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La CSRD ou directive relative à la publication d'informations en matière de durabilité par les entreprises, permet de donner un cadre aux entreprises pour qu’elles répondent aux attentes des clients en termes de RSE. Un plan d’action est nécessaire pour la mettre en place. Pour cela, Nicolas Bernard, Directeur du Pôle PME/ETI, R3 et expert CSRD accompagne les entreprises à se conformer à la CSRD, qui va être reportée d’un an.

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Transcription
00:00C'est le Zoom de ce Smart Impact avec Nicolas Bernard, bonjour.
00:10Bonjour.
00:11Bienvenue, vous êtes le directeur du pôle PME ETI chez R3, on va parler de la directive
00:17CSRD, le reporting extra-financier.
00:21Petite présentation de R3 pour commencer, un collectif d'experts, d'ingénieurs.
00:27Aujourd'hui, R3, notre métier, c'est de proposer des solutions aux entreprises qui ont besoin
00:31de réponses aujourd'hui sur les sujets de comment on peut se décarboner, comment on
00:36peut réduire sa facture énergétique, ou bien comment on peut se mettre en conformité
00:40sur la CSRD.
00:41Et puis au passage, essayer d'avoir une réponse sur l'autre gros mot qu'il y a derrière,
00:46qui est « structurer sa stratégie RSE ». Le but, c'est d'avoir un peu plus de 120 experts
00:52prépartis dans toute la France, qui vont être capables d'apporter ces solutions aux
00:58entreprises, d'abord avec de l'accompagnement, poser le bon diagnostic et ensuite apporter
01:03un plan d'action avec des recommandations concrètes et opérationnelles.
01:06Et puis ensuite, avoir les outils qui vont permettre à ces entreprises de ne pas faire
01:11appel à nous, année après année, mais qu'elles soient autonomes sur le fait de répondre
01:15à ce bilan carbone, à cette CSRD.
01:19Et puis les bonnes solutions de financement, parce qu'un plan d'action, c'est toujours
01:23quelque chose de sympa, mais il faut être capable de le rendre opérationnel, concret
01:27et le financer.
01:28C'est souvent un des problématiques principales qui va se cacher derrière.
01:32Et donc, spécialisé dans ces enjeux de transformation, de transition environnementale
01:37ou énergétique et sociétale, parce que tout ça est lié depuis le début ou alors
01:41c'est devenu votre spécialité ?
01:45Depuis le début, parce que l'entreprise a été créée il y a 4 ans, maintenant,
01:49par Frédéric Rodrigues, qui est un des membres fondateurs des structures d'accompagnement
01:54autour de ces sujets de transition écologique.
01:57Donc ça a vraiment été dans l'ADN depuis le début d'être capable d'apporter ces
02:00solutions.
02:01Mais est-ce qu'il y a encore des clients qui n'ont pas ça en tête ? Vous voyez ce
02:05que je veux dire ? C'est-à-dire qu'ils se disent, tiens, il faut qu'on réfléchisse
02:07à notre avenir, comment on se transforme, comment on évolue, etc. et qui viennent sans
02:12penser à la question du bilan extra-financier, de l'environnement, du rôle finalement
02:18de l'entreprise ?
02:19J'ai envie de dire oui et non, parce qu'on part toujours du constat qu'il y a plein
02:23de choses qui sont mises en place dans les organisations, c'est-à-dire que quand on
02:26vient, on pose un diagnostic, le but c'est de comprendre le métier de l'entreprise,
02:30par exemple on va visiter une usine de production d'épices ou de sauce barbecue, un exemple
02:36concret dans le centre de la France, et quand on y va, le but c'est de voir, il y a plein
02:40de choses qui sont mises en place, des travaux de performance énergétique pour qu'on réduise
02:44la facture, de l'isolation, mais il y a aussi des choses qu'on pourrait un peu mieux structurer.
02:48Et c'est ce que la CSRD vient pointer du doigt, cette nouvelle directive, c'est de
02:53donner un cadre qui va permettre aux entreprises de répondre aux attentes, pas simplement
02:57du réglementaire, mais également aux attentes de tout un tas de donneurs d'ordres, d'investisseurs,
03:02de banquiers, de grands clients, qui viennent poser des questions depuis un certain nombre
03:05d'années aux PME, aux ETI, en leur demandant de montrer ce qu'elles mettent en place en
03:10matière de RSE ou de décarbonation, et elles n'ont pas toujours une réponse qui est très
03:16structurée, ou en tout cas le cadre n'est pas toujours le même, et on n'est pas tous
03:20égaux.
