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Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 11 novembre 2024.

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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Éric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:08En haute marne des patients pris en charge dans le parking souterrain d'un hôpital,
00:12je crois que c'est le cas de Noël, on me dit au standard.
00:14Bonjour Noël, ça vous est arrivé aujourd'hui ?
00:16Ah oui, au mois de juillet, je suis allé aux urgences,
00:20du mercredi après-midi jusqu'au jeudi 15h, j'étais dans mon lit au garage.
00:28C'est incroyable, attendez, restez avec nous, vous allez nous raconter ça.
00:3213h02, Céline pour commencer déjà le rappel des titres.
00:37Les commémorations du 11 novembre placées sous le signe de l'amitié franco-britannique,
00:41Emmanuel Macron et le Premier Ministre Kirstarmer se sont recueillis
00:44devant les statues de Georges Clemenceau et Winston Churchill sur les Champs-Elysées.
00:48Ils ont également profité de cette rencontre pour évoquer la guerre en Ukraine
00:52où les sirènes d'alarme ont retentit toute la matinée.
00:55Appel à la grève dès ce soir et jusqu'à mercredi matin à la RATP et à l'initiative de la CGT.
01:01Pourquoi demain ? Parce que c'est ce mardi que l'administration va confirmer
01:05les gagnants des trois appels d'offres pour gérer des bus en banlieue parisienne.
01:09C'est la conséquence directe de l'ouverture à la concurrence.
01:11Et puis la COP29 s'est ouverte à Bakou en Azerbaïdjan par un appel à la coopération mondiale.
01:17Le principal enjeu de cette conférence sur le climat, c'est d'arriver à un compromis
01:21sur les montants des aides financières qui seront versées aux pays les plus pauvres et les plus vulnérables
01:26également face aux changements climatiques.
01:28La météo pour cet après-midi avec vous, Louis Baudin, un bel après-midi d'automne.
01:34C'est ça, voilà, avec une perturbation qui traverse actuellement la moitié nord de la France
01:38qui se retrouvera cet après-midi installée de la Bretagne au centre et au nord-est
01:42de loin un peu de pluie d'ailleurs entre la Bourgogne et l'Alsace.
01:45Et puis après son passage, quelques éclaircies reviendront,
01:48reviennent déjà sur la Normandie, l'Île-de-France ou encore le Nord-Pas-de-Calais.
01:52Puis pendant ce temps-là, dans le sud, de l'Aquitaine aux Alpes et à la Méditerranée.
01:55Là, le temps sera franchement plus ensoleillé.
01:57Quelques averses possibles quand même sur les Pyrénées.
01:59Et puis attention au vent, Mistral et Tramontane vont atteindre les 80 kmh cet après-midi près de la Méditerranée.
02:05Tout ça avec des températures qui baissent de jour en jour.
02:089 à 14 degrés cet après-midi dans la moitié nord, 14 à 19 dans le sud et 21 degrés quand même à Ajaccio.
02:14Là, je regarde sur la Corse, c'est tout bleu sur la Corse.
02:17On va y réfléchir, Louis.
02:19Merci beaucoup, Louis Baudin.
02:26Alors là, on est avec Noël.
02:28Noël est dans la région de Langres, en Haute-Marne.
02:31Il fait partie de ces patients, ils nous appelaient au 3210, qui ont été hospitalisés.
02:35C'est ça, c'est en juillet, Noël ?
02:37En juillet, oui.
02:38Vous êtes allé dans votre hôpital le plus proche aux urgences à Langres ?
02:42Oui.
02:43Et hop, on vous a dit, c'est un peu particulier la chambre qu'on va vous donner.
02:48C'est-à-dire, je suis allé dans une chambre aux urgences,
02:52et au bout d'un moment, comme il y en avait toujours, on m'a mis dans le garage.
02:55Je n'ai pas été tout seul, il y avait plusieurs autres personnes,
02:58mais eux ils sont partis, moi je suis resté jusqu'au lendemain.
03:01Donc vous attendez, votre lit d'hôpital était dans le garage,
03:05il n'y avait pas très loin de vous, il y avait des voitures, des choses comme ça ?
03:08Ah non, non, non, le garage était vide.
03:13Ça vous a fait quoi, Noël, quand vous avez débarqué dans le garage ?
03:17Je me suis dit, qu'est-ce que je fous là ?
03:19Puis parfois, je me suis dit, je vais attendre,
03:22ils vont peut-être venir me chercher, il n'y a plus qu'à attendre
03:24jusqu'au jeudi après-midi pour qu'on me mette dans une chambre.
03:27Alors, attendez, mais quelle a été votre réaction ?
03:30Et alors, Noël, que vous disiez les soignants, les infirmiers, infirmières ?
03:34Ben, vous voyez, j'en ai vu un petit peu, mais comme c'était le soir,
03:38après j'en ai vu que le lendemain.
03:40Mais je n'ai pas vu le grand monde.
03:42Donc, attendez, Noël, vous êtes en train de me dire
03:47que vous avez passé la nuit dans le garage, là,
03:50sans voir grand monde, dans votre lit d'hôpital.
03:55Oui, heureusement que ce n'était pas très grave.
03:59Donc, vous faites partie de ceux qui n'ont pas du tout été surpris
04:02par le témoignage de Gérald que l'on entendait à lundi ?
04:06Ah non, non, je l'ai vu sur le journal de la Haute-Marne.
04:09Et j'ai dit tiens, moi aussi j'étais dans ce cas-là.
04:12Et vous, vous n'avez pas eu l'idée...
04:14Je n'y pensais à un moment.
04:16Gérald Cloday a décidé d'interpeller les pouvoirs publics
04:19pour que les choses changent.
04:21Est-ce que vous, vous avez été ulcéré ou plutôt résigné
04:25face à cette situation quand ça vous est arrivé ?
04:27Je me suis dit que c'est ce chantier-là.
04:31Et de là, après, du garage, on m'a emmené dans une chambre.
04:37Je n'y suis pas resté longtemps puisqu'on a transféré à Dijon après.
04:40Mais je me suis dit qu'il y a un bon bordel là-dedans.
04:44Vous avez passé combien de temps au total dans le garage ?
