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Avec Bruno Millienne, Porte-parole du MoDem et ancien député des Yvelines / Rodrigo Arenas, Député LFI-NFP de Paris / Guilhem Carayon, Vice-président délégué de l'Union des droites pour la République

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##LE_DEBAT_DU_SAMEDI-2024-12-07##

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Transcription
00:00J'aime bien rajouter un peu de solennité pour commencer un débat. Quel gouvernement voulez-vous pour la France ? Quel Premier ministre ?
00:09C'est le plus à même, on parle même pas de préférence, mais le plus à même de former un gouvernement stable. Est-ce pour vous, François Bayrou, comme ça se murmure ?
00:15Est-ce Sébastien Lecornu, autre prétendant ? Est-ce un socialiste, comme le veulent des socialistes ? Ou alors Lucie Castex, comme le souhaite toujours la France insoumise ?
00:23On en parle avec vous sur Twitter, sur Youtube. Continuez à voter, on fera un point sur la tendance dans quelques instants. Mais avant ça, on accueille nos invités.
00:30Bruno Milienne, bonjour. Bonjour.
00:32Porte-parole du MoDem. Bienvenue à vous sur Sud Radio. C'est le mouvement de François Bayrou. On va en reparler, de François Bayrou, évidemment.
00:40Guilhem Carayon est avec nous. Bonjour à vous. Bonjour.
00:42Pour présenter l'UDR. C'est le parti d'Éric Ciotti, allié du Rassemblement national. Vous avez soutenu la censure de ce gouvernement il y a quelques jours du gouvernement Barnier.
00:52Et puis, nous sommes avec Rodrigo Arenas. Bonjour à vous. Bonjour.
00:54Vous êtes député France insoumise de Paris. Du coup, toujours prétendant, en tout cas, partisan de la censure du gouvernement Barnier. Vous l'avez voté.
01:04Oui. Et partisan de l'arrivée de Lucie Castex à Matignon. Toujours. A priori, oui. A priori, oui. On verra si a posteriori, c'est toujours le cas.
01:11Vous nous le direz dans quelques instants. Avant de parler du gouvernement, j'aimerais qu'on vienne sur l'accord de libre-échange avec le Mercosur,
01:16dont la signature a été annoncée triomphalement hier par Ursula von der Leyen, la présidente de la commission. Est-ce que c'est un camouflet fait à la France, Bruno Milienne ?
01:28Je pense que c'est un camouflet qui risque de faire pchit. Voilà. Donc parce que les signatures définitives sont loin d'être faites. C'est un accord, simplement.
01:35Là, j'allais dire verbal. Enfin, il y a eu une signature. Mais la commission s'est entendue avec le Mercosur. Le trajet est encore long parce qu'il va falloir
01:44que ce soit ratifié par les 27 pays européens. D'après ce que j'ai cru comprendre hier, l'Italie est en train de rejoindre la France sur le blocage.
01:55C'est-à-dire que maintenant, il faut une majorité qualifiée. C'est un peu compliqué, mais une majorité qualifiée des chefs d'État, enfin des pays européens,
02:04pour enterriner l'accord ou pas. — Pour l'instant, l'Italie, effectivement, ne rejoindrait la France dans la fronde contre le Mercosur.
02:09— Donc la minorité de blocage. — Pas encore. D'après la présidente de la coordination orale, Véronique Le Floch, qu'on avait il y a quelques instants.
02:14— Je pense qu'elle se trompe. Il faut qu'elle fasse le calcul. Avec l'Italie et les 4 autres pays qui ont signé, on est dans ce qui est demandé
02:20par l'UE pour faire... — En tout cas, on s'en approche. — On s'en approche. Voilà. — Guilhem Carayon.
02:24— C'est un premier coup de poignard dans le dos des Français, notamment des agriculteurs français. Pour rappel, c'est un accord qui vise à exporter
02:33des bagnoles allemandes, notamment, et qui sacrifie en tout cas nos éleveurs. Pourquoi ? Parce qu'on importe de la viande qui respecte absolument pas
02:44nos normes sociales et nos normes environnementales. Donc oui, nous, on le prend comme une trahison. Et pour rappel, Mme von der Leyen...
