• il y a 2 mois
Plus de deux ans et demi après l’entrée des troupes russes en Ukraine, Kiev est à bout de souffle. Volodymyr Zelensky, désormais dépourvu de mandat démocratique, refuse toujours les négociations et pousse son pays dans l’abime, réclamant toujours plus d’armes et d’investissements occidentaux au lieu de faire avancer des négociations de paix. L’OTAN, sous la coupe des Etats-Unis dirigés par une clique de faucons, navigue sur une ligne de crête dangereuse. Dans ce cadre, les élections américaines ont tout l’air d’un moment charnière pour l’avenir du monde contemporain, ainsi de la victoire de Kamala Harris ou de Donald Trump dépendra la trajectoire future du conflit en Ukraine. Une triste vérité qui montre à nouveau combien l’Union européenne et la France de surcroît ont été diluées sur la scène diplomatique par l’atlantisme forcené. Une tendance qui précipite la chute de notre nation à tous les niveaux : culturel, sociétal, mais aussi économique. C’est donc à une fâcheuse posture que Michel Barnier, le nouveau premier ministre français, va devoir faire face.

François Asselineau, le président de l’UPR, ancien candidat à la présidentielle, revient dans "Le Samedi Politique" pour décrypter ce monde en passe de basculer.

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Transcription
00:00:00Bonjour à tous. Je suis ravie de vous retrouver pour ce nouveau numéro du Samedi politique.
00:00:19Cette semaine, nous n'avons que l'embarras du choix. Élections aux États-Unis, guerre en Ukraine, Union européenne contestée.
00:00:27Et bien sûr, situation française particulièrement inquiétante, autant sur le plan économique que sur le plan politique, vous l'avez compris.
00:00:33Le programme est chargé pour cette émission. Mais avant toute chose, je vous le rappelle, chaque semaine, le succès de cette émission
00:00:40dépend uniquement de vous. Alors pensez à relayer, bien entendu, cette vidéo. Pensez également à cliquer sur le pouce en l'air.
00:00:46Ça améliore le référencement. C'est très simple et c'est très efficace. Et puis bien sûr, écrivez-moi dans les commentaires.
00:00:51Juste en dessous, je vous réponds chaque semaine. C'est parti.
00:00:57– Sous-titrage Société Radio-Canada
00:01:06– Et à mes côtés pour cette émission, un habitué de TV Liberté, bonjour François Asselineau.
00:01:10– Bonjour. – Merci beaucoup d'être avec nous.
00:01:13Vous êtes président de l'UPR, l'Union populaire républicaine. Et si vous le voulez bien, aujourd'hui, nous allons commencer
00:01:18avec un voyage outre-Atlantique. Dans moins de deux mois, les Américains seront fixés sur leur sort, oserais-je dire.
00:01:24Ils connaîtront le nom de leur nouveau président. Mardi soir, cette semaine, aux États-Unis, mercredi, pour les Français,
00:01:30les deux candidats se sont affrontés dans un débat qui restera sans doute unique. L'avez-vous regardé et qu'en avez-vous pensé ?
00:01:39– Alors, je vais vous décevoir, je ne l'ai pas regardé. – Eh ben bravo.
00:01:42– Oui, je n'allais pas me réveiller en pleine nuit. Après tout, ce sont les États-Unis, c'est quand même pas la France.
00:01:47Deuxièmement, j'en ai quand même lu des extraits. J'ai vu un petit peu ce que l'on en dit.
00:01:51En fait, chacun tire la couverture à lui. Mais on a quand même le sentiment, dans l'ensemble des médias,
00:01:57que Mme Kamala Harris aurait remporté la partie. Je pense a priori que Donald Trump n'a pas donné tous ses moyens
00:02:06et que, comme tout le monde pensait que Kamala Harris serait écrabouillée par Trump, le simple fait qu'elle ait à peu près
00:02:11tenu la route doit être considéré comme quelque chose de plutôt positif. Cela étant, je vois qu'il y a des sondages
00:02:17qui sont sortis sur CNN, qui sont tout à fait contradictoires. Certains disent par exemple que sur les questions économiques,
00:02:24Donald Trump, avant le débat, était jugé comme étant meilleur pour gérer l'économie par 53% des téléspectateurs,
00:02:33contre – je crois – quelque chose comme 37% et puis 10% d'indécis pour Mme Harris. Et à la fin du débat,
00:02:40les 53% étaient devenus 55%. Donc il avait – semble-t-il – percé. Et puis au même moment, en même temps, comme dit l'autre,
00:02:47je voyais dans les médias français, notamment BFM, que les sondages de CNN montraient que Mme Kamala Harris
00:02:54avait largement remporté le débat. Bon. Ce que je pense profondément, c'est qu'il faut comprendre que la grande majorité
00:03:02des médias américains font le jeu de Mme Kamala Harris. C'est un peu le Macron de l'étape, si j'ose dire.
00:03:08C'est comme Macron en 2017. Et j'avais vu une statistique qui était assez récente. Vous savez qu'il y a, quand il y a une élection,
00:03:16il y a ce qu'on appelle le temps de parole et il y a le temps d'antenne. Le temps de parole, c'est lorsqu'un candidat ouvre la bouche.
00:03:21Le temps d'antenne, c'est quand les médias, les journalistes parlent de lui. Et j'ai vu une statistique qui montrait
00:03:27que sur le temps d'antenne consacré aux deux candidats, il y avait – je crois – 83% du temps d'antenne qui était favorable à Kamala Harris.
00:03:35– Sans compter que les 17% restants attribués à Donald Trump, j'imagine qu'ils ne sont pas dans des termes très laudatifs.
00:03:40– Voilà. Ça veut donc dire que les médias jouent le jeu, l'oligarchie joue le jeu de Kamala Harris.
00:03:50Ils ne veulent absolument pas que Donald Trump soit élu. Vous avez vu aussi qu'ils ont sorti d'un chapeau une chanteuse
00:03:56qui s'appelle Taylor Swift, qu'en France, personne ne connaît beaucoup. Enfin, je crois. Si ?
00:04:01– Oui, un petit peu. – Ah bon ? Moi, je connais pas. Mais enfin bon. Je suis peut-être d'une autre génération.
00:04:05Mais en tout cas, c'est quand même une des chanteuses les plus connues aux États-Unis. Et donc je voyais les échos
00:04:11qui s'en réjouissaient en disant « Catastrophique pour Donald Trump. Taylor Swift appelle à voter Kamala Harris ».
00:04:18Ce qui pose quand même le problème, qu'il faut regarder en face, c'est qu'est-ce que c'est devenu que la démocratie ?
00:04:25Parce qu'on voit bien que les démocraties, désormais en tout cas dans le monde occidental, ne sont plus que des manipulations
00:04:31de l'opinion publique. Le simple fait... Pensez que la paix du monde, parce que c'est de ça qu'il s'agit au bout du compte,
00:04:38que les deux visions du monde extrêmement contradictoires qui sont celles de Mme Kamala Harris, d'un côté,
00:04:43qui en fait n'est que la marionnette de l'État profond américain et qui va faire de la poursuite d'Obama, Biden et Clinton, etc.,
00:04:50c'est-à-dire en fait la désintégration des nations et une espèce d'impérialisme américain qui voudrait conquérir l'ensemble de la planète,
00:04:57non pas d'ailleurs pour le peuple américain, mais pour le big business, pour les fonds de pension, les BlackRock, les Vanguard,
00:05:06les Bill et Melinda Gates fonds, ou bien le Big Pharma, etc. C'est de ça qu'il s'agit. Et l'autre partie, c'est ceux qui veulent rester
00:05:18à un monde international, le concert des nations telles qu'on le connaît depuis la fin des traités de Westphalie de 1648,
00:05:26avec des États-nations qui sont dans un concert international. Et donc en fait, pour simplifier, Donald Trump représente
00:05:34cette filiation idéologique, va de ce point de vue-là sans temps avec les BRICS, en définitive, alors que Mme Kamala Harris,
00:05:43elle, c'est la partisane de la destruction de ce système, pour qu'il n'y ait plus que la destruction du sentiment national,
00:05:52développer des liens transnationaux où chacun... Par exemple, on le voit bien, en France, il y a une tentative de dissoudre
00:06:00la communauté nationale pour que les gens se sentent plus solidaires en fonction de leur religion, en fonction de leur genre,
00:06:08de leurs orientations sexuelles, etc. Donc il y a toute une série d'éléments qui font qu'on essaie de faire comprendre aux Français
00:06:15que le peuple français, finalement, n'existe pas. Et face à ça, eh bien effectivement, Donald Trump... À mon avis,
00:06:22il y a quand même du souci à se faire, parce que comme je le disais, la démocratie, pour qu'elle fonctionne bien,
00:06:27il faudrait que les gens prennent un vote... Je vais prendre une expression qui vous dira quelque chose.
00:06:32C'est comme pour les vaccinations, avec du consentement éclairé. Moi, je l'ai vue en 2017. Si vous voulez, j'ai eu droit à 0,8% du temps de parole
00:06:42et 0,0% du temps d'antenne, alors que Macron a eu en 2017... Il a eu 25% du temps de parole, etc., et 50% du temps d'antenne.
00:06:52Donc dans ces conditions, vous n'avez plus une vraie démocratie. Vous avez une manipulation. Et c'est ça qui est à craindre.
00:06:57C'est qu'il est à craindre que Mme Harris ne soit en définitive élue à l'arraché, sans compter les rumeurs qui circulent – vous l'avez vu –
00:07:04sur le fait que les MAGA... Non, pas les MAGA, les Big Five of Google, etc., feraient tout leur possible, paraît-il,
00:07:13pour manipuler les opérations de vote lors du mardi... C'est, je crois, le 5 novembre, quelque chose comme ça. Voilà.
00:07:22— Revenons une seconde sur Kamala Harris. Vous disiez finalement l'épouvantail du système. Finalement, est-ce que, justement,
00:07:30Kamala Harris, ça change quelque chose par rapport à Joe Biden ? — Non, c'est rien. Tout le monde sait qu'elle est assez...
