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Avec Michaël Delafosse, maire PS de Montpellier

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-01-30##

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News
Transcription
00:00Jean-Jacques Bourdin.
00:01Il est 8h35, merci d'être avec nous sur Sud Radio.
00:04Notre invité ce matin, Mickaël De La Fosse qui est maire de Montpellier.
00:06Mickaël De La Fosse, bonjour.
00:08Bonjour.
00:08Je rappelle que vous êtes socialiste.
00:10Je rappelle aussi que vous vous exprimez très peu dans les médias nationaux
00:14et je suis très heureux de vous recevoir aujourd'hui
00:15parce que vous êtes une voix un peu dissonante au sein de la gauche.
00:19Alors, avant de parler politique, avant de parler de narcotrafic
00:23parce que vous êtes très engagé dans la lutte contre le trafic de stupéfiants,
00:28je voudrais que nous revenions sur l'expulsion vers l'Algérie de l'influenceur Doualem.
00:32Il s'appelle en vérité Boualem Namam.
00:36L'expulsion a été suspendue par le juge des référés du tribunal administratif de Paris.
00:43Procédure d'urgence non justifiée, a dit le juge.
00:47Vous regrettez cette décision du juge ?
00:49J'ai fait un article 40 du code de procédure pénale contre cet influenceur
00:55qui sur TikTok, réseau social très fréquenté malheureusement par les jeunes
01:01où celui-ci appelait à la torture, à la haine de l'autre
01:05ce qui est un délit du point de vue pénal.
01:08L'autorité judiciaire a été saisie, il a été interpellé
01:13et le ministre de l'Intérieur a fait le choix de l'expulser vers l'Algérie
01:18qui ne l'a pas accueilli.
01:21Moi j'ai soutenu cette procédure pour une raison simple
01:25c'est que la France est un pays d'hospitalité, elle sait accueillir
01:30mais il faut en respecter les règles, en partager les valeurs
01:34comme le font des centaines de milliers de personnes qui travaillent, qui élèvent leurs enfants
01:40et donc aujourd'hui le juge, le tribunal administratif a cassé cette procédure
01:47peut-être qu'il y aura un appel, moi je le regrette.
01:50– Vous souhaitez qu'il y ait appel ?
01:52– Je pense que ce serait bien qu'il y ait appel.
01:54Je pense que sur ces questions-là il faut dire les choses.
01:58– Vous soutenez Bruno Retailleau sans état d'âme ?
02:01– J'ai soutenu le ministre de l'Intérieur sur ce point
02:04quand il a pris la décision d'expulser.
02:07La France est un pays d'hospitalité mais il faut en respecter...
02:11– Mais c'est un camouflet pour Bruno Retailleau et pour vous
02:14c'est un camouflet de la part de la justice administrative.
02:17– Non mais la justice administrative a délibéré,
02:20peut-être que les lois doivent évoluer mais je pense que le pire
02:25aurait été de ne rien faire et de laisser prospérer
02:28sur les réseaux sociaux cette incitation à la haine.
02:31Je crois qu'il est important que les élus de la République
02:34et moi comme maire, comme d'autres maires,
02:36nous ne laissions pas proférer des discours d'incitation à la haine.
02:40Il se trouve que j'en ai fait un autre, article 40,
02:43contre quelqu'un qui nie l'existence ou qui minimise l'existence de la Shoah.
02:48Il se trouve que, pas de chance, il était à Montpellier.
02:52Eh bien il va être convoqué devant la justice et il devra rendre des...
02:55– Comment s'appelle-t-il ?
02:56– Je n'ai pas à donner son nom.
02:58– Mais vous avez fait un autre...
03:01– Oui parce qu'il y a un moment, il faut que...
03:03Enfin on ne peut pas laisser une forme d'impunité sur ceux qui construisent...
03:07– C'est le rôle du maire d'intervenir,
03:09c'est le rôle du maire d'intervenir comme ça quand l'inquiète c'est...
03:12– Un maire, vous savez, M. Bourdin, sur sa mairie,
03:16il y a écrit « liberté, égalité, fraternité ».