04:47Une nuit ?
04:48Du mercredi après-midi jusqu'au jeudi 15h.
04:54Attendez, parce que je trouve ça assez dingue quand même.
04:58Quand je pense que notre système de soins est envié par le monde entier.
05:02Enfin, je dirais était envié par le monde entier.
05:06Je suis stupéfait.
05:07On est, je crois, avec Elisabeth qui a travaillé dans cet hôpital.
05:11On est à Langres, dans le département de la Haute-Marne.
05:15Bonjour Elisabeth.
05:16Bonjour.
05:18Vous comprenez qu'on en soit arrivé là, vous ?
05:21Je ne suis pas surprise parce qu'on a vu l'évolution se profiler.
05:26L'affaire s'est accélérée dans les années après le Covid
05:31où il y a eu à la fois des suppressions de lits
05:34et des fuites de personnel qui se sont accélérées.
05:38Avec une fuite de personnel, on ferme un service.
05:42Le service de soins devient administration
05:45et il n'y a plus de zone tampon pour mettre les patients
05:49quand il y a du monde en plus.
05:52Moi, j'ai connu l'époque où il y avait la maternité
05:57et on utilisait quelques lits de maternité
06:00pour prendre des patients en surveillance
06:02dans les périodes épidémiques.
06:04C'est ça, on utilisait déjà des services
06:06qui n'étaient pas prévus pour, afin de gérer l'afflux.
06:10Mais c'était des services de soins avec du personnel
06:13et on triait évidemment sur le volet les patients
06:16qui allaient dans ces services-là
06:18pour que ça soit compatible avec les compétences
06:21et les exigences d'un service de maternité.
06:25À ce moment-là, l'ARS nous a retiré la maternité
06:28et en échange nous a promis un service de court séjour
06:32qu'on n'a jamais vu.
06:34Et puis petit à petit, le service inutilisé
06:37est devenu administration
06:40et il n'y avait plus de zone tampon.
06:42Donc au moment du Covid, quand il a fallu faire
06:44deux flux différents pour les patients infectés et non infectés,
06:48ce garage qui sert à stationner le véhicule du SMUR
06:51pour qu'il démarre au garde-tout,
06:54pour que le matériel soit préservé,
06:56c'est du matériel coûteux qui est dedans,
06:58pour que les médicaments restent à bonne température,
07:02ce garage était aménagé pour accueillir
07:05quand il y avait un afflux massif de victimes
07:08en cas d'intoxication d'accident.
07:10Mais juste des fluides.
07:12Oui, ce n'est pas n'importe quel garage.
07:14On ne peut pas y mettre n'importe qui.
07:16Ce n'est pas une salle de soins, pas du tout.
07:18Il n'y a rien, il n'y a pas de sanitaire,
07:20il n'y a pas de point d'eau, il n'y a pas de fenêtre,
07:22il n'y a pas de chauffage, il y a des fluides.
07:24Enfin si, il y a du chauffage, mais c'est plein de fluides.
07:27C'est vraiment, la voiture est garée dedans,
07:30sauf quand on met des gens.
07:32Quand on a besoin de la place, on sort les gens.
07:35Alors le garage, c'est choquant en soi.
07:38Partout dans les autres hôpitaux,
07:40on met les gens sur des brancards dans des couloirs.
07:42Qui dit brancard dit escar.
07:44Et le garage, nous on n'a pas de couloir.
07:46On est un petit hôpital, il n'y a pas de grand couloir.
07:49Vous voulez dire que c'est presque mieux qu'un couloir,
07:51c'est ça que vous êtes en train de nous dire ?
07:53Que finalement, ce n'est pas si horrible ?
07:55Non, rien n'est bien.
07:57On ne peut pas être soignant et accepter ça,
07:59on ne peut pas être patient et accepter ça,
08:01on ne peut pas être humain et accepter ça.
08:03Non, non, ce n'est pas bien.
08:05Mais les gens sont quand même dans des lits,
08:08et on y met les moins graves,
08:10on trie, on essaye de voir.
08:13Ce qui se passe, c'est qu'il y a moins de lits,
08:15donc on prend moins nos patients,
08:17plus longtemps avant d'avoir un lit en médecine.
08:19On a des problèmes pour transférer les gens au CHU,
08:23parce qu'eux-mêmes sont saturés.
08:25Donc vous avez le gars qui tombe d'un toit,
08:28qui casse sa hanche,
08:30ce n'est pas du tout du ressort d'un petit hôpital
08:32comme Langues pour se prendre en charge.
08:33Il va attendre 4 jours là,
08:35il occupe un lit d'urgence pendant 4 jours,
08:37et il y a un moment donné,
08:39il faut bien pousser les gens, les moins graves, dans ce garage.
08:42D'accord.
08:43Ça devait être une solution temporaire au départ ?
08:46A votre connaissance, Elisabeth ?
08:48Ce n'est même pas une solution temporaire,
08:50c'est vraiment un plan blanc qui n'est pas déclenché,
08:52il n'y a pas les moyens en rapport.
08:54Ce qui est affolant,
08:56c'est qu'on entend dire que la direction
09:00voudrait remettre de la peinture pour que ça soit propre
09:02et puis que ça ne s'appelle plus un garage.
09:04Visiblement, ce n'est pas qu'un problème de couleur,
09:06d'après les témoignages qu'on a pu lire et entendre.
09:08Non, ça reste un garage,
09:10et puis ça n'est pas un service d'urgence,
09:12c'est pas un service de médecine organisé
09:14pour prendre les gens en charge en masse.
09:17Un service d'urgence, vous prenez ponctuellement les gens,
09:20et puis vous faites un maximum pour eux,
09:23et après, vous les installez là où ils auront les soins adaptés,
09:27avec des gens qui leur ressemblent,
09:29et on groupe les soins.
09:31Vous voyez, il y a une organisation dans un service de médecine outil.
09:34Là, on ne peut pas avoir ça.
09:36Pardon de cette question si elle est indiscrète, Elisabeth,
09:38mais est-ce que cette manière de travailler,
09:41elle a joué dans le fait que vous interveniez moins aujourd'hui
09:45à l'hôpital de Langres, ou pas du tout ?
