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Mardi 8 octobre 2024, SMART BOURSE reçoit Thibault Prébay (Directeur général adjoint, Arbevel) , Alain du Brusle (Directeur de la gestion, Claresco) et François Chaulet (Président, Montségur Finance)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marcher.
00:14Alain Dubrul est à nos côtés, le directeur de la gestion de Clarisco, bonsoir Alain.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Thibaut Prébet nous accompagne également, directeur général adjoint d'Arbevel, bonsoir
00:21Thibaut.
00:22Bonsoir.
00:23Et François Chollet à nos côtés, président de Montségur Finance, bonsoir François.
00:26Bonsoir.
00:27Merci d'être là, ravi de vous retrouver tous les trois.
00:28Un mot de la Chine quand même, bon retour de Golden Week, le marché de Hong Kong était
00:33quand même resté ouvert la plupart du temps la semaine dernière mais c'est vrai qu'on
00:35a vu la reprise des bourses continentales chinoises ce matin.
00:38Donc avec l'accumulation d'annonces depuis deux semaines maintenant, que ce soit de la
00:43part des autorités monétaires, budgétaires, des planificateurs étatiques, est-ce qu'on
00:48peut parler au moins pour un temps, au moins tactiquement de la Chine un peu différemment
00:54aujourd'hui François ?
00:55Alors ça fait quelques temps qu'on en parle un peu différemment, en tout cas nous faisons
00:58partie des petits jokers de l'année qu'on avait ouverts en courant février-mars lorsque
01:04les annonces se sont précisées sur la volonté politique de mettre un terme à l'amorosité
01:09ambiante en Chine et on l'a fait, une fois n'est pas coutume, avec des ETF.
01:14Et pourquoi je dis cela ? C'est simplement pour revenir sur le fait qu'on parle beaucoup
01:18et on critique beaucoup dans la gestion active des ETF mais il y a quelques capacités qu'ont
01:21les ETF que nous n'avons pas, c'est d'aller sélectionner des valeurs surpondérées dans
01:25certains indices et pour la Chine ça a été particulièrement efficace puisqu'on a vu
01:31des dossiers comme Alibaba ou Tencent qui représentent à eux deux quasiment un tiers
01:35de l'indice en question faire des parcours absolument exceptionnels et permettre un très
01:41fort rebond.
01:42Alors effectivement aujourd'hui c'est une séance de consolidation très forte, ça
01:46se fait à la mesure de ce qu'on a connu durant maintenant trois semaines qui est un rebond
01:54absolument phénoménal.
01:55Clairement là on a le sentiment en tout cas qu'un point bas a été marqué courant 2024
02:02dans les valorisations relatives de ce marché par rapport aux autres marchés développés
02:07et surtout quand on regarde par rapport aux autres valeurs américaines qui sont quand
02:11même aujourd'hui sur des niveaux qui sont quand même élevés et que le marché n'est
02:16plus venu tester ces niveaux de support donc on a plutôt l'idée d'une poursuite de
02:22cette reprise avec évidemment du temps pour que ça se construise mais pas forcément
02:27de retour en arrière par rapport à ce qu'on a connu depuis plusieurs années.
02:30C'était quand même une machine à remonter le temps formidable qui nous permettait d'acheter
02:34des indices à des niveaux de 2008 voire d'avant c'est ça ?
02:39C'est cela.
02:40Donc on a remonté le temps et on a pu reprendre quelques positions là-dessus.
02:45C'est un pari qu'on n'a pas l'habitude de faire.
02:47Vous qui avez été avant-gardiste sur cette question, vous dites aujourd'hui on est satisfait
02:53il y a quand même quelque chose qui est délivré de la part du système de planification chinois
02:59et ça peut continuer ?
03:00Oui parce que c'est une zone qui a été totalement délaissée par les investisseurs
03:04internationaux sans doute à juste titre pendant de nombreuses années et simplement à un
03:09moment donné on s'aperçoit quand même que c'est une économie qui compte c'est un point
03:12important des indices mondiaux et clairement il y avait des acteurs là-dedans qui méritaient
03:18d'être valorisés correctement ce qui n'était pas du tout le cas dans ce qu'on a pu connaître
03:22en fin de période.
03:23Je vous ai coupé mais vous disiez que ce n'était pas votre champ d'analyse ou d'investissement
03:26naturel chez Montségur mais qu'est-ce qu'il faut comprendre ? Le fait que vous y soyez
03:31allé ?
03:32Dans les fonds de fonds, dans les allocations, dans les mandats bien sûr mais ce n'est pas
03:35l'endroit où on va faire du stock picking et c'est la raison pour laquelle soit on prend
03:38des fonds plutôt globaux émergents pour laisser l'allocation se faire par des spécialistes
03:43et là en l'occurrence on a fait un vrai pari directionnel sur la Chine pure qui a été
03:47plutôt gagnante depuis le début de l'année.
03:50Bon Thibault, l'histoire chinoise est-ce qu'elle est un peu différente aujourd'hui ? Est-ce
03:53qu'on a un signal de marché ? Est-ce qu'on a éventuellement un signal macro également
03:58pour la suite ?
03:59Oui c'est vraiment une question difficile parce qu'on a deux forces qui s'opposent
04:02d'un côté et qui nous poussent nous plutôt à être relativement dans la stabilité
04:05et d'un côté c'est évidemment une part de l'économie mondiale qui est colossale
04:09et qui globalement dans les portefeuilles peut difficilement rien représenter.
04:13Et de l'autre côté honnêtement quand certains disent que c'est ininvestissable quand on
04:17regarde les swings, quand on regarde les débuts d'année qui commencent encore par un moins
04:19de 10 puis qui reprend 25 puis qui devient le pire performer de l'année puis qui rebondit
04:24jusqu'à devenir quasiment le meilleur performer, l'idée qu'on est un peu loin de l'analyse
04:27fondamentale est peut-être dans quelque chose qui a parfois un peu plus des profils de casinos
04:31et donc il faut quand même avoir une certaine prudence si on veut limiter les impacts en
04:35termes de volatilité est aussi une réalité.
04:36Après évidemment on est capable d'acheter un des niveaux où ça a beaucoup baissé
04:40avant le rebond, c'est toujours bienvenu mais voilà il y a à la fois ce côté qui
04:43est très très rarement vu d'être un côté incontournable et de l'autre difficilement
04:47investissable et c'est vrai que conjuguer les deux pour un gérant c'est aujourd'hui
04:50un défi qui n'est pas facile.
04:51Ça reste au mieux tactique ?
04:53Au contraire, moi je dirais que c'est tout sauf tactique, c'est-à-dire que mettre des
04:56très gros poids dessus à certains moments comme on pourrait le faire tactiquement c'est
04:59difficile parce qu'avec les quantités de swings en fait on n'a pas le droit à l'erreur
05:02et en même temps être complètement absent ce qui serait l'autre côté tactique et
05:05difficile sur une zone qui est quand même une économie mondiale qui est plus proche
05:08de celle des Etats-Unis que celle de la France qui pourtant dans les portefeuilles a souvent
05:11un poids plus important.
05:12Donc pour résumer je dirais que notre vision à nous est plutôt justement de ne pas trop
05:16faire de tactique sur des choses qui swingent très important sur des annonces gouvernementales
05:21et d'en garder une part congrue mais réelle.
