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Tous les soirs à 20h30, Pierre de Vilno reçoit un invité qui fait l’actualité politique. Ce soir, c'est Charles Rodwell, député EPR des Yvelines et membre de la Commission des Finances, qui est préset pour évoquer le Budget 2025 débattu dans l’hémicycle dès ce soir.


Retrouvez "L'invité politique d'Europe 1 Soir" sur : http://www.europe1.fr/emissions/linvite-politique-deurope-1-soir

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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:03Et je salue mes camarades de la première heure.
00:05Bonsoir Joseph Macescaron, bonsoir écrivain et essayiste,
00:09bonsoir à Philippe Guibert, bonsoir Pierre,
00:11chroniqueur, politique et bon connaisseur des arcanes du pouvoir
00:15et notamment de Matignon, c'est son ancienne vie, Philippe Guibert.
00:18C'est ma maison, j'aurais pas dû, je comprends pas que je n'y sois pas.
00:22C'est un appel à Michel Barnier, il passe devant régulièrement,
00:28il s'agenouille, il met un cierge, avec l'index levé, c'est Philippe Guibert.
00:36Bonsoir Charles Rodoelle, bonsoir, merci pour votre invitation.
00:39Vous êtes député EPR des Yvelines, vous êtes membre de la commission des finances,
00:42est-ce que vous pourriez, avant de parler de cet arrivé du budget,
00:46devant les députés tout à l'heure à 21h30 pour la partie recette,
00:50nous donner un peu l'ambiance qu'il y avait en commission des finances,
00:56raconter un peu comme si vous étiez là, autour d'un café avec nous,
01:00alors il s'est passé ça, puis un tel a levé le doigt,
01:02est-ce qu'on arrivait à être audibles, est-ce qu'on arrivait à s'écouter,
01:06ou c'était un capharnaüm total ?
01:07Sur la forme, c'était pas forcément un capharnaüm,
01:10c'était plutôt une discussion, je dirais passionnée, engagée,
01:14mais avec des débats de fond.
01:14Mais la conclusion qu'à titre personne je tire de cette longue semaine de débats
01:20en commission des finances où le texte a été rejeté,
01:23c'est qu'un vote lors des élections législatives, ça compte.
01:26C'est-à-dire que quand vous votez pour le Rassemblement National,
01:29le Bloc Central ou le NFP sous la coupe de la France Insoumise,
01:34vous ne votez pas pour le même budget,
01:37vous ne votez pas pour les mêmes organisations politiques.
01:39On est dans trois coordonnages différents.
01:42C'est-à-dire que nous avons un texte qui est ressorti avec du fait,
01:46sur beaucoup de ces articles, une alliance de circonstances peut-être,
01:50mais en tout cas une alliance politique entre le Rassemblement National
01:53et le Nouveau Front Populaire qui a fait que mécaniquement,
01:56il y a eu l'adoption de 60 milliards d'euros de taxes en plus que nous rejetons.
02:01C'est la raison pour laquelle nous sommes prêts à mener le combat en science publique.
02:05Et c'est un vrai combat pour protéger, pardonnez-moi de ce terme,
02:08mais les Français d'un véritable matraquage fiscal
02:11qui a été adopté en commission des finances
02:14et que nous récusons, que nous refusons en science publique.
02:16Il y a apparemment des propositions du MoDem d'ailleurs pour alourdir la facture fiscale.
02:21Il y a eu un débat effectivement sur le prélèvement forfaitaire unique
02:26où 90% du Bloc Central sont totalement opposés à une évolution sur ce prélèvement forfaitaire
02:33tout simplement parce que nous estimons que c'est un argument fondamental,
02:37un, de la compétitivité de la France et deux, tout simplement du pouvoir d'achat des gens
02:41et de notre fiscalité tant sur le travail pour certains de ces impôts que sur le patrimoine pour d'autres.
02:49Et donc ça c'est vraiment une ligne politique très forte qu'on veut positionner sur le sujet.
02:52Mais permettez-moi en plus,
02:54parce que je pense qu'il faut quand même qu'on mette en avant ces sujets-là sur les 60 milliards.
