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Aujourd'hui dans "Punchline", Thierry Cabannes et ses invités débattent d'une école maternelle en situation compliquée face au trafic de drogue, qui sont empêchés de pouvoir déjeuner à la cantine.
Retrouvez "Punchline" sur : http://www.europe1.fr/emissions/punchline2

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Transcription
00:00L'info en continu, c'est sur Europe 1.
00:07Punchline, 18h-19h, Thierry Cabane sur CNews et Europe 1.
00:1418h22, merci de nous accueillir et sur CNews et sur Europe 1, évidemment.
00:19Toujours à mes côtés pour commenter cette actualité très chargée en ce vendredi soir, assez diversifié.
00:24Naïma M. Fadel, Nathan Devers, Jean-Marie Legouane et Louis de Ragnel.
00:28Les amis, on va prendre la direction d'Échirol, près de Grenoble.
00:31Pourquoi Échirol ? Tout simplement parce que des enfants d'une école maternelle sont tout simplement privés de la cantine.
00:37C'est dingue, on est en 2024 et ça existe.
00:41Et pour se rendre à la cantine, ces jeunes doivent emprunter une passerelle qui est actuellement squattée par des dealers.
00:47On écoute et on regarde le reportage de Michael De Santos.
00:51Cette passerelle permettait aux enfants d'une école maternelle de rejoindre leur cantine.
00:56Aujourd'hui, elle alimente les consommateurs de drogue.
00:59Les dealers y sont omniprésents, guettent et vendent de jour comme de nuit.
01:03Pour des raisons de sécurité, les élèves déjeunent désormais sur place.
01:07Des repas fournis par leurs parents, au moins jusqu'à Noël.
01:10Des mères, des pères, logiquement inquiets, selon Laurence Ameskovski, porte-parole de la PEP.
01:16Vous rentrez ce soir et votre enfant vous dit, bah tiens j'ai vu un monsieur avec une arme.
01:20On crée une zone qui est extrêmement anxiogène, avec des situations qui peuvent dévier vers la violence
01:28ou des situations très compliquées, voire incontrôlables.
01:31Donc les parents sont inquiets et à juste titre.
01:35Des parents, des habitants, qui se sont rassemblés ce mardi pour réclamer la construction d'un nouveau commissariat
01:41et des patrouilles de police plus régulières.
01:44Yannick Bianchieri, membre du syndicat Alliance, déplore un manque d'effectifs.
01:48Dès qu'on est là, que ce soit la police nationale ou la police municipale, ils s'enlèvent.
01:53Mais une fois qu'on n'est plus là, ils reviennent.
01:55Ce n'est pas une vie de pouvoir être à chaque endroit.
01:58On ne peut pas être de partout, on ne peut pas être dans chaque immeuble,
02:00on ne peut pas être dans chaque rue pour éviter le trafic de stupor.
02:03Et encore moins avec le manque d'effectifs que l'on a.
02:05C'est le recul de l'État.
02:07Donc non, donnons les moyens, occupons l'espace et empêchons ces trafiquants de se déployer
02:12et de vendre leurs produits stupéfiants.
02:14De son côté, la ville d'Échirol a lancé une pétition pour réclamer à Emmanuel Macron
02:19le droit à la tranquillité publique.
02:21Près de 2400 personnes l'ont déjà signé.
02:24Ce policier Nathan Devers parle d'un recul de l'État.
02:27Et là, quand on voit et on écoute ce reportage, c'est bien simple.
02:30On laisse la passerelle aux dealers et on dit aux parents,
02:33préparez le petit frishty pour vos enfants, pour vos mamans.
02:36C'est vrai, c'est un peu ça ce qui se passe.
02:39Oui, notre société est quand même très résiliente de supporter ce genre de choses.
02:43Gardez la passerelle !
02:44Touche à l'insupportable.
02:47Ce qu'il faut dire, c'est que sur la question du trafic de drogue,
02:50d'abord, ça détruit des quartiers.
02:53Ça empêche la vie normale, la vie quotidienne, la vie courante d'avoir lieu.
02:58Ça fait évidemment couler du sang.
03:00Ça répand de l'insécurité, mais ça répand de la crainte, ça répand de la peur.
03:04Et face à cela, le politique est dans une sorte d'inertie, d'attentisme
03:09déguisé en réaction hyperactive.
03:12C'est-à-dire que le politique fait semblant toujours d'agir
03:15en faisant venir la CRS8 dans des quartiers,
03:17en menant des politiques répressives,
03:19en ayant des phrases où ils sortent un peu les muscles.
03:22Mais ce faisant, ils s'interdisent de penser la question de la drogue.
03:25Et je suis désolé, mais quand on veut régler un problème sans démagogie,
03:28il faut le penser.
03:29Il faut le penser à la racine.
03:30Il ne faut pas se contenter de s'exciter sur l'analyse des symptômes,
03:33même si les symptômes sont toujours « excitants »,
03:35mais il faut analyser le diagnostic dans les causes.
