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Vendredi 13 septembre 2024, SMART IMPACT reçoit Olivier Lega (Cofondateur, Stadium Go) , Nils Pedersen (délégué général, Réseau France du Pacte mondial de l’ONU) , Antoine Madoui (Directeur général, Nerius Invest) et Annabelle Guillet (Directrice RSE, Armor Group)

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00:00Générique
00:08Bonjour, bonjour à toutes et à tous. Bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici le sommaire du jour. Mon invité, c'est Antoine Madouy, le président de Nerious Invest,
00:19cabinet de conseil spécialisé dans la transition énergétique. On va voir comment la Guyane française devient un laboratoire pour l'exploitation forestière.
00:28Dans notre débat, je vous ferai découvrir le pacte mondial des Nations Unies, une passerelle entre l'ONU et les entreprises privées
00:35destinées à promouvoir les bonnes pratiques en matière de droit humain, de respect de l'environnement ou de lutte contre la corruption.
00:41Et puis dans Smart Ideas, notre rubrique consacrée aux startups et co-responsables, on parlera de Stadium Go.
00:47C'est une appli de covoiturage lors des événements sportifs. Voilà pour les titres. C'est parti, c'est Smart Impact.
00:55— L'invité de Smart Impact, je vous le présente tout de suite, c'est Antoine Madouy. Bonjour. — Bonjour, Thoin.
01:07— Bienvenue. Vous êtes le patron, le PDG de Nerious Invest, cabinet de conseil que vous avez créé en 2019.
01:14Puis maintenant, vous portez vos propres projets. On va en parler. Mais si on revient à la jeunesse, c'était quoi l'idée de départ,
01:21l'ambition de départ de Nerious ? — L'ambition de départ de Nerious Invest a été de pouvoir apprendre à construire et à piloter
01:28des projets de transition écologique. Puisque piloter des projets, techniquement, on sait faire en termes d'ingénierie depuis longtemps.
01:36Mais piloter un projet de transition écologique, c'est un peu plus complexe. Ça demande des compétences à 360° pour pouvoir gérer
01:43à la fois les aspects juridiques et réglementaires qui, aujourd'hui, bien souvent, viennent être sur le chemin critique du projet,
01:50également gérer les aspects politiques, l'acceptabilité territoriale, et puis pouvoir gérer les aspects financiers et bien entendu
01:57techniques et technologiques. — Oui. Ça suppose des expertises qui sont en fait très multiples et que tout le monde ne maîtrise pas
02:05en même temps. Si on peut dire... On parle tous les jours dans cette émission de cette révolution économique. Je sais pas s'il y en a une
02:13plus rapide, plus brutale que celle qui est imposée par la transformation environnementale et sociétale. C'est vrai pour l'énergie ?
02:22C'est particulièrement vrai pour l'énergie ? — C'est particulièrement vrai pour l'énergie. Et surtout, à partir du moment où on pense
02:30complémentarité de l'approvisionnement dans le cas des transitions énergétiques sur différentes énergies, il nous faut poser la question
02:37des bioénergies. Et la question des bioénergies amène à la question de l'approvisionnement et de la ressource. Et sur les questions
02:44de ressources, il y a des enjeux d'acceptabilité sociétale particulièrement forts et des enjeux techniques qu'il nous faut réexplorer,
02:52notamment en termes d'agriculture, de foresterie et autres. — L'acceptabilité sociale, on en dit un mot rapidement. Ensuite, on part en Guyane
02:59pour parler de vos projets. Moi, ça me semble un enjeu majeur qu'on a peut-être sous-estimé. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
03:08— Merci pour la question. J'ai essayé d'y répondre en quelques secondes. Mais je pense que le sujet de l'acceptabilité sociale des projets
03:19de transition énergétique a peut-être été sous-estimé, puisque bien souvent, pour faire des projets, on pense à de l'ingénierie.