03:19Il est garant du respect, des règles, du vivre ensemble.
03:22Et donc quand certains sèment la discorde, incitent à la haine,
03:26profèrent des propos antisémites ou racistes,
03:29il faut qu'il y ait une fermeté.
03:31Tout ça, ça prospère sur les silences et les complaisances.
03:34Eh bien moi, je suis pour une forme de clarté
03:37et de réaffirmation de nos lois et de nos principes.
03:39– Donc vous étendez, en quelque sorte,
03:42vous aimeriez étendre les pouvoirs du maire.
03:44Vous aimeriez que, par exemple,
03:47tiens, dans le cadre de la lutte contre le narcotrafic,
03:51et pourquoi il y a des commerces qui recyclent l'argent de la drogue ?
03:54On le sait, à Montpellier, il y en a eu beaucoup.
03:57Je crois qu'il y a eu 200 commerces, c'est ça, c'est le chiffre.
04:00– On estime, dans toutes les villes de France,
04:02on voit un phénomène apparaître qui est la multiplication des épiceries de nuit.
04:07J'en ai quelques-unes pour les étudiants
04:10qui, le soir, vont acheter leur pâte normale.
04:12Mais on voit bien que ces commerces deviennent des commerces de façade
04:16et sont des vitrines du blanchiment et révèlent,
04:20leur développement révèle l'ampleur du phénomène du narcotrafic.
04:23Et là aussi, on ne peut pas laisser passer,
04:26on ne peut pas laisser dire,
04:27oui, le commerce a la liberté d'installation.
04:30– Donc le maire devrait donner son autorisation
04:35pour ouvrir un commerce, ou pas ?
04:37– Mais oui, je suis favorable à cette disposition
04:41parce qu'actuellement, comme maire,
04:44je me bagarre pour faire fermer ces épiceries de nuit
04:47qui pourrissent la vie des habitants des quartiers,
04:50qui voient surgir ce type de commerce.
04:53Donc on relève des infractions,
04:54on obtient des fermetures administratives.
04:56Parfois, quand je le peux, je rachète les beaux commerciaux,
04:59comme je le fais rue de la Sorbe à Montpellier,
05:03pour qu'à un moment, on fasse disparaître ces établissements-là
05:07qui dégralent la qualité de vie des habitants et le commerce.
05:10C'est normal qu'on puisse le réguler dans une ville
05:13quand d'un seul coup, vous avez un linéaire commercial
05:15où il n'y a qu'épicerie de nuit,
05:16vous ne savez pas, primeur, coucher, poissonnier.
05:19Eh bien, il y a un moment donné,
05:21c'est l'idée même de la ville et du lien social qui relève.
05:24– Donc le maire donne l'autorisation d'ouvrir, ou pas, un commerce.
05:27– C'est ce pourquoi, ce que je demande,
05:29je constate que la discussion qui ouvre au Sénat
05:32commence déjà à dire que les maires auront un rôle à jouer,
05:36mais je souhaite, comme on réglemente la production de logements,
05:39logements sociaux, logements intermédiaires, logements étudiants,
05:42on puisse être plus attentifs et davantage de pouvoir
05:45pour réguler le commerce et défendre la mixité commerciale
05:48pour favoriser le commerce de proximité dans nos villes.
05:50– Est-ce qu'il y a, Michael Delafosse,
05:52des exemples dans votre ville de Montpellier,
05:55de commerçants menacés qui cèdent leur bail parce qu'ils sont menacés ?
06:00– Il y a des exemples d'intimidation
06:03qui sont l'illustration du déploiement du narcotrafiquant.
06:07Et ceux qui ont été intimidés ont été courageux,
06:10ils ont porté plainte, ils sont aujourd'hui accompagnés
06:13par le pouvoir judiciaire et je veux m'en réjouir.
06:17Mais cette réalité-là, celle que je décris dans ma ville,
06:20elle existe dans d'autres villes.