09:47Alors, moi j'ai arrêté avant,
09:50parce que les conditions de travail, la surcharge des urgences,
09:52ne correspondaient plus à mon état de santé mentale,
09:57ni à mes convictions
10:00sur la façon de soigner les gens.
10:03Je ne fais pas du travail en découpée.
10:05J'ai besoin d'une prise en charge globale.
10:09Par contre, aujourd'hui, je suis volontaire pour aller dépanner.
10:13J'ai dépanné régulièrement dans différents services en phase Covid.
10:18Et après, vu mes capacités d'adaptation,
10:22mon grand âge et tout ça,
10:24j'ai souhaité me recentrer sur les urgences,
10:26qui est mon service d'origine,
10:28et je suis la personne qu'on appellerait au moment d'un coup de bourre.
10:32Ce que je n'ai pas dit, c'est que la direction ne veut plus de moi
10:35parce que je me suis engagée avec une association
10:38qui demande à prendre en charge cette problématique de lit.
10:43Oui.
10:44Elisabeth, on dit toujours, et c'est bien pratique comme expression,
10:49c'est un manque de moyens.
10:52C'est-à-dire, à l'hôpital de Langres,
10:54on accueille désormais des patients dans le parking de l'hôpital,
10:58avec des lits, bien évidemment,
11:00c'est un manque de moyens.
11:01Mais au fond là, ce n'est pas exactement ça,
11:03parce que c'est surtout une volonté politique
11:06de fermer des lits,
11:09et par conséquent, si on ferme des lits,
11:11il n'y a pas besoin de mettre des locaux en face, etc.
11:14C'est une volonté politique, plutôt,
11:16de supprimer des lits dans cette ville de Langres.
11:19Il y a combien d'habitants d'ailleurs à Langres, en Haute-Marne ?
11:21Il y a 7700 habitants à Langres.
11:24Combien, vous avez dit ?
11:25La ville de Langres, c'est 7700 habitants,
11:28l'arrondissement c'est 45 000,
11:31et le bassin de population du groupement hospitalier de territoire avec Chaumont,
11:36c'est 110 000 habitants,
11:38l'Haute-Marne, 180 000.
11:39En fait, Céline, ce n'est pas qu'on manque de moyens à Langres,
11:42on en manque probablement,
11:44mais c'est davantage, on veut diminuer le périmètre
11:47de cet hôpital de Langres,
11:49parce qu'il y a de moins en moins de population,
11:51donc peu à peu, on va fermer des services et des lits,
11:54donc ce n'est plus ça la question.
11:56C'est ce que nous disait le député de la circonscription tout à l'heure,
12:00il reproche au pouvoir public d'avoir anticipé des fermetures
12:03en prévoyant une baisse de la population sur place.
12:07Bravo au passage à Elisabeth,
12:09qui était infirmière dans cet hôpital de Langres,
12:11et qui a très bien, très bien dépeint la situation,
12:14mieux qu'un journaliste, bravo Elisabeth.
12:16Et bonjour Véronique.
12:18Bonjour.
12:19Vous souhaitiez réagir vous aussi sur le sujet ?
12:22Tout à fait.
12:23Je suis à titre personnel médecin généraliste sur le territoire,
12:26un petit village à 25 km de Langres,
12:29et c'est comme tout généraliste en milieu rural,
12:33on a affaire à des patients âgés,
12:35c'est des patients polypathologiques,
12:37et des patients avec des ressources sociales parfois limitées.
12:41Et donc vous êtes directement concernée par ces problématiques de santé,
12:44on en parle avec vous dans un instant, on va tout de suite.
13:00Et on continue de parler de cet appel,
13:04que vous avez peut-être entendu dans le journal de midi sur RTL,
13:06celui de Gérald Claudet,
13:08un patient admis aux urgences de Langres
13:10pour un problème intestinal fin octobre,
13:12et qui s'est retrouvé pris en charge dans le garage de cet hôpital,
13:16et au-delà...
13:17Quelle histoire, pardon de vous interrompre,
13:20j'étais en train de me mettre à la place de ce patient,
13:22vous imaginez, vous avez un petit problème intestinal,
13:24une urgence, ok, vous allez aux urgences,
13:26et vous vous retrouvez dans le garage,
13:28la nuit tombe, parce que c'est ce qui s'est passé,
13:30la nuit tombe, il était dans son lit, dans le garage,
13:32il y avait des bidons, des trucs, voilà,
13:34et il a passé la nuit tout seul,
13:37à l'hôpital, dans le garage, dans le parking,
13:40bon, je sais pas, moi ça me ferait un petit stress quand même.
13:42Avec d'autres, il y avait d'autres lits,
13:43d'autres patients qui étaient pris en charge,
13:45dans ce cas été réaménagés comme une pseudo-chambre.
13:48On en parlait avec Véronique juste avant la pause,
13:51Véronique vous êtes médecin généraliste,
13:53et en fait au-delà du cas de Langres,
13:55c'est une problématique plus générale,
13:58celle de l'accès aux soins en milieu ruraux,
14:00d'hôpitaux pas toujours très accessibles,
14:02alors que les populations vieillissent autour ?
14:04Alors c'est exactement ça,
14:06on sait que la problématique est nationale,
14:08qu'il y a un problème, comme le disait Elisabeth,
14:10de recrutement de soignants,
14:12qu'on est sur une population qui vieillit,
14:14maintenant c'est pas une raison pour dégrader l'accès aux soins,
14:18et au niveau de l'association Egalité Santé,
14:21on considère justement qu'un patient rural,
14:24âgé polypathologique,
14:26a le même droit d'accès aux soins
14:28qu'un patient habitant en centre-ville.
14:31On ne veut absolument pas rentrer dans de la caricature,
14:34mais un patient qui habite en centre-ville
14:37est souvent sur un profil un petit peu plus jeune
14:41et favorisé socialement
14:43que les patients que l'on prend actuellement en charge.
14:45Alors Véronique, j'entends votre argument,
14:48mais j'essaie de m'efforcer, comment dit-on,
14:50de penser contre moi-même.
