendu ça, que le Parti socialiste avait fait le choix.
06:32Mais vous cherchez quoi ?
06:33Parce que vous demandez la destitution d'Emmanuel Macron.
06:36On est bien d'accord.
06:37Oui.
06:38Par des voies légales.
06:39On est bien d'accord.
06:40Article 68 de la Constitution, je crois que c'est 81 ou 82 députés
06:44qui ont signé la destitution d'Emmanuel Macron.
06:46Oui, tout à fait.
06:47On en est là.
06:48On est loin du compte.
06:50Donc vous n'y arriverez pas légalement.
06:52Par l'article 68.
06:53Ah, c'est...
06:54Non, non, attendez.
06:55Comment ?
06:56Monsieur Bourdin, ça, c'est pour déposer l'article 68.
06:58Mais vous en êtes à 82 depuis trois jours.
07:00Ça ne bouge pas.
07:01Non, mais attendez.
07:02On a besoin de 58 députés.
07:03Ensuite, après, peut-ce jouer quelque chose dans le pays ?
07:06Alors évidemment, après, ça se joue au bureau de l'Assemblée nationale.
07:08Puis entre les deux chambres du Parlement, c'est-à-dire le Sénat et l'Assemblée nationale.
07:12C'est vrai que ça ne va pas être une loince à faire.
07:14Vous y croyez ?
07:15Non, mais...
07:16Ça va être difficile.
07:17Et justement, je pense que si...
07:18Et dans ce pays, il y a un mécontentement quand même qui s'exprime assez grand
07:21contre la politique d'Emmanuel Macron.
07:23Et effectivement, suivant ce qui se passe dans ce pays,
07:25suivant les pressions populaires aussi par la rue, aussi par des manifestations...
07:30Ah, j'allais y venir.
07:31C'est une réalité, ça peut peser dans l'objectif de ce pays.
07:33Quel est l'objectif de cette manifestation de demain ?
07:37Quel est l'objectif ?
07:38Il est simple.
07:39C'est d'une part de montrer notre mécontentement face à ce coup de force d'Emmanuel Macron
07:43et de montrer qu'il y a des gens qui continuent à se mobiliser.
07:46Vous savez, je pense qu'il y a un enjeu.
07:48Ça ne va pas plus loin.
07:49Mais comment ça, ça ne va pas plus loin ?
07:51Est-ce que vous demandez, est-ce que vous envisagez,
07:55s'il n'y a pas de destitution parlementaire par le Parlement,
07:59est-ce que vous envisagez une destitution par la rue ?
08:02C'est-à-dire une destitution par la rue ?
08:04Un mouvement populaire, forme de révolution de la rue,
08:08qui pousserait Emmanuel Macron à quitter le pouvoir.
08:11Est-ce que vous demandez ce matin à Emmanuel Macron de quitter le pouvoir ?
08:15Non, mais en fait, ça ne marche pas comme ça.
08:17Déjà, Emmanuel Macron...
08:19C'est pas que ça ne marche pas comme ça.
08:20Moi, je vous demande quel est votre objectif.
08:22Je vous dis ce que vous avez derrière la tête.
08:24C'est ça qui m'intéresse.
08:25Je vais vous donner mon objectif.
08:28Déjà, je ne vais pas demander à Emmanuel Macron s'il veut bien partir,
08:31parce que je pense qu'il n'en a rien à faire.
08:32Et manifestement, il n'en a rien à faire,
08:34même lorsqu'on gagne des élections.
08:36Donc, je ne vais pas lui demander s'il veut bien souhaiter partir.
08:39Mais vous avez exigé son départ.
08:41En tout cas, on va se battre.
08:43C'est une certitude, pas de chance.
08:45S'il espérait qu'on se taise, on se taise et on se résigne.
08:49Parce que là, se joue dans ce pays, justement, quelque chose de très fort.
08:52C'est que ces dernières semaines, c'est dur.
08:54C'est vrai que là, quand on se réveille ce matin, c'est dur.
08:56On a à nouveau un Premier ministre à la solde de la politique d'Emmanuel Macron
08:59et même potentiellement de l'extrême droite.
09:01Donc, c'est très difficile, ce réveil, quand on est de gauche dans ce pays.
09:04N'empêche qu'il s'est passé un truc.
