Retour sur le discours de politique générale : Michel Barnier a-t-il réussi son grand oral ?

  • il y a 2 semaines

Tous les jours de la semaine, invités et chroniqueurs sont autour du micro de Pierre de Vilno pour débattre des actualités du jour. eçoit Antoine Basbous, associé chez Forward Global et directeur de l’Observatoire des Pays Arabes, Catherine Nay, éditorialiste et grande voix d’Europe 1 et Olivier Dartigolles, chroniqueur politique et reviennent sur le discours de politique générale de Michel Barnier.


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Transcription
00:00Europe Un Soir. 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Alors c'est peut-être parce que cette procédure de destitution n'a pas fonctionné à son encontre,
00:09enfin bon il le savait, ça n'avait aucune chance d'aboutir,
00:12qu'Emmanuel Macron s'est exprimé, il était tout à l'heure à Berlin avec Olaf Scholz,
00:17dans une industrie d'intelligence artificielle,
00:21et parmi les différentes choses qu'il a dites, il a dit ça.
00:25Je pense que mettre en place une taxation exceptionnelle
00:29serait quelque chose que les grandes entreprises comprendraient,
00:32si c'est pour un an.
00:35Voilà, une taxation exceptionnelle, ok,
00:38on touche au totem macronien de ne surtout pas hausser les impôts,
00:42mais là pour le coup, il est d'accord.
00:44Alors il y a deux choses, il y a le fond, c'est le fait qu'il soit d'accord,
00:47et puis la forme, c'est le fait qu'il prenne la parole,
00:50alors qu'il est normalement à l'étranger, qu'il parle politique intérieure.
00:53C'est trop sensible, je vois qu'il ne faudrait pas faire ça en effet,
00:58selon la règle qui est qu'on ne parle pas des questions intérieures à l'étranger.
01:02Il y avait deux totems, en effet la fiscalité,
01:07et l'autre totem était la réforme des retraites.
01:10Sur ces deux totems, Michel Barnier s'est avancé sur la question fiscale
01:16en évoquant une mise à contribution des plus hauts revenus
01:20et des grandes entreprises et très grandes entreprises de mémoire
01:26sur la réforme des retraites.
01:29Il réouvre auprès des partenaires sociaux, mais sans toucher au cadre budgétaire,
01:34c'est-à-dire à coût constant.
01:37Il faudra voir comment cela se passe dans les détails,
01:41mais en tout cas, pour ce qui le concerne,
01:44Michel Barnier a pris un peu d'espace vis-à-vis de ces deux totems.
01:50Oui, et puis il gèle l'augmentation des retraites.
01:53Ce ne sera pas en janvier, mais ce sera en juillet,
01:56ce qui fera économiser 3 milliards de moins de dépenses.
02:02Parce que dans son discours, qui a été long,
02:06il a annoncé au départ, je suis obligé de faire beaucoup avec peu.
02:12Donc on va essayer, tout le monde va être touché,
02:15il y aura des petites choses, et donc il a fait un discours long,
02:18parce qu'il a montré que sur certaines choses,
02:21on pouvait améliorer les choses en matière de santé.
02:24Il faudrait le revoir plus main à la main,
02:28mais si on touche à tout, alors on dit qu'il n'a pas de grand projet,
02:32mais si peu à peu on touche à tout ce qu'il a énoncé,
02:36cela fera probablement des économies.
02:38En tous les cas, s'il arrive à réduire le nombre des fonctionnaires
02:43dans les collectivités locales,
02:45avoir enlevé tout un tas d'associations qui font doublon,
02:49s'il fait ce qu'il a énoncé de manière vague,
02:53parce qu'il attend d'avoir plus d'informations,
02:55sans doute pour des précisions, parce qu'il n'est là que depuis 26 jours,
02:59c'est vrai que cela va changer.
