Quatre voitures de police ont été incendiées devant le commissariat de Cavaillon :

  • il y a 2 minutes

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, 09/10/2024, ils revient en compagnie de Bruno Bartocetti, secrétaire national délégué de la zone sud d'UNITE, sur les quatre voitures de police incendiées devant le commissariat de Cavaillon.

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Transcription
00:0011h-13h, Pascal Praud sur Europe 1.
00:03Quatre voitures de police ont été incendiées cette nuit devant le commissariat de Cavaillon dans le Vaucluse.
00:08Il n'y a pas eu de blessés, heureusement, un acte qui intervient quelques jours après une opération anti-drogue dans la ville.
00:13Est-ce que les deux faits sont liés ? Il s'agirait de représailles.
00:16Nous sommes avec Bruno Bartocchetti qui est délégué du syndicat de police unité dans le sud de la France.
00:22Bonjour M. Bartocchetti.
00:24Bonjour, merci de m'avoir invité.
00:26Merci. Des précisions, à quelle heure a eu lieu cet incendie ?
00:32Oui, voilà, cet incendie a été très vite propagé dès 5h du matin à l'endroit de ces quatre véhicules comme vous venez de le préciser.
00:41On peut imaginer pour l'instant, c'est la première réflexion, qu'il y a eu plusieurs jets, certainement le cocktail Molotov,
00:47parce que le feu ne peut pas se propager aussi vite avec un seul jet.
00:51Donc c'est pour cette raison que l'incendie a été très rapide et immédiat à l'endroit de ces quatre véhicules qui se trouvaient devant,
00:58comme vous le savez, le commissariat de Cavaillon, avec pas de blessés comme vous l'avez souligné, mais des policiers très choqués comme vous pouvez l'imaginer.
01:06Ça a été assez psychologiquement difficile pour eux.
01:09Je suis aussi très très en colère quand j'entends, bien sûr, notre ministre de l'Intérieur qui dit la peur doit changer de camp.
01:17Si cette peur doit changer de camp, ce n'est pas seulement le ministre de l'Intérieur qui doit s'exprimer,
01:22c'est maintenant qu'il est important que la classe politique, que notre gouvernement prennent des mesures beaucoup plus fortes
01:29pour protéger les policiers aujourd'hui qui travaillent dans des conditions très très très difficiles.
01:33Mais j'entends bien monsieur Bartocetti, mais j'entends toujours les mêmes phrases, toujours les mêmes propos.
01:41Je recevais ce matin Laurent Aubertone sur CNews qui a écrit La France orange mécanique en 2013.
01:47Et lorsqu'il a sorti ce livre, en 2013, il était traité d'extrême droite, de fasciste, etc.
01:52Dès qu'on parle d'insécurité dans ce pays, c'est comme ça qu'on traite celui qui en parle généralement.
01:59Qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:00Alors, et c'est vrai ce que vous venez de souligner, vous savez, à cette même période, lorsque nous, syndicalistes, lorsque nous, unités,
02:07on tirait la sonnette d'alarme sur les réseaux de stupéfiants, sur cette jeunesse qui prenait cette place dans ces réseaux de stupéfiants,
02:14là aussi on disait « Ah, Bruno Bartocetti, vous parlez d'un sentiment d'insécurité alors qu'il s'agit d'un sentiment d'insécurité, c'est intolérable. »
02:23Effectivement, qu'est-ce qu'il faut faire ?
02:25Quand je parle de moyens, c'est à un moment donné, quand je dis que c'est le gouvernement, c'est de mettre en place des états généraux de la sécurité,
02:32sur l'éducation, sur la justice qui doit sanctionner immédiatement.
02:36Et c'est vrai qu'on tient toujours les mêmes propos, et c'est vrai qu'on dit toujours pareil, parce que malheureusement, on ne se sent pas entendu aujourd'hui,
02:42quand un gamin de 15 ans commet un délit, il doit être immédiatement sanctionné.
02:46Alors, je ne parle pas forcément de sanctions lourdes, mais ça doit être immédiat, parce qu'il y a ce sentiment d'impunité à l'endroit de ces voyous.
02:53Et si on ne réagit pas, alors on le disait il y a 15 ans, mais si on ne réagit pas aujourd'hui, la France deviendra le Mexique d'une dizaine d'années encore, je suis sûr.
03:03Oui, dans 5 ans. En revanche, les conditions de cet incendie, donc à 5h du matin dans le commissariat, il y a combien de policiers qui sont déjà présents ?