14:52Donc je me mets à la place des autorités publiques,
14:55donc par exemple, il y a de moins en moins de jeunes,
14:59donc au sein de l'éducation nationale,
15:02on essaie de supprimer quelques classes,
15:07parce que de la même façon,
15:09on se dit à Langres, petite commune rurale,
15:12de moins de 8000 habitants, dans la Haute-Marne,
15:15la population est vieillissante,
15:17mais il y a une démographie moins vivifiante
15:19que dans les autres parties du territoire,
15:21donc on va supprimer des lits.
15:23Voilà un peu le calcul qui doit être celui
15:26de ceux et celles qui nous gouvernent,
15:28des ARS, des agences régionales de santé.
15:31Donc est-ce que c'est quand même cohérent,
15:34ou est-ce qu'il faut leur jeter la pierre, Véronique ?
15:36Alors, ni l'un ni l'autre.
15:38J'aimerais comprendre comment résonnent effectivement
15:40nos ARS et le ministère.
15:42On a eu plusieurs entretiens avec les uns et les autres.
15:44Pour le moment, je n'ai pas compris
15:46leur mode de raisonnement.
15:48Je rejoins entièrement, effectivement,
15:50la comparaison avec les écoles.
15:52On a effectivement des tout jeunes enfants
15:54qui prennent des bustes
15:56pendant plusieurs très longues minutes
15:58avec une réduction de leur temps de sommeil.
16:00Ça ne choque pas grand monde au sommet de l'État.
16:03Là, ce qui va se passer, si on se recentre
16:05sur la problématique de soins,
16:07c'est qu'on va avoir des patients, au mieux,
16:09qui feront des kilomètres et des kilomètres
16:11pour aller se soigner.
16:13Au pire, renonceront aux soins,
16:15faute de moyens financiers
16:18pour faire les kilomètres
16:20ou simplement par ras-le-bol.
16:22On est sur une population
16:24qui a de l'habitude,
16:26malheureusement,
16:28de se satisfaire d'un certain nombre de situations.
16:30On a actuellement des généralistes
16:32qui partent sur le territoire.
16:34On récupère des patients à 30 kilomètres.
16:36Et quand on les interroge,
16:38pour le moment, ça ne les choque pas
16:40de faire 30 kilomètres pour aller en médecine générale.
16:42Certains, effectivement,
16:44ne seront pas choqués de faire 50 ou 60 kilomètres
16:46pour aller dans un centre hospitalier.
16:48D'autres ne le pourront pas
16:50pour des raisons purement sociales.
16:52Certains n'ont pas de voiture.
16:54D'autres sont trop âgés
16:56pour conduire sur de telles distances.
16:58Véronique, vous nous avez parlé
17:00de votre association Égalité Santé.
17:02Son but, c'est quoi ?
17:04De rendre l'accès aux soins
17:06plus accessible à tous ?
17:08On est actuellement
17:10six ans soignants à avoir signé
17:12la charte de soutien de notre association.
17:14L'association a fait suite
17:16à un comité de pilotage qu'on a créé
17:18à notre initiative de soignants,
17:20avec des élus,
17:22avec des représentants syndicaux
17:24de l'hôpital,
17:26avec des représentants des usagers,
17:28dans le cadre du Ségur de la santé.
17:30Avec quel objectif ?
17:32Pour les gens extérieurs,
17:34au milieu, aux problématiques de l'ANGRE,
17:36pour qu'on comprenne bien
17:38le but de cette association ?
17:40L'objectif initial,
17:42c'est de mettre tout le monde
17:44en réflexion sur la restructuration
17:46de ces trois hôpitaux,
17:48Fauchemont, l'ANGRE et Bourbonne.
17:50On est tous d'accord
17:52pour qu'il n'y ait qu'un seul plateau technique.
17:54Élisabeth vous l'a dit,
17:56on est 110 000 habitants,
17:58certes avec un habitat éparse,
18:00mais 110 000 habitants pour qu'il fonctionne.
18:02Un seul plateau technique,
18:04tout le monde est d'accord.
18:06Par contre, le positionner de manière optimale,
18:08c'est permettre un accès juste
18:10et équitable de l'ensemble des habitants
18:12à ce plateau technique.
18:14Mais c'est aussi permettre
18:16aux soignants de pouvoir
18:18s'y rendre facilement.
18:20Mais c'est aussi permettre de bénéficier
18:22pleinement de la collaboration du
18:24GHT 2152.
18:26Si on facilite l'accès
18:28aux chirurgiens, aux médecins
18:30venant de Dijon et de Nancy,
18:32on aura une pérennité du plateau technique.
18:34Oui, c'est la solution
18:36Véronique.
18:38Je vous écoute, moi qui suis du sud-ouest
18:40d'un petit département rural,
18:42c'est une problématique que vous avez dans la Haute-Marne
18:44qu'il y a un peu partout en France.
18:46L'idée, effectivement,
18:48de faire venir le mardi
18:50et le jeudi, par exemple,
18:52des médecins d'une plus grande ville
18:54qui viennent consulter des spécialistes
18:56de haut niveau, qui viennent consulter
18:58une journée dans des petits hôpitaux publics
19:00dans des zones un peu plus rurales,
19:02ça, ça s'appelle de
19:04l'agilité, de la souplesse et c'est très intelligent.
19:06Et effectivement, imaginer également
19:08un plateau technique commun
19:10à toutes ces zones qui embrassent
19:12une population de 110 000 habitants,
19:14c'est aussi de l'intelligence.
19:18C'est la solution, bien sûr.
19:20Véronique, je voudrais que
19:22vous restiez avec nous. On a reçu un appel
19:24de Nicolas Lacroix, président du
19:26Conseil départemental de Haute-Marne,
19:28justement, qui écoute apparemment
19:30l'émission et qui a souhaité réagir. Bonjour,
19:32Monsieur Lacroix. Bonjour.
19:34Vous vouliez amener quelques précisions ?
19:36On parle de votre département.
19:38Je vous remercie. Justement, en fait,
19:40j'entends bien, effectivement, les difficultés aujourd'hui
19:42avec l'ancien hôpital
19:44de Langres où vous évoquez
19:46cette situation incroyable où
19:48des patients doivent être
19:50accueillis dans un garage.
