Avec Élise Lucet
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NewsTranscription
00:00SUD RADIO MÉDIA, BENJAMIN GLAZE, GILLE GANZMANN
00:04— Et bonjour à tous, ravi de vous retrouver. Bonjour Gilles. — Hello, guys.
00:07— Oui, j'ai vu que vous avez mis votre T-shirt avec le drapeau américain.
00:10— Oui, j'ai mis la manière. — Vous êtes prêts, ben oui.
00:13On est à quelques heures de cette élection américaine. Donc on va largement consacrer cette émission aux élections américaines
00:20avec tout un programme, une riche émission. Bonjour Élise Lucet. — Bonjour.
00:25— Ravie de vous accueillir. Ce matin, on va parler de cette envoyée spéciale qui sera diffusée ce soir en primetime sur France 2.
00:32Un reportage assez dingue. Vous allez tout nous expliquer. C'est vraiment assez fou.
00:37Et puis à 10 h 30, nous serons avec Darius Rojman, qui est lui du côté de Washington et qui va vivre aussi sur TF1 LCI.
00:44Eh bien cette nuit spéciale, donc depuis Washington, à partir d'1 h 30 du matin, nuit américaine également sur France Télé.
00:51— Ah oui. Même presque plus qu'une nuit, puisqu'on a 15 heures d'antenne en tout. Ça commence avec Anne-Sophie Lapix.
00:57Derrière, il y a envoyée spéciale. Ensuite, on a un documentaire de Laurence Haïm. Et ensuite, on a une nuit américaine
01:04avec Laurent Delahousse, Loïc Delamorné, Étienne Lénard. Et ensuite, il y a Julie Arnault qui prend le relais.
01:09Donc on est là de 20 h à 9 h 30 du matin. — On va rien rater de cette élection.
01:14— Eh ben on espère. En tout cas, on fait tout pour. Et puis on a plein d'envoyés spéciaux partout, notamment dans les swing states,
01:19qui vont être énormément surveillées cette nuit. — Est-ce que vous êtes venue en Harley devant Sud Radio, Zegar, et vous montez ?
01:26Parce que dans son voiseau visuel, vous avez passé, c'est ça, avec les bikers de Trump.
01:32— Ouais. En fait, ce qui était intéressant pour nous, pour envoyée spéciale, l'envie, c'était d'être très très proche du terrain,
01:37de faire vivre les États-Unis au plus près à nos téléspectateurs. Donc nos envoyés spéciaux sont allés absolument partout,
01:45dans l'Arizona, en Caroline du Nord, au Texas, à Washington, à New York. Et moi, je suis montée effectivement derrière des bikers trumpistes
01:52dans l'Alabama. Et c'est hyper intéressant, parce que ça permet vraiment de casser les clichés qu'on peut avoir. Ils étaient hyper sympas.
01:59Et de discuter avec eux, de passer du temps avec eux, le lendemain d'être à Washington, le surlendemain d'être à New York,
02:05ensuite d'être dans une énorme base navale militaire américaine et d'être au plus proche des Américains, c'est ça, en fait,
02:10qu'on a voulu transmettre aux téléspectateurs ce soir pour qu'ils comprennent bien l'enjeu et puis vraiment les fractures qu'il y a dans ce pays.
02:18Parce qu'aujourd'hui, on parle des États désunis plus que des États-Unis. Donc c'est ça qu'on a voulu retransmettre au travers de tous nos repartages
02:26qui ont été réalisés par toute notre équipe. — Comprendre, aller saisir la mentalité américaine et effectivement ces zones de fractures qui sont immenses, quoi.
02:33— Oui, c'est immense. Et puis je pense que ce qui était intéressant pour moi, c'est que j'ai été avec Loïc Delamornay, qui a été correspondant
02:39aux États-Unis pendant 5 ans, qui connaît parfaitement le pays. Et même lui est très surpris de cette fracture immense qu'il peut y avoir dans le pays.
02:46Et il faut la toucher du doigt, comprendre, pas juste dire « Ils sont désunis, ils se détestent ». D'abord, c'est pas toujours le cas,
02:52parce que moi, je me suis retrouvée dans une tailgate. Vous savez, c'est les rendez-vous qu'il y a avant les matchs de football américains sur le parking.
02:58Il y a les barbecues. Ils font tous leur hamburger, les hot dogs, les briselles immenses. — Les pretzels immenses.
03:04— Exactement. Et moi, je discutais avec des jeunes femmes américaines de la classe moyenne. Il y avait 2 Trumpistes qui étaient là et 2 Kamala Harris
03:11qui étaient là. Et c'est 4 copines qui arrêtent pas de se parler. Donc la fracture existe. Mais c'est aussi des gens qui se parlent.
03:18Donc il faut pas être dans tout ce qui... — Il faut pas être dans le cliché, quoi.
03:21— Exactement. Voilà. — On passe au zapping avec Gilles Gansman. Vous le savez, Elise Lucet. On va voir un petit peu ce qui se passe du côté de la télé.
03:29— Sud Radio-Média. L'instant zapping. — Oh, say, can you see ? Est-ce que tu vois mes étoiles ?
03:38Si, la nuit est presque la nôtre. Évidemment, c'est l'île américaine, parce que c'est le 10 dé des élections américaines.
03:47Si vous étiez pas au courant... — C'est gentil de le rappeler. Voilà. Il est cœur de rappel.
03:52— Aujourd'hui. Alors quotidien sur TMC a été sondé. Nos députés, pour savoir, est-ce qu'ils sont plutôt Kamala ou Donald ?
04:02Dans l'ordre d'entrée, Sandrine Rousseau, Olivier Marlex DLR, Aurélien Pradié et Éric Ciotti. On écoute les 4.
04:09— Et sur ça, vous êtes plutôt Donald Trump ou Kamala Harris ? — Je suis pas sûre qu'il y ait beaucoup de suspense chez Kamala Harris.
04:16— Pourquoi ? — Elle est démocrate, qu'elle porte des combats importants aux États-Unis comme l'IVG. Je la trouve pas suffisamment
04:22radicale ni sur les questions écolo ni à gauche. Mais c'est mieux que Trump.
04:26— Vous êtes plutôt Donald Trump ou Kamala Harris ? — Ah, bonne question. — Je suis payé pour ça.
04:31— Je suis pas Trump. — Vous êtes pas Harris non plus ? — Je serais plutôt Harris, ouais. Trump, il a des sujets qui m'ont plu dans ce qu'il a fait
04:39en matière de politique industrielle dans son premier mandat. Ah bah écoutez, l'Amérique d'abord, on industrialise et on défend son pays.
