Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie
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00:00C'est le grand jour, plus de 240 millions d'américains sont appelés aux urnes depuis ce matin pour choisir qui, de Donald Trump ou de Kamala Harris,
00:08deviendra le 47e président des Etats-Unis. Alors nous, dans la France Bouge, on a voulu aller voir du côté des entrepreneurs français qui ont fait
00:15ce choix des Etats-Unis. Nous sommes avec Marie de Hémisys,
00:19directrice de l'Expansion Internationale de Joe. Joe qui existe depuis 2017, qui est installé aux Etats-Unis depuis
00:252022.
00:26Notamment au Texas. Vous êtes en train de multiplier les collaborations avec des enseignes et c'est aussi pour ça que vous êtes parmi nous
00:34ce soir. Nous étions avec Laure Lagarde, depuis Montréal, qui est la fondatrice et le CEO d'Emily's Pillow.
00:41Et on va retrouver tout de suite Clément Moreau, le directeur général d'Invoxia.
00:48Le talent de la France Bouge.
00:51Vous êtes un talent, Clément Moreau, vous êtes un talent, puisque vous êtes le directeur général d'Invoxia. Invoxia existe depuis 2010 et très rapidement,
01:00vous êtes allé en 2015, je crois, vous vous êtes installé aux Etats-Unis, enfin à l'entreprise.
01:05Vous allez nous dire ce qu'est Invoxia, comme ça on va on va un petit peu poser le sujet. En une minute, vous allez le pitcher et
01:10ensuite on va on va discuter de votre aventure américaine. Est-ce que vous êtes prêt Clément ? Oui, très bien. Top chrono, c'est à vous.
01:18Alors Invoxia, c'est une société qui est spécialisée dans les traceurs GPS, c'est-à-dire que nous permettons à nos utilisateurs
01:23de protéger tout ce qui compte pour eux.
01:27Nous leur permettons de protéger, de savoir où sont par exemple leur vélo, leur voiture,
01:33leurs autres véhicules, leur caravane, tout ce qui roule est souvent protégé avec un traceur GPS.
01:38Ça, ça permet de se protéger essentiellement contre le vol et ça permet d'avoir une tranquillité d'esprit, puisque je sais où est mon matériel.
01:45Aujourd'hui, nous protégeons aussi des animaux de compagnie, avec beaucoup de travail qui a été fait sur la santé des animaux de compagnie,
01:51puisque notre traceur GPS est non seulement un traceur GPS, non seulement ça permet de savoir où est l'animal, mais ça permet de comprendre
01:59son état de santé à travers des données de santé très importantes telles que le rythme cardiaque et le rythme respiratoire.
02:06En étudiant le rythme cardiaque et le rythme respiratoire, on est capable de détecter un certain nombre de maladies,
02:11comme l'afib, par exemple, qu'on connaît aussi chez les humains qui risquent des AVC. C'est la même chose chez les animaux, c'est une maladie qui est très dangereuse et donc on permet de la détecter.
02:19Merci de vous être prêté à cet exercice du pitch Clément Moreau, directeur général d'Invoxia. Ce qui nous intéresse ce soir dans la France bouge,
02:25c'est votre implantation aux Etats-Unis, puisque c'est une émission ce soir dédiée à tous ces entrepreneurs et ces entreprises françaises installées aux Etats-Unis.
02:33Vous avez créé la filiale
02:36vers 2015, c'est ça, pour
02:39aller aux Etats-Unis ?
02:40Oui, c'est ça. En 2015, on s'est rendu compte qu'on avait un marché américain qui commençait à
02:45exister et on a fait le pas de créer une filiale là-bas pour pouvoir d'abord importer,
02:50exporter plus facilement, c'est-à-dire que c'est un sujet administratif.
02:53Surtout que la santé animale, c'est très prégnant là-bas.
02:58Le marché de la santé animale aux Etats-Unis, c'est bien bien plus qu'ici en France, c'est-à-dire qu'on va
03:05dépenser de l'argent pour la santé de son animal
03:08en Amérique du Nord, Etats-Unis, Canada d'ailleurs, puisqu'on parlait du Canada tout à l'heure, c'est pareil.
03:12On dépense beaucoup plus facilement de l'argent là-bas pour la santé de son animal et beaucoup plus tôt dans la vie de l'animal, puisque
03:18aujourd'hui, en France,
03:21globalement, on va chez le véto quand l'animal est malade, alors qu'on aurait dû y aller un petit peu avant.
03:25Et les Américains ont fait le pas et aujourd'hui dépensent de l'argent avant, donc sont capables d'utiliser ces colliers GPS intelligents
03:32qui, accrochés au cou d'un chien,
03:35permettent de suivre le rythme cardiaque
03:38suivre le rythme respiratoire, détecter un certain nombre de maladies,
03:41classifier le temps passé à faire chaque activité dans la journée, c'est-à-dire que si je mets un collier à mon chien,
03:47aujourd'hui je suis capable de savoir combien de fois il a aboyé,
03:50combien de minutes il a fait de promenade,
03:52est-ce qu'il a dormi toute la journée quand j'étais au travail ?