06:21Et ça nous montre la nécessité d'une mobilisation de toute la société
06:26contre ce phénomène du narcotrafique
06:27qui représente près de 5 milliards d'euros d'argent sales,
06:32d'enrichissements scandaleux,
06:34qui aujourd'hui vient bouleverser notre société,
06:39menace la cohésion de la société,
06:41vient capter des jeunes qui devraient être à l'école,
06:44qui deviennent chouffes.
06:45Vous savez, ces jeunes dont on entend,
06:47moi j'ai découvert ça en étant maire, ce rha-rha,
06:51alors qu'ils devraient être à l'école pour apprendre,
06:54eh bien, il faut aujourd'hui lutter contre ce narcotrafique.
06:58Donc, il y a menace ici sur des commerçants,
07:02captation de jeunes pour qu'ils deviennent chouffes et mules,
07:05il y a l'occupation illicite des halls d'immeubles
07:09sur lesquels, ici à Montpellier, nous avons créé
07:12une brigade du logement social pour pousser les dealers.
07:16Nous travaillons de manière coordonnée avec la police nationale
07:19et je pense que la priorité d'action publique aujourd'hui,
07:23c'est la lutte contre le narcotrafique.
07:26Le texte au Sénat, c'est salutaire,
07:28il faut des moyens ensuite pour mettre en œuvre
07:30ce qui se joue là et très dangereux pour la cohésion de la société.
07:34– Michael Delafosse, puisque vous parliez des mineurs,
07:37il y a débat après le drame, la mort d'Elias,
07:40vous avez connu à Montpellier, il y a un an,
07:43Samara, 13 ans, qui avait été roué de coups.
07:47Dites-moi, la comparution immédiate des mineurs en cas de fait grave,
07:50vous y êtes favorable ?
07:53– Ce qui est très inquiétant aujourd'hui,
07:54c'est de voir la violence qui touche les mineurs.
07:59C'est Rix, auquel on assiste, de voir des jeunes
08:02qui devraient être à l'école et qui sont…
08:05– Je rappelle que vous êtes professeur de collège à l'origine.
08:07– J'enseigne, demain j'ai deux heures de cours.
08:09– Demain, vous enseignez.
08:10– Moi, je suis en contact avec la jeunesse
08:12et j'ai été très choqué que fin août, on supprime par exemple
08:16500 postes de la PJJ, Protection judiciaire de la jeunesse.
08:21Moi, quand j'apprends que des jeunes de 14-15 ans
08:24ne sont pas scolarisés au pays de Victor Hugo,
08:27où l'école est obligatoire jusqu'à 16 ans,
08:30là aussi, il faut une mobilisation de la société.
08:32– Et des sanctions contre les parents.
08:34– Évidemment, il faut des sanctions et de la responsabilisation des parents.
08:41Mais il y a aussi…
08:42Moi, j'ai rencontré M. Bourdin, une femme,
08:45qui un jour est venue me voir, qu'élevait seule son fils,
08:47et qui m'a dit cette phrase-là.
08:49Elle était en larmes.
08:50« Monsieur le maire, j'ai perdu mon fils.
08:53Je me suis cru que sa vie avait disparu.
08:55Elle me dit, la drogue a pris mon fils.
08:59Et il gagne de l'argent, il me jette à la figure.
09:02Il arrive, il est complètement désinhibé.
09:05Et j'ai vu cette mère dépassée.
09:07Et donc aujourd'hui, ce qui me semble extrêmement important,
09:11extrêmement important dans la lutte contre le narcotrafic,
09:14c'est de ne laisser aucun des enfants
09:17basculer dans ce contre-modèle qui va générer des jeunes
09:21qui basculent dans la délinquance et qui, petit à petit, vont poursuivre… »
09:25– Mais est-ce qu'il doit y avoir des sanctions immédiates
09:27pour les mineurs en cas de faits graves ?
09:29– Il doit y avoir une fermeté.
09:31Tout délit appelle une sanction.
09:33Mais quand vous êtes sur des mineurs,
09:35cette fermeté doit conduire aussi à une réponse éducative.
09:39– Mais vous n'êtes pas contre, pour des faits graves,
09:42la comparution immédiate ?
