L'INTÉGRALE - Les Auditeurs ont la parole du 11 septembre 2024

  • il y a 3 jours
Regardez Les auditeurs ont la parole avec Eric Brunet et Céline Landreau du 11 septembre 2024.

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00:00Jusqu'à 14h, les auditeurs ont la parole, Eric Brunet et Céline Landreau sur RTL.
00:06Le rappel des titres tout de suite, vous êtes très nombreux à appeler, 3210, vous réagissez au procès des viols de Mazan,
00:14soyez patient, vous passerez à l'antenne dans quelques instants, mais tout de suite avec vous Céline Landreau, c'est le rappel des titres.
00:20Et à propos de ce procès, on précise que le principal accusé, Dominique Pellicot, qui était attendu à la barre aujourd'hui,
00:25ne s'exprimera pas puisqu'il est à nouveau dispensé d'audience pour le troisième jour consécutif pour raison médicale, toujours au rayon justice, si j'ose dire.
00:34Le motard qui a mortellement percuté la petite Camilia le 29 août dernier à Valoris ne dormira pas en prison ce soir.
00:41Il avait expliqué hier ne pas avoir fait volontairement cette roue arrière qui l'a conduit à heurter la petite fille de 7 ans
00:47qui traversait un passage piéton évoquant un filet de gaz et une moto qui s'était levée seule.
00:51Il reste donc en liberté mais soumis à un contrôle judiciaire strict.
00:55Et puis en politique, ce sera pour la semaine prochaine.
00:58Le Premier ministre Michel Barnier, qui rencontre aujourd'hui les députés Horizon et Modem, assure qu'il dévoilera la semaine prochaine la composition de son gouvernement et justifie le temps pris pour cela.
01:09On fera les choses méthodiquement, sérieusement. J'écoute tout le monde.
01:13Au moment où je suis, j'ai rencontré la plupart des présidents du groupe.
01:17Je continue et je viens visiter les députés, les sénateurs, les écouter aussi.
01:21Et la semaine prochaine, on nommera le gouvernement.
01:24Michel Barnier avec Thomas Desprez pour RTL.
01:27La météo pour cet après-midi. Peggy Broche, retour de la pluie.
01:31Oui, un temps plus vieux encore cet après-midi entre le sud-ouest et le nord-est du pays.
01:35Sur toute la partie nord, les régions au nord de la Loire, on va retrouver un ciel changeant entre nuages, éclaircies et quelques averses, voire un coup de tonnerre vers les Hauts-de-France.
01:43Dans le sud-est, le temps reste sec, souvent nuageux, sauf près de la Méditerranée où ça reste lumineux avec du vent.
01:48Les températures sont en nette baisse. On est souvent 4 à 6 degrés sous les normales de saison.
01:5214 à 18 sur la moitié nord jusqu'à 21 degrés dans le sud-ouest et encore 25 à 28 degrés près de la Méditerranée.
01:59Merci Peggy.
02:08Mesdames, Messieurs, qui se trouve dans le studio d'RTL midi ?
02:11Si les auditeurs ont la parole, il y a Céline Landreau, bien sûr, moi-même et nous sommes avec Isabelle Steyer.
02:17Maître Isabelle Steyer, avocate au barreau de Paris spécialisée dans la défense des femmes victimes de violences.
02:22Je vous ai demandé de rester quelques instants avec nous car nous rebondissons là tous ensemble sur ces propos qui ont été tenus par l'avocat hier,
02:32l'avocat de certains de ces violeurs présumés qui a dit attention, attention, il y a viol et viol et sans intention de commettre un viol, il n'y a pas de viol.
02:42Cette phrase-là, il y a viol et viol, a fait réagir beaucoup, beaucoup d'auditrices et d'auditeurs sur RTL.
02:50Nous commençons avec Françoise qui nous appelle. Ma chère Françoise, bonjour.
02:53Oui, bonjour.
02:54Je vous écoute, vous avez la parole.
02:56Alors, lorsque j'ai entendu ça, j'ai été révoltée.
02:59Un viol reste un viol. J'ai été violée à l'âge de 12 ans, à jamais pas 12 ans. Actuellement, j'ai 67 ans.
03:06Pendant des années, j'ai occulté tout ça mais ça m'est revenu il y a déjà plusieurs années, j'en suis traumatisée.
03:12Ça a détruit mon mariage et je me pose la question si cet homme, si ce monsieur qui se dit avocat, s'il a des enfants, s'il a une fille, à qui ça devait arriver ?
03:24Un viol reste un viol, c'est un traumatisme pour toute la vie.
03:28Qu'on soit une femme, qu'on soit une jeune fille, pour se construire, ça restera toujours un viol.
03:34C'est un acte inadmissible qu'un homme fait de violence sur une femme.
03:39Vous entendez les amorces ? Déjà, on en parlait à l'instant avec Maître Steyer.
03:44On voit déjà comment va se dérouler les plaidoiries des avocats qui défendent les violeurs présumés,
03:52qui disent, oui mais attention, le mari leur avait dit qu'elle était consentante,
03:56ils ne pouvaient pas vraiment savoir qu'elle avait pris des cachets, qu'elle était inconsciente.
04:03Vous avez entendu déjà cet argument poindre, Françoise ?
04:06Oui, j'ai entendu. Mais attendez, vous arrivez dans un endroit, le mari dit, allez-y, vous pouvez faire vos petites affaires avec ma femme.
04:14Donc, pour eux, ce n'était pas un viol. Ils ont bien vu que cette pauvre femme était inerte sur le lit,
04:21qu'elle avait été droguée, puisqu'on peut employer ce mot-là, droguée. Ils ont quand même fait leurs petites affaires.
04:27Françoise, on rappelle quand même que l'avocat des accusés, son travail, c'est de les défendre,
04:32et donc de trouver un moyen de les faire acquitter, c'est aussi sa fonction première, on le rappelle.
04:39Maître Isabelle Steyer, c'est vrai que ce choix d'utiliser la notion d'intention, un viol involontaire, c'est nouveau, c'est récurrent,
04:49comment on peut expliquer ça ? C'est possible de violer sans le vouloir ?
04:52J'avais jamais vraiment entendu viol involontaire comme... c'est assez nouveau, non ?
04:57Oui, ça peut être plaidé aussi, mais la chose particulière dans le viol, c'est que d'abord, il faut que l'homme, il soit en érection.