03:28Et lorsqu'on est dans de l'ingénierie, nous sommes dans la technique, dans la technologie. Et les sujets d'implantation sont vus à travers
03:36le prisme des études géotechniques, qui sont elles aussi des études d'ingénierie. Et souvent, en fait, les projets techniquement sont bons.
03:45Par contre, essayer dans une démocratie comme la nôtre de pouvoir attirer la population vers nos projets, les faire comprendre, les partager
03:55et accepter la controverse, c'est des éléments qui émergent aujourd'hui et sont à prendre en compte de manière plus avancée.
04:04— Oui. Effectivement. C'est devenu vraiment dans la stratégie globale de ces projets quelque chose d'essentiel. La Guyane, depuis janvier 2023,
04:12vous portez vos propres projets sur ce territoire. Déjà, pourquoi la Guyane ?
04:18— Merci beaucoup, Thomas, pour cette question. La Guyane, tout simplement puisque c'est un territoire pour lequel nous avons
04:25collectivement, donc les deux associés qui sont au bord de Nerves Invest et Moulding, un attachement particulier. C'est un territoire extraordinaire
04:35dans lequel nous avons des enjeux et des contraintes environnementales très fortes. C'est l'Amazonie française, située entre le Suriname et le Brésil.
04:43C'est également un territoire sur lequel les infrastructures sont relativement peu développées par rapport aux standards de l'Hexagone.
04:52Et nous avons par exemple une absence d'autoroutes, un réseau électrique qui peut avoir certaines faiblesses. Il n'y a pas de port en eau profonde.
05:01Et en fait, ces contraintes structurelles sont à l'image du reste du monde. Et donc développer des projets en Guyane, c'est la garantie de pouvoir les répliquer
05:09ensuite ailleurs dans le monde beaucoup plus facilement que si nous les avions pensés ici à proximité d'une centrale nucléaire.
05:16Des obstacles à contourner ou à sauter. Et ensuite, ça vous permettra de dupliquer ces bonnes pratiques. Alors avec notamment un projet d'exploitation forestière,
05:26plantation de bois d'oeuvre et de bois énergie. Alors je vais être honnête avec vous. Ma première réaction, ça a été de me dire la Guyane n'a pas besoin de bois.
05:34Pourquoi faire du bois ? Vous voyez ce que je veux dire ?
05:36Oui, effectivement, je comprends tout à fait votre question. Quand on atterrit et je prends l'avion demain, je verrai à nouveau la beauté de la forêt amazonienne
05:44quand on arrive sur un territoire qui est grand comme l'Autriche, qui est couvert à 94% de forêt. C'est un peu contre-intuitif d'avoir l'idée d'aller planter du bois là-bas.
05:55Mais ce n'est pas parce que le bois est présent partout qu'il est accessible dans des conditions technico-économiques satisfaisantes.
06:05Et aujourd'hui, l'engagement pris par la France sur le massif amazonien est exemplaire puisque l'exploitation se fait en forêt naturelle selon une charte d'exploitation à faible impact
06:16qui est reconnue internationalement pour sa qualité en termes de gestion des écosystèmes.
06:21Cependant, la contrepartie de cette excellence environnementale est la faiblesse des prélèvements.
06:26Et aujourd'hui, la production de bois d'oeuvre pour la construction en Guyane nécessite d'être peut-être augmentée pour pouvoir répondre aux besoins de construction d'un territoire en pleine explosion démographique.
06:40Et donc Thomas, aujourd'hui, pourquoi est-ce qu'on plante là-bas ? C'est pour pouvoir fournir un marché qui est approvisionné majoritairement de l'extérieur actuellement.
06:47Ça veut dire que pour construire, ou peut-être même pour se chauffer, on peut parler de bois énergie, la Guyane importe du bois ?
06:54Oui, la Guyane importe. La balance commerciale du bois en Guyane est déficitaire.
07:00Le bois est importé à la fois pour la construction, mais également pour pouvoir demain travailler sur des éléments de structuration filière.