04:48Mais voilà, j'aime pas trop l'outrance en politique. Je trouve un peu malsain, quoi.
04:53— C'est un premier feeling, mais on sent que l'Assemblée est plutôt pro-Kamala. — Vous êtes plutôt Trump ou Kamala Harris ?
04:59— Je suis plutôt Kamala Harris. — Vous avez hésité ? — Non, non, non. J'étais juste en train de me demander si vous trouviez un seul député
05:07qui vous dise qu'il avait de la sympathie pour Trump. Je crois qu'il y a Éric Ciotti pour ça. Et pour les délires, c'est Éric Ciotti. C'est pas mal.
05:13— Tiens, voilà justement Éric Ciotti. On vérifie l'info. Vous êtes plutôt Trump ou Kamala Harris ? — Plutôt Trump.
05:20— Mais son extravagance vous fait pas peur ? On l'accuse de raciste, homophobe.
05:25— Moi, ce que je souhaite, c'est que les Américains se prononcent sereinement et que la démocratie américaine soit préservée quoi qu'il arrive.
05:33— Et est-ce que France Télé serait pas plutôt Kamala Harris et roulerait pour Kamala Harris ?
05:37— France Télé a les cartes de presse et elle roule pour personne. Pardonnez-moi. Mais franchement, à chaque élection, on observe ce qui se passe
05:44et on essaie d'être au plus près de ce qui peut émerger dans le pays. On n'a pas à avoir de position. Enfin ce serait anti-journalistique d'avoir une position.
05:54— Vous êtes d'accord avec le patron d'Amazon sur le... C'est le New York Times qui ne s'engage plus pour un politique.
06:01— Moi, je pense que les journalistes doivent jamais s'engager. C'est vraiment... On doit reporter ce qui se passe dans un pays. Et point. Et c'est tout.
06:09Et moi, j'ai envie de dire vraiment donner aux téléspectateurs tous les éléments pour qu'ils fassent leur propre opinion.
06:15C'est ça, le plus important pour un journaliste. C'est vraiment de leur donner tous les éléments. Et après, ils se feront leur propre opinion.
06:21On n'a pas à être pro-Kamala Harris, pro-Donald Trump. Mais en revanche, on a observé cette élection de très près parce qu'elle aura des répercussions
06:28très importantes en Europe, dans le monde, évidemment. Et donc c'est pour ça qu'on est si présents France 2 là-bas et France Télévisions globalement.
06:36— Sur les conflits, l'économie ou vraiment... Faut le dire, c'est un enjeu véritablement international, quoi. Forcément, première puissance économique mondiale.
06:42— America's first. On en a entendu parler. C'est du protectionnisme économique. C'est hyper important, notamment pour nos firmes automobiles,
06:48mais autre pour plein d'entreprises chez nous. Et par rapport aux États-Unis, gendarmes du monde, nous, on est allés avec Loïc Delamornay
06:57sur la plus grande base navale américaine et même mondiale, où il y a normalement 5 porte-avions alignés qui sont là.
07:04Bon bah il y en avait 2 qui étaient partis sur des terrains de guerre. Donc parfois, ils veulent plus être les gendarmes du monde.
07:09On peut le comprendre. Mais de fait, ils le sont. Donc bien sûr, c'est important géopolitiquement aussi.
07:15— À 60 ans, Kamala Harris va donc peut-être devenir la première femme présidente des États-Unis le 25 janvier.
07:21Alors rappelons qu'ils ont rendu temps à se préparer. — C'est le 20 janvier, je crois.
07:24— Le 20 janvier. — Oui, oui. C'est le 20 janvier, toujours. — Ah là là, ma rédactrice en chef. Mais rappelons que...
07:30— Attention, vous êtes surveillé. — Attention. Mais rappelons que Kamala fut procureure générale de Californie.
07:37Et rappelez-vous ce moment où elle a fait trembler le puissant patron de Facebook Mark Zuckerberg quand elle était donc procureure.
07:45Petit rappel par Willy Papa. C'était toujours dans Quotidien.
07:49— On vous a posé des questions précises, et vous n'avez pas répondu.
07:54En 2018, Mark Zuckerberg est interrogé par le Sénat sur le scandale Cambridge Analytica,
08:03l'entreprise qui a siphonné les données de 87 millions d'usagers de Facebook.
08:08— L'audition dure 5 heures. Zuck est livide. Il se fait démonter. Mais les 10 minutes les plus longues sont celles face à Kamala Harris.
08:22La sénatrice est venue avec une question, et elle ne va pas le lâcher.
08:27— Est-ce qu'il a été décidé chez Facebook de ne pas prévenir les utilisateurs ? Avez-vous pris part à la décision de ne pas informer
08:37les utilisateurs ? Savez-vous où la décision de ne pas les informer a été prise ?
08:45— Je ne sais pas. — OK.
08:47— Coppola is back. Zuckerberg tente d'abord de botter en touche.
08:52— Madame la sénatrice, je ne sais pas. Je ne suis pas sûre de ça. Je ne me rappelle plus.
08:59— Sauf que pour Kamala Harris, ne pas savoir, ce n'est pas une réponse.
09:04— C'est une question de transparence et de confiance, de dire à vos utilisateurs que leurs données personnelles ont été piratées.
09:17— Elle avait de la poigne. Vous pensez qu'elle a les épaules ?
09:21— Alors très franchement, nous, on a fait un portrait de Kamala Harris. C'est Alice Gauvin qui l'a fait il y a 3 semaines.
09:25Le 24 octobre, on l'a passé dans « Envoyé spécial ». Il y avait cette scène-là, d'ailleurs.
09:29Et ce qui est intéressant, c'est que oui, elle avait une poigne de fer quand elle était procureure.
09:33Ça, tout le monde le dit. Et nous, on a montré des scènes dans ce portrait. Il y a la scène de Zuckerberg, mais il y en a d'autres.
09:39Et on a interviewé son collègue de l'époque qui était procureur avec elle, qui était le seul procureur noir avec elle, et qui raconte qu'en fait...
09:47Et ça, c'est intéressant. Elle ne voulait pas qu'on la catalogue comme une femme noire. Elle voulait être respectée en tant que procureure.
09:53Tout le monde s'attendait à ce qu'elle soit avocate et ce qu'elle défende la population noire.
09:58Et elle a dit non, non, non, pas du tout. Moi, je veux être le symbole du droit.
10:02Et donc, c'est très intéressant, cette volonté de s'affirmer comme une personne compétente, représentant le droit.
10:09Et ça, ça l'a suivi toute sa vie. Alors compétente ou pas, moi, je ne suis pas compétente pour le dire. Je le dis franchement, Gilles.
