• il y a 2 mois
Le vice-président de l'Assemblée nationale, député des Français établis hors de France (Amérique du Nord) et ancien ministre délégué de l'Industrie et de l'Énergie était interrogé par Thomas Despré (RTL), Pauline Buisson (M6), Steve Jourdin (Public Sénat) et Jim Jarrassé (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Thomas Despré du 27 octobre 2024.

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Transcription
00:00Le Grand Jury, présenté par Thomas Desprez.
00:13Bonjour à tous et bienvenue dans ce Grand Jury en direct comme chaque dimanche du Grand Studio RTL et en simultané à la télévision sur Public Sénat, canal 13 de la TNT.
00:22Bonjour Roland Lescure.
00:23Bonjour.
00:24Vous êtes vice-président de l'Assemblée Nationale, député des Français d'Amérique du Nord, ancien ministre de l'industrie et surtout vous êtes ce qu'on appelle un macroniste de la première heure.
00:32Oui mais voilà, que reste-t-il de la politique économique du président, lui qui avait promis de ne jamais augmenter les impôts ?
00:38Le gouvernement de Michel Barnier s'apprête l'année prochaine à taxer les plus riches, les entreprises.
00:43Vous nous direz quel regard vous portez sur ce budget 2025 et puis on parlera de la présidentielle américaine.
00:48C'est dans moins de deux semaines, vous qui revenez tout juste des Etats-Unis.
00:52Bienvenue dans ce Grand Jury, Roland Lescure.
00:54Merci.
00:55A mes côtés pour vous interroger aujourd'hui, Pauline Buisson d'M6, Steve Jourdin de Public Sénat et Jim Jarassé du Figaro qui nous rejoindra dans un instant.
01:04Dans ce Grand Jury, Roland Lescure, nous passerons en revue l'actualité de la semaine avec cette attaque hier d'Israël sur l'Iran.
01:09Il y aura aussi un moment 2027 pour parler de votre parti Renaissance qui doit se trouver un nouveau chef entre Gabriel Attal et Elisabeth Borne.
01:17Vous nous direz si vous soutenez l'un des deux et puis nous parlons tout de suite de l'actualité parlementaire.
01:27Roland Lescure, cette nuit les députés ne sont pas parvenus à voter la première partie du budget dans le temps imparti, à l'examiner.
01:33Il reste encore un peu plus de 1500 amendements.
01:36Qui est responsable ?
01:37C'est le débat parlementaire qui suit son cours.
01:40Il y avait beaucoup d'amendements qui avaient été déposés par tous les groupes.
01:43Beaucoup d'amendements qui ont été discutés, un certain nombre qui ont été retirés.
01:46Les débats sont allés, je dirais, mollo-mollo, pas très très rapidement.
01:50Il reste aujourd'hui 1500 amendements, un peu plus, qui seront du coup repris en séance vraisemblablement à partir du 5 novembre.
01:57La semaine prochaine, on va se concentrer sur le projet de loi de financement de la Sécurité Sociale, qui est le deuxième texte budgétaire.
02:04Et on reprendra le travail la semaine suivante.
02:06Mais le calendrier n'a pas été respecté.
02:09À qui la faute ? Parce que voilà, on va prendre du temps.
02:12Peut-être qu'on ira vers un 49.3, on va en parler dans un instant.
02:15Mais pour vous, tout se passe normalement, il n'y a pas de problème ?
02:17Écoutez, je ne peux pas vous dire que tout se passe normalement.
02:19Je dirais même que depuis deux ans et demi, on ne peut pas dire que les choses budgétaires se passent comme on en a l'habitude.
02:25Moi, j'ai eu un regret cet été.
02:28J'ai eu l'occasion d'exprimer un certain nombre de fois.
02:30On est en train d'en vivre les conséquences.
02:32Le regret, c'est qu'on n'a pas réussi à constituer une coalition assez large,
02:37un accord de gouvernement qui rassemblerait des gens du centre-droit et du centre-gauche,
02:41avec évidemment des gens de l'ex-majorité,
02:43de manière à mettre en commun une plateforme qui nous permettrait d'aller de l'avant,
02:47de voter un budget et de voter des réformes.
02:49On n'a pas réussi à le faire.
02:51Et donc aujourd'hui, on se trouve dans une situation où on a une Assemblée nationale qui est fracturée.
02:55On a trois blocs qui sont dans une large mesure irréconciliables,
03:00mais qui, on l'a vu, votent régulièrement ensemble, le RN et le NFP,
03:05des amendements par dizaines pour ajouter des taxes par centaines de milliers.
03:08Et vous, vous avez ce qu'on appelle le socle commun.
03:11Beaucoup n'étaient pas présents dans l'hémicycle.
03:13Qu'est-ce qui s'est passé pendant ces débats ? Vous aviez piscine ?
03:15Non, le sujet, ce n'est pas la piscine ou l'absentéisme.
03:18Le sujet, la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
03:21quand le RN et le NFP votent ensemble,
03:25présents ou pas présents, évidemment on est minoritaire.
03:28Et donc ça nous met dans des situations difficiles,
03:30sur des impôts supplémentaires, des dizaines et des dizaines de taxes,
03:34donc certaines quand même assez improbables, sur les croquettes pour chiens, etc.
03:37qui nous amènent aujourd'hui à un budget qui a pris une taille,
03:41je dirais un peu pentagohélique,
03:43qui va être évidemment difficile à voter, même si l'examen n'est pas terminé.
03:47Donc on verra quand on y arrivera.
03:48Mais vous comprenez quand même cette absence de députés du socle commun,
03:51ça a été beaucoup souligné cette semaine.
03:53Qu'est-ce que ça veut dire ? Qu'est-ce que ça sous-entend ?
03:55Que ça ne sert à rien de siéger ?
03:56Non, ce n'est pas ça.
03:57C'est qu'aujourd'hui, effectivement, quand vous êtes parlementaire
04:00et que vous vous retrouvez assiégé face à une alliance des contraires
04:03qui vous défait régulièrement,
04:04c'est plus difficile d'être complètement mobilisé.
04:06Sachant qu'évidemment, les députés, quand ils ne sont pas en séance,
04:09vous le savez, ils sont ailleurs.
04:10Il y a eu d'autres textes à discuter en commission.
04:13Moi, je siège à la commission des lois.
04:15On avait les textes budgétaires pour le ministère de l'Intérieur
04:18et le ministère de la Justice.
04:20On a le projet de loi de financement de la sécurité sociale
04:22qui était en commission.
04:24Et puis, on a les circonscriptions.
04:26Moi, j'arrive de ma circonscription, j'y ai passé les 48 dernières heures.
04:29Par construction, je n'étais pas en séance cette nuit.
04:32Mais les députés des autres groupes étaient présents dans l'émission ?
04:34Oui et non. Vous savez bien qu'il y a eu des moments.
04:36D'ailleurs, c'est intéressant de voir la manière dont,
04:39au fur et à mesure de la présence ou pas des groupes ou des autres,
04:42un certain nombre d'amendements ont été votés et rejetés.
04:45Moi, j'ai connu une assemblée nationale, je dirais, un peu traditionnelle
04:48entre 2017 et 2022.
04:50Vous aviez une majorité absolue,
04:52vous aviez des oppositions assez bien constituées
04:54et vous aviez, en fait, une règle tacite
04:57qui faisait que les lois étaient bien votées,
04:59qui était une règle de proportionnel.
05:01En général, les commissions qui s'occupaient des textes étaient présentes.
05:06On avait, en gros, un tiers de l'Assemblée qui était là,
05:09qui reflétait la distribution de l'Assemblée nationale
05:12et on avançait comme ça.
05:13C'est vrai que depuis deux ans et demi et singulièrement
05:15depuis deux semaines, deux mois,
05:18depuis cette nouvelle législature,
05:20en fait, tout ça est extrêmement aléatoire.
05:22De temps en temps, vous avez des groupes qui viennent massivement
05:24soutenir des amendements qu'elles y tiennent,
05:26d'autres qui s'éloignent parce qu'ils préfèrent
05:28ne pas participer à des débats.
05:29Mais, Roland Lascure, qu'est-ce qu'on fait ?
05:30Est-ce qu'il va falloir dégainer le 49.3
05:33qui permet l'adoption du texte sans vote ?
05:35Est-ce que vous êtes en faveur du 49.3 aujourd'hui ?
05:37Alors, d'abord, vous le savez, c'est une prévogative du gouvernement.
05:40Donc, le gouvernement décidera ou non.
05:42Le gouvernement qui a déjà demandé la possibilité
05:46d'utiliser ce 49.3, ce qui a été accordé
05:48dans le dernier Conseil des ministres,
05:50il peut donc l'utiliser à tout moment ?
05:51À tout moment ou pas, d'ailleurs.
05:53C'est-à-dire qu'une option qu'il a souhaité avoir,
05:55que le Premier ministre a souhaité avoir,
05:57qui lui a été confié par le Conseil des ministres,
05:59qu'il peut l'utiliser à tout moment.
06:00Et quel est votre sentiment ?
06:01Il faut l'utiliser maintenant ?
06:02Il faut attendre ?
06:03Qu'est-ce qu'il faut faire ?
06:04Écoutez, franchement, la question est ouverte.
06:07C'est-à-dire qu'on a besoin de débattre
06:09et moi, j'aimerais qu'on puisse débattre
06:11du budget jusqu'au bout.
06:13Quand je vois le résultat du débat en question
06:15depuis une semaine, avec une inflation de taxes,
06:18des dizaines de taxes pour des dizaines de milliards d'euros,
06:21je suis un peu circonspect sur notre capacité
06:23à mener ce débat jusqu'au bout
06:25avec un budget qui ressemblera à quelque chose.
06:27Maintenant, on va voir.