03:21Là c'est un langage commun qui va s'imposer.
03:23Exactement, alors ça fait peur au début, évidemment, mais par contre c'est une réponse
03:28commune et une opportunité pour toutes celles qui vont s'en emparer avec du sérieux, avec
03:33de la rigueur, etc, de montrer qu'elles sont engagées et elles prennent les choses vraiment
03:38à bras-le-corps, on va dire.
03:40Et je pense que des entreprises qui ont pris les choses à bras-le-corps, il y en a encore
03:44un certain nombre qui peuvent s'y engager dans les années à venir, on le voit encore
03:48en tout cas aujourd'hui.
03:49On va rappeler le calendrier de l'application de cette directive européenne, depuis le
03:551er janvier de cette année, avec un premier reporting qui est attendu pour ce début 2025,
04:02ça concerne les entreprises qui remplissent deux des critères suivants, on les voit s'afficher,
04:06plus de 500 salariés, plus de 50 millions d'euros de chiffre d'affaires, plus de 25
04:10millions d'euros de total de bilan.
04:12Ensuite, encore un an, 1er janvier 2025, on est à plus de 250 salariés et les deux autres
04:19critères ne changent pas.
04:20Et puis à partir du 1er janvier 2026, vous le voyez, les PME cotées en bourse.
04:25Est-ce que les PME, la réponse est un peu dans la question, mais elles sont suffisamment
04:32outillées pour répondre aux objectifs de ce bilan CSRD ? Il y a quand même 800 pages,
04:39on n'est pas concerné par forcément les 800 pages, mais quand même, j'imagine l'angoisse
04:44du patron de PME qui se retrouve face à ça.
04:46Alors c'est sûr que ça peut paraître impressionnant au début, je pense que le calendrier justement
04:53permet d'avoir une montée progressive pour ces entreprises parce que celles qui vont
04:59être attendues en 2025, ce sont des entreprises qui, déjà depuis des années, étaient attendues
05:04sur ce qu'on appelait la déclaration de performance extra-financière, donc elles faisaient déjà
05:08un gros rapport sur ces indicateurs extra-financiers.
05:11Donc elles, elles sont un petit peu habituées à l'exercice, c'est des sociétés qu'on
05:15peut accompagner comme Canal+, la SNCF, les mousquetaires, c'est des structures, elles
05:19ont déjà l'habitude de faire ces rapports-là et simplement ce qu'apporte le cadre de
05:22ACSRD, c'est aller plus loin et ces grandes entreprises, elles vont un petit peu montrer
05:28la tendance et le chemin à toutes les plus petites entreprises de leur secteur d'activité
05:33qui vont voir le rapport être produit, être publié en 2025, là on a déjà des premiers
05:38rapports et il y en aura d'autres en mars, en avril 2025 qui seront publiés et les PME,
05:43elles, elles sont attendues sur l'exercice de 2025, mais concrètement ça veut dire quoi,
05:46ça veut dire publier en 2026.
05:48En fait, on publie en 2026 des données qu'on a constatées sur une année.
05:52Donc il faut s'y mettre, il faut s'y mettre maintenant quoi, il fallait peut-être déjà
05:58s'y mettre un peu, mais déjà si on s'y met maintenant, c'est très bien.
06:01Et alors, ce qui est intéressant, peut-être inquiétant, vous allez nous dire ce que
06:06vous en pensez, c'est cette interview du Premier ministre Michel Barnier qui, alors
06:11il ne se posait pas seulement la question de la directive CSRD, il disait l'empilement
06:15des normes, le fait que, et effectivement ça fait partie des critiques parfois légitimes
06:20qui peuvent être exprimées et que beaucoup de chefs d'entreprise expriment sur l'empilement
06:24des normes, normes françaises, normes européennes, etc.
06:26Il disait qu'il faut réfléchir à un moratoire et il citait justement la directive CSRD.
06:32Est-ce que pour vous c'est une bonne ou une mauvaise idée, un moratoire sur la CSRD ?
06:36Je pense que c'est un faux débat parce qu'aujourd'hui c'est trop dur de rétro-pédaler,
06:42étant que la loi a été transcrite en droit français, c'est une directive européenne
06:46transcrite en droit français depuis maintenant plus d'un an, ça voudrait dire abroger cette
06:50loi, aller porter au Parlement européen un retour sur cette directive, surtout qu'en
06:57fait la directive, elle intègre déjà beaucoup d'adaptations pour les PME justement.
07:03Il y a quasiment 50% de ce qu'on va analyser dans la CSRD, sur lequel les entreprises
07:09peuvent décaler de 1 ou 2 ans leur reporting.