05:04Donc ça démontre que c'est complètement volontaire, et de surcroît, quand on est contre le corps de cette femme,
05:11on ressent ce qu'elle ressent, c'est-à-dire qu'elle ne ressent rien, et c'est le seul crime qui permet d'avoir sa victime
05:19peau à peau, corps à corps, et de savoir exactement comment bat son cœur, comment marche son corps, comment bouge son corps.
05:28Et là, par définition, dans ce type de viol, on sent très bien que cette femme est inerte,
05:34elle ne participe pas, ne voit pas, ne comprend pas, ne bouge pas, et qu'elle est complètement absente.
05:41Donc je dirais même que dans ce dossier-là, plus que dans un autre, l'agresseur a particulièrement senti, vu, compris, touché,
05:52l'inaction de cette femme-là, l'inactivité, le fait que son psychisme n'était pas là, son corps n'était pas là.
05:59Donc on ne peut pas nous raconter autre chose.
06:02Marie-Sophie a également fait le 3210, bonjour Marie-Sophie.
06:07Oui, bonjour, écoutez, je vais essayer de dire tout ce que je ressens, mais c'est vrai qu'il y a directement le cœur bat la chamade,
06:16parce que franchement c'est scandaleux, c'est inhumain, c'est écœurant, il y a tout qui montre que cette femme a subi de manière inconsciente.
06:26C'est comme la drogue du GHP, la droïde drogue du violeur, et maintenant on se dit vraiment, c'est le monde à l'envers,
06:32on vient à dire que ce n'est pas un viol, alors qu'elle était inconsciente, et bien évidemment, il n'y avait pas de consentement qui était possible.
06:41Son mari, 40 ans de mariage, il est censé l'aimer, la respecter, la protéger.
06:48Alors moi je suis peut-être un peu vieille France, mais c'est à ça aussi que je pense.
06:51Il l'a livrée en pâture à des inconnus, à n'importe quel homme, je veux dire, il lui a fait subir les actes les plus abjects.
06:59C'est odieux, écœurant, c'est inimaginable, impensable, et maintenant on veut dire que ce n'est pas un viol,
07:08mais là je vous dis carrément, c'est comme si on bafouait une deuxième fois cette femme.
07:14Elle a déjà eu presque toute sa dignité dotée par son mari, je dis presque toute, parce que cette femme, elle est admirable.
07:21Le procès n'est pas à huis clos, et c'est en ça qu'elle est admirable.
07:25Parce que c'est à sa demande, on le rappelle.
07:27Oui, oui, elle a cette force, cette volonté, alors qu'elle va être exposée.
07:32On va dire dans les détails tout ce qu'elle a subi sexuellement, alors que l'intimité, la sexualité ne se dévoilent pas.
07:41Mais là, c'est bien obligé, parce qu'elle a été violée, filmée, alors moi je trouve qu'elle a beaucoup de courage
07:48et dire que ce n'est pas un viol, mais c'est comme si on l'a bafouée à nouveau.
07:53Mais c'est terrible ! Mais où est la justice ? C'est incroyable !
08:00Oui, je trouve que c'est intéressant ce que vous dites, parce qu'on voit exactement quel chemin doit parcourir la victime de viol.
08:07Et on le voit parce que ce n'est pas à huis clos.
08:10Lorsque l'on dit fréquemment que c'est le parcours du combattant,
08:14les spectateurs et tout le monde peut se demander ce qu'il se passe pour pouvoir affronter ces hommes-là.
08:21Et là, on le voit, c'est-à-dire qu'on lui ôte son consentement par le biais de médicaments,
08:29et donc régulièrement on lui fait absorber ces médicaments.
08:37Et non seulement on lui ôte son consentement, mais une fois qu'elle n'est pas consentante,
08:41on lui ôte son incapacité réelle, juridiquement, parce que c'est une femme incapable, au sens juridique du terme,
08:50comme quelqu'un qui serait à l'agonie, comme quelqu'un qui serait dément.
08:56Donc on la met dans une situation de ne pas manifester son consentement, et on lui ôte encore cette capacité-là.
09:02Donc on est dans des stades de dépersonnalisation de la victime qui sont extrêmement importants.
09:09Et c'est extrêmement intéressant de voir ça, puisqu'on demande à la victime de s'exprimer,
09:17alors même qu'elle n'a pas la capacité de le faire, et qu'elle n'a pas accès à son inconscient ou à son conscience.
09:25Elle n'a pas de mots, donc elle ne peut savoir la vérité.
09:28Elle vient se brosser avec sa valise vide, au fond, parce qu'elle a peu de choses à décrire.
09:33Exactement, donc on lui vole sa conscience, on lui vole son témoignage, on lui vole son ressenti, on lui vole tout.
09:39Maître, je voudrais attirer l'attention sur la personnalité et la qualité assez exceptionnelle
09:45de cette femme, pour le peu que nous en voyons, nous, le public, elle est absolument incroyable, cette femme.
09:51C'est-à-dire que, vous avez raison, elle a dit, bon, je vais l'accepter que le procès ne se déroule pas à huit clos,
09:57ça n'est pas rien, je pense que si elle l'a fait, ce n'est pas ce qu'elle s'est dit, ça peut servir à d'autres.
10:03Elle n'a pas hésité à dire que son mari était un type formidable, formidable.
10:11Les propos sur le super mec, c'est des propos qu'elle a tenus avant de savoir tout ce qui s'était passé.
10:16Bien sûr, ça va de soi, mais encore aujourd'hui, elle dit qu'elle a vécu un mariage plutôt heureux en amont,
10:23c'est-à-dire qu'elle raconte avec une honnêteté, et à côté de ça, sur l'essentiel, c'est-à-dire sur le viol,
10:35elle est dans une espèce de... ça pourrait presque être une avocate, c'est-à-dire qu'elle est dans une espèce de récit assez clinique,
10:43assez clair, assez net, et elle essaie d'enlever toute la colère, la passion qui doivent l'habiter,
10:51pour se recentrer sur l'essentiel, c'est qu'il y a eu une succession de cinquante viols abominables,
10:57dont elle a été l'objet, mais elle n'enveloppe pas tout ça, de tous ces termes un peu passionnels qu'il pourrait y avoir, cette haine,
11:06et je trouve qu'elle est admirable, cette femme.