07:11C'est là où est notre projet, créer des plantations bois d'oeuvre pour pouvoir avoir de la production locale, de la transformation locale et aller plus loin dans cette transformation.
07:20L'énergie est secondaire.
07:23Je vous ai posé la question parce qu'en préparant l'émission, on a trouvé ce chiffre, le bois énergie, qui représente près de 33%, 32,9% de la consommation d'énergie primaire des Français.
07:34Donc ça commence à prendre pas mal de place. Alors là, on est en Guyane, on est sur un marché qui est peut-être un peu différent. Pourquoi vous dites que c'est secondaire ?
07:42C'est secondaire pour une raison, d'abord climatique, puisque en Guyane, il n'y a pas besoin de chauffage ni de chaufferie.
07:51Et effectivement, le bois énergie en France est d'abord consommé pour le chauffage.
07:55En Guyane, il est utilisé dans le cadre de centrales biomasse qui sont là pour produire de l'électricité de manière continue en injectant sur les réseaux de l'énergie renouvelable.
08:05Dans notre projet, le bois énergie est secondaire puisqu'il est là pour valoriser ce que nous ne pouvons pas valoriser en bois d'oeuvre.
08:13D'abord le bois d'oeuvre, ensuite le bois énergie.
08:15Quand on lance un projet comme celui-là avec ses objectifs environnementaux ambitieux, c'est ce que vous nous dites, comment vous limitez l'impact ?
08:27Il y a plein d'exemples. La variété des essences choisies, peut-être que c'est une façon de le faire. S'éloigner des cours d'eau. J'essaie d'imaginer ce que vous avez mis en place.
08:41Merci beaucoup Thomas pour cette question. Elle me permet avant tout de dire que faire un projet d'aménagement sylvicole en Amazonie française sur un territoire qui est couvert à 94% de forêts naturelles,
08:53c'est nécessairement prendre la responsabilité de limiter l'impact sur la biodiversité.
08:59La limite de l'impact sur la biodiversité se fait par les mesures d'ingénierie et par l'innovation technologique.
09:04D'abord en créant un modèle numérique de terrain, ensuite en ayant les couches et les hauteurs des différents arbres pour pouvoir identifier les arbres d'avenir et accompagner la production de bois naturellement en faisant des éclaircies.
09:18Mais c'est aussi, comme vous l'avez justement dit, limiter l'impact sur les cours d'eau et pour cela limiter l'exploitation sur les pentes et avoir des essences locales et endémiques.
09:27D'accord, alors il nous reste un peu moins de deux minutes, je voudrais qu'on parle rapidement d'un autre de vos projets qui est peut-être un peu plus long terme, qui est en partenariat avec l'Agence Spatiale Européenne et là on parle de production d'hydrogène, expliquez-nous.
09:42Oui, merci pour ce beau projet de le mettre en avant puisque l'Agence Spatiale Européenne, dans le cadre de la décarbonation du port spatial en collaboration avec le Centre National d'études Spatiales, le CNES, ont pour objectif de diminuer l'empreinte environnementale des lancements Ariane et pour cela l'objectif est de pouvoir décarboner la production d'hydrogène puisque l'hydrogène sert de carburant aux fusées.
10:06Et pour pouvoir décarboner la production d'hydrogène, l'Agence Spatiale Européenne a pris l'initiative de créer un consortium qui s'appelle IGUAN, donc HY, et ce consortium IGUAN va produire de l'hydrogène renouvelable à partir d'électrolyse et une partie, 80% environ du volume produit, va servir à décarboner le lanceur Ariane 6 et environ 20% va servir à décarboner la mobilité lourde en Guyane et la filiale de NERUS INVEST qui est la société ALDIS NERUS,
10:35en partenariat avec l'acteur local de la distribution, la société ALDIS, va pouvoir distribuer l'hydrogène à travers ce qu'on appelle une station service.
10:44Est-ce qu'il y a un lien entre la production de bois, éventuellement l'utilisation des déchets de bois et la production d'hydrogène ?