03:38Tant qu'on n'aura pas posé la question de savoir
03:40pourquoi aujourd'hui, il y a des mafias
03:42qui sont en train d'avoir une importance de plus en plus élevée,
03:45qui sont en train de défier l'État,
03:47qui sont en train de faire la loi dans un certain nombre de quartiers,
03:50tant qu'on ne se sera pas demandé comment elles peuvent avoir construit
03:53des empires économiques aussi importants
03:55et qu'évidemment, elles agissent en toute impunité.
03:58Même lorsqu'elles sont punies, elles restent impunies.
04:00Tant qu'on n'aura pas posé ces questions-là
04:02et tant qu'on n'aura pas demandé
04:04qui est « l'armée de réserve » de ce trafic de drogue,
04:07à savoir les consommateurs qui sont 5 millions
04:09mais qui sont 2 millions à être des consommateurs réguliers,
04:11et tant qu'on ne se sera pas dit,
04:13étant donné que la prohibition ne marche pas,
04:15comment faire en sorte d'empêcher ce trafic de drogue
04:18d'exister dans ces conditions, par quelles solutions,
04:21tant qu'on n'aura pas posé ces questions,
04:23malheureusement, on sera amené à commenter des réalités
04:25de plus en plus tristes, de plus en plus inquiétantes
04:27avec une société dont il faut saluer,
04:29même si c'est triste, mais la résilience.
04:31Parce qu'en fait, c'est insupportable.
04:32On se met à la place des parents de ces élèves
04:34qui doivent faire le Tupperware de leurs enfants
04:36parce qu'ils ne peuvent pas aller à la cantine
04:37et qui rentrent le soir en entendant des enfants
04:39qui disent qu'ils ont vu des messieurs
04:40avec des pistolets et des fusils.
04:42C'est insupportable.
04:43Vous n'avez même pas d'argument.
04:44Quel film on envoie aux parents, là ?
04:46Quel film on envoie à la société ?
04:47Oui, quand on dit résilient, la société est résiliente.
04:49Non, je regrette.
04:50Les Français, malheureusement,
04:52sont obligés d'accepter cette situation
04:55puisque l'État est complètement défaillant.
04:58L'État est impuissant.
04:59L'État, finalement, acte que des espaces
05:02comme cette passerelle soient occupés par des dealers
05:05et que des gamins ne puissent pas déjeuner à la cantine.
05:08C'est quand même scandaleux, ce qui se passe.
05:10Oui, c'est scandaleux.
05:11C'est pour ça qu'on en parle sur ces news.
05:12Ça révèle justement cette faille de l'État,
05:13ce fameux État qui doit assurer notre sécurité
05:15et notre protection.
05:16Donc, voilà, on peut toujours palabrer sur les...
05:21On va, comment dirais-je, déclarer la guerre,
05:24vous allez voir, etc.
05:26Mais regardez, vous n'allez pas me dire
05:28qu'on ne peut pas mettre des policiers sur cette passerelle
05:30pour déloger ces trafiquants.
05:33Vous avez le nombre de lieux de trafic aussi, c'est ça ?
05:36Oui, mais alors il faut qu'on reconnaisse aujourd'hui
05:38ce qu'ont dit les magistrats lors de l'audition au Sénat
05:42qui ont dit, nous sommes en train de perdre la guerre.
05:44Il ne faut pas venir nous le raconter.
05:45Mais pas du tout.
05:46Nous sommes en capacité de répondre à cela.
05:49En réalité, l'État n'est plus en capacité.
05:52Il est devant un phénomène aujourd'hui qui le dépasse.
05:55Mais je dirais plus,
05:56c'est que l'État ne veut pas réellement répondre.
05:58Je cite encore une chose que souvent je l'aborde.
06:02Pourquoi l'État, aujourd'hui,
06:04sur la question de la délinquance des mineurs,
06:06de tous ces gamins qui sont embrigadés
06:09dans le trafic de drogue,
06:11qu'on voit dans les quartiers en train de faire le chouffe
06:13ou le mûlé, etc.
06:15Pourquoi aujourd'hui l'État ne propose rien
06:17en termes de politique
06:19qui puisse responsabiliser les parents
06:21et qui puisse, dès le premier acte de délinquance,
06:24dissuader le gamin de recommencer ?
06:26Pourquoi aujourd'hui on ne le fait pas ?
06:27C'est une bonne question.
06:28Jean-Marie Le Gouen, quel regard portez-vous ?
06:31L'émotion est légitime.
06:33Elle devrait nous pousser dans nos retranchements.
06:35C'est ce que disait Nathan.
06:37Parce que je ne crois pas que M. Darmanin
06:39et que M. Retailleau
06:41soient particulièrement les plus incompétents,
06:43les moins motivés sur ce type de sujet.