10:16Parce que c'est à l'épreuve des faits qu'on verra.
10:18Il y a plus de 40 ans, pas plus, il y a 40 ans, même pile, presque, naissait Canal+. C'est le célèbre...
10:26Ah oui, je chante ce matin. C'est vrai. J'ai pas mal fait le...
10:33Canal+, à cette occasion, a fait un clin d'œil aux plateformes et à Qult.
10:39Ils ont mis en ligne une vidéo comme si, en fait, l'histoire de Canal+, c'était une série Netflix.
10:45Je ne sais pas si vous avez vu cette bande annonce qui est incroyablement faite.
10:49Alors là, vous allez entendre une partie, mais allez la voir. Ils ont imaginé que Canal+, c'était une série.
10:55Ça commence par le bureau où il y a Mitterrand.
10:58J'ai un canal pour une chaîne de télévision et je souhaite vous en confier la responsabilité.
11:03Mais à une seule condition, c'est qu'elle incarne la culture en France.
11:06Sans pub, sans redevance, ça ne tient pas une semaine.
11:10C'est quoi ça ?
11:11Être redevance.
11:12Ça, c'est mon bébé.
11:13Tu prends l'abonnement, tu rentres le code, ça décrypte l'image.
11:15T'as qu'à aller à la maison.
11:16Événement dont le paysage audiovisuel fonce à la naissance.
11:19Aujourd'hui, de Canal+.
11:20Maman, ça y est !
11:21Avec l'arrivée de deux nouvelles chaînes privées et totalement gratuites.
11:25Gratuites ? Sérieux ?
11:26Tu l'as dit pour les décodeurs piratés.
11:29On avait promis 3000 abonnés par semaine, mais on va pas y arriver. J'ai besoin de cash.
11:34J'ai une proposition qui va vous plaire.
11:36Je prends 100% de votre régie publicitaire.
11:40Trop élitiste, sans déconner.
11:42On fait quoi alors ? On fait de la télé comme les autres pour compenser les pertes ?
11:44Si on fait pas ça, on finit à poil.
11:46À poil ?
11:47Si vous cherchez un homme vaux, riche et intelligent, n'hésitez pas, prenez son poids.
11:53Qu'est-ce que j'ai fait de mon stylo ?
11:55Incroyable, hein ?
11:56Ça donne envie.
11:57C'est super bien fait.
11:58Ouais, super.
11:59D'ailleurs, vous avez ce ton-là dans Cash Investigation, le côté un peu avec la voix off, fiction.
12:05Ça, c'est vraiment une marque forte de la narration.
12:09Moi, je dis souvent que le journalisme, enfin je le pense en fait, que le journalisme, c'est une aventure.
12:13Et que plutôt que de donner des leçons aux téléspectateurs, il faut leur faire vivre l'aventure journalistique.
12:18Et que ce soit dans Envoyer ou dans Cash, on essaie de faire vivre ces aventures journalistiques.
12:23Et parfois d'avoir des codes d'écriture effectivement de série, plus dans Cash que dans Envoyer.
12:27Mais c'est une manière de rendre aussi l'information, y compris la plus complexe, digeste pour tout le monde.
12:34On est sur une télé publique qui s'adresse à absolument tout le monde.
12:38Donc démocratiquement, on doit rendre nos programmes accessibles.
12:42C'est hyper important.
12:43Et pouvoir intéresser n'importe qui, y compris à des sujets supracomplexes.
12:47Parce que ça les concerne.
12:49Et vous n'avez jamais eu de proposition de Canal+.
12:52Si, à l'époque, il y a longtemps, au tout début, j'avais eu des propositions de TF1, de Canal+.
12:57Mais en fait, moi, je me sens très bien dans le service public.
12:59Parce qu'on y a une liberté incroyable pour exercer notre travail journalistique.
13:04Qu'il n'y a pas forcément ailleurs, on ne va pas se mentir.
13:06On ne dépend pas des annonceurs.
13:08En tout cas, pas autant.
13:09Et donc, on a plus de liberté à France Télévisions.
13:11Et Delphine Ernotte, on est la garante pour l'instant.
13:14Elle nous laisse vraiment les mains libres pour faire un travail journalistique.
13:17Elle ne nous demande qu'une chose, c'est que ce soit sérieux.
13:20Très sérieux.
13:21Et qui est effectivement la promesse de révélation dans nos enquêtes.
13:24C'est une légende dont la mort a été éclipsée en ce moment par l'élection américaine.
13:29Mais c'est vraiment une légende.
13:31La disparition hier de Quincy Jones, grand producteur mythique.
13:35Les carrières de Michael Jackson, Frank Sinatra, Ray Charles, Donna Summer n'auraient pas été les mêmes.
13:4028 Grammy Awards pour Quincy Jones.
13:44Mais oui, incroyable.
13:45Et on n'en parle presque pas parce qu'évidemment, l'élection est en train d'être en avant dans l'actu.
13:52Illuste trompettiste et amoureux de jazz, on écoute Marilyn.
14:04Et j'aurais pu même vous passer Heartbreak Hotel, vous savez, d'Elvis Presley.
14:17C'était la deuxième trompette dans la chanson de Heartbreak Hotel d'Elvis Presley.
14:21Et vous connaissez l'anecdote, en fait, Quincy Jones, c'était un délinquant.
14:24Et un jour, il rentre dans un magasin pour faire un braquage.
14:27Et il y a un piano dans le magasin.
14:29Et il s'assoit au piano.
14:30Et là, ça a été la révélation.
14:31Et c'est comme ça qu'il est devenu musicien.
14:33C'est dingue.
14:34Promis.
14:35Incroyable.
14:36Vous écoutez beaucoup de musique ou pas ?
14:37Du jazz.
14:38Ça vous plaît ?
14:39J'adore.
14:40Donc là, on est en plein dedans.
14:41Du jazz, du groove.
14:43J'écoute plein de trucs, en fait.
14:44J'écoute aussi du classique.
14:46J'écoute plein de trucs.
14:48Bon, vous restez avec nous.
14:49Élise Lilc, on ne va pas parler de musique.
14:51Pas totalement, en tout cas.
14:52Dans un instant, on va parler d'envoyer spécial numéro spécial.
14:55Élection américaine, forcément, diffusée ce soir en prime time sur France 2.
15:00Vous avez sondé un petit peu ce qui se passe, ce qui se dit parmi les Américains.
15:04Vous avez rencontré notamment un Américain, alors un peu spécial, Robert Deniro.
15:08Vous allez nous dire comment s'est passée l'interview.
15:20Sud Radio Média, spéciale élection américaine.