06:29On a le PLFSS qui, lui aussi, peut faire l'objet d'un 49.3
06:33qui va arriver cette semaine.
06:34Peut-être que le débat, il sera, je dirais,
06:36un peu moins inflationniste
06:37et qu'on arrivera à peut-être arriver,
06:40au moins pour le budget de la Sécurité sociale,
06:43le budget de la Sécu, comme on dit,
06:44à avoir un budget qui se tient.
06:46Le budget de l'État aujourd'hui,
06:48et vous l'avez dit, il reste 3-4 jours de débat
06:51et 1 500 amendements.
06:53Franchement, il commence à ne plus ressembler à grand-chose.
06:55On va regarder dans le détail, justement.
06:57Les députés ont voté contre l'avis du gouvernement
06:59une taxe exceptionnelle sur les hauts revenus
07:01de manière définitive.
07:03Le gouvernement voulait qu'elle soit temporaire.
07:05Ils ont voté un impôt nouveau pour les milliardaires.
07:07Ils ont supprimé, tout simplement,
07:09les crédits français pour l'Union européenne.
07:11C'était en fin de semaine.
07:12Ce budget-là, vous ne le votez pas, en l'État ?
07:14Mais rien que la dernière chose que vous venez de mentionner.
07:17Donc, on a le Rassemblement national
07:19qui décide comme ça.
07:21Ce n'est pas surprenant, vu son histoire,
07:23profondément anti-européenne,
07:25de supprimer 5 milliards de la contribution
07:27de la France à l'Union européenne,
07:29qui permet, en retour, évidemment,
07:31de financer la politique agricole commune,
07:33qui permet de financer des investissements dans les territoires.
07:35Et à partir de là, évidemment,
07:37on a voté contre cet article.
07:39Qu'est-ce que ça veut dire ?
07:41Ça veut dire que le budget va continuer à être discuté.
07:43Il ira au Sénat à l'issue
07:45et que j'imagine, j'espère,
07:47que les sénateurs, dans leur grande sagesse,
07:49rétabliront cette contribution.
07:51Mais finalement, les députés,
07:53ils vous offrent un superbe argument, finalement.
07:55Ils sont en train de détricoter ce budget,
07:57d'en faire tout et n'importe quoi,
07:59et vous, finalement, plutôt que d'utiliser le 49-3,
08:01vous allez dire, en fait, très bien, ce budget-là,
08:03il ne nous convient pas.
08:05Non, mais c'est vous qui l'avez dit. Moi, je le regrette.
08:07Moi, il y a une chose qui est claire, en tout cas.
08:09C'est que, dans le socle commun, comme vous l'avez appelé,
08:11dans notre groupe, Ensemble pour la République,
08:13on avait une ligne très claire.
08:15A la fois, la responsabilité budgétaire.
08:17Le déficit budgétaire est élevé, et donc il faut le réduire.
08:19Et pour ça, je dirais,
08:21un mélange qu'on aurait préféré
08:23un peu plus du côté des dépenses que des impôts,
08:25mais de réduction des dépenses et de hausse des impôts.
08:27Et ensuite, une boussole très claire,
08:29c'est ne pas mettre en danger
08:31la compétitivité de la France,
08:33l'attractivité, l'emploi, l'industrie.
08:35Vous reprenez des mots de matraquage fiscal,
08:37qu'on a beaucoup entendu, après l'adoption de plusieurs dispositions,
08:39de plusieurs amendements, cette semaine, à l'Assemblée nationale.
08:41C'est une véritable foire qu'on a.
08:43Ce n'est même plus du matraquage.
08:45Ça part dans tous les sens, vous l'avez dit.
08:47On a des taxes
08:49sur les milliardaires, sur les riches et sur le haut revenu.
08:51Bon, ça commence à se compliquer.
08:53Sur les entreprises, vous savez que
08:55une de mes grandes fiertés
08:57du premier mandat, c'est qu'on a
08:59ramené l'impôt sur les sociétés
09:01à la moyenne européenne. On était à 33, on est passé à 25.
09:03Avec ce qui a été voté
09:05à l'Assemblée nationale, on passe à 40,
09:07voire même à 55%
09:09pour les très grandes entreprises.
09:11Mais c'était même le projet du gouvernement de Michel Barnier de l'augmenter un peu.
09:13Tout à fait, de l'augmenter un peu.
09:15Et moi, j'ai regretté d'ailleurs qu'on aille
09:17au-delà des 33 qui étaient ceux
09:19qui prévalaient en 2017.
09:21Et ça fait partie des débats qu'on a eus avec le gouvernement,
09:23pour lesquels on sera peut-être entendu
09:25dans la copie finale, comme on dit.
09:27Mais 40% ou 55%, c'est quasiment
09:29confiscatoire, si vous voulez.
09:31Et moi, j'y crois fortement.
09:33Ce qu'on appelait la politique de l'offre,
09:35ça veut dire quoi ? Ça veut dire qu'on est capable d'attirer
09:37en France des grands investisseurs
09:39qui viennent installer des usines dans nos territoires.
09:41Et ça, c'est fini ? La politique de l'offre ?
09:43On va tout faire pour que ce soit pas terminé.
09:45Mais là, ce que vous dites, c'est que le budget en l'Etat, c'est un mauvais signal envoyé aux entreprises.
09:47Évidemment.
09:49On est taxé dans la poche droite,
09:51dans la poche gauche, le matin, le soir,
09:53l'après-midi. On est taxé
09:55à tous les étages.
09:57Mais le budget Barnier aussi, prévoyait beaucoup de taxes.
09:59Notamment la surtaxe sur les hauts revenus.
10:01Un peu trop à notre goût.
10:03Sur les hauts revenus, ce qu'on a dit, et ce qu'on continue à penser,
10:05c'est qu'il y a un certain
10:07nombre de très hauts revenus, aujourd'hui,
10:09dans une large mesure à l'impôt sur le revenu,
10:11pour plein de raisons, tout à fait légales.
10:13Et qu'on puisse ramener le taux effectif
10:15de l'impôt sur le revenu, pour des gens très riches,
10:17à des niveaux comparables à ceux qui payent leur impôt,
10:19c'est normal.
10:21Sur l'impôt sur les sociétés, qu'on puisse avoir
10:23une surtaxe exceptionnelle. Moi, j'étais pas trop
10:25pour au départ. On est prêt à le retenir.
10:27Mais aujourd'hui, il y a encore des mesures, notamment dans le projet
10:29de boîte de financement de la Sécurité sociale,
10:31qui vont augmenter de manière forte le coût du travail.
10:33Ça, je peux vous dire, c'est non. Trois fois non.
10:35Parce que la politique de l'offre,
10:37c'est tout simplement de dire
10:39à des industriels qui veulent investir en Europe,
10:41venez plutôt en France
10:43qu'en Allemagne, au Royaume-Uni,
10:45en Italie ou en Espagne. Et ça, ça a marché.
10:47Il faut qu'on continue à le faire.
10:49On a ouvert des usines en France,
10:51on en fermait depuis 25 ans.
10:53On a créé des emplois industriels en France.
10:55On en détruisait depuis 35 ans.
10:57Ça, il faut que ça continue. Le coût du travail,
10:59les impôts de production,
11:01on a baissé ce qu'on appelle
11:03les impôts de production depuis 7 ans.
11:05La gauche les a rétablis.
11:07Et Michel Barnier est en train d'augmenter
11:09les impôts. Vous, qui défendez le macronisme
11:11depuis 7 ans, quand vous voyez
11:13le gouvernement que vous soutenez augmenter
11:15les impôts, qu'est-ce que vous dites ?
11:17Vous appartenez à la majorité, à l'opposition ?
11:19Alors, j'appartiens
11:21en tout cas, pour ce qui est de la responsabilité
11:23budgétaire, de manière très claire,
11:25à la majorité. On y reviendra.
11:27J'ai quelques sujets sur les valeurs, sur lesquels
11:29je serai intraitable et sur lesquels, parfois, j'ai l'impression
11:31d'être dans l'opposition assez ferme.
11:33Mais, du côté du budget, il faut qu'on ait
11:35un budget. Il faut que ce budget, il nous ramène
11:37effectivement vers des déficits
11:39budgétaires inférieurs à ceux qu'on a aujourd'hui.
11:41On a eu quelques débats, et on en a encore
11:43avec le gouvernement, par exemple, sur l'année
11:452024, elle-même. Thomas Cazenave
11:47avait gelé un certain nombre de dépenses
11:49pour 2024. Moi, j'aurais préféré
11:51qu'on les annule. Le gouvernement
11:53a préféré ne pas les annuler.
11:55Du coup, mécaniquement, on creusait un peu plus
11:57le trou en 2024.
11:59Mais là, vous parlez des dépenses. Vous nous ramenez sur les dépenses.
12:01Il va y avoir des hausses d'impôts.
12:03C'est un changement de ligne.
12:05Et il y en aura.
12:07Je l'ai déjà dit. Je regrette qu'on en soit
12:09arrivé là. On en est en partie responsable.
12:11Il faut assumer ça. Il faut qu'on
12:13assume le fait qu'on a eu beaucoup
12:15moins de recettes que ce qu'on attendait. Vous le savez.
12:17La commission d'enquête sera lancée.
12:19On va en parler.
12:21On a, aujourd'hui, pour 2024,
12:23beaucoup moins de recettes que ce qu'on attendait.
12:25Il faut aller récupérer ces recettes.
12:27En partie, il y a des impôts nouveaux.
12:29Mais avec une constante absolument.
12:31Absolue, si je puis le dire
12:33comme ça. C'est ne pas
12:35mettre en danger la compétitivité,
12:37l'attractivité de l'industrie française.