09:43– Non, parce qu'il faut rendre compte de ces faits
09:46devant l'autorité judiciaire.
09:47Moi, je ne suis pas pour l'impunité.
09:49D'ailleurs, quand vous êtes dans un collège
09:51et qu'il y a un acte de violence dans un collège,
09:53ça finit en conseil de discipline, exclusion d'un collège.
09:57Et donc que celui qui commet avec un couteau un délit
10:01se retrouve devant un juge et à répondre de ses actes,
10:04fut-il un mineur ?
10:05Oui, mais je dis qu'un mineur doit avoir une sanction
10:09qui est d'ordre éducatif parce que l'enjeu,
10:11c'est de prévenir la récidive.
10:13Et quand le gouvernement, en août, supprime 500 postes à la PJJ,
10:18il fait une erreur à Montpellier.
10:21Vous savez ce qu'on a fait, monsieur Bourdin ?
10:22Moi, quand je suis devenu maire,
10:23il y avait 100 heures de travaux d'intérêt général à la mairie.
10:27On en fait maintenant 5000 heures.
10:29Ça nous a permis de prendre,
10:31dans les services de police municipale,
10:34des jeunes qui avaient eu une sanction par la justice
10:37et que cette sanction soit exécutée.
10:39Parce que ça, c'est fondamental.
10:41Et des travaux d'intérêt général, c'est une sanction,
10:44mais elle est éducative et elle permet de reconstruire un parcours.
10:48Est-ce qu'à Montpellier, les habitants ont parfois
10:51le sentiment de submersion migratoire ?
10:53Je vous pose franchement la question,
10:55parce qu'il y a débat après les propos tenus par François Bayrou.
10:58Est-ce que les habitants de Montpellier ont parfois ce sentiment-là ?
11:03Franchement.
11:03Je n'emploierai pas le terme de submersion.
11:06Je dirais qu'il y a un ras-le-bol des habitants
11:10quand ils voient des marchands de sommeil
11:13s'approprier des logements et organiser,
11:17sur la misère humaine, des filières migratoires.
11:22Et là, oui, il y a ras-le-bol.
11:24Et donc, à Montpellier, quand, par exemple,
11:26dans la copropriété Fondelray, un marchand de sommeil
11:30faisait venir des gens pour certains du nord de l'Afrique
11:35et les obligeait à payer un loyer,
11:37c'était la lucrativité la plus importante
11:39sur le marché immobilier de la ville.
11:41Et bien, laisser ces gens à l'abandon dans des logements insalubres,
11:45eh bien, qu'a fait la municipalité ?
11:48Avec la fondation Abbé Pierre,
11:49nous avons porté plainte et nous avons fait condamner le marchand de sommeil.
11:52Et donc, la lutte contre les marchands de sommeil,
11:56c'est un moyen de lutter contre la filière migratoire illégale
12:01sur laquelle, là, nous devons être intransigeants.
12:03– Est-ce que la filière migratoire illégale
12:05nourrit aussi le trafic de stupéfiants ?
12:09– Je participe au trafic de stupéfiants,
12:10je vous pose franchement la question,
12:12parce qu'on n'ose pas poser ces questions-là, je les pose.
12:17– Le problème du trafic de stupéfiants,
12:20c'est que malheureusement, il provient un peu de tous les côtés.
12:25Voilà, ça existe de gens qui sont installés depuis très longtemps
12:29et puis d'autres qui sont arrivés plus récemment.
12:32Et je le dis de manière très claire,
12:34les trafiquants de drogue, du narcotrafic,
12:37qui ont une carte de séjour, de la même manière,
12:40je crois qu'il faut être très clair,
12:42quand on bafoue les lois de la République
12:45et qu'on a un titre de séjour,
12:46il faut repartir dans son pays d'origine.
12:50– Et être expulsé.
12:51– Ben oui.
12:52– Moi, ça me semble évident,
12:55mais c'est pas évident à tout le monde à gauche, vous le savez bien.
