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Anne Genetet était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.

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Transcription
00:00Bonjour Anne Gente. Bonjour Sonia Mabrouk. Et bienvenue à la grande interview sur CNews et Europe 1.
00:04Merci de votre présence, d'être la ministre de l'éducation nationale.
00:08Et je voudrais démarrer, Anne Gente, cet entretien par cette information judiciaire qui fait beaucoup réagir.
00:13L'auteur des menaces de mort visant l'ex-proviseur du lycée Maurice Ravel,
00:16proviseur, je le rappelle, qui avait demandé à une élève de retirer son voile islamique
00:20conformément à la loi et qui a été menacée de mort par ses mots sur les réseaux,
00:25faut le brûler vif, ce chien. Et bien l'auteur des menaces a été condamné à une amende de 600 euros et à un stage de citoyenneté.
00:32Madame la ministre, dans le pays qui avait assassiné deux professeurs, est-ce que c'était à la hauteur de la gravité des faits ?
00:38Déjà, permettez-moi d'avoir un mot de soutien pour ce chef d'établissement,
00:42dont je rappelle qu'il avait d'ailleurs pris une retraite anticipée compte tenu des menaces.
00:46Donc ce chef d'établissement, dans un contexte où effectivement la sanction qui est prononcée,
00:53c'est clairement, moi je le dis avec des mots simples, c'est un coût porté à l'éducation nationale.
00:59On est en plus dans une semaine, nous ne l'oublions pas, où nous avons le procès Samuel Paty.
01:03Et là aussi, je voudrais avoir une pensée pour sa famille.
01:05Je crois qu'au-delà de sa famille, la communauté éducative et la société tout entière attend que justice et vérité soient dites dans ce procès.
01:13Parce qu'à chaque fois qu'un professeur est menacé, à chaque fois qu'un chef d'établissement est menacé,
01:17c'est la République qui vacille. Moi, je ne l'accepte pas.
01:20Et comme ministre de l'Éducation nationale, mon rôle, c'est d'agir.
01:23C'est de pouvoir donner à nos professeurs, à nos chefs d'établissement, la protection indispensable.
01:29Donc on peut en parler, mais...
01:31Mais avant cette protection, Anne Gentay, quant à un tribunal, on verra si le Parquet fait appel,
01:36un coût porté à l'éducation, dites-vous, en sommes aujourd'hui en France,
01:39vous dites à un professeur ou à un professeur, il faut le brûler ce chien ou je vais te faire une patie.
01:44Vous n'avez que cette peine-là. Quel message est donné ? Est-ce que c'est une victoire des islamistes ?
01:47Alors, il faut être conscient, il faut reconnaître qu'aujourd'hui,
01:51nous avons une pression islamiste partout, et en France, pas seulement sur l'école,
01:54partout en France, et que nous ne devons pas baisser les bras,
01:57et c'est la responsabilité de chacun d'en prendre conscience.
01:59Y compris des juges, des magistrats ?
02:01D'en prendre conscience. Et quand je dis la responsabilité de chacun,
02:03je prends ma part à l'Éducation nationale, comme ministre de l'Éducation nationale,
02:07et j'ai à cœur d'agir et de donner les moyens pour y revenir,
02:10pour que nos professeurs et nos chefs d'établissement soient protégés
02:12et puissent immédiatement parler, dire ce dont ils sont victimes,
02:16lorsque leurs enseignements sont contestés, par exemple.
02:19Mais au-delà de ça, il y a également la responsabilité des parents, évidemment,
02:22et au-delà de ça, la responsabilité des juges.
02:24Je pense que les juges doivent entendre que leurs décisions,
02:27leurs décisions, ce sont tout de même des messages
02:30qu'ils envoient à l'ensemble de la communauté éducative.
02:32Quel message ? Coup porté, victoire des islamistes, soumission, abandon ?
02:36Non, je veux vraiment répéter que je ne peux pas, évidemment,
02:41vous l'entendrez avoir un point de vue sur cette décision de justice,
02:44mais en revanche, je le redis, c'est un coup porté à l'éducation nationale,
02:48c'est un coup porté, et je crois que notamment l'avocat du chef d'établissement l'a dit,
02:52voilà, n'oublions pas, nos enseignants font un travail difficile,
02:55ils doivent être soutenus, ils sont régulièrement contestés.