15:23Ça y est, on est à quelques heures de cette élection qui s'annonce très très serrée
15:27entre Kamala Harris et Donald Trump.
15:30On verra, on n'aura peut-être pas les résultats très rapidement.
15:32Non, ça peut prendre plusieurs jours.
15:34La dernière fois, ça avait pris quatre jours, donc il y a quatre ans.
15:37Et sur Algor, je crois que les décomptes avaient duré trois semaines.
15:40Donc voilà, on va attendre tranquillement.
15:43Est-ce que ce résultat vous fait peur par rapport à ce que vous avez vu là-bas ?
15:46Par rapport à ce que j'ai entendu, est-ce que tous nos reporters ont entendu ?
15:50C'est-à-dire qu'on a beaucoup entendu de Trumpistes
15:53qui disaient que si effectivement Donald Trump ne gagnait pas,
15:57ils allaient prendre les armes, ou qu'ils craignaient eux-mêmes une guerre civile.
16:01C'est pas forcément eux qui allaient descendre dans la rue,
16:04mais en tout cas, ils craignaient vraiment un vrai désordre.
16:07Et ça, moi je l'ai entendu, les reporters l'ont entendu,
16:10et c'est très présent quand même dans l'émission de ce soir.
16:13On l'entend, cette crainte de guerre civile.
16:15Je pense que personne ne la souhaite.
16:17Oui, mais si vous le savez, ça veut dire que Kamala et Joe Biden le savent aussi.
16:21Donc ils ont peut-être pris des mesures...
16:23Ah mais c'est impressionnant, moi je suis allée à la Maison Blanche il y a trois semaines.
16:26Pour les élections, c'est incroyable, un dispositif de sécurité.
16:29Il y a trois semaines, vraiment, c'était déjà un bunker.
16:32Et c'était rien par rapport à ce que ça l'est aujourd'hui.
16:35Là, je sais que demain, en fait, ce soir, Anne-Sophie Lapix est à New York,
16:40demain elle est à Washington, le bureau de France 2 est à 150 mètres de la Maison Blanche.
16:45Le quartier va être archi-bouclé, ça c'est évident.
16:48Et c'est partout en fait, même les bureaux de vote,
16:50j'ai entendu qu'il y avait vraiment des bureaux de vote qui étaient protégés par l'armée.
16:53Donc vous voyez, dans les swings, absolument, en Arizona notamment.
16:58Donc oui, il y a une vraie crainte de débordement, des deux côtés, je pense.
17:03Et oui, je vous ai vu prendre la place du Président de la République dans la salle de presse.
17:08Oui, enfin j'ai surtout pris...
17:09Une photo à selfie, c'est ça ?
17:11Oui, mais j'ai même fait un lancement du pupitre de la salle de presse de la Maison Blanche.
17:16C'était pas que pour un selfie.
17:18Mais c'est surtout les porte-parole qui viennent là.
17:20Alors bien sûr, si Kamala Harris est élue ou si Donald Trump est élu,
17:23ils viendront et ils prononceront leur premier discours après l'intronisation,
17:26ou leur première conférence de presse.
17:28Plus tôt, ce sera là.
17:29Et c'est une petite salle ?
17:30Mais c'est minuscule !
17:31Oui, c'est ce que je me suis dit.
17:32Je suis rentrée, je me suis dit, mais c'est tout petit en fait.
17:34On voit tout ça à la télé, on s'imagine un immense truc.
17:37Pas du tout, non, non, non.
17:39Et voilà, il y a un mur de caméra derrière, mais un peu bricolé,
17:43avec des meubles en bois, pas en noir, mais vraiment un peu à l'arrache.
17:47Nous, on s'imagine un truc de l'espace, mais pas du tout, c'est pas ça.
17:51Incroyable.
17:52Benjamin, je vous propose d'écouter la bande-annonce
17:55de l'envoyé spécial ce soir, dès 21h10, sur France 2.
18:01Envoyé spécial inédit au cœur de l'élection présidentielle américaine.
18:05Ils ont l'air de citoyens comme les autres,
18:07mais ils veulent faire sécession aux rencontres.
18:11Les Etats-Unis sont en train de s'effondrer.
18:13Face à l'inflation, la classe moyenne lutte pour s'en sortir.
18:16Témoignage.
18:17Nous, on fait des sacrifices, on ne va pas en vacances,
18:20on ne va pas au restaurant, rien n'est gratuit ici.
18:23C'est une passion dévorante et même les armes de guerre ont leur festival.
18:27Ambiance.
18:30Enfin, place à un invité exceptionnel, Robert De Niro.
18:34J'adorerais débattre avec Donald Trump.
18:36Vraiment ?
18:37Je le demanderais.
18:39Présenté par Élise Lucey.
18:40Envoyé spécial Etats-Unis 2024, mardi soir, juste après le 20h,
18:44sur France 2 et sur la plateforme France.tv.
18:47Élise Lucey, on l'a entendu, la voix de Robert De Niro.
18:50Vous avez pu l'interviewer, comment il est ?
18:52Est-ce que ça a été difficile de la voir ?
18:54Alors oui, c'est très compliqué parce qu'on a appelé
18:56beaucoup de stars américaines, aussi bien pro-Trump que pro-Harris.
19:00On ne nous prend pas en considération, on est une télévision française.
19:05Pour eux, on n'est rien, on va être honnête.
19:07Si j'ai eu la possibilité de faire l'interview de Robert De Niro,
19:11c'est qu'on a un ami commun, et donc j'ai demandé à cet ami
19:14de demander à Robert De Niro.
19:16Et ça tombait bien, il tournait avec lui juste trois semaines
19:19avant que moi je réalise cette interview.
19:21Et c'est par lui, par son intermédiaire, que j'ai décroché cette interview.
19:24J'ai demandé à une des photographes de Trump, Régine Mahaut,
19:27d'avoir des stars pro-Donald Trump.
19:31Je pense notamment à Elon Musk, c'était impensable de la voir.
19:34Ah oui, injouable. Et je peux vous dire, Elon Musk,
19:36on a même essayé de la voir pour un portrait qu'avait fait
19:38Pierre Monégier dans Envoyé spécial.
19:40Et là, on avait quatre mois de délai pour avoir l'interview d'Elon Musk.
19:43On ne l'a jamais eu. Jamais, jamais, jamais.
19:46On n'est pas considéré comme télévision française.
19:49Vous verrez, d'ailleurs, qu'Amal Harris n'a donné aucune interview
19:52à aucune télévision européenne, pareil pour Donald Trump.
19:55Il ne parle pas aux télévisions européennes, en fait.
19:57Ce n'est pas leur préoccupation.