00:07:37Elle a été... Par le peuple américain, on peut dire que c'est la plus nulle de tous les vice-présidents des États-Unis de l'époque,
00:07:45en tout cas de l'époque contemporaine. Elle n'a pas d'idée personnelle. Vous avez vu qu'elle fait quand même des vidéos pour expliquer
00:07:52qu'elle arrive à casser les œufs d'une seule main. Enfin voilà. Encore une fois, on en est là. On en est là. Et on voit que
00:08:00les démocraties occidentales ne sont plus des démocraties. Ce sont des télécraties, des télévisioncraties ou médiacraties.
00:08:08Le pouvoir est aux médias. Et malheureusement, en même temps, d'ailleurs, on affaiblit le sens critique des gens,
00:08:14puisque dès que vous commencez à critiquer les discours officiels, on vous traite de complotistes, conspirationnistes.
00:08:19Donc il y a une véritable terreur suave, mais une terreur quand même, une terreur d'État qui empêche que l'on puisse poser les bonnes questions.
00:08:26Par exemple, sur toute une série de sujets en France, vous n'avez plus le droit de dire quoi que ce soit.
00:08:30– Restons aux États-Unis, si vous voulez bien. On a vu pendant le débat que c'était deux visions de la politique étrangère
00:08:36diamétralement opposées. Ce que je vous propose, c'est d'écouter rapidement Donald Trump, et puis on va réagir ensuite.
00:08:41– Ils l'ont envoyé pour négocier la paix avant que la paix commence. Trois jours après, Poutine a envahi et a commencé la guerre.
00:08:49Elle est pire que Biden, d'après mon avis. Je pense que lui est le pire président de l'histoire du pays,
00:08:54mais elle est la pire vice-présidente de l'histoire du pays.
00:08:57Si j'avais été président, la Russie n'aurait jamais attaqué, jamais, jamais. Je connais Poutine très très bien,
00:09:03il n'aurait jamais, ça n'avait jamais été en question, il n'aurait jamais envahi l'Ukraine et tué des millions de gens.
00:09:09Quand on additionne, c'est bien pire, les chiffres sont bien pires que ce qui est publié.
00:09:13– Vous êtes d'accord avec ce que dit Donald Trump ?
00:09:23– Je pense que tout ça, c'est un jeu de qui perd, gagne, assez compliqué, en fait.
00:09:28Cet extrait me fait penser à la question qui a été posée à Poutine, où on lui a demandé pour qui il aimerait,
00:09:34quel était son favori, et il a dit, à la surprise générale, Kamala Harris.
00:09:38Alors c'est assez intéressant parce que les médias français ont rapporté ça en disant
00:09:43« En fait, il n'en pense rien, parce qu'il a notamment glosé sur le sourire niais de Kamala Harris,
00:09:49donc ce qui prouve qu'en fait, il dit ça, mais en fait, il pense le contraire. »
00:09:52Je suis persuadé que Poutine pense en effet le contraire et qu'il préférait que ce soit Trump, mais...
00:09:57– Je crois d'ailleurs qu'il avait déjà dit, au sujet de Joe Biden, que c'était plus facile de discuter et de négocier avec lui
00:10:02que de négocier avec Donald Trump, qui était plutôt un chef d'entreprise.
00:10:06– Oui, voilà, et il y a un élément que Poutine a dit lors de cette intervention,
00:10:11il a expliqué que Trump, objectivement, était le président des États-Unis qui avait, de l'histoire,
00:10:17pris le plus de sanctions contre la Russie. Donc c'est ça qu'il a avancé comme argument.
00:10:20J'ai noté que les médias français ont systématiquement zappé ça, ce qui est quand même un argument
00:10:25qui tend quand même à crédibiliser le propos de Poutine et le fait qu'il préférait Harris.
00:10:30Mais je pense que lui aussi, il est dans une espèce de jeu de cachet montré de Kip Hergann,
00:10:37parce que tout le monde sait, dans toute cette opération, dans tout ce théâtre, en fait,
00:10:42que, comme je le rappelais tout à l'heure, en fait, Donald Trump, il est pour le maintien d'un monde international,
00:10:49avec des nations, ce qui ne veut pas dire qu'il les fait preuve de, comment dirais-je, de mollesse.
00:10:55Lui, il est là pour défendre les intérêts du peuple américain, de même que Poutine est là pour défendre
00:11:01les intérêts du peuple russe, etc. Et donc, du point de vue idéologique, Trump est beaucoup plus proche de Poutine,
00:11:11de Xi Jinping, des BRICS, qui sont dans cet ordre de pensée, que de Kamala Harris.
00:11:15Et donc je pense que Trump, il sait très bien, Trump, que l'on a présenté au public américain,
00:11:20tous les médias ont présenté Poutine comme le diable. Et donc il sait très bien que si, d'aventure,
00:11:24il donnait l'impression d'avoir une faiblesse pour Poutine, ça lui serait compté à son discrédit.
00:11:32Mais vous savez, entre ce que les politiques disent officiellement et ce qu'ils pensent, il y a parfois un gouffre.
00:11:41Je ne vais pas ici révéler des secrets d'État, mais je connais des ministres, des anciens ministres,
00:11:47qui officiellement soutiennent l'Ukraine, officieusement disent c'est une belle connerie,
00:11:53il faut absolument qu'on se sorte de ce guépier. Mais ça prouve encore une fois que nous sommes dans une espèce de médiacratie,
00:12:00ce sont les médias qui façonnent l'opinion publique et vous avez des gens qui essayent de jouer comme ça, comme Trump.
00:12:05C'est comme ça que j'interprète les choses.
00:12:07– Alors justement, on va parler un peu de la guerre en Ukraine, comment observez-vous le positionnement
00:12:13de l'administration américaine actuelle, démocrate, vis-à-vis de l'Ukraine,
00:12:20avec une guerre qui dure depuis plus de deux ans, qui fait de plus en plus de morts, de fait, et qui semble s'enliser ?
00:12:28– Ce que je pense, c'est que les États-Unis, enfin le monde occidental, du moins les États-Unis,
00:12:34ont compris que ça serait plus compliqué qu'ils ne le pensaient. Et que Poutine, rappelez-vous notre célèbre Bruno Le Maire
00:12:42qui avait dit qu'il allait mettre l'économie russe à genoux, c'est l'économie française qui n'est même plus à genoux,
00:12:47elle est à terre, alors que l'économie russe se porte comme un charme, enfin à peu près, en tout cas bien.
00:12:52Je pense que le camp occidental, les États-Unis en premier, avaient sous-estimé la capacité de la Russie
00:13:00à se défendre et à mobiliser des amitiés, puisque il faut bien voir que la Russie, elle est quand même soutenue militairement
00:13:07par des envois d'armes venus notamment de Corée du Nord, de Chine, d'Iran, etc.
00:13:13Donc ce qui se passe actuellement, c'est que l'Ukraine est au bout du rouleau, et que les Occidentaux ont envoyé en fait
00:13:23du matériel militaire aux Ukrainiens pour finalement essayer d'affaiblir l'immunité russe, si je peux dire,
00:13:31c'est-à-dire d'affaiblir, d'affaiblir, d'affaiblir encore, quitte à se battre, comme on l'a souvent dit, jusqu'aux derniers Ukrainiens.
00:13:37Il y a eu des statistiques qui ont été publiées il y a quelques jours par Zone militaire, qui est un site internet très précis sur les données militaires,
00:13:46où l'on apprend – j'ai fait un tweet là-dessus sur mon compte Twitter – où l'on apprend que selon les chars, vous avez le Abraham,
00:13:53vous avez le Léopard, etc., vous avez entre 50% et 70% des chars qui ont été donnés par l'OTAN à l'Ukraine qui ont déjà été détruits.
00:14:03Mais ce qui m'a frappé, c'est non seulement cette statistique, mais c'est également le faible nombre, en définitive,
00:14:07parce qu'au bout du compte, il y a peut-être eu 200, 250 chars en toutes et pour toutes, donc il y en aurait déjà 150 qui seraient déjà détruits.
00:14:15Mais il faut savoir que le front entre l'Ukraine et la Russie – moi, plutôt entre l'OTAN et la Russie, d'ailleurs –,
00:14:22si vous le comparez à une carte française, c'est comme si vous aviez un front qui allait de Strasbourg à Bayonne.
00:14:29C'est quand même très très long. Ça fait – je sais pas – 1200 km ou 1400 km. Et donc là-dessus, en fait, ils ont passé, les Ukrainiens,
00:14:39et ils ne sont pas formés. Et puis il y a eu énormément de soldats morts. Donc ce qui est intéressant, c'est qu'on voit se développer
00:14:45un mouvement d'opinion où les Anglais sont en pointe, mais également les Pays baltes et les Polonais, qui disent
00:14:53L'Ukraine est en train d'être battue. La Russie va gagner, puisqu'elle va prendre la ville stratégique de Pokrovsk,
00:14:59qui est une des villes du Donbass, dans l'oblaste de Donetsk. Les Russes vont la prendre dans les jours qui viennent.
00:15:06Donc ça sera quelque chose de vraiment très important. L'offensive en Russie du côté de la région de Kursk, elle a marqué le pas.
00:15:14Et elle est en train, en ce moment... Les Russes sont en train de mettre le paquet. Donc ils sont en train de faire refluer.
00:15:19Et c'est tout petit. C'est absolument microscopique. L'équivalent de la surface est 1 000 à 1 500 km² qui ont été pris
00:15:25par les soldats ukrainiens et les mercenaires de l'OTAN. J'ai vu que le général Dominique Trinquant, qui est un de ces généraux
00:15:32de plateau télé qu'on a vus souvent sur BFMTV, expliquait que c'était un coup génial, parce que les Ukrainiens allaient pouvoir
00:15:38troquer le gain qu'ils avaient eu dans la région de Kursk contre la Crimée. Enfin il a fumé la moquette, le général Trinquant,
00:15:45parce qu'en réalité, la surface occupée par les Ukrainiens est beaucoup beaucoup beaucoup plus petite que la surface de la Crimée.
00:15:52Et il est bien évident que les Russes ne cèderont jamais la Crimée avec le port de Sébastopol, et que ce qui est en train de se passer,
00:15:59c'est qu'ils sont en train tout simplement de refouler les Ukrainiens, ce qui prouve que nous avons des médias en France
00:16:06qui donnent la parole à des généraux d'opéra. Bon, c'est d'ailleurs le général Trinquant. Vous savez qu'il y a des rumeurs.
