Tous les jours dans Culture Médias, Thomas Isle dresse le portrait sonore de l'invité. Ce mardi, c’est Dany Brillant, chanteur, pour son album "Seventies". Après 3 ans d'absence en live, Dany Brillant remontera sur scène avec son show "Best of Tour 2025" de ses plus grands titres. Il sera à Paris à la salle Pleyel le 6 mars 2025 et tournée dans toute la France.
Retrouvez "Le portrait sonore de l'invité" sur : http://www.europe1.fr/emissions/le-portrait-inattendu
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00:00Ah bah oui, parce que c'est un grand bonheur de recevoir ce matin le plus romantique de nos chanteurs,
00:05Monsieur Dany Brillant. Bonjour Dany !
00:07Bonjour ! Quelle introduction !
00:08Merci d'être là et d'avoir accepté de nous chanter un extrait de votre nouvel album,
00:12Seventies. Tout à l'heure, on vous a entendu un petit peu répéter, visiblement, ça en voix du bois,
00:18comme disent les jeunes aujourd'hui.
00:20La voix est là, à 10h du matin.
00:22C'est vrai, c'est là qu'on voit si la voix est là, à 10h du matin.
00:25On va vérifier ça tout à l'heure, mais avant d'en parler, on va dresser votre portrait sonore,
00:29des petits sons pour mieux vous connaître. Voici le premier.
00:31Il n'y a que les filles qui m'intéressent.
00:38Tout le reste, je m'en fous.
00:43On ose quand même saccager les chansons devant Dany Brillant.
00:46Excusez-nous, pardon, Dany Brillant.
00:53Quand on pense à Dany Brillant, on pense au crooneur, on pense au charmeur,
00:56on vous imagine très à l'aise avec la jante féminine,
00:58et pourtant, j'ai découvert que ce personnage était une complète invention,
01:01et qu'à la base, vous êtes même plutôt timide comme garçon.
01:04Oui, c'est vrai, c'est un personnage que j'ai inventé comme un acteur qui crée son personnage.
01:09Donc, très jeune, étant un peu compliqué dans la communication,
01:14notamment avec la jante féminine, j'ai inventé un personnage à l'aise.
01:18C'est pas mal, hein ?
01:20Voilà, coiffé d'une certaine manière, habillé d'une certaine manière,
01:23et je me suis beaucoup inspiré de Dean Martin.
01:26Il paraît que même au lycée, on ne vous invitait jamais au boum ?
01:28Non, j'étais très isolé, je ne sais pas pourquoi, c'est vrai.
01:31Incroyable.
01:32On ne m'invitait pas.
01:33Il y en a qui doivent regretter.
01:35Et vous dites aujourd'hui, je suis arrivé presque vierge au mariage,
01:38je ne vais pas vous demander ce que veut dire le presque,
01:42mais en tout cas, je sais que vous êtes marié une première fois, très jeune, à 21 ans,
01:47et de ce mariage est née votre première fille.
01:55Arrête-toi, je n'ai plus peur, tu n'éclaires mes portes,
02:01aux seuls sons de ta voix.
02:04C'est bien votre fille qui chante là.
02:05Tout à fait, Léa.
02:06Elle n'avait jamais chanté, et je trouve qu'elle a une voix,
02:08enfin à l'époque, elle avait 16 ans, une voix angélique.
02:10Très jolie, c'est sur l'album Puerto Rico.
02:12C'est ça.
02:13Et vous dites, dans cette période où beaucoup me trouvaient ringard,
02:17on est en 2009, elle était la seule à me trouver formidable.
02:20Ma fille.
02:21Vraiment, vous avez pensé à ça ?
02:22Ma fille.
02:23Votre fille.
02:24Elle a été un grand support pour moi.
02:25C'est vraiment une chance de l'avoir.
02:27C'est ma vraie rencontre en fait, c'est ma fille.
02:29C'est beau.
02:30Et alors, on revient un petit peu en arrière dans le temps maintenant,
02:32avec cette chanson.
02:33Il est mort, il est mort le soleil, quand tu m'as quitté.
02:42Qu'est-ce qu'elle évoque pour vous, cette chanson d'Anne-Imrien ?
02:44Je crois que c'est la première chanson que j'ai entendue
02:46quand je suis arrivé en France,
02:48et c'est mon père et ma mère qui ont été chassés de leur pays, de Tunisie.
02:53En laissant tout, et tout a recommencé à zéro en France.