05:24Après j'entends qu'on peut faire différemment mais je trouve justement que le tactique reste
05:28toujours quelque chose qui est difficile sur des choses qui ont des volatilités très
05:31fortes et où en fait quelque part le droit à l'erreur existe difficilement.
05:35Qu'est-ce que ça implique pour vous quand même ce qui se passe en Chine ? Alors il
05:38y a ce que ça implique pour le marché chinois, pour l'histoire économique chinoise mais
05:41aussi pour d'autres zones, d'autres marchés, on pense bien sûr à l'Europe, est-ce qu'il
05:47y a des effets au moins conjoncturels à attendre d'un plan de relance ou plan de soutien chinois
05:54vis-à-vis d'une zone économique comme l'Europe aujourd'hui par exemple ?
05:57Ce qui est intéressant c'est qu'il n'est pas d'ailleurs certain que le principal de
06:00la relance chinoise sera la baisse des taux américaines, c'est-à-dire qu'aujourd'hui
06:04l'économie manufacturière n'est pas faite pour évoluer dans un environnement de taux
06:07élevés.
06:08Je vous rappelle ce mécanisme pour les auditeurs qui est très basique mais qu'il faut comprendre
06:10c'est que si vos taux sont à zéro et que votre voiture ou votre lave-vaisselle fait
06:13un peu la tête, vous en rachetez un autre.
06:15Si vos taux sont à 10, vous dites je vais attendre qu'ils tombent en panne parce que
06:17je suis rémunéré pour acheter.
06:18Donc en fait dans l'économie manufacturière les taux élevés font très mal à ces secteurs
06:23d'automobiles ou autres qui sont des fleurons chinois.
06:25Des taux qui baissent c'est quand même plus facile, donc ça c'est un premier point.
06:28Le deuxième point c'est que l'économie chinoise a des problèmes dont certains sont
06:31réglables de manière conjoncturelle et d'autres pas.
06:33On a un âge moyen de la population qui est en train de rattraper celui de la France,
06:36qui pour un pays qu'on disait émergent est quand même assez étonnant.
06:39On a des problèmes de baisse de la population qui donne une capacité à stabiliser un marché
06:44immobilier qui est très difficile.
06:45Et donc en fait c'est vrai qu'on a le sentiment que ce retour un peu par des plans de relance
06:50est à la fois important mais à la fois il y a certains types de problèmes qui ne peuvent
06:53pas se régler comme ça.
06:54Donc au final le sentiment qu'entre la relance et une situation de taux qui sera plus favorable
06:59c'est quand même mieux positionné, c'est évident, que d'autres classes d'actifs
07:03qui ont été arbitrés comme l'Inde, qui ont énormément monté, sont aussi peut-être
07:06maintenant une alternative un peu moins séduisante, mais il ne faut pas oublier quand même dans
07:11un investissement, et c'est pour ça que les poids pour nous doivent rester relativement
07:15limités, que les problèmes fondamentaux de l'économie chinoise ne se guériront pas
07:18par un plan de relance.
07:19Alain, alors que rajouter ?
07:21J'ai trois choses.
07:22Le premier c'est que le rebond des actions chinoises est à la mesure d'une part des
07:28mesures de relance qui ont été annoncées, c'est-à-dire pour une fois là ils mettent
07:31vraiment le paquet, alors que ça faisait un an et demi que c'était plutôt des petites
07:35mesurettes à reculons.
07:36Le marché veut déjà plus de détails, c'est-à-dire le marché a accepté l'idée que ce n'était
07:41pas un plan de relance comme les précédents, mais déjà on voit aujourd'hui visiblement
07:46la commission nationale de réforme et de développement n'a pas donné suffisamment
07:50de détails au marché après les attentes qui ont été créées.
07:53Il y a quand même des mesures sur notamment les baisses du taux, les emprunts beaucoup
07:59plus faciles, les subventions, il y a un vrai package.
08:01Pour les marchés actions aussi.
08:03Le marché actions réagit parce qu'on était tombé à des niveaux de valorisation extrêmement
08:07faibles et on voit aussi le poids des flux, je pense qu'il y a beaucoup d'investisseurs
08:10qui étaient ultra sous-pondérés sur les actions chinoises, donc là on a quand même
08:14repris.
08:15Aujourd'hui on perd à peu près entre 5 et 10% selon, mais rappelons qu'en deux semaines
08:18on vient de prendre 40%, on est passé effectivement du pire secteur, de la pire géographie à
08:24quasiment la meilleure.
08:25Donc les 10% d'aujourd'hui si on s'arrête là, ça reste quand même un très bon rallye.
08:28Ça c'est le premier commentaire, donc le rebond me paraît tout à fait explicable et
08:32justifié.
08:33Le deuxième c'est, est-ce que pour des clients privés on peut investir en Chine ? Alors
08:38nous on l'a fait dans un fonds particulier où on avait une vraie conviction et ça nous
08:43a bien aidé, mais fondamentalement je pense qu'en Chine on ne sait pas ce qu'on achète.
08:46Le droit de propriété c'est un peu comme en Argentine, presque comme en Argentine,
08:49c'est-à-dire qu'on peut être dézingué du jour au lendemain, vous êtes propriétaire,
08:53vous ne l'êtes plus.
08:54Dans une vision long terme… On a vu sur les défauts obligataires comment
08:57les étrangers pouvaient ne pas être traités de la même manière que des locaux.
09:01Voilà, et puis même pour les actions en fait on n'est pas sûr, le droit de propriété
09:03en Chine est une fiction à mon avis.
09:06Donc pour un investisseur de long terme, je ne peux pas faire acheter à un client privé
09:09beaucoup de Chine, c'est clair.
09:11Et la troisième question c'est quel est l'impact de tout ça sur le reste du monde,
09:14puisqu'on a vu les valeurs de luxe qui ont pris 10-15% quand même, en se disant ça
09:18va être mieux, etc.
09:19Alors c'est certain que si la Chine va mieux, ça va aider les secteurs énergie, matières
09:24premières et l'Europe peut-être plus que les États-Unis finalement, puisque les deux
09:28zones se séparent.
09:29Pour autant, comme vous l'avez dit, la Chine a des vraies difficultés et donc je crains
09:34que ces mesures sont à la hauteur des difficultés.
09:38Oui, je comprends.
09:39Déjà dans un premier temps, je pense qu'il va falloir au moins 6 mois pour que ça se
09:42voit vraiment dans la conjoncture, donc il ne faut pas s'attendre à ce que les nouvelles
09:47des valeurs de luxe, mais pas que, sur d'ici décembre, janvier, ça va rester toujours
09:51aussi mauvais.
09:52Donc il ne faut pas trop s'attendre à un bottom-up exceptionnel et si ça repart, ça
09:55sera plutôt dans le courant de l'année 2025.
09:58C'est évidemment un élément de soutien, on ne peut pas le nier, mais je serais quand
10:01même prudent sur l'effet booster au niveau de l'économie mondiale.
10:06La dimension commerciale, pour un secteur comme le secteur du luxe, ça prend un chemin
10:14différent entre l'Union Européenne et la Chine.
10:16On est habitué au conflit, l'escalade commerciale, Chine-États-Unis, le titre fortate, les réponses,
10:22les unes après les autres, etc.