00:16:11Sa femme était dans une espèce de détournement de fond, lui aussi. Enfin tout ça, mais tout ça s'entraîne très mauvais.
00:16:17On voit des plus généraux de plateau en France qui disent le contraire de ce qui se passe. La réalité, c'est que les Russes sont en train de gagner.
00:16:24Et comme on l'a compris dans le monde occidental, vous avez les Polonais, certains Baltes, les Anglais, et même des voix en France
00:16:32qui disent maintenant qu'il faut envoyer des missiles de longue portée.
00:16:35J'aimerais qu'on attende une seconde pour aller sur ce sujet-là, et j'aimerais qu'on complète vos propos par l'analyse d'Hervé Carès,
00:16:42spécialiste de la gestion de crise. Il parle justement de la situation militaire actuelle en Ukraine et des perspectives de sortie.
00:16:49L'armée ukrainienne a subi énormément de pertes, environ sur les 400 à 500 000 morts, en fait, pour un pays qui est dépeuplé,
00:16:57puisqu'il y a environ 10 millions d'Ukrainiens qui ont quitté le pays depuis le début du conflit, dont une grosse partie d'ailleurs en Russie,
00:17:04et le reste dans les pays de l'Union européenne. Et puis un refus très net, et de plus en plus qui s'exprime dans la population, de la mobilisation.
00:17:13Donc on est face à un pays qui est fatigué et épuisé. Et de ce fait, le pouvoir en place en Ukraine, donc le président Zelensky,
00:17:23qui peut être poussé à des actions qu'on pourrait considérer comme des coups stratégiques, dans le cadre d'une stratégie du fou au fort,
00:17:30à créer une situation qui pourrait obliger les Russes à sur-réagir. Alors on remarque que les Russes font très attention à cela.
00:17:38Et surtout, chercher à impliquer de plus en plus les alliés occidentaux de manière directe dans ce conflit, parce qu'une des issues possibles,
00:17:47on va dire équilibrées pour l'Ukraine, ça serait bien sûr un engagement plus marqué, voire direct, des Occidentaux, c'est-à-dire des États-Unis et de l'OTAN.
00:17:56Donc on va arriver dans une période qui va être assez dangereuse.
00:18:00– Alors précisément, selon Hervé Carès, Zelensky a tout intérêt à avancer vers un engagement plus clair encore de l'OTAN et des pays occidentaux.
00:18:16Dans ce cadre, bien sûr, se pose la question des missiles à longue portée que vous évoquiez tout à l'heure.
00:18:21Comment voyez-vous cette question qui semble de plus en plus pressante, puisque l'Ukraine semble sombrer de plus en plus ?
00:18:29– Je suis de l'avis de cet expert qui, lui, est un véritable expert. C'est quelqu'un de sérieux. Effectivement, la situation est très grave.
00:18:38D'ailleurs, Donald Trump lui-même avait dit il y a quelques semaines qu'on n'avait jamais été aussi proche d'une troisième guerre mondiale.
00:18:44C'est la raison pour laquelle, avant de répondre à votre question, j'insiste sur le fait que l'enjeu de l'élection Trump-Harris,
00:18:51c'est que même si Trump fait semblant de s'attaquer à Poutine réciproquement, je suis convaincu, comme il l'a d'ailleurs déjà dit,
00:18:58que si Trump est élu en novembre, prend ses fonctions le 20 janvier, dans les 48 heures, l'affaire sera pliée.
00:19:04Bon. Alors que Mme Harris, elle est en fait la marionnette du Deep State américain, de l'État profond,
00:19:10lequel est manipulé par le complexe militaire ou industriel, qui a intérêt à continuer, parce qu'il y a 500 000 morts ukrainiens,
00:19:17mais il y a aussi des centaines de milliards de dollars qui ont circulé. Une partie a été détournée,
00:19:21mais il y en a aussi qui ont fait tourner le big business américain. C'est sûrement de ça qu'il s'agit.
00:19:25Alors effectivement, ce qui est très inquiétant, c'est qu'on a l'impression qu'on a des élites...
00:19:30Des élites... Je ne dirais pas des élites. Disons des dirigeants occidentaux qui ont été manipulés,
00:19:36qui ont été sélectionnés par les médias, comme on le voit actuellement, par exemple,
00:19:40comment les médias sont en train... Qui n'aiment pas beaucoup Barney. On y reviendra peut-être tout à l'heure.
00:19:45Mais ils sont en train de pousser M. Édouard Philippe, qui a encore changé de look. Vous l'avez vu.
00:19:49Donc il y a une volonté des médias et de leurs détenteurs d'essayer absolument de maintenir une guerre en Ukraine,
00:19:57qui est en fait pour essayer d'affaiblir, d'affaiblir, d'affaiblir la Russie, et puis de vendre des armes.
00:20:04Comme là, les Russes sont en train de gagner. Donc on a un certain nombre de ces dirigeants qui disent
00:20:07qu'on va utiliser des missiles. Moi, je note que même si Biden a dit qu'il réfléchit à cette option,
00:20:14pour l'instant, les États-Unis ont toujours dit non. Et ce que je note, c'est que vous avez vu,
00:20:17il y a eu une déclaration qu'il avait déjà faite il y a une quinzaine de jours, mais qu'il a refaite hier, de Vladimir Poutine.
00:20:24Il a dit que si d'aventure, il y avait des missiles à longue portée...
00:20:29— Je peux lire son tweet. Je l'ai relevé, justement. — Ah bah voilà.
00:20:31« Seuls les militaires des pays de l'OTAN peuvent effectuer le ciblage sur ces systèmes de missiles.
00:20:35Les militaires ukrainiens ne peuvent pas le faire. Par conséquent, il ne s'agit pas d'autoriser le régime ukrainien
00:20:40à frapper la Russie avec ses armes. Non, il s'agit de décider si les pays de l'OTAN sont directement impliqués
00:20:46dans le conflit militaire ou non. Si une telle décision est prise, cela ne signifiera rien de moins
00:20:52que la participation directe des pays de l'OTAN, les États-Unis et les pays européens à la guerre en Ukraine.
00:20:57La fédération de Russie sera contrainte de prendre des décisions en fonction des menaces ainsi créées. »
00:21:04C'est très grave. C'est très grave, parce qu'il a raison, d'ailleurs, Poutine, parce que tout le monde sait...
00:21:09Même, d'ailleurs, je parlais tout à l'heure du cimetière des chars. Je disais qu'il y a très peu de chars, finalement,
00:21:14qui ont été donnés par les Occidentaux. Simplement, c'est comme s'il s'agissait de maintenir juste sous l'eau
00:21:18pour qu'ils continuent à un peu respirer l'Ukraine, mais sans donner à l'Ukraine les moyens nécessaires
00:21:24pour se défendre, pour vaincre en fait dans cette guerre. Et donc effectivement, Poutine a dit déjà
00:21:32s'il y a autant de chars qui ont été détruits, c'est parce qu'on les donne à des gens qui ne sont pas des professionnels,
00:21:38parce que ça prend sur des années pour piloter un char. C'est pareil pour les missiles. Donc Poutine a raison.
00:21:43S'il y a des missiles à emporter, c'est que ça ne sera plus des soldats ukrainiens, ça sera des mercenaires ou des soldats de l'OTAN.
00:21:49Et donc il a dit à ce moment-là, ça change complètement. Ça veut dire que désormais, selon l'application de la doctrine militaire russe,
00:21:56d'ailleurs, Lavrov l'avait dit également, la Russie se sentira tout à fait légitime pour attaquer les pays de l'OTAN.
00:22:02C'est extrêmement grave. Alors à mon avis, à mon avis, mais ça ne vaut que mon avis, tout dépendra... D'abord, c'est pas fait.
00:22:09Deuxièmement, ça va dépendre aussi du nombre. C'est pas la même chose, si vous voulez, s'il y a un missile ou deux missiles conventionnels
00:22:19qui font 600, 700 km, qui tombent dans une banlieue de Moscou et où il y a 30 morts. C'est pas exactement la même chose que si vous avez
00:22:2850 missiles qui ravagent Saint-Pétersbourg et Moscou. C'est pas pareil. Et donc tel que j'imagine Poutine, il ferait une réponse graduée.
00:22:37C'est-à-dire... J'espère. Je suis pas dans son cerveau. C'est-à-dire que s'il y avait un missile qui faisait quelques dizaines de morts
00:22:43dans une banlieue de Moscou... Voilà. « One shot », comme on dit en anglais. C'est un seul coup, un seul tir ou deux tirs.
00:22:50J'imagine qu'à ce moment-là, il se vengerait par exemple sur d'autres théâtres d'opération, par exemple sur le théâtre africain
00:22:57ou au Moyen-Orient ou je ne sais pas quoi, où il s'attaquerait à des intérêts occidentaux, je ne sais pas, des cibles économiques,
00:23:04des choses comme ça, à mon avis. Maintenant, si c'était une frappe beaucoup plus lourde, avec vraiment des dommages très sérieux
00:23:12qui étaient infligés sur des cibles militaires ou sur des cibles civiles dans des lieux symboliques comme le centre-ville de Moscou, etc.,
00:23:22je pense qu'on risque les Français au premier chef. Peut-être pas au premier chef, mais les Anglais au premier chef et les Polonais.
00:23:28Mais aussi les Américains, on risquerait d'avoir des missiles.
00:23:32– Je suis d'accord que les Anglais et les Britanniques donnent l'impression de vouloir être en première ligne contre la Russie.
00:23:42– Si vous voulez, moi je suis comme vous, je suis comme tout le monde, j'observe ça avec effarement, parce qu'on est quand même,
00:23:49vous savez, ça fait penser au film « Le docteur Follamour », c'est-à-dire qu'on a l'impression qu'on a des gens
00:23:53avec qui on donne le pouvoir de prendre des décisions, des conséquences qui sont absolument apocalyptiques, absolument apocalyptiques.
00:24:01Je me réjouis de voir que Biden, se faisant sans doute le porte-parole de l'État profond, pour l'instant, les États-Unis ont toujours dit
00:24:09qu'ils ne voulaient pas envoyer des missiles longue portée à l'Ukraine, parce que les Russes ne se contenteront pas d'envoyer ça sur l'Europe.
