• il y a 17 heures
François-Noël Buffet, ministre démissionnaire des Outre-mer, et Thomas Ménagé, député (RN) du Loiret étaient interrogés par Olivier Bost (RTL), Steve Jourdin (Public Sénat) et Guillaume Tabard (Le Figaro).
Regardez Le Grand Jury avec Olivier Bost du 22 décembre 2024.

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Transcription
00:00Générique
00:10Le Grand Jury, présenté par Olivier Bost
00:13Bonjour à tous et bienvenue en direct pour ce Grand Jury, en direct sur RTL et en direct sur Public Sénat.
00:19Deux invités cette semaine, François-Noël Buffet, ministre aux Outre-mer, qui revient de Mayotte.
00:25Quelle est la situation de l'archipel ? Que valent les promesses de reconstruction ?
00:30Comment régler la question de l'immigration ?
00:33Avec François-Noël Buffet, nous évanquerons aussi le prochain gouvernement, le premier gouvernement Bayrou, toujours attendu.
00:40Deuxième invité, Thomas Ménager, député Rassemblement National et porte-parole du groupe RN,
00:46pour parler bien évidemment aussi de la situation politique et des menaces de censure de son parti.
00:51Le RN est-il bienveillant avec François Bayrou pour mieux attaquer Emmanuel Macron ?
00:57Place à notre premier invité, François-Noël Buffet. Bonjour.
01:01Bonjour.
01:02Bienvenue dans ce Grand Jury.
01:03Merci.
01:04A mes côtés ce dimanche pour vous interroger, Steve Jourdin de Public Sénat et Guillaume Tabard du Figaro.
01:10Le Grand Jury, l'actualité de la semaine.
01:14François-Noël Buffet, vous êtes ministre délégué démissionnaire aux Outre-mer.
01:18On reviendra sur votre statut de démissionnaire avec le prochain gouvernement Bayrou que nous attendons toujours.
01:23On y reviendra dans quelques minutes.
01:25Mais avant cela, vous revenez, comme je le disais, de Mayotte où vous avez passé plusieurs jours,
01:29notamment pour accompagner Emmanuel Macron.
01:31Un premier mot sur le bilan.
01:33Est-il toujours très provisoire et le bilan sera-t-il connu un jour ?
01:38Oui, c'est vrai que j'ai passé la semaine à Mayotte et aussi à La Réunion.
01:44Le constat est d'abord un constat de désastre, un constat de sidération dès les premières heures
01:50et un questionnement sur la reconstruction immédiate de Mayotte et l'apport immédiat des secours.
01:55Est-ce que le bilan sera connu ?
01:57Oui, le bilan humain aujourd'hui s'établit à 35 personnes malheureusement décédées,
02:04plus de 79 blessés graves, un peu plus de 3000 personnes en blessés légers,
02:10destruction totale de l'île.
02:12Tout est à reconstruire, pour dire les choses très clairement.
02:16Et le bilan lui-même sur le fond humain sera-t-il connu ?
02:19On n'est pas capable de le dire aujourd'hui, il faut avoir cette honnêteté.
02:22Mais dès les premières heures, certains ont évoqué l'idée de plusieurs milliers de morts.
02:26Est-ce que ce chiffre est totalement à fantaisie, si c'était le mot qui est adapté ?
02:30Ou est-ce qu'on sera dans des proportions plus proches du bilan connu à ce jour ?
02:35Je crains que l'on soit quand même supérieur au bilan connu à ce jour.
02:39Il faut quand même savoir que la majorité des habitants, notamment dans les Bangas,
02:46sont de confession musulmane, et donc l'enterrement se fait rapidement dans un délai de 24 heures.
02:51Donc certaines missions sont envoyées sur le terrain aujourd'hui pour aller éventuellement constater,
02:56mais pour l'instant rien n'est vraiment identifié, rien n'est vraiment clairement identifié en tous les cas.
03:02Est-ce qu'il y a aujourd'hui un décalage entre l'ampleur de la catastrophe et la perception que nous en avons ?
03:09Non, il n'y a pas de décalage. Cette catastrophe est vraiment exceptionnelle, extraordinaire.
03:16Tout est à reconstruire à Mayotte. La végétation a totalement disparu, les Bangas ont été soufflés,
03:22un amas de tôles et de détritus partout. Petite Terre et Mamoudzou sont des dégâts énormes.
03:28Seuls les bâtiments construits en dur ont résisté, mais leur toiture s'est envolée.
03:34Et quelques bâtiments ont résisté, parce que ce sont les bâtiments les plus récents, mais pas plus.
03:38Donc tout est à refaire.
03:39Il y a des rumeurs sur d'éventuels charniers, sur des morts enterrés rapidement sans que personne ne les comptabilise.
03:46C'est une fake news ?
03:48Écoutez, le terme de charnier ne me paraît pas forcément adapté.
03:52Il est possible qu'il y ait eu des enterrements qui aient été faits rapidement, dans les 24 heures, de façon très très simple.
03:58Il faut essayer maintenant de les identifier, en tous les cas les lieux, leur nombre.
04:02C'est la raison pour laquelle il y a une mission qui est sur place, qui actuellement va essayer de constater,
04:07rencontre les maires, va dans les villages.
04:09Vous êtes en contact régulier avec cette mission, avec le sous-préfet qui a été missionné ?
04:13Bien sûr, bien sûr, nous sommes en contact régulier avec le préfet de Mayotte.
04:16Mais concrètement, ça veut dire quoi ?
04:17C'est-à-dire qu'il y a des gens qui vont sur le terrain et qui demandent, y a-t-il des morts qui ont été enterrés ici ou là ?
04:22Absolument. Où avez-vous pu constater, dans les villages, dans les territoires, des disparitions ?
04:26Est-ce que vous savez si c'est simplement une disparition faute d'information, ou si la personne est décédée ?
04:31Oui, c'est exactement ce qui se passe.
04:32Il y a cent mille personnes, un habitant sur trois, qui vivent dans un habitat précaire.
04:37Sur cet habitat-là, on peut dire que tout est détruit ?
04:40J'ai survolé Mayotte lundi matin, je vous confirme que tout est détruit.
04:45Il n'y a plus rien.
04:47D'ailleurs, ce qui était à la fois effrayant et surprenant, c'est que je n'ai vu de l'hélicoptère que très très peu de personnes.
04:53Juste peut-être à compter sur les doigts de la main, pas plus.
04:56Donc la question est de savoir aujourd'hui, où sont-ils ?
04:59La question aussi est de savoir si tout a été fait pour prévenir une telle catastrophe.
05:04Écoutez, il y a eu la semaine précédente une cellule de crise.
05:08On a prépositionné sur place des éléments, bien sûr en avance, ce qui a permis de s'organiser.
05:16Le préfet a fait tout ce qu'il fallait pour informer les populations, et toutes les populations sans exception.
05:21Donc je pense qu'en avance, les choses ont été faites.
05:24Ce qui n'a pas été totalement prévu, mais cela était-il prévisible, c'est le fait de la puissance du cyclone.
05:30Sa trajectoire et sa puissance, tout à fait exceptionnelle, puisqu'au départ il devait passer un peu plus au nord de Mayotte,
05:36que finalement il passait en plein centre de Mayotte, et que sa puissance était de l'ordre de 226 km heure exactement.
05:41Guillaume Tabard.
05:42L'urgence c'est évidemment le rétablissement de l'eau et de l'électricité.
05:46Le chef de l'État, lorsqu'il était sur place, avait promis que ce serait en grande partie rétabli d'ici à la fin de ce week-end.
05:52Où en sommes-nous aujourd'hui ?
05:54Jean-Marc Jancovici.
05:55L'eau sera à 90% rétablie d'ici la fin de journée au plus tard demain matin.
06:00Guillaume Tabard.
06:0190% de la population ?
06:02Jean-Marc Jancovici.
06:0390% de l'ensemble du territoire rétabli dans son réseau.
06:06Pour tout vous dire, nous avons 5 stations d'épuration, 4 ont été en mise en route, ça c'est un point important.
06:13L'eau est à nouveau dans les réseaux aujourd'hui.
06:15Elle alimente principalement ses vrais petits terres, Mamoudzou, mais les autres communes.
06:19Et nous sommes actuellement en état de contrôler dans les communes si l'eau arrive bien à tous les tuyaux et dans tous les domiciles.
06:27Donc c'est un travail complémentaire qui se fait.
06:29De toute évidence, on devrait y arriver.
06:30Mais 90% des réseaux, c'est quasiment plus de 70% de la population qui a déjà accès à l'eau dans des conditions particulières.
06:37C'est 2 jours sur 3, 8 heures par jour.
06:39Ça va être pour l'instant très organisé.
06:41Et toutes les routes sont dégagées aujourd'hui ? Est-ce que des secouristes ont pu aller partout ?
06:47Oui, quasiment toutes les routes sont dégagées.
06:49Il y a eu très vite des régiments du génie qui sont arrivés et qui ont entamé ce travail.
06:53Donc la voirie est étroite et petite à Mayotte.
06:56Mais oui, tout est prêt. C'est possible.
06:58Vous avez annoncé le déclenchement de l'état de calamité exceptionnel.
07:01Pouvez-vous nous donner un exemple de ce que cela change concrètement ?
07:05Alors il y a deux choses.
07:06L'état de catastrophe naturelle, c'est pour répondre aux personnes qui ont eu des dégâts qui étaient assurés.
07:11En fait, c'est 10% simplement de la population à Mayotte.
07:15Et le reste n'étant pas assuré.
07:16Donc il y a un fonds de secours qui va être mis en place évidemment.
07:19Et puis il y a le décret de calamité exceptionnel que j'ai signé la semaine dernière
07:25qui a vocation à simplifier les procédures administratives
07:27et permettre aux préfets d'agir très rapidement
07:30et donc de ne pas respecter la réglementation qui normalement est habituelle
07:35pour aller beaucoup plus vite.
07:36Mais concrètement, par exemple ?
07:38Par exemple, prendre un arrêté, prendre une décision de construction,
07:41prendre une obligation d'aménagement parce que c'est urgent, il faut occuper un terrain.
07:46Voilà, on se passe des formulaires de publicité,
07:49on se passe des autorisations à demander un peu partout et on fait.
07:51Mais donc c'est-à-dire que c'est possible dès ce décret ?
07:54Oui, c'est possible dès ce décret.
