Avec Emma Rafowicz, Députée européenne S&D et présidente des Jeunes Socialistes & Shannon Seban, Présidente du groupe Renaissance en Seine-Saint-Denis
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00:00Parlons politique, parlons budget, impôts et immigration, sur les trois thèmes globalement qui étaient sur le devant de l'actualité politique depuis deux jours.
00:10On en parle avec nos deux invités pour le débat, Emma Raffovitz. Bonjour.
00:14Bonjour.
00:14Bienvenue sur Sud Radio, députée européenne socialiste et présidente du mouvement des jeunes socialistes.
00:21Shannon Seban, bonjour.
00:22Bonjour.
00:22Bienvenue également sur Sud Radio, présidente du groupe Renaissance au département de la Seine-Saint-Denis. On est bien d'accord ?
00:28C'est ça. Et élue à Rony-sous-Bois.
00:30Et élue dans la ville de Rony-sous-Bois. Vous avez de la chance, vous êtes dans un des départements qui n'a pas été touché par les calamités climatiques cette semaine.
00:37C'est déjà ça. On était avec le président du Rhône il y a quelques minutes.
00:40La commission des finances qui se réunit jour et nuit, presque en ce moment, à l'Assemblée nationale pour déterminer le nouveau budget de la France.
00:49Avec des nouveaux impôts qui pleuvent manifestement, est-ce que c'est la seule solution à ce stade ?
00:55Augmenter les impôts pour les grandes entreprises, notamment pour sauver le budget de la France, Emma Raffovitz ?
01:00Moi, ce que je ne comprends pas dans ce budget, dans ce budget cruel, c'est qu'effectivement il y a un refus.
01:06Il y a un refus d'être fort avec les forts.
01:10Ce qu'on voit dans cette proposition, c'est qu'on est toujours pareil. C'est faible avec les forts, fort avec les faibles.
01:15C'est cruel, ça se confirme.
01:17Il y a ce refus aussi des députés macronistes de retirer les niches fiscales, notamment celles qui touchent par exemple les armateurs.
01:24Par contre, c'est évidemment des baisses de budget partout, dans l'éducation nationale, aussi pour la santé.
01:31Je trouve ça extrêmement regrettable.
01:33Il y a aussi certaines mesures, vous disiez, fort avec les faibles.
01:36Parfois, les députés ont quand même validé en commission des finances, vendredi, la hausse temporaire de la fiscalité sur les grandes entreprises.
01:42C'était voulu par le gouvernement. Vous êtes plutôt favorable à ça ?
01:44Vous avez vu aussi, évidemment, sans doute, que les députés macronistes étaient opposés.
01:48On essayait finalement de s'opposer à ce choix de Michel Barnier.
01:51C'est incompréhensible.
01:53Évidemment que nous, on est favorable à ce qu'il y ait une augmentation des impôts pour les plus riches.
01:59Parce qu'aujourd'hui, les classes moyennes sont les plus pauvres qui payent.
02:02Il faut de la justice. Et la justice fiscale, c'est important.
02:05On est dans un pays qui, depuis la Révolution française, a un consentement à l'impôt important.
02:10Mais il faut savoir où va l'argent des Françaises et des Français.
02:12Est-ce qu'il va dans les services publics ? Est-ce qu'il est demandé de manière équitable ?
02:15Ça, c'est le projet de la gauche.
02:17La réalité, si vous voulez, c'est que je crois que dans la copie actuelle, telle qu'elle est présentée par le gouvernement,
02:23la copie de ce budget, elle présente deux écueils.
02:26C'est qu'effectivement, vous avez trop d'impôts, mais pas assez de baisse de dépenses publiques.
02:31Et la réalité, c'est que quand on regarde les chiffres,
02:35notre pays reste, la France, le pays où le taux de prélèvement obligatoire est le plus haut au monde,
02:42alors même que depuis 7 ans, nous avons réussi à effectuer près de 60 milliards d'euros de baisse d'impôt.
02:47Dans le même temps, depuis le début des années 2000, nous avons doublé la dépense publique dans notre pays
02:51et pour autant, les Françaises et les Français et nos services publics ne se portent pas deux fois mieux.
02:56Moi, je crois qu'aujourd'hui, si on veut véritablement réduire le déficit public et rétablir les comptes publics,
03:02là où il faut aller chercher et là où il faut travailler, c'est sur la création de richesses et d'emplois
03:06avec une ligne rouge, ne pas augmenter les impôts.