00:24:17Les Américains, si c'était les villes d'Europe, les Européens qui étaient détruits, ça ne gêne pas plus que ça.
00:24:23Et après avoir fait tuer tous les Ukrainiens, s'ils font tuer les Polonais, etc., voire les Français, ça ne les dérange pas.
00:24:28Mais si en revanche, il commence à y avoir des missiles sur des villes américaines, ça change un petit peu les données du problème.
00:24:33Mais moi, ce qui me frappe beaucoup dans tout ça, c'est l'inconséquence, la superficialité, le côté quand même complètement délirant de la situation actuelle.
00:24:45Et si vous me le permettez, je trouve qu'en France, ça fait quand même maintenant depuis 60, 70 jours qu'on est à la recherche d'un gouvernement.
00:24:53Tout le monde se pose la question de savoir est-ce qu'un tel, un tel va entrer au gouvernement, barnir, et puis Mme Castaix,
00:25:01tout le sketch qu'on a eu pendant tout l'été. Mais pendant ce temps-là, les députés français ne demandent pas qu'il y ait un débat à l'Assemblée nationale.
00:25:09On risque d'entrer dans une Troisième Guerre mondiale. Mais enfin que font le Rassemblement national ? Que font le Nouveau Front populaire ? Ils font quoi ?
00:25:18Normalement, ils auraient dû demander et exiger une session du Parlement extraordinaire et demander que soit mis au top des priorités.
00:25:26Ça passe même avant la discussion budgétaire, à mon avis. C'est qu'est-ce que la France va faire vis-à-vis de ce risque de Troisième Guerre mondiale, quand même.
00:25:34Alors on sait pas. Ça fait partie d'ailleurs de ce qu'on va voir, ce que va faire Barnier dans cette histoire,
00:25:38et quelle est la position que va prendre le nouveau gouvernement, sachant que c'est un domaine un peu partagé entre le président de la République et le gouvernement.
00:25:48Mais enfin, on a l'impression que le peuple français... Vous savez, ça me rappelle un petit peu, hélas, hélas, les pires moments de notre histoire,
00:25:58lorsqu'on a l'impression d'un peuple qui avance comme un somnambule, sans réfléchir, et avec des gens qui ne se rendent pas compte des conséquences.
00:26:05Le pire, ça a été l'affaire de la dépêche d'Ems, vous savez, de Bismarck, qui était une provocation du chancelier Bismarck contre Napoléon III.
00:26:12Bismarck considérait que Napoléon III, c'était un type... Il avait dit que c'était une grande incompétence méconnue.
00:26:19En tout cas, il avait agité le chiffon rouge. Il l'avait dit devant le taureau. Il avait fait une dépêche volontairement provocatrice.
00:26:27Et ça a enflammé l'opinion publique. Et Napoléon III s'est laissé aller à déclarer la guerre en 1870 à la Prusse,
00:26:34alors que tous les experts militaires savaient qu'on était très très très mal partis, qu'on était beaucoup moins entraînés que la Prusse,
00:26:42qui venait de remporter des guerres tout à fait spectaculaires, notamment la bataille de Sadova de 1866.
00:26:48Ils étaient extrêmement prêts. Et ils avaient beaucoup plus de militaires. Ben là, c'est pareil. C'est-à-dire que la France, aujourd'hui...
00:26:54Vous vous rendez compte ? La France, face à la Russie en matière militaire... Mais on pèse rien. On est zéro. On est zéro.
00:27:01Et donc comment se fait-il que... D'ailleurs, on pourrait dire la même chose sur 1940. Et pareil, on est allés comme des zombies.
00:27:09Les gens qui me lisent devraient relire le premier et le deuxième chapitre des Mémoires de guerre de De Gaulle.
00:27:15Le premier chapitre s'appelle « La pente ». Et le deuxième s'appelle « La chute ». Et comment De Gaulle, pendant toutes les années 30,
00:27:20était en train d'aller dans les ministères voir des ministres en disant « Mais regardez ce que fait Adolf Hitler ! Il faut absolument qu'on ait des chars,
00:27:28qu'on conseille des chars. Ils sont en train de réarmer... ». Et il avait comme seule réponse « Oui, oui, cher ministre, très important, mais excusez,
00:27:33il faut que j'aille à la Chambre des députés. J'ai un débat sur je sais pas quoi ». Et donc en fait, on avait des gens qui se montaient le bourrichon
00:27:40sans avoir une vision très claire de la situation. Eh ben on est dans la même situation, en fait. Et moi, je trouve que... Alors là, Macronie,
00:27:47il n'y a rien à en tirer. Mais enfin quand vous pensez que le RN, plus le Nouveau Front populaire, à eux deux, ces deux groupes...
00:27:56Enfin c'est pas un groupe, le NFP. Mais ils ont la majorité à l'Assemblée nationale. Ils ont quand même la possibilité d'exiger qu'il y ait l'application
00:28:04de l'article 35 de la Constitution, c'est-à-dire un débat sur notre implication en Ukraine, d'exiger que la France...
00:28:12— Enfin si je peux me permettre, il y a déjà eu un débat à l'Assemblée nationale sur la question de l'aide à l'Ukraine, qui n'était pas chiffrée
00:28:19et qui n'était pas militaire. Tout le monde a voté le petit doigt sur la couture du pantalon en faveur de l'aide à l'Ukraine.
00:28:24— Oui, mais c'est un débat. C'est pas une seule fois. Il faut que ces débats reviennent régulièrement, doivent être sanctionnés par un vote...
00:28:30— Non mais vous n'avez pas l'impression qu'il y a une forme de rayon paralysant médiatique qui consiste à faire en sorte que tout le monde
00:28:34soit d'accord pour aider l'Ukraine, sachant qu'on ne sait pas exactement ce qui est derrière aider l'Ukraine ?
00:28:38— Oui, je suis d'accord. Je suis d'accord. Vous avez raison de parler d'une espèce de rayon hasard ou de rayon paralysant.
00:28:44C'est le même qui fait que Trump part en guerre contre Poutine. C'est le même qui fait que Poutine dit qu'il soutient Kamala Harris.
00:28:53On est sous une espèce de terreur médiatique dans le monde occidental. Et le simple fait de dire la réalité...
00:28:59Écoutez, je suis pas le seul, mais dès que j'ai pu dire... J'ai fait récemment des tweets en expliquant que les Russes allaient bientôt
00:29:05prendre Pokrov. J'ai expliqué pourquoi c'était symbolique, pourquoi c'est une ville qui a changé plusieurs fois de nom.
00:29:10Son nom actuel en ukrainien, ça fait référence à l'apparition de la Sainte Vierge protégeant l'Ukraine de la Russie.
00:29:17Mais c'est aussi un mot de russe qui signifie l'apparition de la Sainte Vierge protégeant la Russie des musulmans.
00:29:23Donc à la fois, c'est une ville très stratégique du point de vue logistique, puisque c'était... Dès les années 1880 ou 1890,
00:29:33ça avait été décidé par l'Empire russe. Ça faisait partie de l'Empire russe que cette ville serait une halte des chemins de fer en construction.
00:29:40C'était du temps de Stolypide. Et puis cette ville a changé plusieurs fois de nom jusqu'à avoir ce nom un peu à connotation religieuse et téléologique.
00:29:49Alors ça veut dire que c'est un enjeu symbolique qui se passe en ce moment à Pokrovsk. Le simple fait que j'ai dit ça...
00:29:55J'ai eu aussitôt des trolls qui arrivent en disant « Ah bah combien est-ce que vous êtes payés ? Est-ce que vous avez reçu vos valises de Moscou ?
00:30:03Auquel temps il fait à Moscou ? Me traitons de collabos, avec tous des noms d'oiseaux et des insultes ».
00:30:09C'est-à-dire qu'on a chauffé à blanc une partie de l'opinion publique française. Et le problème, c'est que nous avons des responsables politiques
00:30:16qui sont des lâches, parce qu'il faut dénoncer, il faut toujours dire la vérité. Ça, c'est – je pense – quelque chose d'important.
00:30:23Vous connaissez ces paroles de l'Évangile. « La vérité rend libre. Seule la vérité rend libre ». Il faudrait que nous ayons des dirigeants
00:30:31qui soient beaucoup plus courageux vis-à-vis des médias et qui disent ce qui se passe, parce que sinon, on est dans une espèce d'entente nationale,
00:30:41d'union nationale qui nous a emmenés à 1870 au désastre. À 1914, pareil. On a été entrés dans un truc... Bon, la France en est sortie à la fin,
00:30:50mais avec 1 600 000 morts, avec cette Première Guerre mondiale. 1940, j'en parle pas. Donc toutes ces espèces d'union nationale,
00:30:58vous n'avez pas une force politique qui prend haut et fort en disant « Attention, nous allons dans une folie générale ».
00:31:05J'espère – j'espère – que le nouveau gouvernement, peut-être, sera un petit peu plus prudent que Macron, ne serait-ce que parce que j'espère
00:31:14que l'oligarchie a moins pris sur Barnier que sur Macron.
00:31:18— Je ferai une parenthèse. C'est vrai qu'on a coutume de voir les gens qui prônent des négociations de paix systématiquement accusés
00:31:25d'avoir de l'argent de Moscou. Mais en revanche, ceux qui défendent toujours plus d'armes et donc toujours plus d'argent pour le complexe
00:31:31militaire ou industriel pour l'Ukraine, on leur reproche jamais de prendre de l'argent du camp atlantiste.
00:31:36— Voilà. Alors que la probabilité est justement l'inverse, je pense.
00:31:40— En tout cas, la question mériterait sans doute d'être posée. Je vous propose de faire une petite parenthèse, François Asselineau,
00:31:46quand même, concernant l'UE, que vous chérissez tant. On a vu l'Allemagne qui, depuis 2 ans et demi, était assez suiviste,
00:31:54on va dire, sur la question ukrainienne, plaidée désormais pour des négociations de paix, justement. C'est une voie quasi isolée.
00:32:03Sinon qu'il faut signaler bien entendu les initiatives en ce sens de la part de Viktor Orban, le Premier ministre hongrois,
00:32:09lequel a fait des visites aussi bien en Ukraine qu'en Russie mais aussi en Chine pour faire avancer, nous disait-il, des pourparlers de paix.
00:32:17— Et il s'est fait insulter par tous les médias occidentaux, à commencer par la France.