02:58On a quand même, notamment de la part du NFP,
03:00l'adoption d'une taxe sur les munitions de fusils de chasse,
03:04une taxe sur les rats de laboratoire,
03:06une taxe sur les équipements des bateaux de marchandises,
03:10une taxe sur les bouteilles d'eau,
03:12une taxe incitative sur le contenu carbone des engrais azotés,
03:17une taxe pour inciter le tourisme pour les éoliennes en mer.
03:21Je répète le dernier, ça vient du président Coquerel qui l'a défendu en commission des finances,
03:26je suis sûr que la vidéo est disponible et je pense qu'elle peut faire le buzz,
03:29l'incitation du tourisme pour les éoliennes en mer.
03:32C'est-à-dire d'aller voir des éoliennes ?
03:34Probablement, en tout cas, moi j'avoue que j'y participe pas.
03:36Comme on va voir la statue de la liberté à New York par exemple, là on va voir une éolienne.
03:39On est dans une perception de la taxe, de la taxe, de la taxe du matraquage fiscal
03:45de la part de l'ensemble du Nouveau Front Populaire, malheureusement,
03:48y compris le Parti Socialiste, qui est parfois cautionné par le Rassemblement National.
03:52Et nous, on veut prendre tout simplement, en tout cas les auditeurs qui nous écoutent,
03:56à témoin en leur disant, sollicitez, mobilisez-vous pour solliciter votre parlementaire
04:01pour que chacun d'entre nous refusions ce matraquage fiscal.
04:04Et pour qu'il n'y ait pas de 49-3 immédiat,
04:05d'ailleurs on se demande ce timing choisi par Michel Barnier,
04:08pourquoi est-ce qu'il ne le dégaine pas tout de suite,
04:09et d'ailleurs il va peut-être le dégainer à 21h32 tout à l'heure.
04:12Je ne crois pas, en tout cas je n'ai absolument pas ce sentiment-là.
04:16Parce que Michel Barnier est honnêtement, il ne vient pas de ma firme politique,
04:20je suis dans son Boule de la République, c'est un Premier ministre qui vient des Républicains.
04:25Vous êtes de la droite aussi.
04:26Tout à fait, mais on a fait des choix politiques différents,
04:29et puis évidemment je respecte infiniment la figure d'autorité qui est Michel Barnier,
04:33mais surtout il y a une chose que je respecte particulièrement chez lui,
04:35c'est son sens de l'écoute et son sens du travail en commun.
04:38Je crois vraiment qu'on en avait besoin, et on voit honnêtement...
04:41Ça, c'était le petit coup de tirage, on aime bien notre Premier ministre.
04:44Mais non, mais c'est vrai !
04:45Tant mieux !
04:45Enfin honnêtement, et je pense que vous pouvez le constater hier,
04:48avec l'entretien qu'il a donné, et parmi d'autres,
04:50il y a une vraie volonté de construction de ce budget...
04:52On l'a vu, dans le journal du dimanche, c'était effectivement totalement exhaustif.
04:55Joseph Macescaron.
04:57Sur, parce que revenons à ce fameux bloc central dont vous avez parlé,
05:01il y a une question de Pierre de Vignon que vous avez un peu esquivée,
05:07c'est la question, évidemment, de l'assurance-vie.
05:10Il y a quand même des propositions qui ont émané de ce bloc central,
05:15notamment du MoDem.
05:16Tout à fait.
05:17Ça vous a étonné ou pas, cette position ?
05:19Que le MoDem propose, justement, en fait, de taxer quelque chose
05:24qui, contrairement à ce que l'on peut dire d'une manière démagogique,
05:28aujourd'hui, ce n'est pas simplement des dispositions fiscales,
05:31pour les Français, l'assurance-maladie.
05:33C'est aussi ça, mais ce n'est pas que ça.
05:36Les gens qui nous écoutent,
05:38l'assurance-vie, c'est, dans un monde qui est de plus en plus difficile,
05:43de plus en plus hostile,
05:44c'est le matelas.
05:47Oui, c'est le matelas, en effet.