19:52Mais vous savez, en Haute-Marne, on a
19:54prévu maintenant, depuis le projet date
19:56il y a déjà cinq ou six ans,
19:58on a prévu, en fait,
20:00de lourds investissements, à la fois
20:02sur Chemont et sur Langres. Et puis,
20:04pour parler plus particulièrement de Langres,
20:06un nouvel hôpital tout neuf
20:08dans un autre endroit. Ah, d'accord.
20:10Donc, il va y avoir...
20:12Merci de nous appeler. Vous êtes le patron du département
20:14quand même, le président du Conseil départemental.
20:16Donc, vous dites...
20:18Les collectivités, en plus, financent
20:20avec l'État à 50%
20:22ce nouvel équipement. Et pour Langres,
20:24cet investissement de 40 millions...
20:26Il est sorti de terre ?
20:28On va sortir l'hôpital qui est actuellement
20:30dans le Vieux-Langres, le centre historique.
20:32Et on va construire ce nouvel hôpital.
20:34Les travaux d'émolution
20:36du site où le nouvel hôpital va être
20:38construit ont commencé. Les financements
20:40sont arrêtés. Et c'est 40 millions
20:42qui vont être investis à Langres
20:44pour construire un hôpital neuf.
20:46Vous aurez les urgences 24 heures sur 24,
20:48tous ces systèmes d'imagerie,
20:50scanner, IRM,
20:52pour répondre justement à un besoin
20:54sur ce territoire.
20:56Mais c'est opérationnel dans combien de temps,
20:58M. Lacroix ? Dans quelques années.
21:00Les travaux devraient commencer
21:02en 2025. Et ça fait
21:045 ans. Et vous savez, j'ai rencontré
21:065 ministres de la Santé
21:08depuis le projet est arrêté.
21:10Et à chaque fois, les ministres soutiennent ce projet.
21:12L'ARS soutient ce projet. On s'appuie sur le
21:14CHU de Dijon, justement, pour
21:16faire cette complémentarité avec
21:18un grand centre hospitalier.
21:20Donc, dire qu'il n'y a pas de solution,
21:22oui, aujourd'hui, il y a une vraie difficulté sur Langres.
21:24Et demain, il y aura un hôpital neuf,
21:26moderne, à Langres, dans une ville
21:28de 8000 habitants. Vous savez, en France,
21:30dans des villes de 8000 habitants, bien souvent,
21:32il n'y a plus d'hôpital. Et dans ce département,
21:34on a pris les choses en main pour pouvoir investir
21:36lourdement. Et c'est
21:3840 millions à Langres et
21:40100 millions à Chaumont, dans un nouvel hôpital
21:42également. Oui, je peux vous dire que
21:44des villes de 8000 habitants,
21:46j'en ai quelques-unes en tête, où il n'y a pas
21:48d'hôpital, où il n'y a plus d'hôpital,
21:50il y en a.
21:52C'est incroyable. On a eu un coup de fil,
21:54Céline, de ce monsieur,
21:56Nicolas Lacroix, qui est le président du conseil
21:58départemental, le patron du département de la Haute-Marne,
22:00qui est venu pour nous donner une information
22:02quand même majeure. C'est que cet hôpital de Langres,
22:04il va être remplacé. D'ailleurs, monsieur Lacroix,
22:06il va être reconstruit.
22:08Oui, bien sûr.
22:10Eh bien, à tout de suite alors.
22:12Jusqu'à 14h, les auditeurs
22:14ont la parole sur RTL.
22:16Éric Brunet et Céline Landreau.
22:18RTL.
22:20Vous écoutez
22:22RTL midi, les auditeurs ont la parole
22:24dans quelques minutes. Préavis
22:26de grève à la RATP dans les airs
22:28et à la SNCF avant les fêtes de fin d'année.
22:30On en parle avec vous, on revient dans
22:3240 secondes.
22:34Céline Landreau et Éric Brunet.
22:36Les auditeurs ont la parole sur RTL.
22:38Et on continue de parler
22:40de cet hôpital de Langres, où
22:42des patients sont pris en charge au garage.
22:44Faute de place en chambre.
22:46Bonjour, Victor Darcas. Bonjour, Céline Landreau.
22:48Bonjour, Éric Brunet. Que dit-on
22:50au standard ? Écoutez, au standard
22:52et sur l'application RTL, l'exemple
22:54de Langres résonne partout en France.
22:56Des auditeurs en Normandie, en Alsace, en Bretagne
22:58nous écrivent. Pascal à Strasbourg,
23:00plus de place dans les hôpitaux, au royaume des
23:02prélèvements sociaux les plus élevés au monde.
23:04Où va donc l'argent ? Sylvie en Bretagne,
23:06j'entends vos témoignages, mais la situation
23:08va encore s'aggraver. Les fermetures
23:10de lits sont surtout dues à un manque de
23:12personnel soignant. Et Martine ajoute
23:14je pensais que le Covid arrangerait
23:16les choses et puis au final, c'est même pire.
23:18Oror habite près de Chaumont
23:20et nous dit j'ai très peur d'avoir un problème de santé
23:22important car il n'y a plus de médecins et plus de lits
23:24dans les hôpitaux. Quel premier
23:26message ? Relisez-le-moi celui
23:28de Strasbourg. Pascal à Strasbourg,
23:30plus de place dans les hôpitaux, au royaume des
23:32prélèvements sociaux les plus élevés au monde.
23:34Où va l'argent ? C'est ma position.
23:36Moi, je suis très Pascal de Strasbourg.
23:38Céline, voilà. C'est la position de Pascal.
23:40C'est intéressant parce qu'on a eu un appel spontané
23:42du président du conseil départemental de Haute-Marne
23:44qui nous dit attention, attention,
23:46dans la ville de Langres, il y aura un nouvel hôpital
23:48qui verra le jour dans quelques années, début
23:50des travaux 2025.
23:52Avec un service d'urgence dédié,
23:54on accueillera les patients
23:5624h sur 24. Et il est toujours
23:58avec nous, monsieur Lacroix.
24:00Est-ce que
24:02vous avez convaincu Véronique ?