03:09En effet, depuis 7 ans, nous avons réussi à baisser le chômage de masse dans notre pays.
03:13Ça nous a rapporté près de 40 milliards d'euros de recettes supplémentaires aux comptes publics.
03:17Mais ça nous a aussi, vous dira Emma Raffovi, de s'amener dans cette situation budgétaire-là qui est compliquée.
03:23Bien évidemment. Mais ça, on l'assume. On l'assume, effectivement.
03:26Et qu'est-ce qu'on fait pour en sortir ?
03:28Moi, ce qui me fait rire aujourd'hui, c'est qu'on a malheureusement des oppositions politiques qui se réveillent,
03:32qui hurlent le scandale, qui dénoncent une situation économique qui est difficile, il est vrai,
03:37qui menacent, effectivement, d'une censure sur le budget et qui devraient mieux faire, effectivement,
03:42de prendre leurs responsabilités et de mettre les échos de côté, mais qui, hier, demandaient plus de dépenses.
03:47Moi, je veux juste te rappeler trois chiffres très concrets.
03:50Le Rassemblement national a fait campagne sur un programme économique qui coûtait 100 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
03:56Côté Les Républicains, lors du PLF 2024, ils ont déposé près de 1 800 amendements pour 124 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
04:04Quant à la France Insoumise, ils ont fait campagne sur la gratuité sur tout.
04:08Ils vous promettent, mon zémerveille, 300 milliards d'euros de dépenses supplémentaires.
04:13Donc vous dites que, finalement, vous êtes moins dépensier que ne l'auraient été les autres pouvoirs.
04:16La réalité, c'est qu'aujourd'hui, on doit se concentrer.
04:18Si je peux juste me permettre de terminer, la réalité, c'est qu'aujourd'hui, on doit continuer à créer de la richesse et des emplois sur notre pays.
04:26Vous l'avez dit, et Marapovitch.
04:27Ça fait 7 ans, 7 ans qu'ils sont là, 7 ans qu'ils se moquent de nous.
04:307 ans qu'Emmanuel Macron dit que, finalement, ils sont là pour les Françaises et les Français,
04:34mais que Bruno Le Maire, en se nommant Mozart de la finance, Mozart de l'économie, Mozart de je-ne-sais-pas-quoi, nous met dans cette situation.
04:42Et qu'est-ce que vous avez fait en 7 ans ?
04:44Qu'est-ce que vous avez fait en 7 ans ?
04:464% de déficit au début.
04:48Ensuite, vous nous avez dit que c'était combien ? 5 ? 6 ? Aujourd'hui, on est à combien, madame ?
04:513%, on vise 3% en 2029.
04:54Ne dites pas que vous êtes responsable.
04:56Aujourd'hui, vous faites un procès à la gauche en irresponsabilité, en demande de dépenses.
04:59Mais c'est vous, madame, qui vous terminez dans cette situation.
05:02Moi, je suis extrêmement choquée.
05:04Et je suis heureuse de voir aujourd'hui que la gauche, elle demande à ce que la commission des finances se transforme en commission d'enquête.
05:09Parce que ce dérapage budgétaire, ce n'est pas juste un dérapage, c'est un crash.
05:13Et c'est un crash pour les Françaises et les Français, pour la République.
05:16Et moi, je vous avoue que j'ai l'impression d'entendre tous les jours vos mêmes éléments de langage, vos mêmes discours.
05:21Mais il faut arrêter de se moquer du monde.
05:22Les Françaises et les Français, ils voient la situation dans laquelle vous nous avez mis avec Emmanuel Macron.
05:26Mais c'est d'ailleurs la réalité.
05:27Mais la réalité, c'est que nous n'occultons pas cette réalité.
05:29Oui, il est vrai.
05:30Donc vous avez échoué, vous l'avouez.
05:32Et nous préférons davantage tenir un discours de vérité, demander globalement un effort à chacune et à chacun pour sortir de ce barrasme économique,
05:39plutôt que de mentir.
05:40Dans lequel vous nous avez mis.
05:41La coalition dont vous faites partie, madame, le Nouveau Front Populaire, ment, ment.
05:44Qui a gagné les élections législatives.
05:45Et alors, quel est le rapport avec le Nouveau Front Populaire ?
05:47C'est vous qui gouvernez.
05:48Quel est le rapport ?