19:58Qu'est-ce qui vous a marqué dans cette rencontre avec Robert De Niro ?
20:01Ce qui m'a marqué, très franchement, c'est que c'est un homme
20:03qui pourrait vivre tranquillement sur sa célébrité,
20:06ses dizaines de films d'Oscar, de tout ce qu'il a fait.
20:09Et en fait, il a décidé de se lancer dans ce combat politique
20:13alors qu'il pourrait être tranquille.
20:15Et il dit, non, non, moi, c'est nécessaire pour moi.
20:18Il a des mots très forts.
20:19Moi qui même, à des moments, m'ont fait réagir assez violemment
20:22parce qu'il parle de fascisme.
20:23Et moi, je réagis en disant, mais vous parlez carrément de fascisme.
20:26Il dit, oui, c'est du fascisme à la sauce américaine.
20:28Mais c'est du fascisme quand même.
20:30Et donc, c'est très étonnant de voir ce monsieur de 81 ans
20:33qui dit lui-même qu'il est vieux.
20:35Et il dit, non, non, moi, je suis bien trop vieux pour me présenter
20:37à la Maison Blanche.
20:38J'ai l'âge de Biden, je n'y irai jamais.
20:40Mais qui se lance à corps perdu dans cette bataille
20:42parce que pour lui, c'est trop important ce que ça représente
20:45pour les Etats-Unis, cette bascule potentielle.
20:48Alors, je peux vous dire qu'il n'y va pas avec le dos de la cuillère.
20:51Il y a des noms d'oiseaux qui fusent.
20:53Parfois un peu beaucoup, d'ailleurs.
20:55Parfois même un peu trop.
20:56Un peu trop, oui.
20:57Parce qu'il y va.
20:58Ce qui est intéressant, c'est quand je lui demande
21:00vous iriez débattre avec Donald Trump.
21:02Là, ce n'est plus du tout un vieux monsieur.
21:04C'est le Robert De Niro de ses 35 ans.
21:06Et son visage change complètement quand il dit
21:08mais oui, j'adorerais débattre avec lui.
21:10Je le démolirais.
21:11Et là, on retrouve le De Niro des films.
21:13C'est impressionnant.
21:14– Pourquoi les gens votent Donald Trump si c'est un fasciste ?
21:16– C'est très intéressant parce que moi, je lui pose la question en disant
21:19mais attendez, il y a plein d'Américains qui votent Donald Trump.
21:22Ils ne sont pas débiles, on va dire ça.
21:26Je pense qu'il y a beaucoup de craintes en fait
21:29de gens qui sont dans une grande pauvreté.
21:31D'abord, ils ont subi l'inflation comme nous en Europe.
21:34Et de plein fouet.
21:35Et ils ont attribué cette inflation à Biden.
21:38Ce qui n'était pas forcément le cas parce que c'était une inflation mondiale.
21:41Et donc c'est aussi ça, ce sentiment de déclassement
21:45qui fait qu'à un moment, ils disent beaucoup
21:47on vivait mieux sous Donald Trump.
21:48– Vous pensez qu'on pourrait avoir un Donald Trump en France ?
21:51– Je pense qu'il ne faut pas comparer
21:53parce que franchement, on n'a pas le même système électoral.
21:56– Les mêmes outrances.
21:58– Exactement, c'est ce que j'allais dire Gilles.
22:00On n'est pas dans les mêmes outrances.
22:02En tout cas, je l'espère, franchement.
22:04– Des outrances et puis alors des scènes inimaginables
22:06dans cette envoyée spéciale ce soir.
22:08Donc 21 heures sur France 2.
22:10On a notamment ce festival d'armes.
22:13Stands de tir à ciel ouvert dans un désert.
22:16On tire au sniper, on tire au bazooka, au lance-roquette.
22:19Et puis même avec des tanks, aux chars d'assaut.
22:23C'est incroyable ça.
22:24– C'est une boule de bowling.
22:26– Au mortier.
22:28– Alors c'est en Arizona, le festival de Big Sandy Hook
22:32auquel Loïc Delamornais s'est rendu.
22:35Et pareil, c'est parce que Loïc a été un excellent correspondant
22:39pendant 5 ans aux États-Unis qu'on a accès à ce genre de choses.
22:42Sinon, on ne serait pas accepté.
22:44C'est évident et c'est stupéfiant.
22:46C'est effroyable parce que c'est des particuliers.
22:50Ce n'est pas un festival d'armes de guerre d'industriel de l'armement.
22:53C'est des particuliers qui ont acheté des chars, des lance-roquettes.
22:57Il y a des adolescents, des gamins qui sont là pieds nus
23:00au milieu des armes de guerre.
23:02Et ils défouraillent comme des malades sur une colline dans le désert,
23:05dans l'Arizona.
23:06C'est dingue.
23:08– Le sujet est dingue.
23:09– C'est complètement fou.
23:10Et chapeau bas à Loïc parce que sans lui, on n'aurait jamais eu ça.
23:13Enfin, on va se parler franchement.
23:15Le fait d'avoir des correspondants qui sont vraiment impliqués dans le pays
23:18fait qu'on a des ouvertures qu'on n'aurait pas autrement.
23:20– Est-ce que ce soir, vous allez rester éveillé ou vous allez dormir ?
23:25– Je ne vais pas rester éveillé.
23:27– Je me lève à 6h et je verrai le résultat.
23:29– Non, je vais rester éveillé une bonne partie de la nuit.
23:31Mais je vais quand même dormir en gros entre minuit et 6h.
23:34Et moi, j'en discutais avec Loïc justement.
23:36Il me dit, moi, je ne pense pas qu'on aura le résultat dès demain matin.
23:40On verra.
23:41Après, il y a plein de gens qui disent, on peut aussi avoir une vraie surprise.
23:44Il y a le vote des femmes notamment qui est une vraie question.
23:47– On parle de vote caché des femmes d'une certaine manière.
23:49On entend de plus en plus cette expression.
23:51– Oui, parce que c'est vrai que les atteintes aux lois sur l'avortement
23:57font qu'il y a peut-être un vote caché des femmes
24:00qui vont voter Kamala Harris même si elles sont républicaines
24:03pour sauvegarder ce droit à l'avortement.
24:05Et le dernier clip de campagne des démocrates, vous l'avez vu,
24:08où il y a deux couples qui vont dans le bureau de vote
24:11et au dernier moment, les femmes se font un clin d'œil,
24:13elles se disent Kamala et le packshot du spot,
24:18c'est votre mari ne saura jamais pour qui vous avez voté.
24:21– Ça veut dire qu'on a ce côté, on cache peut-être de plus en plus
24:24pour qui on va voter par endroit ?
