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Tous les vendredis, samedis et dimanches soirs, Pascale de La Tour du Pin reçoit deux invités pour des débats d'actualités. Avis tranchés et arguments incisifs sont aux programmes de 19h30 à 20h00.
Retrouvez "Ça fait débat" sur : http://www.europe1.fr/emissions/les-grandes-voix-du-weekend

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Transcription
00:00Europe 1 soir, week-end. 19h, 21h, Pascal Delatorre Dupin.
00:05Avant de parler de l'HCBC 8, je voudrais qu'on s'arrête un instant sur ce sondage.
00:09Sondage Olivier d'Artigolle, Raphaël Stainville.
00:14Sondage
00:15CSA pour Europe 1, CNews et le JDD.
00:18Sur l'impartialité de la justice.
00:21Evidemment ça fait écho aux réquisitoires dans l'affaire des assistants parlementaires européens.
00:27Affaire dans laquelle Marine Le Pen est donc à la barre.
00:3265% des français considèrent que la justice n'est pas impartiale.
00:36Je voudrais, avant de vous entendre, qu'on réécoute cette petite séquence. C'était hier soir, d'Europe 1 soir, week-end. Georges Fenech a ce sujet.
00:44Ça a été énormément repris sur les réseaux sociaux.
00:48Georges Fenech, ancien juge d'instruction, qui explique qu'une partie des magistrats sont engagés politiquement.
00:55Rappelez-vous, par exemple, le mur des cons.
00:57Vous aviez, comme ça, des gens qui étaient brocardés sur un mur syndical, du syndicat d'administrature, dont deux pères de famille, d'enfants assassinés.
01:05Lorsque Nicolas Sarkozy est jugé par une présidente de tribunal qui avait fait une tribune peu de temps avant contre lui,
01:11tribune politique contre la politique pénale.
01:14À partir du moment où vous avez un syndicat politisé, ça représente à peu près 33% du corps, ce qui est énorme.
01:22Vous pouvez vous demander, mais cet procureur qui a requis, en disant que ça me fait trop mal de requérir la relax, etc.
01:28Vous êtes obligé de vous projectionner. Ce ne serait pas peut-être du syndicat d'administration.
01:31On a une magistrature aujourd'hui qui n'est plus au-dessus de tout soupçon.
01:36On a une magistrature qui n'est plus au-dessus de tout soupçon. C'est un ancien juge qui dit ça.
01:40C'est pour ça que ça a été énormément repris sur les réseaux sociaux.
01:43Il a raison.
01:44Il a raison ? Qui dit ? Raphaël Stainville.
01:46Bien sûr qu'il a raison.
01:48On pourrait effectivement...
01:49Je sens qu'Olivier D'Artigolle est déjà en train de bouillir.
01:51On peut nuancer parce que tous les magistrats ne sont pas politisés et engagés à gauche ou au syndicat de la magistrature
01:58qui ne représente que 30% des magistrats qui votent à ces élections syndicales.
02:03Pour autant, oui, ces magistrats qui appartiennent au syndicat de la magistrature font même profession de foi,
02:10d'être partiaux.
02:12C'est-à-dire ?
02:15Ils appellent à voter contre Marine Le Pen.
02:18Dans leur profession de foi politique, qui est très ancienne, ils affichent leur préférence partisane et ils revendiquent d'être de gauche.
02:29Ça ne concerne pas tous les magistrats, Raphaël Stainville.
02:31C'est bien ce que je vous dis.
02:32Mais c'est 30% des syndicats qui sont syndiqués.
02:35Mais ces syndicats, aujourd'hui, vous les retrouvez partout et de manière très habile.
02:41Ils se coop dans les juridictions où ils peuvent avoir le pouvoir le plus important.
02:48Et donc, ce n'est pas étonnant de les retrouver, notamment dans ces procès politiques.
02:53C'était le cas pour Nicolas Sarkozy.
02:55C'était le cas pour François Fillon.
02:57Et c'est encore le cas dans le cadre de ce procès Le Pen.
03:00Vous avez même des magistrats qui, à leur même, confessent qu'il n'y a rien dans le dossier qui leur permet de condamner ou de prononcer un réquisitoire allant à l'encontre de telles prévenues.
03:20Qui assument, parce que c'est quelqu'un qui est membre du RN, de pousser le bouchon le plus loin possible.
03:26Alors, Olivier Dartigold.
03:27Je ne suis pas d'accord.
03:28Oh, quelle surprise !
03:29Je ne suis pas d'accord, Raphaël, avec l'idée qui pourrait nous amener à jeter une suspicion générale sur nos systèmes judiciaires.
03:41Oui, il y a le syndicat de la magistrature.
03:43Vous avez rappelé vous-même qu'il y a aussi un taux de syndicalisation qui ne peut pas nous faire croire à une emprise générale de ce syndicat sur l'ensemble des juges.
03:52Est-ce que Nicolas Sarkozy a un problème avec les juges ou avec la justice ?
03:56Il y a quand même des affaires.
03:57Si je prends le procès des assistants parlementaires européens de Marine Le Pen et du RN, moi ce qui me pose problème, c'est l'exécution provisoire.
04:06Mais le dossier n'est pas vide et le réquisitoire rappelle la loi, la loi Sapin II, qui prévoit, en cas de détournement d'argent public, des amendes, des peines de prison.