24:04On va lui demander, Véronique qui est
24:06en ligne également avec nous, co-président de l'association
24:08Égalité Santé.
24:10La nouvelle,
24:12la perspective pardon,
24:14d'avoir un nouvel hôpital dans la ville,
24:16ça suffit à rassurer la médecin
24:18généraliste que vous êtes, Véronique ?
24:20Absolument pas, sinon le mouvement Égalité Santé
24:22ne continuerait pas à l'heure actuelle.
24:24Monsieur Lacroix le sait très bien.
24:26Ce que j'aimerais rajouter...
24:28Justement, expliquez-nous pourquoi
24:30moi, si j'étais à votre place, là, je connais pas
24:32le dossier à fond, mais je serais rassuré
24:34alors je me dis, il y a encore peut-être quelques années
24:36difficiles, mais je serais rassuré
24:38par la perspective d'un
24:40hôpital public tout neuf avec un service
24:42d'urgence, quand même, Véronique ?
24:44Alors non, c'est pas des coups de peinture, c'est pas un bâtiment
24:46tout neuf qui nous intéresse. Nous, ce qu'on
24:48veut, c'est une structure de soins fonctionnelles.
24:50Une structure de soins, ça veut
24:52dire une organisation, ça veut dire
24:54des soignants, ça veut dire
24:56une confiance aussi des patients
24:58pour se rendre dans des
25:00lieux où ils espèrent pouvoir
25:02recevoir les meilleurs soins.
25:04Tel que le projet est actuellement acté,
25:06on n'a pas l'ensemble de ces conditions-là
25:08qui sont réunies. Alors là, c'est pas tellement le
25:10Conseil Départemental, c'est davantage les ARS.
25:12Tout est centralisé en France,
25:14même si c'est une agence très régionale.
25:16C'est le Ministère de la Santé, alors,
25:18qui n'ouvre pas les lits
25:20et les services que vous souhaiteriez voir ouvrir
25:22dans cette petite ville de Langres ?
25:24Alors, c'est un petit peu plus compliqué que ça, puisqu'on est
25:26un des rares départements en France où,
25:28effectivement, Nicolas Lacroix le rappelait à l'instant,
25:30le Conseil Départemental
25:32a mis 50 millions sur la
25:34table pour ce projet de restructuration
25:36et 20 millions via
25:38l'UGIT-Bure, donc
25:40via les fonds provenant
25:42de l'UGIT-Bure.
25:44Mais Véronique, vous êtes un peu, entre guillemets,
25:46pardonnez la formule, un enfant gâté,
25:48parce qu'il y a bien des départements
25:50ruraux, avec des villes de 8000
25:52habitants où le Conseil
25:54Départemental met pas 40 millions
25:56d'euros sur la table pour un nouvel hôpital.
25:58Alors, on n'est pas 8000
26:00habitants, on est 45 000
26:02sur le territoire.
26:04Je vous l'ai expliqué juste avant, on est un
26:06territoire rural où Langres
26:08est un petit phare, parmi
26:10du coup, plein de
26:12toutes petites étoiles qui s'intiquent tout
26:14autour, avec des villages parfois de
26:1615, 20, 30 habitants.
26:18Et une nouvelle
26:20fois, une population très âgée.
26:22On a pas d'offres
26:24de services de transport
26:26suffisants pour permettre
26:28d'aller sur Langres quand on
26:30habite un tout petit village
26:32pour se rendre en
26:34visite auprès
26:36d'une personne hospitalisée.
26:38Cette personne-là est hospitalisée
26:40sur Chaumont, elle n'aura
26:42pas de visite du tout, et on aura
26:44en plus du problématique d'accès
26:46aux soins, une problématique
26:48psychologique avec des personnes âgées
26:50qui glisseront tout
26:52simplement, qui n'auront
26:54pas les ressources de se battre pour
26:56guérir, faute de visite.
26:58C'est ça aussi qu'il faut entendre dans ce débat-là.
27:00Nicolas Lacroix, le président
27:02du Conseil départemental est avec nous.
27:04Qu'est-ce que vous répondez à Véronique,
27:06qui est toujours inquiète ?
27:08Je réponds d'abord que ce projet, il est arbitré
27:10maintenant depuis plus de 4 ans,
27:12que contrairement à M. Benz, qui a du mal
27:14à rencontrer
27:16la ministre de la Santé...
27:18Le député de la circonscription qui était
27:20en ligne avec nous tout à l'heure.
27:22Moi, j'ai rencontré la semaine dernière
27:24la ministre de la Santé qui m'a
27:26réaffirmé le soutien de l'État sur ce projet,
27:28le soutien de l'ARS.
27:30Je rappelle aussi que ce territoire sud
27:32au Marnais, le Langrois,
27:34est à une demi-heure d'un grand centre hospitalier,
27:36le CHU. Donc, on a besoin
27:38d'un hôpital de proximité à Londres.
27:40Le CHU d'où ?
27:42De Dijon.
27:44C'est-à-dire que ce territoire est à une demi-heure de route.
27:46Le sud de ce territoire
27:48est à une demi-heure de route de Dijon,
27:50qui est un CHU, un centre hospitalier
27:52important, sur lequel on s'appuie.
27:54Donc, on a besoin d'un hôpital important
27:56à Chaumont et d'un hôpital
27:58de proximité à Londres. Vous savez,
28:00dans beaucoup de villes, vous l'avez dit,
28:02dans des villes de 8 000 habitants, on n'a plus d'hôpital.
28:04On a ce qu'on appelle un dispensaire.
28:06Ce ne sera pas le cas à Londres. On aura vraiment
28:08un hôpital flambant neuf, avec tout ce qu'on demande
28:10en matière d'urgence,
28:12c'est-à-dire accueil 24 heures sur 24
28:14et tout ce qui est autour de l'IRM,
28:16des radios,
28:18des scanners, etc.,
28:20pour ensuite avoir une prise en charge et peut-être,
28:22effectivement, si la solution ne la trouvons pas
28:24à Londres, être ensuite
28:26transféré vers un centre plus important.
28:28C'est vraiment de la prise en charge de l'urgence.