10:23Est-ce que c'est ce qui arrive désormais entre l'Europe et la Chine ? Puisque l'annonce
10:30du jour, c'est de dire que finalement, alors je n'ai pas vu si c'était des tarifs précisément,
10:33on va demander de l'administratif pour enregistrer aux douanes des spiritueux français qui rentreraient
10:38en Chine.
10:39Donc ça entrave quand même visiblement.
10:41L'approche de l'Europe par rapport aux États-Unis, je pense, est un peu différente.
10:43Les États-Unis sont en affrontement franc et massif, notamment sur la technologie, ne
10:47veulent pas que la Chine les rattrape, c'est clair, donc ils feront tout ce qu'il faut,
10:50et ça, que ce soit les démocrates ou les républicains, pour s'opposer à la Chine.
10:55L'Europe est plus opportuniste, je pense, parce qu'on a plus de liens avec eux.
10:58Le problème actuel, c'est que la relance chinoise qui a été décidée il y a un an
11:02était une relance de la production et de l'exportation massive d'excédents qu'on
11:07voit dans les voitures, les batteries, etc.
11:09Et on comprend légitimement que même l'Europe trouve que ces produits sont probablement
11:13vendus à prix cassé et veut réagir.
11:15Et eux, du coup, se préparent à une mesure de rétention, mais classique.
11:21Pour vous, ça reste plus limité que celle avec les États-Unis.
11:25En revanche, pour revenir sur la relance chinoise, je pense que celle qui a été faite l'année
11:30dernière était une relance qui détruisait de la valeur parce qu'ils ont finalement
11:34boosté la production exportatrice, quitte à écoeurer tous les pays qui commencent
11:40à criser, et on les comprend, alors que la consommation est à taux.
11:44Donc là, le vrai enjeu de cette relance, c'est est-ce que la consommation intérieure
11:47va repartir ? Et là, ça pourrait aussi aider nos entreprises.
11:50François ?
11:51Sur le luxe, ça m'intéresse aussi.
11:53Est-ce que c'est un vent contraire structurel qui se met en place entre une consommation
11:59chinoise, dont on verra si elle arrive à redécoller un peu ou pas, et puis peut-être
12:03une tension plus forte, structurelle, entre la Chine et les États-Unis sur le plan commercial ?
12:08Je partage l'idée.
12:09L'Europe a une position assez au milieu du guet dans les relations qu'elle peut avoir
12:13sur sa balance commerciale extérieure vis-à-vis de la Chine, et donc les mesures ne sont pas
12:17forcément à la hauteur de ce dont on pourrait avoir besoin pour défendre vraiment nos intérêts.
12:22En revanche, pour revenir au point de vue simplement boursier d'investisseurs, on n'aurait
12:27pas pu évoquer la Chine plus de 30 secondes sur un plateau de télévision comme sujet
12:32d'investissement il y a un an.
12:33Aujourd'hui, on est capable de faire 10 minutes dessus, et je crois qu'on n'est pas les seuls.
12:37Ça veut dire qu'il y a un changement de paradigme dans la façon dont on réappréhende
12:41cette zone-là comme étant investissable pour les investisseurs internationaux.
12:44Est-ce que c'est bon pour le luxe chez nous ? Parce que nous, c'est un secteur important
12:47pour un indice comme le CAC notamment, et il n'y a pas que la Chine, mais c'est quand même…
12:52C'est assez difficile de voir clairement quel sera l'impact de cette volonté politique
12:57en Chine de venir mettre un terme à tous les signes ostentatoires du luxe dans la population.
13:02On a déjà connu ça.
13:03On a connu ça, mais est-ce qu'ils vont y arriver cette fois-ci ? J'avoue que c'est
13:06difficile parce que c'est plutôt un phénomène de société qu'un phénomène, je dirais,
13:12conjoncturel lié à un ralentissement économique parce qu'en vérité, les clients du luxe
13:18sont toujours présents.
13:19Pour l'instant, on a eu à chaque fois, je dirais, une façon détournée de parvenir
13:26à occuper ce marché.
13:28J'espère simplement que ça va continuer.
13:30Après, quand on revient sur la valorisation du secteur du luxe, il y avait peut-être
13:33besoin de respirer un petit peu parce qu'elle ne produisait plus forcément les mêmes performances
13:37opérationnelles depuis le début de l'année.
13:41On arrive à des niveaux maintenant qui peuvent en tout cas mériter d'être regardés, que
13:46ce soit sur ceux qui gagnent très très bien, je pense à Hermès qui n'ont pas d'impact
13:50particulier aujourd'hui dans leur publication, ou un LVMH qui a quand même, c'est l'ETF
13:55du luxe, on a à peu près tous les métiers du luxe.
13:57D'ailleurs, à propos de LVMH, ça baisse comme les autres Hermès et LVMH.
14:00Oui, alors que dans un cas, c'est ça effectivement le sujet de l'école.
14:04Et pour revenir sur Kering, c'est vrai que là, on arrive sur des niveaux de valorisation
14:07qui sont même inférieurs au marché.
14:09C'est pour dire que la défiance n'est pas forcément liée à la Chine, elle est liée
14:13simplement à la partie opérationnelle.
14:14Et comme c'est un gros vent porteur, ma question est de savoir si ça devient un vent moins porteur.
14:18C'est vrai que les refonts sont particuliers environ, parce que LVMH, on a fait un retrassement
14:21quand même significatif, pas loin de 900 euros en descente sur 650 à peu près aujourd'hui.
14:26Si vous regardez ce qui s'est passé sur Kering, c'est encore plus impressionnant.
14:30Est-ce qu'on arrive sur des points d'entrée ? Ce n'est pas forcément maintenant qu'on
14:34a les vents les plus favorables, c'est certain, mais du point de vue de l'investisseur un
14:38peu contrariant, à un horizon de 3-5 ans, c'est peut-être sur des voies comme ça
14:41la possibilité de rentrer et de constituer une position.
14:43Thibault, sur le luxe et la Chine, je voyais un broker qui classifiait ceux qui arrivaient
14:47à limiter la baisse de leur vente en Chine à moins de 10% sont des bons élèves aujourd'hui, par exemple.
14:53Oui c'est ça, mais là il y a quelque chose d'aussi politique aussi en Chine, c'est-à-dire
14:56qu'on a oublié un truc simple, c'est que toutes les croissances des pays mondiaux
14:59suivent une sorte de courbe asymptotique qui commence à 10% quand on est encore vraiment
15:03dans cette phase accélérée et qui finissent comme le Japon à zéro.
15:05Et la Chine parcourant assez rapidement cette courbe a un potentiel de croissance qui baisse
15:10chaque année, qui en plus étant monitorée à la main et évidemment à des niveaux
15:12qu'on ne connaît pas.
15:13Mais du coup, ce sentiment c'est que le gouvernement a 7 de croissance, tout le monde sortait
15:18des valises huitons, ça ne choquait pas, maintenant c'est un peu différent.
15:21Quand l'épouse de Xi Jinping apparaît en public, ce n'est plus de bijoux, donc on voit
15:25que l'image n'est plus à la fête parce que la situation chinoise ne permet plus des excès
15:31de signes ostentatoires et ça évidemment ça joue sur ces sociétés qui, il faut le
15:36rappeler dans le cas d'Hermès ou de l'LVMH, restent très rentables, d'autres drivers
15:39en particulier du Nord et si vous regardez, ce n'est pas compliqué, à LVMH avant 2016
15:44ça se payait toujours 20 de multiple ou moins, depuis 2016 ça se paye 20 ou plus.