00:32:21— Et par la Commission européenne, bien entendu. — Où on l'a très vite collabore.
00:32:24— Aujourd'hui, le fait que l'Allemagne semble vouloir calmer les esprits et avancer un peu vers la paix, qu'est-ce que c'est, selon vous ?
00:32:31Est-ce que c'est une prise en considération de la chute de son économie et de son industrie à cause des problèmes énergétiques
00:32:39causés précisément non pas par la guerre en Ukraine, comme on le lit souvent, mais par les sanctions qui ont été prises en parallèle de la guerre en Ukraine ?
00:32:45Ou est-ce que c'est tout simplement que c'est le retour du pragmatisme allemand qui se rend compte qu'il y a quand même beaucoup de morts dans tout ça ?
00:32:53— Oui. Alors je dirais qu'il y a plusieurs choses, à mon avis. D'abord, Jean-Olive Scholz, le gouvernement allemand,
00:32:58c'est quand même aussi une bande de branquignoles très étonnantes dans l'histoire de l'Allemagne.
00:33:02La ministre des Affaires étrangères allemande est une nullité extraordinaire, à peu près comparable à notre séjourné,
00:33:09sauf qu'elle sait parler l'allemand, alors que lui ne sait pas parler le français. Mais à part ça, on a quand même
00:33:14un gouvernement de très très mauvaise qualité en Allemagne, ce qui est très rare, parce qu'en général, ils ont quand même des gens sérieux.
00:33:19Mais même avec un gouvernement de mauvaise qualité, ils sont quand même un peu plus sérieux que le gouvernement français.
00:33:25Et je pense qu'il y a plusieurs éléments. Il y a en effet la destruction de l'économie allemande, qui est dramatique, ce qui est en train de se passer.
00:33:32ThyssenKrupp, par exemple, c'était le symbole de la sidérurgie allemande. C'était le symbole de la puissance allemande depuis la fin du XIXe siècle.
00:33:39Vous savez que ça vaut zéro en bourse aujourd'hui. Ça vaut plus rien. Vous avez un effondrement de l'économie allemande, des entreprises automobiles allemandes.
00:33:47Donc le grand patronat allemand, qui est quand même très patriote et nationaliste, doit tirer la sonnette derrière dans les antichamps ministériels.
00:33:55Il y a ça. Il y a en effet les sanctions qui sont responsables. Il y a aussi la destruction de Nord Stream 2, même si actuellement,
00:34:02on fait encore semblant de croire que ce seraient des Polonais ou des Ukrainiens. Tout le monde sait, dans toutes les chancelleries,
00:34:07en Allemagne en particulier, que ce sont les Américains qui ont donné les instructions pour détruire Nord Stream 2,
00:34:13ce qui est à l'origine aussi de l'effondrement de l'économie allemande, parce que c'est le renchérissement considérable des coûts de l'énergie.
00:34:20— Si je peux me permettre, il semble qu'on considère que le sabotage de Nord Stream 2 a réduit à néant les possibilités d'approvisionnement en gaz.
00:34:28C'est pas tout à fait le cas. — Non, parce qu'il y a encore des approvisionnements, notamment par le gazoduc Drouzhba,
00:34:34un gazoduc de l'amitié, qui d'ailleurs donne du gaz à la Hongrie, mais également ailleurs. Vous savez que ce gazoduc
00:34:41transite par le territoire ukrainien, que les Ukrainiens le laissent fonctionner, parce qu'ils ont des royalties, d'ailleurs, soit dit en passant.
00:34:48Ça fait partie de tous ces mystères que l'on cache. — C'est quand même un peu le grand spectacle, c'est-à-dire.
00:34:51— Oui, bien sûr. Mais il y a aussi encore autre chose, je pense. C'est que le gouvernement allemand est très inquiet de ce qui se passe électoralement,
00:35:00en particulier dans les länder de l'Est, dans ce qu'était autrefois la République démocratique allemande.
00:35:06Il y a eu deux élections régionales il y a une semaine, à peu près, dans le land de Thuringe. Thuringe, c'est là qu'il y a la ville de Yéna,
00:35:14ou de Erfurt. Yéna, c'est la bataille d'Yéna. Et en Saxe. Donc Saxe, c'est Dres, qui a été ravagé en février 45 par les bombardements alliés,
00:35:25qui a été reconstruit depuis. Dans ces länder de l'Est, l'ancienne RDA... — Sans objectifs.
00:35:29— Voilà. Exactement. Dans ces länder de l'Est, ils ont gardé... Ils ont été... Je rappelle aux jeunes auditeurs qui le savent peut-être moins.
00:35:39C'est que depuis 1945, il y avait une partie de l'Allemagne de l'Est, sachant que l'Est, proprement dit, avait été rattaché à la Pologne
00:35:47et que la Pologne avait été transférée vers l'Ouest. Donc la Silesie avait été donnée à la Pologne. Mais les länder...
00:35:53Ce qu'on a appelé les länder de l'Est, c'était des länder qui avaient été mis sous la tutelle de l'Union soviétique, et qu'en 1949,
00:35:59lorsque les Occidentaux ont créé la République fédérale d'Allemagne, c'est-à-dire les länder qui avaient été mis sous la domination,
00:36:05sous la tutelle des États-Unis, du Royaume-Uni et de la France... On avait un petit morceau, grâce à de Gaulle.
00:36:11Ça, ça avait été transformé en 1949 en République fédérale d'Allemagne. Et en rétorsion, les länder de l'Est étaient devenus
00:36:18la République démocratique allemande, qui était donc un régime communiste, qui avait été imposé par Moscou, et qui, à partir de 1961,
00:36:26avait été complètement coupé de l'Occident avec la construction du mur de Berlin. Et donc de 1961 à 1991, pendant 30 ans,
00:36:34ces länder, ils avaient des informations, bien sûr, qui venaient de l'Ouest. Mais ils étaient quand même... Ils faisaient partie du Comecon.
00:36:42Ils faisaient partie du pacte de Varsovie. Et donc il en est resté dans les pays de l'Est, dans ces länder de l'Est,
00:36:48une certaine forme quand même de nostalgie pour ce qui fut l'Union soviétique. Bien sûr, ils n'ont pas envie de revenir communistes.
00:36:58Mais il en est resté quand même un certain nationalisme, un refus de toutes les modes venues d'Occident.
00:37:05Vous avez donc... C'est devenu le terreau des mouvements néonazis qui considèrent... Enfin ce sont des Prussiens aussi.
00:37:12C'est des tempéraments... Enfin il y a des Saxons, etc. Mais moi, je connais un peu l'Allemagne. J'ai passé plusieurs mois à Regensburg.
00:37:20C'est ce qu'en France, on appelait Ratisbonne au temps du XIXe siècle, qui est en Bavière.
00:37:25Je peux vous dire que les Bavarois, qui ont un dialecte, enfin une prononciation un peu différente, se moquent beaucoup des Prussiens.
00:37:31Ils ne s'aiment pas. Vous savez comment a été constituée l'Allemagne avec Bismarck. Ce sont quand même les Prussiens
00:37:35qui ont intégré un peu de force le royaume de Bavière à l'Allemagne. Dans Célendor, vous avez vu ces élections qui ont eu lieu il y a une semaine,
00:37:45où vous avez vu Alternative Deutschland, c'est-à-dire le parti considéré comme d'extrême-droite, qui a fait 32% des suffrages en Thuringe.
00:37:54C'est la première fois qu'on voit ça depuis 1945, quand même. Et en Saxe, ils ont fait moins. Enfin ils ont quand même fait, je crois, 15%.
00:38:01— Et soit dit en passant, le parti de Sarah Wagenknecht a également fait un score très important.
00:38:07— A également, j'allais le dire, le BSW. Ça veut dire Bündnis Sarah Wagenknecht. Ça veut dire l'alliance Sarah Wagenknecht,
00:38:14qui est une Allemande qui porte le nom de Wagenknecht, qui est un mot d'allemand. Ça veut dire le postillon, enfin le cocher.
00:38:21Knecht, le garçon qui met Wagen... Mais en fait, sa mère est iranienne, Mme Sarah Wagenknecht.
00:38:27Et alors elle, elle vient de la gauche. Elle vient de Die Linke, l'équivalent de LFI. Die Linke, ça veut dire « la gauche » en allemand.
00:38:33— Mais avec une ligne très particulière. — Et alors elle a une ligne très... Comment dirais-je ?
00:38:37Défense des services publics, pouvoir d'achat des classes populaires, etc. Donc elle a un discours très à gauche.
00:38:42Mais aussi, elle a un discours qui convient bien au petit peuple, si j'ose dire, qui est contre l'immigration, la submersion migratoire, etc.
00:38:51Et elle en parle d'une certaine façon avec une certaine... Comment dirais-je ? Un certain crédit, puisqu'elle est elle-même la fille d'une Iranienne.
00:38:59Et donc elle a pris des positions qui la font traiter de populiste de gauche. Et elle a fait des scores qui sont tout à fait significatifs,
00:39:06parce qu'en Allemagne, on lui a quand même donné la parole, comme on donne la parole à Alternative für Deutschland.
00:39:12Et donc je pense que Scholz est très inquiet de cette situation. Et donc en effet, il sait que dans les länders de l'Est,
00:39:19on a gardé une certaine amitié pour la Russie. Il sent qu'électoralement, il a intérêt à apparaître comme celui qui veut négocier avec la Russie.
00:39:29Mais c'est pas la seule conséquence, notamment de ces élections. C'est que vous avez vu aussi qu'il a décidé de rétablir le contrôle aux frontières.
00:39:35— Absolument. — À titre provisoire, il a excipé de l'article 78 d'année A3 de traité sur le fonctionnement de l'UE sans en appliquer,
00:39:44d'ailleurs, les contraintes, ce qui fait qu'il risque d'être traîné devant la cour de justice de l'UE.
00:39:48Et d'ailleurs, ça fait du scandale. La Pologne est scandalisée, parce que ça veut dire que les Biélorusses, les Ukrainiens,
00:39:55mais aussi des gens du Moyen-Orient qui arrivent en Pologne avec destination à l'Allemagne vont être bloqués,
00:40:00justement, en Silesie, vont pas pouvoir passer en Allemagne. Donc le gouvernement polonais est scandalisé.