12:39On a relancé la machine. On est au cœur
12:41d'une révolution industrielle qui est celle de la
12:43décarbonation.
12:45On va en parler, justement. La décarbonation, elle n'est pas forcément
12:47très bien traitée dans ce budget.
12:49Pauline Buisson. Oui, dans ce budget 2025,
12:51il est prévu 35% de baisse
12:53pour l'ADEME. L'ADEME, c'est l'agence de la
12:55transition écologique. Est-ce qu'on peut
12:57vraiment se permettre de faire des économies sur l'écologie ?
12:59Ça vous semble cohérent, aujourd'hui ?
13:01Alors, aujourd'hui, il faut être efficace partout.
13:03Donc, peut-être que l'ADEME peut faire
13:05un peu d'économies sur ses dépenses
13:07telles qu'elles sont aujourd'hui. Moi, ce qui m'importe
13:09surtout, ce sont les résultats.
13:11Depuis 7 ans, on a
13:13accru la part de l'industrie
13:15dans la croissance.
13:17On a accru l'emploi industriel.
13:19Et pour autant, on a réduit les émissions
13:21de gaz à effet de serre. Donc, on peut réconcilier
13:23croissance et écologie.
13:25On peut réconcilier
13:27la lutte contre le réchauffement climatique
13:29et l'emploi dans les territoires.
13:31Ça, c'est essentiel. Il faut que ça continue.
13:33Et comment on le fait, ça ?
13:35On le fait en passant des contrats
13:37avec les grands industriels. Moi, j'en ai signé
13:3950. Vous savez qu'en France, il y a 50 usines
13:41des acieries, des alumineries,
13:43des cimenteries, qui représentent plus de la
13:45moitié des émissions de gaz à effet de serre
13:47pour l'industrie française.
13:49Les 50 sites polluants.
13:51On a signé 50 contrats avec eux.
13:53Du donnant-donnant. Vous dépolluez,
13:55nous, on va vous accompagner
13:57en développant les technologies du futur.
13:59L'hydrogène, la capture de carbone.
14:01Et oui, en vous subventionnant.
14:03Donc, tout ce qui investit dans la
14:05décarbonation, moi, je serai extrêmement
14:07ferme. Il faut que ça continue.
14:09Il y en a une partie qui vient de l'ADEME.
14:11Pour l'instant,
14:13on y est.
14:15Au sens où, France 2030,
14:17qui logeait l'essentiel
14:19de ses investissements, est préservé.
14:21Mais je vais être extrêmement
14:23sensible, c'est un peu technique,
14:25à ce que les autorités,
14:27les autorisations d'engagement se traduisent
14:29par ce qu'on appelle des crédits de paiement.
14:31Pour l'instant, on ne renie pas
14:33les engagements. Je veux m'assurer
14:35que les chèques seront bien là. Et c'est vrai
14:37que pour ces 50 sites, les dépenses,
14:39ce n'est pas cette année qu'elles auront lieu.
14:41C'est dans 2 ans, dans 3 ans, dans 5 ans. Parce que ce sont
14:43des investissements au long cours. Mais il faut qu'on soit
14:45extrêmement clair pour ces industriels qui choisissent
14:47la France. Par rapport à l'Allemagne,
14:49l'Italie, l'Espagne,
14:51voire même parfois aux Etats-Unis.
14:53Moi, je connais un grand investisseur
14:55américain, Eastman, qui est une
14:57énorme entreprise.
14:59On la connaissait sous le nom de Kodak, quand j'étais jeune,
15:01qui faisait des appareils. C'est une grande
15:03industrie chimique. Ils sont en train
15:05d'installer en Normandie, une usine
15:07qui va recycler
15:09du plastique, de manière
15:11à réduire notre consommation de plastique,
15:13à réduire notre empreinte carbone. Evidemment,
15:15ces gens-là, ils ont choisi la France. Il faut continuer
15:17à les accompagner. Je peux vous dire que
15:19quand j'ai quitté le ministère de l'Industrie,
15:21j'ai eu un appel du
15:23patron d'Eastman qui m'a dit
15:25« What's happening ? Qu'est-ce qui est en train de se passer en France ?
15:27Est-ce qu'on va continuer à le soutenir ? »
15:29Evidemment, moi, je lui dis que oui,
15:31on allait continuer à soutenir cette grande
15:33œuvre de décarbonation, qui est au fond
15:35bon pour la planète, mais aussi bon
15:37pour l'emploi, notamment dans les territoires.
15:39Il est
15:41à ce stade rassuré. Il va falloir s'assurer
15:43qu'il est rassuré pour les années qui viennent,
15:45et non seulement pour les semaines qui viennent.
15:47On va passer en revue quelques secteurs qui sont impactés aussi par ces baisses de budget.
15:49Moins 500 millions d'euros
15:51d'aides pour la voiture électrique, le
15:53malus des voitures thermiques alourdis.
15:55Le secteur automobile, qui ne fait déjà pas
15:57une très très bonne année, il va être inquiet
15:59de 2025 aussi ? Il doit l'être ?
16:01Moi, ma première voiture, c'était une R5.
16:03Ça date un peu.
16:05Et j'ai commandé la R5 électrique.
16:07Je suis extrêmement fier qu'on puisse
16:09avoir une Renault 5
16:11totalement électrique, faite en France.
16:13Elle est faite à Douai, dans une
16:15des usines emblématiques de Renault.
16:17Évidemment, il faut continuer à
16:19accompagner le développement des véhicules électriques.
16:21Et ça, ça fait partie des choses qui
16:23m'inquiètent. Pourquoi ? Parce que
16:25les Allemands ont fait ça il y a un an. Les Allemands, ils ont supprimé
16:27ce qu'on appelle le bonus électrique.
16:29Donc vous achetez un véhicule électrique en Allemagne,
16:31vous le payez plein pot. En France,
16:33on a entre 4 et 6
16:35000 euros, selon votre revenu,
16:37pour vous aider
16:39à acheter ce véhicule. Et ce qu'on a
16:41mis en place, en plus, depuis le début de cette année,
16:43c'est que ce bonus est réservé
16:45à des véhicules faits en Europe.
16:47Si vous achetez une Dacia Spring
16:49qui vient de Chine, vous n'avez pas ce bonus.
16:51Si vous achetez une Renault 5 électrique,
16:53faite en France, vous l'aurez.
16:55Évidemment, il faut préserver...
16:57Alors ça, c'est le leasing social.
16:59Il y a deux sujets.
17:01Il y a le leasing social qui permet d'avoir
17:03un véhicule électrique à 100 euros. Ça, ça a été un
17:05énorme succès. Il va être
17:07préservé en 2025. J'ai peur que ce soit
17:09peut-être pas à la maille, on dirait, en termes
17:11de niveau. Et puis, il y a le
17:13bonus qui est essentiel et
17:15qui doit être préservé. – Mais on a appris aussi cette semaine
17:17que la prime à la conversion, par exemple,
17:19ne pourrait concerner que les personnes qui sont dans
17:21les ZFE, les zones à faible émission.
17:23Est-ce que c'est le bon message à envoyer, par exemple,
17:25aux personnes qui habitent dans les zones rurales ?
17:27Elles n'auront pas droit à ces
17:29bonus à la conversion ? – C'est surtout supposer que les gens
17:31qui habitent dans les zones rurales ne se rendent pas dans
17:33les grandes villes. Donc, je trouve ça un peu particulier
17:35comme vision de la France, où on
17:37aurait les grandes villes qui parlent aux grandes villes et qui
17:39ont des véhicules propres,
17:41et puis dans les zones rurales, moins. – C'est une proposition
17:43du ministre des Transports. – Et ça, c'est un vrai sujet
17:45parce que, moi, j'ai beaucoup travaillé
17:47quand j'étais ministre de l'Industrie, j'en ai parlé d'ailleurs
17:49avec le ministre des Transports, sur
17:51ce qu'on appelle le rétrofit.
17:53Vous avez une vieille voiture thermique
17:55et il y a des entreprises, là encore, françaises
17:57qui sont installées en France, qui vous
17:59proposent de les rétrofiter, donc de les transformer
18:01en véhicules hybrides
18:03qui consomment moins, qui émettent moins
18:05de gaz à effet de serre.
18:07Ça, il faut que ce soit intégré
18:09dans cette fameuse prise à la
18:11conversion, ce n'est pas encore le cas aujourd'hui,
18:13donc j'espère que ça fait partie des sujets qu'on va
18:15traiter dans la partie 2 du PLF,
18:17donc dans la partie dépenses, et qu'on va pouvoir
18:19avancer là-dessus. J'en ai déjà parlé avec
18:21François Durevray, et je pense qu'il est...
18:23Allez, je dirais à l'écoute. – Juste rapidement, peut-être
18:25sur le secteur aérien,
18:27qui pourrait supporter des milliards de taxes
18:29supplémentaires, qu'est-ce que vous en pensez ?
18:31– Alors, il y a milliards et milliards
18:33qu'on puisse augmenter la taxe
18:35sur les billets d'avion, pourquoi pas.
18:37Attention à ce que ce soit bien équilibré
18:39entre toutes les compagnies aériennes, il n'y a pas de raison
18:41que cette taxe telle qu'elle est
18:43calibrée aujourd'hui charge beaucoup
18:45Air France, et moins Ryanair
18:47ou EasyJet, pour simplifier.
18:49– Mais sur le principe, vous n'y êtes pas opposé ?
18:51– Sur le principe, je n'y suis pas opposé.
18:53Attention à la compétitivité d'un secteur
18:55qui lui aussi investit beaucoup
18:57dans la décarbonation. Moi, j'ai une énorme
18:59fierté, je rentre de Seattle.
19:01Seattle, c'est le paradis
19:03de Boeing. Boeing est né à Seattle.