24:26– Moi, je ne pense pas.
24:27Les Américains sont très ouverts, ils vous le disent,
24:29ils vous le disent partout où vous êtes.
24:31– Ils ont des panneaux dans les jardins.
24:33– Ah oui, ils sont très… non, non, puis ils assument complètement leur vote.
24:36Ça, il n'y a pas de souci là-dessus, ils en sont même plutôt fiers.
24:39Mais les femmes, c'est un peu…
24:41Trump a dit que ce n'est pas possible que les femmes ne disent pas
24:43à leur mari pour qui elles votent, ce n'est pas possible.
24:45– Incroyable.
24:46– Et donc peut-être que les femmes auront cette liberté-là.
24:48– Une petite dernière question,
24:50vous êtes la seule à avoir vraiment interviewé Mbappé,
24:54j'imagine que ça vous a dû faire drôle de voir l'affaire Mbappé
24:57quand vous l'avez vue dans la presse ?
24:59– Tout le monde, je pense, et moi je sais…
25:02Je pense que c'est très important qu'il y ait des vraies enquêtes là-dessus,
25:06parce que ce qui s'est passé en Suède, pour l'instant on ne le sait pas,
25:10on sait qu'il y a eu une accusation,
25:12et j'ai l'impression que ça s'est plutôt dégonflé au fur et à mesure des jours.
25:17Mais là, il faut une vraie enquête pour le coup,
25:20et puis il y a aussi beaucoup d'argent en jeu.
25:22Vous savez que la famille Mbappé demande 55 millions d'euros au PSG,
25:28ils sont en pleine bataille financière et juridique en ce moment,
25:31donc il y a aussi beaucoup de « je t'envoie ci, je te fais… »
25:35Il y a des attaques sur les réseaux sociaux qui sont vraiment très importantes.
25:38– Vous l'avez trouvé un adolescent ? Est-ce que c'est un adolescent qui n'a pas eu de jeunesse ?
25:43– Oh, ce n'est pas un adolescent du tout.
25:45C'est un adulte bien campé, mais il n'a pas eu de jeunesse classique du tout.
25:49Non, non, mais comme tous les enfants stars, en fait,
25:53je pense que oui, on les a privés de leur adolescence, de leur jeunesse.
25:59Il ne peut pas sortir boire un café dans la rue, ce n'est pas jouable.
26:02Il ne peut pas aller en boîte de nuit, il ne peut pas…
26:04Et toute relation avec lui peut devenir suspecte.
26:07Donc, c'est compliqué.
26:09– Bon, ce soir, en tout cas, on parlera des élections américaines.
26:12– Et un très bon reportage de Julien Duponchel sur les Américains sécessionnistes.
26:15– Exactement.
26:16– Ça, c'est complètement…
26:17– Qui demandent à bouger les frontières.
26:18– On va changer les frontières des États.
26:20– Ils quittent les États démocrates pour aller dans des États républicains
26:23et ils veulent élargir la frontière de l'État républicain.
26:26Et je voulais donner un grand coup de chapeau à toutes les équipes d'Envoyé Spécial
26:29qui ont été mobilisées comme des dingues sur le terrain.
26:31– C'est incroyable tout ce que nous on a vu, c'est incroyable.
26:33Les JRI, il y a eu vraiment une vraie implication.
26:36– Des sujets qu'on n'a pas vus ailleurs et on va vraiment au bout des choses.
26:38– Et encore une fois, 15 heures d'antenne avec toute la rédac de Mobilisé,
26:41France Info aussi mobilisée.
26:43– Avec Anne-Sophie Lapix, avec vous, avec Laurent Delahousse, Julien Arnaud,
26:46également 15 heures d'antenne.
26:48– Super équipe sur le terrain.
26:49– Et donc, vous, Envoyé Spécial, ça sera à partir de 21h sur France 2
26:53pour tout comprendre de ce qui se passe dans le pays.
26:55– Et là, on va aller voir ce qui se passe chez le voisin.
26:56– Effectivement.
26:57Merci Élise Lucet.
26:58– Merci à vous.
26:59– Bonne journée.
27:00– Et maintenant, c'est Darius Rochemin qu'on va retrouver.
27:03– Il faut le remercier parce qu'il est 5h du matin, il est à Washington.
27:06– Il a mis le réveil.
27:07– Il a mis le réveil pour nous.
27:08Donc, on va parler de la nuit de TF1 maintenant.
27:10– À tout de suite.
27:13– Sud Radio Média, Benjamin Gleize, Gilles Gansman.
27:16Sud Radio, le Supplément Média.
27:19– Et le Supplément Média.
27:21On reste du côté des États-Unis à quelques heures de cette élection
27:25qui décidera qui de Trump ou de Kamala Harris
27:28deviendra 47e président des États-Unis.
27:31Candidat à coude à coude.
27:33Et pour ne rien louper, TF1 LCI va nous faire vivre cette nuit américaine
27:37depuis Washington.
27:39On est avec Darius Rochemin qui nous fait le plaisir
27:41d'être avec nous en direct des États-Unis.
27:43Bonjour Darius Rochemin.
27:45– Bonjour, bonjour.
27:46– Et merci d'être avec nous parce que vous êtes réveillé en pleine nuit pour nous.
27:52– Il fait tout à fait nuit ici mais je suis toujours dans le décalage horaire.
27:56Donc l'effort est mesuré.
27:57– Merci à vous.
27:58– Est-ce que vous avez mangé un gros hamburger, un petit hot dog ?
28:02Vous vous êtes fait monter quelque chose à l'hôtel ?
28:05– Je suis allé dans un supermarché et j'ai pris plutôt un pique-nique dans la chambre.
28:10Comme aux États-Unis tout est grand,
28:12donc vous achetez des yaourts géants et des fruits coupés géants.
28:16Donc c'est très plaisant.
28:18– Comment allez-vous de cette Amérique, Darius,
28:20que vous sentez pour le moment avant le grand direct ?
28:26– Il y a une très grande tension parce que c'est un suspense complet pour être franc.
28:31Je crois que les gens qui se hasardent à faire des pronostics sont très imprudents.
28:36Donc le suspense si grand fait qu'il y a une tension aussi grande.
28:40– Vous avez déjà vécu des présidentielles couvertes des présidentielles américaines.
28:44Qu'est-ce qu'elle a de particulier cette présidentielle ?
28:48– Je crois que c'est évidemment le caractère atypique de Trump.