02:57Aujourd'hui, c'est un enseignant sur deux qui dit avoir été contesté
03:01au moins une fois dans ses enseignements.
03:02Alors parlons-en, vous affirmez...
03:04C'est pas acceptable, alors que faire ?
03:05Vous affirmez que l'État se tient et se tiendra auprès des professeurs
03:08quand ils sont menacés, que leurs cours sont contestés,
03:10ce ne fut pas le cas auparavant pour Samuel Paty.
03:13Est-ce qu'Anne Junté, vous vous engagez désormais à une protection,
03:16pour le moins fonctionnelle, automatique en cas de violences, de menaces, d'injures ?
03:20Absolument, dès qu'il y a une menace, alors il y a plusieurs choses,
03:22la protection fonctionnelle est immédiatement mise en oeuvre,
03:24mais pas seulement, dans les cas les plus graves chaque fois que c'est nécessaire,
03:27la protection policière est mise en oeuvre.
03:29Il y a également des équipes qu'on appelle des équipes mobiles de sécurité,
03:32c'est-à-dire que quand dans un établissement il y a des enjeux de sécurité,
03:35immédiatement ces équipes peuvent venir pour rétablir l'ordre dans un établissement.
03:39Sur les sujets de laïcité, il y a également un référent de laïcité par académie,
03:43un professeur qui sent qu'il va avoir une difficulté à aborder un enseignement,
03:47il peut demander l'appui de cette personne,
03:49et cette personne peut même venir jusque dans sa classe,
03:52être présente au moment de l'enseignement pour pouvoir l'accompagner,
03:55car aucun enseignement n'est sensible, je veux le rappeler,
03:58tous nos programmes doivent être délivrés.
04:00Et pourtant, vous savez qu'on ne peut pas parler de la Shoah,
04:02qu'on ne peut pas parler parfois de liberté d'expression,
04:04on sait qu'en mathématiques la notion d'infini est parfois contestée,
04:06au motif que Dieu seul est infini, on sait que les professeurs sont aux censures.
04:10Quand vous dites, madame la ministre, que le pas de vague est fini,
04:13c'est une parole de principe, ce n'est pas dans les faits.
04:15D'abord il faut le dire, il faut l'affirmer, il faut s'en donner les moyens.
04:18Mais dans les faits, ce n'est pas le cas aujourd'hui.
04:20Tout les moyens, mais je veux justement soutenir et rassurer nos enseignants,
04:24nos chefs d'établissement, surtout parler, vous avez autour de vous,
04:27un chef d'établissement, vous avez un directeur académique,
04:30vous avez un recteur ou une rectrice, l'ensemble de ses personnels,
04:32le référent de laïcité, les équipes Valeurs de la République,
04:35c'est plusieurs personnes qui ne font que ça au sein de l'académie
04:38et qui peuvent non seulement venir former, expliquer, renforcer.
04:42Moi, à Courtourcoing, lorsque j'y suis allée, rappelez-vous,
04:45c'était une enseignante également qui avait été agressée
04:47pour avoir essayé simplement de faire respecter la loi et le règlement intérieur,
04:51s'agissant notamment, encore une fois, d'un voile.
04:53À ce moment-là, les enseignants m'avaient dit, nous avons des formations,
04:56ils m'ont dit à la laïcité comment l'expliquer,
04:58mais cette formation, nous aurions souhaité qu'elle soit plus dense,
05:01plus copieuse et qu'on nous donne aussi les outils de comment la transmettre.
05:04Donc, tout ça, j'y travaille pour répondre à leurs attentes
05:07et m'assurer que ces formations de la laïcité répondent exactement à leurs attentes
05:11et qu'ils se sentent équipés pour pouvoir délivrer leurs enseignements
05:15sans être contestés.
05:16Nous allons continuer à en parler sur ces News Européens.
05:18Est-ce une question de laïcité ou de mœurs, d'ailleurs,
05:20par rapport à la culture française ?
05:21Simplement un point, Anne Jeuneté,
05:23pourquoi ce n'est pas l'institution scolaire qui porte plainte ?
05:25Pourquoi toujours sur les épaules du professeur qui se retrouve seule, souvent ?
05:29Ça, c'est un point que j'avais identifié dès, d'ailleurs, l'affaire de Tourcoing
05:33et tout de suite, j'avais dit, attention, il faut aussi que,
05:35aux côtés de l'enseignant qui va déposer plainte,
05:37l'institution puisse porter plainte.