09:06C'est que ces dernières semaines, Emmanuel Macron,
09:08je pense, a tourné en rond pendant longtemps
09:10pour réfléchir à comment éviter que la gauche, justement,
09:13accède au gouvernement et ne serait-ce que fasse passer
09:15une seule des réformes qu'on veut faire passer.
09:18Une seule. La brogation des retraites, l'augmentation du SMIC, peu importe.
09:21Une seule de ces mesures ferait que, tout à coup,
09:24toute la politique menée ces 10, 20, 30, 40 dernières années,
09:27c'est un coup d'arrêt à ces politiques.
09:28On nous dit que ce n'est pas possible de mener des politiques sociales.
09:30On aurait fait la preuve du contraire.
09:32Et ça, Emmanuel Macron et l'ensemble de ce camp-là a la trouille de ça.
09:37Emmanuel Macron a la trouille.
09:38Et je veux dire aux Français et aux Françaises qui se mobilisent.
09:41Surtout, la résignation, c'est notre pire ennemi.
09:43Parce que ce qu'envoie Emmanuel Macron, c'est très grave pour la démocratie.
09:46C'est l'idée de dire que vous n'allez pas voter, ça ne sert à rien.
09:49Nous, ce qu'on veut dire, c'est si ça sert à quelque chose de se mobiliser.
09:51Et dans les urnes, et dans la rue.
09:54Mais quel est votre objectif ? Est-ce que vous voulez destituer Emmanuel Macron ?
09:59Oui, effectivement, c'est un des objectifs.
10:02Vous voulez le chasser du pouvoir.
10:05Mais vous pouvez utiliser les termes que vous voulez.
10:07Nous, on souhaite qu'il arrête de plonger le pays dans le chaos.
10:12Et qu'aujourd'hui, il faut absolument reprendre en main ce pays.
10:16Vous voulez une élection présidentielle anticipée ? Vous la souhaitez ou pas ?
10:19En tout cas, s'il y a une destitution d'Emmanuel Macron, c'est ce qui va arriver forcément.
10:22Donc, vous voulez une élection présidentielle anticipée ?
10:26Dans cette situation, effectivement, c'est ce qui va arriver, oui.
10:28C'est ce que vous voulez ?
10:30Moi, ce que je souhaite...
10:31Ce n'est pas ce qui va arriver. Ce que vous voulez.
10:34Moi, je veux savoir ce qu'il y a en fond de vous-même.
10:36Je vous dis, ce que l'on souhaite et ce que je souhaite,
10:40c'est le respect de la démocratie, de ses institutions, du résultat des urnes,
10:45et le respect de millions d'électeurs qui se sont déplacés pour appliquer le programme Emmanuel Macron.
10:49On est bien d'accord.
10:50Et cela passe. Mais ce n'est pas nous qui l'avons souhaité.
10:52C'est-à-dire qu'Emmanuel Macron aurait pu faire le choix de nommer Lucie Casté à la tête d'un gouvernant.
10:58Après, l'Assemblée nationale décide ensuite s'il doit y avoir une mention de censure, etc.
11:03Mais c'était aussi une manière de rappeler à Emmanuel Macron que ce Parlement a un poids dans ce pays.
11:07Et que ce n'est pas lui qui décide tout seul.
11:09Et donc, Emmanuel Macron décide de son coup de force.
11:11C'est lui qui décide de ce rapport de force. Ce n'est pas nous.
11:13Vous voulez chasser Emmanuel Macron du pouvoir.
11:16C'est vous qui l'avez employé comme ça.
11:20C'est vous qui l'avez employé comme ça.
11:22Je n'ai pas dit que je souhaitais chasser Emmanuel Macron du pouvoir.
11:26Encore une fois, ce n'est pas nous qui avons décidé de ce rapport de force.
11:29Vous savez pourquoi ?
11:30Parce que Jean-Luc Mélenchon ne rêve que d'une élection présidentielle anticipée.
11:34Pourquoi ? Vous avez changé d'avis ?
11:36Je vous pose la question. Vous le croyez ou pas ?
11:39Est-ce que vous pensez qu'il ne rêve que de ça ?
11:42Jean-Luc Mélenchon ?
11:43Moi, je pense qu'il rêve que d'une chose, c'est qu'on puisse appliquer le programme.