07:56Parce qu'il y a une loi qui est prévue.
07:59Qu'est-ce qui est possible dès maintenant par le décret ?
08:03Et qu'est-ce qui suppose obligatoirement le vote d'une loi pour avancer ?
08:06Le décret permet immédiatement aux autorités administratives locales,
08:09c'est-à-dire aux préfets, de déroger à peu près toutes les règles de droit
08:13pour aller très très vite dans le cadre de l'urgence.
08:15L'urgence étant présupposée.
08:17Là, il n'y a pas de difficulté là-dessus.
08:19Mais ce pouvoir-là ne dure qu'un mois.
08:22Il peut être prolongé un seul mois et à l'issue,
08:24il doit y avoir un rapport qui doit être fait sur cette situation.
08:27En revanche, le texte sur l'urgence que nous avons prévu a une autre vocation.
08:31Vous parlez de la loi spéciale ?
08:33La loi spéciale qu'on a préparée cette semaine.
08:35Elle est prête ?
08:36J'ai préparé cette semaine, j'aurai même un exemplaire dans mon dossier si vous voulez.
08:39Elle est actuellement aujourd'hui au Conseil d'État.
08:42Quand je dis aujourd'hui, c'est ce dimanche.
08:44On attend l'avis du Conseil d'État ce soir pour pouvoir la mettre en œuvre rapidement.
08:48En tous les cas, la présenter au Conseil des ministres au futur.
08:50Qu'est-ce qu'elle prévoit ?
08:51Elle prévoit un système dérogatoire qui s'inspire de ce qui s'est passé après les émeutes de 2023
08:56et qui consiste à alléger les procédures administratives, notamment en matière d'urbanisme,
09:01à la fois les systèmes déclaratifs, les dispositions de construction,
09:06la possibilité de collecter plus facilement des fonds publics,
09:10des éléments en matière de fiscalité, de dérogation,
09:14des éléments en matière de santé, des éléments en matière de construction.
09:18Vous avez créé un établissement spécial comme Notre-Dame ?
09:21Vous avez raison, vous avez vu le texte alors.
09:23On crée un établissement public particulier pour Mayotte
09:28sur ce qui a été fait pour Notre-Dame,
09:31de façon à avoir un outil pérenne disposant de moyens financiers à sa main
09:37pour pouvoir engager la reconstruction de Mayotte.
09:39Cette loi spéciale, vous voulez la voir discutée quand au Parlement ?
09:43Et pour une adoption, vous visez une adoption quand ?
09:46Mon souhait serait le plus vite possible.
09:48D'où la saisine du Conseil d'État la semaine avant-hier, sa décision ce soir,
09:52sa présentation à un futur Conseil des ministres le plus rapidement possible
09:56et son inscription à l'ordre du jour de nos assemblées.
09:58L'Assemblée reprend son travail le 13 janvier.
10:01Petite précision, la session ordinaire du Parlement, c'est du 1er octobre à fin juin.
10:05La séance est simplement suspendue pendant les périodes scolaires.
10:08Il suffit qu'à la demande du gouvernement, les présidents de chambre
10:12convoquent une conférence des présidents, décident le jour...
10:14Vous demandez aux députés et aux sénateurs de revenir de vacances.
10:17Écoutez, je crois que les circonstances le méritent.
10:19Vous le souhaitez ?
10:20Moi je le souhaite, bien sûr.
10:21Donc la semaine du 2 janvier, si on comprend bien.
10:23Vous souhaitez un examen de ce texte ?
10:24Semblablement, si on peut, dès la première semaine de janvier, ce serait idéal.
10:28Parce que ça nous permettrait d'avoir cet outil très important pour agir,
10:32pour simplifier les procédures et aider nos compatriotes maoistes.
10:35Il y a un volet dans cette loi spéciale financier, il faut dégager des moyens pour Mayotte ?
10:39Alors ça c'est encore un autre aspect.
10:42Les moyens, nous avons des moyens d'urgence que l'on détient au ministère,
10:45notamment des Outre-mer, mais on peut agir sur l'urgence.
10:49Et pour les moyens supplémentaires, il faudra bien qu'on ait une loi de finances.
10:52Tout ce qui relève de l'urgence peut être financé, y compris sur 2025.
10:55Mais pour ce qui est plus long, ce qui sera plus long à mettre en place,
10:58il faudra qu'on ait une loi de finances et que ça se traduise dans la loi de finances.
11:01On reviendra sur ce budget.
11:02Le Premier ministre François Bayrou a promis une reconstruction en deux ans de Mayotte.
11:07Est-ce que c'est faisable ?
11:09Moi je pense qu'il faut être très prudent sur les délais.
11:11Les dégâts sont tels qu'il faut faire bien sûr le plus rapidement possible.
11:17Mais au-delà du fait de faire le plus rapidement possible,
11:19il faut le faire de la manière la plus qualitative possible.
11:22Donc François Bayrou s'est engagé un peu vite ?
11:24Je pense qu'il ne faut pas donner de délai trop rapide.
11:27Il faut que ce soit le plus vite possible.
11:28Est-ce que ce sera trois ans, deux ans ?
11:29Si on arrive à faire en deux ans, c'est parfait.
11:31Si on n'y arrive pas, on fera peut-être trois.
11:33Mais si c'est mieux, il vaut mieux que ce soit trois ans.
11:35En tous les cas, il faut cet outil juridique pour nous permettre d'agir.
11:37Vous l'invitez à visiter peut-être le territoire pour mesurer l'ampleur des dégâts ?
11:41Je pense que le Premier ministre a toute vocation à aller se rendre à Mayotte
11:46pour constater la situation qui aujourd'hui nous parlons en matière de soutien s'améliore.
11:51Pour bien comprendre ce que ça veut dire reconstruire Mayotte,
11:54Emmanuel Macron a dit vouloir mettre fin aux bidonvilles à la fois indignes et dangereuses.
11:59Ça veut dire quoi ?
12:00Ça veut dire transformer les bidonvilles en habitation pérenne
12:04ou expulser ceux qui occupent ces bidonvilles, pour être clair ?
12:07Ça veut dire dans l'urgence, c'est en capacité d'abriter tout le monde,
12:10d'éviter effectivement la reconstruction de ce que l'on appelle les bangas,
12:15parce qu'on voit bien le danger que cela constitue pour les personnes, rien que ça.
12:20Qu'elles soient d'ailleurs en situation régulière ou irrégulière, c'est extrêmement dangereux.
12:23Donc aujourd'hui vous voulez reconstruire, y compris pour les personnes en situation irrégulière ?
12:26Je n'ai pas terminé, je n'ai pas terminé.
12:28Et ensuite, c'est effectivement gérer la situation des personnes en situation irrégulière.
12:33La mise à l'abri est évidente, la vocation à rester sur le territoire ne l'est pas.
12:39Il faudra trouver les moyens de leur reconduction dans le territoire d'origine,
12:42principalement les comores, il faut dire les choses telles qu'elles sont.
12:45Mais il y a deux étapes. Il y a vraiment l'urgence où on protège tout le monde et on soigne tout le monde.
12:49Et puis ensuite il y a le moment où on dit, non c'est fini, il faut raccompagner.
12:53Vous dites qu'il faudra bien trouver les moyens de permettre à ceux qui viennent de nos comores,
12:56notamment, d'y retourner. L'un de vos prédécesseurs, Jean-François Carinco,
13:01dit dans la tribune dimanche, ce matin, que de toute façon, on ne peut pas empêcher les gens de venir.
13:06Est-ce que c'est un vœu pieux d'espérer qu'on puisse non seulement bloquer l'immigration à Mayotte,
13:12mais même obtenir des retours de ceux qui sont là de manière illégale ?
13:16Je pense qu'il y a peut-être des dispositifs de nature juridique à imaginer
13:21pour essayer d'apaiser les relations avec les comores.
13:24Il peut y avoir, parce qu'il y a des familles, évidemment, il peut y avoir des dispositifs spécifiques,
13:29mais l'immigration irrégulière n'est pas possible.
13:31Il faut qu'on l'affirme comme un principe.
13:34Qu'on discute ensuite, avec les comores, avec le Président Azali, de sujets de co-développement,
13:39pour essayer de trouver une forme d'harmonie, c'est peut-être exagéré,
13:43mais en tous les cas, une possibilité de...
13:45Ça veut dire qu'on peut permettre la circulation, par exemple ?
13:47On peut imaginer qu'on puisse permettre la circulation.
13:49Ça veut dire qu'on contrôle, évidemment.
13:51Ça veut dire qu'on contrôle, mais on ne peut pas tolérer l'immigration irrégulière.
13:54C'est impossible.
13:55Parce qu'aujourd'hui, il y a une immigration qui vient des comores, il y a aussi une immigration africaine.
13:59Oui, qui est moindre en volume.
14:02Qui est moindre en volume, qu'on peut gérer aussi plus facilement.
14:06Mais ça, c'est tout le dispositif du contrôle des flux migratoires.
14:09Une partie de nos radars ont été détruits par le cyclone,
14:13donc on a mis d'autres dispositifs en place aujourd'hui de contrôle.
14:15Des moyens maritimes, des moyens aériens de contrôle.
14:18Et il faut continuer de renforcer ce dispositif.
14:20Le développement de Mayotte et la reconstruction de Mayotte
14:22passent aussi par cette lutte contre l'immigration irrégulière.
14:26Et cette reconstruction passera aussi peut-être par la suppression du droit du sol à Mayotte.
14:30C'était un des projets du gouvernement Atta.
14:33Je sais que vous y êtes favorable.
14:34Aujourd'hui, il faut remettre ce dossier sur la table ?
14:36Écoutez, il faut avoir le sens des réalités.
14:39Modifier le droit du sol, on le peut.
14:42C'est une loi organique.
14:44Ça pose la question simplement du délai au terme duquel on peut devenir effectivement citoyen français.
14:49Ça, ça ne pose pas de difficultés.
14:50Il faut le faire.
14:51Vous pensez que les circonstances politiques actuelles permettent de le faire ?
14:54Les circonstances politiques actuelles...
14:56Oui, oui, je pense qu'on doit pouvoir y arriver parce que tout le monde l'avait voté.
14:59Il était plutôt favorable.
15:00On doit pouvoir y arriver.
15:01En tout cas, il faut poser la réalité des choses.
15:03Ça fait partie des éléments de reconstruction de Mayotte.