00:40:05La Commission européenne est scandalisée. Au même moment, le Hongrois Viktor Orbán, qui n'en a assez que d'être harcelé par la Commission européenne...
00:40:13Vous avez vu, a décidé d'utiliser des flexibus pour envoyer tous les migrants illégaux à Bruxelles, leur payer un billet de bus.
00:40:22Le bourgmaistre socialiste de Bruxelles se scandalise de cet afflux d'immigrés et dit qu'il va les expulser vers la Hongrie.
00:40:31La Commission européenne s'est dite scandalisée de l'attitude de la Hongrie. On voit que sur ces questions de déferlement migratoire,
00:40:37tout ça est en train d'entraîner un chaos général en Europe. Et on va voir en France aussi la situation.
00:40:41Ça va entraîner tout simplement un rétablissement de pas entiers de souveraineté de chaque pays, comme l'Allemagne, qui décide de refermer les frontières.
00:40:47Alors j'entends qu'elle va être traînée devant la cour de justice de l'UE. Oui, très bien. OK. Mais si elle veut rétablir ses frontières, elle les rétablit.
00:40:53Est-ce que c'est pas aussi la démonstration qu'il n'y a peut-être pas besoin d'aller jusqu'au Frexit, pour lequel vous plaidez,
00:40:59pour reprendre un peu possession de ses frontières ?
00:41:01Mais en fait, l'Allemagne l'a déjà fait. Mais il l'avait déjà fait. Il y a quand même... Alors on tourne un peu dans le noir.
00:41:06Il y a les articles 67, 77 et 78 sur le fonctionnement de l'UE, qui imposent l'absence de contrôle aux frontières intérieures.
00:41:15Et dans l'article 78, je crois, aliné à 3, il est prévu qu'en cas d'urgence, dans une situation d'urgence,
00:41:24il peut y avoir un rétablissement temporaire du contrôle aux frontières. Mais c'est le Conseil européen qui le décide,
00:41:31après consultation du Parlement européen. Pas besoin de vous dire que Scholz s'est complètement assis là-dessus.
00:41:36Bon, ça veut donc dire que c'est illégal au regard du droit des traités. Mais oui, d'accord, bien sûr qu'il le fait.
00:41:41Mais l'expérience a montré qu'au bout du compte, ils avaient déjà fait ça, et puis ils sont revenus en arrière.
00:41:48Si vous voulez me faire dire – je le dis volontiers – que l'affaire est en train de mal tourner dans l'ensemble des pays de l'UE,
00:41:55pas seulement sur les questions migratoires, d'ailleurs, je suis d'accord.
00:41:58– Ce n'est pas ce que je veux vous faire dire. Ce que je veux vous faire dire, François Asselineau,
00:42:01c'est qu'on a le sentiment parfois, et c'est peut-être une erreur d'ailleurs, que quand on vous entend, le Frexit sinon rien,
00:42:07in fine, on se rend compte que quand des pays ont une volonté politique, ils arrivent à faire ce qu'ils ont envie de faire,
00:42:14même au mépris du droit européen. – Mais justement pas. Justement pas, puisque comme je vous dis...
00:42:18– Il le fait, là, à l'heure actuelle. – Oui, mais ça va durer 3 mois.
00:42:21– Oui, mais peut-être qu'il n'aura pas envie de le faire plus longtemps.
00:42:23– Non, non, c'est pas ça. C'est qu'il sait que de toute façon, il est obligé d'obéir. C'est comme Orban.
00:42:28Orban, si vous voulez, il fait des redemontades. Mais vous savez pourquoi il a fait ça, d'ailleurs ?
00:42:32C'est parce que Bruxelles refuse de lui verser 200 millions d'euros. Mais enfin Orban, il nous a déjà montré
00:42:36sur l'affaire par exemple de l'adhésion à l'OTAN de la Finlande et de la Suède. En fait, il s'est fait payer.
00:42:42Je sais plus. L'UE lui devait des fonds dits européens pour plusieurs milliards. Et ça a été... Il a fait...
00:42:47Excusez-moi, mais c'est quasiment de la prostitution. C'est qu'il a dit d'accord, je lève mon veto à l'entrée
00:42:53de la Suède ou de la Finlande dans l'OTAN, mais vous me donnez 1,5 milliard d'euros. Et donc là...
00:42:58– Pardon, mais c'est pragmatique. Pour la simple et bonne raison que Victor Orban,
00:43:01l'adhésion de la Suède et de la Finlande dans l'OTAN, il s'en moque.
00:43:04– Pas forcément. Pas forcément. – Visiblement, si, puisqu'il a préféré 1 milliard.
00:43:07– Oui, mais ça veut dire que c'est quelqu'un qui n'a pas une rectitude de pensée, à mon avis,
00:43:14d'un point de vue géopolitique, parce que c'est quand même le fait désormais que l'UE est de plus en plus
00:43:19le décalque du périmètre de l'OTAN. Mais ce que je veux dire, c'est que même Orban, si vous voulez,
00:43:24au bout du bout du compte, il est quand même obligé de se plier, parce que si la Commission européenne dit
00:43:28« Bon, allez, on vous envoie les 200 millions d'euros », vous allez voir qu'il va arrêter d'envoyer les migrants.
00:43:33Voilà. Et donc si vous voulez, on ne peut pas faire une politique durablement sur le viol de traités internationaux.
00:43:41– Non, mais on peut faire de la politique avec des rapports de force. C'est ce qui a toujours été fait.
00:43:44– Oui, mais vous avez quand même... Écoutez, rappelez-vous... Moi, c'est ce qui fait que je porte de l'intérêt à Barnier,
00:43:55à M. Barnier. J'ai fait une vidéo qui a fait sensation, parce que les gens pensaient que j'allais, comme d'autres,
00:44:01si vous voulez, hurler contre Barnier tout de suite, c'est-à-dire comme un réflexe pavlovien.
00:44:06Je sais très bien qui est M. Barnier. Je l'ai même connu un peu personnellement. Je sais très bien que c'est un européiste, etc.
00:44:12Mais pas que, comme on dit. Et Barnier a été au moment... En 2021, au moment de la primaire des Républicains,
00:44:20il a été le seul – et il est toujours le seul – grand responsable politique national français à avoir dit que sur les questions migratoires,
00:44:29on ne pourrait pas régler durablement la situation si on restait sous l'emprise des articles, des traités,
00:44:36ceux dont je parle depuis 17 ans, quand même. C'est le seul.
00:44:39– Parce qu'à l'origine, il a été pour un européiste.
00:44:40– Oui. Mais rappelez-vous ce qui s'est passé. Il a été agonie d'injure par tous les médias. C'était en 2021.
00:44:47– Parce que pour le moins qu'on puisse dire, c'est quand même pas très cohérent avec sa ligne directrice.
00:44:50– Mais vous savez, il peut y avoir plusieurs personnes dans la même personne. Voilà. Bon. Donc ça veut dire que...
00:44:56– On peut le reconnaître à Victor Orban, alors, peut-être.
00:44:57– Oui. Mais ce sont des gens... Mais je ne dis pas... Parce que je pense que Barnier, c'est quand même d'abord et avant tout un opportuniste.
00:45:03Mais il faut quand même lui reconnaître que c'est la seule personne qui parle régulièrement du Frexit.
00:45:08Encore le 22 juin dernier, 2024, il a dit que si la pauvreté continuait à s'étendre dans l'enfance et l'immigration, on risquait d'aller vers le Frexit.
00:45:16Rien que ça, vous savez. Vous savez, c'est le verbe avec un grand V. Dans toutes les religions, vous avez des psaumes.
00:45:23On psale-maudit les choses, parce que dire un nom, c'est le faire vivre. Vous avez aucun responsable politique français de premier plan
00:45:31qui parle jamais du Frexit. Il ne parle jamais du Frexit. Ça ne doit pas exister. Exister vient du latin ex sistere, se tenir en dehors.
00:45:39Si vous prononcez un mot, vous le faites exister. C'est pour ça, d'ailleurs, que dans tous les médias nationaux, on ne parle jamais d'Asselineau.
00:45:45C'est le nom de... Et l'UPR, on n'en parle pas. C'est le nom qui ne doit pas être prononcé. Et on ne doit jamais parler du Frexit
00:45:51ou alors vraiment contraint et forcé en disant... De toute façon, il est fou furieux. Donc Barnier, il a fait ça. Pourquoi ?
00:45:57Parce que Barnier, si j'ai bien compris ce qu'il avait dit en 2021 au sujet de l'immigration, il voulait un moratoire non pas pour 2 mois,
00:46:04comme c'est autorisé par l'article 77 alinéa 8, mais par 3 à 5 ans. Ah, ça change tout. Parce que pour 3 à 5 ans, ça veut dire que là,
00:46:13la France sera condamnée tout de suite par la Cour de justice de l'UE, qui fera application de l'article 78 alinéa 3,
00:46:23mais également par la Cour européenne des droits de l'homme. Et Barnier avait dit en 2021 qu'il fallait faire prévaloir les lois nationales
00:46:30sur les lois communautaires. C'était incroyable, en fait. C'était incroyable, parce qu'il sait très bien que c'était contraire
00:46:37aux droits européens. Et il a été donc traîné dans la boue à cette occasion. Il reprenait les articles de l'époque. C'est incroyable.
00:46:44Alors ça veut dire qu'on ne peut pas durablement... C'est pas une solution pérenne, comme on dit, une solution durable que de se dire
00:46:51« Je vais violer les traités », parce que ça veut dire qu'on aura sur le dos la Cour de justice de l'UE, la Commission européenne,
00:46:57qui pourrait très bien prendre des rétorsions du style « On vous coupe les vivres ». Alors certes, il y aura des gens – je vous le sais –
00:47:03parmi vos téléspectateurs qui me suivent. Il y en aura qui disent « Oui, mais on est contributeurs nets ». Vous avez raison. Ils ont raison.