11:46On a convenu avec les différentes composantes électorales du Nouveau Front Populaire.
11:50Que ça passe par une élection présidentielle, pourquoi pas ?
11:53Que ça passe par le respect de ses urnes, ce serait quand même le plus intéressant.
11:56Manifestement, Emmanuel Macron ne le veut pas.
11:58En tout cas, moi, je pense que c'est ce qui anime Jean-Luc Mélenchon
12:00et l'ensemble des groupes qui composent ce Nouveau Front Populaire.
12:05C'est l'application du programme.
12:06C'est pourquoi on se bat.
12:07Une émancipation sociale dans ce pays.
12:09La réforme des retraites dont vous demandez l'abrogation.
12:13Vous avez vu que le Rassemblement National allait déposer,
12:17dans le cadre de sa niche parlementaire,
12:20une proposition de loi demandant l'abrogation de la réforme des retraites.
12:24Vous voterez ?
12:25Je ne sais pas encore.
12:27Vous demandez l'abrogation de la réforme des retraites,
12:30si le Rassemblement National la demande, est-ce que vous votez ou pas ?
12:34Ça va être une bonne question qu'on se posera à ce moment-là.
12:36En tout cas, c'est une très bonne question.
12:38J'attends la réponse.
12:40Nous, on prendra les devants.
12:41Et c'est ce qu'on a toujours fait.
12:43Le Rassemblement National peut bien dire ce qu'il veut,
12:45pour faire plaisir aux Français.
12:46Donc vous votez avec le Rassemblement National, sans hésiter ?
12:49Non, pas forcément.
12:51Ça dépendra aussi de comment c'est fait.
12:54Mais si le Rassemblement National vote avec vous, ça vous gêne ou pas ?
12:57On ne va pas interdire les gens de voter ou pas voter.
12:59Moi, ce qui est certain, c'est que je souhaite mener une politique,
13:01si possible, sans le Rassemblement National.
13:03Je me suis toujours battu pour ça.
13:05Mais vous avez le même objectif ?
13:07Non, on n'a pas tout à fait le même objectif.
13:09En l'occurrence, si.
13:11Abroger la réforme des retraites.
13:13Oui, mais en fait, ça, c'est les belles paroles du Rassemblement National sur l'adventure.
13:18Finalement, lorsque ça commence un peu,
13:20et on l'a senti de ce moment des retraites,
13:22lorsque ça commence un peu à chauffer pour Emmanuel Macron,
13:24tout à coup, on appelle à arrêter les grèves,
13:28à commencer à calmer les manifestations, etc.
13:30Parce que le Rassemblement National, encore une fois, c'est que de la parade.
13:33Et lorsqu'on peut enfin acquérir de nouvelles avancées sociales,
13:39tout à coup, le Rassemblement National,
13:41notamment sur l'augmentation des salaires, l'augmentation du SMIC,
13:43le Rassemblement National a voté contre.
13:45Donc, ils peuvent raconter ce qu'ils veulent.
13:46Là, c'est de l'esbroufe un peu médiatique.
13:48Nous, en tout cas, c'est sûr qu'on se battra toujours pour l'abrogation des retraites et des avancées sociales.
13:52Deux choses, pour reposer la question, parce que j'aime bien reposer les questions.
13:55Si le Rassemblement National demande l'abrogation de la réforme des retraites à l'Assemblée Nationale,
14:00vous ne savez pas si vous voterez ?
14:02Je ne sais pas encore, ça dépendra de la configuration.
14:04Ça, c'est la première chose.
14:05Et deuxième question, si la réforme des retraites est abrogée, vous faites quoi ?
14:10Vous savez que grâce à la réforme des retraites,
14:12de nombreux petits retraités touchent un peu plus à la fin du mois.
14:15Vous faites quoi ?
14:16Vous récupérez l'argent quand vous touchez ces petits retraités ?
14:19Non, bien sûr que non.
14:21Mais vous savez, il y a plein de gens aujourd'hui qui galèrent avec cette réforme des retraites.
14:24Oui, mais on est d'accord, évidemment qu'il y a des gens qui galèrent.
14:26Mais enfin, quand vous touchez 50 ou 70 euros de plus par mois,
14:31vous leur retirez ces 50 ou ces 70 euros ?