05:49C'est-à-dire, c'est la possibilité, en effet,
05:51d'avoir de l'aide, à un moment donné, difficile dans l'existence.
05:54Alors, comment expliquez-vous que ça vienne du MoDem ?
05:59Alors, un, ça vient notamment d'une personne au MoDem
06:01qui est une personne éminemment respectable,
06:02qui s'appelle Jean-Paul Matéi,
06:03qui a été le président du groupe du MoDem,
06:05qui n'est plus aujourd'hui, mais qui est l'un des piliers de la Commission des Finances,
06:08qui est un homme qui a toujours bâti sa ligne politique,
06:10notamment sur les sujets fiscaux,
06:12que je ne partage pas à titre personnel,
06:13mais pour lequel j'ai vraiment un immense respect,
06:15parce qu'il connaît par cœur ces questions.
06:17La deuxième chose, c'est que les débats que nous avons au Commission des Finances
06:19ne sont pas les mêmes qu'en séance.
06:21C'est le moment de sortir des propositions
06:23et d'en débattre sur le fond, entre les différents groupes politiques.
06:25Troisièmement, sur l'assurance-vie,
06:27moi, je suis opposé catégoriquement,
06:29et nous sommes une immense majorité à y être opposés catégoriquement.
06:32Pourquoi ?
06:33Parce qu'un, comme vous l'avez dit,
06:34c'est le matelas, c'est l'épargne des gens.
06:37Ils épargnent littéralement pour leur vie,
06:38pour des grands moments dans leur vie,
06:40que ce soit pour l'achat d'un logement,
06:41que ce soit pour l'achat d'un véhicule,
06:42que ce soit pour le moment de leur retraite.
06:43Mais la question de Joseph, c'est qu'est-ce qui lui a pris ?
06:48Qu'est-ce qui lui a pris ? Et qu'est-ce qui l'a piqué ?
06:50Parce que, alors, il faut, un, inviter-le,
06:53demander-lui,
06:54deuxièmement...
06:54Vous avez quand même une idée, vous siégez avec lui.
06:56Justement, j'y viens.
06:57Notre question fondamentale et centrale,
06:59c'est comment est-ce que l'épargne des Français,
07:01qui est massive, et tant mieux,
07:04peut financer l'économie française ?
07:07Certains, notamment, de manière très majoritaire,
07:08le NFP dit, il faut matraquer fiscalement
07:11l'assurance-vie pour injecter cet argent de l'économie.
07:13En fait, vous ne me répondez pas.
07:14Mais si, mais j'y viens, justement.
07:15Parce qu'il ne sait pas, peut-être qu'il ne lui a pas dit,
07:17M. Matéi.
07:18C'est peut-être parce que la réponse est difficile à donner.
07:20Mais non, mais j'y viens,
07:21je pense que le débat de fond est extrêmement important.
07:23C'est un débat de fond.
07:25Bien sûr que c'est un débat de fond.
07:26Financer l'économie par l'épargne des Français, c'est fondamental.
07:29Je ne vais pas tourner autour du pot concernant le MoDem.
07:32Vous pensez que ce n'est pas lié du tout
07:34au fait qu'il y a bientôt un congrès au MoDem
07:37et que vont s'affronter les successeurs de M. Bayrou,
07:40entre ceux qui représentent la partie droite,
07:42c'est-à-dire M. Jean-Noël Barraud,
07:44et ceux qui représentent, évidemment, la partie gauche.
07:46Vous ne pensez pas qu'il y a peut-être un guichot roche ?
07:48Je vais être très franc avec vous,
07:49je n'ai aucun intérêt pour les débats internes au MoDem.
07:53C'est une jolie façon de dire, je m'en fous complètement.
07:55Je vais être franc avec vous.
07:56Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si les gens qui nous écoutent
07:59vont avoir leur assurance vide taxée ou non.
08:04Moi, je leur réponds que catégoriquement, non.
08:06Vous donnez l'assurance que non ?
08:07Mais en tout cas, je veux dire,
08:09si on était ultra majoritaire et qu'on avait 300 députés de majorité absolue,
08:12je pourrais vous le dire catégoriquement,
08:14machiniquement, aujourd'hui, il faut qu'on bâtisse des majorités.