15:49Là on est revenu à 20, l'idée que ça peut présenter un intérêt c'est vrai, l'idée
15:53aussi qu'à un moment on était à 20 de croissance, on en est à zéro donc c'est
15:56aussi assez logique qu'on ne soit plus forcément, et je rejoins ce que disait François dans
15:58le haut, oui mais effectivement c'est des sociétés qui sont à nouveau intéressantes
16:02mais il est vrai que sur l'image du luxe on n'est pas uniquement dans le sujet de
16:07la relance, on est dans le sujet qui est de l'image qui est donnée et je reboucle
16:09le reste avec ce que vous disiez aussi, c'est-à-dire que si le sentiment est qu'on communique
16:12mal ou qu'on est trop agressif en public, on peut juste disparaître, ce qui n'arrive
16:17moins aux Etats-Unis et donc du coup la capacité à suivre un peu la ligne du parti, d'être
16:21un peu moins ostentatoire est effectivement un sujet mais là-dedans il y a effectivement
16:26des opportunités et puis il faut bien le dire, le fait que le CAC sous-performe à
16:30cause du luxe ça ne fait pas de mal parce que quand le CAC bat tous les indices tout
16:32le temps, au bout d'un moment on achète du luxe et basta, il y a aussi quelque part
16:38une rotation qui est cohérente mais au final je pense qu'il ne faut pas limiter le sujet
16:42du luxe à la Chine et il ne faut pas limiter l'impact en Chine à la relance ou pas mais
16:47plutôt à des positions quasiment éthiques et politiques qui ne changeront pas forcément
16:52aussi rapidement que ça parce que la Chine avec sa situation démographique n'a que
16:56peu de chances de revenir à des chances très élevées et donc cette politique on ne sait
17:00pas combien de temps elle peut durer.
17:01Alain Barre, le premier c'est que la croissance se tasse bien sûr mais on est quand même
17:06sur des rythmes de croissance qui restent supérieurs à ceux que nous connaissons nous,
17:10a fortiori.
17:11C'est à se demander parce que là bon 5, un économiste standard vous dira 4 peut-être
17:17que sur place il vous dira en 2, nous on est à 1 quand même, d'autres pays font mieux.
17:22Globalement il y a quand même une classe moyenne qui continue d'émerger et quoi qu'on
17:26dise le luxe ce n'est pas que Hermès mais c'est aussi d'autres marques chinoises par
17:30exemple.
17:31Un jour il y avait un dirigeant de Vuitton au Japon qui avait dit qu'on est secrétaire
17:35dans leur troisième sac Vuitton mais en fait il y a aussi pas mal de gens qui ont une clientèle
17:41aspirationnelle si on peut dire et ça on le voit encore plus chez L'Oréal où quoi
17:45qu'il arrive on va passer de 200, 300 à 500 millions de consommateurs dans les 10
17:49prochaines années même si ça va un peu moins vite.
17:51Avec des marques chinoises aussi.
17:52Ce que je veux dire c'est que c'est aussi un changement par rapport à l'Eldorado que
17:59ça pouvait être il y a 10 ans pour des marques occidentales.
18:02Le luxe il faut se rappeler que dans les années 90 tout le monde regardait les ventes au Japon
18:06comme une sorte de belle weather.
18:08Il y a eu le Japon qui a d'ailleurs aidé récemment mais qui est beaucoup plus petit.
18:11Maintenant il y a la Chine mais bon il y a quand même les Etats-Unis, il y a toutes
18:14les Amériques, tous les autres pays émergents.
18:16Je pense que même cette industrie elle survivra à la normalisation de la Chine.
18:20Il n'y a pas de doute sur le fait que LVMH survive à la normalisation de la Chine.
18:23D'ailleurs c'est impressionnant parce que pendant pas mal de trimestres L'Oréal c'était
18:26surtout la Chine à plus 20, plus 30, plus 50, c'était dingue.
18:29Là ça commence à faire plutôt moins 10.
18:31Finalement ils ont réussi quand même à compenser avec d'assez belles performances
18:35aux Etats-Unis.
18:36Rappelons qu'il n'y a pas que la Chine non plus dans ce secteur.
18:39L'autre facteur qui permet peut-être un peu d'amortir les risques c'est le cycle de baisse
18:46de taux.
18:47Comment vous vous positionnez par rapport à ça quand on est dans une logique d'investissement,
18:51quand on est stock picker ? Qu'est-ce qu'il y a d'important ? Qu'est-ce qu'il y a de
18:54pas important dans ces histoires de baisse de taux ? Sachant que la Fed a voulu démarrer
18:59fort et puis que les dernières données des surprises économiques plus positives aux
19:02Etats-Unis remettent en cause un peu l'idée que la Fed continue d'aller très vite très
19:06fort.
19:07Alors la thématique des baisses de taux ça faisait partie des choses que nous avions
19:11dans nos paris.
19:12On parlait de la Chine effectivement mais on avait deux autres paris qui couraient en
19:152024 qui étaient les petits jokers des allocations.
19:18Un qui était quand même assez marqué c'était le retour des thématiques small limit en
19:24Europe.
19:25Et je dis bien en Europe parce que c'est vrai que la France n'est pas dans notre thématique
19:29sur cet aspect-là.
19:30Le fonds que nous avons, qui est un fonds géré de manière assez quantitative, investit
19:35sur la même valeur Europe et la France, c'est une partie je crois qu'on est à 15% de l'exposition
19:40donc c'est vraiment faible.
19:42Effectivement on a une performance à plus vite c'est à dire que c'est la première
19:45année que les small caps ne sous-performent pas depuis plusieurs exercices de notre point
19:50de vue.
19:51Donc ça c'est pas encore vraiment gagnant.
19:52Sur le plan européen ?
19:53Tout à fait sur le plan européen, c'est en France malheureusement le cas.
19:56Mais restons sur le plan européen alors oui oui, la France fait partie de l'Europe aussi.
20:00Ça fait partie des choses qui font que simplement la baisse des taux a donné un peu d'air
20:04à ces entreprises-là et le marché a commencé à prendre en compte le fait qu'elles étaient
20:09clairement sous-évaluées depuis plusieurs années.
20:11Et je pense que c'est une thématique qui va pouvoir se poursuivre, vous posez la question
20:16début 2025, je pense qu'on peut rester en tout cas fin de l'année début 2025 sur cette
20:19thématique-là.
20:20Et ça c'est très directement lié au facteur taux ?
20:23Oui, au facteur croissance évidemment mais au facteur taux assurément.
20:27Le deuxième qui était encore plus peut-être lié au facteur taux c'était le secteur de
20:31l'immobilier coté que nous avions en portefeuille qui avait fait un très beau rallye en fin
20:37d'année 2023.
20:38Oui oui, il y avait un débat.
20:39Il y avait une belle consolidation en premier trimestre 2024 qui a effacé une partie des
20:43gains mais on a vu depuis le mois de mai-juin repartir cet indice-là et les foncières
20:50coté européennes que ce soit sur l'immobilier résidentiel, que ce soit sur le commercial,
20:55que ce soit sur la logistique ou même la santé, que ce soit dans le lot mais globalement
21:03les bureaux.