02:50— La présidente de notre émission. — Mme von der Leyen était présente à la rentrée du parti Renaissance, du parti du président de la République,
02:57l'année dernière. C'est Emmanuel Macron qu'il a placé à la tête de la Commission européenne en 2019. C'est Emmanuel Macron qu'il a aidé à rester
03:04à la tête de la Commission européenne. Donc on vit ça comme une trahison. Et ça montre encore une fois les ambiguïtés de ce pouvoir qui, pour rappel,
03:10Emmanuel Macron soutenait l'accord du Mercosur jusqu'à 2019. — Alors précisons aussi qu'elle est membre du Parti populaire européen au Parlement européen,
03:17parti dont votre ancien parti était membre il y a quelques mois. — Mais elle a soutenu la liste d'Emmanuel Macron aux élections européennes.
03:23— C'est vrai. Rodrigo Arenas. — En fait, on est plutôt ravis que le MoDem et les Républicains se rejoignent, ce que nous dénoncions il y a quelques temps.
03:33— On a réussi à vous mettre tous d'accord sur ce radio quand même autour de cette table sur les accords de libre-échange avec le Mercosur.
03:37Je tiens à le souligner. — Nous n'étions pas sur la même ligne quand ça a été du traité libre-échange avec les Nouvelles-Etlandes, notamment...
03:42Non, je parle de la Nouvelle-Zélande, celui avec le Chili, c'est-à-dire un traité libre-échange avec des pays tiers qui ont mis à mal nos agriculteurs
03:48ou nos éleveurs, pour lesquels la Nouvelle-Zélande notamment. C'est une bonne chose qu'on se pète d'accord aujourd'hui par rapport à l'Amérique du Sud.
03:55Maintenant, la réalité, c'est que ces accords-là ont une... Un deuxième problème, c'est qu'on exporte en fait le coût écologique et social de nos modes de vie,
04:05parce que c'est ça dont on est en train de parler. Quand on achète par exemple du soja au Brésil, c'est pour qu'on nourrisse l'élevage français,
04:11pour faire grossir les poulets plus vite, plus fort, plus loin. Et finalement, c'est aussi une question de santé publique pour les Françaises et les Français.
04:16Donc voyez, c'est pas qu'une question commerciale. C'est aussi une question des échanges qu'on va avoir avec l'Amérique latine. Et je pense que ça se posera très bientôt sur le lithium.
04:22— Eh bien, on reparlera de ces accords de libre-échange qui sont pas encore signés par la France. Je précise qu'Ursula von der Leyen sera présente à Paris aujourd'hui pour la réouverture.
04:30— Non, elle ne vient pas. — Ah, elle ne vient pas. Pardonnez-moi. Vous corrigez. Vous avez fait de bien de me corriger. Bruno Millienne, si bien informé...
04:35— Je pense que c'était pas le moment qu'elle allait à Paris. — C'est pas le moment qu'elle vient. Bruno Millienne, si bien informé. Je rappelle aussi que vous êtes le porte-parole du MoDem.
04:41Parlons maintenant du gouvernement. Est-ce que François Bayrou tient toujours la corde ?
04:44— Écoutez, moi, j'essaye... J'ai eu beaucoup de vos collègues journalistes, vous imaginez bien, toute la semaine. Et j'essaye de reprendre mon ancienne casquette quand on parle de ça,
04:50celle de journaliste, et essayer d'être le plus objectif possible. J'ai beau chercher sur le champ de ceux qui nous sont proposés, ceux qui sont en capacité de parler avec tout le monde
05:00et d'amender d'un côté comme de l'autre des projets pour le pays qui semblent figer complètement dans le cadre défini par les différents partis politiques.