14:33Non, bien sûr que non.
14:34Et c'est aussi une augmentation de la pension des retraites qu'on souhaite en place.
14:37Donc la réforme des retraites n'est pas si mauvaise que cela ?
14:39Ah bah si, elle est mauvaise.
14:40Pour les petits retraités ?
14:41Attendez, on s'est battus pendant des mois, justement,
14:44pour expliquer que cette réforme était mauvaise,
14:46ne serait-ce que par le départ de la retraite.
14:49Et effectivement, on nous souhaite une augmentation des pensions de retraite.
14:52Donc on souhaite, évidemment, aller bien plus loin que seulement des petites miettes.
14:55Et il y a aussi quand même une mesure pour nous qui est centrale,
14:57c'est l'augmentation des salaires.
14:58L'augmentation des salaires, je pense que c'est central dans ce pays,
15:00et ça dit beaucoup de la situation un peu dans ce pays,
15:03et qui se positionne pour ou contre ?
15:05Le Rassemblement National, vous en avez parlé il y a quelques instants,
15:08a voté contre l'augmentation du SMIC et contre cette augmentation des salaires.
15:12Parce que ça, ce serait un coup d'arrêt, encore une fois,
15:14net, face à toutes les politiques qu'on nous a chantées pendant des années,
15:17qui mènent ce pays dans le chaos,
15:20et notamment le fait que les riches sont de plus en plus riches et les pauvres s'appauvrissent.
15:24Raphaël Arnaud, on a beaucoup parlé de vous pendant la campagne législative,
15:29en disant « le candidat fiché S ».
15:31Oui, j'avais même plus de nom à un moment, c'est vrai.
15:33Oui, c'est vrai, « le candidat fiché S ».
15:35Mais vous êtes toujours fiché S ?
15:36Ben, j'en sais rien.
15:37Vous ne le savez pas ?
15:38Vous ne le savez pas.
15:39Moi non plus.
15:40Personne ne le sait, parce qu'en fait, c'est des fichés qui sont censés être...
15:43Trois fois fichés S, même ?
15:44Ben oui, mais je ne sais pas.
15:45Je veux dire, j'ai appris ça par...
15:47Vous étiez fiché S parce que vous étiez militant d'extrême-gauche, c'est cela ?
15:50Militant antifasciste.
15:52Je lutte contre l'extrême-droite depuis des années.
15:54Fiché S parce que vous avez fait le coup de poing contre des militants d'extrême-droite.
15:58Ça vous est arrivé ?
15:59Mais en fait, vous me posez des questions sur des fichés S,
16:01invitez des personnes du service de renseignement de la police,
16:03et très certainement, ils ne pourront pas vous répondre.
16:05Parce que justement, le but de ces fichés, c'est justement que ça ne soit pas public.
16:10Donc, après que des militants et militantes soient fichés,
16:13malheureusement, c'est quelque chose qui existe depuis de nombreuses années dans notre pays,
16:16la problématique quand même avec cette histoire de fichés S,
16:18et ça, ce n'est pas une mince affaire,
16:19c'est qu'aujourd'hui, si je me retrouvais dans ces fichés, ça serait gravissime.
16:22Parce que ça évoque quoi, la fiché S ?
16:24Ça évoque terrorisme.
16:25C'est des fichés qui ont été mis en place après les attentats du Bataclan.
16:27Qu'est-ce que je fiche dans ces fichés-là ?
16:29Qu'est-ce que fichent des lycéens qui ont bloqué leur lycée ?
16:32Parce qu'il y a des lycéens de parcours sub qui se sont rendus compte,
16:34toute quasiment toute une classe...
16:35Il y a aussi des militants d'extrême-droite qui sont fichés S à tort.
16:37Il y a des militants écologistes, des militants syndicalistes
16:39qui se retrouvent dans ces fichés affiliés au terrorisme.
16:42Qu'est-ce que c'est que ce binz ?
16:43Et surtout, ça dit quand même quelque chose.
16:45Ça veut dire qu'aujourd'hui, potentiellement,
16:48il y a quelqu'un qui fiche S qui est élu député.
16:51Qu'est-ce que ça dit de nos services de renseignement ?