28:52C'est-à-dire que j'ai croisé encore hier soir des républicains assez classiques,
28:56tout à fait à droite, qui ne sont pas du tout des gens de gauche,
28:58mais qui ne voteront pas Trump parce qu'il est trop différent
29:01de ce qu'étaient les candidats classiques, plus messieurs, plus bourgeois du parti républicain.
29:06Donc c'est lui qui crée évidemment l'effet de différence complet.
29:10– Alors ce soir vous êtes le grand Manitou.
29:13C'est la première fois qu'on vous confie les clés presque de toute une nuit.
29:18Pour la troisième fois c'est assez rare.
29:21LCI va basculer sur TF1 dès 1h du matin.
29:24On va retrouver évidemment Axel Monnier, Gérard Haraud, Catherine Gentil et Margaux Haddad
29:29et Jean-Baptiste Boursier qui vont être votre compagnon de la soirée.
29:32Qu'est-ce qu'on va voir dans cette nuit américaine ?
29:35– C'est vraiment une équipe, si vous voulez prendre l'expression de grand Manitou,
29:38puisque effectivement Margaux Haddad, Jean-Baptiste Boursier et moi,
29:41comme vous le dites, il y a 10 équipes sur le terrain, dans tous les endroits clés.
29:46On verra les résultats bruts, vraiment les plus frais, les plus immédiats.
29:53Et puis en plus la valeur ajoutée, vous avez cité quelques noms.
29:56Guillaume Debré, notre chef, a été très longtemps correspondant aux Etats-Unis.
30:00Il signe un livre qui est très éclairant sur l'espèce de sécession qu'on voit aux Etats-Unis.
30:05Catherine Gentil, elle a été ici correspondante à Washington.
30:08Elle nous a fait hier un petit tour de la ville parce que moi je suis déjà venu
30:11mais je connais évidemment beaucoup moins bien.
30:13Jocelyne Hucher, je pourrais vous citer beaucoup de noms de notre équipe
30:16qui ont été très longtemps correspondants.
30:18Donc ils ont vraiment une connaissance de très longue date et très profonde du pays.
30:21– Quelle question vous aimeriez poser, si vous pouviez l'interviewer ?
30:25Parce que pour rien nous cacher, je connais bien Darius de la télévision suisse.
30:30C'est quand même le confident d'un tas de personnalités dans la politique
30:34qui a une patte spéciale, une intelligence pour les interviews.
30:37Si vous deviez poser une question à Kamala Harris, une question à Donald Trump,
30:41quelles seraient-elles ces deux questions ?
30:44– Vous me faites plaisir.
30:46Ce seraient sûrement les rapports avec l'Europe.
30:49Je pense qu'on se fait beaucoup d'illusions ici.
30:51Vu d'Europe, on a tendance évidemment à croire qu'il y a des gentils et des méchants,
30:56ce qui n'est pas le cas évidemment.
30:57Ils défendent leurs intérêts de puissance d'abord.
30:59Moi je me rappelle très bien, j'ai couvert pas mal d'élections.
31:02Quand Obama a été élu par exemple, j'avais des confrères et des consœurs
31:06de différents médias qui pleuraient de bonheur littéralement
31:08parce que pour eux il était le gentil type.
31:11Alors il n'est pas méchant, mais il défend ses intérêts de puissance.
31:15Obama ensuite a été parfois assez dur avec l'Europe.
31:18Il a pratiqué les écoutes de la NSA de manière très désinhibée.
31:22Il a écouté beaucoup d'alliés européens.
31:24Il a utilisé les drones tueurs de manière assez désinhibée aussi.
31:29De la même façon, je pense que Harris et Trump seront très durs en affaire avec l'Europe,
31:35surtout dans les circonstances présentes.
31:37Ce serait sûrement autour de ça, parce que chacun pense à ses intérêts.
31:40Nous on est des Européens et ce serait la manière dont ils nous traiteront.
31:45Vous avez interviewé le président ukrainien.
31:48Est-ce que lui, vous pensez qu'il a une préférence dans cette élection ?
31:52Je pense surtout qu'il a un stress considérable.
31:55Je pense qu'il regardera par seconde le résultat parce que ça fait partie des effets bien sûr.
32:00Je pense certainement qu'il a une préférence pour Kamala Harris,
32:04même si la différence là aussi ne sera pas si considérable que ça.
32:09Je pense que Trump a une vision de la puissance qui considère qu'il y a des empires
32:14et que les empires ont droit à des zones d'influence.
32:17Et donc la Russie a une zone d'influence en Ukraine.
32:19Je pense que si on met bout à bout tout ce qu'a dit Trump, même s'il se contredit parfois,
32:23c'est à peu près sa vision du monde.
32:25Et pour l'Israël, c'est la même chose j'imagine ?
32:28Alors Netanyahou c'est encore plus fort.
32:30Netanyahou est Trumpiste à 200%.
32:32Là il a vraiment Trump en allié complet.
32:35C'est d'ailleurs assez drôle parce que quand on est journaliste, on est objectif par métier.
32:40Et parfois selon que les gens regardent, selon qu'ils sont pro-israélien ou pro-ukrainien,
32:45pro-russe ou pro-palestinien, etc., ils ont parfois des intérêts croisés
32:49parce qu'ils n'ont pas la même opinion sur les deux conflits.
32:52Et donc ils sont plutôt pro-Trump ou pro-Harris selon les théâtres de guerre.
32:57Est-ce que l'Europe a quelque chose à gagner dans cette élection selon vous, Darius Rochebin ?
33:02Franchement, plutôt non.
33:05Parce que les États-Unis se distancient quand même en gros de l'Europe.
33:09Ils ont des intérêts toujours moins investis en Europe.
33:13Vous savez, nous, LCI, TF1 couvrent beaucoup les deux guerres, celle du Proche-Orient.
33:18Et on voit à quel point les Américains investissent dans leur puissance.
33:22Je crois qu'ils sont à 3,5% du PIB.
33:25Donc en réalité, les Américains, qu'on les aime ou qu'on les aime pas,
33:29il faut le reconnaître.
33:31Le contribuable américain paye pour sa sécurité, aussi pour ses intérêts d'empire.
33:35Et il paye en partie pour nous protéger.
33:38Et de plus en plus, ça lui pèse.
33:41Est-ce que vous pensez qu'on doit être engagé ?
33:46J'ai posé la même question avant vous.
33:48Il y avait Elise Lucet sur le New York Times qui a décidé de ne pas s'engager dans la campagne.
33:53Est-ce que les médias doivent s'engager sur les candidats,
33:58même si c'est aux Etats-Unis, différent de la France ?
34:02Moi, je suis de l'école de ceux qui croient qu'il faut plutôt avoir un oeil critique sur tout le monde.