08:16Et on est déterminé à bâtir une majorité
08:18pour que l'assurance vide des Français ne soit pas taxée
08:20sur les mesures que vous dites.
08:21Pour ce qui est du congrès du MoDem, oui, je n'en ai pas grand-chose à faire.
08:24Moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir si l'assurance vide,
08:26oui ou non, va être taxée.
08:29La réponse pour nous est non.
08:30La raison pour laquelle, c'est parce que nous,
08:32les propositions que nous faisons,
08:33ça a été les mesures de la PACTE,
08:34ça a été les mesures que nous portons par ailleurs dans d'autres projets de loi
08:37pour orienter notre épargne collective
08:39vers le financement de notre propre économie.
08:41S'il est là le sujet fondamental pour financer l'économie française.
08:45Et je pense que ça, c'est le débat de fond qui, en tout cas, moi, m'intéresse.
08:48Et donc, je vais manquer, comme on dit dans votre autre patrie, je crois.
08:51Ma patrie, c'est la France.
08:54Mon cher Philippe.
08:55Vous disiez, on veut construire une majorité.
08:58Moi, ce qui m'a beaucoup frappé aussi dans les débats,
09:00au-delà de la Commission des finances,
09:02dans le débat parlementaire et politique ces derniers temps,
09:05c'est le sentiment d'un gros manque de concertation,
09:08de coopération entre les Républicains
09:12et entre ce qu'était avant juin la majorité macroniste
09:16dans ces différentes composantes.
09:18J'ai le sentiment que vous cohabitez entre vous
09:21plus que vous travaillez ensemble.
09:23Et que dans cette perspective,
09:25faire adopter un budget alors que je lis que M. Attal et M. Wauquiez
09:29ne se parlent plus, ça me paraît très compliqué.
09:34Moi, j'ai le sentiment, au contraire, que depuis la rentrée,
09:36depuis cet été, on met fin à une énorme hypocrisie.
09:39C'est-à-dire qu'on a expliqué pendant deux ans qu'on s'affrontait,
09:42que finalement, les Républicains et les trois partis du Bloc central,
09:46donc Renaissance, Horizons, Modem, de l'autre côté,
09:48on était en opposition les uns avec les autres.
09:50Mais la vérité, c'est que sur la centaine de textes
09:53qui ont été votés en deux ans, déjà, ça fait beaucoup.
09:55Mais en tout cas, il y en a une centaine, une petite centaine.
09:58Il y a deux textes qu'on n'a pas votés ensemble.
10:00Les énergies renouvelables et les retraites
10:03pour une majeure partie des Républicains.
10:05Tous les autres textes.
10:06Je vais venir à votre question après sur le budget des personnes.
10:09Sur le budget, là.
10:10Il faut quand même mettre fin à cette hypocrisie.
10:11C'est-à-dire que tous les autres textes,
10:13nous les avons votés ensemble et nous les avons travaillés ensemble.
10:16Et donc, quand cet été, vous avez Laurent Wauquiez
10:18qui présente son pacte législatif et Gabriel Attal,
10:20notre groupe, qui présente son pacte législatif aussi.
10:22Et qu'on se rend compte que sur les dix propositions qu'il y a,
10:25il y en a huit en commun.
10:26Moi, je constate factuellement qu'on est fait pour travailler ensemble.
10:29Pour la question des personnes...
10:30Ce n'est pas encore simple.
10:32Évidemment que ce n'est pas simple parce qu'on a des valeurs politiques
10:34totalement différentes.
10:35C'est la présidentielle 2027 qui travaille les divisions ?
10:38Honnêtement, si aujourd'hui, on pense à 2027,
10:41nous serons tous comptables du même bilan et du même héritage.
10:43Donc, soit on réussit.
10:45Et dans ce cas-là, tous ceux qui pensent à la présidentielle
10:47pourront se poser la question six mois avant.
10:48Soit on échoue collectivement.
10:50Et dans ce cas-là, ça ne vaut juste même pas la peine
10:51de penser à la présidentielle aujourd'hui.