11:09Oui, elle est forcément dissociée, puisqu'elle n'a pas accès à son drama.
11:17Donc, elle va décrire ce qu'elle est en étant extérieure à cette scène-là.
11:23Et ça rend finalement un peu psychotique aussi, de se dire, j'étais là, on m'a fait ça à mon corps, mais finalement, psychiquement, je n'étais pas là.
11:34Et c'est cette dissociation qui rend fou, ou qui permet aussi de décrire de façon clinique,
11:41et comme vous le disiez, de façon intellectualisée aussi, ce que l'on subit,
11:48et je pense que ce qui peut la sauver, c'est aussi de faire de son histoire, l'histoire de la soumission chimique.
11:55C'est-à-dire qu'elle se défend elle, mais elle défend aussi toutes les autres femmes, et toute cette problématique-là,
12:01de femmes qui sont violées alors qu'elles n'ont pas été conscientes du viol,
12:07et comment est-ce qu'on peut être démunie de son histoire ?
12:11Il lui a volé aussi son histoire, il lui a volé son corps, son histoire.
12:15Quel est l'impact que peut avoir ce procès public et très couvert ? On en parle dans un instant.
12:19Restez avec nous, maître Isabelle Steyer, à tout de suite.
12:34Le mot viol est une définition à lui tout seul.
12:38Le mot viol en lui-même, c'est quelque chose d'inadmissible.
12:42Alors, cette dame a un courage extraordinaire, honte aux avocats qui défendent aussi mal,
12:50avec des propos aussi insultants pour cette victime. Merci, au revoir.
12:56C'est la victoire, on va essayer de rappeler Evelyne qui vient de laisser ce message.
13:00Tiens, c'est intéressant qu'elle précise sa pensée.
13:02En attendant, je salue l'arrivée de Karine au 3210.
13:06Ma chère Karine, bonjour.
13:08Bonjour.
13:09Vous avez fait le 3210, qui êtes-vous ? Que voulez-vous dire ?
13:12Alors, moi je suis une femme libertine de 51 ans.
13:18Et je suis absolument en colère par rapport aux propos de l'avocat,
13:23disant qu'il aurait pu s'agir d'une soirée libertine pour défendre ses hommes.
13:31Parce qu'aucun libertin digne de ce nom n'aurait approché cette femme.
13:38Le libertinage est basé sur le respect et le consentement.
13:43Oui, c'est ça.
13:45Nous sommes peut-être libres sexuellement, mais nous respectons l'autre.
13:49Oui, le principe du libertinage, c'est que cette liberté qui dépasse les codes sociaux habituels,
13:57on va dire, est basée sur le consentement des femmes et des hommes qu'ils pratiquent.
14:02Mais bien sûr, c'est la base.
14:04Maître Isabelle Steyer est toujours en studio avec nous.
14:07Oui, oui, je suis tout à fait d'accord avec ce que dit Evelyne.
14:09Carine, excusez-moi.
14:13Puisque dans de nombreux dossiers, j'ai même des libertins qui viennent d'abord confirmer ce que vous dites, Madame.
14:19Mais qui viennent aussi dénoncer des viols qui pourraient avoir lieu dans des sites
14:28qui commencent comme un site de libertinage et qui se poursuivent comme un site de viol sur mineurs.
14:34Et qui dénoncent ces faits-là, disant nous sommes des libertins,
14:37donc nous avons conscience de ce qu'il faut en face de nous.
14:40Quelqu'un de majeur, quelqu'un de capable, quelqu'un de libre,
14:43quelqu'un qui puisse consentir et quelqu'un qui consente.
14:46Et si on s'aperçoit que quelqu'un n'est pas consentant, on dénonce.
14:50C'est intéressant cette notion de, ça c'est un élément nouveau que l'on porte à la connaissance de tous,
14:55cette notion de gens libertins, c'est-à-dire qui ont l'habitude de fréquenter dans des jeux,
15:02entre couples ou autres, peu importe, et qui peut-être connaissent mieux les frontières que d'autres.
15:09C'est intéressant comme idée.
15:11C'est très intéressant puisque c'est justement sur cette question du consentement qu'on peut être libre.
15:17Mais c'est aussi intéressant de voir que ces gens-là dénoncent des faits de viol sur mineurs,
15:24alors même qu'eux-mêmes sont dans ces endroits-là ou ces sites-là,
15:28et qu'ils prennent la liberté et le fait d'être vus comme libertins devant une cour d'assises en province.
15:40Donc ils s'insurgent contre le viol en le dénonçant et en se dénonçant eux-mêmes comme étant libertins.
15:47Non moins libertins. Ce sont des gens qui sont justement très forts sur la question.
15:51Marine, vous avez déjà vécu dans votre pratique du libertinage des moments limites ?
15:58Non, parce que je sais mettre les limites.
16:01Et il faut savoir par exemple que lorsque nous sommes en club libertin,
16:06si un homme est un peu lourd, ça peut arriver, et bien il se fait purement et simplement virer du club.
16:14Il suffit qu'une femme aille voir le barman ou quelqu'un, un responsable du club,
16:20pour dire un tel, ne me lâche pas, est un peu lourd, le monsieur est raccompagné, immédiatement.
16:27Oui, il y a zéro tolérance.
16:29La femme est reine dans le libertinage.
16:33C'est tout le contraire de cet épouvantable fait de viol.
16:37Mais bien sûr, c'est une abomination et cette femme est d'un courage.
16:43Oui, courage qui est beaucoup salué, celui de Gisèle Pellicot.
16:47C'est formidable ce qu'elle parvient à dire publiquement et à décrire d'elle, comme on l'a dit,
16:53et à se décrire avant, après, pendant, les conséquences, analyser les conséquences du viol.
17:03On n'a pas beaucoup écrit, malgré tout, sur les conséquences de la soumission chimique.
17:08Ça rentre dans nos maisons, dans nos histoires,
17:12mais les conséquences du fait de ne pas pouvoir oublier ce qui n'a jamais été intégré,
17:19et de ne pas pouvoir s'approprier, dénoncer ce qu'on n'a pas compris et pas pu nommer,
17:26c'est tout nouveau.
17:28Et je trouve ça extrêmement intéressant de voir que le corps aussi a une mémoire,
17:32et que l'on peut avoir une mémoire en dépit du fait qu'on n'ait pas accès à la conscience,
17:36et que l'inconscient peut aussi être aux manettes quand le conscient ne l'est pas.