05:39Alors, pour le moment, c'est un élément de droit qui manque.
05:41Il faut changer la loi pour cela car, d'une manière générale,
05:44la fonction publique, les institutions publiques ne peuvent pas le faire.
05:47Ça vaut aussi pour un hôpital où, aussi, les personnels peuvent être contestés.
05:50Donc là, j'ai déjà pris à tâche avec mon collègue à la fonction publique,
05:54Guillaume Casbarian, et nous allons, nous travaillons ensemble
05:56à pouvoir faire modifier et évoluer la loi pour que, enfin,
05:59l'institution puisse aussi porter plainte aux côtés de ses agents.
06:02Je voudrais vous faire réagir, Anne Gentay, à la proposition de Valérie Pécresse,
06:05présidente de la région Île-de-France, qui a annoncé le lancement
06:08d'un projet pédagogique, dit-elle, de caricatures.
06:11C'est pour la rentrée 2025. Je précise que ça vise les lycéens.
06:15Il s'agit de commémorer les dix ans de l'attentat de Charlie Hebdo
06:18et de préciser qu'il n'y aura pas de caricatures de Mahomet,
06:21de Jésus ou du pape. Ce sont les caricatures de Mahomet,
06:24on le sait, qui ont provoqué l'attentat de Charlie.
06:26Je vous pose donc la question, est-ce que vous êtes sur la même ligne
06:28que Valérie Pécresse ? Est-ce qu'il ne faut pas montrer
06:30certaines caricatures et en particulier celle du prophète ?
06:34Je veux rappeler que Samuel Paty ou Dominique Bernard ont été
06:37l'un et l'autre assassinés parce qu'ils faisaient leur travail,
06:40leur travail d'enseignant qui était d'expliquer la laïcité
06:43et d'expliquer la liberté d'expression.
06:45La liberté d'expression en France, c'est aussi pouvoir parler
06:48des caricatures, de caricatures de tout, y compris des religions.
06:51En France, nous pouvons caricaturer les religions.
06:54Et ceci ne doit pas changer et je veux apporter tout mon soutien
06:57et je veux saluer d'ailleurs l'engagement de nos enseignants
07:00qui aujourd'hui font ce travail indispensable.
07:03La laïcité à la française, elle est compliquée à comprendre,
07:06mais c'est un pivot, c'est un pilier de notre République
07:09et nous devons la comprendre pour la faire vivre et la respecter tous les jours.
07:12C'est important ce que vous dites parce que Valérie Pécresse
07:14a semblé dire attention, on ne peut pas heurter.
07:17Vous vous dites non.
07:19Comment dire, le délit de blasphème n'existe pas dans notre pays,
07:22on peut tout montrer malgré les risques.
07:24Le délit de blasphème n'existe pas et nous devons continuer à faire vivre
07:27notre laïcité, qui est le choix de croire ou de ne pas croire,
07:30qui est de pouvoir critiquer ou caricaturer une religion,
07:33quelle qu'elle soit, c'est important de pouvoir le faire.
07:36Il faut le faire ou sinon nous perdons l'essence même de ce que nous sommes.
07:39Vous avez dit vouloir mettre le paquet en matière de formation dans les écoles
07:42alors que les atteintes à une jeuneté, à la laïcité, ont été multipliées
07:45par deux en deux ans. D'abord, pourquoi un tel bond ?
07:48Les chiffres de laïcité depuis la rentrée de septembre 2023,
07:51en un an, soyons très clairs, les ports de signes ostensibles religieux,
07:55les ports de vêtements notamment, se sont effondrés.
07:58On est passé de plus de 800 cas à à peine plus de 100 cas.
08:01On est vraiment sur un recul qui montre que quand l'État agit,
08:04ça fonctionne. Pourquoi ? Rappelez-vous, c'était l'interdiction
08:07de la baïa et du camis en septembre 2023.
08:09Vous pensez que ce n'est pas une forme d'autofranchure ?
08:11Quand on agit, quand l'État agit, ça porte ses fruits.
08:14Maintenant, attention, dans ces chiffres sur un an,
08:16nous voyons aussi progresser les contestations d'enseignement
08:19et les provocations verbales. C'est pour ça que toutes les mesures
08:22dont je vous ai parlé, la protection fonctionnelle,
08:24la protection policière chaque fois que nécessaire,
08:26l'accompagnement psychologique, les équipes mobiles de sécurité,
08:28les équipes valeurs de la République, le référendum de la laïcité,
08:31tous ces moyens que nous mettons en place sont là pour accompagner,
08:34pour soutenir, et je veux dire à nos enseignants,
08:36à nos chefs d'établissement, surtout le plus important,
08:39parler, parler, parler.