05:49Pose, pose.
05:50Avec l'alliance avec Bruno Retailleau.
05:52Mais quel est le rapport ?
05:54Qu'est-ce que vous proposez concrètement ?
05:56On va revenir aussi sur cette commission d'enquête, justement, qui est prévue.
05:59Bruno Le Maire, l'ancien ministre de l'économie, qui est attendu, qui doit s'exprimer.
06:03Qu'est-ce que vous attendez, Emma Raffovitz, de ce que dira l'ancien ministre de l'économie ?
06:07J'attends finalement des explications.
06:09J'attends des éléments.
06:10Aujourd'hui, moi, je ne comprends pas.
06:12Aujourd'hui, nous sommes dans une situation qui est extrêmement grave.
06:15Où, finalement, on comprend le résultat de 7 ans de politique macroniste,
06:20de 7 ans de cadeaux aux plus riches,
06:22tout en faisant quand même baisser la qualité des services publics,
06:25la qualité de notre quotidien et de, finalement, la vie des Françaises et des Français.
06:29Donc, on attend des explications.
06:31Vous savez, pendant 7 ans, et notamment, particulièrement depuis le 7 juillet dernier,
06:35on fait des procès en responsabilité à la gauche.
06:38Mais ce qu'on voit aujourd'hui, c'est quand même que c'est la droite qui le fait.
06:41Il n'était pas gratuit, votre programme.
06:43Vous avez raison. Et nous, on proposait des recettes.
06:45Et on proposait de la justice.
06:46Vous savez, aujourd'hui, quand on a Emmanuel Macron,
06:52qui, aujourd'hui, finalement, nous présente ce bilan.
06:567% de déficit, c'est ce que Michel Barnier a dit,
06:58après des cadeaux aux plus riches.
07:00Eh bien, oui, on voit ce qui s'est passé.
07:02C'est ces niches fiscales qui restent.
07:04C'est cette suppression de l'ISF.
07:06C'est ces cadeaux aux plus riches, tous les jours, tous les jours,
07:08tout en serrant la ceinture aux plus précaires.
07:10Eh bien, oui, ce n'est pas tolérable.
07:12Revenons à Bruno Le Maire.
07:13Qu'est-ce que vous attendez que l'ancien ministre de l'économie,
07:15Bruno Le Maire, dise en commission d'enquête ?
07:17Pourquoi il n'y a-t-il pas eu, par exemple,
07:19de commission de projet de loi de finances rectificative
07:22avant les élections européennes,
07:23quand il était encore temps de corriger le déficit ?
07:25Je vais vous dire les choses telles que je le pense.
07:27Moi, j'ai travaillé avec Bruno Le Maire pendant deux ans,
07:29notamment entre 2020 et 2022.
07:31Donc, j'ai été à ses côtés pendant la crise,
07:33du quoi qu'il en coûte,
07:35et pendant toute la relance économique.
07:37Moi, j'aimerais dire aujourd'hui que toutes celles et ceux
07:39qui aiment taper sur Bruno Le Maire se trompent.
07:41Parce qu'effectivement, il a reçu mes pléthores de demandes
07:44de la part de députés qui siégeaient alors au sein de l'hémicycle
07:47et qui lui demandaient de dépenser davantage.
07:50Et ce sont ces mêmes personnes qui, aujourd'hui,
07:52se plaignent de la situation économique du pays,
07:54qui étaient bien contents à l'époque
07:56de pouvoir bénéficier du quoi qu'il en coûte,
07:58qui a permis de sauver, je veux le rappeler,
08:00si je peux juste me permettre de terminer,
08:02qui a permis de sauver des millions d'emplois dans le pays.
08:04Et croyez-moi, ça coûte bien plus cher
08:06de réparer que de protéger.
08:08Donc, le quoi qu'il en coûte est un choix que nous avons assumé.
08:11Par ailleurs, nous sommes sortis par deux fois
08:13de la procédure pour déficit excessif
08:15et ça, c'est important de le mentionner.
08:17Maintenant, aujourd'hui, il y a une réalité qui est très claire
08:19avec une ligne rouge, pas de hausse d'impôt,
08:21mais dépenser moins, mais mieux.
08:23Sauf que ça, c'était l'époque du quoi qu'il en coûte.
08:25C'est-à-dire, dans le Figaro ce matin,
08:27Bruno Le Maire voulait un projet de loi de finances
08:29rectificative avant les européennes.
