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00:00Limaxime Liédo, si nous parlions de la capacité de la France à enrayer tout ce qui marche.
00:05Oui, très étonné depuis quelques semaines, notamment depuis que Michel Barnier est en place.
00:08Et bon, on s'aperçoit tout d'un coup en effet que l'État est très entêté, les dépenses vont très mal.
00:13Il n'y a que le nouveau ministre de l'Économie qui, en plus d'avoir visiblement quelques notions politiques manquantes,
00:18on en reparlera sûrement, s'aperçoit finalement que le bilan de Bruno Le Maire n'est pas si bon que ça.
00:23Donc on le refait, dans un pays où la pression fiscale est déjà la plus élevée au monde,
00:26je le rappelle, près de 45% de prélèvements obligatoires,
00:29on cherche à tout prix des boucs émissaires pour masquer l'incapacité chronique de l'État à gérer ses déficits publics depuis plus de 40 ans.
00:35Un chiffre qui le démontre encore, 6%, c'est le chiffre du déficit public cette année.
00:40Et pour pallier cette incompétence et cette irresponsabilité d'État,
00:44on multiplie les idées avec une créativité sans limite.
00:48Des taxes sur les super profits, des impôts exceptionnels sur les bénéfices des grandes entreprises,
00:53notamment dans l'énergie.
00:54Alors je le rappelle, Bruno Le Maire avait déjà eu cette idée fin de l'année dernière,
00:58cette fameuse taxe sur les super profits des entreprises énergétiques,
01:02il nous avait dit, vous inquiétez pas, ça va rapporter 3 milliards d'euros.
01:05Bilan, rappelez-vous, 600 millions d'euros finalement dans les caisses.
01:08Trois fois rien, 2,4 milliards en trop.
01:10Et ce n'est pas tout, on envisage désormais d'augmenter la flat tax à 35%,
01:14encore de rehausser l'impôt sur les sociétés déjà très élevées, 25% quand même en France,
01:19alors qu'il ne représente que 6% des recettes fiscales.
01:23En somme, on persiste à mettre des bâtons dans les roues de ceux qui créent de la richesse dans ce pays
01:27en se privant d'un bien précieux, la qualité des grands patrons
01:30à régler les problèmes beaucoup plus vite que l'État.
01:32Ça veut dire quoi ? Ça veut dire que les grands patrons sont à vous écouter meilleurs que les politiques ?
01:36Mais écoutez, faisons un petit tour d'horizon.
01:38Plus pragmatique ?
01:39Bien sûr, faisons un petit tour d'horizon de ce qu'on a vu ces dernières semaines.
01:42Qui a fait des propositions originales, ambitieuses pour améliorer le quotidien des Français ?
01:46Par exemple, le patron de Michelin, Florent Ménégineau,
01:49c'est lui qui a porté sur la table du ministre de l'Économie la notion de salaire décent.
01:53Depuis quelques mois, dans son entreprise, il y a un revenu mensuel qui permet de bien vivre,
01:58on se dit, bien vivre, une famille de quatre personnes,
02:01de couvrir les besoins du quotidien, c'est-à-dire l'alimentation, les transports, le logement, la santé,
02:06tout en constituant une petite épargne.
02:08En gros, ça fait 3300 euros pour un salaire brut mensuel à Paris
02:11et 2100 euros dans le reste de la France, pendant la crise énergétique.
02:15D'ailleurs, c'est très intéressant cette initiative du patron de Michelin, Florent Ménégineau,
02:20et je vais essayer de l'inviter.
02:22Tiens, non, mais c'est vrai !
02:23C'est excellent, bien sûr !
02:24Et d'ailleurs, l'initiative vient de lui, et c'est sur la table du ministère du Nouveau Ministre.
02:28Mais je peux se le permettre aussi, parce que l'entreprise fonctionne bien, c'est une grande entreprise.
02:31Oui, mais parce qu'elle est gérée, contrairement à l'État.
02:33Bon, bon, bon, d'accord.
02:35Pendant la crise énergétique, Patrick Pouyanné, c'est lui qui a dit, écoutez les cocos,
02:39on va quand même instaurer un plafonnement, et même pour les abonnés,
02:41on va instaurer un plafonnement du prix à la pompe.
02:44Et déjà en 2016, au moment où l'État encourageait tout le monde à passer aux photovolcaïques,
02:49il leur a dit, mais attendez-moi, je ne peux pas continuer à investir dans des entreprises en France et en Europe,
02:54pendant que vous, vous assumez d'enlever toutes les barrières douanières en Europe.
02:58C'est-à-dire notamment pour les Chinois, parce que vous voulez faire une énergie verte,
03:02manger, résultat, on a détruit.