21:04Les bureaux Prime ça a plutôt bien tenu et on a vu des rebonds assez marqués et donc
21:08là aussi on a une période d'estimation qui a été extrêmement favorable.
21:10Et là on est dans la logique d'un retour à la moyenne qui n'est pas encore complété
21:14de votre budget ?
21:15On n'est pas encore revenu à des niveaux de décote raisonnable à mon avis puisqu'on
21:19est encore dans les décotes, les fortes décotes.
21:21Il n'empêche c'est un secteur qui a réussi à se refinancer dans de très bonnes conditions.
21:26On a vu des émissions obligataires sur ce secteur qui ne laissent plus planer le moindre
21:30doute sur la solvabilité pour les investisseurs alors qu'il y a deux ans on se posait vraiment
21:35des questions sur les dettes de ces foncières-côtés et donc c'est plutôt rassurant.
21:40On a vu des transactions aussi qui se font généralement à des valorisations qui sont
21:44proches ou vraiment très proches ou légèrement supérieures à la valeur qui était au bilan
21:49et évaluée par les experts donc globalement c'est plutôt un message rassurant sur le
21:53fondamental et plutôt une façon de jouer la thématique de baisse des taux sur les
21:59trimestres qui vont arriver puisqu'on a encore cette thématique devant les yeux.
22:03Comment vous voyez le cycle de baisse de taux se dérouler ? On regarde notamment des
22:07derniers chiffres américains qui brouillent un peu le narratif de marché sur l'idée
22:11d'une FED qui serait ancline à aller rapidement au taux neutre par exemple Thibault est-ce
22:17que c'est un cycle qui s'annonce un peu chaotique ? Est-ce qu'on va voir des divergences
22:21de politiques monétaires ? Comment vous voyez les choses ?
22:23Je trouve ça assez savoureux de noter qu'on a eu des statistiques de l'emploi qui ont
22:26été révisées d'une manière totalement lunaire où on a perdu un million de jobs
22:29et qu'après septembre on savait qu'il y aurait des effets assez importants sur certains
22:35segments en particulier les emprunts du secteur public, enfin les recrutements du secteur
22:38public.
22:39Tout d'un coup on nous explique qu'il y a quelques dizaines de milliers de jobs et
22:42que l'économie repart comme une fusée.
22:43Je pense qu'il faut faire plus simple que ça dans le raisonnement, le raisonnement
22:46est non cher ou mauvais en tout cas, on a le sentiment surtout qu'on est dans la bonne
22:52baisse de taux, c'est-à-dire qu'on est dans la baisse de taux qui est liée, c'est pas
22:55le bon ou le mauvais chasseur, il y a une vraie bonne baisse de taux et une vraie mauvaise
22:59baisse de taux.
23:00La mauvaise baisse de taux c'est qu'on garde les taux élevés, il y a un truc qui pète
23:02ce qui arrivait souvent et quand on a monté les taux n'importe comment comme l'avait
23:05fait Jean-Claude Richet plusieurs fois, on se retrouve un peu à baisser les taux en
23:08panique dans une période difficile et il y a la baisse de taux parce qu'on a atteint
23:11l'objectif et ça c'est un truc qu'on n'a pas l'habitude parce qu'on n'a pas tellement
23:14l'habitude dans la politique, y compris les banquiers centraux atteignent l'objectif.
23:17Là aujourd'hui il faut se rappeler que dans toutes les théories monétaires, quand vous
23:20avez une inflation qui revient vers les deux, une croissance qui est assez faible, justifier
23:24en Europe des taux qui étaient à 4 et aux Etats-Unis à 5 ça n'a pas de sens et donc
23:27on y revient tranquillement, l'idée qu'il y aurait une urgence à y revenir ou une panique
23:32économique sont des choses auxquelles on ne croit pas du tout mais en revanche l'idée
23:35que cette baisse de taux continue à être un soutien est quelque chose sur lequel on
23:38est très à l'aise.
23:39Après la seule difficulté aux Etats-Unis c'est qu'on est effectivement sur un soutien
23:41mais un soutien sur un marché qui vient de prendre 20 donc après c'est l'équilibre
23:44entre ces éléments positifs et la manière dont ils ont déjà pris en compte mais globalement
23:48notre point est qu'il n'y a aucune raison que ces baisses de taux ne continuent pas,
23:52en revanche le faire à un rythme qu'il est très supposé qui a une panique serait contre-productif
23:56et peu justifié par l'état de l'économie et je terminerai sur ce point que j'ai souvent
23:59abordé sur ce plateau et sur d'autres, c'est de dire qu'une économie démographiquement
24:03au ralenti est une économie de plein emploi, une économie de plein emploi est une économie
24:07où on a quasiment jamais de hard lending parce que quand il n'y a pas des plans de licenciement
24:12massifs les gens n'arrêtent pas de consommer et donc on n'arrive pas à voir ces espèces
24:15de crash qu'on voit que tout le monde veut venir, je ne sais pas pourquoi les gens sont
24:18traumatisés, ils se disent qu'il n'y a pas de crise pendant une année c'est terrible
24:20et donc on a du mal à voir venir ça et donc on reste confiants là-dessus.
24:24Ce que vous dites pour la réserve fédérale américaine, ça vaut aussi pour la banque
24:28centrale européenne, c'est-à-dire que je comprends que la Fed partant de 50 peut très
24:32vite se recaler sur un rythme de 25 sans problème, peut-être avec des baisses, pas forcément
24:36meeting par meeting mais à chaque trimestre, on verra le rythme, à l'inverse on a plutôt
24:42le sentiment que pour la BCE ce serait bien d'y aller un peu plus franco.
24:45Oui pour deux raisons, la première c'est qu'on a le sentiment, en tout cas c'était
24:48le scénario avant le Covid, c'est le début du cycle de baisse de taux, on verra si ça
24:52se produit que l'inflation pourrait très bien soit revenir au niveau d'avant, soit
24:560,5% plus haut que les niveaux d'avant, sauf que 0,5% plus haut que les niveaux d'avant
25:00c'est toujours trop bas en Europe alors qu'aux Etats-Unis c'est plutôt des niveaux qui
25:03sont confortables voire potentiellement un peu élevés et si vous vous stabilisez à
25:072,5% en Europe ou à 2,5% aux US ce n'est pas la même chose, d'un côté c'est très
25:11confortable voire il faut vraiment baisser les taux, de l'autre on n'est pas pressé
25:15et donc ce décalage qu'il y avait déjà avant le Covid qu'on retrouve aujourd'hui
25:20quelque part donne plus de marge pour baisser en Europe, l'autre point c'est que l'économie
25:24américaine est maintenant une économie en plus boursièrement mais aussi économiquement
25:28de service qui reste quelque chose d'inflationniste et de résilient, l'économie européenne
25:32en particulier par son volant allemand est une économie qui a de grosses composantes
25:36industrielles qui souffrent beaucoup plus des hausses de taux, avec cette idée que
25:38je vous donnais, c'est-à-dire que vous ne coupez pas forcément votre emploi d'optique
25:42quand les taux sont à 6, par contre vous pouvez repousser des achats et donc aujourd'hui
25:45c'est vrai que l'industrie allemande ne s'accommode pas tellement des niveaux de
25:48taux actuels et donc le sentiment 1, que la Banque Centrale Européenne a plus de facilité
25:52à baisser les taux et 2, plus de besoin pour soulager son industrie est réel, pour autant
25:56il est assez probable que les deux parcours restent relativement proches, les problématiques
26:00restent malgré tout relativement proches.
