SANTÉ FUTURE - Palier les déserts médicaux avec H4D

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Dans “La pépite santé”, lumière sur une initiative qui illustre pleinement le potentiel du Big Data ! H4D, une start-up française, a mis au point une cabine de téléconsultation connectée pour pallier les déserts médicaux.

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Transcription
00:00Et on termine cette émission avec la pépite santé, Valérie Cossuta nous a rejoint sur le plateau de santé future.
00:10Bonjour Valérie.
00:11Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous.
00:13C'est moi qui vends.
00:14Vous êtes la directrice générale d'H4D, une start-up française pionnière qui, pour lutter contre les déserts médicaux,
00:20a mis au point une cabine de télémédecine.
00:22Est-ce que vous pouvez nous raconter brièvement la genèse d'H4D ?
00:26Oui, H4D est né d'un projet d'un médecin qui a créé une cabine de télémédecine pour pouvoir avoir les mêmes conditions qu'une consultation présentielle,
00:37mais à distance avec ses patients.
00:39Pendant une crise, pendant une pandémie, il ne pouvait pas voir tous ses patients sur le terrain.
00:43La meilleure façon, c'était d'être capable de les voir à distance, mais il lui fallait ses instruments pour faire vraiment un cycle clinique, l'examen clinique.
00:54La cabine de télémédecine est conçue tel un espace de cabine médicale, avec tous les instruments qu'utilise un médecin dans une cabine médicale,
01:03de façon à ce que le patient puisse être ausculté.
01:07Il s'auto-ausculte.
01:08Il s'auto-ausculte.
01:09Tout est piloté par le médecin qui sait utiliser et qui guide le patient, qui aussi déclenche les prises de mesures.
01:16Je vais peut-être expliquer vraiment brièvement comment ça se passe.
01:20C'est assez particulier.
01:23Le patient prend un rendez-vous, va dans une cabine de télémédecine.
01:26Il va trouver à sa droite tous les capteurs, tous les instruments, autoscopes, stéthoscopes, pour étudier tout.
01:33Et le médecin va apparaître dans un écran.
01:36Un véritable médecin va apparaître dans un écran, va accueillir le patient et démarrer le questionnaire,
01:42et ensuite utiliser l'instrument pour poser une télémédecine.
01:45Donc le médecin voit ce qui se passe dans la cabine ?
01:48Absolument.
01:49Il voit son patient.
01:51Il y a des caméras très spécifiques qui permettent de voir le patient tout entier.
01:54Et donc, pour des raisons, par exemple, de cardio, c'est important de voir les mollets.
02:00Donc on peut voir le patient tout entier.
02:02Et le déroulé est le même que lors d'une consultation classique ?
02:06C'est le même prix qu'une consultation classique ?
02:08Oui, absolument.
02:10C'est pris en charge de la même façon.
02:12Il en existe combien en France ?
02:13On en a à peu près 150 aujourd'hui, et puis on espère tripler.
02:18Et où est-ce qu'on peut les trouver ?
02:20On les trouve dans les collectivités, c'est-à-dire en mairie, PMI.
02:25Vous avez dans certains CCAS aussi, pour les habitants, les citoyens, les concitoyens.
02:33Ensuite, vous les avez en entreprise, en QVCT, pour la santé des salariés.
02:38Donc ça permet d'avoir, pour les DRH, des outils vraiment de caring salarié à disposition.
02:47C'est vrai qu'il y a un véritable effet sur l'absentéisme aussi,
02:50parce que les pathologies sont prises plus tôt.
02:52Et ensuite, on les a également à la fois dans les collectivités
02:56et dans les entreprises en santé au travail.
02:59Parce qu'il y a aussi une pénurie des médecins du travail, il faut le savoir.
03:03Et donc ça permet aux médecins du travail de s'organiser,
03:06notamment sur des structures qui s'en multicitent,
03:09avec une infirmière de santé au travail sur site
03:12et une cabine de télémédecine au lieu de se déplacer régulièrement.
03:16Et quel est le risque en termes de diagnostic ?
03:19Alors je dirais zéro.
03:21Non, ça n'existe pas malheureusement, ce qu'on disait tout à l'heure.
03:25Le risque en termes de diagnostic est relativement limité.
03:29Pourquoi ? Alors on a un accord, ce que je dis,
03:32qui est fondé sur des études scientifiques.
03:34On a une dizaine d'années de recherche chez H4D en télésignologie,
03:38c'est la pratique de la médecine à distance.
03:41Donc c'est important parce que pour accompagner les médecins qui vivent,
03:45ces instruments, ces outils, ce ne sont que des vecteurs.
03:49Ce que disait tout à l'heure Antoine, c'est vraiment la finalité qui compte.
03:53Donc en fait, nous la technologie, on apporte un vecteur
03:55entre le patient et le médecin.