17:41On le voit dans le rêve et on le voit dans le moment.
17:43Comment cette femme qui semble forte, comment cette femme va se reconstruire ?
17:47Evelyne a fait le 3210, ma chère Evelyne.
17:50Non, c'est Victor qui l'a rappelé.
17:52Bonjour Evelyne.
17:54Bonjour.
17:55Vous étiez très émue dans le message que vous nous avez laissé il y a quelques instants,
17:59je le rappelle, en analysant un peu la nature de la défense qui va être mise en place
18:04par les avocats qui défendent les présumés violeurs.
18:08Oui, parce que j'estime que cette dame qui a énormément de courage,
18:14après les viols dont elle a été victime, il y a maintenant un second viol au niveau du procès.
18:21On lui impose une violence hors du commun.
18:27On a été coupé.
18:30Evelyne, oui, elle a dit, maître, elle a une formule, ce procès est un second viol.
18:37Oui, mais c'est finalement une défense qui va peut-être la servir,
18:42puisque c'est une défense ignoble et inécoutable.
18:45Pardonnez-moi, on a retrouvé Evelyne, vous disiez Evelyne, excusez-moi maître,
18:50vous disiez c'est un second viol.
18:52C'est un second viol ce procès.
18:55D'ailleurs, la violence qu'on lui impose est incommensurable.
19:00Comment pourra-t-elle s'en relever, ainsi que sa famille, et dans le mot violence,
19:06le préfixe c'est bien viol.
19:09Donc, au moins, respectons cette dame et tout ce qu'elle a subi.
19:14Maintenant, je me pose des questions par rapport au présumé coupable,
19:19qui était une cinquantaine.
19:22Ça veut dire que ces gars avaient un QI de poisson rouge,
19:28puisqu'à aucun moment ils n'auraient soupçonné que cette dame n'était pas consentante.
19:34Étant entendu que la définition du viol, c'est une relation sexuelle non consentie.
19:43On s'en tient à cette définition.
19:46Et on ne va pas chercher à broder autour de cette définition.
19:52Maître Isabelle Steyer.
19:53Oui, c'est-à-dire que la défense elle-même a intégré la notion de domination
19:57et du fait que le corps d'une femme appartient à son mari.
20:01Et on voit que c'est intégré par toutes les classes sociales,
20:04y compris des classes sociales supposées intellectuelles.
20:07Et c'est ça qui questionne.
20:09J'aurais préféré une défense qui serait justement faire le procès de la domination.
20:16Le corps d'une femme n'appartient pas à un homme.
20:21Le corps d'une femme appartient à une femme.
20:25Et elle est libre de disposer de son corps.
20:28Mais personne ne doit décider pour elle.
20:31Je crois que là-dessus vous êtes d'accord.
20:33Elle est très bien Evelyne.
20:35J'ai envie d'en savoir davantage sur vous Evelyne.
20:37Vous travaillez, vous êtes à la retraite.
20:39Qu'est-ce que vous avez fait dans votre vie ?
20:41Je trouve que vous avez mis des mots en quelques phrases magnifiques
20:45et très efficaces sur cette affaire Evelyne.
20:48Alors je suis retraitée.
20:51Je vous salue, je vous remercie d'avoir fait le 3210
20:55et je me félicite que Victor vous ait rappelé après votre message.
20:58Merci beaucoup.
20:59Merci maître d'être venu évoquer cette histoire
21:02qui émeut beaucoup les Françaises et les Français.
21:05Jean-Alphonse Richard, bonjour.
21:07Bonjour Eric, bonjour Céline.
21:09Le programme de l'heure du crime à 14h.
21:11Alors à 14h, si je vous dis un mari éploré qui s'englote,
21:15il est encadré par ses beaux-parents, ça vous dit forcément quelque chose ?
21:18Jonathan Daval.
21:19Oui mais c'est pas lui là.
21:20Ah, raté.
21:21C'est pas lui parce que c'est presque son double et c'est en Belgique.
21:24Il s'appelle Adrien Rompen, c'est un pompier professionnel.
21:27Son épouse Charlène, elle est morte après une lourde chute dans un escalier.
21:31Alors il est veuf évidemment, on le plaint.
21:33Il est désormais tout seul avec ses petits-enfants aux obsèques.
21:37Il fait pleurer tout le monde.
21:39Mais le cercueil va être saisi au dernier moment par la police.
21:42Le corps allait être incinéré.
21:45Il faut regarder de plus près ce corps pour savoir de quoi est morte réellement la victime.
21:49On va découvrir un crime absolument machiavélique.
21:53On va découvrir aussi une double vie de celui qui était le gendre et le mari idéal.
21:58Il avait berné tout le monde et il était passé maître dans l'art du mensonge.
22:02C'est l'affaire Adrien Rompen.
22:04Vous allez voir, c'est assez vertigineux comme mécanique intellectuelle.
22:08On en parle à 14h.
22:10À 14h dans l'ordre du crime, dans un instant nous revenons sur cette fillette de 3 ans,
22:15frappée par une enseignante le lendemain de la rentrée à Paris.
22:19Et beaucoup de réactions sur ce sujet au 3210 également.
22:22Vous pouvez nous laisser des messages et nous appeler en direct à tout de suite.
22:26Envoyez-nous vos messages sur l'application RTL ou appelez-nous au 3210.
22:33RTL
22:35Vous écoutez RTL midi, les auditeurs ont la parole.
22:38Une enseignante qui violente un enfant de 3 ans, ça continue de vous faire beaucoup réagir.
22:43Et nous on revient dans 60 secondes.
22:46Céline Landreau et Eric Brunet.
22:48Les auditeurs ont la parole sur RTL.
22:51Nous sommes le 11 septembre.
22:54Le 11 septembre 2001, plus de 3000 personnes et 800 pompiers
22:59ont été pulvérisés par les avions de l'attentat.
23:03Donc je pense aujourd'hui à toutes les victimes du terrorisme
23:07et tout particulièrement à ceux du 11 septembre
23:10qui sont allés travailler le matin et qui ne sont jamais revenus.
23:14Donc je pense à eux.
23:16Je voulais présenter mes sincères condoléances à la famille de M. Didier Roustan
23:20qui nous a quittés malheureusement.
