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00:00Bien entendu, je vais poursuivre dans cette démarche en allant un peu plus loin,
00:04mais je voudrais d'abord m'associer aux propos qui ont été tenus quant à la situation au Moyen-Orient aujourd'hui.
00:11C'est donc dans un contexte international grave, une situation politique intérieure inédite,
00:17qu'intervient votre déclaration de politique générale pour nous dévoiler les contours et les priorités de votre action gouvernementale.
00:24Entre une extrême gauche à l'offensive et l'extrême droite aux aguets,
00:29la situation appelle de notre part lucidité, courage politique, responsabilité collective.
00:35La tâche est difficile. Les Français ne nous pardonneraient pas d'échouer face aux défis qui nous attendent.
00:41Je vous le dis clairement, nous souhaitons que le gouvernement réussisse parce que c'est l'intérêt de la nation.
00:47Depuis 2022, les Français, par leur vote, nous enjoignent de faire émerger une culture de compromis.
00:53Après des occasions manquées, l'heure est au dialogue et au dépassement.
00:57La réponse doit être à la hauteur. Aucune formation politique n'a remporté les dernières élections législatives.
01:03Et comme dans toute démocratie, le pouvoir revient alors à ceux qui savent former une coalition.
01:09Vous avez raison de faire du dialogue et de l'écoute votre mode d'action.
01:14Aujourd'hui, nous le voyons, il y a ceux qui se réfugient dans l'opposition systématique, stérile, inopérante, par l'invective ou l'anathème,
01:22et ceux qui acceptent de prendre leur part de responsabilité, de relever leurs manches et d'œuvrer à l'intérêt général.
01:28Les dirigeants de l'arc républicain disposent des moyens politiques et institutionnels pour gouverner ensemble
01:34et prouver aux Français que la victoire des extrêmes en 2027 n'est pas inéluctable.
01:38Nous pouvons réussir à condition de le vouloir.
01:41Il me revient en mémoire le discours d'Evreux de Pierre Madestron, ce qui fut mon modèle en politique.
01:48Il disait « Le problème est moins celui des institutions que celui des hommes. »
01:53Conception exigeante de la démocratie, selon Madest France,
01:57pour qui la vertu politique exige des élus et des responsables politiques qu'ils passent leurs devoirs,
02:03leur fidélité au-dessus de leur intérêt de carrière, au-dessus de leur ambition, au-dessus de leur réélection.
02:09C'est un appel au courage et à l'action, au risque de l'impopularité.
02:14Je me permets de poursuivre cette citation, car elle correspond pleinement à la situation que nous connaissons aujourd'hui.
02:20C'est la vertu reconnue des institutions parlementaires,
02:23quand elles fonctionnent bien et correctement, d'assurer la salutaire confrontation des thèses.
02:28Oui, ce résultat inédit des dernières élections législatives nous offre cette occasion unique
02:33de se hisser au niveau de la maturité politique de la plupart de nos voisins
02:37et de renouer avec la culture de compromis.
02:40Parce que nous avons toujours été partisans de la main tendue,
02:43nous resterons ouverts, mais résolument fermes et déterminés sur nos valeurs.
02:48Monsieur le Premier ministre, vous avez dit vouloir garantir le respect et la protection de notre État de droit.
02:54Je le salue.
02:55Vous avez dit vouloir ne vouloir remettre en aucune cause les libertés acquises
03:01et ne tolérer aucune discrimination.
03:03C'est également notre exigence.
03:05Cela d'ailleurs évite les vaines querelles et les procès d'intention,
03:08les coups d'éclat médiatiques qui ne servent pas toujours.
03:11Vous avez fait de l'exigence budgétaire une priorité.
03:14Nous le partageons.
03:15Nous faisons le choix des économies, conscients de la difficulté que cela représente,
03:19tout en sachant que nous ne pourrons pas nous exonérer de recettes supplémentaires.
03:23Mais il n'est pas question de hausse d'impôts pour les Français qui travaillent,
03:27qui produisent, qui innovent et qui créent.
03:29Je crois que vous l'avez exprimé.
03:32Je me souviens des propos de Laurent Fabius qui disait « Trop d'impôts tuent l'impôt ».
03:40Et il a été rappelé ces jours derniers que nous sommes un des pays les plus imposés,
03:44où les prélèvements obligatoires sont les plus élevés.
03:46Alors inutile de vouloir briguer la médaille d'or olympique en la matière
03:51quand on sait les conséquences que cela aurait sur notre économie,
03:55sur notre activité, la croissance et le pouvoir d'achat des Français.
03:58Pour revenir sur l'action publique, et sans la dégrader,
04:01nous pouvons rendre plus efficientes et faire des économies substantielles.
04:05Toutes les pistes d'économie doivent être explorées.
04:08Je viens un instant sur la santé.
04:10Quand on parle de bilan, je suis prêt à en parler avec beaucoup d'entre vous quand ils le souhaiteront.
04:14Voilà un domaine dans lequel nous avons investi comme jamais précédemment.
04:1730 milliards en 3 ans sur l'hôpital.
04:21Et pourtant aujourd'hui, on nous dit que l'hôpital va mal.
04:2430 milliards en 3 ans, c'est un effort sans précédent.
04:26Aucun gouvernement ne l'avait fait auparavant.
04:28Et pourtant, dans ce domaine de la santé, il y a des pistes aujourd'hui.
04:32Il y a des pistes d'économie.
04:33Je crois qu'on peut le faire sans détériorer ni l'accès aux qualités, ni la qualité des soins.