08:40Très bien. Et être écouté, ça veut dire que ce matin,
08:42sur CNews Europe 1, vous pouvez nous dire, madame la ministre,
08:45qu'il n'y aura pas de nouveau un cas.
08:47Si je peux dire Samuel Paty, dans le sens où il a été abandonné,
08:50qu'il s'est retrouvé seul, y compris face à ses collègues.
08:53L'institution sera aux côtés, elle est aux côtés, jour après jour,
08:56de chacun de nos enseignants, de chacun de nos personnels,
08:59parce qu'il y a aussi les personnes qui accompagnent les enfants
09:01en situation de handicap, les surveillants.
09:03Par exemple, je prends ces deux profils-là.
09:05Nos surveillants, les personnes qui accompagnent les élèves
09:07en situation de handicap. Ces personnels peuvent être
09:09parfois embauchés en cours d'année scolaire.
09:12J'ai demandé que cette formation à la laïcité soit faite
09:14dans le mois qui suit leur embauche,
09:16au lieu d'attendre la rentrée scolaire suivante.
09:18Ce sont tous ces actes très précis qui montrent que l'État doit agir,
09:21doit comprendre aussi ce qui se passe sur le terrain.
09:23Moi, c'est en allant sur le terrain, je comprends ce qui se passe
09:25et je réponds aux attentes qui me sont faites.
09:27Vous avez récemment indiqué que le nombre d'incidents graves,
09:29alors là, c'est plus large, ce sont les violences déclarées
09:31dans les établissements scolaires, donc a été multiplié par deux
09:34depuis trois ans. Vous avez souligné un rajeunissement
09:37de cette violence. Quelles mesures très concrètes
09:39pouvez-vous nous annoncer ce matin pour enfin provoquer un sursaut ?
09:42Oui, en effet, nous sommes dans un moment crucial
09:45où l'école doit vivre un sursaut, un véritable sursaut.
09:48Et notamment dans les écoles primaires, il faut le dire,
09:50je le dis parce que c'est la réalité.
09:52Nous observons des comportements des élèves et de leurs parents,
09:55parfois, qui viennent contester les enseignants et les...
09:58Alors là, les directeurs et directrices d'écoles
10:00qui ont un statut un petit peu différent.
10:02J'ai observé, par exemple, à Besançon, la ligne de l'enseignement
10:05qui déploie des médiateurs dans ces écoles,
10:07qui s'occupent justement, qui épaulent, qui accompagnent
10:09nos directeurs et directrices d'écoles primaires
10:11dans la gestion de leurs élèves,
10:13notamment des présences, des absences et des comportements.
10:15C'est ce genre de projet que je pourrais...
10:17Mais pourquoi ne pas responsabiliser les parents ?
10:20Je pense, par exemple, à une proposition d'Eric Ciotti.
10:23Il veut la suppression des allocations familiales des parents
10:25en cas de perturbation grave et répéter...
10:28Alors, l'école prend sa part. L'école prend sa part, je vous l'ai dit.
10:31Et moi, j'ai agi au quotidien pour pouvoir soutenir nos enseignants,
10:33soutenir nos chefs d'établissement. Mais l'école ne peut pas tout.
10:36Nous avons des moyens, nous essayons de construire
10:38des réunions, des rencontres avec les parents.
10:40Il faut quand même le dire, certains ne viennent pas.
10:42Donc moi, je veux bien qu'on puisse se retrouver avec les parents.
10:44Ils ne sont pas toujours là. Certains viennent, d'autres ne viennent pas.
10:47Donc l'école ne peut pas tout.
10:49C'est une prise de conscience générale de l'ensemble de la société.
10:51Vous êtes contre une telle mesure ?
10:53Alors, s'agissant précisément des allocations familiales,
10:56je veux souligner aussi que dans une fratrie,
10:58on le sait, malgré l'éducation que l'on peut donner,
11:00vous pouvez avoir un des enfants qui dérape,
11:02qui pose d'énormes problèmes éducatifs,
11:04alors que les deux autres, pas forcément.