23:22C'était un très grand commentateur sportif, un amoureux du foot.
23:26Il pouvait parler de Maradona comme personne.
23:28Un grand monsieur du football qui va nous manquer.
23:30Ça c'est la condoléance à toute la famille.
23:33J'ai toujours regretté, c'est étonnant, Didier Roustan nous a quittés aujourd'hui.
23:37On l'a appris.
23:38J'ai toujours regretté de ne jamais l'avoir croisé.
23:40Et souvent dans nos métiers on se croise, dans les rédactions.
23:43Et moi j'ai adoré Roustan.
23:45Je me disais j'espère qu'un jour je rencontrerai ce type.
23:47J'aimais bien son côté un peu anard.
23:49J'avais envie de lui poser plein de questions sur Maradona
23:51avec qui il entretenait une relation.
23:53Un vrai lien.
23:54Un vrai lien presque amical.
23:56Et je me disais j'espère qu'un jour je le verrai.
23:59Mais voilà, il est parti trop tôt.
24:01Voilà ce que je voulais dire.
24:03Et on a donc entendu quelques-uns des messages que vous nous laissez.
24:06Vous le savez tout au long de la journée sur le répondeur au 3210 sur l'application RTL.
24:12Message aussi dommage, vous l'avez entendu en ce 11 septembre.
24:17Mais c'est très bien, Victor vous êtes là.
24:20C'est très bien à 13h30 de passer des messages
24:24qui sont même en dehors des thèmes que nous abordons.
24:27C'est une très bonne idée, on le fera maintenant tous les jours.
24:30On peut peut-être inviter nos auditeurs à nous laisser encore plus de messages
24:33sur le répondeur du 3210 et sur l'application sur tous les sujets qui vous intéressent.
24:37Et même si ça ne concerne pas notre sujet du jour,
24:39nos sujets du jour on les passe quand même.
24:41Très bon principe, Victor.
24:42Merci, très bonne initiative.
24:43On salue maintenant Caroline.
24:45Bonjour Caroline.
24:46Bonjour.
24:47Car Céline, on va parler d'un sujet qui a encore une fois beaucoup marqué les Français.
24:50Oui, et que vous avez beaucoup commenté ici même hier.
24:54La vidéo de cette petite fille de 3 ans dans sa salle de classe
24:59dans une école du 15ème arrondissement de Paris
25:01qui est frappée, tapée dans le dos par son enseignante.
25:06Enseignante qui, on le rappelle, a depuis été suspendue.
25:09Les parents de l'enfant, eux, ont porté plainte.
25:11Caroline, donc vous vouliez réagir.
25:14Alors, je ne cautionne pas du tout ce qu'a fait l'enseignante.
25:17Là, là-dessus, nous sommes tous d'accord.
25:19Maintenant, moi, je me pose deux questions.
25:22Je suis enseignante moi-même depuis plus de 30 ans.
25:24Vous avez quelle classe ?
25:25J'ai une classe de CE2.
25:27Moi, je suis en élémentaire.
25:28J'aimerais juste savoir où était la SEM.
25:30Puisque normalement, il y a une SEM en maternelle.
25:33Et j'aurais aimé savoir l'effectif de la classe.
25:36Voilà, déjà, au départ.
25:38Je vous dis, je ne cautionne pas.
25:40Ça, c'est très intéressant, Caroline.
25:41Parce que vous n'êtes pas la première à me dire ça.
25:43Normalement, il y a une assistante de vie scolaire dans la classe.
25:48Où était-elle ?
25:49Est-ce qu'elle cautionne ?
25:50Est-ce qu'elle est habituée ?
25:51Elle peut aussi témoigner sur cette enseignante.
25:53Elle peut dire...
25:54Elle peut raconter les faits, quoi.
25:56En général, elle est très calme.
25:58Ce jour-là...
25:59Enfin, elle peut raconter des faits qui pourraient peut-être même...
26:02Peut-être même un peu édulcorer la dimension un peu très brutale de ce qui s'est déroulé.
26:08Oui, je suis tout à fait d'accord avec vous.
26:10Après, dans certaines écoles, il n'y a pas une SEM par classe.
26:14Ça, il faut le savoir aussi.
26:15Ça dépend vraiment de la volonté municipale...
26:17Enfin, de la volonté des villes.
26:19Tout dépend.
26:20Moi, je prends pour ma part.
26:22Donc, j'ai une classe de CE2.
26:23Je vous donne juste un exemple.
26:25Normalement, je pense que vous savez la loi.
26:28Dans mon école, les classes de CP et CE1 doivent être à 24.
26:32Chez nous, ce n'est pas possible.
26:33Si les classes de CP et CE1 étaient à 24,
26:36personnellement, dans ma classe, j'aurais 33 ou 34 enfants.
26:39J'en ai déjà 27.
26:41D'accord ?
26:43On nous ferme une classe, en fait.
26:45On ferme des classes sans tenir compte du niveau des enfants,
26:50de l'environnement social, qui est quand même très, très important.
26:53En petite section maternelle, comme est cette petite fille,
26:57je pense qu'il y a une sociabilisation qui est très importante.
27:00En mettant plus de 30 enfants, entre 25 et 30 enfants dans une classe,
27:04on n'arrive pas à faire cette sociabilisation facilement.
27:08Caroline, on voit une prof expérimentée.
27:13A votre voix, je ne sais pas si j'ai raison ou tort,
27:16mais on sent que vous avez un sacré caractère, Caroline.
27:19Est-ce qu'il vous est arrivé, avec vos élèves en CE2,
27:22qui ne sont pas très grands, de péter les plombs un jour ?
27:26De dire, celui-là, je vais lui mettre une gifle ?
27:28Ça vous est arrivé d'être à bout ?
27:31Oui, bien sûr. Je n'ai pas eu que des CE2.
27:34J'ai eu aussi des plus grands, ça fait plus de 30 ans que je suis enseignante,
27:37donc j'en ai eu beaucoup des niveaux en primaire.
27:40C'est ma façon de faire.
27:43Quand je suis à bout, quand je suis vraiment à la limite
27:46de faire quelque chose que je ne dois pas faire,
27:49je maintiens que je ne vais pas le faire, je l'envoie dans une autre classe.
27:53Tu t'en vas, tu te lèves, tu prends tes affaires et tu vas dans la salle d'à côté.