19:05Actuellement, Boeing, c'est plutôt l'enfer
19:07que le paradis, et Airbus
19:09est une entreprise française, européenne,
19:11qui est en train de conquérir le monde
19:13de l'aéronautique. Et Airbus est en train
19:15de se décarboner. Si on arrive
19:17à décarboner l'aviation française,
19:19on va décarboner la moitié de l'aviation mondiale,
19:21puisque la moitié des avions mondiaux aujourd'hui
19:23sont des avions faits en France. Donc là encore,
19:25toute hausse de taxe
19:27doit être jugée à l'aune de son
19:29impact sur la compétitivité.
19:31Donc oui, peut-être une hausse de la
19:33taxe sur les billets d'avion. Non, non,
19:35mais je pense que celle-là, on est prêt à la prendre.
19:37Mais attention à pas
19:39en mettre trop. Plus vous
19:41alourdissez le fardeau des entreprises, et
19:43notamment des entreprises qui sont
19:45soumises à la concurrence internationale.
19:47Airbus a un grand concurrent Boeing qui est
19:49mal en point, mais qui est quand même là. Un concurrent
19:51chinois qui est en train d'émerger. Il faut
19:53qu'on soit fier de nos champions. Moi, ce qui me frappe,
19:55dans ce qui a été voté, notamment
19:57le NFP, là, c'est
19:59vraiment les grandes entreprises, c'est le mal absolu.
20:01Elles sont taxées le matin, l'après-midi,
20:03le soir. Il faut que ça s'arrête. Il faut être
20:05fier de nos entreprises, parce qu'évidemment, derrière elles,
20:07il y a de l'emploi et il y a du développement
20:09dans les territoires. Si on en est arrivé là,
20:11Roland Lescure, c'est qu'il y a eu un déficit
20:13abyssal ces dernières années.
20:15Il y aura une commission d'enquête à l'Assemblée nationale
20:17où les députés vont auditionner, notamment
20:19Bruno Le Maire, au Sénat également.
20:21Comment on en est arrivé là ?
20:23Est-ce que vous-même, qui étiez ministre à Bercy,
20:25vous étiez au courant ?
20:27Je voudrais juste prendre une seconde
20:29de recul. 2020,
20:31quoi qu'il en coûte, déficit public 9% du PIB.
20:332021, 7.
20:352022, 5.
20:37On a très rapidement
20:39retrouvé des déficits plus
20:41soutenables, grâce à une politique
20:43qui a été à la fois extrêmement ambitieuse dans le soutien
20:45de l'économie, qui nous a permis de rebondir
20:47très vite, et raisonnable,
20:49efficace, dans le domaine
20:51des finances publiques. On a assez vite coupé
20:53le quoi qu'il en coûte. Est arrivée là-dessus
20:55la guerre en Ukraine, avec le bouclier énergétique
20:57qui nous a coûté beaucoup, beaucoup d'argent,
20:59pour lequel je rappelle quand même
21:01que toutes les oppositions nous reprochaient
21:03de ne pas en faire assez.
21:05On se souvient du débat sur les boulangers, qu'il y avait leur facture
21:07qui augmentait, les Françaises et les Français
21:09qui voyaient, c'est vrai, leur facture
21:11monter, beaucoup moins qu'ailleurs.
21:13Et on nous l'a beaucoup reproché.
21:15Et c'est vrai que maintenant, on coupe
21:17le bouclier énergétique. Là encore, les oppositions...
21:19On a beaucoup parlé de ça. Moi, ce qui m'intéresse,
21:21c'est les 10 derniers mois. La Cour des Comptes parle
21:23de dérapage sans précédent, absolument considérable,
21:25inédit, une dérive de 52
21:27milliards d'euros en 10 mois.
21:29Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce que vous saviez, personnellement ?
21:31Alors, d'abord, moi, j'étais ministre
21:33à Bercy, mais je ne dirais pas à l'étage budgétaire.
21:35Je ne veux en aucun cas me dédouaner.
21:37Je suis en charge de l'industrie.
21:39Je faisais plutôt partie des dépensiers que des économes.
21:41Je le disais tout à l'heure.
21:43Décarbonation, industrie, etc.
21:45Maintenant, c'est très bien que cette commission d'enquête
21:47puisse ouvrir les livres et regarder exactement ce qui s'est passé.
21:49Ce qu'on a réalisé, en tout cas,
21:51c'est que par rapport aux prévisions initiales
21:53du budget, on a eu beaucoup moins
21:55de recettes fiscales que ce qu'on attendait.
21:57Sur un certain nombre de recettes.
21:59Donc, la TVA a été moins
22:01forte que ce qu'on attendait.
22:03Mais comment ça s'explique ? C'est un défaut d'anticipation ?
22:05Qu'est-ce qui est responsable de ça ?
22:07Moi, je ne ferais pas... J'ai été fonctionnaire à Bercy
22:09il y a 35 ans. Donc, je ne ferais pas partie de gens
22:11qui se déresponsabilisent
22:13en chargeant les fonctionnaires.
22:15Vous pensez à qui ? Non, quand on est ministre,
22:17on est responsable de son administration.
22:19Donc, c'est le ministre qui est responsable, c'est Bruno Le Maire ?
22:21On est responsable
22:23de l'action publique.
22:25Et ensuite, quand il y a des erreurs,
22:27des surprises,
22:29des échecs, ça arrive, il faut qu'on puisse
22:31en identifier les sources.
22:33Non pas pour pointer tel ou tel,
22:35mais pour éviter que ça se reproduise.
22:37Il aurait dû démissionner, Bruno Le Maire ?
22:39Pourquoi ? S'il s'était rendu compte
22:41que ses prévisions n'étaient pas bonnes,
22:43les prévisions de son administration.
22:45Ce qu'on peut dire, c'est que dès qu'on a eu connaissance
22:47du fait que ses prévisions n'étaient pas au niveau,
22:49on a agi. On a gelé
22:51des dépenses dès le début de l'année, 10 milliards de mémoire,
22:53on en a gelé à nouveau au printemps,
22:5510 milliards de plus. C'est un peu timide, vous reconnaîtrez
22:57aujourd'hui que c'était un petit peu timide, vu l'ampleur
22:59de la tâche aujourd'hui pour le budget. Là encore,
23:01c'est peut-être un peu timide, mais on nous l'a beaucoup reproché.
23:0330 milliards de gel de dépense en une année, ça ne s'était
23:05jamais fait avant. C'est vrai qu'on a eu
23:07moins de recettes qu'anticipé. C'est vrai que de ce point de vue-là,
23:09on s'est trompé. Il faut l'assumer.
23:11Mais pas, là encore, pour pointer du doigt
23:13ou envisager de taper la démission.
23:15Il y a des responsabilités politiques, vous le savez bien.
23:17Par exemple, Bruno Le Maire qui propose un budget rectificatif
23:19avant l'été, budget refusé par Emmanuel Macron
23:21et Gabriel Attal.
23:23C'est ça l'erreur fatale ?
23:25Non. D'abord, je ne pense qu'il n'y a
23:27aucune erreur fatale. La France
23:29n'est pas morte. Non, mais c'est important.
23:31On fait face à un déficit
23:33budgétaire. On va accompagner
23:35le gouvernement dans ce vote du budget
23:37de manière à ce qu'on le réduise.
23:39Mais il n'y a pas le feu au lac. La France...
23:41Ça a été dit d'ailleurs par Moody's, l'agence de dette.
23:43Donc, ce n'est pas moi qui le dis. Dans son avis, vendredi soir.
23:45On maintient la note. On est en perspective
23:47négative. Donc, attention. Il faut faire le boulot.
23:49Et surtout, il faut s'assurer
23:51que les réformes qui ont été mises
23:53en place depuis 2017 soient préservées.
23:55Parce que sinon, le risque, c'est quoi ?
23:57C'est qu'avec trop d'impôts,
23:59on étouffe la croissance
24:01et qu'on se retrouve dans un cercle
24:03vicieux qu'on a connu dans d'autres pays que moi, je ne veux pas voir.
24:05La Grèce, l'Espagne en son temps
24:07ou l'Italie. Nous, ce qu'on veut,
24:09c'est évidemment un peu plus d'impôts pour
24:11limiter le déficit
24:13et en réduire l'ampleur. Mais garder
24:15la croissance.
24:17C'est comme ça qu'on s'en sort par l'innovation,
24:19par la décarbonation, par l'industrie.
24:21Excusez-moi, vous vous mettez un petit peu en touche.
24:23Il n'y a pas de responsabilité. Si on vous écoute,
24:25Bruno Le Maire a fait ce qu'il a pu.
24:27On a gelé quelques...
24:29Il y a eu un débat autour du collectif budgétaire.
24:31C'est su. Ça a été dit. Et à l'époque, on s'est dit
24:33effectivement, gelons les dépenses.
24:35On n'avait pas les 50 milliards dont vous parlez.
24:37Ça, c'est intervenu un peu plus tard. On était plutôt à
24:3930-35. Et donc, on a décidé
24:41de geler les dépenses. Les recettes
24:43sont malheureusement toujours pas au rendez-vous.
24:45Et là, il faut agir de manière plus ferme. On avait
24:47proposé de les annuler. Le gouvernement a préféré autre chose.
24:49J'allais dire chacun sa stratégie.
24:51Mais plutôt que de pointer du doigt
24:53tel ou tel, moi, ce que je voudrais surtout,
24:55c'est qu'on soit responsable pour l'avenir
24:57et qu'on évite que ce genre d'erreur arrive à nouveau.
24:59Évidemment. Mais en tout cas,
25:01je ne crois en aucun cas,
25:03mais vraiment en aucun cas, qu'il y ait une volonté
25:05de dissimuler de tel ou tel.