26:01Alain, sur ce cycle de baisse de taux, est-ce que ça implique pour vous sur le plan de
26:06l'investissement aujourd'hui ?
26:07Moi je rejoins un peu ce que vous avez dit, c'est que globalement, les 50 bips de la
26:11Fed, récemment, il y avait un petit côté politique parce qu'on était avant les élections
26:15et c'est peut-être ça qui fait que le marché a, que les taux ont un peu remonté vendredi
26:18sur les bons chiffres de l'emploi mais si on prend un peu de perspective, nous on pense
26:22qu'ils vont baisser les taux gentiment, tranquillement, dans une économie, tant que l'économie ne
26:26crache pas, soft landing, baisse des taux, c'est parfait, on n'en demande pas plus,
26:30en Europe c'est vrai qu'on a…
26:31C'est déjà beaucoup !
26:32Non mais c'est bien !
26:33Quand même !
26:34Je fais un soft landing !
26:35Nous c'est a priori, c'était notre scénario début d'année, ça nous reste donc on est
26:39assez constructif sur la baisse des taux aux U.S. et sur l'économie américaine.
26:43Sur l'Europe, effectivement il y a de quoi plus baisser les taux qu'aux Etats-Unis,
26:47le problème c'est qu'on part de plus bas donc évidemment on va les baisser mais in
26:51fine je pense qu'on va les baisser à peu près à la même vitesse et qu'en Europe
26:54on sera à 2, 2,5 dans un an et demi et aux Etats-Unis on atterrira peut-être à 3 mais
26:59au final ça va être relativement graduel.
27:01Maintenant en Europe, il ne faut pas qu'il y ait de problèmes sur la dette, notamment
27:06avec la France, il serait temps qu'on aboutisse un petit peu à quelque chose de concret.
27:09Ce qui est amusant c'est que le déficit américain est toujours super, le déficit
27:13français mais tout le monde s'en fout !
27:14Le déficit américain est plus élevé mais en effet c'est vrai qu'on pourrait dire
27:17nous on est à 115, eux ils sont à 120 et leur déficit n'est pas terrible sauf que
27:21quelque part on se dit que la capacité des Etats-Unis à diluer le déficit par de la
27:25croissance semble quand même meilleure que chez nous.
27:28Oui mais enfin sur 15 ans il n'est pas très clair.
27:30Ils ont cru quand même beaucoup plus vite que nous.
27:32Oui mais ils avaient beaucoup moins de dette que nous et maintenant ils ont plus.
27:35Et puis si un jour il faut couper dans les dépenses, je pense qu'ils sont plus capables
27:39de le faire que nous parce que c'est culturel.
27:41Et puis bon s'il fallait augmenter les impôts, quand on voit d'où ils sont et là où on
27:46est, il y a quand même de la marge.
27:48Eux ils peuvent se permettre de le faire sans forcément décapiter l'économie alors
27:51que nous on est, désolé mais les niveaux où on est aujourd'hui, si on en fait trop
27:54ça va tuer la bête donc on a un potentiel de hausse d'impôts ou qu'on aille chercher
27:59qui est plus limité.
28:00Thibault, comment est-ce que les Etats-Unis d'un côté, la France de l'autre, comment
28:04est-ce que ces pays-là doivent parler à leurs créanciers aujourd'hui ?
28:06Oui c'est intéressant, c'est-à-dire que le problème de la France c'est qu'en fait
28:10on a le sentiment qu'il y a de l'inconséquence, c'est-à-dire qu'en fait on fait comme s'il
28:13n'y avait pas de problème avec la moitié du pays qui nous parle soit du fait qu'on
28:16est en austérité, soit qu'il faut accélérer très fortement sur les dépenses donc on
28:21voit bien qu'il y a un décalage.
28:22Aux Etats-Unis, leur logique c'est de dire on fait des gros plans d'investissement d'infrastructures,
28:25on a besoin, on a un gros déficit, on assume parce qu'on est les meilleurs et en fait
28:28quelque part il n'y a pas ce sentiment de y'a le feu et on regarde ailleurs, il y a
28:31le sentiment que c'est très bien comme ça.
28:32Alors pourquoi c'est très bien chez eux alors que c'est nul chez nous, c'est un autre sujet,
28:35mais cette idée en revanche qu'eux peuvent être réactifs à une situation de crise comme
28:38l'ont été les Anglais qui ont testé aussi leur délire et qui sont vite revenus et que
28:42la France elle voit les signaux un peu s'accumuler en disant ouais on tape et donc ça c'est
28:46sûr que ça peut lasser.
28:47Mais attention les Etats-Unis ont besoin d'attirer des capitaux étrangers, ils manquent d'épargne
28:50ce qui n'est pas le cas de la France donc je pense que la France aujourd'hui est sur
28:53ce qu'on pourrait appeler pour faire une sorte d'émission le juste prix, c'est-à-dire
28:57qu'on est dans la logique où aujourd'hui il est normal que la France souffre un peu
29:00parce qu'on a méprisé ce qu'on appelait les PICS pour se retrouver avec des ratios
29:03qui sont plutôt plus mauvais que c'était 10 ans après, ça se retourne un peu contre
29:09nous mais il n'y a pas non plus de cata parce qu'on a une grosse épargne qui est fléchée
29:13que au final si on est objectif votre dette publique elle évolue en termes de ratio de
29:19la hausse de la dette c'est-à-dire du déficit moins la croissance nominale puisque chacun
29:24des deux joue dans le ratio et qu'au final même l'année dernière il y a deux ans votre
29:27croissance nominale est assez proche voire supérieure au déficit donc en fait 2024
29:31c'est la première année où c'est un vrai sujet puisque comme l'inflation a beaucoup
29:34baissé que la croissance est toujours relativement faible l'écart entre les deux est assez important
29:37alors que les deux années précédentes ce n'était pas un sujet donc c'est là aussi
29:40maintenant où si on n'est pas capable de faire un effort les gens vont se lasser.
29:44Il y a le jeu de la comparaison aussi qui fait mal je trouve aujourd'hui vous avez
29:47cité l'EPICS mais le jeu de la comparaison en Europe fait mal justement.
29:51Mais l'idée qu'il y ait l'imminence d'une crise est quelque chose auquel on ne croit
29:53pas du tout.
29:54En revanche cette idée qu'on devrait pouvoir faire mieux comme l'écrivait dans le brief
29:58le bon Jean-Luc Mélenchon est quand même quelque chose qui est vrai peut-être pas
30:01de la même manière mais il y a une réalité dans le fait que si tout le monde arrive on
30:04prend l'exemple du Portugal ou de l'Espagne a fait des efforts considérables sur leur
30:07dette si même l'Italie l'a fait depuis très longtemps puisque au final c'est presque
30:10l'effet boule de neige du coût de leur dette qui les plombe mais en termes de déficit
30:13primaire ils sont bien meilleurs que nous tous les ans depuis au moins 20 ans.
30:16Oui par obligation oui.