15:05L'autre question qui est le changement même de la règle
15:08et d'aller sur ce qu'on appelait à l'époque,
15:10certains soutenaient le droit du sang sur le territoire.
15:13Il faut de force être constaté qu'il n'y aura, semble-t-il, pas de majorité au congrès pour voter cela.
15:17Et vous le regrettez ?
15:18C'est une réforme constitutionnelle.
15:21Ce que je souhaite pour Mayotte, en tous les cas,
15:24c'est que, d'abord, c'est une mesure de façon exceptionnelle,
15:27que le Conseil constitutionnel considère comme telle,
15:29et puis c'est aussi une vision globale.
15:32La solution de Mayotte, ce n'est pas seulement ça.
15:34C'est beaucoup d'autres choses.
15:36Donc, il faut un système équilibré
15:38qui se fonde à la fois sur ce que l'on fait habituellement,
15:41l'aide d'urgence humanitaire à tout le monde sans condition,
15:44et puis le fait de la tolérance zéro sur l'immigration irrégulière,
15:48même si c'est un territoire qui est exceptionnel et difficile.
15:50Donc, nous avons des moyens.
15:52Emmanuel Macron a provoqué une polémique lors de son passage à Mayotte
15:54pour avoir notamment dit
15:56« Si ce n'était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans la merde ».
15:59Le Président s'est vraiment énervé face à des militants du Rassemblement national,
16:04comme il l'a expliqué.
16:05Écoutez, j'étais présent.
16:06C'est passé jeudi soir.
16:08Ça devait être une rencontre, j'allais dire, simple, normale.
16:13Ça s'est transformé en ring de boxe
16:16avec des propos qui ont été tenus dans le public parfaitement inacceptables.
16:20Vous dites que ce n'était pas spontané ?
16:22On peut s'imaginer que ce soit organisé dans les conditions dans lesquelles ça s'est passé.
16:26Quels propos ont été tenus ?
16:28Des noms d'oiseaux, à l'égard du Président de la République,
16:32des réclamations demeurant sur le front parfois légitimes.
16:35Pas de discussion là-dessus.
16:37Mais la façon de dire, la façon de s'exprimer,
16:39la violence avec laquelle les choses ont été faites,
16:41ne sont pas acceptables.
16:43Vous expliquez l'énervement du Président de la République sur le moment ?
16:45On peut comprendre que quand on voit la situation de Mayotte,
16:48la détermination qu'est la nôtre, et qui est aussi la sienne d'ailleurs,
16:52de vouloir reconstruire et de se consacrer à Mayotte,
16:54et terminer une journée en étant à ce point-là mis en cause,
16:58on puisse à un moment pertenir.
17:00C'est regrettable, bien sûr, sur le principe.
17:02Sur le fond, est-ce qu'il n'a pas raison, par exemple, la République,
17:04quand il dit qu'il n'y a pas d'autre pays que la France
17:07qui aurait agi de manière aussi rapide dans un tel territoire ?
17:09Je partage que sur le fond, la France est mobilisée
17:15Tout le pays est mobilisé pour aider nos compatriotes maorais.
17:18Il n'y a aucun doute là-dessus.
17:20Effectivement, on n'est pas certain que si c'était un autre pays,
17:22la réponse qui sera apportée sera celle-ci.
17:24Monsieur le préfet, sur la forme,
17:26est-ce que le Président se serait adressé de la même manière
17:28s'il était en Bretagne ou dans d'autres territoires français ?
17:30C'est aussi ça qui vexe beaucoup les Maorais aujourd'hui.
17:32Vous savez, c'est surtout affaire de circonstances.
17:35Il y a des moments, j'ai été maire pendant de nombreuses années,
17:38j'ai eu des réunions parfois extrêmement difficiles,
17:40et par moments, on a envie de se libérer et de dire les choses.
17:43Le président s'est emporté.
17:45Mais je pense qu'il s'est emporté, bien sûr.
17:47Autre territoire en Outre-mer dans une situation très compliquée,
17:50la Nouvelle-Calédonie.
17:52Les élections sont reportées,
17:54la question du corps électoral reste à ce jour entière.
17:57Comment comptez-vous reprendre le processus ?
18:00Je rappelle que nous avons d'abord géré l'urgence
18:02après les événements du mois de mai dernier,
18:04que les discussions ont repris sur,
18:07un, le développement de la Nouvelle-Calédonie
18:09avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le Congrès,
18:12développement économique, social,
18:14enfin de toute façon, la part de Nickel,
18:17et puis sur le plan institutionnel,
18:19les discussions ont repris aussi également.
18:21La présidente de l'Assemblée nationale et le président du Sénat
18:25sont allés sur place,
18:27l'ensemble des groupes politiques se parlent.
18:29Vous êtes optimiste sur des élections à la fin de l'année prochaine ?
18:32Je pense qu'on peut être raisonnablement optimiste, oui,
18:34pour des élections à la fin de l'année prochaine,
18:36ce qui veut dire que l'on est à un accord
18:38qui arrive à peu près au mois de mars.
18:40Pour autant aboutir à de nouvelles élections,
18:42même si pour l'instant le délai fixé est assez lointain,
18:44puisqu'on parle de la fin de l'année 2025,
18:47tant qu'on n'a pas fait sauter le verrou du corps électoral.
18:50Mais il sera au débat.
18:52Toute l'organisation de la Nouvelle-Calédonie,
18:55indépendamment de son statut,
18:57la question de la composition du corps électoral
18:59sera dans le débat, bien évidemment.
19:01Mais pourquoi ce sera accepté plus tard,
19:03alors que c'est ce qui a provoqué le blocage il y a quelques mois ?
19:05Parce qu'il y a une règle simple,
19:06c'est que le Conseil d'État nous l'a imposé.
19:08Pourquoi avons-nous reporté les élections dernières ?
19:11C'est parce que le Conseil d'État a dit
19:12vous ne pouvez pas organiser les élections provinciales
19:15en Nouvelle-Calédonie
19:16si vous ne modifiez pas le corps électoral.
19:18Et c'est la procédure qui a été engagée.
19:20Blocage, discussion.
19:21Mais il faudra bien qu'on y arrive.
19:23En discutant, en parlant.
19:25Noël Buffet, le ministre délégué aux Outre-mer,
19:27est notre invité.
19:32Donc je dois préciser, ministre démissionnaire,
19:34est-ce que vous avez eu un appel, François-Noël Buffet,
19:36de la part de François Bayrou,
19:38pour savoir si vous restiez au gouvernement ?
19:40Je vous fais une confidence, je n'ai pas eu d'appel.
19:42Et vous voulez rester ?
19:44Vous savez, d'abord ce n'est pas moi qui vais décider.
19:48Lorsque Michel Barnier m'a proposé
19:50de rejoindre le gouvernement,
19:51je l'ai fait parce que j'ai considéré
19:53qu'il était de ma responsabilité d'élu,
19:56d'homme politique, de s'engager dans la situation
19:59pour servir le pays.
20:00Je reste dans le même état d'esprit.
20:02Est-ce que vous estimez qu'aujourd'hui
20:03la situation, notamment à Mayotte,
20:05on vient de parler aussi de la Nouvelle-Calédonie,
20:07mérite une certaine stabilité ?
20:09Je n'ai pas d'exigence pour moi-même.
20:11Il faut que le processus qui a été engagé jusqu'à maintenant,
20:14que ce soit en Nouvelle-Calédonie,
20:15que ce soit en Martinique,
20:16que ce soit évidemment à Mayotte plus récemment
20:19ou sur les autres territoires,
20:20soit continué.
20:21Ce qui est important,
20:22c'est qu'il y ait une continuité dans l'action publique
20:25et dans ce qui a été initié.
20:27C'est ça qui est important.
20:28Peu importe la personne qui portera cela,
20:31ça n'a pas beaucoup d'importance,
20:32c'est le fond qui compte.
20:33On n'en saura pas plus sur votre sort.
20:34Toutes les formations politiques consultées cette semaine
20:37racontent la même chose.
20:38François Bayrou n'a pas de feuille de route claire.
20:41Est-ce que vous connaissez, vous,
20:42cette feuille de route du nouveau Premier ministre ?
20:45Je crois qu'il a choisi une manière de faire
20:47qui lui est propre.
20:49Il a consulté l'ensemble des représentants
20:51des groupes politiques.
20:52J'imagine bien que tout n'est pas sur la place publique,
20:54que les discussions ont lieu,
20:56que les accords ont sans doute été établis,
20:58au moins sur les principes,
20:59et qu'il advient maintenant à ce qu'il propose son gouvernement.
21:03Il y aura la discussion de politique générale,
21:04les choses seront faites,
21:05et nous verrons à ce moment-là ce qu'il veut vraiment sur le fond.
21:09Il a donné déjà quelques principes.
21:10Vous ajoutez que les débuts sont quand même un peu poussifs ?
21:15Vous savez, occuper la fonction et la charge du Premier ministre
21:21c'est quelque chose d'exceptionnel, de très important.
21:25Là encore, il y a eu un moment, un événement,
21:29mais franchement, de là à en faire un.
21:31Quel événement ?
21:32Un principe considérant que ça remet en cause l'action du Premier ministre.
21:36Non.
21:37Vous pensez à quel événement ?
21:39Le même que le vôtre.
21:40C'est-à-dire celui où le Premier ministre a été un moment dans sa commune
21:44parce qu'il avait une obligation.
21:46Voilà, c'est arrivé, ça ne change rien.
21:48À la détermination de fond, il faut avancer maintenant.
21:52Bruno Retailleau dit ce matin dans le JDD
21:54le choix de participer au gouvernement de François Bayrou pour les Républicains
21:58n'a rien d'évident.
22:00Oui, parce que je suis d'accord sur le fait qu'on ne rentre pas dans un gouvernement
22:06pour dire de rentrer dans un gouvernement, occuper un poste
22:08et puis se trouver heureux au poste.
22:10Mais pour vous ça n'a rien d'évident avec François Bayrou ?
22:12On y va parce qu'on discute sur le fond qu'il y a un projet.
22:14Évidemment qu'il faut un projet politique.
22:16Et vous, personnellement, vous sentez lié par la décision que prendraient ou qu'auraient prises les Républicains ?
22:21En clair, si Laurent Wauquiez avait dit
22:23les conditions ne sont pas réunies pour un accord entre LR pour qu'il sèche au gouvernement
22:27vous diriez, je suis lié par ce choix et je ne reste pas au gouvernement ?