16:53Vous imaginez un peu la honte que c'est au niveau de nos institutions,
16:56derrière, pour aller expliquer aux autres partenaires européens, etc.
16:59En fait, on a des gens de nos fichés S
17:01où a priori, il y a aussi des terroristes qui se retrouvent députés.
17:03Ça veut dire qu'il y a un problème d'un point de vue du renseignement.
17:06D'une part, de ficher des militants et des militantes, c'est gravissime.
17:09Parce qu'aujourd'hui, on est en droit de s'exprimer notamment dans la rue.
17:11J'ai toujours participé à des manifestations,
17:13participé à des prises de parole, à des cortèges bien visibles, etc.
17:16Donc, c'est très problématique, aujourd'hui, dans ce pays,
17:18qu'on soit affiliés à ce type de fichage.
17:20Les islamistes, c'est de la merde ?
17:23Qu'est-ce que c'est que... ?
17:25C'est vous qui l'avez dit.
17:26Quand vous avez dit ça, M. Bourdin ?
17:28Les islamistes, c'est de la merde.
17:29Vous l'avez dit ?
17:30Mais quand ça, M. Bourdin ?
17:31Je ne sais plus dans quel contexte.
17:33J'ai lu, il y a un moment.
17:35Il y a un contexte politique.
17:36Vous êtes d'accord ou pas ?
17:37Mais c'est-à-dire, les islamistes, c'est de la merde ?
17:39Je ne sais pas.
17:40Ce que vous avez dit, moi, c'est votre pensée.
17:41Ce n'est pas la mienne.
17:42Moi, je vais vous dire ce que je pense.
17:43C'est qu'aujourd'hui, dans ce pays, il y a une islamophobie complètement dingue.
17:47C'est-à-dire que sur tous les plateaux,
17:49sur toutes les chaînes télévisées,
17:52on entend des propos absolument abjects des musulmans et des musulmanes.
17:55Par contre, peut-être, je ne sais pas d'où est tirée cette citation,
17:58et il serait bon de le rappeler,
18:00on a effectivement...
18:02Des islamistes terroristes, j'imagine.
18:05C'est ce que vous avez voulu dire, peut-être.
18:08Effectivement, et c'est bien de parler de ce sujet,
18:11parce que ça me tient à cœur.
18:12Nous, antifascistes, on s'est toujours mêlés de ces questions-là,
18:15à bras le corps.
18:16Et quand je dis à bras le corps, c'est vraiment à bras le corps.
18:19C'est-à-dire qu'on a des camarades qui sont partis combattre Daesh en Syrie,
18:22aux côtés des forces kurdes notamment,
18:24des forces progressistes, féministes, antifascistes, révolutionnaires.
18:27On est partis combattre Daesh nez à nez en Syrie.
18:29Des camarades antifascistes sont partis là-bas.
18:32Donc, on a cette lutte à cœur.
18:34Et justement, de me retrouver dans ces fichiers,
18:36justement, qui sonnent terroristes aux yeux des gens,
18:39c'était d'autant plus grave,
18:41et d'autant plus...
18:42Ben voilà, ça blesse !
18:44Sachant qu'on a toujours été ces luttes-là,
18:46et on est même le fer de lance de ces luttes-là.
18:48Peut-être que c'est tiré cette situation de...
18:51Le port du voile, c'est féministe ou pas ?
18:53Je vous dis ça, vous allez comprendre pourquoi je vous pose cette question,
18:56qui paraît un peu basique.
18:57Mais est-ce que le port du voile, c'est féministe ?
18:59Mais c'est...
19:00Enfin, je suis désolé...
19:02Allez-y, allez-y, Raphaël Arnault, allez-y !
19:05Ça n'a aucun sens de poser la question comme ça.
19:07Vous savez pourquoi je pose cette question ?
19:09Parce que le rouge à lèvres est féministe.
19:11Je vous explique pourquoi.
19:13Je vous explique pourquoi, Raphaël Arnault.
19:15Parce que tout à l'heure, à 7h10, j'avais un témoignage très fort
19:17sur l'antenne de Sud Radio, d'une afghane,
19:19une jeune afghane qui est réfugiée en France,
19:21depuis trois ans, qui est une attête de haut niveau,
19:24et qui, en Afghanistan, était obligée de fuir son pays, évidemment,
19:27elle est réfugiée en France, qui est menacée de mort.