07:14Donc il y a déjà un moratoire d'une certaine façon intégré dans le texte ?
07:19Il y a déjà des adaptations, c'est déjà prévu en tout cas que les PME dès 2026,
07:22on n'arrive pas à les regarder en leur disant il faut que vous fassiez tout, tout, tout.
07:25Il y a des choses où vous pouvez le faire en 2027, en 2028, et puis c'est évident,
07:31toutes les nouvelles réglementations, elles ont toujours fait peur quand elles sont entrées
07:35en vigueur.
07:36Mais vous dites que c'est une opportunité, alors vous l'avez déjà dit tout à l'heure,
07:39je veux bien qu'on rentre dans le détail de cette opportunité.
07:42Pourquoi ? Quels arguments d'ailleurs, c'est ce que vous faites dans votre job, vous utilisez
07:48pour convaincre un chef d'entreprise qui vous dit c'est trop compliqué, je ne veux
07:51pas y aller, CSRD j'en veux pas.
07:53Alors, pourquoi c'est une opportunité ? Première chose, parce que l'exercice de la CSRD dans
07:59la méthodologie, ce qu'il faut se poser comme question c'est à quel risque je vais me confronter
08:03dans les années à venir autour de ces enjeux environnementaux et sociétaux ? C'est de
08:07se poser la question par exemple de, est-ce que le changement climatique, ça va faire
08:10porter des risques sur mon activité dans les années à venir ? Est-ce que par exemple
08:14le fait que les chaleurs augmentent très fortement et que moi j'ai un site de production
08:19qui est un peu mal isolé, ça va entraîner peut-être des arrêts de production, je ne
08:22vais plus avoir la possibilité, je ne sais pas, quand je produis des shampoings, admettons,
08:26j'ai beaucoup d'eau que je vais mettre dans mon processus industriel, si je n'ai pas anticipé
08:30le fait que je peux avoir des coupures d'eau parce qu'à un moment on va me dire, en fait
08:34c'est prioritaire de le donner aux agriculteurs, quand j'ai mon site à Grasse, mettons, qui
08:38est quand même un haut lieu de la production cosmétique, et bien typiquement dans ce cadre-là
08:43la CSRD permet de se poser la question de comment je vais y répondre ? Est-ce qu'il
08:46ne faut pas que j'ai mes propres canaux, mes propres sources d'approvisionnement ? Est-ce
08:49qu'il ne faut que je n'ai pas ma centrale de traitement ? Anticiper les risques, première
08:53chose, puis deuxième chose, répondre à des attentes qui sont de plus en plus pressantes,
08:58pas de la réglementation mais de ce qu'on appelle des grands donneurs d'ordre, des
09:03banquiers, des fonds d'investissement, des clients en fait aujourd'hui. Des collectivités
09:07locales qui souvent conditionnent des marchés à un bilan extra-financier le plus vertueux
09:13possible. Et la CSRD aujourd'hui, c'est donner à ces structures-là un langage commun
09:18qui va leur permettre de comparer, entre guillemets, des choux et des choux, et d'être capable
09:22de regarder les entreprises qui leur fournissent les mêmes services avec des indicateurs
09:27communs. La SNCF par exemple aujourd'hui évalue déjà, ça représente entre 15
09:32et 25% de l'évaluation dans la plupart de ses appels d'offres, l'intégralité de
09:37ses fournisseurs. Aujourd'hui, ils le demandent via une certaine structure. La CSRD va leur
09:41permettre d'avoir des indicateurs qui vont leur permettre de comparer entre eux leurs
09:45fournisseurs et que ce soit un critère au même titre que la qualité, le prix, les
09:50délais, etc. Et donc finalement aussi de se positionner, c'est un benchmark, et donc
09:55de se positionner peut-être mieux que des concurrents. C'est aussi comme ça qu'on
09:59peut l'anticiper. En tout cas, c'est comme ça que ça se traduit pour beaucoup de dirigeants
10:03d'entreprises qui aujourd'hui ne viennent pas que pour la CSRD, mais viennent aussi
10:07parce qu'ils ont besoin d'avoir ce qu'on appelle une démarche RSE, d'être capable
10:12de montrer que ce sujet, ils l'ont pris à cœur, et qu'ils n'ont pas simplement quelques
10:17petites actions parcellaires qui sont mises en place à droite à gauche. Merci beaucoup
10:20Nicolas Bernard et à bientôt sur Be Smart For Change. Voilà, on passe tout de suite
10:24à notre rubrique start-up. C'est parti !

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