22:31Ou vous distinguez votre sort personnel du sort du choix de LR ?
22:35Mon sort personnel n'a aucune espèce d'importance dans cette affaire-là.
22:38Ce qui compte c'est le fond pour le pays.
22:41Je pense que nos compatriotes ne mesurent pas, peut-être pas suffisamment
22:45la gravité de la situation dans laquelle nous sommes.
22:47La censure qui a été votée par la conjonction de deux forces politiques contraires
22:52mais qui se sont liées pour faire tomber le gouvernement de M. Barnier
22:55c'est en réalité quelque chose d'extrêmement inquiétant.
22:58Parce que c'est la négation totale de l'intérêt général du pays
23:01et de nos compatriotes.
23:03Vraiment, nous sommes en train, par des comportements personnels
23:07voire même politiciens, j'ose bien le terme
23:10nous sommes en train de mettre en difficulté la France et...
23:14Vous êtes en train de nous dire que les républicains sont obligés de rester au gouvernement ?
23:18Je pense que l'on doit rester au gouvernement et participer au gouvernement
23:21à partir du moment où les convictions qui sont les nôtres
23:24évidemment sont actées comme étant...
23:26Il y a quelques faits qui sèment le doute quand même.
23:28Quand Laurent Wauquiez dit et explicite qu'il n'ira pas au gouvernement
23:32parce qu'il n'est pas en accord avec François Bayrou
23:35il s'agissait de devenir ministre de l'économie
23:37sur la question notamment des baisses d'impôts
23:40Est-ce qu'il n'y a pas quand même un doute sur la participation des LR au gouvernement ?
23:44Nous sommes d'accord pour dire que principalement l'action doit être passée
23:48par des réformes structurelles et des économies de structure.
23:51Maintenant il faut rentrer dans le fond, je ne connais pas le terme exact de leur discussion
23:54mais il est vrai que nous préférons la réforme de structure à l'augmentation de la pression fiscale
23:58car celle-ci est largement trop importante dans notre pays
24:02et c'est souvent un recours de facilité.
24:04Je crois que si le Premier ministre accepte cette augure
24:07il n'y a aucune raison de ne pas participer au gouvernement.
24:09Est-ce que les Républicains pourraient encore se retrouver dans le camp de la censure ?
24:13Ils pourraient éventuellement se retrouver dans le camp de la censure
24:15ou vous dites les Républicains, il n'y aura pas de censure quoi qu'il arrive dans les mois qui viennent ?
24:18Ecoutez, croyez-vous que la situation du pays soit à ce point favorable
24:23pour que l'on puisse jouer avec nos institutions et avec la situation ?
24:27Non, je crois qu'il faut être sous une situation très exceptionnelle
24:30et on l'a dit, la participation d'élus issus de la France Insoumise
24:35des mouvements d'extrême gauche permettrait la censure et nous engagerait vers la censure.
24:40Évidemment, parce que ce n'est pas seulement des apports politiques là-dessus.
24:43Pour le reste, l'enjeu, et c'est un peu ce que veut aussi Michel Barnier,
24:47c'est ce que veut aussi François Bayrou, c'est rassembler les forces républicaines
24:50qui ont le souci de l'intérêt général parce que les circonstances l'exigent.
24:54Les circonstances, c'est le résultat des élections législatives
24:57et la situation politique à l'Assemblée Nationale.
24:59Et puis je pense que c'est un devoir au-delà de tout ça.
25:02Parmi les sujets que François Bayrou a mis sur la table de lui-même,
25:05il y a la question de la réforme des retraites.
25:07Il s'engageait à la reprendre sans pour autant la suspendre,
25:11mais en se donnant neuf mois pour essayer de trouver une solution alternative.
25:14Le Sénat, notamment à l'époque, s'était beaucoup battu pour aboutir à une réforme
25:18telle qu'elle avait été finalement reprise par Elisabeth Borne.
25:21Est-ce que pour vous ce serait une erreur de revoir, de remettre en cause la réforme d'Elisabeth Borne ?
25:27Je crois que le Président du Sénat lui-même a dit qu'il pouvait y avoir quelques ajustements
25:30sauf erreur de ma part, mais pas de remise en cause des principes.
25:33Notamment l'âge légal ?
25:34En fait, l'âge légal, il est la conséquence de la situation qui est la nôtre,
25:39à savoir qu'il y a de moins en moins de gens qui travaillent,
25:41et de plus en plus de gens à financer pour leur retraite.
25:44Mais comment fait-on ?
25:45Il y a bien un moment où il faut trouver une solution.
25:48On peut aussi rediscuter.
25:51Je pense qu'en l'état, il ne faut pas remettre en cause le texte tel qu'il est,
25:54sauf à quelques ajustements.
25:55Et les ajustements y jouent essentiellement,
25:57on le sait, sur la partie des personnes dans les métiers dits où la pénibilité est importante,
26:04ou des personnes qui ont débuté très tôt l'activité professionnelle,
26:09mais ne pas toucher à l'équilibre général.
26:11Non, il ne le faut pas, pas pour l'instant en tous les cas.
26:13Sauf à trouver un système qui soit différent, plus équilibré, plus accepté,
26:17mais qui conserve le même objectif et qui se garantisse le même objectif.
26:21Priorité du prochain gouvernement, le budget 2025.
26:25Faut-il reprendre le budget tel qu'il a été présenté par Michel Barnier ?
26:29Faut-il repartir de zéro ?
26:30François Bayrou a l'air de dire qu'on repart du texte qui a été voté par le Parlement.
26:34Vous êtes d'accord avec ça ?
26:35Oui, je crois qu'il a raison.
26:36Avec l'hausse d'impôts qui sont prévues dedans ?
26:38Repartir de zéro, ce serait vraiment extrêmement périlleux.
26:43Il y a un gros travail qui a été fait, certes dans un délai très court,
26:46mais il y a un gros travail qui est fait.
26:48Imaginez simplement que nous repartions de zéro,
26:50et si je ne parle que de l'outre-mer,
26:52comment on finance la reconstruction de la Nouvelle-Calédonie ?
26:54Comment on finance la reconstruction demain de Mayotte ?
26:56Comment on gère aujourd'hui l'accord sur la vie chère en Martinique,
27:00qui à ce stade ne s'applique pas au 1er janvier,
27:02alors que c'était une obligation qui était prise.
27:04Donc on ne repart pas de zéro.
27:05Qu'on recalibre, qu'on rediscute, qu'on réajuste probablement.
27:08Ce qui est important en fait, c'est la courbe.
27:11C'est la courbe qui doit nous amener à baisser notre niveau de déficit,
27:14de façon à afficher une stratégie qui soit claire,
27:18qu'elle soit comprise par l'ensemble de nos partenaires,
27:20par les Européens, par tout le monde, et qu'il faut tenir.
27:22C'est ça l'enjeu.
27:23Et vous vous engagez à ne pas utiliser un éventuel 49.3,
27:27malgré les hausses d'impôts qui seraient éventuellement envisageables,
27:30envisagées et pour certaines déjà votées ?
27:32Je crois que jusqu'à maintenant, la position du mouvement a été claire.
27:35Il n'y avait pas de vote de 49.3 en dehors du risque d'avoir,
27:39au sein du gouvernement, des mouvements d'extrême-gauche.
27:41Donc les choses sont claires.
27:42François-Noël Buffet, êtes-vous favorable au retour du cumul des mandats
27:46tels que l'a défendu François Bayrou en début de semaine, justement à Pau ?
27:50Je rappelle que vous étiez sénateur maire jusqu'en 2017.
27:53Absolument, j'ai même commis un rapport avec Mme Voynet sur le sujet, pour tout vous dire.
27:57Moi, je suis favorable au cumul des mandats.
27:59Je suis défavorable, en revanche, au cumul des fonctions liées à ces mandats.
28:02Pour être très concret, vous êtes maire,
28:05éventuellement vous présidez l'hôpital de votre secteur,
28:08mais pas le service des pompiers, pas le service des eaux, pas le service de l'assainissement.
28:11Vous n'avez qu'une fonction et vous êtes parlementaire, c'est la même chose.
28:14Parce que je crois que, en réalité, le terrain nourrit le débat parlementaire.
28:19Et si nous avons perdu beaucoup de terrain, si je puis dire,
28:22cette expression est un peu malheureuse, à l'Assemblée nationale,
28:25c'est bien parce que des maires de grandes villes ne sont plus au sein de l'Assemblée nationale.
28:30Il faut se rappeler, il y a quelques années, que des grandes voix de l'Assemblée,
28:34comme du Sénat, c'est un peu différent au Sénat, mais comme à l'Assemblée,
28:38ne sont plus là parce qu'elles ont préféré rester dans leur mairie.
28:41Il y a la question du cumul parlementaire-maire, mais aussi la question du cumul pour les ministres.
28:45Aujourd'hui, la loi ne l'interdit pas,
28:47mais une pratique avait fait que les ministres quittaient leur mairie ou leur département.
28:53Aujourd'hui, par le convoi de votre emploi du temps de ministre des Outre-mer,
28:56vous vous dites que vous auriez le temps d'assumer en plus la charge d'une mairie ?
29:00Je me dis que ce serait difficile si je suis honnête.
29:03Je suis honnête, donc ce serait compliqué.
29:07Merci beaucoup François-Noël Buffet, ministre délégué aux Outre-mer,
29:10premier invité de ce grand jury.
29:11A suivre dans un instant Thomas Ménager, député Rassemblement national et porte-parole du groupe
29:16RN. A tout de suite pour la seconde partie de ce grand jury.
29:32Thomas Ménager, député Rassemblement national et porte-parole du gouvernement RN
29:37est notre deuxième invité dans ce grand jury.
29:39Bonjour Thomas Ménager.
29:40Bonjour, merci de votre invitation.
29:41Pas du gouvernement RN, pas pour le moment.
29:43Je porte parole du groupe RN, c'est pas grave.
29:46Groupe du député RN, excusez-moi.
29:48Le Rassemblement national veut-il censurer le prochain gouvernement ?
29:52Quelles sont les lignes rouges du RN aujourd'hui ?
29:55Pour vous interroger à mes côtés, Steve Jourdin de Public Sénat et Guillaume Tabard du Fidiaro.