03:01Et il le fait sur un ton qui est à lui,
03:05c'est-à-dire qu'il est calme, posé, raisonnable,
03:09et puis fort de quelque chose que les autres n'ont pas,
03:13parce qu'il était ministre sous Mitterrand, ministre sous Chirac,
03:17c'est-à-dire que c'est 40 ans derrière lui de vie politique,
03:21et on voit cet homme, on dit qu'il a parlé longuement,
03:25qu'il n'a rien dit, ce n'est pas vrai du tout,
03:27mais surtout on a vu aussi que c'était un homme libre,
03:30et que lorsqu'il faut répondre aux gens qui l'agressent ou qui le titillent un peu,
03:35il a une répartie, il est très drôle, c'est très british,
03:39mais là, c'est quand même le tonton flingueur.
03:41Écoutez-le, c'était justement en réponse à Mathilde Panot.
03:45On écoute Michel Barnier.
03:46Madame la présidente Mathilde Panot, j'ai quand même du mal,
03:50ça fait peut-être trop longtemps que je ne suis pas revenu dans cette assemblée,
03:55depuis l'époque où j'étais 15 ans député,
03:59mais j'ai du mal à comprendre votre ton et votre agressivité.
04:03J'ai du mal, j'arrive pas à comprendre la manière systématique
04:16dont vous attaquez personnellement le chef de l'État.
04:19Et moi je vais vous dire une chose madame la présidente,
04:24plus vous serez agressif, plus je serai respectueux.
04:29Voilà.
04:32Olivier Darti.
04:33Je dois avouer, alors que j'ai la passion de la politique,
04:37que j'ai découvert Michel Barnier, alors que je le connais depuis pas mal d'années.
04:42Ça ce sonore-là, je vais vous dire, on va le repasser dans 5 ans, dans 10 ans, dans 40 ans.
04:46J'ai souvenir de sa colère froide quand il est dégagé des affaires étrangères,
04:51après le traité constitutionnel européen de mémoire,
04:54mais il ne m'avait pas marqué.
04:55Est-ce que la droite française n'est pas passée à côté de Michel Barnier,
05:00au cours des dernières années ?
05:02Est-ce que c'est pas lui qui est passé à côté de la politique ?
05:04C'est une vraie question, parce que ce qu'il a donné à voir dans ses réponses au président de groupe,
05:09à l'exception de Marine Le Pen,
05:11le révèle dans une dimension que, je l'avoue, je n'avais pas perçue jusqu'ici.
05:18Après, attention, je suis d'accord avec vous Catherine,
05:20que quand on repasse le discours de politique générale, stylo à la main,
05:24il y a beaucoup de choses.
05:25Mais, on a eu quand même le sentiment de quelque chose qui n'était pas suffisamment,
05:31si ce n'est, vissé.
05:36Oui, mais il est là, il l'a dit aussi, je suis là depuis 26 jours.
05:40Il a fallu qu'il compose son gouvernement.
05:43D'ailleurs, on voit qu'il y a certaines failles dans son gouvernement.
05:47Je ne suis pas certaine que le jeune ministre Armand ait beaucoup de sens politique.
05:54Qui paraît-il a appelé Michel Barnier et Michel Bergeri ce matin.
05:57Oui, on peut être normalien, avoir fait l'ENA et n'avoir pas de sens politique.
06:02C'est quand même quelqu'un d'assez immature.
06:05Il a quand même un gouvernement où il n'y a pas de grande vedette.
06:09Faible.
06:10Faible, très faible.
06:11Et que dans le fond, il a au Parlement,
06:15ceux qui espèrent gagner en 2027, ils sont nombreux,
06:21et qui sont des sortes d'alligators qui sont autour de lui.
06:25Vous mettez Gabriel Attal dans les alligators ?
06:28Bien sûr, bien sûr, Gabriel Attal, Laurent Wauquiez,
06:32et d'autres qui sont à l'extérieur pour l'instant,
06:36mais qui rêvent tous de la même chose.
06:38Il faut qu'il montre qu'il ne sera pas dans l'invective,
06:45mais il peut, d'une phrase, lors des questions d'actualité,
06:49vous renvoyer dans les cordes, avec de l'humour,
06:52et un truc qui marquera beaucoup plus que s'il était virulent.