12:58– J'ai été très surpris de votre présentation,
13:01moi je suis de gauche, parce que la gauche, vous savez,
13:04moi, je ne suis pas une voix dissonante à gauche,
13:07la gauche, elle combat la loi du plus fort,
13:11le narcotrafiquant, il veut imposer sa loi,
13:14et la gauche, c'est la République, et c'est la règle,
13:17et donc c'est le respect de la règle.
13:18– Mais c'est pas toute la gauche qui parle comme vous,
13:20qui raisonne comme vous,
13:21vous défendez ardemment la laïcité, Michael Delafosse.
13:24– Mais monsieur Bourdin,
13:25mais c'est sur les bancs de la gauche
13:28qu'on a toujours défendu la laïcité.
13:29– Mais parce que vous avez abandonné ce combat à gauche,
13:32non, pas vous, mais beaucoup.
13:34– Monsieur Bourdin, moi, jamais je n'abandonnerai le combat
13:37en faveur de la laïcité,
13:39parce que justement, c'est l'héritage politique de la gauche.
13:42Vous savez, alors je sais qu'ici, ça fait très XXème siècle,
13:47mais Georges Clemenceau, Jean Jaurès, Aristide Briand, Léon Gambetta,
13:52vous savez, ceux qui font les noms de rue,
13:54souvent grâce à des municipalités de gauche,
13:57socialistes, républicaines,
13:58Victor Hugo, je parlais des enfants tout à l'heure,
14:01ça, c'est notre histoire.
14:02Et quand la gauche tourne le dos à son histoire,
14:05donc à ses valeurs,
14:06eh bien, elle recule électoralement.
14:08– Mais vous avez été accusé d'islamophobie par El-Effi à Montpellier,
14:14vous le savez bien, Michael Delafosse,
14:16vous avez été harcelé, harcelé, c'est vrai ?
14:20– Oui, j'ai des gens qui expliquent des propos que vous venez de citer.
14:27Bon, très bien, ils le font, moi, je les combats,
14:30et j'affirme très clairement que la gauche,
14:33si elle veut demain être majoritaire dans ce pays,
14:37pour défendre le service public,
14:39pour lutter contre les inégalités,
14:41pour porter une politique éducative,
14:43pour agir pour le monde du travail,
14:45elle doit être très claire sur les valeurs républicaines
14:49et fidèle à ces combats qui seront des combats fondateurs
14:52parce que des combats émancipateurs.
14:54– Donc pas d'abaya dans les écoles, pas de burkini dans les piscines,
14:58pas de voile dans les services publics ?
15:00– Tout ça, c'est la loi, la loi de 2004,
15:04dont il a fallu attendre quasiment 20 ans pour qu'on la fasse respecter,
15:07c'est-à-dire la neutralité demandée aux élèves,
15:11c'est une loi qui en 2004 a été votée,
15:15autant par la gauche que par la droite,
15:17donc évidemment, pas d'abaya dans les écoles publiques,
15:20et évidemment, aucun signe religieux dans les services publics,
15:24les fonctionnaires ont une obligation de neutralité,
15:27enfin c'est le statut, pardonnez-moi, de 1947,
15:31Maurice Thorez, Anicet-Leporce 83, je fais prof d'histoire.
15:35– Pour ceux qui ne sauraient pas, les jeunes générations.
15:37– Donc il ne faut pas tergiverser,
15:42il faut être dans la clarté et la question de la laïcité,
15:45c'est un grand combat de la gauche républicaine
15:47qui reste très moderne et que nous devons porter.
15:51– Est-ce que vous voteriez pour la liste conduite
15:52par Louis Boyard à Villeneuve-Saint-Georges ?
15:54– Ah non mais attendez, à Villeneuve-Saint-Georges,
15:56ils ont des soucis, mais je vais vous donner un petit conseil,
15:59vous savez, pour être maire…
16:01– Oui allez-y, donnez-moi un conseil, parce que j'aime bien.