30:04Est-ce que la composition du gouvernement de François Bayrou,
30:08que nous attendons toujours à cette heure, est importante pour vous Thomas Ménager ?
30:12Ce qui est le plus important ce n'est pas le casting,
30:14clairement c'est le scénario, on l'a toujours dit, c'est le cap.
30:16Quelle va être la ligne de ce gouvernement ?
30:18La ligne de M. Bayrou qu'on ne connaît pas,
30:21on ne sait pas forcément exactement où il souhaite aller.
30:24Et d'après les premières rumeurs actuellement,
30:26on a quand même le sentiment qu'il n'y aura pas de grande nouveauté,
30:28que ça va être un peu un gouvernement de seconde main.
30:31Le recyclage est dans l'air du temps,
30:33mais avec un certain nombre de personnalités qui ont échoué,
30:35qui ont été battues et qui reviendraient dans ce gouvernement.
30:37Vous dites que le casting n'est pas important.
30:39Vous avez dit qu'il y avait des vétos de la part du RN,
30:42notamment sur Xavier Bertrand.
30:44Véto levé vendredi matin par Sébastien Chenu sur RTL.
30:48Est-ce qu'il y avait un véto sur le fait que ce soit le Premier ministre ?
30:51Parce qu'un Premier ministre c'est celui qui impulse,
30:53qui donne l'état d'esprit général du gouvernement.
30:55Et quelqu'un comme M. Bertrand qui avait dit
30:57qu'il fallait casser la mâchoire du RN,
30:59ce n'était pas forcément le bon profil
31:01pour permettre de débattre avec l'ensemble des groupes politiques à l'RN
31:04et débattre avec la première force politique qu'est le RN.
31:07Après, si les ministres dans n'importe quel portefeuille,
31:10on attendra de voir s'ils rentrent dans les rangs
31:13et dans les rangs de M. Bayrou qui veut travailler, semble-t-il,
31:15avec l'ensemble des groupes politiques.
31:16Mais si c'est par exemple lui qui porte le budget,
31:18ministre de l'économie ?
31:19Ça serait un très mauvais signal, je ne vais pas vous dire le contraire.
31:21Après, il devra suivre, comme M. Armand
31:24qui n'avait pas voulu travailler avec le RN.
31:27Si le Premier ministre lui dit de travailler avec le RN,
31:29j'espère qu'il le fera.
31:30Pour être clair, vous avez des vétos,
31:32et si oui, sur qui ces vétos se portent ?
31:35Il n'y a pas de vétos sur des personnalités,
31:37excepté les personnalités issues du Nouveau Front Populaire
31:39qui applaiqueraient le programme du Nouveau Front Populaire.
31:41Si c'est des anciens vagues socialistes
31:43qui ont pris leur distance,
31:45qui rejoignent ce gouvernement,
31:47on ne peut pas aujourd'hui censurer que sur une question de personnes.
31:49On va censurer, nous, avant tout sur le fond.
31:51Et si les mesures, le budget ou les propositions,
31:54les projets de loi qui seraient mis sur la table
31:56sont contraires à l'intérêt des Français,
31:57c'est ça ce qui nous intéresse.
31:58À l'époque, vous avez cité Xavier Bertrand
32:00en disant qu'il avait insulté à plusieurs reprises le RN.
32:03Il y a une autre personnalité dont on dit
32:05qu'elle pourrait revenir au gouvernement,
32:06c'est Elisabeth Borne.
32:07Elisabeth Borne qui avait dit que le RN était l'héritier de Pétain,
32:11même Emmanuel Macron l'avait reprise en Conseil des ministres.
32:14Pour elle, pareil, est-ce que ça vous gênerait
32:16qu'elle soit au gouvernement,
32:17compte tenu de ce qu'elle a dit sur vous ?
32:19Je vous avoue que je ne serais pas heureux de revoir Elisabeth Borne
32:21qui est Madame 49.3,
32:23qui est passée en force de manière régulière sur les retraites,
32:26qui est aussi le symbole de tout ce que les Français ne veulent pas,
32:29et du message quand il y a des élections législatives
32:32en juin et juillet derniers,
32:33je pense que les Français envoient un message très clair,
32:35c'est M. Attal, Mme Borne,
32:37le macronisme, on n'en veut plus,
32:38donc ça serait un très mauvais signal.
32:39Après, je vous le dis,
32:40au sein d'un gouvernement,
32:41si c'est des ministres qui acceptent de travailler
32:43avec l'ensemble des forces politiques
32:44parce que le Premier ministre le demande,
32:45on ne va pas censurer.
32:46L'objectif, ce n'est pas de censurer,
32:48c'est d'avancer sur le budget,
32:50c'est d'avancer sur le fond,
32:51sur les préoccupations des Français.
32:52On a donc parlé de la question du casting,
32:54maintenant il y a le contenu, effectivement,
32:56de la politique de François Bayrou.
32:58Comment vous envisagez de travailler avec François Bayrou ?
33:00Qu'est-ce que vous voulez obtenir, par exemple,
33:02pour le prochain budget
33:04que vous n'aviez pas obtenu avec Michel Barnier ?
33:06On attend qu'il y ait un changement total
33:08de l'équilibre de ce budget.
33:09C'est-à-dire qu'on peut reprendre, bien entendu,
33:11la copie initiale, si on le souhaite,
33:13pour pouvoir avancer plus rapidement.
33:14Et l'objectif, c'est d'avancer rapidement.
33:16Et nous, nous souhaiterions
33:17que l'on se mette au travail
33:18dès les premiers jours de janvier,
33:19sans attendre la mi-janvier,
33:21puisque tout le monde nous dit qu'il y a urgence,
33:23et c'est vrai, il faut qu'on ait un budget.
33:24Après, les lignes rouges ne vont pas changer.
33:26Il faut changer la structure, c'est-à-dire
33:28moins d'impôts, moins de taxes,
33:30plus d'économies structurelles, parce qu'aujourd'hui,
33:32ce n'est pas ce qu'on avait fait parmi nous.
33:34Michel Barnier avait fait des concessions.
33:35Vous redemandez ces concessions-là,
33:37pour être clair, et d'en rajouter ?
33:39Il y en a certaines qui n'ont plus lieu d'être,
33:41parce que, par exemple, la censure a permis
33:43la réindexation des retraites au 1er janvier,
33:45et donc le sujet ne se pose plus.
33:47Après, l'objectif, c'est d'aller prendre de l'argent
33:50là où il se trouve,
33:51c'est-à-dire sur les économies structurelles,
33:52sur la baisse de l'aide médicale d'État
33:54en le remplaçant par une aide médicale d'urgence,
33:56sur la question de l'aide publique au développement,
33:57sur la question du budget de l'Union Européenne,
33:59sur la question des agences, des autorités
34:01qui coûtent énormément d'argent,
34:02et pas aux Français, comme c'était le cas
34:04avec 30 à 40 milliards de taxes et d'impôts supplémentaires,
34:06totalement folles.
34:08Aujourd'hui, c'était clairement un peu un budget socialiste,
34:10où les LR et mon prédécesseur,
34:12M. Buffet,
34:14auraient été les premiers à dire que c'était un budget scandaleux
34:16pour les classes populaires.
34:17On a quand même un peu du mal à vous positionner aujourd'hui
34:19dans le spectre politique.
34:20Je vais vous faire le calendrier, le déroulé de la semaine.
34:22Lundi, François Bayrou reçoit Marine Le Pen.
34:24Mercredi, il n'invite pas votre parti
34:26à la réunion avec les chefs de parti.
34:28Jeudi, le Premier ministre dit qu'il ne souhaite pas
34:30écarter le RN de la vie politique nationale.
34:32Aujourd'hui, vous nous dites,
34:33bon, il n'y a pas de veto sur les personnalités,
34:35on est prêts plus ou moins à bosser avec vous.
34:37Quelle est votre position, aujourd'hui,
34:39vis-à-vis de ce gouvernement Bayrou ?
34:41Celui qu'on ne comprend pas, c'est François Bayrou.
34:43C'est-à-dire qu'à un moment, je ne sais pas
34:45exactement où il veut aller.
34:46Ce qui est certain, c'est que nous,
34:47ne pas être à cette réunion,
34:48qui était une réunion du Parti uni,
34:50qui s'est coalisée, les mêmes qui se sont coalisées
34:52au moment des élections législatives,
34:53en juin et juillet derniers, pour conserver les postes,
34:55et là, potentiellement, pour se répartir les postes.
34:58C'était normal, et c'était même un honneur
35:00de ne pas y être invité.
35:01Après, il y a la constitution d'un gouvernement,
35:04où là, on n'a pas eu lieu d'être
35:05parce que nous serons dans l'opposition.
35:07Et après, il y a le travail parlementaire
35:09qui doit se faire avec toutes les forces politiques.
35:11Et nous, depuis le début,
35:12on a dit qu'on travaillerait avec ce gouvernement
35:15en opposition, mais l'objectif,
35:17ce n'est pas quand vous êtes dans l'opposition,
35:18ce n'est pas être comme le nouveau Front populaire
35:20où il y a les filles qui disent
35:21on ne travaille pas, on bloque tout,
35:22on censure tout, a priori.
35:23L'objectif, c'est d'avancer,
35:24on est dans un moment unique,
35:25avec une configuration unique,
35:27et ça nécessite que chacun agisse de manière responsable.
35:29Mais fondamentalement,
35:30est-ce que vous faites confiance à François Bayrou
35:32pour discuter avec vous,
35:34et pour vous accorder les points que vous réclamez,
35:36et que vous venez de citer,
35:37notamment sur le budget,
35:38parce que dans une négociation,
35:39il y a aussi la question, j'allais dire,
35:41des rapports humains est importante.
35:43Et c'est vrai que dans les premiers temps,
35:44on a senti un a priori presque bienveillant
35:47à l'égard de François Bayrou.
35:48Donc, est-ce que vous faites le pari
35:50qu'avec Bayrou, ça peut marcher ?
35:53Aujourd'hui, les premiers jours de M. Bayrou sont difficiles.
35:55On ne peut pas dire le contraire.
35:57On a de l'espoir pour notre pays,
35:58on a envie que ça avance.
36:00Et nous, on n'est responsable
36:02que de nos actes et de nos positionnements.
36:03Et on est dans une logique constructive
36:05en se disant, bien entendu,
36:06on n'a pas de majorité aujourd'hui,
36:08on représente un bloc,
36:09un tiers de cette assemblée,
36:10on est le premier groupe,
36:11et donc, on doit faire des compromis.