27:56Je ne prends même pas tes affaires, tu vas te calmer ailleurs.
27:59J'ai beaucoup lu Montessori, etc.
28:02Dans ma classe, il y a maintenant une chaise de pause
28:05quand un enfant est vraiment très perturbateur et qu'il ne peut plus.
28:09J'ai acheté des balles anti-stress, des choses comme ça.
28:12C'est une chaise de pause, ce n'est pas une chaise de punition.
28:15C'est une chaise de pause.
28:18Montessori, appelez ça une chaise de pause.
28:23Est-ce que vous avez tendance à être indulgente avec un prof,
28:26un enseignant qui pète le boulard ?
28:30Je ne dis pas qu'il fait exploser l'école,
28:33mais qui donne une tape à un élève.
28:36Je comprends, vous diriez non ?
28:40Je ne juge pas.
28:43Je ne me permets pas de juger pour la simple et unique raison
28:46qu'on est tous des humains qui travaillons avec des humains.
28:50Et que ça reste aujourd'hui très compliqué.
28:53On a dans nos classes des enfants qui devraient être accueillis
28:56dans des structures spécialisées dont les parents refusent.
28:59Ils sont dans notre classe.
29:02On a dans nos classes des enfants qui frappent aussi les enseignants,
29:05il faut le savoir aussi.
29:08Restez avec nous Caroline dans un instant.
29:12Les auditeurs ont la parole sur RT.
29:22Moi je me souviens d'un instituteur
29:25qui nous soulevait carrément de terre par les joues
29:28et qui nous mettait des vrais bras.
29:31Il était tout petit, il avait une gueule de sadique.
29:34Et à cette époque-là, ça rentrait dans le moule de la vie on va dire.
29:39Je me souviens d'une prof de chant lorsque j'étais en 6ème.
29:42J'y avais l'habitude de soulever par les oreilles un élève, Christian,
29:45timide et rougissant facilement.
29:48Elle lui mettait des claques et un jour elle l'a même prêté de compte.
29:51J'en ai parlé à ma mère, elle s'est déplacée au collège
29:54à rencontrer la prof et la directrice.
29:57Christian n'a plus été frappé de l'année.
30:02Victor, ça réagit beaucoup mon Victor d'Arcas au standard ?
30:05Ça réagit beaucoup sur nos réseaux sociaux.
30:08Un message de José qui nous dit que son fils a toujours la vocation
30:11et qu'il est en dernière année d'études pour devenir enseignant.
30:14Qui veut devenir prof aujourd'hui ?
30:17Et d'ailleurs Eric, il y a quelque chose qui m'interpelle
30:20et qui doit nous interpeller de manière générale.
30:23Une majorité d'auditeurs nous dit qu'il y a envie d'être fonctionnaire aujourd'hui.
30:26Ces auditeurs citent les métiers de gendarme, policier, infirmier, prof évidemment.
30:29Dénigrement, faible salaire et conditions de travail déplorables.
30:32Le problème est donc sans doute plus profond.
30:35C'est intéressant comme remarque parce que c'est vrai que c'était des métiers
30:38très valorisants en jadis et c'est vrai qu'aujourd'hui
30:41à l'éducation nationale, on peine beaucoup à recruter.
30:44Ce n'est pas tout à fait le sujet de l'émission
30:47mais un peu quand même.
30:50On prend qui alors Céline ? Je ne sais pas, Patricia peut-être ?
30:53Bonjour Patricia.
30:56Vous n'êtes pas enseignante, si je ne m'abuse, mais parent d'élève.
30:59On peut dire ça.
31:02Pourquoi vous vouliez nous appeler ?
31:05Ça me tenait à cœur parce que mon fils à l'époque avait 7 ans.
31:08Il était dans une école privée hors contrat
31:11et il a été tapé régulièrement
31:14ainsi que d'autres camarades.
31:17Il y a même un de ses camarades qui a eu un tympan déchiré.
31:20Par l'instituteur ou l'institutrice ?
31:23Un instituteur.
31:26Quand on l'a appris, immédiatement tous les parents se sont réunis.
31:29Nous, on a immédiatement retiré notre enfant.
31:32C'était impossible de faire autrement.
31:35On a bien sûr porté plainte.
31:38Cet instituteur a été condamné.
31:41Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis.
31:44Il a dû verser des dommages et intérêts à nos enfants.
31:47Il n'a pas eu d'interdiction d'enseigner.
31:50C'est ce qu'on nous a rapporté après
31:53quand il est arrivé,
31:56quand il a eu le rendu de son jugement,
31:59il a ouvert le champagne parce qu'il n'avait pas d'interdiction d'enseigner.
32:02C'est là que je trouve
32:05que ça ne va pas.
32:08Je vous parle de ça, ça fait plus de 20 ans
32:11et je ne sais pas si maintenant ça a changé.
32:14C'est le cas d'une école privée hors contrat.
32:17Ce qui est intéressant dans ce que vous dites,
32:20c'est qu'il y a une décision de justice.
32:23On ne peut pas dire que Patricia a fabule,
32:26elle dit n'importe quoi, elle exagère.
32:29Il y a une décision de justice.
32:32C'est fou que derrière ça, ils puissent continuer à enseigner.
32:35Caroline, que vous inspire tout ça,
32:38vous qui êtes enseignante et qui enseignez depuis longtemps des élèves de CE2 ?
32:41Je ne suis pas surprise de l'intervention de cette dame.
32:44Il y a quelques années,
32:47un enseignant dans une ville où je travaillais
32:50dont je ne citerai pas le nom,
32:53a été accusé d'attouchement.
32:56On l'a déplacé, on l'a mis ailleurs.
32:59Accusé seulement, il n'y avait pas eu de décision de justice ?
33:02Il n'y a pas eu de décision de justice,
33:05mais c'était quand même très loin.
33:08Je ne vous parle même pas du privé hors contrat,
33:11c'est vraiment dans le public.
33:14J'ose espérer qu'en 2024, ça ne se passerait plus comme ça.
33:17Je n'en suis même pas sûre.
33:20Je suis désolée, mais vu le manque d'enseignants,
33:23je pense que non, on nous déplace.
33:26On déplace les gens, je pense.
33:29Ce sont des enseignants qui ne supportent pas d'être avec des enfants.
33:32Il n'y en a pas un, bien sûr.
33:35C'est ce qui est habituel.