10:53Pas sur ce projet-là. Technologiquement, il pourrait y avoir un lien à travers des unités de pyrogazification qui ont pour objectif de craquer le bois à très haute température
11:08de façon à récupérer un gaz de synthèse et ensuite d'enrichir ce gaz de synthèse et de le raffiner de manière à pouvoir produire soit des carburants de synthèse, soit de l'hydrogène.
11:18Voilà encore des pistes passionnantes. Merci beaucoup Antoine Madouy d'être venu nous présenter ces projets en Guyane. A bientôt sur Be Smart For Change.
11:26On passe à notre débat. Connaissez-vous le pacte des Nations unies ? Ce pacte passé avec des entreprises privées. Vous allez voir.
11:35Quand l'ONU et les entreprises privées passent un pacte, c'est le thème de notre débat avec Niels Pedersen. Bonjour.
11:48Bonjour. Bienvenue. Heureux de vous retrouver. Vous êtes délégué général du pacte mondial de l'ONU Réseau France. À vos côtés, Annabelle Guillet. Bonjour et bienvenue.
11:55Vous êtes directrice de l'innovation sociétale chez Armor Group. Présentez-nous en quelques mots ce pacte mondial des Nations unies. Déjà, peut-être, c'est combien d'entreprises en France et dans le monde ?
12:06Oui. Alors commençons effectivement par du concret. C'est 2200 entreprises de toute taille, de tout secteur d'activité sur tous les territoires en France. 24 000 dans le monde qui sont réparties au travers de 62 réseaux comme le nôtre.
12:17Ça vous montre aussi la force de cette initiative qui est en fait factuellement la première initiative en faveur du développement durable lancée par Kofi Annan en 99.
12:25L'intuition de Kofi Annan, alors secrétaire général, c'est d'embarquer le secteur privé dans les grands enjeux qui sont les nôtres, la protection évidemment des droits de l'homme, la protection de l'environnement,
12:34les normes internationales du travail et les enjeux de lutte contre la corruption pour amener ces entreprises à travailler sur ces sujets, pour donner un visage humain à la mondialisation en 99.
12:45Et c'est comme ça qu'est née cette initiative, le pacte mondial ou le Global Compact en anglais pour amener les entreprises à structurer des démarches de RSE partout dans le monde.
12:53Mais comment vous les choisissez parce que ce sont des très grands principes ? Donc vous avez quoi, des grilles de critères ?
12:57Alors nous, on ne choisit pas les entreprises. On choisit évidemment les principes qui sont fixes. Ce sont les 10 principes du pacte mondial. Les entreprises s'engagent volontairement.
13:05C'est un engagement volontaire. Ce n'est pas un label. Ce n'est pas une norme. Ce n'est pas une signature. C'est une participation. C'est le choix d'un chef d'entreprise de s'engager auprès des Nations Unies à respecter ces 10 principes.
13:17Bien compris. On va jeter un coup d'œil à ce que représente la taille des entreprises qui ont rejoint ce pacte mondial Réseau France. 60% de PME, 28% d'entreprises de taille intermédiaire et 12% de grandes entreprises.
13:30Annaïbette Guillet, Armorgroupe a rejoint le pacte en 2008, je crois. Qu'est-ce que ça représente ? Pourquoi cet engagement ?
13:38Alors déjà, Armorgroupe, c'est une industrie qui a 100 ans, positionnée sur la région nantaise. On est devenu mondial maintenant. Mais voilà, il y a une histoire derrière tout ça.
13:50Et en 2000, avec l'arrivée d'un nouveau PDG qui est toujours actuellement en poste, Hubert de Boisredon, nous avons pris un virage sur la RSE alors qu'à l'époque, on n'en parlait même pas de RSE.
14:04C'était un mot qu'on prononçait quasiment pour jamais.
14:06On parlait plutôt de développement durable. Et donc il nous fallait quelque chose pour démontrer notre engagement parce que dès 2008, on était engagé.