36:13Mais c'est vrai qu'aujourd'hui, M. Bayrou,
36:15c'est un pas en avant, un pas en arrière
36:17vis-à-vis de son travail
36:18avec l'ensemble des groupes parlementaires.
36:19On va voir.
36:20Et l'épreuve de vérité,
36:21ça sera le moment du budget.
36:22Et donc, c'est très rapidement...
36:24L'impression que ça donne,
36:25c'est qu'effectivement, vous dites,
36:26il y a des débuts difficiles
36:27pour François Bayrou.
36:28Et en même temps, Marine Le Pen
36:29semble épargner le nouveau Premier ministre.
36:32Pourquoi ?
36:33Parce que nous, on veut que ça marche.
36:35Même si on est dans l'opposition,
36:36vous savez, on ne va pas lui taper dessus
36:37volontairement, polémiquer,
36:39essayer de le mettre plus bac terre
36:41comme essayer de le faire d'autres.
36:42Vous voulez que François Bayrou réussisse ?
36:43Je ne veux pas que François Bayrou,
36:45en tant que personne, réussisse.
36:46Mais je veux que la France réussisse.
36:47En attendant une possible dissolution
36:49en juin et juillet prochains,
36:50la seule possibilité,
36:51le seul mandat que nous avons
36:52avec Marine Le Pen, Jordan Bardella,
36:53au Rassemblement national,
36:54c'est de faire en sorte
36:55de faire que ça soit le mieux possible.
36:57Du moins, le moins pire possible.
36:59Donc, ça nous oblige
37:01à avoir de l'espoir
37:03envers ce Premier ministre
37:04et ce gouvernement,
37:05même si on s'y oppose.
37:06Est-ce qu'une deuxième censure
37:07serait plus difficile
37:08pour vous ?
37:09Vous pourriez replonger le pays
37:11dans l'instabilité politique
37:12sans problème ?
37:13Ou est-ce qu'à un moment,
37:14on ne risque pas de vous le reprocher ?
37:16Je ne le pense pas.
37:17Sur le terrain, je l'ai vu,
37:18je l'ai remarqué.
37:19Les Français, si le budget est catastrophique,
37:20ils préfèrent toujours
37:21qu'on continue à prolonger
37:22le budget de l'année précédente.
37:24Mais il est vrai que nous préférerions
37:26avancer sur un budget
37:28et pouvoir après aller aussi
37:29sur d'autres textes,
37:30d'autres sujets,
37:31sur la question de l'immigration,
37:32sur d'autres problématiques
37:33qui aussi intéressent les Français.
37:34Très concrètement,
37:35discours de politique général,
37:37donc le 14,
37:38Jean-Luc Mélenchon annonce
37:39le dépôt d'une motion de censure
37:40pour le 16.
37:41Est-ce que vous allez voter
37:42cette motion de censure ou pas ?
37:44Non, nous avons toujours dit
37:45que nous ne censurerions pas
37:46a priori un gouvernement,
37:47excepté un gouvernement
37:48de gauche et d'extrême gauche
37:49du Nouveau Front Populaire,
37:50où là, la situation serait
37:51tellement catastrophique
37:52et leur programme
37:53est globalement un danger
37:54pour notre pays,
37:55pour nos valeurs,
37:56pour notre économie.
37:57Pour un autre gouvernement,
37:58on va juger sur les actes
38:00et sur les solutions apportées
38:02pour les Français.
38:03Oui, en clair,
38:04pour être sûr de bien vous comprendre,
38:05c'est-à-dire que sur un budget
38:06vous pourriez voter la censure,
38:07si le budget ne vous convient pas,
38:09mais sur une déclaration
38:10de politique générale, non.
38:11Donc c'est sûr que,
38:12vu que le LFI va poser
38:13une motion de censure
38:14après cette déclaration
38:15du 14 janvier,
38:16c'est sûr que celle-là,
38:17vous ne la votez pas.
38:18Ça paraît peu probable,
38:19sauf si M. Bayrou
38:20va nous dire qu'il veut
38:21régulariser tous les sans-papiers,
38:24augmenter massivement les impôts
38:26sur les classes populaires
38:27et les classes moyennes,
38:28s'il devient fou.
38:29Vous voyez ce que je veux dire ?
38:30Donc non, vraisemblablement,
38:31ça sera en mon budget.
38:32On ne peut pas renoncer
38:33à la censure,
38:34parce que la censure,
38:35c'est le seul outil qu'on a
38:36pour protéger les Français
38:37qui nous ont fait confiance,
38:38les 11 millions
38:39qui sont derrière nous,
38:40pour bloquer un budget
38:41qui serait mauvais.
38:42Mais on ne le fait pas
38:43par plaisir, soyons sincères,
38:44on le fait que quand
38:45on n'a pas d'autres choix.
38:46Guillaume Tabard.
38:47Oui, mais toujours pour rester
38:48sur cette question de la censure,
38:50c'est vous qui avez fait tomber
38:52Michel Barnier,
38:53en tout cas c'est la décision
38:54de Marine Le Pen
38:55de voter la censure
38:56qui a provoqué cette chute.
38:57Aujourd'hui,
38:58il y a beaucoup d'interrogations
38:59qui se portent sur le vote du PS.
39:01En clair, si le vote du PS
39:03vote la censure avec vous, LFI,
39:05le gouvernement Bayrou tombera.
39:07S'il ne la vote pas,
39:08même si vous la votez,
39:09il ne tombera pas.
39:10Est-ce qu'aujourd'hui,
39:11c'est plutôt le PS
39:12qui a le sort
39:13de François Bayrou
39:14entre ses mains
39:15plus que vous ?
39:16Aujourd'hui,
39:17je pense que le premier groupe
39:18de l'Assemblée Nationale
39:19qui est le Rassemblement National
39:20a un poids politique
39:21tel que nous aurons
39:22notre mot à dire
39:23dans les discussions budgétaires
39:24et au moment d'une censure.
39:25Et ça,
39:26c'est de la politique fiction.
39:27Vraisemblablement,
39:28on le sait,
39:29le Parti Socialiste
39:30est à la hauteur
39:31de la France insoumise
39:32dans le cadre
39:33des futures investitures,
39:34des municipales,
39:35des législatives.
39:36Et ils ont une nécessité
39:37de se coaliser
39:38pour pouvoir s'en sortir.
39:39Et moi,
39:40je ne crois pas
39:41que le Parti Socialiste
39:42sortira de cette logique
39:43du chaos
39:44du chaos porté
39:45par Jean-Luc Mélenchon.
39:46Et il partagera toujours
39:47dans un intérêt personnel
39:48cette nécessité.
39:49Thomas Ménager,
39:50je rappelle que vous êtes
39:51député du Rassemblement National.
39:52Est-ce qu'effectivement,
39:53quand même,
39:54dans la lecture
39:55de la situation politique actuelle,
39:56il est faux de dire
39:57que le PS a un peu
39:58renoué
39:59cette arme de la censure ?
40:00Vous a repris cette arme ?
40:01C'est une analyse.
40:02Moi, je suis
40:03une personnalité politique.
40:04Je suis dans l'action.
40:05Vous, c'est votre rôle
40:06de peut-être
40:07juger ces équilibres.
40:08Aujourd'hui,
40:09c'est quand même...
40:10Vous verrez que
40:11cela n'existera pas
40:12et que nous aurons,
40:13nous,
40:14la capacité
40:15ou non
40:16de bloquer
40:17ce budget
40:18parce que,
40:19je vous le dis,
40:20je ne vois pas
40:21les socialistes
40:22aujourd'hui
40:23sauf si,
40:24en plus,
40:25ça voudrait dire
40:26qu'il y a un gouvernement
40:27qui est en train
40:28d'avoir un gouvernement
40:29qui se met
40:30à la main
40:31des socialistes
40:32avec des républicains,
40:33avec monsieur Retailleau.
40:34Cela semble aujourd'hui
40:35invraisemblable
40:36et, dans tous les cas,
40:37ce ne serait pas une bonne chose.
40:38Ce qui est amusant,
40:39c'est que vous avez dit
40:40que vous faites le pari
40:41que le PS
40:42votera la censure
40:43parce que,
40:44c'est la raison que vous avez donnée,
40:45le PS sera toujours
40:46du côté du chaos.
40:47Lorsque le PS
40:48vote la censure,
40:49c'est au nom du chaos
40:50et quand c'est vous
40:51qui votez la censure...
40:52Quand vous censurez
40:53a priori
40:54sans avoir discuté,
40:55sans avoir été
40:56dans une volonté de construction
40:57de ce que fait
40:58la France insoumise,
40:59oui,
41:00nous,
41:01on donne à chaque fois
41:02sa chance au gouvernement
41:03et on apporte des solutions,
41:04on fait des contre-budgets,
41:05on apporte des mesures,
41:06on ne censure pas
41:07parce qu'on dit
41:08que ce n'est pas
41:09notre camp politique
41:10parce que
41:11le Nouveau Front Populaire
41:12a dit
41:13que ce sera
41:14le Nouveau Front Populaire
41:15ou rien.
41:16Parfois, il change,
41:17il y a plusieurs lignes,
41:18on ne comprend pas toujours
41:19grand-chose ces derniers temps
41:20mais nous,
41:21nous avons toujours dit
41:22que nous prenons acte
41:23que nous n'avons pas de majorité,
41:24nous ne censurons
41:25que en cas de nécessité
41:26de bloquer un budget
41:27qui ferait du mal
41:28aux Français
41:29en matière de santé,
41:30en matière de pouvoir d'achat,
41:31en matière de sécurité.
41:32Marine Le Pen avait dit
41:33que la censure
41:34n'aurait pas de conséquences économiques.
41:35Aujourd'hui,
41:36vous regardez les derniers chiffres
41:37de l'INSEE,
41:38vous regardez
41:39la note de la France
41:40qui a été déclassée à nouveau
41:41par Moody's,
41:42vous avez une responsabilité
41:43aussi dans cette situation,
41:44vous la reconnaissez ?
41:45Non, je ne la reconnais pas
41:46parce que vous savez très bien
41:47que même la note de Moody's
41:48le dit aussi,
41:49c'est qu'il n'y a pas
41:50aujourd'hui d'espoir
41:51de réforme structurelle
41:52et d'économie structurelle
41:53dans le budget précédent
41:54et dans le budget à venir
41:55de ce nouveau gouvernement.