33:38J'emmenais mon fils tous les matins à l'école.
33:42Je m'en veux.
33:45Ils n'osaient même pas me dire ce qui se passait.
33:48Je trouvais que l'école était bien.
33:51D'extérieur, c'était super bien.
33:54Cet enseignant-là n'aurait plus dû pouvoir encore enseigner.
34:02Vous nous avez précisé que c'était dans une école privée hors contrat.
34:05Vous pensez que ça aurait pu arriver dans une école publique ?
34:11Honnêtement, je ne sais pas.
34:14Après, mon fils est allé dans des écoles privées sous contrat.
34:18Ma fille a toujours été dans des écoles publiques.
34:23Je n'ai plus ce souci-là.
34:28J'étais très vigilante.
34:31Maintenant, j'ai deux petits-enfants qui vont à l'école.
34:34Je leur pose des questions.
34:38J'essaie de savoir si ça va, si elle est prête, si elle est gentille.
34:45Oui, sans être dans un soupçon permanent.
34:47Mais vous vérifiez que tout se passe bien et que les enfants sont bien à l'école.
34:50Pour essayer d'évaluer.
34:52Caroline, aurait-il fallu virer de l'Education nationale cette enseignante
34:56qui a tapé cette petite fille dans le 15e arrondissement de Paris ?
35:00Ce que je vous disais tout à l'heure, je n'apporterai pas de jugement.
35:03Je n'y étais pas.
35:05Personne ne peut apporter du jugement.
35:07Je répète, il faut attendre que la justice fasse son cours
35:10et que l'Education nationale, j'espère, fasse son cheminement aussi.
35:15Maintenant, si on pouvait avoir aussi des psychologues pour les enseignants,
35:20chose qui n'existe pas.
35:21On n'a même pas une visite médicale.
35:23Ça fait 30 ans que j'ai eu une visite médicale
35:25quand je suis rentrée dans l'Education nationale.
35:27Je n'en ai jamais eu depuis.
35:29Oui, il faudrait un peu plus d'accompagnement.
35:31Juste pour l'extension, on rappelle qu'il y a une plainte déposée au pénal.
35:34Il y a deux enquêtes au pénal et une enquête administrative
35:36avec d'éventuelles sanctions qui seront prises.
35:38Pour l'instant, cette enseignante est suspendue.
35:40Dans un instant, nous serons avec Katia.
35:42Katia, vous êtes là ?
35:44Je suis là.
35:45A tout de suite.
35:57J'entendais dire que les professeurs des écoles sont formés,
36:01mais non.
36:02Sur l'ancien système, oui, il y avait l'école normale,
36:05il y a eu l'IUFM,
36:07mais à l'heure actuelle, il n'y a plus rien.
36:09C'est quand même affligeant
36:11de voir la façon dont les jeunes enseignants
36:15sont incapables de gérer des classes.
36:18C'est Béatrice qui laisse ce message, oui.
36:20Sauf que cette enseignante,
36:22c'était une enseignante expérimentée
36:24et sur la base de ce que nous savons,
36:26plutôt bien notée d'ailleurs.
36:27Paradoxalement, nous parlons de cette enseignante
36:30qui en maternelle petite section
36:32a frappé cette fillette de 3 ans.
36:35Katia, bonjour.
36:36Bonjour.
36:37Vous avez vécu d'ailleurs comme élève,
36:39vous, des enseignants qui tapaient ?
36:43J'ai été frappée.
36:44Moi, j'étais au CM2,
36:48j'avais 9 ans,
36:49et il se trouve que mon instituteur
36:51était également le directeur de l'établissement,
36:53et les trois premières semaines après la rentrée,
36:57j'avais des remarques,
36:59des obligantes, humiliantes,
37:01et puis il m'avait prise en grippe.
37:03Il a fini par me frapper,
37:05par me pousser par terre.
37:07Je suis tombée la tête sur le trottoir,
37:09la tête en sang.
37:10J'avais mes deux sœurs dans la même école,
37:13et je suis rentrée à la maison en pleurant.
37:15Donc ma mère m'a vue,
37:16pensait que j'avais fait une bêtise,
37:17donc elle était prête à me gronder.
37:19En fait, pas du tout.
37:20Elle est allée à l'école,
37:21elle a demandé à voir mon instituteur,
37:24et il lui a dit,
37:25donc j'avais tout raconté à ma mère,
37:27les humiliations précédentes,
37:28il lui avait dit, en fait,
37:30qu'il ne supportait pas
37:31qu'une fille d'origine maghrébine
37:32ait les meilleurs notes de l'école.
37:34Non, il a dit ça ?
37:36Oui.
37:37Mais enfin, je ne peux même pas le croire,
37:38Katia, ce n'est pas possible !
37:40Je vous assure.
37:41Je vous assure que ma mère
37:42ne parlait pas très bien français à l'époque,
37:44et donc il n'y avait pas de réseaux sociaux,
37:47elle n'y a pas pensé.
37:49La seule chose qu'elle ait faite,
37:51c'est qu'elle nous a retirés toutes les trois
37:53de l'école,
37:54et on a changé d'établissement.
37:55Oui.
37:56Je comprends.
37:57C'était en quelle année, Katia, ça ?
37:591975.
38:0075.
38:01J'avais 9 ans.
38:02Oui, oui, oui.
38:03Ça, c'est...
38:05Et donc, bon, après,
38:07ça s'est très bien passé, etc.
38:09Mais voilà, j'étais très...
38:11Moi, je n'ai jamais répondu au professeur,
38:14je bavardais comme beaucoup d'enfants,
38:16mais c'était tout.
38:17Maintenant, après,
38:18j'ai grandi,
38:19la scolarité s'est très bien passée,
38:21j'ai fait des études supérieures,
38:23j'ai été animatrice,
38:24donc j'ai mon BAFA,
38:25et je n'ai jamais eu de souci avec les enfants.
38:28J'ai vu les images,
38:30et comme tout parent,
38:31j'étais sidérée.
38:33Je suis parent,
38:34je suis maman d'élèves,
38:35je suis maman déléguée, parent délégué,
38:37depuis que mon fils était à la maternelle.
38:40Il était à la maternelle,
38:41il est au collège maintenant,
38:42donc je suis sa scolarité.
38:44Je peux comprendre qu'on soit dépassé, etc.