00:47:09Je l'ai suffisamment dit, d'ailleurs. Bien sûr, la France serait contributrice nette. Et si d'aventure, la Commission décidait
00:47:17de ne plus nous verser notre code part parce que, justement, on ne respecte pas les articles des traités, bien sûr que le gouvernement français
00:47:24pourrait dire « Dans ces conditions, on ne vous verse plus ». Mais ça veut dire qu'on entre à ce moment-là en guerre avec la Commission européenne
00:47:30et avec un certain nombre d'États membres de l'UE, parce que si la France ne verse plus sa code part, ça veut dire que tous les pays de l'Est
00:47:36qui sont là, qui n'ont adhéré dans l'UE que pour avoir les fonds européens que nous contribuons largement à financer, se retourneront contre nous.
00:47:44Donc ça veut dire qu'on entrera dans quelque chose qui est absolument conflictuel.
00:47:50— Sans doute pas davantage qu'un Frexit. — Mais si. Le Frexit, c'est une... Tout le monde est d'accord, puisque tout le monde a ratifié
00:47:59les traités. Tout le monde est d'accord qu'il y a un article des traités, des articles 50, qui permet à un État de sortir de l'UE.
00:48:10Il y a une procédure qui a été codifiée. Et comme ça fait partie du traité, tous les États qui ont ratifié ne peuvent qu'être d'accord.
00:48:18Donc il ne peut pas y avoir de conflit. Après, il y a des négociations. D'ailleurs, Barney en sait quelque chose,
00:48:23puisqu'il a négocié avec le Royaume-Uni. Mais le Royaume-Uni, il a fait ça dans les formes. Et à partir du moment où il avait lancé
00:48:29la procédure de l'article 50, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, les autres États d'Europe, même s'ils ronchonnaient,
00:48:37ils ont été obligés d'entrer en négociation. Et là aussi, c'est encore quelque chose sur Barnier.
00:48:42Enfin je ne suis pas son porte-parole, mais c'est des choses qui m'intéressent, parce que c'est des choses...
00:48:45— Mais pourtant, il doit recruter, hein. — Non, mais pas du tout. Parce que moi, je m'en méfie. Voilà.
00:48:51La probabilité qu'il se couche est à mon avis supérieure à 90%. Mais comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire,
00:48:58il y a peut-être 10% d'inattendus. Il peut y avoir de l'inattendu. Il l'a prouvé. Et donc moi, je sais par exemple
00:49:04que sur le Brexit, il a été un négociateur. Mais au bout du compte, il y a eu le Brexit. Il n'a pas pris des mesures...
00:49:09Si ça aurait été Giffey-Rothschild, par exemple, qui aurait négocié, Giffey-Rothschild aurait été toute pourrie
00:49:14pour que ça se passe le plus mal possible. Donc vous voyez, c'est ça...
00:49:17— Vous trouvez que là, c'est... Parce qu'on a entendu beaucoup de mensonges sur la Grande-Bretagne post-Brexit.
00:49:23Aujourd'hui, la Grande-Bretagne fait pas envie. Il faut être honnête.
00:49:26— Oui, mais pour d'autres raisons que pour le Brexit, parce qu'on a à la tête de la Grande-Bretagne des fous furieux,
00:49:33à commencer par le Premier ministre, Kirsten Merkel, qui fait partie d'ailleurs du World Economic Forum, de tout ça, si vous voulez.
00:49:39Le problème, c'est que... J'ai toujours dit d'ailleurs que la sortie de l'UE, ça n'est pas l'alpha et l'oméga de notre programme politique.
00:49:48Moi, j'ai fait un programme. Il y a 27 chapitres. Il y a des gens qui pensent que je n'ai pas d'autre idée que de sortir de l'UE.
00:49:54Je dis que c'est un prérequis. C'est le truc par lequel, si on ne sort pas, on pourra rien faire.
00:49:59Mais après, il y a toute une autre série de choses. Et notamment, il y a le problème de la mainmise sur les appareils d'État
00:50:05des pays occidentaux de l'oligarchie euro-atlantiste. C'est-à-dire que le Royaume-Uni est sorti de l'UE.
00:50:12Mais l'oligarchie euro-atlantiste tient très fermement toujours le Royaume-Uni. On le voit sur des tas de choses
00:50:17comme sur l'immigration, comme sur la woke culture, comme sur... Enfin c'est effarant. C'est effarant.
00:50:24Donc je suis d'accord avec vous. Ça ne fait pas envie. Mais vous savez, la situation en France ne fait pas non plus très envie,
00:50:28vu de l'extérieur. — Alors justement, parlons-en. La situation en France est particulièrement préoccupante
00:50:32sur la question économique. On sait qu'on doit dire au revoir à Bruno Le Maire. Je vous propose d'écouter très rapidement
00:50:40une vidéo. Justement, il a voulu s'adresser aux Français.
00:50:43— Bonjour à toutes et à tous. Dans quelques jours, je vais quitter le ministère de l'Économie et des Finances.
00:50:48J'aurai donc occupé pendant plus de 7 ans. 7 ans, ça fait un sacré bail. Je veux juste vous dire que cela a été ma fierté
00:50:56de vous servir le mieux possible pendant ces 7 années. Tout n'a pas été parfait, bien entendu. Il y a beaucoup de choses
00:51:01que nous aurions pu faire mieux. Mais je peux vous assurer qu'avec mes équipes, avec tous les agents de Bercy,
00:51:06nous avons donné le maximum. Nous avons donné le maximum pour créer du travail partout sur le territoire français.
00:51:13Nous avons donné le maximum pour faire venir des investisseurs, pour ouvrir des usines, pour relancer la production industrielle
00:51:18dans notre pays. Nous avons fait le maximum pour conjuguer la protection du climat et la croissance. Et Dieu sait qu'il reste
00:51:25encore beaucoup à faire pour accélérer cette décarbonation et cette transition écologique. Et puis nous avons fait le maximum
00:51:30face aux crises qui ne nous ont pas épargnés. Crise du Covid, la plus grave depuis 1929, et la crise inflationniste qui,
00:51:37je le sais, vous a tous profondément touchés dans votre vie quotidienne et qui a touché votre pouvoir d'achat.
00:51:43Cette protection, elle était indispensable. Elle était nécessaire pour tous. Maintenant, une nouvelle page va s'écrire pour moi.
00:51:51Et je vais revenir à mes premiers amours, l'enseignement. J'ai été professeur de français au début de ma vie professionnelle.
00:51:58Je vais à nouveau enseigner. Et je peux vous dire que c'est avec beaucoup d'enthousiasme que j'attends de retrouver des étudiants
00:52:04pour pouvoir échanger, transmettre et comprendre le monde qui vient. J'espère bien que nous allons garder le lien que nous avons tissé
00:52:12pendant 7 ans. Et donc je vous dis à bientôt.
00:52:14– Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
00:52:21– On a la réponse. Bruno Le Maire a été coincé dans une sorte de faille spatio-temporelle pendant 7 ans.
00:52:26Mais on n'a pas vécu la même réalité, visiblement.
00:52:28Écoutez, je crois que ça relève de la psychiatrie. C'est un cas psychiatrique, je pense. Ou alors c'est quelqu'un qui est d'un cynisme absolu.
00:52:36Mais il donne quand même des accents de sincérité. Je pense qu'il est fou. Il est fou. On n'a jamais eu un ministre des finances
00:52:44aussi catastrophique, même si on remonte à Calonne sous Louis XVI. Il est encore pire. Enfin c'est quelque chose de dingue.
00:52:50Il a autorisé, avec Macron et Édouard Philippe, ne l'oublions pas, et ensuite Castex,
00:52:55il a autorisé que la France grimpe de 2 000 à 3 000 milliards d'euros de dettes publiques.
00:53:01Je rappelle qu'en 2007, François Fillon, Premier ministre de Nicolas Sarkozy,
00:53:07héritant d'un dettement public de l'ordre de 1 200 milliards d'euros, avait dit « Je suis à la tête d'un État en faillite ».
00:53:15Avec 1 200 milliards. Là, on est à pratiquement 3 fois plus. On est à 3 100 milliards. Et M. Bruno Le Maire vient en fait
00:53:22parader en faisant... Enfin c'est incroyable. Quand il dit « On a beaucoup donné », oui, il a beaucoup donné à l'UE,
00:53:28il a beaucoup donné à l'Ukraine. Enfin on a donné peut-être 25 milliards d'euros à l'Ukraine. Il donne énormément.
00:53:35Les Français ne le savent pas suffisamment. À des grandes entreprises... Mais c'est de l'ordre maintenant de plus de 100 milliards,
00:53:41250 milliards d'euros par an, pour permettre aux entreprises de rester à peu près à flot à cause de notre appartenance à l'euro.
00:53:50C'est-à-dire qu'il dit qu'il a créé des entreprises. C'est absolument faux. On voit que dans l'ensemble des services...
00:53:55— C'est vrai que l'attractivité de la France a explosé. — Mais non. Mais tout ça, ce sont des mensonges. Il ne fait que mentir.
00:54:02C'est mentir, mentir. C'est plus le mensonge est gros, plus il a de chance d'être cru. C'est effrayant.
00:54:07Les PME, on n'a jamais vu autant de taux de faillite. Quand il dit que c'était indispensable qu'on a surmonté la crise du Covid,
00:54:16s'il n'y avait eu aucun confinement comme l'a fait la Suède, on n'aurait pas dépensé 600 milliards d'euros à rien faire.
00:54:23C'est exactement ce qui s'est passé. Et on aurait un taux de mortalité sans doute inférieur à ce que l'on a,
00:54:28puisque la Suède a un taux de mortalité inférieur. Il a menti. Il a fait partie d'un gouvernement qui a menti sur tout.
00:54:35Sur le fait... Rappelez-vous quand même qu'on était priés sous Castex quand vous alliez prendre un café.
00:54:42Vous aviez le droit de le prendre au bar. Mais si vous vous asseyez, vous risquiez la mort, parce que vous alliez être...
00:54:47Enfin c'était des délires. En fait, c'était une opération, une psy-op. De plus en plus, on commence à le comprendre,
00:54:53de voir le degré de docilité des opinions publiques face à des instructions démentes.
00:55:00Rappelez-vous quand même que le gouvernement français dont il a fait partie avait imposé aux Français
00:55:06de se faire des auto-justifications pour sortir de chez eux. Même le New York Times avait rigolé du délire que c'était.
00:55:14Le bilan de l'OMER, c'est un désastre. Mais c'est un désastre qui va peser sur des générations entières.
00:55:20En réalité, ce monsieur devrait être... À partir du moment où il n'est plus au gouvernement,
00:55:24il n'en reste plus de la Cour de justice de la République, à mon avis, il devrait être poursuivi.