10:52Nous n'avons pas d'autre choix que de réussir ensemble.
10:55Et moi, je suis bien content qu'on travaille ensemble
10:56parce que, oui, nous mettons fin, enfin, à ce type de critique
11:00qui a animé nos rapports politiques de 2027.
11:02On est déjà très en retard.
11:03Mais Charles Rodwell va rester quelques minutes de plus.
11:05Pas du tout. Il n'a flotté ta personne.
11:06On y va. A tout de suite.
11:08Europe Un Soir.
11:0919h21, Pierre de Villeneuve.
11:12Toujours avec Joseph Massé-Scaron, avec Philippe Guibert.
11:14Nous sommes avec Charles Rodwell.
11:16Dans un instant, on va parler du Doliprane
11:17parce que je sais que le sujet vous tient à cœur, Charles Rodwell.
11:20D'abord, cette citation de Jordan Bardella, ce matin, sur Europe 1,
11:23sur le déficit laissé par la majorité présidentielle,
11:27comme on l'appelait à l'époque,
11:29d'avant les européennes et d'avant les législatives.
11:31À minima, c'est de l'amateurisme.
11:33Au pire du pire, c'est une dissimulation.
11:35Est-ce qu'il y a eu, oui ou non, dissimulation ?
11:38Il parlait du camp présidentiel ou de son propre parti, en disant ?
11:42Qu'est-ce que c'est que cette réponse, Charles Rodwell ?
11:44Je vous le dis parce que, lors du dernier budget,
11:46où nous avons déjà entamé un grand nombre d'économies,
11:49lorsque j'additionne les amendements du Rassemblement national,
11:51on est à 256 milliards d'euros.
11:54Lorsqu'en janvier dernier,
11:55Bruno Le Maire décide de sortir des mécanismes d'urgence inflationnistes,
12:01qui étaient des mécanismes importants mais coûteux,
12:03le Rassemblement national était contre.
12:05Lorsque nous avons décidé d'annuler des crédits budgétaires
12:08à hauteur de 16 milliards d'euros,
12:09le Rassemblement national s'est montré contre.
12:12Lorsque nous avons voulu faire un projet de loi de finances rectificatif au printemps,
12:16la décision a été prise de, finalement, ne pas le faire
12:18parce que nous aurions été mis en minorité à l'Assemblée nationale,
12:21notamment par le Rassemblement national, qui ne voulait pas l'ajuster.
12:24Donc, si vous faites référence à la commission d'enquête
12:26qui va avoir lieu sur le rétablissement des comptes,
12:29nous, on est prêts.
12:30Et j'ai envie de vous dire que même on est déterminés
12:33à être présents pour rétablir cette vérité
12:34parce qu'il est tout de même assez éloquent,
12:37pour ne pas dire ironique,
12:38de voir un membre, notamment le président du Rassemblement national,
12:42critiquer la gestion des comptes publics,
12:43alors qu'à chaque fois que nous avons demandé aux forces politiques d'être au rendez-vous,
12:46elles n'y étaient pas, elles ont voté contre,
12:48je ne parle même pas de la prorogation de la réforme des retraites
12:50qui est proposée par l'ORN dans quelques jours,
12:54qui, tout simplement, à mon avis, pourrait condamner notre système des retraites.
12:58Et tout ça dans une position qui, à mon avis, me semble assez peu cohérente.
13:01Que vous entendiez Jordan Bardella ce matin sur Europe 1 et sur CNews,
13:04il dénonçait l'appel des syndicats de la SNCF
13:09d'empêcher la promotion de son livre
13:10qui est à paraître, justement, les syndicats de la SNCF
13:13qui appellent au boycott de ce livre dans toutes les gares.
13:17Même pire que ça, c'est-à-dire qu'ils font pression, ces syndicats d'extrême gauche,
13:20sur la SNCF pour que la SNCF ne diffuse pas une campagne de publicité
13:25qui a été négociée par ma maison d'édition.
13:28Mais on voit bien là toute l'intolérance, tout le sectarisme,
13:33toute cette nostalgie de régime totalitaire qui habite aujourd'hui les esprits à gauche.