04:37Je pense à la multiplication des actes.
04:39Aux actes parfois inutiles, aux actes redondants, aux excès de prix sur les prothèses.
04:44Pensez qu'une même prothèse cardiaque coûte 14 ou 12 000 euros en France,
04:49alors qu'elle coûte 4 à 5 000 euros en Allemagne aujourd'hui.
04:51Il y a aujourd'hui des choses sur lesquelles on peut avancer.
04:54Aux actes redondants et puis au poids administratif, le coût administratif à l'hôpital.
04:59Nous devons donc partager les efforts, ce qui nécessite, Monsieur le Premier ministre,
05:03un travail de pédagogie sans précédent.
05:05Car pour être accepté, les choix doivent être compris.
05:08D'autant plus que l'effort budgétaire ne pourra pas se faire au détriment
05:12de la cohésion de notre société, de la sécurité des Français et de la justice sociale.
05:17J'ai reçu une pensée toute particulière pour nos collègues citoyens qui vivent en Outre-mer,
05:22confrontés à la violence, aux tensions, à la vie chère.
05:26Si la Nouvelle-Calédonie a retenu, et tout le monde en a parlé légitimement,
05:29toute notre attention, ce ne va pas masquer les difficultés profondes et réelles
05:33que subissent d'autres territoires.
05:35Je pense bien sûr à la Polynésie, à la Martinique, à la Guadeloupe, à la Réunion,
05:38à la Guyane et à Mayotte, qui ont été citées précédemment.
05:41Mais pas seulement.
05:42Chaque Français, d'où qu'il vienne, doit bénéficier des mêmes chances de destin.
05:46En matière de sécurité, vous voulez des résultats concrets, rapides et visibles.
05:52Sans doute faut-il plus de fermeté pour lutter contre l'insécurité et protéger nos concitoyens.
05:57Mais il faudra que les mesures et les actes respectent les principes qui fondent notre République,
06:02à savoir les droits et libertés de chacun.
06:04Nous accompagnerons ces décisions s'ils respectent l'état des droits et le devoir d'humanité.
06:09Je souhaite aborder deux sujets importants, parmi beaucoup d'autres, pour l'avenir de notre économie.
06:14Vous avez indiqué, Monsieur le Premier ministre,
06:16que vous voulez reprendre l'examen de la loi d'orientation agricole, si nécessaire.
06:20Il appartiendra au Sénat, et je n'en doute pas, de parfaire le texte
06:25et d'évoquer certains volets écartés, car la problématique est plus vaste.
06:29Il est fondamental que le Parlement puisse rapidement agir
06:33et ouvrir de nouvelles perspectives pour nos agriculteurs.
06:36Les menaces climatiques et les risques géopolitiques qui pèsent sur nos exploitations agricoles
06:40inquiètent à l'heure où nous devons refonder notre modèle agricole.
06:44Et en la matière, nous ne pouvons, ce n'a pas été fait jusqu'à présent,
06:47indéfiniment repousser la réforme du foncier.
06:50Le foncier, d'ailleurs, m'amène à évoquer le deuxième sujet que je voulais évoquer, le logement.
06:55Nous soutiendrons la politique du logement nécessaire pour l'effondrement de notre économie.
06:59À ce sujet, il devient impératif, ça a été signé aussi,
07:02de rouvrir le débat sur le zéro artificialisation des sols,
07:06qui grève la capacité des élus de construire plus de logements face à la demande.
07:14Le projet de loi logement qu'avait présenté Guillaume Kasbarian,
07:18que je salue ici, répondait à des aspirations de nos concitoyens locaux, des élus locaux.
07:23Il faut remettre le métier sur l'ouvrage.
07:25Enfin, les simplifications, et vous l'avez dit, sont une impérieuse nécessité.
07:30La suradministration, l'excès de normes et la multiplication des intervenants
07:35nuit à l'efficacité publique.
07:37Il est temps, et je crois que le Président partage mon avis,
07:40il est temps de redonner aux préfets plus d'autorité sur leurs administrations.
07:44Nous devons introduire de la souplesse et de la flexibilité pour nos concitoyens,
07:48pour nos élus locaux, souvent découragés,
07:51et leur redonner leur capacité d'initiative et d'innovation.
07:54C'est une voie pour écrire le nouveau contrat de responsabilité
07:58entre les collectivités locales et l'État.
08:00Enfin, il y a l'accroissement du pouvoir d'achat,
08:03sans revalorisation de la valeur travail.
08:05J'insiste sur la valeur travail,
08:07parce que nous avons œuvré pendant ces temps pour lutter contre sa désacralisation.
08:11C'est par le travail, mieux rémunéré, source d'émancipation,
08:15que nous pourrons améliorer le pouvoir d'achat.
08:17Monsieur le Premier ministre,
08:19seule l'union des volontés républicaines contribuera à faire avancer notre pays.
08:23Cela relève de l'éthique politique.
08:25Qu'en se cacher derrière les postures relève de l'imposture.
08:29Le Sénat rompu à la construction des compromis
08:32est plus que jamais à jouer un rôle éminent.
08:35Quand l'Assemblée nationale, nous l'avons vu hier,
08:37ressemble davantage à une arène,
08:39où le combat remplace le débat.
08:41Le groupe RDPI sera toujours dans le camp de l'action déterminée,
08:46avec vigilance,
08:47et agira, comme il l'a fait toujours par le passé, dans le dépassement.
08:50Je vous remercie.
08:51Merci Monsieur le Président.