00:55:28— Ça tombe bien, c'était ma question. — Notamment, par exemple, pour faux en écriture publique.
00:55:32Ben j'ai pas rêvé. Vous avez le rapporteur du budget au Sénat, le rapporteur du budget à l'Assemblée nationale,
00:55:39M. Charles de Courson, le président de la Coalition des finances à l'Assemblée nationale, M. Éric Coquerel,
00:55:43qui sont... L'un, c'est le groupe Yot, l'autre, c'est le groupe LFI. Donc c'est pas du tout la même.
00:55:47Tout le monde dit qu'on n'avait jamais vu ça. Macron, Attal et lui, ministre des Finances, ont refusé de transmettre
00:55:57des documents fiables aux députés pour préparer le budget. Ils ont caché le dérapage budgétaire.
00:56:04Donc rien que ça devrait être une justification pour les députés dits d'opposition de lancer, de signer
00:56:11la procédure de destitution de Macron, parce que ça, c'est quasiment du faux en écriture publique.
00:56:16On est au bord de ce qu'il serait dans une entreprise privée. Il serait poursuivi pour faillite frauduleuse.
00:56:22Il y a également de la corruption qui circule, de la haute trahison. Le nombre de grandes entreprises françaises
00:56:29qui sont passées sous contrôle étranger, notamment sous fonds américains, sont incalculables.
00:56:34Et il a encore le culot de venir la ramener. Mais c'est incroyable, en fait. Je pense qu'on est dans un asile à ciel ouvert, en fait.
00:56:42— Si vous deviez donner des instructions – entre guillemets – aux députés qui vont siéger avec le nouveau gouvernement,
00:56:49la priorité, ce serait quoi ? — Je pense... Je l'ai dit tout à l'heure. Je pense que la priorité des priorités, c'est vraiment...
00:56:56Il faudrait que la France dise clairement qu'elle ne participe plus au soutien de l'Ukraine et qu'elle appelle à...
00:57:03Comme l'Allemagne, elle appelle à la table des négociations. Voilà. Pour calmer le jeu, pour que du côté russe...
00:57:10Parce qu'encore une fois, on va dire bien sûr que je reçois des valises de Poutine. Mais la réalité, c'est que Poutine,
00:57:15qui est un joueur d'échecs, qui est quelqu'un à sang-froid, il garde son sang-froid. Mais l'entourage de Poutine,
00:57:25des gens comme Medvedev, sont beaucoup plus dangereux. C'est-à-dire que heureusement, Poutine est là pour finalement calmer le jeu,
00:57:33parce qu'il y a des faucons – comme on dit – autour de Poutine qui le poussent à réagir beaucoup plus vigoureusement.
00:57:38Donc je pense qu'il faudrait, comme l'a fait l'Allemagne, que la France fasse un peu pareil qu'Olaf Scholz en appelant à la table des négociations.
00:57:45Voilà. Il y a eu suffisamment de morts des deux côtés, et en particulier en Ukraine, pour arrêter ça. Donc ça, je pense que c'est
00:57:52la priorité des priorités. La deuxième priorité, je pense que les députés d'opposition doivent lancer tous – et pas seulement LFI –
00:58:00la procédure de destitution de Macron, parce que ça va bien. Il a un dossier. Il faudrait plusieurs tomes de la pléiade
00:58:07en papier Bible, si vous voulez, pour recenser tous les méfaits, parce que si on lance pas la procédure de destitution pour Macron,
00:58:14qui maintenant en est à cacher la vérité budgétaire au moment de la négociation du vote du budget aux députés,
00:58:21alors on le lance quand, en fait ? Bon. Donc il faudrait lancer la procédure de destitution, même si cette destitution n'arrive pas à son terme.
00:58:28Je pense que s'il y avait une majorité des députés qui votait la destitution, il faut les deux tiers pour qu'ils soient destitués.
00:58:34Je pense que Macron serait quand même extraordinairement affaibli. Il l'est déjà beaucoup. Donc ça serait nécessaire.
00:58:39Et puis il y a la procédure budgétaire. Alors elle, elle obéit à des échéances fixées. Les Français ne le savent pas, mais normalement,
00:58:47depuis que nous avons été placés par la Commission européenne sous la procédure dite de déficit excessif, nous devions produire le 20 septembre,
00:58:55c'est-à-dire dans quelques jours, le budget français avec des coupes budgétaires énormes pour lutter contre justement
00:59:03cet envolé du déficit budgétaire. Barnier arrive. Il est en train de construire son gouvernement. Par l'intermédiaire de ses relais,
00:59:14je suppose à Bruxelles, il a obtenu quelques jours de délai. Mais enfin, la Constitution française impose quand même
00:59:21que le débat budgétaire commence au début octobre. Et donc il va y avoir cet impératif budgétaire qui s'impose aussi dans le travail des députés.
00:59:30Et puis c'est pas moi qui le dis, c'est le Premier ministre en personne, c'est Barnier, qui conformément à ce qu'il avait d'ailleurs dit
00:59:39aux élections internes pour l'investiture du Républicain en 2021, conformément d'ailleurs à ce qu'il a dit, je crois...
00:59:46Il s'est rendu aux journées parlementaires du groupe Horizon et des Républicains. Il l'a redit. Il a comme priorité la lutte contre l'immigration
00:59:59et pour la sécurité. D'ailleurs, je rappelle que si il est Premier ministre, c'est justement parce que Mme Le Pen a levé le véto sur le sol Barnier,
01:00:09puisqu'elle avait dit que le Rassemblement national censurerait tout Premier ministre qui se serait illustré auparavant
01:00:17pour des insultes contre le RN et contre ses électeurs. C'est la raison pour laquelle elle a fait savoir qu'elle censurerait
01:00:24à la fois Xavier Bertrand mais Casenaves. Et deuxièmement, elle censurerait tout Premier ministre qui ne mettrait pas au premier rang de ses priorités
01:00:34la lutte contre l'immigration et pour la sécurité. Donc Barnier, il sait quand même qu'il est sous surveillance, comme l'a dit Bardella.
01:00:42Voyez donc quoi. Barnier a répondu à Bardella de façon quand même très bien en disant « Je suis sous la surveillance de tous les Français ».
01:00:48En fait, Barnier se trouve dans une situation d'ailleurs de la dissuasion du faible au fort. Voilà. Parce qu'effectivement, il peut sauter à tout moment.
01:00:55Et le problème, c'est que s'il saute, qui est-ce que Macron mettrait à sa place ? Voilà. La probabilité serait assez forte, à mon avis,
01:01:04que Macron se retourne vers Casenaves et que le PS... Parce que si Barnier est Premier ministre, c'est d'abord et avant tout
01:01:12grâce au PS, qui a refusé de soutenir Casenaves. Parce que si le PS avait soutenu Casenaves, même si LFI ne le soutenait pas,
01:01:22eh bien vous aviez le nombre de députés nécessaires depuis les Républicains jusqu'au PS qui auraient soutenu Casenaves.
01:01:30Et donc il pouvait être Premier ministre. Donc il faut pas oublier que si Barnier est Premier ministre, c'est d'abord et avant tout
01:01:36parce que le PS a refusé de soutenir Casenaves. Et donc comme Mme Le Pen avait dit qu'elle le censurait, il aurait été censuré tout de suite.
01:01:43Voilà. Donc ça veut dire qu'à ce moment-là, si Barnier tombait dans les 2 mois, peut-être le PS pourrait avoir une arrière-pensée
01:01:53et puis changer d'opinion sur Casenaves. Et on pourrait avoir Casenaves. Est-ce que c'est vraiment ce que souhaite le RN ? C'est pas évident.
01:01:59C'est la raison pour laquelle on est dans un jeu là-dedans de qui perd, gagne. Et c'est peut-être d'ailleurs ce qui fera peut-être
01:02:07une durée de mandat plus longue que prévue pour Barnier. Je note que quand il a été interrogé sur TF1, je crois, l'autre soir,
01:02:17il a dit qu'il espérait bien être nommé jusqu'en 2027. Donc c'est pas pour rien qu'il l'a dit. C'est-à-dire qu'il a laissé entendre
01:02:26qu'il essayait de faire en sorte de durer. Alors c'est pas sûr, parce qu'il peut tomber encore une fois à tout moment,
01:02:31puisque la gauche, lui, le censurera. Mais le RN, à mon avis, il va y réfléchir à deux fois avant de le censurer.
01:02:37Ça va dépendre justement des positions qu'il prendra, notamment sur l'immigration et peut-être aussi sur l'Ukraine.
01:02:44– Merci beaucoup François Asselineau. On va s'arrêter là pour aujourd'hui. Merci à tous de nous avoir suivis.
01:02:48Je vous le répète, je compte sur vous pour le succès de cette émission. Il faut la partager, il faut laisser vos commentaires.
01:02:53Et en plus, aujourd'hui, c'est particulier, puisque nous sommes samedi 14 septembre, et il faut particulièrement partager
01:02:58cette émission, François Asselineau, parce que c'est votre anniversaire. Joyeux anniversaire.
01:03:04– Alors c'est comme au Monopoly. Chaque joueur doit me donner non pas 1 000 francs, mais 1 000 euros.
01:03:07De l'air, c'est 1 000 euros à l'UPR. Je lance un petit appel. Honnêtement, puisque vous lancez, vous, moi aussi, des appels,
01:03:14honnêtement, du fait qu'on n'a pas eu les 3% aux européennes, on est dans une situation financière un petit peu difficile.
01:03:20Vous savez qu'on refuse tout endettement bancaire. Et donc ceux qui m'écoutent, ceux qui me regardent, je fais appel à eux
01:03:27pour adhérer à notre mouvement ou faire un don. Je pense honnêtement qu'on le mérite, puisque toutes nos analyses sont gratis sur Internet.
01:03:35Donc voilà. Si vous pouvez faire un petit geste... – Des petites étrennes pour l'anniversaire de François Asselineau.
01:03:41– Voilà. Je prendrai ça comme... – Le message est passé, en tous les cas. Merci à tous de nous avoir suivis.
01:03:45Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour une nouvelle émission. En attendant, comme chaque semaine, j'espère que vous vous porterez bien. À bientôt.

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