03:14Alors, à ma connaissance, vous aviez cette tenue-là, une police secours seulement qui était dehors, parce qu'on manquait le manque d'effectifs la nuit à Carrayon,
03:22vous aviez une police secours à l'extérieur, et vous aviez à l'intérieur 3 policiers, 2 femmes et un homme, si je ne me trompe pas, et des gardes à vue.
03:30Oui, c'est ce que j'allais vous dire, il y avait également des gardes à vue, j'imagine qu'il y a toujours des gardes à vue qui passent la nuit dans ce commissariat ?
03:37Exactement.
03:38Donc il y avait une petite dizaine de personnes ?
03:41Voilà, toute petite dizaine de personnes maximum, et vous savez que depuis très peu de temps s'applique aussi une directive européenne où on ne peut plus filmer les gardes à vue,
03:50et qu'on doit être en présentiel pour les surveiller, ça veut dire qu'on recule encore une fois dans notre fonctionnement,
03:57c'est-à-dire qu'alors qu'on demande des effectifs supplémentaires, alors que la population a besoin de cette police présente sur le terrain...
04:03Il n'y a plus de caméras en cellule ?
04:05Il n'y a plus de caméras en cellule, alors pour moi c'est encore plus dangereux d'ailleurs que par le passé...
04:10Mais pourquoi il n'y a plus de caméras en cellule ? Parce que c'est une directive européenne ?
04:15Une directive européenne qui atteindrait à ma connaissance, à la dignité humaine de les portes regardées à l'oeuvre...
04:20Je vais vous dire M. Bartossetti, on n'en sortira pas. Voilà ce que je pense depuis longtemps, on n'en sortira pas.
04:26Si on n'est même pas capable, la France, souverainement, de décider si on veut mettre des caméras dans une cellule gardée à vue,
04:36qu'on ne puisse pas le faire sans demander la permission à Bruxelles, on n'en sortira pas.
04:41Et je vais vous dire, à chaque fois qu'il y a un fait de société, un fait divers comme celui-là,
04:46à chaque fois on a une discussion avec un, pourquoi pas un magistrat, pourquoi pas avec un policier comme vous,
04:52et on apprend des choses qu'on ne savait pas. Ce que vous venez de dire par exemple, je ne le savais pas.
04:56Donc on ouvre le capot, c'est souvent l'expression que j'utilise, on ouvre le capot et on voit comment ça se passe.
05:01Alors c'est une digression que vous avez faite, c'est une digression, ce n'est pas le sujet essentiel, ce n'est pas pourquoi vous êtes venu.
05:07Mais on apprend des choses, moi je n'étais pas au courant qu'il n'y avait plus de caméras dans les cellules de garde à vue, c'est invraisemblable.
05:14C'est invraisemblable et on n'en sortira pas. Et c'est pour ça qu'il faut renverser la table sur ces sujets-là,
05:20parce qu'il faut pouvoir prendre des décisions qui n'ont jamais été prises depuis 30 ans, M. Bartossetti, et qui vous mettent, vous, en difficulté.
05:28Et vous n'avez pas le droit de faire grève, les policiers, parce qu'un jour, vous n'avez pas le droit de faire grève, je crois, je ne dis pas de bêtises.
05:34Moi ce qui me frappe chez les policiers, pour en connaître beaucoup, c'est que votre morale n'est jamais atteinte, alors que quand même vous êtes en première ligne,
05:44il y a toujours une énergie folle d'être sur le terrain, il y a toujours une volonté vraiment d'agir sur le réel, et vous vous plaignez au fond, pour vous-même, très peu.
05:56En revanche, vous demandez, et vous avez bien raison, des moyens pour votre institution.
06:00Exactement, et en plus de ne pas se plaindre, on rassure et on protège nos proches, nos enfants, nos femmes et Marie, on les rassure en disant tout va bien, ne t'inquiète pas.
06:12Mais qu'est-ce qui nous tient aujourd'hui ? Le professionnalisme, le courage et la solidarité qu'il y a dans cette profession, et heureusement que vous nous permettez,
06:22M.Prot, de nous exprimer avec, comme vous le savez, une très grande majorité de Français qui ne tombent pas dans le piège.