19:30Parce qu'elle est contre les talibans,
19:32parce qu'elle est contre ce qui se passe actuellement en Afghanistan.
19:34Mais elle n'est pas menacée de mort par les afghans.
19:36Elle est menacée de mort en France,
19:38dans son pays d'accueil.
19:40Elle est menacée de mort au quotidien.
19:42Vous savez pourquoi ?
19:43Parce qu'elle dénonce le port du voile.
19:45Parce qu'elle dénonce ce qui se passe en Afghanistan.
19:47Voilà pourquoi je vous pose la question.
19:49Alors, j'ai pas entendu cette intervention.
19:52Vous savez qu'en Afghanistan, aujourd'hui,
19:54les femmes n'ont pas le droit de parler en public.
19:56C'est gravissime.
19:58En fait, moi, ce qui me déplaît un peu dans la situation politique,
20:01c'est qu'on essaye d'attribuer à la gauche, de façon générale,
20:03et à nos mouvements, des caricatures.
20:05C'est pas des caricatures.
20:06C'est-à-dire que nous...
20:07Mais on ne vous entend pas !
20:08Attendez !
20:09Dans cette défense des femmes...
20:10Jean-Jacques Mourdin,
20:11on a toujours été du côté des femmes dans le monde entier.
20:15Dans le monde entier, on a été de ce côté-là.
20:17Et on soutient dans le monde entier,
20:19mais c'est pas un soutien comme ça.
20:20C'est qu'on a des relations avec des organisations féministes
20:23dans le monde entier.
20:24Et en Iran, et en Afghanistan,
20:26on se bat pour le droit des femmes.
20:28Partout.
20:29Mais je ne vous entends pas.
20:30Nous, ce qu'on souhaite...
20:31Je ne vous entends pas.
20:32Comment ça, vous ne nous entendez pas ?
20:33Je ne vous entends pas défiler dans la rue.
20:34Monsieur Mourdin, ça ne va pas ou quoi ?
20:35Dans toutes nos manifestations féministes,
20:37on a justement des représentantes, notamment iraniennes,
20:39qui se sont exprimées dans nos manifestations féministes,
20:41qui sont d'ailleurs attaquées par l'extrême droite.
20:43À Lyon, j'en connais un certain sujet.
20:45Mais nous, on a toujours mis en avant ces questions-là.
20:48Je vous parlais de la question de la lutte contre Daesh.
20:50C'était aussi une lutte féministe,
20:52aux côtés des Kurdes.
20:53Et il y avait des Kurdes, effectivement, qui portaient le voile.
20:56D'autres qui ne le portaient pas.
20:57Et alors, on va arrêter de se battre aux côtés des Kurdes
20:59parce qu'elles sont musulmanes et que certaines portent le voile ?
21:01C'était une lutte féministe.
21:03La question n'est pas la question du voile.
21:05La question est la libération des femmes.
21:07Moi, qu'une femme voilée puisse s'exprimer politiquement dans ce pays,
21:10puisse faire des études, puisse avoir un travail,
21:13puisse faire ce qu'elle veut, en fait,
21:15puisse faire du sport, etc.
21:16Oui, ça me parle.
21:17À partir du moment où on bride les femmes,
21:19là, ça commence à plus me parler.
21:21Peu importe qu'elle soit voilée,
21:22peu importe qu'elle mette du rouge à lèvres,
21:23peu importe qu'elle porte une mini-jupe,
21:25je m'en fiche.
21:26C'est aux femmes de décider.
21:27Par contre, moi, ce que je souhaite,
21:28c'est toujours la liberté de la femme.
21:29Et peu importe où c'est,
21:30que ce soit en Afghanistan, en France, en Iran,
21:32et partout ailleurs.
21:33– Bien, merci à vous, Raphaël Arnaud,
21:35d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio.
21:37– Merci à vous.
21:38– Je suis très content de vous avoir reçu.
21:39Encore une fois, ici, à Sud Radio,
21:41nous recevons tous les élus,
21:43quel que soit le bord politique.
21:45Et ça, c'est essentiel.
21:47Il est 8h58.
21:48Patrick Roger sera avec nous, avec vous,
21:51d'ici quelques minutes, après les infos.

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