04:19Là, les peines de prison sont aménagées et ça peut aller jusqu'à l'inéligibilité.
04:24Donc, il y a quand même des lois qui sont votées.
04:27Vous devriez plutôt tourner votre regard, si les choses ne vous paraissent pas satisfaisantes, vers le législateur que vers le juge.
04:33Il y a tout au long de l'année des milliers de décisions de justice qui sont prises, que ce soit d'ailleurs en justice pénale, mais en justice administrative, en justice civile.
04:43Et donc, ce discours régulier, lancinant, qui consiste à pointer du doigt le juge, me semble être quelque chose qui participe à quelque chose de...
04:57Je dis qu'en effet, il peut y avoir dans l'actualité, Raphaël, des décisions de justice qui peuvent poser problème, oui, et nous les commentons ici.
05:06Je demande simplement à ce que nous puissions, ici, ne pas faire justement le procès de l'ensemble de notre système judiciaire, qui me semble un système, d'ailleurs, qui manque beaucoup de moyens.
05:18Bon, c'est parfois une clochardisation de certains tribunaux pour certains justiciables, mais je préfère mon système qu'au système où Trump vient, par exemple, de nommer aux Etats-Unis ses avocats pour diriger la justice américaine.
05:32Olivier, c'est bien pour ça que j'ai précisé, d'une part, que ça ne concernait pas toute la justice, mais en tout cas, que le syndicat de magistrature était suffisamment habile pour peser dans les procès, dans les juridictions, où il y avait matière à pouvoir, finalement, instruire à charge sur les politiques.
05:49Deuxième chose, je suis d'accord avec toi quand tu dis qu'il faut aussi regarder les politiques, mais aussi, on ne doit pas s'empêcher de regarder un certain nombre de décisions prises par les politiques.
06:00Et ce qui rend compliquée la lecture du réquisitoire, c'est précisément parce qu'il y a un certain nombre d'affaires politiques qui rendent suspect le réquisitoire de ces juges.
06:09S'il n'y avait pas eu de précédent que la justice était absolument impartiale, personne ne se poserait la question du réquisitoire du parquet.
06:17Mais là, comme il y a des précédents, bien sûr que l'on regarde avec un œil averti, alerte, ce réquisitoire.
06:25Mais on est d'accord que ce qui pose problème, c'est surtout l'exécution provisoire.
06:29Bien sûr, mais ça c'était la question, la question n'était pas là-dessus.
06:32Bien sûr que c'est pas le reste.
06:34Oui, bien sûr.
06:36Je voudrais juste un instant qu'on revienne sur cette interview.
06:40Je ne sais pas si vous avez vu, Jean-Yves Leborne qui est avocat spécialiste en droit pénal et qui a analysé les réquisitions justement contre Marine Le Pen.
06:47Il s'interroge sur la rareté de l'exécution provisoire en matière pénale et s'interroge donc sur la résilience entre la justice et la politique.
06:54Il a raison parce que ça prive le Rassemblement National et notamment Marine Le Pen des recours.
07:00Or les recours c'est un droit pour les justiciables.
07:03Et dans les autres dossiers, très certainement que Raphaël faisait référence au procès Modem sur les assistants parlementaires européens,
07:12justement l'exécution provisoire de mémoire n'avait pas été demandée.
07:16Donc ça donne le sentiment qu'en effet il y a une différence de traitement.
07:19Ça me pose un problème réellement, alors que je ne peux pas être suspecté de sympathie pour le Rassemblement National,
07:27mais moi je souhaite que Marine Le Pen puisse être candidate à la prochaine élection présidentielle.
07:32Donc je suis en effet très préoccupé par une forme en plus, ça peut être contre-productif pour ceux qui ne souhaiteraient pas qu'elle le soit,
07:39parce que ça pourrait nourrir une forme de trumpisation du climat politique français et je ne le souhaite pas.
07:45Mais encore une fois, il y a dans ces réquisitions des choses qui rappellent justement la loi à laquelle le Rassemblement National n'a pas respecté.
07:544,5 millions d'argent public, ça n'est pas rien !
07:57Non, pour l'instant Marine Le Pen n'a pas été encore jugée, donc pour l'instant il faut quand même préciser que sur ces 4,5 millions, il n'y a pas eu d'enrichissement personnel.
08:10C'est vrai ?
08:11Oui effectivement, on verra effectivement cette affaire, nous verrons, mais je rappelle ce sondage, 65% des français qui considèrent que la justice n'est pas impartiale.
08:19Le jugement peut ne pas suivre l'exécution provisoire, les juges n'ont aucune possibilité de décider.
08:24Exactement, nous suivrons ça.
08:25Restez avec nous dans un instant, nous serons en ligne avec le directeur général de C8, il s'appelle Franck Appietto.
08:33Je vous avais dit que je voulais qu'on parle de C8 ce soir, parce que C8 a été auditionné par le Conseil d'Etat,
08:39que la pétition de soutien à C8 va atteindre les 750 000 signatures ce soir.
08:45On parlera ensemble, Olivier Dardigolle, Raphaël Stainville, de la liberté d'expression peut-être.
08:53C8, première chaîne de la TNT pourrait disparaître.
08:56On va en parler dans un instant sur Europe 1, il est 19h43.

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