05:10Et effectivement, je ne vois qu'un seul homme pour réussir ça. S'il réussit, il doit y avoir. C'est François Bayrou. Mais voilà, parce qu'il est capable aussi bien
05:18de parler à Marine Le Pen qu'à Jean-Luc Mélenchon. Voilà. Ce qui n'est pas donné à tous les hommes politiques ou femmes politiques.
05:24— Vous méritez, vous dites. — Oui. Rodrigo Arrena, justement. Vous êtes député insoumise. Est-ce que François Bayrou est capable de vous parler ?
05:30Vous le censureriez s'il devenait Premier ministre ou pas ? — La censure, elle est pas sur la personne. Elle est sur le programme qui est porté.
05:36Nous, on a été élus comme d'ailleurs tous les députés de l'Assemblée nationale sur une base programmatique indépendamment du front républicain
05:43qui a été mis en place par rapport à l'extrême-droite notamment. Mais c'est des marqueurs forts pas seulement pour les insoumis, mais d'une façon générale
05:49dans ce pays. Et ça a plutôt bien marché, d'ailleurs. Marine Le Pen et les Républicains, certains en tout cas, le disent très clairement.
05:56Donc une fois que je vous dis ça, de quoi on parle ? Il y a la question des retraites qui est un sujet central. On vient de parler des accords commerciaux.
06:04C'est un sujet central. Il y a la question des services publics. C'est un sujet central, d'ailleurs. La question budgétaire achoppe sur ce point-là.
06:09Comment est-ce qu'on les finance ? — Vous soutiendrez François Bayrou à Matignon s'il applique le programme de la France insoumise, en quelque sorte ?
06:14— Alors c'est pas le programme de la France insoumise. C'est un peu réducteur de dire ça. C'est le programme du nouveau Fonds populaire.
06:18Alors j'entends qu'il y a beaucoup de journalistes qui font se serrer les coursies là. Ce n'est pas une réalité programmatique, parce qu'au LFP, ça aussi,
06:25ça a discuté. Maintenant, je crois comprendre que le PS notamment est sur une autre envergure. On aura beaucoup de choses à lire dans la semaine qui vient.
06:33— Que reste-t-il du nouveau Fonds populaire en ce moment ? Vous nous le direz dans quelques minutes, parce qu'on va faire une petite pause juste avant ça.
06:37Oui ou non et pas davantage. Guillaume Carayon, un gouvernement Bayrou, vous le censurez ou pas ? — Pas de censure a priori. Mais nous, on attend que le prochain
06:44premier ministre respecte la voix de nos 11 millions d'électeurs. Et on estime que l'ancien premier ministre Michel Barnier les a pas assez entendus.
06:50— Eh bien on va en reparler dans quelques instants avec vous tous. Restez avec nous sur Sud Radio. Tiens, quel premier ministre pour la France ?
06:55François Bayrou, Sébastien Lecornu, un socialiste au hasard ou alors... Tiens, Lucie Castet. Votez sur Twitter, sur YouTube. Appelez-nous 0826 300 300.
07:04On en débat avec nos invités juste après. Un rappel des informations à tout de suite. On parle politique avec nos trois invités. C'est le débat de la semaine, évidemment,
07:12du week-end, de l'année. Pourquoi pas ? Quel gouvernement ou quel premier ministre vous souhaitez pour la France ? On vous demande. On vous donne les noms
07:18qui sont cités. Qui est le plus à même de former un gouvernement aujourd'hui ? Est-ce François Bayrou, Sébastien Lecornu ? Est-ce un socialiste ou alors Lucie Castet ?
07:26Vous répondez François Bayrou à 17 % d'entre vous, Sébastien Lecornu à 43 % d'entre vous, un socialiste à 9 % d'entre vous et Lucie Castet à 31 % d'entre vous.
07:37Alors je dois noter aussi l'humour de tous ceux qui disent qu'aucun des quatre ne leur convient, notamment Christine, qui répond un cactus. Bon, écoutez, c'est noté.