16:03– Vous savez, quand on est maire, on a une responsabilité,
16:06c'est de rassembler, moi je suis le maire socialiste de gauche à Montpellier,
16:11mais je suis le maire de tous les Montpellierains,
16:13et donc quand on est candidat à une élection,
16:17on parle plus des projets que passer du temps à dénigrer les autres,
16:21et ce que je constate, c'est qu'une des listes que vous venez de citer,
16:25elle a passé beaucoup d'énergie à critiquer la tête de liste
16:29de rassemblement de la gauche, à critiquer les socialistes
16:32et à les invectiver, et puis quand ils ont discuté le lundi,
16:39quand des gens ont défendu leurs idées en disant
16:41mais on ne peut pas avoir sur une liste ou au conseil municipal
16:44un candidat qui semble très ambigu, voire très complaisant
16:48avec quelqu'un qui soutient le Hamas, et qu'on dit non je garderai ce candidat,
16:53celui qui aspire à être maire, il ne crée pas les conditions du rassemblement.
16:58– Vous ne voteriez pas pour lui.
16:59– Et donc moi je vote pour des gens qui défendent leurs convictions,
17:03mais qui ont aussi le respect des autres.
17:05– Vous ne voteriez pas pour lui.
17:07– À Villeneuve Saint-Georges je laisse les habitants de là-bas voter,
17:11mais je ne serai pas sur ce bulletin,
17:15parce que je pense qu'un maire ça doit rassembler.
17:18– Vous serez candidat en 2006 à Montpellier ?
17:22– Je répondrai à cette question une fois que j'aurai terminé
17:26les engagements que j'ai pris devant les Montpellierains,
17:28j'ai promis la gratuité des transports, on a fait la gratuité des transports,
17:32le 20 décembre nous inaugurons une cinquième ligne de tramway,
17:36comme je m'y étais engagé, et une fois que j'aurai réalisé
17:39l'ensemble de mes engagements électoraux,
17:41eh bien je prendrai ma décision et je m'exprimerai auprès des Montpellierains.
17:45– Ils sont réalisés, puisque vous allez inaugurer,
17:47donc vous allez être candidat, ça me paraît tellement évident.
17:50– M. Bourdin, les Montpellierains aimeraient tellement
17:52que tous les travaux soient terminés.
17:54– Oui, je sais, mais ils vont être terminés.
17:56– Il y a un temps pour tout, et moi je suis dans l'action de maire,
17:59et je termine ce que j'ai engagé,
18:02et le moment venu s'ouvrira la campagne électorale.
18:05En ce moment elle a lieu à Villeneuve-Saint-Georges,
18:07mais les municipales de 2026 commenceront en 2026,
18:11que les appareils se préoccupent de ça c'est normal.
18:13– Est-il vrai qu'Emmanuel Macron vous a proposé d'entrer,
18:16ou François Bayrou, ou avant lui Michel Barnier,
18:20d'entrer au gouvernement ?
18:21– François Bayrou, non, mais auparavant il m'a été proposé,
18:26et j'ai décliné, pour deux raisons, la première j'ai promis aux Montpellierains…
18:30– C'est Emmanuel Macron qui vous l'a proposé ?
18:32– Ce n'est pas le président qui vous appelle, mais c'est un acte de séduction,
18:37si je puis dire, et on m'a formulé ces armes de proposition,
18:41et j'ai décliné très vite, pour deux raisons,
18:44la première j'ai promis d'être maire de Montpellier,
18:45et donc de le rester, voilà, je pense que quand on est la seconde,
18:51c'est qu'il faut être en accord, il y a une solidarité gouvernementale,
18:55et moi je préfère une réforme des retraites négociée par les partenaires sociaux,
19:00que imposée par le 49-3.
19:02Et je me réjouis qu'aujourd'hui, il y ait enfin, grâce aux socialistes,
19:08dans la discussion qu'ils ont eue avec le Premier ministre,
19:10et bien la réouverture de négociations sur la question des retraites,
19:14entre les syndicats et les représentants des entreprises,
19:18et je pense qu'on aurait dû faire ça depuis le départ.
19:21– Et si vous étiez député, vous voteriez la censure ou pas ?