03:55Ça, les Américains peuvent en être friands, de toutes ces petites données, François.
04:00Oui, ils adorent et
04:02je lisais une statistique, 91% des Américains considèrent leur animal de compagnie comme un membre de la famille.
04:09Et voilà, on est vraiment là dans le concept du pet parent, le fait qu'on ait des parents.
04:14Après le French parenting...
04:16Je suis un petit peu américain là-dessus alors.
04:19Il y a une notion de service quand on propose comme ça des traceurs GPS avec plein de données.
04:27La notion de service aussi, elle est différente aux Etats-Unis
04:30versus la France.
04:32Là-bas, il y a une exigence de qualité, j'ai envie de dire, dans le service client.
04:37Est-ce que vous le constatez, vous, sur place, Clément Moreau ?
04:40C'est-à-dire que l'exigence américaine est bien supérieure à ce qu'on peut avoir ici en France.
04:47Et la manière de voir le service client est aussi assez différente.
04:50C'est-à-dire que quand on est aux Etats-Unis, on doit être beaucoup plus réactif.
04:53Il n'est pas question d'attendre 48 heures, 72 heures avant de répondre à quelque chose.
04:59C'est du vécu.
05:01N'importe quel email, dans n'importe quelle société, doit être répandu en moins de 24 heures.
05:05Plus de 24 heures, c'est une impolitesse absolue.
05:09Vous confirmez, Marine Damyssis, parce que vous êtes la patronne de Joe ?
05:12Oui, je confirme.
05:13Disons que la notion de service, elle est hyper importante et ils veulent de la rapidité, de l'efficacité.
05:18Et oui, je confirme, 24 heures, c'est le minimum.
05:22C'est le minimum !
05:24Carrément, carrément.
05:26Et puis, c'est quoi pour vous, Clément Moreau, pour Invoxia aux Etats-Unis ?
05:29Aujourd'hui, quand on a installé depuis 2015, vous avez déjà un certain recul, ça fait quasiment 10 ans.
05:34Est-ce que cette élection américaine peut changer quelque chose sur votre business ?
05:40L'élection américaine peut présenter un certain risque pour les boîtes comme les nôtres.
05:46Puisque nous, on fabrique une partie de ce qu'on vend en Chine.
05:49C'est conçu en France, mais c'est fabriqué en Chine ?
05:53Non, c'est entièrement conçu en France.
05:55Toute l'ingénierie est française.
05:57On a une très belle équipe d'ingénieurs, de spécialistes d'intelligence artificielle,
06:00de spécialistes des objets connectés en France.
06:02Mais effectivement, quand on veut fabriquer de l'électronique en public,
06:06la Chine reste la meilleure solution.
06:08Et là-dessus, il peut y avoir des petits problèmes ?
06:12Quand Trump est arrivé la première fois, il a mis des taxes très importantes.
06:16Puisque quand on parle de 25% de taxes, ce n'est pas rien du tout.
06:19Donc, 25% de droits d'entrée sur tous les produits chinois.
06:23Ils ont duré plus ou moins de temps, selon les types de produits.
06:26Et là, s'il remporte l'élection, il va encore augmenter les taxes ?
06:31Ça représente un certain risque pour la société, oui.
06:33Je me tourne vers vous, François Grouillet.
06:37Vous êtes le CEO et fondateur de Joja.
06:39Je vous rappelle que vous avez vécu 15 ans aux Etats-Unis.
06:41Vous avez analysé le comportement des consommateurs là-bas.
06:44On l'a vu depuis le début de l'émission.
06:46Il est bien différent du nôtre.
06:48Les points essentiels, François, pour réussir aux Etats-Unis ?
06:51Et pour tous les auditeurs qui disent qu'ils ont envie de tenter la chance de ce rêve américain d'entreprendre là-bas ?
06:57C'est quoi les points clés pour vous, François Grouillet ?
07:00Je peux en donner quelques-uns.
07:02Déjà, comprendre les différences culturelles.
07:05Un Américain n'a pas la même culture qu'un Français.
07:10Il n'y a pas de hiérarchie, il n'y a pas de mieux ou de moins bien.
07:12Mais c'est vrai qu'il suffit d'aller à Las Vegas, par exemple, ou à Chicago.
07:17New York et les villes des côtes sont peut-être un peu plus internationales.
07:22Mais en tout cas, dès qu'on rentre un peu plus dans le pays, ou même au Texas,
07:25dont on a beaucoup parlé aujourd'hui,
07:27on voit que c'est très différent.
07:29Par exemple, je donne un exemple,
07:31sur la beauté, il y a l'obsession de la propreté.
07:34Les parfums ne sont pas les mêmes.
07:37Il y a toujours un peu plus de citron.
07:39Le citron, ça donne l'impression de la propreté.
07:44Donc on va avoir plutôt des parfums citronnés, par exemple,
07:46dans les produits de vaisselle ou autre.