08:31C'est Matignon et Gabriel Attal qui a dit non,
08:33en disant qu'il était hors de question d'augmenter les impôts
08:35avant les élections européennes.
08:37C'est ça qui nous a mis dedans ?
08:38Mais la réalité, c'est qu'aujourd'hui,
08:40et je vous le dis, ça restera une ligne rouge.
08:42Non, nous ne voulons pas augmenter les impôts.
08:44Tout simplement parce qu'on a travaillé pendant sept ans
08:46pour réduire dans un pays comme le nôtre,
08:49qui encore une fois, je le dis et je le redis,
08:51est un des pays où le taux de prélèvement obligatoire
08:53est le plus important.
08:54On a baissé les impôts de 60 milliards d'euros.
08:57Aujourd'hui, la réalité...
08:58Très bien, prouvez-moi le contraire.
09:00La réalité, c'est qu'aujourd'hui,
09:02on doit pouvoir continuer à créer de la richesse
09:04et des emplois dans l'autre pays.
09:06Je vais prendre un exemple, si vous me permettez.
09:08La baisse des charges sur les salaires.
09:10Nous proposons une alternative.
09:12Et effectivement, cette alternative aujourd'hui,
09:14ça consiste à pouvoir aider à la création d'emplois
09:17davantage plutôt que d'augmenter les charges sur les salaires.
09:21Il y a quand même une absurdité à échanger chaque jour
09:25avec vous, madame, ou avec d'autres de votre camp.
09:28J'ai l'impression que vous vivez dans un jour sans fin.
09:30C'est-à-dire que tous les jours, ça recommence
09:31et vous pouvez raconter une nouvelle histoire
09:33et finalement oublier ce qui s'est passé la veille.
09:35Moi, ce que je vois, madame, c'est que les Françaises
09:37et les Français sont appauvries
09:39pendant que vous étiez à la tête de ce pays.
09:41Alors que les 500 plus grandes fortunes de ce pays
09:45ont vu leur fortune passer de 600 milliards
09:47à 1 200 milliards en 7 ans.
09:49C'est le challenge, qui le dit, c'est pas l'humanité.
09:51Ou un journal que vous ne liriez pas.
09:54Aujourd'hui, ce qu'on voit, c'est qu'il y a des différences,
09:57qu'il y a des inégalités qui se creusent dans ce pays.
09:59Le taux de pauvreté n'a jamais été aussi grand.
10:02La réalité, madame, c'est que vous résistez sans doute après avoir aimé.
10:07Je vous dis, vous résistez à la pauvreté.
10:10Madame, vous, peut-être que vous ne travaillez pas,
10:12mais d'autres le font.
10:14La réalité, tout de même, la réalité des élus, c'est incroyable.
10:18Et pourquoi êtes-vous si agressives ?
10:21Madame, je ne suis pas agressive.
10:23C'est la réalité, vous le savez, c'est votre budget qui est cruel.
10:26Votre budget est cruel.
10:28Votre priorité vis-à-vis des Français ne va pas s'arranger maintenant.
10:31Si vous parlez l'une sur l'autre, on ne vous entend pas et on ne vous comprend pas.
10:36Il y avait des propositions.
10:38Il y avait des choses à faire.
10:40Rétablir un ISF renforcé,
10:42mais aussi agir sur les héritages dorés et les taxer plus grandement.
10:46Pour les plus riches.
10:48Aujourd'hui, il faut rétablir cette justice fiscale.
10:51Les Françaises et les Français, ils n'en peuvent plus
10:53qu'on demande seulement à certains, aux classes moyennes et populaires,
10:56de serrer la ceinture.
10:58Cette situation n'est plus tenable.
11:00Merci d'être avec nous, pourquoi pas un autre jour sur Sud Radio.
11:03Merci à l'une et l'autre d'être venus de si bon matin.
11:06On n'a pas parlé d'immigration, mais on n'en avait pas besoin.
11:08Il y avait d'autres sujets explosifs, manifestement.
11:10En tout cas, restez avec nous sur Sud Radio.
11:13Merci à vous, Emma Raffovi, députée européenne socialiste
11:16et présidente du Mouvement des Jeunes Socialistes,
11:18Shannon Seban, présidente du groupe Renaissance
11:20au Conseil départemental de la Seine-Saint-Denis
11:22et élua Ronny Soubois.