41:56À cause de l'instabilité politique.
41:57Aujourd'hui,
41:58à cause de l'instabilité
41:59mais l'instabilité politique,
42:00ce n'est pas moi qui l'ai créée,
42:01ce n'est pas le Rassemblement National,
42:02c'est Emmanuel Macron
42:03qui a dissous
42:04l'Assemblée Nationale,
42:05c'est ce parti unique
42:06alors que nous étions donnés en tête
42:07et que Jordan Bardella
42:08devait être Premier ministre
42:09qui s'est coalisé,
42:10qui s'est désisté
42:11pour conserver les postes.
42:12La censure participe
42:13de l'instabilité politique.
42:14Oui, mais c'est pour ça
42:15qu'on ne le fait jamais
42:16par plaisir
42:18Mais vous savez,
42:19pour les entreprises,
42:20la hausse de charges,
42:21la fin des exonérations
42:22de charges,
42:23alors qu'on est déjà un pays
42:24qui taxons le travail
42:25très fortement,
42:26aurait eu un impact négatif.
42:27Les défaillances d'entreprises,
42:28les problèmes liés
42:29au post-Covid
42:30avec les PGE,
42:31les difficultés...
42:32Est-ce que vous avez dit
42:33la vérité aux Français ?
42:34Parce que les impôts sur le revenu
42:35dans l'état actuel des choses
42:36vont augmenter
42:37au 1er janvier.
42:38Est-ce que,
42:39comme vous avez dit,
42:40voilà,
42:41il y aura de toute façon
42:42une manière de revenir
42:43sur cette non-indexation
42:44de l'impôt sur le revenu
42:45?
42:46On voit que ce n'était pas possible
42:47dans la loi spéciale.
42:48Aujourd'hui,
42:49au 1er janvier,
42:50les impôts des Français
42:51vont augmenter,
42:52pour en tout cas
42:5318 millions de Français.
42:54Est-ce que vous avez dit
42:55la vérité aux Français ?
42:56Bien sûr,
42:57on a toujours dit qu'il y avait
42:58cette possibilité de loi spéciale
42:59parce qu'en 1979,
43:00on n'avait plus le faire.
43:01Il y a eu une volonté,
43:02un avis du Conseil d'État
43:03et une présidente
43:04de l'Assemblée nationale,
43:05peut-être pour donner raison
43:06à son propre camp
43:07qui a jugé irrecevable
43:08ces amendements
43:09qui ont été jugés recevables
43:10en commission
43:11et votés en commission.
43:12Mais on avait prévu,
43:13si vous me permettez l'expression,
43:14ceinture et bretelles,
43:15la possibilité de la faire
43:16dans la loi spéciale
43:17et la possibilité de le faire
43:18dans tous les cas
43:19puisque le calcul
43:20de l'impôt sur le revenu,
43:21vous le savez,
43:22se fait qu'au mois
43:23d'avril-mai.
43:24Donc, on aura jusqu'au mois
43:25d'avril-mai pour indexer
43:26ce barème
43:27et éviter réellement
43:28une augmentation
43:29d'impôt sur le revenu.
43:30Aujourd'hui,
43:31ils veulent jouer sur les peurs,
43:32ils veulent faire peur aux Français.
43:33C'est l'État qui veut des choses.
43:34Oui,
43:35mais de la même manière,
43:36l'État qui veut des choses
43:37était de dire que
43:38les taux d'intérêt
43:40que les marchés financiers
43:42allaient dérailler
43:43au lendemain de la censure.
43:44Et ça, c'est les choses,
43:45c'est les faits.
43:46Les taux d'intérêt
43:47à 10 ans ont baissé
43:49et les marchés financiers,
43:51le CAC 40 a augmenté.
43:52Donc, attention,
43:53soyons raisonnables
43:54sur des prévisions économiques.
43:55Après, oui,
43:56il faut un budget
43:57et oui, l'objectif,
43:58ce n'est pas de censurer
43:59tous les 15 jours,
44:00on ne le fait pas par plaisir.
44:01François Bayrou propose,
44:02alors c'était sans doute
44:03à destination plutôt des socialistes,
44:04mais de rediscuter,
44:05alors sans la suspendre,
44:06de la dernière réforme
44:07des retraites
44:08pendant neuf mois.
44:09C'est une solution
44:10qui vous intéresse ou pas ?
44:11Alors, tout ce qui permettrait
44:12d'améliorer la situation actuelle
44:13pour les personnes
44:14qui partent à la retraite
44:15et qui parfois sont
44:16dans l'incapacité physique
44:17d'atteindre ces 64 ans,
44:18nous, même si c'est
44:19des petites avancées,
44:20des petits pas
44:21sur la pénibilité,
44:22on y est favorable.
44:23Après, la ficelle
44:24est un peu grosse.
44:25Neuf mois,
44:26neuf mois
44:27où on entame
44:28un cycle
44:29pour après, en fait,
44:30bloquer les mains
44:31de tout le monde
44:32sur tous les autres sujets
44:33et une éventuelle censure,
44:34c'est un peu ce qu'il y a
44:35dans la réforme des retraites.
44:37C'est un peu ça.
44:38Nous, ce que nous souhaitons,
44:39ce serait qu'il y ait
44:40un parlement qui est là pour ça,
44:41un vote,
44:42des débats
44:43sur la question des retraites
44:44et j'y ai été
44:45puisque j'étais en charge
44:46des retraites
44:47pour mon groupe parlementaire
44:48lors des cycles d'échange
44:49avec M. Dussopt.
44:50C'était quoi ?
44:51C'était on se met tous
44:52dans une salle,
44:53on écoute les conseillers techniques
44:54nous présenter quelque chose,
44:55on demande l'avis à chacun
44:56et puis chacun repart
44:57et il n'y a aucune avancée.
44:58Donc, on connaît la technique
44:59et on connaît la ficelle.
45:00Mais vous qui,
45:01l'une des raisons
45:02du rejet du budget
45:03et du PLFSS
45:04sur lequel il y a eu la censure
45:05était qu'il n'y avait pas
45:06suffisamment d'économies
45:07et que ce budget
45:08était mauvais
45:09pour les finances publiques.
45:10Comment pouvez-vous souhaiter
45:11la remise en cause
45:12d'une réforme
45:13qui même,
45:14de manière incomplète,
45:15règle le problème
45:16du financement ?
45:17Parce que toute retouche
45:18de la réforme,
45:19mécaniquement,
45:20aurait pour effet
45:21d'alourdir un peu plus
45:22l'état des finances publiques.
45:23Vous l'avez dit,
45:24c'est que cette réforme,
45:25elle n'a pas réglé le problème.
45:26Ça a réglé en partie
45:27parce qu'elle est insuffisante
45:28mais en retour,
45:29parce qu'elle est excessive.
45:30Un retour créé,
45:31bien entendu,
45:32une charge,
45:33la première année,
45:34les premières années,
45:35de 2 à 3 milliards
45:36les premières années
45:37et puis progressivement
45:38au vu de la démographie,
45:39beaucoup plus.
45:40Vous avez raison.
45:41Après,
45:42aujourd'hui,
45:43si on compare les 2 à 3 milliards
45:44avec l'augmentation
45:45et l'amendement
45:46que nous avions déposé
45:47pour réduire,
45:48par exemple,
45:49le budget de l'Union Européenne
45:50de 5 milliards
45:51et de faire un effort
45:52sur ce point,
45:53on arrive à trouver
45:54d'autres financements.
45:55Ce que je veux juste dire,
45:56c'est que ça fait des années
45:57qu'on joue sur l'âge,
45:58qu'il y a d'autres éléments
45:59qui sont plus importants
46:00que l'âge.
46:01Donc,
46:02si on compare,
46:03par exemple,
46:04un taux d'emploi
46:0510 points inférieurs à l'Allemagne,
46:0614 points inférieurs
46:07aux Pays-Bas
46:08et la note du corps
46:09le dit très bien,
46:10si on rattrapait les Pays-Bas,
46:11c'est 140 milliards
46:12de recettes annuelles
46:13supplémentaires.
46:14Donc,
46:15il faut faire quoi ?
46:16Remettre la France au travail,
46:17créer des emplois,
46:18créer de la richesse,
46:19augmenter la productivité
46:20et avoir une politique
46:21de soutien à la natalité
46:22pour pouvoir avoir
46:23plus de cotisants,
46:24donc plus de ressources
46:25et pouvoir partir
46:26à un âge décent.
46:27Ça veut dire abrogation
46:28de ce que l'on attend.
46:29Après,
46:30toute avancée serait positive
46:31et on est pour mettre en place
46:32une réforme qui a
46:33les justices fiscales
46:34et quand même maîtrise
46:35des dépenses publiques.
46:36On ne peut pas proposer
46:37les 40 ans pour tous
46:38comme propose le nouveau
46:39Front populaire
46:40de manière débagogique.
46:41Les 60 ans pour tous
46:42est impossible.
46:43Donc,
46:4440 annuités,
46:4560 ans pour ceux
46:46qui ont commencé avant 20 ans
46:47et puis progressivement
46:4862 et 42 annuités
46:49pour les autres
46:50parce que,
46:51bien entendu,
46:52il y a une question d'équilibre
46:53des dépenses publiques
46:54qu'il faut tenir compte.
46:55Thomas Ménager,
46:56dans vos exigences,
46:57il y a l'immigration
46:58et il y a également
46:59la proportionnelle.
47:00On a un petit peu de mal
47:01à suivre la volonté
47:02du RN en la matière.
47:03Marine Le Pen était pour
47:04la proportionnelle intégrale
47:05puis récemment,
47:06la proportionnelle
47:07avec une prime majoritaire
47:08puis dernièrement,
47:09un scrutin majoritaire
47:10façon Sénat.
47:11Est-ce que vous n'hésitez pas
47:12pour tout simplement
47:13chercher le mode de scrutin
47:14qui vous permette
47:15de gagner ?
47:16Non,
47:17il y a un débat
47:18parce qu'il faut à la fois
47:19répondre à plusieurs exigences.
47:20Première exigence,
47:21c'est le fait de pouvoir
47:22avoir une représentativité
47:23de tous les côtés.