11:06Donc, faisons très attention à ne pas pénaliser une fratrie
11:08toute entière pour le comportement d'un seul.
11:10Posons-nous la question collectivement,
11:12que pouvons-nous faire sur la parentalité ?
11:14Nous avons une ministre à la parentalité,
11:16et c'est là aussi qu'il faut agir.
11:17Vous avez répondu à l'ancien président de la République,
11:19Nicolas Sarkozy, lors d'une conférence à Saint-Raphaël,
11:21vendredi dernier. Il avait affirmé que les enseignants,
11:23que les professeurs des écoles ne travaillaient
11:25que six mois par an et 24 heures par semaine.
11:27Vous avez rétorqué que les conditions de travail
11:29étaient difficiles, mais sur le nombre d'heures,
11:31vous n'avez pas répondu. Il a tort ?
11:33Les enseignants que j'ai rencontrés,
11:35nous n'avons pas dû croiser les mêmes.
11:37Moi, ceux que j'ai rencontrés, ils sont très engagés,
11:39ils ne ménagent pas leurs efforts,
11:41ils ne ménagent pas leur énergie, ils ne ménagent pas leurs heures,
11:43parce qu'effectivement, il y a le temps de présence élève.
11:45Mais il y a tout le temps derrière. Il faut le dire.
11:47Moi, les professeurs que j'ai vus sur le terrain,
11:49il y a le temps même qu'ils passent dans l'établissement.
11:51Donc l'ancien président ne connaît pas la réalité
11:53du fait qu'il est à la tête du pays ?
11:55Les réunions pour rencontrer les parents d'élèves,
11:57ce n'est pas du temps face élève, et ça se passe
11:59dans l'établissement scolaire. Donc tout ça, c'est du temps en plus.
12:01Évidemment, le temps de formation.
12:07Ces temps de formation avaient lieu pendant le temps de présence élève.
12:09Et nous avons modifié cela depuis l'année dernière.
12:11Et maintenant, 70 % de ces formations
12:13ont lieu hors du temps face élève.
12:15Voilà, donc c'est du temps qui se rajoute aussi.
12:17Et c'est aussi pour ça que nous avons donné les moyens,
12:19il y a un certain nombre d'engagements,
12:21de projets que mènent nos enseignants,
12:23pour lesquels ils sont rémunérés en plus de la rémunération de base.
12:25Mais vous leur demandez davantage, puisque au sujet des trois jours
12:27de carence aussi pour les professeurs,
12:29vous avez déclaré, je ne vois pas la raison pour laquelle
12:31on s'opposerait à ce qu'il y ait une égalité de traitement
12:33entre le privé et les publics.
12:35De nombreux professeurs vous ont répondu,
12:37je les ai eus notamment en ligne.
12:39Les enseignants sont moins absents que les salariés du privé, disent-ils.
12:41Et pourtant plus confrontés aux maladies véhiculées dans les écoles.
12:43Mais pourtant, vous êtes favorable aux trois jours de carence.
12:45Je l'ai dit.
12:47Nos enseignants, il faut être très clair, en termes d'absence pour maladie,
12:49ils ne sont pas plus absents que les personnes
12:51issues du secteur privé.
12:53Le secteur privé, dont je rappelle que c'est à trois quarts
12:55des petites et moyennes entreprises dans lesquelles
12:57il n'y a pas forcément de prise en charge non plus des dettes de carence.
12:59Mais ce que je veux pointer du doigt d'abord,
13:01c'est que les raisons pour lesquelles nos enseignants sont malades,
13:03il peut y avoir l'épidémie de grippe qu'on attend d'un instant à l'autre,
13:05mais il peut y avoir d'autres raisons
13:07qui posent la question des conditions de travail,
13:09de la médecine du travail,
13:11qui n'est pas accessible aux enseignants aujourd'hui.
13:13Pas plus d'ailleurs que dans d'autres secteurs privés.
13:15C'est un sujet sur lequel aussi je vais travailler.
13:17Là en décembre, j'ouvre des assises sur la santé scolaire au sens large,
13:19y compris la médecine du travail.
13:21Donc là c'est pour rééquilibrer le fait qu'il y aura ce trois jours de carence
13:23pour les professeurs.
13:25Vous y êtes favorable.