06:55Écoutez justement, je parlais de Gabriel Attal,
06:57écoutez ce qu'a dit Michel Barnier à Gabriel Attal,
07:00ça c'est encore une punchline à écouter.
07:03Je serai très attentif à vos propositions d'économie supplémentaire.
07:08Très attentif.
07:10Pour faire face à un déficit que j'ai trouvé en arrivant.
07:16Non, non, non, ce n'est pas la peine.
07:19Il faut que vous vous habituiez les uns les autres à ce que je dis, ce que je pense.
07:23Et je vous le dirai aussi à vous.
07:25C'est dément, c'est génial.
07:28Félicitations au réalisateur de la séance au Parlement,
07:33celui donc qui filme les travaux.
07:35Je pensais que vous parliez de Benoît Levenois,
07:37qui réalise cette merveilleuse émission.
07:39Mais le réalisateur à l'Assemblée nationale fait un zoom sur Gabriel Attal,
07:44pour voir l'ascenseur émotionnel entre les applaudissements,
07:48et on devine qu'il dit merci beaucoup,
07:50et après la douche froide glacée qu'il reçoit.
07:55Ça se joue en deux secondes.
07:57Déclaration à l'instant de la porte-parole du gouvernement chez nos confrères de BFM TV.
08:02La colocation avec les Républicains n'est pas évidente et elle n'est pas limpide.
08:07Voilà ce que dit Maude Brejon à l'instant chez nos confrères de BFM TV.
08:12La cohabitation à l'intérieur du gouvernement avec les Républicains n'est pas limpide.
08:17Elle n'est pas évidente, voilà ce que dit Maude Brejon.
08:20Oui, elle est mandatée pour dire ça, vous croyez ?
08:22Bah écoutez, je ne sais pas, en tout cas elle le dit.
08:24Elle le dit, moi j'ai trouvé que pour sa première prestation de porte-parole,
08:28elle parlait d'elle, elle a fait un dégagement.
08:30C'est la passation de pouvoir ?
08:32Non, non, c'est là.
08:34Le compte-rendu du conseil des ministres, je l'ai trouvé très bavarde.
08:39Peut-être un peu trop d'ailleurs.
08:41On a des propos rapportés d'Emmanuel Macron en Allemagne,
08:44qu'il se démerde entre eux.
08:46Bon, ça c'est pas vérifié.
08:48Oui, mais ça sûrement.
08:50Ça ne m'étonne pas.
08:53Oui, d'ailleurs il l'avait dit, au lendemain de la dissolution,
08:57il avait fait une déclaration, il était en déplacement à Horadour-sur-Glane
09:01et un chef d'entreprise lui a demandé quel est le but de cette déclaration.
09:05J'ai dit, je leur ai mis une barre dans les yeux, qu'ils se débrouillent maintenant.
09:08Ils ont voulu, alors que personne n'a demandé.
09:11Il n'y a que Bardella qui avait demandé des élections.
09:1419h55, merci à vous deux.
09:17Dans un instant, le journal, et juste après, l'ancien ministre de l'Intérieur.
09:21Brice Hortefeux pour analyser notamment les propositions de Bruno Roteio.
09:25A tout de suite sur Europe 1.
09:26Bonjour, c'est Dimitri Pavlenko.
09:297h-9h, Europe 1 Matin.
09:31Écouter Europe 1, c'est être libre. Libre de s'informer.
09:35Le problème de ce gouvernement, c'est que c'est un gouvernement qui reste minoritaire.
09:39Michel Barnier, face à une équation insoluble, ça passe ou ça casse.
09:42Nous allons davantage agir que parler.
09:45On assiste au retour de la politique à l'ancienne, à la revanche du vieux monde.
09:49Le problème des décisions difficiles, c'est que plus on les repousse, plus elles sont difficiles.
09:52D'accord ou non sur les causes, on peut débattre.
09:55Europe 1, la radio libre.
09:57Europe 1 Matin, Dimitri Pavlenko.
09:59A demain matin, 7h-9h sur Europe 1.

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