34:09Je vous parlais d'Obama tout à l'heure.
34:11C'est sûr qu'Obama nous est plus sympathique que certains extrémistes.
34:15Mais Obama était très dur en affaires.
34:18Obama était très brutal dans certaines circonstances.
34:20Obama était très lâche face à Bachar el-Assad.
34:23Il s'agit vraiment d'écrire les gens tels qu'ils sont.
34:26Moi, ça m'est arrivé d'interviewer des gens comme Blinken ou Kerry,
34:30qui sont plutôt « sympas » à l'épreuve d'Europe.
34:33D'abord, ils parlent un peu le français.
34:35Blinken, même, très bien.
34:36Ils aiment bien l'Europe, etc.
34:37Mais enfin, en dernière analyse, ils défendent aussi leurs intérêts et leurs intérêts seulement.
34:42Donc, être un peu naïvement pour l'un ou pour l'autre est toujours un peu court.
34:47Surtout quand on est journaliste.
34:49Comme personne, on a bien sûr ses préférences.
34:52Je pense qu'il y a même des paradoxes.
34:57Je vois que dans les droites européennes, il y a une sympathie pour Trump,
35:01parce qu'il y a une jubilation de voir quelqu'un qui parle contre une certaine opinion dominante.
35:06Quand il parle du climat, par exemple,
35:08c'est certain qu'il y a des gens de droite ou d'extrême-droite en Europe
35:10qui disent « ah, voilà quelqu'un qui ose dire ce qu'on pense tout bas »
35:14ou d'ailleurs pas forcément tout bas.
35:16Mais les mêmes nationalistes ou gens de droite européens,
35:19ils risquent d'être déçus si Trump se montre très dur en affaire avec les pays européens.
35:24– Vous allez avoir des invités ce soir, durant cette longue session de direct ?
35:27– Oui.
35:28– Vous allez avoir qui que vous pouvez nous annoncer ?
35:31– On a évidemment des gens comme des représentants des deux camps.
35:35Des gens comme Charles Dams, qui sont des représentants des démocrates.
35:38Il représente tous les démocrates à l'étranger.
35:42Louis Sarkozy, qui est un personnage, parce que vous savez,
35:45il est bien plus que le fils de son père.
35:49C'est quelqu'un qui connaît très bien les États-Unis,
35:51qui a été dans une école militaire très dure,
35:53qui a appris à connaître ce pays qu'il vit ici aux États-Unis.
35:57Donc il a un regard assez original et très libre d'ailleurs.
35:59Il n'est pas du tout politiquement engagé de manière automatique.
36:03Gérard Haraud, alors qu'il est évidemment un pilier de l'émission,
36:07parce qu'il a la langue très dure.
36:09Je vous parlais tout à l'heure de l'objectivité.
36:11Lui, il est dur avec tout le monde.
36:13Il peut être très cruel.
36:15C'est toujours intéressant les gens cruels en politique.
36:17– Dites-moi, Darius Rojbin, c'est votre première sur TF1 ?
36:22– Alors c'est la co-diffusion, non ?
36:24Ça s'est arrivé qu'on fasse des vidéos,
36:26c'est à vous de tenir à vous comme ça.
36:28Mais c'est surtout la nuit, ensuite avec Margot Haddad,
36:31qui sera co-diffusée.
36:33Et de plus en plus, on fait des choses ensemble.
36:35Et c'est évidemment parce qu'on bénéficie de la puissance de TF1.
36:39Et c'est tout à fait valorisant.
36:41– Alors peut-être un jour le 20h ?
36:43– Non, non, pas du tout.
36:45– Ça nous manque plus.
36:47– C'est vrai que sur la télévision suisse,
36:49vous présentiez le journal Incontournable à 19h30.
36:52Est-ce que c'est quelque chose qui vous manque,
36:54la présentation des journaux ?
36:56– C'est un journal classique.
36:58– Ou vous êtes heureux sur LCI ?
37:00– Pas vraiment, je suis très heureux aussi,
37:02parce que ce qu'on fait là, il y a un peu fromage et dessert.
37:04C'est-à-dire, comme je vous disais, il y a l'info Brut.
37:06Tout à l'heure, on aura les derniers sondages,
37:11les dernières sorties des urnes,
37:13les dernières déclarations, etc.
37:15Et en plus, une valeur ajoutée,
37:17qu'il y ait une discussion de fond,
37:19sans tomber dans l'intello.
37:21On n'est pas une chaîne histoire,
37:23on est quand même une chaîne d'actualité au sens le plus fort.
37:25Mais on peut intellectuellement se donner des libertés,
37:28aller dans le fond, plus évidemment qu'un JT
37:30où vous passez toutes les minutes à un autre sujet.
37:32– Vous me ramènerez un goodies ?
37:34Vous avez des goodies amusants ou pas ?
37:36– Ah bah oui, vous savez, j'ai deux filles.
37:38La grande est passionnée des États-Unis,
37:40donc elle m'envoie là où il faut aller dans Washington
37:43pour au moins un T-shirt de chaque couple.
37:46– Ah mais vous n'avez pas vu des trucs originaux,
37:48comme goodies, que vous pouvez ramener à vos filles ?
37:50– Alors je n'ai pas encore vu.
37:52Pour l'instant, je n'ai vu que les T-shirts à la gare de Washington.
37:54Donc je vais investiguer encore.
37:56– Bon bah prenez un 4XL.
37:58– Merci beaucoup, merci beaucoup Darius.
38:03Rejoins d'avoir été avec nous ce soir.
38:05– Merci, au revoir.
38:07– Au revoir.
38:08– Rendez-vous donc cette nuit à partir d'une heure et demie,
38:11effectivement, pour vivre cette nuit américaine sur TF1.
38:14– Et sachons qu'ensuite, il y aura une partie dans Bonjour
38:18avec Bruce Toussaint qui décortiquera les résultats,
38:21s'il y a des résultats.
38:23Et nous évidemment, on en parlera aussi demain.
38:25– Bah oui, demain, et avec, bah oui,
38:27édition spéciale notamment, dès le matin.
38:29– Bah oui, avec Jean-Jacques, avec Patrick.
38:32– Bah oui, effectivement.
38:33Merci beaucoup Gilles.
38:34– Mais vous n'avez pas mis de son, Thiague.
38:35– Non, peut-être demain, qui sait.
38:37– Peut-être demain.
38:38– Je garde le mystère.
38:39C'est comme les élections américaines, il y a du suspens.
38:41Allez, on revient dans un instant en place au débat.
38:44Mettez-vous d'accord avec l'ensemble de nos débatteurs du jour.
38:47On va parler de toute l'actualité.
38:49– Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.