14:16Mais du coup, ça s'est fait naturellement. C'était un des seuls engagements notables à ce concret.
14:24Et donc vous avez présenté, je crois que c'était au mois de juillet, des initiatives exemplaires de 10 entreprises françaises.
14:32On a voulu rendre tangibles 2200 entreprises en France. Il y a aussi un enjeu du narratif dans le développement durable.
14:38On n'est pas dans de la réglementation, comment on arrive à transformer les modèles d'affaires des entreprises.
14:43Et donc on a choisi volontairement 10 projets, à la fois de grands groupes, mais aussi de paye meuble et de taille intermédiaire sur le territoire.
14:50Effectivement, l'engagement d'Armand Groupe est intéressant. On rejoint à partir de 2008.
14:54Le réseau a été créé en 2003 et la courbe d'apprentissage, ils ont aussi participé à nos instances de décision.
15:00La courbe d'apprentissage réciproque a permis à Armand de structurer sa démarche, mais d'aller beaucoup plus loin dans un projet qu'Annabelle nous a présenté.
15:08Alors, je veux bien que vous nous le présentiez. Effectivement, je crois que je vais essayer de le prononcer, mais ça s'appelle l'IE-PAD, c'est ça ?
15:14Alors, l'IE-PAD.
15:15L'IE-PAD. J'étais sûr que j'allais me planter. C'est quoi ?
15:18C'est une coopération territoriale autour d'un parc d'activité. On est situé au sud de Nantes, dans une ville qui s'appelle La Chevrolière.
15:28Et au sein du parc d'activité, il y a une vingtaine d'entreprises. Et on s'est réunis à 12 entreprises qui étaient volontaires pour justement porter une démarche RSE collective,
15:40voir comment on pouvait trouver des sujets qui faisaient sens autour de nos entreprises.
15:46Mais attendez, ce parc d'activité, il est particulier. Il est juste à côté d'une réserve naturelle, c'est ça ?
15:51Alors, il est à côté d'une réserve Natura 2000, vous avez raison. Donc justement, ça fait encore plus sens de respecter l'environnement, de le protéger,
15:59de faire que nos entreprises dans ce parc d'activité n'aient pas un impact négatif sur l'environnement.
16:06Et au moment où on a lancé la création de cet IE-PAD en 2009, on s'est d'abord dit faisons du concret.
16:17Il fallait qu'il y ait des choses vraiment concrètes et qui permettent d'avancer ensemble.
16:26Donc on a fait un brainstorming tout simplement.
16:30Donc les premiers leviers sur lesquels vous avez agi, c'était quoi ?
16:33On est parti sur une enquête qu'on avait faite sur le voisinage, sur quelle était leur opinion sur le parc d'activité.
16:42Et on s'est vite rendu compte que les flux de camions qui venaient sur ce parc d'activité pouvaient être problématiques.
16:50Et donc le sujet de travail en premier, ça a été de travailler sur les déchets.
16:56Parce qu'on avait chacun dans nos entreprises différents prestataires de déchets qui venaient à différents moments de la journée.
17:02Et en travaillant ensemble, en trouvant un prestataire qui pouvait, en passant dans une entreprise, collecter des déchets des autres,
17:10ça faisait un seul passage comparé à 12 passages par exemple.
17:14Donc ça c'est l'un des leviers. Il y en a eu plein d'autres.
17:17Peut-être, il y a l'exemple d'Armor Group, il y en a plein d'autres dans ces bonnes pratiques que vous avez choisis de mettre en avant.
17:23Mais j'ai peut-être une question un peu plus générale.
17:26Vous y avez en partie répondu en citant Kofi Annan, mais pourquoi le secteur privé ?
17:31Parce que vous vous dites que c'est un levier qui peut être parfois plus efficace que le levier étatique ou le levier réglementaire.
17:37Pourquoi exclure le secteur privé des solutions ?
17:39C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le secteur privé, surtout en France, c'est la moitié du PIB.
17:43Dans certains pays, c'est même 80% du PIB.