03:03L'Europe revient en arrière.
03:04Revient en arrière, beaucoup trop tard, parce qu'en attendant, les entreprises et les emplois ont été détruits.
03:09Et même, prenez, il y a deux semaines, le patron de Renault qui a dénoncé l'interdiction absurde,
03:13l'interdiction de la vente de véhicules électriques, de thermiques, pardon, en 2035,
03:18il y a même, rappelez-vous, du coup de gueule de Xavier Niel qui avait haussé le ton face à un député,
03:24à un sénateur de gauche qui lui avait reproché de faire des prix trop bas.
03:27Et à 8h30, vous l'avez dit, vous recevez David Lysnard, on parlera du concret, il nous parlera du concret.
03:32Il y a quelques jours, il était dans un déplacement, en tant que président de l'Association des maires de France,
03:37dans une entreprise gérée par Bernard Arnault, qui rassemble toute la compétence, l'innovation, le serveur-fer.
03:43Pour un rappel, 10% de l'activité en France, c'est ce que fait Bernard Arnault.
03:47Il y paye pourtant 40% des impôts. Alors qu'est-ce qu'on fait ?
03:50Est-ce que les grands patrons qui proposent des solutions concrètes pour pouvoir d'achat, pour la compétitivité...
03:54– Vous les défendez, vous les grands patrons. – Mais bien sûr, c'est important.
03:56– Moi, je défends les PME. – Mais exactement.
03:58Mais au bout d'un moment, il faut aussi comprendre que LVMH, Bernard Arnault,
04:02tous ces grands patrons font travailler les PME et les TPE en France.
04:05– Bien, oui, mais vous demandez à ce qu'on se repose sur les entreprises, alors ?
04:09– Mais bien sûr, parce que dans ce climat politique institutionnel qui est totalement chaotique,
04:12les entreprises demeurent un pied de stabilité que chacun recherche.
04:15Elles sont le moteur de la démocratie sociale, capables de forger des consensus sur des enjeux cruciaux
04:20tels que la formation, l'emploi, l'innovation.
04:23Elles trouvent des solutions, elles savent gérer un budget, elles incarnent la gestion concrète.
04:28Donc, cessons de faire d'échelle d'entreprise des boucs émissaires de notre inconséquence politique,
04:31alors qu'ils font clairement partie intégrante de la solution.
04:34– Jean-François Ackely.
04:36– La réalité, c'est que le Premier ministre Michel Barnier et son ministre de l'Économie Antoine Armand
04:41héritent d'une situation qui est impossible.
04:45Et c'est vrai que la facilité, c'est ça qu'il faut reprocher aux gouvernements successifs,
04:49la France championne du monde des prélèvements, c'est de...
04:52– Même si les prélèvements ont baissé.
04:54– Oui, ils ont baissé.
04:55– Ils ont baissé, sous Emmanuel Macron, les prélèvements ont baissé.
04:59– La facilité, c'est d'aller dans le volet recettes.
05:01Le problème, c'est d'activer le volet dépenses.
05:04Et il faudrait quasiment créer un ministère de la réduction de la dépense publique.
05:09Il faut aller chercher partout, ce sont des petits bouts de rien.
05:12Vous savez, vous les mettez bout à bout, vous connaissez l'expression,
05:14les petits ruisseaux font les grandes rivières.
05:16C'est comme ça qu'il faudrait travailler.
05:18– Le souci, c'est qu'il faut un ministère de la dépense.
05:21– De la réduction de la dépense publique.
05:23Le souci, c'est qu'il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
05:26– Vous en aurez créé un, il y en a déjà.
05:28– Jean-Jacques, il n'y a pas de majorité à l'Assemblée nationale.
05:30Elle est taillée dans les dépenses sociales, parce qu'il y a du gaspillage de tous les côtés.
05:34Et vous aurez une levée de boucliers, il faut aller les chercher partout.
05:37– Mais déjà, dans l'État, c'est près de 300 milliards juste pour qu'ils fonctionnent normalement.
05:43– Oui, c'est colossal, 300 milliards, quand on voit que la dissolution a coûté rien que 30 millions.
05:46– Ce n'est même pas une question de courage politique,
05:48c'est une question de majorité à l'Assemblée nationale.
05:50Ça ne marchera pas, nous sommes dans une situation contrainte.
05:52– Eh bien, dites-moi, ce n'est pas gai ce que vous nous annoncez là, tous les deux.
05:56– C'est de la vérité.
05:56– Oui, oui, on aime bien la vérité, le parler vrai.
06:00Mais oui, on aime bien ça.
06:01Allez, nous vous retrouvons dans un instant.
06:03Il est quelle heure ? Il est 8h20.