25:07Il y a eu, au contraire... – Une négligence. Vous parlez de négligence ?
25:09– Non. – Pas de négligence ?
25:11– Non. Il y a eu des mauvaises surprises,
25:13c'est vrai, sur lesquelles on a agi.
25:15Évidemment, après les faits, on aurait sans doute pu, dû
25:17agir encore plus. Mais reconnaissons
25:19quand même qu'au contraire, il y a eu
25:21une alerte. Il y a eu des gels de dépenses.
25:23Je le répète, on a proposé
25:25de les annuler. Le gouvernement en a décidé autrement.
25:27Mais franchement, aujourd'hui,
25:29je voudrais éviter qu'on affole.
25:31Les Françaises et les Français, d'une part.
25:33On a un gouvernement responsable et une Assemblée
25:35qui, j'espère, le sera aussi. Et on a une France
25:37qui continue à croître plutôt mieux qu'ailleurs.
25:39On a aujourd'hui un vrai enfant malade
25:41en Europe, c'est l'Allemagne, qui, j'espère,
25:43va mieux se tenir. Parce que quand l'Allemagne va bien,
25:45évidemment, la France va mieux aussi. Voilà.
25:47Il faut qu'on se sorte de cette ornière. On est en train de le faire.
25:49Et je suis persuadé qu'on va y arriver.
25:51Le Grand Jury.
25:53Questions Express. – Roland Lescure,
25:55une minute pour vous poser des questions express.
25:57Une série de questions, vous répondez par oui ou par non.
25:59Pour ou contre, oui ou non,
26:01faire payer l'entrée dans Notre-Dame de Paris
26:03pour financer la rénovation des églises ?
26:05– Plutôt oui. – Plutôt oui.
26:07– Pour les touristes européens, évidemment pas.
26:09– Qu'est-ce que proposera Christie ?
26:11– Pour ou contre arrêter les matchs de foot
26:13en cas de champs homophobes dans les stades ?
26:15– Contre. Évidemment, les champs homophobes
26:17sont absolument horribles. Il faut les combattre.
26:19Je ne pense pas que ce soit la meilleure manière de les combattre.
26:21– Paul Watson a demandé l'asile politique en France
26:23à Emmanuel Macron. Le Président doit-il dire oui ?
26:25– Franchement, joker, je ne sais pas.
26:27Je ne connais pas suffisamment le dossier.
26:29– Vous n'avez pas le droit de joker.
26:31– Je n'ai pas le droit ? Bon, allez, oui.
26:33– Est-ce qu'on doit lui accorder la nationalité française ?
26:35– Pardon ? – Est-ce qu'on doit lui accorder la nationalité française ?
26:37– Non. – Non.
26:39Le député LFI, Andy Kerba, a reconnu cette semaine
26:41avoir acheté de la drogue il y a quelques jours.
26:43Est-ce qu'il doit démissionner ?
26:45– Non. Mais là, je voudrais élaborer un peu,
26:47parce que c'est important. On a vu des ministres,
26:49y compris du gouvernement actuel, s'élever contre ça
26:51en disant qu'il doit démissionner.
26:53J'aurais aimé qu'il soit tout aussi, je dirais, sévère,
26:55avec d'autres parlementaires, notamment au Sénat,
26:57qui avaient à la fois consommé de la drogue
26:59et qui avaient en plus profité de cette occasion
27:01pour essayer de forcer une jeune députée.
27:03– Joël Guerriot.
27:05– Donc vraiment, je pense que…
27:07– Qui, lui, n'a pas reconnu l'effet.
27:09C'est un petit peu différent.
27:11– Oui, mais au fond, on est face au bal des hypocrites.
27:13D'un côté, on dit c'est un scandale,
27:15il faut qu'il démissionne.
27:17De l'autre, on dit le pauvre, c'est une victime.
27:19La réalité, c'est que quand on est parlementaire,
27:21on est responsable.
27:23Et qu'il faut assumer les faits.
27:25Et je pense qu'il l'assumera, face à la justice
27:27et aussi face, je dirais, au système médical.
27:29Voilà, maintenant, est-ce qu'il doit démissionner ?
27:31Il est en phase avec sa conscience.
27:33C'est à lui de prendre cette décision.
27:35– Vous dites non.
27:37– Mais moi, je ne suis pas là pour donner une leçon de morale
27:39à tous et à toutes.
27:41Je suis là pour m'assurer que,
27:43quand une irresponsabilité patente est, je dirais,
27:45éprouvée, on donne la chance
27:47à ce député et à d'autres
27:49de se rétablir,
27:51si je puis dire,
27:53et de revenir en meilleure santé.
27:55Franchement, je lui souhaite.
27:57– Merci beaucoup.
27:59– Je lui souhaite.
28:01– Merci beaucoup.
28:03Est-ce qu'on se retrouve dans la deuxième partie ?
28:05Vous nous direz qui vous soutenez
28:07pour la présidence de Renaissance,
28:09Gabriel Attal ou Elisabeth Borne ?
28:11– Avec plaisir.
28:13Suite du Grand Jury présenté par Thomas Dépré.
28:19– Et toujours avec nous Roland Lescure,
28:21ancien ministre de l'Industrie, député des Français d'Amérique du Nord
28:23et vice-président de l'Assemblée Nationale.
28:25Pour vous interroger à mes côtés,
28:27Pauline Buisson d'Emsis, Steve Jourdin de Public Sénat
28:29et Jim Jarassé du Figaro
28:31qui viennent nous rejoindre.
28:33– Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
28:35– Roland Lescure, hier,
28:37Israël a frappé l'Iran
28:39en ciblant des installations militaires,
28:41deux mois après l'attaque iranienne du 1er octobre.
28:43Est-ce que vous croyez vraiment
28:45qu'on peut encore éviter un embrasement général ?
28:47– Je l'espère.
28:49Et j'espère aussi qu'on va éviter l'escalade.
28:51Oui, c'est possible.
28:53Ce que je veux dire, c'est que la France
28:55fait tout pour y contribuer
28:57à cette désescalade.
28:59Israël a riposté,
29:01vous l'avez dit, à une attaque
29:03dont elle avait été l'objet le 1er octobre,
29:05donc il y a effectivement presque un mois.
29:07La France avait d'ailleurs contribué à la défense.
29:09Vous savez que la France contribue
29:11au bouclier aérien d'Israël.
29:13Cette riposte,
29:15visiblement, selon les informations
29:17qu'on a, elle a été, je dirais,
29:19ciblée sur des installations militaires.
29:21Elle a été
29:23mesurée, autant qu'on puisse dire ça,
29:25d'une riposte militaire.
29:27Et j'espère évidemment qu'on va s'arrêter là.
29:29Mais en tout cas, il faut qu'on travaille
29:31d'arrache-pied avec toutes les puissances
29:33de la région pour contribuer
29:35à cette désescalade.
29:37On y reviendra, on est dans une phase pré-électorale
29:39aux Etats-Unis. Donc les Etats-Unis sont
29:41peut-être moins présents aussi qu'ils le sont d'habitude
29:43dans cette région. Donc la France
29:45a un rôle à jouer et je pense que la France le joue.
29:47On ne défend pas une civilisation
29:49en semant la barbarie, ce sont les mots
29:51d'Emmanuel Macron cette semaine,
29:53à l'endroit d'Israël. Est-ce que vous reprenez
29:55ces mots du Président de la République ?
29:57Il faut rappeler
29:59pourquoi et dans quel contexte ces mots
30:01ont été prononcés. On a trop tendance
30:03ces temps-ci, et je ne mets en aucun cas
30:05en cause évidemment la qualité des journalistes,
30:07mais sortir des phrases de leur contexte, c'est toujours dangereux.
30:09D'ailleurs votre rôle, et vous le faites bien,
30:11c'est plutôt de les remettre en contexte.
30:13Il faisait référence à une phrase même du Premier Ministre
30:15israélien qui disait, nous sommes en
30:17guerre et c'est une guerre de la
30:19civilisation contre la barbarie.
30:21À partir du moment que vous
30:23vous érigez, j'allais dire
30:25tant mieux, c'est bien, comme
30:27défenseur de la civilisation face à la
30:29barbarie, vous devez respecter le droit
30:31international. Et aujourd'hui,
30:33quand vous voyez ce qui se passe à Gaza
30:35avec des dizaines de milliers de victimes
30:37civiles, et des centaines
30:39de milliers de déplacés,
30:41qui ont besoin d'une aide humanitaire qui ne leur arrive
30:43pas, je ne pense pas que vous puissiez
30:45totalement respecter, en tout cas
30:47affirmer que vous respectez le droit international.
30:49Vous reprendriez ce mot-là d'Emmanuel Macron ?
30:51Israël sème la
30:53barbarie ? Je pense que ce n'est pas exactement
30:55ce qui a été dit. Attention !
30:57Ce n'est pas en semant la
30:59barbarie qu'on défend la civilisation.
31:01Oui, mais c'est important, c'est-à-dire que...
31:03Puis, j'allais dire, c'est important, et en fait, ça ne l'est pas.
31:05L'essentiel est ailleurs. L'essentiel n'est pas
31:07dans ces mots qu'on a souvent tendance, ensemble,
31:09je dirais, à commenter.
31:11Et je comprends pourquoi.
31:13Ce conflit, c'est le conflit
31:15qui nous rend tous fous. On est tous,
31:17face à ce conflit,
31:19soi-même. On vient
31:21de là où on vient.
31:23On a la religion qui est la nôtre,
31:25la culture qui est la nôtre, la famille qui est la nôtre,
31:27les amis qui sont la nôtre.
31:29Et nous avons tous un avis
31:31sur ce conflit qui est un conflit existentiel
31:33pour la région, et qui nous amène
31:35souvent à réagir de manière
31:37extrêmement forte.