17:45Si vous n'avez pas des entreprises qui sont engagées dans la mesure de leurs impacts négatifs, on ne peut pas y arriver.
17:50On ne peut pas tout demander à la puissance publique.
17:52On peut demander beaucoup en termes de régulation, on peut demander beaucoup aux ONG, aux associations.
17:56Mais l'entreprise a un rôle.
17:57L'exemple d'Armor est intéressant.
17:58Il décide volontairement de fédérer un collectif d'entreprises qui, spontanément, n'a pas forcément demandé quoi que ce soit.
18:05On se retrouve avec un garagiste, un traiteur.
18:08Oui, des problématiques qui sont très différentes.
18:10Des problématiques réelles de voisinage qui subissent des nuisances de transport.
18:14L'entreprise veut réduire ces nuisances.
18:16Donc, elle prend des engagements.
18:18C'est ça qui est intéressant dans le secteur privé.
18:20Il peut s'engager volontairement.
18:22Je crois à la force de l'engagement volontaire qui va au-delà de la réglementation.
18:25La réglementation, tout le monde l'applique et tant mieux.
18:27Il est censé l'appliquer.
18:28Si on va aller plus loin dans les sujets qui sont les nôtres,
18:31sur la réduction des déchets, des gaz à effet de serre, la réduction de la pauvreté, mais aussi les conditions de travail,
18:37l'entreprise a des solutions.
18:39Il faut le mettre en avant.
18:41L'enjeu pour nous, c'est la réplicabilité.
18:43C'est-à-dire, c'est possible.
18:44Ce qu'a fait Armand, on peut le faire ailleurs.
18:45Vous pouvez le faire volontairement.
18:47Ça ne coûte pas forcément plus cher.
18:48Ça prend un peu de temps.
18:49C'est parfois une démarche d'humilité.
18:50Parce que vous avez pris du temps.
18:51Vous avez pris de la concertation.
18:52Mais les résultats sont là.
18:53Et il y a aussi une performance économique.
18:55Parce que derrière, il y a une gestion beaucoup plus efficace des déchets pour l'ensemble des entreprises.
18:59Donc, c'est une réduction des coûts.
19:00Et ces dépenses peuvent permettre de générer des recettes ailleurs.
19:05Donc là, on est vraiment, et c'est un mot que je prends souvent dans cette émission,
19:08dans les bonnes pratiques et dans le fait de les mettre en avant et évidemment de les partager.
19:13Est-ce que ça a supposé, vous avez un petit peu évoqué ça,
19:16des investissements et donc peut-être des difficultés à convaincre certaines des entreprises qui étaient là
19:21de l'opportunité de faire ces investissements ?
19:25Je dirais plutôt qu'on a rebondi sur ce collectif pour innover autrement.
19:33Chacun de nos entreprises pensait les produits différemment.
19:37Et ça a été notre cas.
19:38On a investi plus de 50 millions d'euros dans le fait de répondre à un enjeu de société,
19:46typiquement les énergies.
19:50Et on fabrique maintenant, en utilisant notre savoir-faire,
19:53un collecteur de courant qui est un composant des batteries électriques lithium-ion.
19:58Donc, on est très fiers de ça.
20:00Donc, vous avez inventé une nouvelle façon de consommer l'énergie, voire de la produire.
20:07C'est ce que je comprends ?
20:08On a réduit nos consommations d'énergie, ça c'est clair.
20:12Mais on a aussi innové dans nos produits en s'appuyant sur nos savoir-faire
20:16pour fabriquer de nouveaux produits.
20:18Et justement, les collecteurs de courant.
20:20Ok, collecteurs de courant.
20:22On peut peut-être citer rapidement, il nous reste un peu plus d'une minute, Niels Pedersen,
20:25une autre des initiatives que vous avez choisi de mettre en avance.
20:30Il y en a beaucoup, je pense à Pernod Ricard,
20:32marque Vin et Spiritueuse, production de café.