28:30C'est vraiment ce qui est demandé aujourd'hui.
28:32Et vous savez, ceux qui dénoncent le nouvel hôpital
28:34en fait dénoncent aussi cette histoire de garage.
28:36Effectivement, l'hôpital de Langres,
28:38aujourd'hui, il a besoin d'être fermé. On a besoin
28:40de se projeter vers un hôpital neuf qui répond
28:42aujourd'hui à toutes les attentes de prise en charge
28:44de tous ceux qui sont accidentés.
28:46Et c'est votre promesse.
28:48Merci beaucoup, Nicolas Lacroix, président
28:50du Conseil Départemental de Haute-Marne.
28:52On a reçu beaucoup d'appels sur ce sujet.
28:54Jers, originaires du Jers, je peux vous dire
28:56qu'il y a des petits départements ruraux
28:58qui, en plus structure de soins
29:00acceptables pour prendre en charge
29:02les populations rurales qui sont dans des petites communes
29:04rurales, je peux vous dire qu'il y en a.
29:06Et c'est le cas du Jers.
29:08Et ça vous fait beaucoup réagir. On s'excuse auprès d'Olivia
29:10et de Nicolas qu'on n'a pas réussi
29:12à prendre en ligne
29:14aujourd'hui, mais j'espère qu'on aura l'occasion
29:16de leur parler bientôt sur
29:18l'antenne d'RTL. Dans un instant, Eric,
29:20on parle de ces préavis de grève qui menacent
29:22l'automne. Oui, plans sociaux et
29:24situations économiques pas
29:26reluisantes pour cet automne.
29:40C'est un automne
29:42difficile sur le front économique
29:44qui s'annonce avec ces plans
29:46sociaux en cascade. On en a déjà parlé
29:48dès la semaine dernière avec les annonces de suppression
29:50d'emplois chez Michelin, chez Auchan.
29:52Et puis, ces préavis de grève
29:54qui s'annoncèlent, ça commence dès ce soir à la
29:56RATP en région parisienne, jeudi.
29:58Ce sera au tour des pilotes de ligne
30:00d'appeler à la mobilisation.
30:02Les avions, c'est quand ? Jeudi ? Exactement.
30:04Et puis, la SNCF
30:06touchée, elle aussi, par
30:08les fêtes de Noël, je parie. A partir du
30:1011 décembre, effectivement, préavis de grève
30:12des cheminots. Bonjour, Françoise.
30:14Bonjour, Céline. Bonjour, Eric.
30:16Et c'est ce dernier point,
30:18préavis de grève chez les cheminots, qui vous a
30:20fait sortir de vos gonds ? Oui, comme d'habitude.
30:2211 décembre, avant les
30:24vacances scolaires. Et puis, généralement,
30:26fin juin, avant les vacances d'été.
30:28Ce que je leur reproche, c'est pas qu'ils aient des revendications.
30:30C'est que, systématiquement,
30:32ils se mettent en grève.
30:34En disant, non plus, on fait grève pour vous.
30:36Non, mais on leur a rien demandé.
30:38Déjà, je comprends rien
30:40à leur tarification TGV. C'est simple.
30:42Alors ça, c'est pas forcément les cheminots qui sont responsables.
30:44D'accord. Mais bon, si vous voulez,
30:46Céline, ça vous donne pas envie de prendre le train.
30:48Quand on frette, ils l'ont perdu.
30:50La faute à qui ?
30:52Ils étaient infoutus de respecter leurs contrats
30:54et les horaires qui leur étaient demandés.
30:56Ford les a laissés tomber
30:58parce qu'ils étaient pas efficaces.
31:00Donc, maintenant, ils se plaignent de la libre concurrence.
31:02Mais le nombre de voyageurs
31:04qui sont contents de voyager,
31:06avec pas des TGV, mais des
31:08homologues de TGV étrangers.
31:10Italiens, Espagnols et Suisses.
31:12Il y a un meilleur
31:14service et ils sont moins chers pour le moment.
31:16Vous étiez
31:18utilisatrice du train.
31:20Françoise, vous, vous circulez
31:22beaucoup ? Oui, la ligne J sur la gare
31:24Saint-Lazare. De toute façon,
31:26il y avait grève pour un oui, pour un non.
31:28Il y avait un agent qui était
31:30mis à pied, qui avait reçu
31:32des notifications. Toutes les équipes
31:34de cheminots se mettaient en grève pour le défendre.
31:36Non mais, dans aucune entreprise,
31:38ça existe, ça.
31:40Ils ont des syndicats,
31:42ils ont les prud'hommes, ils peuvent se faire
31:44défendre. Systématiquement, ils se
31:46mettent en grève, c'est leur maître mot.
31:48Ils avaient un chef syndical,
31:50M. Mailleux. Il était passé
31:52nombre de fois sur les antennes
31:54et il disait, on fait grève et on
31:56discute après. Ça montre bien
31:58leur état d'esprit quand même, qui est propre à la
32:00SNCF. Peut-être que
32:02Tristan va vouloir vous répondre. Bonjour
32:04Tristan. Oui, merci, bonjour.
32:06Parce que là, franchement, on a
32:08l'exemple type de la personne qui ne sait
32:10pas pourquoi ces personnes font grève.
32:12Il dit toutes les absurdités
32:14qui sont possibles et imaginables qu'on retrouve
32:16sur Internet et qui ne sait pas le vrai du faux.
32:18Alors, je vais juste revenir sur l'histoire du ferrotage,
32:20soi-disant qu'ils ont perdu des contrats. C'est pas
32:22ça du tout. J'ai eu une personne dans ma famille
32:24qui a fait partie de la SNCF.
32:26Le ferrotage, c'est un démantèlement qui avait commencé dans
32:28les années 80, tout simplement pour une question de rentabilité.
32:30Parce qu'on avait tout fait
32:32pour, justement, utiliser les camions
32:34et pour le carburant.
32:36Donc, madame,
32:38s'il vous plaît, laissez-moi finir.
32:40Ça a été fait pour...
32:42Oui, mais ça, c'était il y a 40 ans.