07:44Il faut saluer aussi l'humour de nos auditeurs de temps en temps. Bruno Milien est avec nous, porte-parole du MoDem. Guilhem Carayon est avec nous, porte-parole
07:51de l'UDR, d'Éric Ciotti, et Rodrigo Arenas, député France Insoumise. Guilhem Carayon, vous le disiez, pas de censure a priori pour un gouvernement centriste.
08:01Mais en gros, ça veut dire que vous avez des lignes rouges et que vous voulez que certaines mesures soient appliquées de votre programme. Lesquelles ?
08:08— Oui, on veut un budget qui soit davantage conforme à ce que nous, on a toujours demandé depuis plusieurs mois. Vous savez, Éric Ciotti était président des Républicains
08:14il y a encore 6 mois. Et on avait dit qu'on a 3 lignes rouges. Et c'était d'ailleurs une position qui était partagée par beaucoup de dirigeants des Républicains qui sont
08:21aujourd'hui au gouvernement, notamment Bruno Retailleau. Pas de désindexation des retraites sur l'inflation, pas d'augmentation des impôts et pas, sans prendre aux dépenses
08:29de santé, le déremboursement des médicaments. Visiblement, les 3 lignes rouges ont été franchies assez allègrement. Ce budget, c'est un budget en réalité qui est socialiste,
08:37et qui devrait, je pense, vous contenter. Quand on prévoit d'augmenter les impôts et les taxes de plus de 40 milliards d'euros, quand on prévoit aucune économie structurelle,
08:46en réalité, on fait un budget qui... — Quelles économies structurelles, vous demandez, alors ?
08:50— D'abord, évidemment, la débureaucratisation, sans prendre à toutes ces agences de l'État, ces opérateurs de l'État qui ont été multipliés, démultipliés ces dernières années,
08:58qui coûtent un pognon de dingue aux Français. Le coût de l'immigration. Il y a un rapport de contribuable associé qui l'a chiffré il y a quelques mois à plus de 50 milliards d'euros.
09:06On pourrait par exemple mettre fin à l'aide médicale d'État et le remplacer par une aide médicale d'urgence. Ça, c'est une économie d'un milliard d'euros.
09:13— Ça changerait quoi ? — Ça changerait que ça nous permettrait de faire des économies et de faire en sorte que les Français dépensent moins, payent moins,
09:19arrêtent d'être des vaches à lait et en aient pour leur argent. Moi, ce que j'entends tous les jours chez moi dans le Tarn, c'est des gens qui me disent
09:26« On a l'impression de payer toujours plus. On a des taux de fiscalité, des taxes qui s'ajoutent les unes aux autres. Et on a une qualité de service public
09:34qui se dégrade de jour en jour ». Et donc ça a produit à un moment une fracture, une frustration. Et les gens se disent « L'État est incapable de serrer la ceinture,
09:42de diminuer le train de vie de l'État, de diminuer les dépenses de l'État. Et en même temps, nous, on nous donne toujours plus parce que nous,
09:48on est censés tout accepter ». — Bruno Milian, vous seriez prêt au Modem à répondre à ces demandes-là ? — On peut répondre sur pas mal de demandes.
09:54Mais là, sur l'AME, moi, je voudrais tordre le cou à cette musique. — L'aide médicale d'État. — Ouais, l'aide médicale d'État. Sur cette musique qu'on entend qui vient de l'UDR
10:01et qui vient aussi de chez Marine Le Pen, vous allez facialement effectivement effacer 1,2 milliard ou 1,3 milliard. Mais pour autant, est-ce que les médecins
10:10arrêteront de soigner les gens qui arriveront aux urgences et qui n'ont pas le droit à l'AME ? Non. Laissez-moi terminer, M. Carignan. Je vous ai pas coupé.