20:34Mais je pense aussi à ENAF, tout le monde connaît les pâtés ENAF, PME,
20:37qui a voulu transformer sa filière de production de poivre à Sao Tomé.
20:41Je pense à Damartex aussi, qui produit des vêtements pour les personnes âgées,
20:44dans ses rapports humains, comment on travaille sur les rapports humains avec les personnes âgées.
20:48Donc, on voit qu'il y a de l'innovation sociale,
20:50il y a de l'innovation technologique, environnementale, et que c'est possible.
20:53En fait, on a voulu dire, c'est possible, on peut le faire.
20:55Il y a des investissements conséquents,
20:57mais qui génèrent des impacts positifs aussi pour l'entreprise et pour la société,
21:01puisque la réserve Natura 2000 est toujours là,
21:03et les impacts positifs sont positifs.
21:05Et surtout, ce que tu n'as pas dit, c'est que vous avez généré des coopérations
21:09avec à la fois les collectivités locales, mais aussi les associations.
21:12La LPO, la Ligue de protection des oiseaux, a été très impliquée.
21:15Les collectivités ont aussi financé des dispositifs d'accompagnement
21:18pour l'ensemble du parc d'activités, des financements de pistes cyclables.
21:21Et en fait, on voit ce cercle virtueux,
21:23c'est qu'à partir du moment où on prend le temps de se poser
21:25et de définir les constats,
21:27on peut apporter des solutions qui sont partagées
21:29et qui donc fonctionnent pour le plus grand nombre.
21:31Merci beaucoup à tous les deux d'être venus nous présenter ce pacte mondial
21:36au NU Réseau France.
21:39À bientôt sur Be Smart for Change.
21:41On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
21:49Smart Ideas avec Olivier Logat. Bonjour.
21:52Bonjour.
21:53Vous êtes le fondateur de Stadium Go, créé il y a trois ans avec Romain Lauvergnat.
21:57Le supporter du PSG, que je suis, a du mal à le dire,
22:01mais ça démarre autour de l'Olympique de Marseille.
22:03C'est l'histoire de supporter de l'OM, c'est ça ?
22:04C'est ça.
22:05Mon associé grand supporter de l'OM a décidé de créer Stadium Go
22:09puisqu'il vivait à Paris et supportait l'OM en tant qu'abonné
22:13de l'Olympique de Marseille.
22:16Et il faisait tous les allers-retours, toutes les deux semaines, en voiture.
22:19Puisque le train, parfois, après un match, il n'y avait plus de train.
22:23Dormir une nuit à l'hôtel lui coûtait parfois cher.
22:26Donc avec des copains, il faisait ça.
22:28Ils étaient quatre dans la voiture et au bout d'un moment,
22:30il a décidé de créer sa propre plateforme de covoiturage
22:34dédiée aux supporters Stadium Go.
22:36Donc l'idée, c'est de commencer à parler du match avec des supporters
22:41autour d'un événement sportif, de ne pas se retrouver avec des gens
22:43qui n'en ont rien à faire, c'est ça ?
22:45C'est exactement ça.
22:46Parce qu'il y a une petite anecdote où, une fois, il a pris un blablacar
22:50sans les citer, pardon, pour aller à Marseille puisqu'il n'avait pas sa voiture.
22:55Il y avait trois supporters du PSG à bord.
22:58Encore pire, avec Roger, 67 ans, qui détestait le foot
23:01et qui lui a répété pendant sept heures que les joueurs
23:04étaient trop payés pour courir après un ballon.
23:06Ça peut vous gâcher le match après.
23:09Est-ce qu'il y a beaucoup de covoiturage les jours de match ?
23:11Si on élargit un peu pour voir quel est le marché et comment il fonctionne.
23:15Nous, sur Stadium Go, on remarque qu'il y a beaucoup de covoiturage
23:18suivant les régions et suivant les clubs.
23:20Par exemple, l'OM est un club très suivi partout en France,
23:24la Saint-Étienne aussi, le PSG aussi.