06:45Et moi, je suis très rapidement,
06:47pour qu'il y ait un maximum de répression,
06:49la mexicanisation dont ils ont parlé, qu'on aille.
06:51D'ailleurs, il faut passer une loi,
06:52il faut qu'il y ait un Parlement,
06:53il faut qu'il y ait un gouvernement.
06:54Bref, on revient à d'autres sujets.
06:56Elle ne m'attarde pas là-dessus.
06:57Parce qu'à force de perdre son temps sur des...
07:00On n'avance pas sur des sujets.
07:02Bêtise.
07:05Je veux bien qu'on parle de l'État.
07:07Mais enfin, les Français,
07:09il y en a 5 millions qui consomment.
07:11Qu'est-ce qu'on leur dit à ces consommateurs ?
07:13Est-ce qu'on a le courage ?
07:15Est-ce qu'on a le courage de dire que tous ceux
07:17qui consomment doivent être amenés
07:19à avoir une sanction extrêmement forte ?
07:21Mais qui doit déterminer ça ?
07:23L'hypocrisie de cette société française,
07:25l'hypocrisie de la société française
07:27qui n'a rien à voir avec l'État,
07:28qui fait qu'il y a des millions de consommateurs,
07:31sans parler des gens qui, n'étant pas consommateurs,
07:33sont quand même profiteurs du système.
07:35Ça fait donc des millions et des millions de Français...
07:37Mais elle est où l'autorité, monsieur le ministre ?
07:39Mais l'autorité, madame...
07:40C'est à l'État de décider même par rapport à ses consommateurs ?
07:42C'est l'État qui va décider.
07:43Par rapport même à ses consommateurs ?
07:45Où que ce soit, je ne connais pas d'État dans le monde
07:47qui, par la volonté, est empêché des consommateurs.
07:50Moi, je pense que c'est un problème mondial.
07:52Ce n'est pas français.
07:53Il y en a partout.
07:54Ça gagne de partout.
07:55L'Afrique est en train de basculer.
07:57L'Amérique latine est dans un État que vous imaginez.
08:00Les États-Unis déclarent la guerre au Mexique
08:03pour essayer de...
08:04On va attendre que les consommateurs décident...
08:07La prohibition n'a jamais marché nulle part.
08:10La politique, c'est l'État et la société.
08:13Ce n'est pas que l'État.
08:14L'État, vous parlez de la passerelle,
08:16on ne va pas mettre un commissariat
08:18au-dessus de la passerelle.
08:19Vous n'y pensez pas, moi non plus.
08:21Donc, ça ne se fera pas.
08:23Le problème, c'est d'arriver à traiter sur le fond
08:26un problème qui nous mine gravement
08:28en termes de santé publique,
08:29en termes d'ordre public,
08:30en termes d'environnement social.
08:31Donc, il faut céder la passerelle aux dealers.
08:33Madame, allez-y à la passerelle.
08:35Ce n'est pas vous qui allez faire le truc.
08:37Non, la police.
08:38Monsieur le ministre,
08:40ne soyez pas méprisant.
08:42Mais je ne suis pas méprisant.
08:43Je vous parle de la police nationale.
08:45Ne faites pas croire à nos auditeurs
08:46qu'on va avoir une solution sur la passerelle.
08:48Vous pouvez déloger.
08:50Vous pouvez déloger.
08:52Il l'a dit, le policier.
08:54Il l'a dit, le policier.
08:55Il va passer trois fois par jour.
08:57La quatrième fois, ils seront là.
08:59Vous délogez les dealers d'un point A,
09:01ils retiennent un point B.
09:03Comme vous l'avez dit,
09:04la prohibition n'a jamais marché nulle part.
09:06Elle ne marche pas,
09:08ni sur l'alcool, ni sur les drogues.
09:10Ce qu'il faut faire,
09:11c'est penser le sujet en des termes pragmatiques.
09:13Vous voulez la pénalisation de la police.
09:15On a ce débat tous les vendredis.
09:17On parle de ça tous les vendredis.
09:19S'il vous plaît, pour nos auditeurs,
09:21ça veut dire qu'il faut arrêter les descentes de police.
09:23Il faut arrêter de démembrer les trafiquants.
09:27Je comprends ce que vous dîtes.
09:29Je vais faire un peu d'eux en même temps.
09:31Je comprends aussi ce que dit Naïma El-Fadel.
09:33Vous vous dites qu'il faut quand même tenter des choses.
09:35Si bon, tentons plus rien
09:37et laissons les choses se faire.
09:38Allons-y.
09:39Je veux bien qu'on mette des chars d'assaut sur la passerelle.
09:41Je n'en ai rien à foutre.
09:43Si ça, c'est mon problème,
09:44je vous assure que je serai pour.
09:45Allons-y.
09:47Ce n'est pas vrai.
09:48Vous ne le ferez pas.
09:49Personne ne le fera.
09:50On arrête ces bêtises.
09:52Vous voyez, Monsieur le Ministre, vous êtes...

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