13:27Moi ce que je veux,
13:29je ne suis pas favorable à ce qu'on pénalise,
13:31parce que c'est une pénalité importante pour des enseignants
13:33qui encore une fois,
13:35ménagent pas leurs heures,
13:37travaillent beaucoup.
13:39Très honnêtement, je trouve la mesure,
13:41je la comprends en termes d'équité
13:43dans le monde du travail,
13:45s'agissant spécifiquement de nos enseignants,
13:47évidemment je sais que ça a des conséquences lourdes,
13:49importantes,
13:51pour des personnels qui par ailleurs s'engagent énormément
13:53et même si nous avons revalorisé les rémunérations,
13:55nous savons aussi que nous avons un travail à faire,
13:57notamment sur ce qu'on appelle les milieux de carrière,
13:59le dialogue social sera ouvert,
14:01s'est inscrit à l'agenda social,
14:03pour travailler dessus.
14:05On va bientôt conclure.
14:07Vous avez annoncé le lancement du projet de programme
14:09d'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle
14:11que vous prévoyez de présenter le 5 décembre
14:13au Conseil supérieur de l'éducation.
14:15Alors on a entendu beaucoup de choses sur ce programme.
14:17Certains vous accusent de prendre le risque
14:19de sexualiser l'enfant de l'école.
14:21Est-ce que ce n'est pas prendre le risque de troubler
14:23l'identité, le rythme et les besoins des plus petits ?
14:25Je l'ai lu d'abord, de A à Z,
14:27puisqu'on m'avait alerté sur ce programme.
14:29Je l'ai lu ligne à ligne.
14:31Il est d'abord de l'âge de 4 ans jusqu'au plus grand.
14:33Il est vraiment très progressif.
14:35Il apprend des choses simples.
14:37C'est quoi une fille, c'est quoi un garçon ?
14:39Il apprend...
14:41Avec des différences entre filles et garçons ?
14:43Absolument, c'est expliqué.
14:45On apprend le respect des uns des autres.
14:47Apprendre la différence fille et garçon,
14:49c'est aussi travailler sur les violences faites contre les femmes,
14:51le respect, la notion de consentement.
14:53C'est de l'éducation.
14:55Est-ce que c'est à l'école ?
14:57L'école devrait instruire, pas éduquer.
14:59S'agissant de la vie affective et relationnelle,
15:01et après l'éducation de la sexualité
15:03pour les plus grands,
15:05en général, c'est rarement fait en famille.
15:07Il faut bien que quelqu'un le fasse.
15:09Aujourd'hui, la réalité, c'est que les jeunes...
15:11Vous avez dit que l'école ne peut pas tout.
15:13Il y a toujours eu des cours,
15:15mais jusqu'à présent, il n'y avait même pas de programme.
15:17La nouveauté, c'est qu'on introduit un programme.
15:19J'espère que ce programme permettra de faire reculer
15:21la quantité de consommation d'images pornographiques,
15:23parce que c'est comme ça...
15:25C'est un vrai sujet.
15:27Est-ce que l'urgence, ce n'est pas d'apprendre à lire,
15:29à écrire avant d'avoir des cours d'éducation ?
15:31On apprend à lire, écrire et compter,
15:33mais ces trois séances annuelles ont lieu en dehors du temps scolaire,
15:35donc ça ne sera jamais sur un cours de maths,
15:37sur un cours de français.
15:39Les fondamentaux, lire, écrire, compter, seront toujours là.
15:41Ça fait partie du grand programme,
15:43le choc des savoirs, Acte II, que j'ai annoncé la semaine dernière.
15:45Rapidement, que répondez-vous à ceux qui affirment
15:47que c'est une possibilité de diffuser les théories du genre à l'école ?
15:49Non, ça n'est absolument pas présent dans ce programme,
15:51pas du tout.
15:53On est vraiment sur la vie relationnelle,
15:55le consentement, le respect d'autrui,
15:57la lutte contre les violences faites aux femmes,
15:59l'égalité filles-garçons, des choses fondamentales de base
16:01qui ne sont pas toujours enseignées en famille,
16:03parfois on peut avoir des difficultés.
16:05Ce programme est très progressif,
16:07très séquencé,
16:09et aura lieu à la raison de trois séances
16:11par an et par élève en dehors du temps scolaire.
16:13Et vous le défendrez dans quelques jours.
16:15Merci Anne Jeuneté, ministre de l'Éducation nationale.
16:17Je vous dis à très bientôt, c'était votre grande interview.

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