23:26Parfois, si on va sur d'autres clubs, type le RC Strasbourg,
23:30on va être beaucoup plus régional.
23:32Et après, si on va par exemple en Corse, moi en tant que supporter Bastier,
23:36justement, on remarque qu'il y a beaucoup de covoiturage informel,
23:39donc pas sur l'application.
23:41Mais ça veut dire que, par exemple, vous voyagez avec d'autres personnes
23:44directement dans la voiture et vous faites du covoiturage
23:47sans passer par une application tierce.
23:49On vient de sortir des Jeux Olympiques et on sait,
23:52on l'a dit d'ailleurs dans cette émission en faisant le bilan carbone des Jeux,
23:55que le déplacement des supporters, c'est ce qui pèse le plus lourd
23:59dans l'impact d'un grand événement sportif.
24:02Le covoiturage, intuitivement, on se dit que c'est une solution,
24:06mais à quel point c'est une solution ?
24:08Nous, on le calcule.
24:10C'est l'événement de CO2 avec notre partenaire qui s'appelle Samy,
24:14qui a créé un algorithme propre à Stadium Go,
24:17où en fait, nous, sur la dernière saison,
24:20c'est plusieurs centaines de tonnes de CO2 évitées.
24:26Donc, on a cette preuve que ça marche.
24:29Maintenant, on pourrait faire beaucoup mieux, je pense.
24:33En préparant l'émission, on a trouvé qu'une étude du forum Vimobile
24:37qui dit que seuls 3% des trajets de covoiturage sont effectués via une plateforme.
24:42J'avoue que j'ai été un peu surpris de ce chiffre,
24:45mais ça m'amène à une question plus générale sur l'attractivité des plateformes
24:49que vous devez évidemment vous poser pour Stadium Go.
24:52Comment rendre une plateforme la plus attractive possible ?
24:55Nous, c'est ce qu'on fait chez Stadium Go.
24:57Par exemple, on est d'abord partenaire d'une ligue nationale professionnelle.
25:01Restons dans le foot, type la Ligue de football professionnel.
25:04On a les droits d'image et de licence digitale où on peut mettre en avant les logos des clubs.
25:10Puis après, en tant que partenaire de la ligue, on va voir chaque club
25:16et on met en place des récompenses avec chaque club.
25:19Par exemple, si vous voyagez via Stadium Go pour aller voir un match de l'Olympique Lyonnais
25:23et que vous êtes au minimum trois dans la voiture,
25:26vous avez une place de parking gratuite au pied du stade
25:29qui coûte en moyenne entre 15 et 20 euros.
25:31Donc, on vient chercher des nouveaux utilisateurs et créer de l'usage avec des récompenses précises.
25:37On a ça aussi à Strasbourg.
25:41Par exemple, on a d'autres récompenses type un maillot offert pour le rugby,
25:47des choses comme ça au bout d'un covoiturage.
25:49En fait, on vient créer une fidélité, une sorte de programme de fidélité pour les supporters.
25:55Pour l'instant, ça concerne essentiellement le foot,
25:58mais ça peut être développé pour tous les sports, pour tous les événements sportifs ?
26:02Alors, on a tous les sports sur la plateforme Stadium Go Grand Public.
26:06Puis après, notre business model, c'est d'aller créer des solutions en marque blanche
26:11pour soit des clubs, soit différents sports.
26:14Par exemple, on lancera dès la semaine prochaine une solution de covoiturage pour la Ligue Nationale de Rugby,
26:20donc pour l'ensemble des clubs du Top 14 et de Pro D2.
26:23Merci beaucoup Olivier Logat et bon vent à Stadium Go.
26:27C'est la fin de ce numéro de Smart Impact.
26:29Je voudrais remercier Alexis Mathieu et Cyril Chazal qui sont à la programmation et à la production de cette émission,
26:37Angel Jean Girard le réalisateur et Saïd Mamou pour le son.
26:41Merci à tous de votre fidélité.