38:46Mais excusez-moi,
38:47on parle d'une fille,
38:48d'une élève de 3 ans,
38:49qui a eu l'enfant de 3 ans.
38:51Et le lendemain de la rentrée,
38:53parce que le pétage de plomb...
38:54Une fille qui crie,
38:55parce qu'elle appelle sa maman,
38:56et qu'elle lui demande de revenir.
38:57Excusez-moi,
38:58on peut parler de formation,
39:00des professeurs,
39:01des instituteurs, etc.
39:03Mais il se trouve que là,
39:04visiblement,
39:05je porte un jugement,
39:06c'était une professeure expérimentée.
39:08Elle n'en était pas à sa première année scolaire.
39:12Exactement.
39:13Donc on peut trouver tout ce que vous voulez.
39:16Maintenant,
39:17c'est vrai qu'il y a un problème
39:18de pénurie de professeurs.
39:19Quand mon fils était en maternelle,
39:20il se trouve que son institutrice
39:22était en congé maternité,
39:23qu'on s'est mobilisé
39:24pour trouver une remplaçante, etc.
39:26On m'a demandé à moi,
39:27parce que j'avais dit
39:28que j'allais demander à mon papa
39:29de le remplacer.
39:30Non, ce n'est pas mon métier.
39:31Ce n'est pas tout à fait le métier.
39:32Katia,
39:33je voudrais juste
39:34qu'on accueille Bernard aussi,
39:35qui a fait le 3210.
39:37Bonjour Bernard.
39:38Bonjour Bernard.
39:39Bonjour.
39:40Bonjour Eric.
39:41Bonjour à tous.
39:42C'est à moi de parler ?
39:43Oui, allez-y.
39:44D'abord,
39:45est-ce que vous avez été frappé aussi
39:46par des...
39:47On se rend compte
39:48que c'est plus fréquent
39:49qu'on l'imagine.
39:50Alors, juste pour vos auditeurs,
39:51mon cher Eric,
39:52je vous explique un ou deux mots.
39:53Moi, je suis chef d'entreprise.
39:54Ma femme était à Seine.
39:55J'en spécialisais en maternelle.
39:57Je suis prof de boxe.
39:58Et j'étais placé pendant trois ans et demi
40:00dans une maison de correction
40:02quand j'étais enfant.
40:03Oui.
40:04Voilà un peu.
40:05Donc, je connais bien le milieu.
40:06Et ce qui m'étonne, moi,
40:07c'est cette dame-là.
40:08C'est cette insiste,
40:09cette prise-là.
40:10Tout le monde emploie le mot violence.
40:13Vous comprenez, Eric ?
40:14Tout le monde emploie le mot violence.
40:16Quand vous êtes battu
40:17dans une maison de correction,
40:18ça, c'est de la violence.
40:19On vous massacre.
40:20Mais cette femme-là,
40:21qu'est-ce qui se passe ?
40:22Elle a mis une tape à une gamine.
40:24Elle n'a pas le droit.
40:25Bien sûr qu'elle n'a pas le droit.
40:26Elle n'a pas à faire ça.
40:27Tout à fait.
40:28Mais à un moment donné,
40:29le mot violence,
40:30moi, je trouve qu'elle s'est vraiment
40:31mise dans une case.
40:32Ce n'est pas normal, quoi.
40:33Oui.
40:34Vous estimez que ça,
40:35que vous avez vu la vidéo,
40:36ce n'est pas de la violence ?
40:39Alors, moi, mon niveau à moi,
40:41prof de boxe,
40:42enfant battu dans une maison de correction
40:44parce qu'à l'époque,
40:45on ne nous faisait pas de cadeaux.
40:46Alors, qu'est-ce qui s'est passé ?
40:48Il y a des affaires.
40:49Tout à l'heure, votre écrit
40:50se le disait fort, justement.
40:51Il y a des agences spécialisées en maternelle.
40:52Il y a des enseignantes.
40:53On est dans une école maternelle.
40:55Donc, on a des enfants de 3 ans.
40:57Donc, c'est une première case.
40:58Première année qu'est rentrée le gosse.
41:00Ou la gosse, je ne sais pas
41:01si c'est un garçon ou une fille.
41:02Ce que je veux vous dire,
41:03c'est qu'à un moment donné,
41:04c'est disproportionné.
41:05On est en train de la brûler
41:06comme un Jeanne d'Arc, quoi.
41:07Vous avez l'impression
41:08que ça a pris une ampleur
41:10un peu trop importante
41:11au regard des faits ?
41:12Voilà.
41:13Tout à fait.
41:18Elle n'avait pas le droit.
41:19On n'a pas le droit de frapper un enfant.
41:20Ça, ce n'est pas possible.
41:21C'est aujourd'hui.
41:22Dans notre an 2024,
41:23ça, c'est fini.
41:24Mais à un moment donné,
41:25on ne fait pas l'éducation d'un enfant.
41:26Le bâton.
41:27Moi, j'ai vécu ça.
41:28Heureusement, j'ai eu beaucoup de chance.
41:29Je suis né en France.
41:30Vous voyez, je ne suis pas aux Etats-Unis.
41:31Je n'ai plus travaillé.
41:32Je n'ai plus réussi.
41:33Mais sincèrement,
41:34on est dans une école maternelle.
41:35Tout à l'heure, votre éditrice,
41:36on a dit
41:37qu'il fallait qu'on me revoisait.
41:39C'est fini, mon cher Bernard.
41:40Je suis désolé de vous interrompre comme ça.
41:42C'est fini.
41:43Quand il y a Jean-Alphonse Richard
41:44qui rentre dans le studio,
41:45c'est fini.
41:46Mais on a très bien compris
41:47ce que vous vouliez dire
41:48au regard de ce que vous avez vécu.
41:49Vous trouvez que l'utilisation du mot violent
41:51est excessif.
41:52Bon.
41:53Très bien.
41:54Merci Bernard.
41:55Et bonjour Jean-Alphonse Richard.
41:56Bonjour.
41:57Et tout de suite,
41:58dans l'ordre du crime,
41:59c'est un inédit aujourd'hui,
42:00l'affaire Adrien Rompenne,
42:01la double vie du mari meurtrier.
42:02C'est tout de suite.
42:03Nous serons à l'écoute.
42:04Merci Céline Landreau.
42:08Un bel après-midi sur RTL.

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