31:39Et moi, j'ai des amis de la communauté juive
31:41qui réagissent régulièrement de manière extrêmement forte
31:43aux mots qui sont prononcés ici
31:45ou là, de la même manière que j'ai
31:47des amis qui sont plutôt proches,
31:49je dirais, de ce qui se passe à Gaza,
31:51qui réagissent de cette manière-là.
31:53Mais vous comprenez quelque chose, vous, à la ligne diplomatique française ?
31:55Oui. Alors, je comprends la ligne diplomatique française.
31:57J'ai eu l'occasion d'en parler, d'ailleurs, avec le président
31:59de la République. On était au Canada, ensemble.
32:01Et là, je ne sais pas si vous vous souvenez,
32:03je pense que vous y étiez. On a eu
32:05des Canadiens qui sont venus
32:07agresser, peut-être pas,
32:09mais en tout cas, de manière très
32:11véhémente, reprocher
32:13au président de la République de ne pas en faire assez
32:15pour sauver Gaza. Ça montre bien
32:17qu'aujourd'hui, je pense, la France
32:19essaye, et moi, je pense qu'elle
32:21réussit, après on peut chacun avoir notre avis,
32:23avoir une position équilibrée.
32:25Mais il y a une autre dimension,
32:27dans les réactions qu'on a les uns et aux autres,
32:29face à ces mots,
32:31qui comptent et qui pèsent.
32:33C'est que certains ont tendance à
32:35importer ce conflit en France.
32:37Et du fait de toutes les sensibilités
32:39dont je parlais tout à l'heure, qui font qu'on
32:41se sent tous concernés par ce
32:43conflit, la responsabilité
32:45des hommes et des femmes de la politique, c'est de ne pas
32:47faire ça, de ne pas importer.
32:49Vous ciblez clic quand vous dites, importez le conflit en France, vous ciblez clic.
32:51Vous le savez, évidemment, que Jean-Luc Mélenchon,
32:53à partir de sa clic, ont tenté
32:55d'importer les tensions réelles
32:57de la région au Proche-Orient,
32:59en infusant
33:01de la tension
33:03en France.
33:05Et ça, évidemment, c'est doublement inacceptable.
33:07D'abord, parce que je pense que le rôle des responsables
33:09politiques, ces temps-ci, c'est plutôt de rassembler.
33:11Moi, j'essaye,
33:13mes jours et nuits, de trouver des voies de compromis
33:15à l'Assemblée Nationale. Et particulièrement
33:17sur un sujet, vous le savez,
33:19on a en France la première communauté
33:21juive, la troisième communauté juive
33:23au monde, en tout cas après les Etats-Unis et évidemment Israël,
33:25et la première communauté musulmane
33:27en Europe. On a
33:29des familles qui sont,
33:31j'allais dire, je le comprends,
33:33à fleurs de peau. Certains ont
33:35perdu des proches. Certains
33:37ont des enfants qui sont encore
33:39otages à Gaza.
33:41Donc, quand on est face
33:43à cette détresse, à la fois
33:45ici en France et sur le terrain,
33:47la moindre des choses, c'est de faire preuve d'empathie,
33:49de comprendre cette douleur,
33:51et de contribuer à l'apaisement
33:53et j'espère un jour,
33:55à la paix. Le chemin sera très long.
33:57Ça prendra des années.
33:59Pourquoi selon vous la force insoumise fait cela ? C'est électoraliste ?
34:01Vous diriez que c'est électoraliste ?
34:03Écoutez, je pense que oui. Mais j'allais dire,
34:05je le regrette parce que Jean-Luc Mélenchon,
34:07en tout cas, je l'ai connu plus intelligent
34:09que ça. Je l'ai connu moins court-termiste
34:11que ça. Je l'ai connu avec des
34:13désaccords profonds en 2017.
34:15Je suis arrivé à l'Assemblée Nationale, je me souviens de discussions
34:17qu'on avait avec lui. On était d'accord sur à peu près
34:19rien, mais on respectait
34:21les opinions de l'un et de l'autre.
34:23Ce respect pour l'autre
34:25rive, si je puis dire, il l'a un peu
34:27perdu. Et effectivement, aujourd'hui,
34:29il a, je pense, tendance à
34:31privilégier le court-termisme électoral
34:33à la véritable stratégie,
34:35vision stratégique, qui a plutôt été la sienne
34:37d'ailleurs, à travers le temps.
34:39Et ça, je le regrette.
34:41L'autre actualité internationale forte, c'est évidemment l'élection
34:43américaine qui se prépare.
34:45Vous revenez justement des Etats-Unis,
34:47on voit que l'écart se resserre entre
34:49Kamala Harris et Donald Trump.
34:51Est-ce que vous comprenez la stratégie
34:53très offensive dans ces derniers
34:55jours de Kamala Harris, qui est allée jusqu'à dire
34:57que Donald Trump était un
34:59fasciste ? Elle a confirmé en tout cas ce terme.
35:01Oui, c'est ça, en réponse à une question.
35:03Écoutez, ça se tend, on est dans la dernière ligne droite,
35:05c'est le moins qu'on puisse dire, puisque dans une semaine
35:07un peu plus, les Américains voteront.
35:09C'est extrêmement serré. Ça va se jouer
35:11dans 4, 5, 6 Etats, ça va se jouer
35:13à quelques dizaines de milliers de voix.
35:15En 2016, je rappelle que Donald Trump
35:17a été élu avec 80 000
35:19voix d'avance dans 3 Etats.
35:21Donc c'est la ville de Béziers
35:23qui a élu Donald Trump. C'est pour donner
35:25un peu une idée de ce dont on parle.
35:27Et cette fois-ci, encore, ça va se jouer à quelques
35:29dizaines de milliers de voix. Donc ça se tend.
35:31Moi, je considère que c'est pas
35:33son meilleur angle.
35:35Elle devrait laisser les autres
35:37faire le travail, parce qu'il faut effectivement
35:39dénoncer les outrances de Donald Trump.
35:41Parce que vous parlez des phrases de Kamala Harris,
35:43mais lui, c'est pas une par jour,
35:45c'est une toutes les heures qu'il fait.
35:47Il l'a traité de débile.
35:51Vous imaginez
35:53un ancien président
35:55des Etats-Unis, candidat,
35:57pas à sa réélection, mais à sa nouvelle élection,
35:59qui traite son opposante de débile.
36:01Donc on est vraiment,
36:03j'allais dire, dans du délire,
36:05et dans une élection
36:07qui est en train un peu de perdre
36:09pour lui dire qu'il faut que la France
36:11se prépare au retour de Donald Trump aux affaires.
36:13De toute façon, il vaut mieux se préparer
36:15aux deux, effectivement, parce que je vous confirme
36:17que tout ça est suffisamment serré
36:19pour que l'élection de Donald Trump
36:21aujourd'hui soit
36:23possible, voire même probable. On est franchement
36:25dans du 50-50. Et moi, j'ai été
36:27aux Etats-Unis.
36:29Vous êtes député des Français établis en Amérique du Nord.
36:31J'échange beaucoup avec mes
36:33électeurs, qui pour beaucoup d'entre eux,
36:35d'ailleurs, sont franco-américains, donc votent aussi
36:37pour l'élection américaine. Les Français qui
36:39vivent en Amérique, en général, ils votent Trump à 90%.
36:41Mais quand vous leur... Pardon, ils votent
36:43Harris à 90%.
36:45Là, s'ils m'entendent, ils ne vont pas être contents de ce que je viens de dire.
36:47Ils ne sont pas très pro-Trump.
36:49Mais en revanche, quand je leur demande ce qu'ils prévoient,
36:51ils sont extrêmement partagés.
36:53Franchement, ils sont à 50-50.
36:55Parce qu'ils savent bien que
36:57c'est très serré, que ça va se faire sur la
36:59participation. En 2020,
37:01Joe Biden a gagné avec plus de
37:036 millions de voix d'écart et des
37:05centaines de milliers de voix dans les fameuses Winstate,
37:07parce qu'on a eu une participation historique.
37:09Donc là, le défi des derniers jours, et c'est peut-être
37:11pour ça qu'on a des paroles parfois un peu exagérées,
37:13c'est de mobiliser les troupes et de les sortir,
37:15de sortir le vote, comme on dit.
37:17Le gouvernement
37:19veut une nouvelle
37:21loi immigration. On en parle dans la
37:23partie Tout est politique.
37:25Le Grand Jury, Tout est politique.
37:27Bruno Retailleau
37:29veut donc une nouvelle loi immigration, à peine
37:31un an après la précédente. On s'en souvient,
37:33elle avait fracturé l'ancienne majorité
37:35à l'époque où vous étiez ministre. Est-ce qu'il faut
37:37une nouvelle loi immigration ? Non.
37:39Je pense qu'elle n'est pas nécessaire.
37:41On a, vous l'avez dit, voté
37:43une loi il y a moins d'un an. À l'époque, vous aviez
37:45même menacé de démissionner.
37:47Je n'ai jamais menacé de démissionner.
37:49Vous l'aviez envisagé peut-être. Mais je l'ai
37:51envisagé. J'ai échangé à la fois avec
37:53le président de la République et la première ministre,
37:55qui m'ont convaincu.
37:57De ce point de vue-là, ils ont eu raison. La première ministre m'a dit
37:59écoute, tout ce que tu n'aimes pas dans cette loi sera
38:01toqué par le Conseil constitutionnel.
38:03Et c'est tout ce que Bruno Retailleau veut réintroduire
38:05dans une nouvelle loi immigration. Et donc c'est une des
38:07nombreuses raisons pour lesquelles je ne suis pas d'accord avec lui
38:09sur ce sujet-là. Écoutez, sur l'immigration,
38:11je pense que ça a été dit, on a voté
38:1330 lois ces 40 dernières années. On n'a pas besoin
38:15d'une 31e. Et surtout,
38:17moi, ce qui m'inquiète, c'est quand on mélange tout.