30:17C'est vrai qu'on se dit en France c'est peut-être quand même un petit quelque chose
30:19à faire et puis il y a aussi ce sentiment qui est vrai que pour beaucoup de dépenses
30:22en France on avait une natalité très forte que l'Allemagne n'avait pas donc on a eu
30:26un chômage de masse très long et donc à un moment donné c'est vrai que faire des
30:29efforts sur la durée de cotisation c'est pour tout le monde soit au chômage ça sert
30:33à rien maintenant on a un chômage qui baisse graduellement donc il y a d'autres réponses
30:37que d'autres ont pris avant nous qui doivent être prises donc c'est vrai que là on arrive
30:41un peu au bout d'un sujet sur la France on va devoir monter autre chose mais il y
30:44a quand même une bienveillance du marcheur vers les américains et qui arrivent à dire
30:48que ce qu'ils font est formidable pendant ce qu'on fait est nul qui m'étonne toujours
30:51mais qui néanmoins dans une certaine mesure compte tenu de la croissance qui est aussi
30:55le fruit d'autres éléments se justifie.
30:57Oui la croissance américaine n'est quand même pas la même que la croissance française
31:03et la France met beaucoup de dette et de déficit sur la table aussi.
31:05Mais c'est pas la même démographie pour des résultats qui ne sont pas fous, enfin
31:09l'usage des fonds publics c'est à quoi est-ce qu'on dépense notre argent, c'est
31:16une question sans fidélité et puis il y a une question de mix, il y a une question
31:22de mix aussi c'est-à-dire qu'en fait les recettes fiscales ont beaucoup baissé à
31:25activité finalement presque pas si mauvaise que ça et c'est parce que l'immobilier
31:29quoi qu'on dise l'immobilier était à physique pas à boursier donc plus les droits
31:34de mutation c'est ça et l'immobilier pas de construction neuve pas d'innovation tout
31:38ça c'est des machines financières quoi qu'on dise c'est une pompe à cache pour
31:41l'état quoi qu'on dise.
31:42Oui la composition du PIB et de la croissance fait qu'effectivement il y a un problème
31:46de recettes et à moyen terme les voitures électriques c'est bien mais la TIPP de 50
31:50milliards elle va s'évaporer donc il va falloir trouver d'autres taxes.
31:53On boit ça, on va trouver d'autres.
31:54La voiture électricité.
31:55C'est déjà trouvé.
31:56Si le problème c'est de trouver des taxes, je fais confiance.
32:00Le problème c'est que les marchés ont confiance dans notre capacité à lever de l'impôt
32:04ils ont beaucoup moins confiance qu'on n'a pas fait la preuve depuis longtemps dans la
32:08capacité à baisser la dépense.
32:09Je reviens quand même aux valeurs et aux valeurs aux entreprises françaises.
32:14Côté la situation française qu'on connaît tous parfaitement voilà il n'y a pas de surprise
32:18etc.
32:19Mais dans quelle mesure quand même c'est une situation alors que ce soit le risque d'instabilité
32:24politique que ce soit la tentation fiscale à la française permanente dans quelle mesure
32:29ça pèse sur des convictions qu'on peut avoir ou dans la gestion d'actions françaises
32:34spécifiquement.
32:35Vous disiez tout à l'heure on est exposé aux small emis dans l'Europe mais la France
32:38dans ce portefeuille là ou dans notre stratégie est sous-pondérée par rapport au poids qu'elle
32:42pourrait avoir ou qu'elle devrait avoir.
32:43De même que nous avons pas mal allégé nos positions d'exposition avant l'été selon
32:49l'adage habituel d'être plutôt léger à partir de mai mais plutôt pour des raisons
32:54qui étaient liées à un calendrier d'élections etc.
32:56D'accord sur des considérations politiques.
32:58On a vu les considérations politiques clairement exprimées dans les marchés obligataires
33:02notamment pour la France avec le creusement de cet écart de taux par rapport aux taux
33:07références allemand.
33:08Ce qui ne bouge plus depuis la nomination de Michel Barnier.
33:11Et on est très surpris ou en tout cas on peut être surpris de voir que malgré l'émergence
33:16d'un gouvernement on va dire de droite et non pas en tout cas d'un gouvernement de
33:20Louis XIV, on n'a pas eu de décote ou de retour de cet écart vers quelque chose d'un
33:26peu rassurant.
33:27C'est-à-dire que le marché n'est pas encore rassuré ni par le gouvernement qui a été
33:31formé ni par le discours de politique générale de notre Premier ministre.
33:35Le deuxième point c'est que l'indice français, le CAC 40, pour des raisons effectivement
33:40sectorielles, on parlait du luxe, mais aussi pour des raisons politiques se retrouve comme
33:45la lanterne rouge des indices européens sous-performant très largement l'indice large ou l'indice
33:51d'ailleurs en stock 50 depuis le début de l'année.
33:54On a passé une bonne partie de l'été en territoire quasiment négatif sur le CAC.
33:58Ça montre bien qu'il y avait une défiance aussi un peu spécifique.
34:01Oui parce qu'on était un indice leader jusqu'au mois d'avril.
34:04Exactement, donc on avait un peu d'avance mais elle a été plus qu'aurignée et donc
34:09ce n'est pas le cas des autres marchés européens.
34:12Et donc écoutez on peut se faire un peu plaisir, on a souvent des clients qui malheureusement
34:16comparent nos performances de gestion par rapport à l'indice CAC 40.
34:20Cette année c'est une année où on est extrêmement performant par rapport aux indices nationaux,
34:24c'est plutôt rassurant pour nos clients et on a de très bons rendez-vous, très agréable
34:28avec eux cette année pourvu que ça dure.
34:30Non on ne peut pas se réjouir de ça, simplement clairement on peut se dire la chose suivante.
34:34Qu'est-ce qui vous fera revenir sur des valeurs françaises un peu plus significativement alors ?
34:39Globalement ce qui me fera revenir sur les marchés, c'est-à-dire plutôt l'idée
34:42qu'on va avoir une période de trouble avec l'élection américaine où effectivement
34:46on est parti d'un scénario Trump gagnant à 100%, un scénario très équilibre aujourd'hui.
34:52On sait qu'il va y avoir une période un peu d'incertitude liée à ça, on n'a pas vraiment
34:56envie de prendre les devants, on est là aussi dans le déparage d'une publication
35:00de résultats du troisième trimestre qui sont généralement celles où on peut avoir
35:04le plus de volatilité parce que ça concerne l'activité au cœur de l'été qui n'est
35:07pas forcément la plus prévisible on va dire, donc ce n'est peut-être pas forcément
35:12le moment tout à fait maintenant de se réexposer pour ce que nous avions allégé d'un point
35:16de vue tactique avant l'été, il n'empêche qu'on a bien l'intention de le faire avant
35:21la fin de l'exercice tout simplement parce qu'en fin d'année certaines thématiques
35:25je pense par exemple au small cap ont tendance à surperformer parce que c'est des titres
35:29qui sont plus sensibles, il y a une plus grande globalité et je crois que c'est quelque
35:34chose qui est, en tout cas sur lequel on peut tabler pour 2024.
35:38Bon sur un horizon d'investissement, d'ailleurs celui qui boussier, Thibault je ne sais pas
35:44sur un horizon fin d'année par exemple, qu'est-ce qui paraît intéressant comme tendance, comme
35:48thématique, ou au-delà si vous voulez, on peut faire sur un horizon 3-5 ans, ça
35:56ne me dérange pas, mais au moins qu'on ait un horizon en tête quoi.