19:24– Si j'étais député, ou plutôt ce que font actuellement les socialistes,
19:28et je veux saluer leur démarche, et bien je jouerais mon rôle,
19:32j'essaierais d'être un député utile, nous sommes dans l'opposition,
19:35mais il faut être utile au pays et responsable,
19:38et donc sur des questions qui sont importantes,
19:41l'éducation nationale, qu'on ne dérembourse pas les médicaments,
19:45que les partenaires sociaux puissent revoir l'injuste réforme des retraites,
19:50et bien si on obtient sur ces sujets-là…
19:52– Vous avez obtenu ça ?
19:54– Si cela est confirmé, et bien dans ce cas-là,
19:58il faudra prendre nos responsabilités et permettre tout simplement…
20:03– Et ne pas voter la censure.
20:04– Et ne pas voter la censure, parce que la France, elle doit être gouvernée,
20:08mais on ne doit pas donner un blanc-seing, on ne donne pas un blanc-seing,
20:12on doit obtenir des choses en fidélité à nos convictions,
20:16et le travail que font les députés socialistes, c'est celui-ci,
20:20M. Barnier nous avait méprisés, M. Bayrou s'efforce de nous considérer,
20:26nous prenons acte, les discussions sont parfois vives,
20:29mais parce que nous sommes exigeants, les socialistes,
20:32ils ont des valeurs et doivent les défendre.
20:34– Michael Delafosse, est-il temps pour le parti socialiste
20:37de rompre avec El-Effi ?
20:39– Le parti socialiste, la question ce n'est pas de rompre, c'est de dire,
20:43c'est de s'exprimer dans la clarté, et donc je l'ai dit tout à l'heure par exemple,
20:48sur une question qui est la question de la laïcité,
20:52la question de l'antisémitisme, c'est de réaffirmer que ce sont nos combats historiques,
20:57et qu'au quotidien, nous agissons pour l'universalisme républicain,
21:03pour défendre une république sociale et laïque,
21:07et le parti socialiste, il doit s'exprimer sur son projet,
21:10il ne doit pas consacrer son temps de parole sur les médias
21:13à dénigrer les uns et les autres, il doit dire ce qu'il veut pour ce pays,
21:17ce pays qui est au bord d'une dépression,
21:19dont on a le sentiment qu'il se déclasse au moment où l'IA est chinoise, est américaine,
21:25les socialistes doivent donner une vision de l'avenir,
21:28fondée sur une exigence de justice, un soutien à la recherche, à l'innovation,
21:33à une mobilisation pour la jeunesse, plutôt que de proposer le SNU,
21:38nous, nous devrions proposer que tous les jeunes partent étudier trois mois à l'étranger,
21:44pour créer une autre relation entre la France et le monde,
21:47voilà de quoi nous devrions parler des idées, des projets,
21:50l'élection présidentielle est en 2027, il faut respecter ce calendrier,
21:55parlons à l'intelligence de ce pays,
21:58essayons de formuler des propositions sérieuses,
22:02concrètes, pour améliorer la vie des gens, et là nous serons utiles.
22:05– Alors je terminerai avec un drame qui s'est produit à Montpellier,
22:10vous n'avez peut-être pas d'informations complémentaires
22:12sur un petit garçon de 9 ans qui s'est pendu à Montpellier,
22:16qui a été retrouvé pendu chez lui, je ne sais pas si vous êtes au courant,
22:19vous n'êtes pas au courant, je vous en prends, c'était quelque chose d'effroyable,
22:22je voulais simplement savoir si vous aviez été au courant de ce drame.
22:28– On en a parlé ce matin dans nos journaux.
22:31– Si c'est lié à ce drame qu'est le harcèlement scolaire,
22:35il y a eu des mots prononcés il y a un an par le ministre de l'éducation,
22:39et je crois que la mobilisation, excusez-moi, ça m'impose.
22:44Je n'ai pas les circonstances, mais je vais immédiatement
22:48aller faire ce que doit faire un maire, c'est-à-dire récupérer les informations
22:52et ensuite aller voir une famille qui doit être dans une détresse,
22:55qui est dans une détresse extrême.
22:57– Merci Éric Ayle de Lafosse d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio,
23:01il est 8h58.

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