38:19Moi, j'ai eu cet échange de manière très franche
38:21avec Bruno Retailleau. Je suis membre de la commission des lois.
38:23On l'a auditionné. Mais quand on dit
38:25que l'immigration n'est pas une chance,
38:27est-ce qu'on dit ça aux 7,5 millions
38:31d'immigrants qui vivent en France ?
38:33Aujourd'hui, il dit même, Bruno Retailleau, qu'il veut rendre la France
38:35moins attractive.
38:37Oui, mais c'est tellement ridicule de dire ça.
38:39On a besoin d'un pays attractif.
38:41Alors, il faut être extrêmement ferme
38:43sur l'immigration illégale.
38:45Et on avait voté des choses dans cette loi
38:47qu'il faut maintenant appliquer,
38:49qui vont permettre de l'être. Mais aujourd'hui,
38:51vous le savez, il y a des dizaines
38:53de milliers de personnes issues de l'immigration
38:55qui travaillent dans des restaurants,
38:57dans la construction, dans l'industrie.
38:59On va en avoir besoin de davantage.
39:01Donc moi, je préférerais, d'abord,
39:03qu'on donne les choses
39:05telles qu'elles sont. On a besoin de main-d'oeuvre,
39:07y compris étrangères, dans des secteurs
39:09qu'on appelle les métiers en tension.
39:11Et donc, il va falloir aller les chercher.
39:13C'était l'objectif du précédent projet de loi.
39:15Merci. Et donc, il faut l'appliquer.
39:17Et de ce point de vue-là, le Premier ministre,
39:19Manuel Valls, avait édicté, il était ministre
39:21de l'Intérieur à l'époque, une circulaire
39:23qui permet aux préfets de régulariser
39:25des travailleurs qui, aujourd'hui,
39:27vous font vivre, construisent vos maisons,
39:29vous font manger, s'occupent de nos aînés,
39:31dans les EHPAD, les aides-soignants.
39:33Vous savez bien qu'il y a beaucoup
39:35de travailleurs issus de l'immigration
39:37qui sont, aujourd'hui, utiles, nécessaires,
39:39qui, en plus, s'intègrent. Et donc, cela,
39:41il faut les aider.
39:43Mais la ligne de fermeté portée par Bruno Retailleau,
39:45c'est un problème pour vous, on le voit bien.
39:47C'est un mauvais ministre de l'Intérieur, c'est Bruno Retailleau
39:49le problème ? Où est-il le problème ?
39:51Non, je pense que Bruno Retailleau, il a été un excellent
39:53parlementaire, il s'exprime extrêmement clairement,
39:55il est désormais ministre, ce qu'il n'a jamais été.
39:57Un ministre, ça se juge
39:59sur les actions
40:01et les résultats, pas sur les paroles.
40:03Donc, moi, c'est là-dessus que je le jugerais.
40:05Je considère que la loi qu'on a votée
40:07l'année dernière est bien suffisante,
40:09elle doit être appliquée, les décrets doivent être
40:11accélérés, avant de relancer
40:13un débat, vous l'avez dit, qui va fracturer.
40:15La majorité, c'est pas très grave.
40:17La France,
40:19alors que c'est un sujet sur lequel on doit
40:21pacifier les débats.
40:23Moi, j'ai vécu dix ans au Canada.
40:25Tous les ans, il y a un débat
40:27au Parlement canadien sur l'immigration.
40:29On vote le budget de l'immigration.
40:31Les gens ne sont pas d'accord.
40:33Vous êtes favorable à un débat annuel en France ?
40:35Mais bien sûr ! Je préférerais un débat
40:37à apaiser tous les ans, plutôt qu'une loi
40:39tous les ans. Mais un débat qui mène à quoi, concrètement ?
40:41Prenons l'exemple des OQTF,
40:43les obligations de quitter le territoire français.
40:45On voit bien qu'il y a un problème d'exécution.
40:47Certains disent qu'il faut une nouvelle loi,
40:49notamment pour agir sur les centres
40:51de rétention. Est-ce qu'il ne faut pas, quand même,
40:53inscrire dans la loi, de manière concrète,
40:55aller plus loin ?
40:57Non. Ce que j'ai compris, et ça, c'est un sujet
40:59assez technique, c'est qu'aujourd'hui, le délai
41:01maximum de détention dans les fameux centres
41:03de rétention n'est pas suffisant
41:05pour qu'on puisse se prononcer sur les OQTF.
41:07Donc, il y a un petit sujet technique qui pourrait
41:09être réglé dans le cadre d'une proposition
41:11loi. En tout cas, c'est ce que Gérald Darmanin
41:13m'a expliqué, parce que je lui ai demandé, si c'est fort du croire,
41:15qu'est-ce que ça veut dire. Mais globalement, aujourd'hui,
41:17on a un arsenal,
41:19je dirais, assez puissant.
41:21On a des articles de loi par millier
41:23qui ont été votés depuis 20 ou 30 ans.
41:25Le sujet
41:27« j'ai un problème, je vote une loi »,
41:29il n'y a qu'en France qu'on le fait.
41:31À un moment, l'action
41:33et les résultats comptent plus,
41:35et c'est un parlementaire qui vous le dit,
41:37que les mots, les amendements et les articles
41:39de loi. Aujourd'hui, on a un ministre
41:41qui doit agir avec des résultats.
41:43Le problème des OQTF, vous savez bien que le sujet
41:45n'est pas en France, il n'est pas législatif,
41:47il est dans les relations qu'on a
41:49avec les pays d'origine, avec lesquels
41:51on doit renforcer, pacifier,
41:53améliorer les relations de manière à ce qu'on puisse...
41:55Et maintenant, on sera, dès demain, au Maroc,
41:57avec Bruno Retailleau. Bonne transition.
41:59Michel Barnier vous a appelé pour vous dire
42:01que vous ne serez pas ministre. Quand vous voyez ce qui se passe
42:03avec son ministre de l'Intérieur, vous vous dites « tant mieux ».
42:05Écoutez, j'avais annoncé,
42:07quand il a été nommé, que je ne souhaitais pas être ministre.
42:09Et rien de personnel, face à Michel Barnier,
42:11qui est un grand Européen,
42:13un grand homme d'État, un grand négociateur,
42:15franchement, je lui souhaite bonne chance
42:17et j'espère vivement qu'il va réussir.
42:19Ce que je n'aimais pas, et ce que je n'aime toujours pas,
42:21c'est l'équation politique qui soutient ce gouvernement.
42:23On sait bien que, le jour où Marine Le Pen
42:25décide de ne plus le soutenir,
42:27il tombe. Donc le risque,
42:29j'ai l'impression que ce risque, il est en train
42:31de s'avérer avec le ministre de l'Intérieur,
42:33c'est qu'on fasse des clins d'œil à l'extrême droite
42:35avec lesquels, moi, je suis en profond
42:37désaccord. Donc sur le sujet des valeurs,
42:39autant je disais tout à l'heure sur le budget,
42:41je serai constructif,
42:43sur le sujet des valeurs, je serai intraitable
42:45et pour ça, il vaut mieux pas être dans le gouvernement parce que,
42:47en revanche, vous vous souvenez de la phrase
42:49un ministre, ça ferme sa gueule ou ça démissionne ?
42:51Je pense qu'une fois que vous êtes dans le gouvernement,
42:53vous êtes à train de la solidarité.
42:55– Votre collègue Aurélien Rousseau avait quitté le gouvernement
42:57depuis le siège avec le nouveau Front Populaire.
42:59– Voilà, moi, je ne suis pas dans le gouvernement,
43:01j'ai ma liberté de parole
43:03et je souhaite que sur les valeurs, effectivement,
43:05on se voit en ligne avec ce qu'on porte.
43:07– Vous dites que je serai intraitable, ça veut dire quoi concrètement ?
43:09Ça veut dire aller jusqu'à
43:11voter contre un taxe,
43:13rentrer dans l'opposition, quitter le groupe
43:15dans le centre public ?
43:17– Moi, je sais pourquoi
43:19je me suis engagé il y a 7 ans
43:21et ce que je peux vous dire, c'est que mes collègues du groupe EPR
43:23aujourd'hui, ils sont complètement en phase
43:25avec ça. Le dépassement,
43:27la bienveillance, terme un peu galvaudé
43:29auquel je crois, moi. La capacité
43:31à dépasser le dépassement.
43:33C'est-à-dire, ça veut dire quoi dépasser le dépassement
43:35aujourd'hui ? Si on reste entre nous,
43:37on n'est pas majoritaire. Et donc, on va avoir besoin
43:39de travailler avec d'autres.
43:41Moi, je discute régulièrement avec des gens du centre gauche,
43:43des gens du centre droit, pour leur dire qu'on doit
43:45travailler ensemble, mettre en place
43:47une plateforme qui nous permettra d'aller
43:49au-delà. Tout ça, ça va
43:51me travailler,
43:53si je puis dire, et m'occuper dans les
43:55semaines, dans les mois qui viennent. Est-ce que je suis capable
43:57de voter contre un projet de loi immigration
43:59auquel je suis opposé ? La réponse est oui, évidemment.