02:57Pour eux, c'était très dur, mais pour moi, ça a été une chance formidable.
03:00Vous aviez juste un an au moment du départ de la Tunisie,
03:03donc évidemment, vous n'en avez pas de souvenirs,
03:05mais c'est néanmoins un traumatisme dans la famille ?
03:08Oui, parce que mon père est arrivé un peu…
03:11Il avait tout construit.
03:12C'est toujours pareil, quand on construit quelque chose,
03:14on veut que ça perdure,
03:16et puis quand on perd tout et on doit tout recommencer à zéro,
03:18je pense que ça fait un choc.
03:19Surtout qu'il avait 30 ans,
03:21donc il n'était pas tout à fait…
03:23Vous voyez, il avait déjà à construire.
03:24Et en fait, votre famille, donc les Kohens,
03:26ont dû fuir à cause de l'antisémitisme ?
03:28C'est ça qui sévissait à ce moment-là ?
03:30C'était l'époque de la guerre des six jours en Israël ?
03:31C'est toujours le même problème,
03:33c'est qu'il n'y avait pas vraiment de problème
03:35entre les Juifs et les Arabes à l'époque.
03:37Mais c'est juste que ce qui s'est passé en Israël,
03:39il y a eu des répercussions,
03:41il y a eu des exactions,
03:43mais c'est toujours un petit groupe.
03:45Mais je sais que mes parents ont été protégés,
03:47parce que quand il y a eu les problèmes,
03:49les voisins du sixième étage les ont protégés,
03:51pour ne pas qu'ils subissent les…
03:53Mais en tout cas, le magasin de mon père a été saccagé.
03:55Et donc, il fallait fuir en France.
03:57Allez, encore un extrait.
04:05C'est le générique d'urgence,
04:07parce qu'après votre bac d'année brillante,
04:09vous faites une fac de médecine,
04:11mais vous allez abandonner en deuxième année,
04:13sauf que pendant trois ans,
04:15vous n'allez rien dire à personne, même à votre mère.
04:17C'était le rêve de ma mère que je sois médecin.
04:19Je ne pouvais pas détruire son rêve, j'étais très inquiet,
04:21je ne savais pas comment lui dire.
04:23Tous les jours, je me lève ce matin, je vais lui dire.
04:25Ça a duré trois ans.
04:27Et donc, j'ai menti.
04:29Il paraît qu'on vous demandait même
04:31des conseils de médecin, et vous donniez des conseils bidons.
04:33Oui, je disais, prends un Doliprane.
04:37Voilà, très bien.
04:39Et puis alors, c'est en suivant un copain
04:41dans ses cours de philosophie que vous inscrivez
04:43un cours de théâtre.
04:45Oui, c'est ça.
04:47La médecine n'étant pas mon truc,
04:49je me suis dit, je vais faire mon vrai rêve.
04:51J'ai toujours été très passionné par le théâtre.
04:53Vous ne vouliez pas être chanteur ?
04:55Ah non, pas du tout.
04:57Mon rêve, du départ, c'était le théâtre.
04:59Je me souviens, on regardait au théâtre ce soir,
05:01avec mes parents, tous les vendredis soir,
05:03et j'avais envie de faire ce métier,
05:05de m'exprimer comme ça, à travers des rôles.
05:07Un dernier petit son.
05:15T'as dû le lancer en disant, petit son.
05:19Ça décoiffe.
05:21Parce qu'en 1999, Dany Briand,
05:23vous avez assuré la première partie de Céline Dion
05:25au Stade de France, devant 80 000 personnes.
05:27Ça devait être incroyable comme moment.
05:29Ah oui, c'était incroyable.
05:31Puis surtout, ça m'a permis, moi qui étais dans
05:33les petits cabarets et chanté devant
05:3530, 40 personnes, je me suis retrouvé
05:37à chanter devant 80 000.
05:39Mais comment vous vous retrouvez là ? Vous connaissiez Céline ?
05:41C'est elle qui aimait ce que je faisais
05:43et qui m'a mis en première partie.
05:47Après, mon public s'est agrandi,
05:49parce qu'après, il y a le boucharet.
05:51Donc elle m'a donné un coup de bouse
05:53dans ma carrière.
05:55Et aujourd'hui, vous sortez votre nouvel album
05:57qui s'appelle Seventies, qui est disponible
05:59et vous serez en tournée dans toute la France
06:01à partir de février 2025.
06:03On va parler de ce bel album
06:05dans un instant sur Europe 1. A tout de suite.