35:58Je suis assez attaché à ma liberté de circuler donc si je peux éviter de donner des objectifs
36:02sur des durées en semaine je serais bien agréable, ma famille compte sur moi, la réalité
36:07est qu'aujourd'hui dans notre logique on est toujours dans des visions assez longtermistes,
36:11on a quand même le sentiment qu'aux Etats-Unis si on s'était dit en début d'année on
36:14prendra 20 avant les élections, on aurait peut-être plutôt été preneur de bénéfices
36:18avec encore un marché qui se tient bien ces derniers jours pendant qu'il y a plus
36:20de volatilité parfois en Europe, donc nous on est confortable à l'idée qu'on est plus
36:24dans une situation où on peut prendre un peu de bénéfices sereinement aux Etats-Unis
36:27sans toutefois s'absenter parce qu'à la fin c'est quand même toujours le marché
36:29qui monte donc il ne faut pas non plus rentrer dans des caricatures.
36:32En Europe on cherche plutôt des points pour revenir, alors c'est vrai que tant les tensions
36:35géopolitiques que ce sujet sur la France vient un peu faire patienter, mais on a des
36:41très belles sociétés qui ne sont pas très chères, l'année a été compliquée, les
36:44JO qui étaient vues comme un gros boost s'est plutôt révélée un truc qui a plombé l'activité,
36:48effectivement il y a un intensif par rapport au gouvernement mais tout ça ce sont des
36:50éléments qui sont tout à fait temporaires, on a connu la même chose la première fois
36:54qu'en Italie, en Espagne ou en Allemagne on a eu ces parlements très scindés, ces
36:58négociations de 4, 6, 8 mois pour faire un gouvernement et puis on s'y est habitué
37:02comme on s'y est habitué à tout parce que c'est la nouvelle norme et d'ailleurs quand
37:04vous voyez tous les partis qui vous disent maintenant qu'ils veulent la proportionnelle
37:06il faut s'y habituer parce que si on est embêté quand on a du mal à faire un gouvernement
37:09et que tout le monde veut la proportionnelle, on va falloir quand même...
37:12Ce sera pire demain oui.
37:13Mais là où je ne suis pas d'accord c'est que ce n'est pas pire, au sens où moi je
37:16pense que c'est une bonne idée.
37:17On apprend, on apprend.
37:18Regardez aux Etats-Unis, vous avez un congrès, vous avez 50-50 sur une des chambres et Kamala
37:22Harris décide.
37:23Ça veut dire que si vous n'êtes pas capable de convaincre 100% de votre parti, dont certains
37:27qui ont des états qui ont des problématiques très différentes, vous ne pouvez pas faire.
37:30Donc vous évitez les dépenses, tiens je vais faire un chèque pour tel truc qui ne sert
37:34à rien mais ça fera plaisir, non vous êtes obligé de faire du dur et donc moi je crois
37:37que c'est le parlement le plus dur...
37:38On ne se met pas d'accord sur tout mais on peut se mettre d'accord sur l'essentiel quoi.
37:41Et à partir du moment où vous avez d'un côté maintenant la Banque Centrale Européenne
37:44qui pense dans la crise politique sous Mitterrand, vous ne pouvez pas faire cette politique
37:47contracyclique sur le sujet de dévaluer, elle dévaluait, vous avez l'Europe qui fait
37:50les grands projets, Vert et Data, et donc vous pouvez vous dire en fait qu'au final
37:55si vous avez un blocage du parlement, votre risque principal c'est d'avoir une certaine
37:59stabilité dans les normes ou dans la fiscalité, ce qui n'est peut-être pas la fin du monde.
38:01Donc moi cette idée que c'est pire, il faut s'y habituer, ce n'est pas facile, mais je
38:06pense que rien ne montre nulle part que c'est pire et qu'une assemblée où il y a 80%
38:10de gens du même parti, je pense que c'est le meilleur moyen de faire des conneries.
38:12C'est une vision long terme, vraiment la vision long terme.
38:16Mais j'entends le point Thibault.
38:21Ça peut l'idée que les politiciens sont des cornichons et s'ils font trop de choses
38:24à la limite ça nous arrange.
38:25Je n'ai pas dit ça comme ça.
38:27J'irais quelque part, des réformes absurdes sont presque pires que l'absence de réformes,
38:30même si en France il y a quand même des choses à faire.
38:33Oui, de rien faire.
38:34On est plutôt constructifs dans la mesure où on croit à la baisse des taux.
38:37Ça va être quand même un carburant qui va aider fatalement.
38:40On est particulièrement concentrés sur les foncières cotées comme vous, c'est un secteur
38:43qu'on aime bien.
38:44On pense que le secteur donne des signes positifs déjà depuis un an, non seulement au niveau
38:48des comptes des résultats, mais effectivement la capacité à se financer bien mieux.
38:52Il y a deux ans quand Unibail se finançait à 6,5, il était hors de question de lancer
38:55un nouveau projet.
38:56Maintenant ils se financent, ils ont pu se recapitaliser, les valeurs d'experts commencent
39:00à atterrir.
39:01Et quelque part, les décotes sont encore très importantes.
39:04Le secteur a eu un bel été, c'est vrai, mais on est encore très loin.
39:08On traite avec des décotes à suractiveness qui sont encore assez importantes.
39:13C'est un secteur qui offre du rendement, une certaine protection contre l'inflation.
39:16Pour revenir sur la condition sur les taux, c'est qu'en fait les taux réels n'ont pas
39:21vraiment baissé, puisque comme l'inflation s'est bien tassée, il y a encore largement
39:25de quoi baisser les taux.
39:28En réel, les taux peuvent encore faire du chemin.
39:31François ?
39:32Mon dernier point politique, c'est que l'expérience récente l'a montré aux politiques qu'on
39:37pouvait faire des chèques à gogo et dépenser tout l'argent qu'on n'avait pas.
39:41Ce n'est pas ça qui a porté des voies.
39:43On peut espérer en tout cas que pour les prochaines élections, on aura des programmes
39:47un peu moins dépensés.
39:49Si je peux rajouter une chose, on le disait quand on approche du plein emploi, ce qui
39:52est vrai dans tous les pays, la relance keynésienne est de moins en moins utile.
39:54Cette volonté toujours de raisonner qu'en termes de relance de la consommation, ça
39:58ne marche pas au plein emploi.
39:59Cet argent est épargné, ça n'apporte rien, ce qu'on a d'ailleurs vu aux Etats-Unis.
40:02L'effet de ces relances est de plus en plus faible et il va directement dans le déficit.
40:06Il faut aussi un peu changer de logiciel.
40:08Ce qui se fait à 10 de taux de chômage n'est pas efficace quand beaucoup de régions d'activité
40:13sont saturées, comme c'est le cas pour nous en Ile-de-France, même si c'est très différent
40:16dans d'autres régions.
40:17Il faut aussi sortir de cette logique keynésienniste qui n'est plus forcément la norme dans nos
40:22mondes.
40:23Le taux d'épargne agrégée en Europe, je crois, a encore progressé légèrement.
40:29On est entre 15 et 16 points de PIB, je crois, au niveau européen de ce point de vue-là.

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