13:37D'abord, je les remercie parce que ça va très certainement faire de la publicité au bouquin,
13:40mais c'est quoi la prochaine étape ?
13:42Ils vont brûler mes livres ?
13:44Ils vont empêcher les gens d'aller acheter les livres ?
13:46Ils vont faire des manifestations contre la liberté d'expression ?
13:50Est-ce que vous êtes vous aussi indigné, Charles Rodwell ?
13:52Honnêtement, Jordan Bardella est un adversaire politique fondamental
13:56qu'on bat tous les jours au Parlement.
13:59Mais factuellement, une prise d'otage comme celle-ci
14:01par des syndicats d'extrême gauche est absolument scandaleuse.
14:03Une prise d'otage ?
14:04Bien sûr.
14:05Je suis désolé, prendre comme ça un otage la liberté d'expression à des fins politiques,
14:10ce qui n'est juste pas le sujet d'un syndicat, est scandaleuse.
14:13Et en même temps, je pense que le sujet est totalement contre-productif
14:16parce que, oui, malheureusement, avec un tel acte stupide,
14:19ils font de la publicité à la politique portée par Jordan Bardella que je combats.
14:24Donc, pour ces deux raisons, je trouve que l'acte est stupide et est nul et non avenu.
14:29Le temps presse, je voulais qu'on parle du Doliprane,
14:32parce que c'est un sujet qui vous tient à cœur.
14:34Est-ce que le Doliprane est encore français ?
14:37Alors, la question sur Opéla, donc la filiale qui va être vendue à hauteur de 50%…
14:41Filiale de Sanofi.
14:42Filiale de Sanofi.
14:44C'est une entreprise qui détient la production de Doliprane,
14:48mais qui détient aussi la production de beaucoup d'autres médicaments hautement stratégiques
14:52pour notre pays.
14:54Et donc, pour notre souveraineté.
14:55Bien sûr.
14:57C'est la raison pour laquelle nous nous sommes mobilisés lorsque Sanofi a annoncé
15:00la vente de 50% de ses parts en négociations exclusives avec un fonds d'investissement américain.
15:06Nous avons été plus de 60 députés, notamment du Bloc central et de la droite républicaine,
15:10à nous mobiliser, car nous voulions connaître quelles étaient les garanties
15:15et les contreparties fondamentales apportées dans le cadre de cette opération,
15:19qui là encore, et nous tenons notre position,
15:21touche à l'indépendance et à la souveraineté nationale et économique de notre pays.
15:25Il y a une première conférence de presse qui a eu lieu ce matin
15:27par le ministre de l'Économie, le ministre de l'Industrie et le directeur général de BPI France.
15:31Il y a deux points d'avancée majeurs qui sont importants.
15:34Premièrement, on a un accord tripartite de haut niveau entre Sanofi,
15:39le fonds d'investissement américain et l'État, ce qui est unique en son genre.
15:43Premier bon point.
15:45Deuxième bon point, la BPI va rentrer au capital.
15:49Mais nous avons trois sujets encore d'inquiétude.
15:51A combien la BPI ? 1% ?
15:531 à 2%.
15:54Et donc nous avons trois sujets d'inquiétude encore extrêmement importants
15:59que nous allons regarder rigoureusement à travers le contrôle sur les investissements étrangers en France.
16:04Le premier point, quels sont les vrais engagements de long terme ?
16:08Et quels sont les contreparties de garantie de long terme au-delà de quelques mois ou quelques années ?
16:13Nous ne sommes pas rassurés sur ce point.
16:14Deuxième point sur lequel nous voulons absolument avoir des garanties, c'est
16:18est-ce qu'au-delà de son entrée au capital à 1 ou 2%,
16:20la Banque publique d'investissement pourra, dans ses prérogatives, avoir un rôle stratégique ?
16:25C'est une question à laquelle vous n'avez pas de réponse ce soir.
16:28Mais c'est où il peut y avoir un contrôle sur les investissements étrangers qui va le définir
16:32et les modalités du contrat vont le définir.