03:57Et pour cela, on forme les médecins,
04:00on met à leur disposition évidemment toute une banque de tutos
04:03qui leur permettent, de protocoles scientifiques,
04:05qui leur permettent de guider le patient
04:07et de poser le diagnostic de façon efficace.
04:10Mais qui sont ces médecins justement ?
04:11Ce sont eux qui vous sollicitent parce qu'ils ont entendu parler d'H4D ?
04:14Comment ça marche ?
04:15Je ne dirais pas que ce sont les médecins qui sont les plus proactifs.
04:18Ce sont plutôt les entreprises et les collectivités
04:20qui veulent apporter des solutions aux déserts médicaux
04:23ou au manque de médecins locaux.
04:25C'est surtout ça.
04:26Ce sont les entreprises qui, elles, sollicitent des médecins
04:28pour se former à la solution.
04:30Et scientifiquement, il est prouvé pour revenir sur le diagnostic,
04:33c'est vraiment important parce que je crois que c'est à la fois
04:35une crainte des médecins et des patients.
04:37C'est qu'on travaille avec, qu'on a un accord avec un consortium,
04:42le CHU d'Angers, le centre universitaire et le centre de simulation.
04:46Et donc, tous nos protocoles sont validés scientifiquement.
04:49Bien sûr, ils ne sont pas encore tous, mais il y en a beaucoup.
04:51On a près de 140, mais c'est en cours.
04:54Et on se rend compte aujourd'hui que, par exemple,
04:56c'est très intéressant, ce qui est un sujet clé,
04:58c'est la palpation d'abdomen qui se fait sans instrument,
05:01mais qui est quand même un sujet.
05:02Et du coup, on voit qu'en présentiel, la palpation d'abdomen,
05:07on pose un diagnostic en présentiel, ça peut être à 50-50.
05:10C'est un peu qui est tout doux.
05:11Donc, il y a un risque de 50% ou, disons, une valorisation de 50%.
05:16Et en fait, quand on le fait à distance,
05:18on constate que le taux de diagnostic correct varie
05:23en fonction du médecin et de son expérience.
05:25Donc, c'est vrai que, ramené à cette formation,
05:27avec cette formation et avec un petit tuto de quelques minutes,
05:30finalement, on arrive à homogénéiser la validité du diagnostic,
05:37quel que soit le médecin et son historique.
05:39Un jeune, un senior, etc.
05:41Donc, la technologie et l'accompagnement sont intéressants de ce point de vue.
05:45Et que deviennent les données médicales ensuite ?
05:47Alors, ça, c'est un grand sujet.
05:48En fait, comme on a des données calibrées,
05:50puisqu'on est toujours dans le même environnement,
05:52on a un environnement fixe, c'est intéressant.
05:54Les données, aujourd'hui, justement, on est en train de les exploiter.
05:57Ça permet, par exemple, d'annoncer une pandémie.
06:00Ça permet d'annoncer une anomalie de santé sur un territoire,
06:03dans une entreprise.
06:04Un exemple concret, on a eu, dans une entreprise que je ne peux pas citer,
06:08une montée de la tension intempestive pendant les fêtes de Noël.
06:13Voilà.
06:14Donc, bien sûr, on a regardé ce qui se passait.
06:16En réalité, après investigation,
06:19c'est qu'ils avaient mis les huîtres à volonté au restaurant d'entreprise.
06:24Voilà.
06:25Donc, tout le monde en a profité, visiblement,
06:27puisqu'on a eu des hautes tensions anormales.
06:29Et donc, c'est typiquement, à petite échelle, une anomalie
06:33qui peut être également à grande échelle.
06:35On aurait eu un territoire couvert par les cabines de télémédecine.
06:39Je pense que pendant la pandémie,
06:40on aurait pu identifier beaucoup plus facilement les questions.
06:44Un, déjà, cerner le diagnostic vital.
06:48Et deux, identifier les endroits les plus touchés.
06:52Arnaud, t'as une question ?
06:53Non, moi, je trouve ça génial comme cabine.
06:56J'ai été, à titre personnel, vraiment,
06:58pour voir ce que c'était, rue Poussin, dans le 16e,
07:00donc pas du tout un désert médical, dans une pharmacie.
07:02Donc, je ne sais pas si c'est chez vous,
07:03mais en fait, c'était un peu pour être critique.
07:06Et je me suis dit qu'on devrait apprendre ça aux étudiants en médecine.
07:09Oui.
07:10Parce que ce n'est pas ça qu'on leur explique.
07:11On leur explique, justement, palpation, auscultation, machin.
07:13Et en fait, il y a aussi la téléconsultation.
07:15Et je trouve qu'effectivement,
07:16quand on a le choix entre rien et un super diagnostic à distance,
07:19il n'y a pas photo.
07:20Voilà.