44:01La réponse est oui. On verra
44:03ce qu'il y a dedans. Moi, je souhaite que
44:05aujourd'hui, on soit
44:07je dirais, efficaces sur ce sujet-là
44:09plutôt que législatifs. Maintenant, si la loi
44:11vient, je me prononcerai comme tous les parlementaires,
44:13évidemment. — Et justement, sur le travail de structuration
44:15de la majorité ou du bloc majoritaire,
44:17on voit bien qu'il y a du travail
44:19justement à faire, puisque le socle
44:21commun s'est divisé cette semaine,
44:23à nouveau, sur la bataille pour
44:25la vice-présidence
44:27de l'Assemblée. Est-ce que vous croyez
44:29à l'avenir ? — On rappelle bien que le socle commun, c'est ce qui regroupe
44:31Renaissance, le MoDem, Horizons, le parti
44:33d'Edouard Philippe et les Républicains
44:35de leur envoquer. — La coalition
44:37gouvernementale, disons. Est-ce que vous croyez à l'avenir de cet
44:39attelage qui est un peu fait de briques et de
44:41brocs, quand même ? — Non, mais c'est surtout, je le
44:43disais tout à l'heure rapidement, c'est qu'on a mis un peu la charrue
44:45avant les bœufs. Dans 27
44:47États européens,
44:49tous les autres, on aurait
44:51d'abord élaboré un contrat de coalition avant
44:53de mettre en place un gouvernement. On n'a pas cette culture.
44:55Je le regrette. Et j'espère qu'on va l'acquérir,
44:57parce que j'ai peur que la situation
44:59actuelle de l'Assemblée... Elle dure un peu, dit solution
45:01ou pas. Je pense qu'on en a pour quelques années.
45:03C'est là-dessus qu'il faut qu'on travaille. C'est sur le fond.
45:05Parce que franchement,
45:07le fait de savoir si tel ou tel est vice-président
45:09de l'Assemblée nationale, ça regarde que nous.
45:11Alors nous, évidemment, quand leur envoquer
45:13nous tire le tapis, on n'est pas contents.
45:15— C'est sa responsabilité.
45:17— Moi, je considère que oui. Ils vous diraient sans doute
45:19l'inverse. Mais j'allais dire peu importe. Le sujet n'est pas là.
45:21Le sujet, c'est est-ce qu'on est capable
45:23de travailler avec les gens raisonnables.
45:25Et il y en a presque sur
45:27tous les bancs. Il y en a au sein du Parti
45:29socialiste. Il y en a au sein des écologistes. Il y en a au sein des
45:31communistes. Il y en a évidemment au sein
45:33des Républicains.
45:35Et il y en a à notre sein. Ils le sont quasiment tous.
45:37Ça vous surprendra pas que je dise ça.
45:39Travailler ensemble
45:41à une plateforme qui va nous permettre de faire avancer
45:43la France. Je pense que c'est ça, aujourd'hui,
45:45que les Françaises et les Français demandent.
45:47C'est pas de savoir si on s'est chicané sur telle
45:49ou telle élection interne. Je pense que franchement, ça,
45:51ça les dépasse un peu. Et je les comprends, d'ailleurs.
45:53— Le Grand jury
45:552027, c'est demain.
45:57— Une élection interne, il y en a pourtant une
45:59qui arrive très vite dans votre
46:01parti Renaissance. Dans quelques semaines,
46:03les militants vont devoir désigner
46:05leur nouveau chef. Vous êtes
46:07plutôt Élisabeth Borne ou Gabriel Attal ?
46:09— Écoutez, il n'est pas encore candidat.
46:11Mais s'il l'est... — Il va l'être rapidement.
46:13— S'il l'est, je vais être très clair avec vous,
46:15je soutiendrai Gabriel Attal
46:17tout simplement parce qu'aujourd'hui, je considère que c'est
46:19le meilleur. On fait face
46:21à des défis importants. D'abord,
46:23je l'ai dit tout à l'heure, mais j'insiste,
46:25préserver le bilan,
46:27porter nos valeurs,
46:29le dépassement, notre capacité
46:31à travailler avec l'ensemble
46:33des forces vives de manière à faire
46:35avancer la France. — Vous avez le sentiment qu'il est très loyal,
46:37Gabriel Attal, qu'il défend beaucoup le bilan d'Emmanuel Macron ?
46:39— Oui. Et je pense
46:41que c'est un faux procès qu'on lui fait.
46:43Donc oui, effectivement, porter le dépassement.
46:45Élisabeth Borne le ferait aussi.
46:47Il faut remobiliser notre base militante,
46:49l'accroître. On le sait, on a perdu
46:51des militants. Il faut en regagner.
46:53— Quelle raison, cette perte de militants,
46:55selon vous ? — Je pense qu'on a eu
46:57d'abord, je dirais, entre les élections,
46:59une petite perte d'énergie, comme
47:01tous les mouvements. Et puis, on fait
47:03plus envie. — 8 500 indérents. Il faut
47:05quand même le dire. — Oui. Les chiffres
47:07varient. Et je pense qu'ils sont en train de monter
47:09parce que la perspective d'une élection, je pense, donne envie.
47:11Et d'ailleurs, j'en profite. Jusqu'au 4 novembre,
47:13vous pouvez vous inscrire. C'est pas très cher. Si vous voulez
47:15voter, inscrivez-vous. — La publicité est passée.
47:17— Bon. Non, mais
47:19on a besoin de redonner envie. Redonner
47:21envie, ça veut dire quoi ? Ça veut dire,
47:23effectivement, de la mobilisation militante.
47:25Et Gabriel Attal, je le reconnais. À chaque fois que je vais
47:27avec lui, que ce soit au Canada, à Charleville-Mézières
47:29ou dans les Hauts-de-Seine chez lui,
47:31il est extrêmement populaire.
47:33— Et pourtant, vous êtes un des proches d'Élizabeth Banche.
47:35— Exactement ! Et, là-dessus, je voudrais être
47:37très clair. Sa première
47:39responsabilité à Gabriel Attal, s'il est élu
47:41nommé, peut-être qu'il y aura
47:43une élection, peut-être pas... — Vous souhaitez qu'ils se mettent
47:45d'accord, d'abord, tous les 2 ? — En tout
47:47cas, ce que je souhaite, c'est que le résultat
47:49soit
47:51parce que Elisabeth Borne, vous l'avez dit, j'en suis proche, et je le suis encore, j'ai lu son bouquin dans l'avion, qui est très bien,
47:57que j'engage tout le monde à acheter et à lire aussi, sur cette expérience à Matignon, qui a été une expérience sans doute assez violente pour elle,
48:03et dont elle a montré qu'elle était capable de sortir avec des résultats, et de l'action, j'en parlais tout à l'heure.
48:09Donc évidemment, chouette qu'on travaille tous ensemble, aujourd'hui le moment n'est pas à la division.
48:14Et si on a une élection, j'ai rien à dire, c'est pas très grave, c'est un processus démocratique qui donnera son résultat.
48:20Mais en tout cas, sur la mobilisation des militants, sur le travail sur les idées, sur la préparation des échéances à venir,
48:26on va voir les municipales à l'étranger, on va voir ce qu'on appelle les élections consulaires, on va avoir l'élection présidentielle,
48:31et on aura quelque part des législatives, je sais pas ce sera avant ou après, mais on en aura, à mon avis, d'ici 2027, c'est à peu près acquis.
48:37On a besoin de travailler sur le fond.
48:39Vous le disiez, Gabriel Attal qui pourrait donc annoncer sa candidature très prochainement,
48:43pourrait-il garder la présidence du groupe EPR à l'Assemblée Nationale, cumuler les deux postes en tout cas, ça vous semble une bonne idée ?
48:49Alors un, j'y vois aucun inconvénient, il y a déjà eu des exemples dans le passé,
48:52et deux, j'allais dire, ce sera son choix.
48:54Pour l'instant, il n'est pas encore candidat au mouvement, donc on verra.
48:59Mais en tout cas, moi je ne vois pas d'incompatibilité.
49:01Vous entendez ce qu'il se dit, cette histoire de dicturie présidentielle ?
49:04Oui, mais j'entends ce qu'il se dit, j'entends, et franchement, la question se posera, il y répondra.
49:07Mais je n'oublie pas non plus que cet été, quand j'ai parlé avec tous mes collègues parlementaires,
49:14de droite, de gauche, du centre et d'ailleurs, quels que soient ruraux, urbains,
49:18ils ont reconnu la capacité de Gabriel, à la fois dans la campagne et depuis,
49:23à garder les gens rassemblés.
49:26Et cette capacité de rassemblement, à l'Assemblée plus qu'ailleurs,
49:29il y a onze groupes parlementaires, moi je souhaite qu'elle soit préservée.
49:33Donc on verra si lui, d'abord, il est élu, si ensuite il décide ou pas de laisser le groupe,
49:38mais je peux vous dire que pour l'un et pour l'autre, le mouvement et le groupe,
49:41le rassemblement est une valeur cardinale et lui, il est capable de le porter dans l'un et dans l'autre.
49:48Il l'a montré sur le groupe et je suis persuadé qu'il le fera sur le mouvement.
49:52En un mot Roland Lescoeur, vous avez déjeuné avec Emmanuel Macron cette semaine,
49:55vous étiez contre la dissolution, est-ce que vous avez été convaincu ?
49:58Non mais dans la vie, il y a ce qu'on maîtrise, on le fait à fond,
50:01ce qu'on ne maîtrise pas, on le fait avec, j'allais dire ça c'est le passé.
50:03Ce dont je suis convaincu, c'est qu'il faut porter le bilan et projeter la France vers l'avant,
50:07travailler ensemble de manière à ce que ces deux années et demie qui nous restent ne soient pas perdues
50:11et ça je peux vous dire qu'on est 100% d'accord avec lui là-dessus.
50:14Merci beaucoup Roland Lescoeur, on notera donc que vous soutenez Gabriel Attal pour la présidence de Renaissance.
50:18Merci à vous, merci à mes acolytes pour ce dimanche,
50:21la semaine prochaine vous retrouvez à cette même place Olivier Bost, bon dimanche à tous.

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