16:35Le troisième point, c'est de savoir, au-delà de celles qui ont été citées dans la presse, il y en a peut-être d'autres,
16:39y avait-il des offres alternatives, françaises ou européennes, qui pouvaient réellement faire concurrence à...
16:45Ça, en tout cas, il faut demander à Sadofy et au gouvernement.
16:49C'est la raison pour laquelle nous, représentation nationale,
16:52nous, députés, notamment du Bloc central, disons, ce soir,
16:55il y a des premières avancées qui sont intéressantes,
16:57mais nous serons extrêmement rigoureux et extrêmement minutieux dans l'analyse de l'engagement, en fait,
17:04des procédures maximales de contrôle sur les investissements étrangers
17:07pour être certains que les contreparties qui soient données soient adéquates au vis de l'enjeu de souveraineté nationale.
17:12Pour renforcer votre pression sur le gouvernement, pourquoi vous ne lui demandez pas d'actionner
17:17le décret Montebourg qui permet de bloquer la vente d'actifs qu'on considère comme
17:25au relevant de la souveraineté nationale, de bloquer cette vente ?
17:28Il y a ce décret de Montebourg qui date de 2014 ou 2013.
17:32Tout à fait. En fait, le décret Montebourg, c'est justement le décret qui définit le contrôle sur les investissements étrangers en France.
17:38Donc, sur un certain nombre de secteurs, sensibles, stratégiques,
17:41l'État a la possibilité de regarder et d'analyser si cet investissement est favorable ou défavorable à notre pays.
17:48Il a d'ailleurs été renforcé à deux reprises, par voie législative, puis par voie réglementaire, par Bruno Le Maire.
17:53D'abord en 2018, puis en 2021, en sortie de crise Covid, pour renforcer les dispositifs par lesquels on pouvait contrôler ces investissements.
18:01Et c'est d'ailleurs sur ces deux jambes qu'on a construit notre politique d'investissement depuis sept ans, voire depuis plus.
18:07Parce que vous citez Montebourg, c'est Arnaud Montebourg qui l'a créé, il faut bien l'admettre.
18:10C'est-à-dire que d'un côté, nous avons mis en oeuvre toute une politique qui est contestée par certains, et c'est la démocratie,
18:15d'attirer des investissements massifs dans notre pays, qui ont créé 2,7 millions d'emplois dans notre pays, notamment depuis sept ans.
18:21Et en même temps, pardonnez-moi du terme très macronien que nous assumons, c'est de dire, nous renforçons aussi nos possibilités de contrôler des investissements
18:29qui touchent à des secteurs sensibles, et que nous mobilisons de manière maximale sur cet investissement.
18:35Parce que ce dispositif permet de bloquer, et donc est un objet de négociation très important.
18:40Tout à fait. Mais il ne peut être engagé que lorsque vous rentrez dans des procédures, pardon c'est un peu technique, procédures exclusives.
18:46C'est la raison pour laquelle le décret peut être actionné uniquement maintenant, parce que l'État, Sanofi et CDR ont dit qu'ils rentraient en négociation exclusive depuis hier.
18:56Ce qui permet l'actionnement, la mise en oeuvre en tout cas, du contrôle sur les investissements étrangers.
19:02Merci, j'imagine que vous allez dans l'hémicycle ?
19:04Tout à fait, on repart à l'Assemblée Nationale. Merci pour votre invitation.
19:08On suit tout ça, avec bien sûr toutes les équipes d'Europe 1.
19:11Merci Charles Rodwell.
19:12Tous les matins à 9h moins 20 dans Europe 1 Matin, Olivier Lagarde lit, analyse, commente ce qui fait les Unes de la Presse.
19:18La Presse, c'est la Une de la Presse, c'est la revue de presse d'Olivier Lagarde, signature Europe 1.
19:23Tous les matins à 9h moins 20, et si vous l'avez loupé, il y a les replays et l'appli Europe 1.
19:28A tout de suite, avec une historienne qui nous retrace la vie et l'ascension du Pape Paul III.
19:34Amélie de Bourbon-Parmet avec nous sur Europe 1. A tout de suite.

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