10:16— Il a à peine commencé. — Donc ce qui se voit facialement et qui est payé par chacun des contribuables aujourd'hui ne se verra plus, sera caché et sera payé
10:25par les hôpitaux qui vont déjà très mal et qui sont à l'os. Bah si, parce qu'il faudra bien les soigner. Et quelqu'un qui arrivera aux urgences parce qu'il est malade
10:33et qu'il ne trouvera pas de médecin pour se soigner parce qu'il n'a pas le droit à l'AME, il arrivera dans un état de santé bien plus dégradé que s'il avait été tout de suite
10:40aux urgences ou voir un médecin pour pouvoir se soigner. Donc ça, c'est un faux calcul. Qu'on regarde le panier, encore une fois, je veux bien.
10:47Et encore, je vois pas très bien où on peut l'améliorer. Donc ça, c'est pour l'AME. Pour le reste, moi, je suis en accord sur les agences de l'État.
10:54La multiplication des agences de l'État a commencé – je vous signale quand même – sous Nicolas Sarkozy avec la RGPP, donc le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux.
11:03Et ça s'est démultiplié. Aujourd'hui, il y en a 1 200 pour un budget total de 4 ans. — On parle de quelle agence de l'État ? Parce que c'est toujours facile
11:10de dire « une agence » vaguement comme ça sans dire laquelle en ferme. — Non mais il y en a 1 200. Je vais pas vous les citer toutes.
11:13— Bah qui le sait, il y en avait une. Bah qui le sait. Alors ça, c'est pas une agence de l'État. — Non, c'est pas une agence de l'État.
11:17— Oui, mais ça fait office de... Ça fait office de... Vous le savez. — Non, non, mais qui le sait, c'est fini. Mais...
11:23— Ça a coûté cher, quand même. — Mais c'est pas ce qui a coûté le plus cher. 80 milliards, j'ai pas d'exemple précis.
11:27— Ah, le CESE, par exemple. — Ouais. Alors on parle du CESE. D'accord. — Le Conseil économique, social et environnemental, c'est pas une agence. On le rappelle.
11:32— Non mais c'est un organisme d'État. Mais sur les 1 200 agences, écoutez, pour 80 milliards, moi, je suis à peu près sûr qu'on peut
11:38en trouver 100 ou 200 à enlever. Et on n'est pas loin de 10 milliards d'économies. Donc voilà.
11:42— Bon, on va faire une liste d'économies avec... Tiens, Rodrigo Arenas, qu'est-ce que vous supprimeriez pour faire des économies ?
11:47— Rien du tout. Pourquoi est-ce que vous voulez supprimer le rôle de la France ? La France se caractérise par un État fort,
11:52qui prend soin des gens. C'est le contrat social de Rousseau. C'est le CNR qu'on ressort à droite comme à gauche, d'ailleurs, assez régulièrement.
11:59Moi, je pense au contraire. C'est qu'il faut revenir sur le manque de recettes de l'État, qui ont été faites parce qu'on a supprimé les ESF,
12:06parce qu'on a fait un certain nombre de cadeaux fiscaux. Ça a été nécessaire pendant un moment. Maintenant, il faut un retour sur investissement,
12:11notamment sur les grands industriels français ou financiers parfois. Eh bien je pense que c'est justement ce manque de voilure qui, aujourd'hui,
12:18nous met à mal et qui met en place... — Donc pas d'économies mais plus d'impôts pour financer le train de vie de l'État.
12:23— C'est pas plus d'impôts. C'est retrouver la volure que nous avions. Ce qui est une chose différente.
12:28— Mais par l'impôt. — Oui, faire payer davantage d'impôts. C'est ça que je veux dire.
12:30— C'est-à-dire qu'aujourd'hui, nous sommes en démocratie. La démocratie repose sur la classe moyenne, c'est-à-dire la moyenne.
12:34Et aujourd'hui, on se rend compte que c'est précisément ce que vous dites dans le Tarn. C'est une réalité. C'est la classe moyenne qui, aujourd'hui,
12:38paye le coût de la baisse du service public. Par exemple, nous nous sommes mis d'accord au Parlement, contrairement à la feuille de route qu'avait donné
12:44le gouvernement de supprimer 4 000 postes d'enseignants en France. Pourquoi ? Parce qu'il faut remplacer les 350 000 qui vont partir à la retraite.