07:48Donc il y a plein de nuances qui sont importantes.
07:51Et quand on fait certains business comme le food ou comme le rapport aux animaux,
07:55par exemple, on voit les différences culturelles.
07:57L'attachement à un animal n'est pas le même en France ou aux Etats-Unis.
08:01Deuxièmement, je dirais l'importance d'être en équipe,
08:05de s'entourer des bons partenaires.
08:07Donc on n'est pas solo aux Etats-Unis.
08:09On n'est pas solo aux Etats-Unis.
08:11C'est vrai qu'en France, moi je fais du conseil,
08:13parfois quand on est un dirigeant et qu'on se dit qu'on a un conseiller ou un coach,
08:19ça peut être très mal vu en France,
08:21parce que c'est un peu comme une faiblesse.
08:23Alors que là-bas, c'est un plus.
08:25Là-bas, on est une paire d'ailes,
08:27qui fait aller plus vite et plus haut.
08:29En France, on est plutôt vu comme parfois une béquille.
08:33Et donc il y a un regard très différent,
08:35qui est très vrai sur la qualité des équipes qu'on met en place
08:39et les partenaires avec lesquels on travaille.
08:41Donc je pense s'entourer, c'est très important.
08:44On a parlé tout à l'heure avant la conversation,
08:46on discutait tous ensemble.
08:48Avant le début de l'émission.
08:50C'est là où il se passe plein de choses.
08:52C'est comme la machine à café avant le début de l'émission.
08:54Et c'est vrai que le marché du travail est très différent.
08:56Les Américains sont vraiment très doués,
08:59parce que depuis tout petit,
09:01nous on a des traces de crayons rouges
09:03sur les copies et des remarques négatives.
09:06Et eux, ils ont des smiley faces et des étoiles
09:08pour qu'on les encourage.
09:10Ils ont ce côté très...
09:12Et en plus, ils s'expriment très facilement.
09:14Donc, qu'est-ce qui se passe ?
09:16Ils sont très, très bons à l'oral.
09:18Donc quand on veut recruter quelqu'un,
09:20et je sais qu'il y a des mésaventures qui sont arrivées autour de la table,
09:22mais quand on veut recruter quelqu'un aux Etats-Unis,
09:24on tombe sur des gens qui sont très impressionnants
09:26dans leur expression orale.
09:28Et du coup, on tombe sous le charme, on se dit
09:30ils sont très bons. Or, pas du tout.
09:32C'est juste qu'ils s'exprimaient très bien.
09:34C'est le cas, je vous vois sourire.
09:36Je souris parce que c'est clairement
09:38une expérience vécue et c'est un challenge qu'on a encore aujourd'hui
09:40parce que déjà,
09:42ce n'est pas notre langue maternelle.
09:44Donc déjà, il y a un déséquilibre qui se crée.
09:46On ne peut pas dire qu'on soit les meilleurs en anglais et en français.
09:48Et pourtant, on regarde
09:50des séries, des films depuis qu'on est tout petits.
09:52J'ai eu la chance, moi, d'aller aux Etats-Unis
09:54aussi travailler. Mais bon, juste,
09:56il y a un écart qui se crée. Et en fait, ils savent très,
09:58très, très bien se vendre. Et donc,
10:00du coup, parfois, il y a des désillusions. Et donc, on a fait
10:02des erreurs de recrutement. Et je pense
10:04qu'on en refera. Ça arrive. C'est cette différence
10:06culturelle qu'il faut appréhender. Mais donc, bien
10:08s'entourer, c'est vrai que c'est un challenge
10:10extrêmement important.
10:12Donc, voilà. Comprendre les différences culturelles,
10:14de communication, de management.
10:16C'est un sujet qui est passionnant
10:18mais assez
10:20difficile à appréhender quand on débarque.
10:22C'est ce que nous dit depuis le début
10:24François Grouillet.
10:26Il y a d'autres points. Je pense qu'il y a aussi
10:28le cadre juridique qui est très
10:30important. Les Etats-Unis, c'est quand même
10:32le pays du litige.
10:34D'où le service clientèle moins de 24h.
10:36Il est très important
10:38de bien comprendre, de s'entourer d'avocats
10:40qui coûtent très cher parce que dès qu'on commence à
10:42les solliciter, on commence à payer.
10:44Et donc, voilà.
10:46Savoir s'entourer,
10:48comprendre un petit peu les règles, les structures du
10:50pays et la culture.
10:52Vous n'avez pas envie de retourner là-bas ? Vous avez vécu 15 ans.
10:54J'y étais il y a 10 jours et je vous avoue que c'est le
10:56pire moment pour y aller parce que c'est
10:58tellement beau. Là, en ce moment,
11:00pendant l'automne américain, le ciel
11:02bleu à New York,
11:04les arbres
11:06qui sont de toutes les belles couleurs
11:08automnales. Oui, là, j'avoue que
11:10j'ai toujours un petit pincement au cœur.
11:12Mais j'y vais très souvent. On vous comprend,
11:14François.