07:21Avec instrument, de toute façon, c'est une expérience intéressante.
07:23Deux, pour le patient, ça le rend aussi acteur de sa santé.
07:26Parce qu'on voit, par exemple, grâce à l'optoscope,
07:28on voit le tympan, on voit la gorge.
07:30Donc, une gorge irritée.
07:31Moi, ça m'est arrivé, gorge irritée.
07:33Bon, c'est sûr qu'on ne va pas prendre une cigarette derrière
07:35parce qu'on voit que ce n'est pas beau du tout.
07:37Vraiment, on est convaincu en sortant.
07:39Parce qu'on voit également, on partage avec le médecin,
07:42certaines informations.
07:44Donc, en fait, c'est une vraie évolution aussi pour encourager le patient
07:48à aller s'occuper de sa santé et en prendre soin et partager,
07:53pas tout laisser dans les mains du pauvre médecin
07:55qu'il doit toujours traiter après coup.
07:57Alexandre, vous vous faites de la tête.
07:58Qu'est-ce que ça vous inspire ?
07:59Des questions, j'en ai plein.
08:01Mais si je devais en choisir deux, sur les 150 cabines,
08:04combien sont installées dans des déserts médicaux ?
08:06J'ai à peu près 50-50 en pure collectivité.
08:11Mais en réalité, il y a, parmi les entreprises,
08:14j'en ai bien 25% qui sont aussi en désert médical.
08:18Alors, ce qu'on sous-estime beaucoup,
08:20c'est que l'Île-de-France est, devinez, le premier désert médical.
08:24Oui, rapport densité-population est disponible.
08:27La deuxième question, c'est que vous parliez de palpation.
08:31Et vous disiez qu'il y avait une plus grande variabilité
08:35quand on le faisait à distance.
08:36Mais est-ce que ça veut dire qu'il y a un bras robotique
08:38avec retour d'effort ? Comment ça se passe ?
08:40J'adorerais. Non, ce n'est pas le cas.
08:42Ce n'est pas le cas aujourd'hui.
08:43Mais en fait, avec simplement la façon de guider le médecin,
08:46c'est-à-dire qu'il faut revisiter les manuels
08:48pour simplement bien pratiquer.
08:50Par exemple, si vous voulez trouver la glotte,
08:52on dit, vous posez votre bras, vous mettez vos deux doigts là.
08:55Effectivement, on tombe dessus automatiquement,
08:57même quand elle n'est pas visible.
08:58Donc, en fait, ce sont des gestes très précis
09:00que les médecins apprennent.
09:01Donc, on leur apprend à guider le patient
09:04pour que le patient ait ses gestes extrêmement précis.
09:09Antoine, le Paris Santé Campus héberge H4D.
09:13Qu'est-ce qui vous a séduit ?
09:15Ce qui a été décrit, qui est une innovation très intéressante
09:18et une façon de résoudre, encore une fois, des problématiques
09:21qui sont très évidentes pour nos concitoyens.
09:24La réalité, en fait, on parlait des aires médicales,
09:26c'est qu'en fait, la densité de l'offre de soins
09:28est relativement basse sur l'ensemble du territoire.
09:31Il y a très peu, aujourd'hui, de parties du territoire
09:34qui sont correctement dotées
09:36et qu'on voit très bien que la technologie,
09:39l'approche numérique avec la possibilité
09:41de miniaturiser des capteurs,
09:43de sortir des environnements de soins
09:45peut permettre ce genre d'innovation.
09:48Ça ne répond pas à tout.
09:49Et donc, il faut arriver à trouver la bonne valeur
09:52pour les bons patients et pour le bon acte
09:55ou la bonne interrogation.
09:57Mais c'est le travail qui doit être fait
09:59à partir du moment où on a fait ça.
10:01Et c'est la même logique pour ce qu'on a vu également,
10:03vous en parliez pendant le Covid.
10:05Eh bien, on est en capacité ensuite,
10:07pour certains gestes ou certaines spécificités,
10:10de mettre en place et de valider l'utilisation de ces outils.
10:13C'est déjà la fin de cette émission.
10:16Merci Antoine Tenière, directeure générale
10:18de Paris Santé Campus, Nesrine Benyaya,
10:21fondatrice de Docteur Data et Docteur en droit.
10:24Anne-Laure Martin, directrice des Data
10:26et des partenariats chez Unicancer.
10:28Alexandre Templier, cofondateur et président de Quinten.
10:32Merci beaucoup Valérie, directrice générale H4D.
10:36Ah, présidente et directrice générale ?
10:39Que présidente, très bien.
10:41Autant pour moi et merci à toi Hervé.
10:43Hervé Bonneau, président de Nexencom.
10:45Et à moi, je vous retrouve le mois prochain
10:47pour une nouvelle édition de Santé Futur.

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