47:24C'est-à-dire,
47:25il faut avoir
47:26une représentativité
47:27de tous les courants politiques
47:28parce que les Français,
47:29ça, bien entendu,
47:30creusent le fossé
47:31quand ils ne se sentent pas
47:32représentés.
47:33Ce qu'on a aujourd'hui.
47:34Comment ?
47:35Ce qu'on a aujourd'hui.
47:36Aujourd'hui,
47:37il y a eu
47:38un résultat des élections
47:39qui permet de correspondre
47:40globalement,
47:41ce qui n'a pas été le cas
47:42pendant des décennies.
47:43Deuxième point,
47:44il faut qu'on ait une majorité
47:45pour qu'il y ait un gouvernement.
47:46Ce que nous proposons,
47:47c'est d'avoir un scrutin
47:48de liste
47:49qui pourrait se faire
47:50de manière départementale
47:51avec de la proportionnelle
47:52mais avec une prime majoritaire.
47:53C'est ce qui existe
47:55pour pouvoir dégager
47:56qu'il y ait un groupe
47:57qui ait une majorité
47:58pour pouvoir appliquer
47:59son programme.
48:00Précisément,
48:01si vous prenez le cas
48:02de ces deux scrutins,
48:03municipal ou régional,
48:04avec les municipales,
48:05celui qui remporte
48:06les élections,
48:07il a au minimum,
48:08au minimum,
48:09les trois quarts
48:10des sièges.
48:11Donc, c'est un effet
48:12qui écrase encore plus
48:13le scrutin majoritaire.
48:14Et la prime aussi.
48:15Est-ce que vous la définissez
48:16dans un cadre départemental
48:17puisque c'est votre souhait ?
48:18Est-ce que c'est
48:19dans un cadre départemental
48:20puisque c'est votre souhait ?
48:21Est-ce que c'est dans un cadre
48:22départemental
48:23puisque c'est votre souhait ?
48:24Et auquel cas,
48:25ça écrase encore plus
48:26l'effet de la proportionnelle
48:27et ça renforce
48:28les parties qui arrivent en tête
48:29dans chaque département.
48:30Sur cette question,
48:31il faudra qu'il y ait des débats
48:32parce que, je vous dis,
48:33il faut répondre
48:34précisément à un équilibre
48:35qui est représentativité
48:37et majorité
48:38quand même
48:39qui se dégagent.
48:40Donc, il faut aussi
48:41et il doit y avoir
48:42des débats parlementaires
48:43qui puissent
48:44et peuvent exister.
48:45Vous êtes pas tout simplement
48:46en train de chercher
48:47le mode de scrutin
48:48qui vous permettrait
48:49à un moment
48:50de gagner les législatives ?
48:51Non, parce que sinon,
48:52c'est pas possible
48:53d'avoir des débats
48:54parlementaires.
48:55Et voilà, l'idée,
48:56c'est de garder
48:57un représentation territorial,
48:58représentativité
48:59et quand même dégager
49:00une majorité
49:01parce que si on reprend
49:02le même mode de scrutin,
49:03les mêmes causes produisant
49:04les mêmes effets,
49:05on peut avoir trois blocs.
49:06On le sait,
49:07la Ve République,
49:08vous le savez,
49:09a été pensée pour deux blocs,
49:10un bipartisme
49:11qui n'existe plus aujourd'hui
49:12et donc la situation actuelle
49:13nous force à nous interroger
49:14pour éviter
49:15s'il y a des élections législatives,
49:16notamment en juin,
49:17juillet prochain,
49:18qu'il y ait encore trois blocs
49:19et un pays ingouvernable.
49:20Alors en attendant
49:21de prochaines élections législatives
49:22incertaines,
49:23Marine Le Pen se défend
49:24de réclamer
49:25la démission d'Emmanuel Macron
49:26mais elle dit cette semaine
49:27s'y préparer à une élection,
49:28sa situation est très fragile,
49:29dit-elle,
49:30il y a beaucoup de raisons
49:31qui pourraient pousser
49:32Emmanuel Macron
49:33à mettre fin
49:34à son mandat,
49:35dit-elle,
49:36aux Parisiens.
49:37Ça changerait quoi
49:38une élection précipitée ?
49:39Ça permettrait aussi
49:40de répondre
49:41aux aspirations des Français
49:42qui sont une très large part
49:43à vouloir
49:44le départ du Président
49:45de la République.
49:46Donc vous vous dites,
49:47Macron,
49:48vous vous dites
49:49Macron démission ?
49:50Non,
49:51je ne dis pas
49:52Macron démission
49:53parce que moi je reconnais
49:54les urnes
49:55et je reconnais
49:56la légitimité
49:57du Président de la République.
49:58Aujourd'hui,
49:59la Ve République,
50:00Michel Debray
50:01et le Général De Gaulle
50:02ont pensé
50:03qu'il y avait trois possibilités
50:04quand on est dans un blocage
50:05et là,
50:06quoi qu'on en dise,
50:07peut-être qu'on va
50:08réussir à s'en sortir,
50:09on fait tout pour,
50:10je l'espère,
50:11nous dans une position constructive
50:12mais il y a
50:13un remaniement,
50:14un nouveau Premier ministre,
50:15là c'est le cas,
50:16il y a la dissolution
50:17qui pourrait arriver
50:18c'est un des problèmes
50:19de cette équation
50:20et ce n'est pas que
50:21le rassemblement sur l'équilibre
50:22même au sein de son
50:23bloc central
50:24comme on l'appelle aujourd'hui
50:25M. Lyssena,
50:26M. Copé
50:27et quand M. Édouard Philippe
50:29se présente à l'élection
50:30et se déclare à l'élection présidentielle
50:32alors que 2027
50:33c'est quand même assez loin
50:34dès le lendemain
50:35quasiment des élections législatives
50:36c'est que même
50:37au sein de son propre banc
50:38Tout ça est totalement déconnecté
50:39de l'agenda judiciaire
50:40de Marine Le Pen
50:41Mais absolument,
50:42on n'est pas fou,
50:43ça n'a aucun sens
50:44comme s'il y aurait une élection
50:45dès le mois de mars
50:47ça serait un pari
50:48qui serait totalement idiot
50:49personne ne pense à cela
50:51Nous, ce qui nous intéresse
50:52c'est de se dire
50:53à un moment,
50:54si la situation est bloquée
50:55comment on arrive à sortir par le haut
50:56et régler le problème des Français
50:57Pour bien comprendre
50:58la démission,
50:59on a compris
51:00que vous ne la récalmiez pas
51:01comme le fait par exemple
51:02la France insoumise
51:03Non, ce n'est pas démocratique
51:04il a été élu
51:05Mais est-ce que vous souhaitez
51:06la démission d'Emmanuel Macron ?
51:07Aujourd'hui,
51:08je ne la souhaite pas
51:09stricto sensu
51:10une majorité de Français la souhaite
51:11je dis juste que
51:12ça sera à lui
51:13de se poser peut-être la question
51:14si à un moment
51:15on était tellement bloqué
51:16on était dans une telle situation
51:17on le disait
51:18si le mode de scrutin ne change pas
51:19rien ne dit qu'on n'aura pas
51:20la même composition
51:21de l'Assemblée Nationale
51:22donc un pays encore ingouvernable
51:23et à un moment
51:24comme il n'y a qu'un an
51:25entre chaque dissolution
51:26et chaque retour au scrutin
51:27la dernière possibilité qui existe
51:29dans la Constitution
51:30c'est sa démission
51:31je ne l'appelle pas
51:32je ne le souhaite pas spécifiquement
51:33mais à un moment
51:34c'est une possibilité
51:35Vous vous y préparez
51:36Marine Le Pen dit
51:37qu'elle s'y prépare
51:38comment elle s'y prépare ?
51:39Comment votre parti se prépare
51:40à cette éventuelle élection présidentielle
51:42Je pense que Marine Le Pen
51:43s'y prépare depuis
51:44quasiment toute sa vie politique
51:45à présider le pays
51:46et aujourd'hui
51:47elle y travaille quotidiennement
51:48notre groupe parlementaire
51:49y travaille
51:50après quand on regarde
51:51les faits
51:52concrètement ça veut dire quoi ?
51:53ça veut dire de travailler concrètement
51:54à réactualiser
51:55continuellement le programme
51:56mais ce que l'on constate
51:57c'est que le programme
51:58de 2022
51:59tous les mots
52:00que l'on avait ciblés
52:01toutes les solutions
52:02qu'on avait apportées
52:03la situation
52:04n'a fait que se dégrader
52:05il n'est qu'encore plus d'actualité
52:06mais avec une situation économique
52:07qui se dégrade
52:08mille fois plus
52:101200 milliards de dettes
52:11avec Emmanuel Macron
52:12une situation sécuritaire
52:13catastrophique
52:14une situation
52:15dans un certain nombre
52:16de territoires
52:17comme Mayotte
52:18qui interpelle
52:19depuis de nombreuses années
52:20et sur lequel nous nous battons
52:21nécessiter parfois
52:22de réactualiser
52:23et de se préparer aussi
52:24d'un point de vue logistique
52:25avec une campagne permanente
52:26une présence sur le terrain
52:27au quotidien
52:28mais nous n'attendons pas
52:29les élections pour y aller
52:30Une présidentielle anticipée
52:31ça donnerait quoi selon vous
52:32à un duel
52:33Marine Le Pen
52:34Jean-Luc Mélenchon
52:35ça serait un bon scénario ?
52:36Je vous retourne la question
52:37moi je ne suis pas
52:38vous savez je ne suis pas
52:39ni un institut de sondage
52:40ni un observateur de la vie politique
52:41ni un éditorialiste
52:42aujourd'hui
52:43ce qui est certain
52:44c'est que dans tous les sondages
52:45Marine Le Pen
52:46est très largement en tête
52:47elle est à près de 38%
52:48dans certaines configurations
52:49et qu'aujourd'hui
52:50c'est un vrai espoir
52:51pour une partie des français
52:52Thomas Ménager
52:53merci beaucoup
52:54député Rassemblement National
52:55et porte-parole
52:56du groupe RN à l'Assemblée
52:57bon dimanche à tous
52:58on marque une pause
52:59dans ce Grand Jury
53:00on ne sera pas là
53:01la semaine prochaine
53:02mais on se retrouve
53:03le 5 janvier
53:04avec plaisir
53:05pour une nouvelle émission
53:06bonne fin d'année
53:07et bonne fête à tous