06:30Plus de 80% de la population nous soutient, et c'est très important de le souligner, parce qu'elle sait, cette population, qu'on travaille dans des conditions difficiles,
06:38et qu'on a à cœur de défendre le service public, d'attraper les auteurs, de défendre les victimes, et c'est notre moteur,
06:44c'est certainement pas en plus pour le salaire qu'on vient embrasser cette profession, c'est par amour du métier et de la population. Merci en tout cas de me permettre de m'exprimer là-dessus.
06:52Non mais amour du métier et amour également de travailler ensemble. L'esprit de corps qui existe, par exemple, chez les gens de la BAC que je connais,
07:00c'est pas facile quand même d'être de la BAC, mais aucun n'échangerait la place qu'ils ont et les expériences qu'ils vivent ensemble.
07:08J'ai toujours été frappé de ça, il y a une forme de beauté, de noblesse dans les témoignages que j'entends.
07:13Notamment, évidemment, alors à la BAC on fait pas ça à 60 ans, on fait ça entre 25 et 35 ans sans doute, quand on entre dans la police,
07:19parce qu'il faut être en forme, bien sûr, physiquement, mais je suis toujours frappé de ça. Merci beaucoup M. Bartossetti et bon courage à vous, vraiment.
07:26Merci beaucoup, merci beaucoup.
07:28Bon courage à vous et nous a remarqué peut-être une pause. Vous connaissez quelques policiers dans vos vies privées ?
07:36Oui.
07:36C'est vrai ?
07:37Non.
07:37M. Fabrice Laffiche ?
07:39Oui, j'ai un ami d'enfance qui travaille dans la police et qui est même maintenant représentant syndical pour le sud de la France.
07:45Ah oui, donc vous, comme vous êtes vous-même représentant syndical, vous ne connaissez que des représentants syndicaux.
07:51Il est peut-être un peu plus honnête que Fabrice, son ami.
07:54Oh non, mais attendez, arrêtez de dire pas ça.
07:56Ça va, c'est cool.
07:57Franchement, dites pas ça.
07:58Oh mon plaisant.
07:59Je veux dire, prendre un petit billet de temps en temps, je veux dire, c'est pas être malhonnête.
08:05Rapporter du fromage, du petit déjeuner de repas chez soi dans ses poches, c'est pas être malhonnête.
08:13Mais comment vous savez tout ça ?
08:14Garder du saucisson et puis prendre des cadeaux de Noël qui arrivent en avance et en garder quelques-uns pour sa belle famille, c'est pas être malhonnête.
08:23C'est être généreux.
08:24Voilà, c'est être généreux, c'est penser au sien.
08:29Autant pour moi, autant pour moi.
08:30Dans le bureau, par exemple, qu'il prête à notre ami Laurent Teussier, je sais qu'il a vendu deux ou trois fauteuils qui étaient là dans une brocante la samedi.
08:39C'est pas être malhonnête non plus.
08:41Vous savez ce que m'a avoué Fabrice ?
08:42Il m'a dit « j'aimerais peut-être soulouer mon bureau à Laurent parce qu'il dort dedans ».
08:47Ah oui, je trouve ça très agréable.
08:48Canapé très confortable.
08:50Non, il est tout petit ce canapé.
08:51Oui, mais je suis tout seul au moins.
08:53Oui, moi je suis là.
08:55Il parle plus de moi que Pascal Praud.
08:56Moi je suis, comme ça passionne les auditeurs, bien évidemment dans la salle de repos, souvent entre 15h et 16h.
09:01Et vous ronflez.
09:02Comment ?
09:03Vous ronflez.
09:04Mais vous êtes désagréable de dire ça.
09:06C'est vulgaire en plus de dire ça.
09:08Pourquoi vous dites ça ?
09:09Les voisins se sont plaints.
09:11Oui, on a reçu des plaintes.
09:12Je n'ai pas de voisins, je suis tout seul quasiment.
09:14T'as un page d'e-earn.
09:14Il est 11h16.
09:17Nous marquons une pause, chers amis.
09:20Et nous avons beaucoup de sujets aujourd'hui, un peu comme tous les jours, me direz-vous.
09:25Et nous partirons peut-être pour Tourcoing.
09:28Exactement, retrouver notre correspondant européen Lionel Gougelot.
09:30Qui était là hier, qui était le premier sur place pour nous dire ce qui s'est passé.
09:35A tout de suite.
09:35Et vous pouvez réagir aussi aux standards d'Europe 1.
09:38Vous vous appelez Pascal Praud.
09:39101-82-39-21.
09:42A tout de suite sur Europe 1.

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