12:50Donc quand on regarde à l'instant T, ce n'est pas une bonne façon d'appréhender un budget. Un budget d'une nation se prévoit sur plusieurs années.
12:57Et aujourd'hui, ce qui est présenté avec soi-disant des économies, c'est juste faire payer plus tard. Et c'est ça, aujourd'hui, qu'on peut pas se permettre.
13:03C'est faire payer à nos enfants un peu le caprice que nous avons d'être un peu populistes et carrément populistes, de dire
13:10« Il faut baisser, il faut baisser, il faut baisser la voilure ». Mais à un moment donné, ça se paye. Et ça se paye notamment dans les urgences que vous avez annoncées.
13:15Et d'ailleurs, je vous le dis juste pour finir que dans les urgences, ce sont essentiellement des médecins étrangers qui prennent soin de nos compatriotes.
13:22Donc je vous invite à vraiment réviser vos positions là-dessus parce que vous risquez de mettre votre pays dans une bien difficile situation.
13:28— Alors ça, c'était notamment pour le programme du Nouveau Front Populaire. Maintenant, parlons...
13:31— Non, c'est une réalité économique dont je vous parle, là. — Mais aussi, oui. Mais c'était quand même aussi dans le plan Nouveau Front Populaire.
13:35— Oui, bien sûr, bien sûr. Nous sommes sur une réalité économique, bien sûr. Vous avez raison.
13:38— Parlons maintenant de la réalité politique. Le Parti socialiste, votre allié du Parti socialiste, est prêt à former un gouvernement sur la base
13:45de concessions réciproques avec le Bloc central, à condition d'avoir un Premier ministre de gauche. Est-ce que vous seriez prêt à soutenir ce gouvernement-là ?
13:52Est-ce que vous seriez prêt vous-même à accepter des concessions avec les autres partis, sachant que personne n'a de majorité dans cette assemblée ?
13:58— M. Mori, enfin, pour ceux qui sont... Je sais que M. Millième, en tout cas, on est un fervent observateur de la vie politique de l'hémicycle.
14:06Il a été député. On a siégé ensemble dans l'hémicycle. Il sait parfaitement que toutes les lois et tous les amendements qui ont été portés
14:13dans le cadre du budget ont été discutés. La France insoumise ou le NFP a perdu des arbitrages. Il en a gagné d'autres.
14:20Il semblerait qu'ensuite, il y a eu un accord global pour rejeter ce qu'a élaboré l'Assemblée nationale, d'ailleurs, avec une très grande absence
14:27des députés du socle commun. Donc nous, nous sommes pour un régime parlementaire. Les concessions se font dans le cadre parlementaire
14:35à l'Assemblée nationale. Voilà. — Et donc est-ce que vous seriez prêt à faire des concessions sur quoi, par exemple ?
14:38— Mais je viens de vous dire que nous avons fait des concessions. — Non, vous aviez pas de concessions. Vous aviez personne en face.
14:43Et vous avez passé vos amendements. C'est pas la même chose. — Eh ben ça s'appelle faire une concession. C'est-à-dire que...
14:47— Non, non. C'est faire une concession quand il n'y a pas d'insurrection. — Vous nous avez pas entendu appeler à l'insurrection.
14:51Vous nous avez pas appelé à une manifestation massive. — Non, non. Ce que je veux dire par là, et je le regrette, c'est l'absence effectivement
14:58de beaucoup de députés du socle commun. Ça veut dire qu'il y a un fait que beaucoup de vos amendements sont passés.
15:04S'ils avaient été présents, peut-être que beaucoup moins seraient passés. Donc c'est pas une concession. C'est une concession par défaut.