32:44Oui, mais sauf qu'ensuite, vous avez
32:46France Chemin de Fer, je ne sais plus le nom
32:48de cette société, qui est intervenue. C'est-à-dire que vous avez
32:50un privé qui est rentré. Eux sont là pour
32:52la rentabilité. Ils ont enlevé
32:54tout un tas de nombres de
32:56petites lignes secondaires qui, aujourd'hui,
32:58aideraient les gens à aller à leur travail
33:00tranquillement, en sécurité, etc.
33:02Non, on les a enlevés
33:04juste pour de la rentabilité. Et aujourd'hui,
33:06attendez, Tristan, je ne suis pas...
33:08Je vous interromps, mais je vous passerai le micro.
33:10C'est un débat. Je ne suis pas d'accord avec ça.
33:12Bien évidemment,
33:14il y a toujours des gens qui se croient
33:16autorisés à dire
33:18la santé ou le transport
33:20n'a pas de prix. C'est un service public,
33:22mais ça n'a peut-être pas de prix, mais ça a un coût.
33:24Il y a des lignes qui existent.
33:26Moi, je me souviens, entre Agin et
33:28Hoche, il y avait une ligne, autrefois.
33:30Il y avait 10 personnes dans
33:32tout le train, 3 personnes,
33:344 personnes. Ils ont
33:36maintenant remplacé par des bus
33:38et ils ont été bien inspirés.
33:40Ça coûte beaucoup moins cher aux contribuables.
33:42Il faut aussi, quand même, arrêter de dire
33:44qu'il faudrait des trains partout,
33:46des CHU dans chaque village.
33:48Non, on ne peut pas.
33:50On ne peut pas, Tristan. Voilà.
33:52Ce qui n'empêche que moi, je suis d'accord avec Françoise.
33:54On ne peut pas avoir de débat puisque
33:56vous-même, vous êtes en train d'imposer votre point de vue
33:58et vous ne me laissez pas parler.
34:00C'est quand même moi qui subis les grèves.
34:02Ce n'est pas vrai. Ce n'est pas le ferroutage
34:04qui a tué le fret.
34:06Par contre, tout simplement, le fret
34:08aujourd'hui, c'est quelque chose qui va enlever
34:10des emplois. Je pense qu'à l'heure actuelle,
34:12on n'en a pas vraiment besoin. On nous parle
34:14effectivement de sécurité sur les routes,
34:16de pollution, d'économie, etc.
34:18Et ça va faire aussi de la concurrence
34:20à tous nos
34:22chauffeurs de...
34:24Excusez-moi, j'ai perdu le mot.
34:26À tous nos transporteurs français.
34:28Moi, je vois dans certaines entreprises,
34:30vous avez des chauffeurs qui viennent de l'étranger,
34:32ils sont à deux dans les camions, ils ne s'arrêtent
34:34jamais. Et eux, ils sont passés à la même chose.
34:36Tristan, sur la récrimination de Françoise,
34:38le recours systématique à la grève,
34:40selon elle, au sein de la SNCF,
34:42est-ce que vous avez une réponse à lui apporter, là aussi ?
34:44La SNCF
34:46est la première entreprise qui cumule
34:48un nombre de jours de grève colossale,
34:50monsieur. Vous ne pouvez pas le nier,
34:52ça. C'est l'entreprise française
34:54qui cumule le plus grand nombre de jours de grève à la ligne.
34:56Tristan, allez-y.
34:58Je vais vous poser une question
35:00et vous allez me répondre fondamentalement.
35:02C'est carrément sur les autres
35:04entreprises. C'est sur EDF.
35:06Vous avez une injonction de l'Europe
35:08qui nous a obligés
35:10à ce que EDF soit obligé
35:12de revendre son électricité, avec
35:14toutes les problématiques que ça a eues.
35:16Votre facture est en train d'exposer. Est-ce que, pour cela,
35:18vous êtes satisfaites ?
35:20Je pense que, comme tous les Français...
35:22Je vous parle de jours de grève, mais je ne vous parle pas de coûts énergiques.
35:24Madame, c'est ce que je suis en train de vous dire.
35:26Des gens ont fait grève,
35:28pour pouvoir le prévenir,
35:30pour dire aux gens,
35:32les gens n'en ont rien à secouer.
35:34On en a marre des jours de grève des uns et des autres.
35:36Ce n'est pas un argument,
35:38monsieur Lagrève.
35:40Ce n'est pas un argument.
35:42Ils vont se mettre devant les gens
35:44et dire que pendant ce temps-là,
35:46l'entreprise va continuer à faire ce qu'elle a à faire.
35:48Vous voulez que je vous dise ?
35:50Moi, je n'ai plus envie de prendre le train.
35:52Je n'ai plus envie de prendre le train.
35:54Tristan,
35:56vous avez une position idéologique,
35:58mais la réalité, c'est que
36:00ce dont on parle, c'est l'impact,
36:02le sujet d'aujourd'hui, l'impact de la grève
36:04sur une entreprise.
36:06C'est-à-dire sa performance,
36:08mais aussi sa relation
36:10vis-à-vis de ses clients.
36:12Regardez l'histoire très classique, très connue
36:14des ports français où il y a toujours eu
36:16une CGT docker très puissante
36:18qui a souvent fait grève.
36:20On sait le mal que ça a fait aux ports de Marseille, par exemple.
36:22La France est le seul,
36:24toute la façade atlantique de l'Europe,
36:26c'est la France.
36:28Il n'y a pas un port français sur l'Atlantique,
36:30alors que c'est la position la plus stratégique de toute l'Europe,
36:32qui est parmi les 15 premiers ports
36:34d'Europe. C'est quand même dingue !
36:36C'est-à-dire qu'en réalité,
36:38ces grèves à répétition tuent
36:40la performance économique de nos systèmes.
36:42C'est pour ça, Tristan,
36:44que cette grève est néfaste à la SNCF.
36:46C'est mon avis. Moi, je suis à 100% d'accord avec
36:48Françoise. Vous avez raison.
36:50C'est un peu trop mon avis, mais bon,
36:52on ne me refera pas. Bon, restez avec nous,
36:54quoi qu'il en soit, Tristan. Vous répondrez à ça dans un instant.
36:56A tout de suite.
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