15:09C'est ça. — Ce n'est pas exact. Ce que vous dites, par exemple, sur les 4 000 postes d'enseignants, nous avons fait un accord sur un vote,
15:17un accord politique, sur le fait que ce n'était pas une bonne mesure. Donc il semblerait que... Vous avez raison. Peut-être, le mot « concession »
15:23n'est pas le bon. Mais en tout cas, nous respectons l'arbitrage démocratique des députés, et dans les commissions et dans les séances.
15:28De toutes façons, ces arbitrages-là, maintenant, il est évident que nous avons été élus, comme l'a rappelé le monsieur de l'UDR,
15:35qu'on a été élus sur un programme. On a été élus sur un pacte électoral avec le PS. — Et tout le monde a été élu sur un programme dans ce pays.
15:42Et personne n'a gagné réellement. — Donc vous conviendrez bien que nous n'allons pas aller dans un gouvernement qui renonce... Nous aussi, on a des lignes rouges.
15:49Nous aussi, on a des points rouges, notamment la question des retraites. — Donc vous regrettez le départ de vos amis socialistes, le départ possible
15:54de vos amis socialistes du Nouveau Front populaire. — Mais nous, nous regrettons chaque partenaire qui ira sur un gouvernement, qui reniera la base sur laquelle
16:01il a été élu, notamment la question des retraites, mais aussi le pouvoir d'achat. Et c'est quelque chose de clair. D'ailleurs, il me semble pas que Marine Le Pen,
16:07vous l'avez dit tout à l'heure, va revenir sur les points rouges sur lesquels elle a été élue avec ses collègues. — Tout le monde a des lignes rouges, justement.
16:12Le mot de la fin pour Gaël Carayon. Vous êtes pas député. Vous êtes pas encore député, en tout cas. Tout le monde a des lignes rouges et personne n'a de majorité.
16:20Comment on arrive à gouverner la France avant de pouvoir dissoudre à nouveau ? — Vous l'avez dit, ça va être très compliqué. Nous, on a une première ligne rouge,
16:27en tout cas, qu'on aimait, parce que ce serait une trahison de nos électeurs. Pas de premier ministre issu du Nouveau Front populaire, parce que nous,
16:33nos électeurs, les 11 millions de personnes qui nous ont accordé leur confiance, ils nous le pardonneraient pas. Donc on veut un premier ministre qui vienne
16:39plutôt du Bloc central, parce que ça peut pas venir de notre camp. Nous, on sait qu'on n'a pas obtenu une majorité aux dernières élections législatives.
16:44Vous l'avez remarqué. Et dans l'attente de la prochaine dissolution l'année prochaine, qui, selon moi, est inévitable, parce qu'on a besoin d'une majorité stable,
16:51et on a besoin aussi d'une réforme de mode de scrutin et passer à la proportionnelle avec une prime pour le parti qui arrive en tête, il faudra évidemment
16:59un premier ministre qui soit à l'écoute de nos concitoyens et qui respecte nos 11 millions d'électeurs. Et donc avoir un budget...
17:04— Et vous avez pas respecté Michel Barnier ?
17:06— Bah je crois pas assez. Moi, c'était pas une censure contre la personnalité estima pour laquelle j'ai de l'affection. J'ai bien connu Michel Barnier.
17:13Mais son budget, je crois, n'était pas à la hauteur, n'était pas au niveau. Et c'est d'ailleurs l'aveu même de membres de sa majorité.
17:19On a vu les confidences d'Elisabeth Borne, de Gabriel Attal. Tout le monde a bien compris que ce budget n'était pas à la hauteur.
17:23— Le score final de notre sondage, qui est le plus à même de former un gouvernement aujourd'hui ?
17:27Vous répondez Sébastien Lecornu, à 42% d'entre vous, Lucie Castex, quand même, à 32% d'entre vous. Merci à tous les trois.
17:34— Merci. Gagnons-en.
17:35— Sur Sud Radio, Rodrigo Arenas pour la France insoumise, Bruno Milienne pour le Modem et Guilhem Carayon pour l'Union des démocrates,
17:42pour La République, le mouvement d'Éric Ciotti.

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