La ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, Annie Genevard, était l’invitée de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour Annie Gennevard. Bonjour Sonia Mabrouk.
00:03Et bienvenue à la grande interview sur CNews Europe 1.
00:05Merci de nous accorder votre premier entretien.
00:08Vous êtes la ministre de l'Agriculture, de la Souveraineté Alimentaire et de la Forêt.
00:13On va bien sûr parler de vos dossiers brûlants, Madame la Ministre,
00:16et puis de votre parcours également.
00:18Mais tout d'abord, la colère des agriculteurs semble repartir sur les braises de l'hiver dernier.
00:23Ils estiment que leur situation ne s'est pas du tout améliorée,
00:26alors pour certains qu'elle a empéré, en particulier pour les jeunes agriculteurs.
00:30En Haute-Garonne, par exemple, Annie Gennevard, un rassemblement est prévu dès ce soir.
00:34Certains pensent de nouveau bloquer certains sites, voire l'entrée de la capitale.
00:37Est-ce que vous craignez de nouveau que ce mouvement reparte en force ?
00:41Écoutez, je pense que les agriculteurs connaissent des circonstances très difficiles.
00:46Vous avez la crise climatique, trop d'eau ici, pas assez d'eau là.
00:50Vous avez les attaques sanitaires sur les cheptels de bovins, d'ovins.
00:55Vous avez une inquiétude générale qui résulte à la fois des circonstances que je viens d'évoquer,
01:02des difficultés parfois plus structurelles, comme dans la viticulture.
01:06Il y a aussi des inquiétudes en matière de trésorerie.
01:11Les trésoreries sont basses, les revenus sont faibles.
01:14Donc il y a une conjonction.
01:16Et si on ajoute à cela les attaques dont ils sont parfois l'objet,
01:21on leur reproche de maltraiter leurs animaux quand ils sont éleveurs,
01:27on leur reproche d'empoisonner les sols quand ils traitent leur culture.
01:31Et donc il y a besoin pour eux de retisser ce lien de confiance entre la nation et ceux qui la nourrissent.
01:38Et moi, vraiment, je souffre de voir quelquefois la déconsidération dont ils sont l'objet,
01:43alors qu'ils travaillent si dur et que les circonstances sont difficiles pour eux.
01:49Cela étant, il faut aussi que je sois la ministre de ceux qui leur apportent des solutions.
01:54Justement, parce que retisser le lien, c'est un défi à long terme.
01:58Très concrètement, madame la ministre, à tous les agriculteurs inquiets ce matin,
02:01ils sont très nombreux à nous écouter sur Europe 1 et à nous regarder sur CNews,
02:05vous avez parlé des trésoreries quasiment vides pour certains.
02:08Qu'est-ce que vous pouvez leur annoncer en monnaie sonnante et trébuchante ?
02:11Alors d'abord, tous les engagements qui ont été pris avec eux il y a quelques mois
02:16au moment des manifestations sont tenus dans le budget.
02:19Tous les engagements pris par le gouvernement Attal, vous les respecterez ?
02:23Le budget 2025 répond exactement à leurs demandes.
02:28Ils en conviennent d'ailleurs.
02:31Les communiqués de presse qui ont été faits par les organisations syndicales,
02:35je les ai lus avec attention, et ils reconnaissent que c'est un bon budget.
02:40Donc ça va quand même répondre déjà à leurs premières attentes.
02:45Et puis aujourd'hui, on verse les aides de la PAC.
02:48J'ai demandé à mes services qu'on veille à ce que la PAC soit versée en temps et en heure.
02:55Donc les premiers versements arrivent aujourd'hui pour 93% des agriculteurs.
03:00Ce qui fait des milliers d'agriculteurs.
03:02C'est 253 000 agriculteurs-exploitation pour plus de 4 milliards qui vont arriver dans les trésoreries.
03:09Donc très concrètement, les aides à la PAC arrivent dès ce mercredi sur les comptes de nos paysans.
03:13Exactement. Et j'ai demandé à ce qu'elles soient majorées au taux maximum qu'on peut avoir sur ce premier versement,
03:2070% et 85%, parce que je sais que les trésoreries sont tendues.
03:25Et puis récemment, en plus du budget et du versement de la PAC,
03:32on a mis en œuvre avec le Premier ministre Michel Barnier des dispositifs.
03:37C'est 120 millions sur la viticulture.
03:40C'est 75 millions d'euros de fonds d'urgence pour les filières animales, en particulier la filière aux vignes.
03:47Ça, c'est des enveloppes confirmées.
03:49C'était prévu. Et là, vous dites oui, on les débloque.
03:53120 millions pour la viticulture, c'était demandé.
03:56L'Europe a donné son accord pour que la France, sur ses crédits nationaux, puisse verser cet argent.
04:02Le fonds d'urgence qu'on a débloqué au sommet de l'élevage à Cournon de 75 millions,
04:07c'est en plus de ce qui était prévu, parce qu'on est bien conscients qu'il y a des attaques sanitaires.
04:12Vous savez que les cheptels sont touchés par la fièvre catarale, par la fièvre hémorragique.
04:17Donc, il y a des pertes de cheptel importantes.
04:20Et donc là, il faut aider ces filières à ne pas mourir.
04:24Donc, des enveloppes d'urgence.
04:26On vous comprend bien le déblocage, en tous les cas, l'accélération du versement sur les comptes de nos paysans des aides de la PAC.
04:32On va continuer à évoquer tous leurs soucis et leurs défis.
04:35Mais alors, si on vous entend bien, Anne-Yves Geneva, s'il y a ces aides qui sont débloquées,
04:38si vous êtes capable de dire que votre budget aujourd'hui est sanctuarisé, voire davantage, pourquoi s'inquiète-t-il ?
04:44Pourquoi compte-t-il pour certains reprendre leur mouvement ?
04:46Parce que je pense que les problèmes sont aussi d'une autre nature.
04:52J'évoquais la reconnaissance. La question de la reconnaissance, elle est importante.
04:57La question aussi du point normatif et réglementaire.
05:00Ça, c'est un point majeur.
05:02La jungle des normes et de la surtransposition, justement.
05:06Ça, c'est un point majeur et j'ai résolu de m'y attaquer.
05:11Je pense que dès lors qu'une norme est produite, on ne peut pas tout déréguler.
05:16D'ailleurs, les agriculteurs sont des gens très responsables.
05:18Moi, je travaille avec eux depuis 20 ans, je sais qu'ils ne demandent pas la disparition de toutes les normes.
05:24Ils sont bien conscients des attentes de la société.
05:26Mais on confine à l'absurde quelquefois.
05:29La France veut laver plus blanc que blanc.
05:32Elle surtranspose allègrement des tas de normes européennes.
05:36Le syndrome du bon élève ?
05:38Je pense que c'est le syndrome précisément du mauvais élève,
05:41parce qu'en faisant cela, on fait courir le risque d'éteindre des filières.
05:47Alors qu'est-ce qu'on attend ?
05:48Est-ce que vous vous dites que lundi, vous allez rencontrer vos homologues à Bruxelles ?
05:52Est-ce que vous allez dire que ce n'est plus possible ?
05:54Cette surtransposition est aujourd'hui infernale.
05:57Je suis la ministre de la Souveraineté alimentaire.
06:00Quand un peuple ne peut plus être nourri par ses agriculteurs, qu'il faut importer,
06:06vous avez des pains entiers qui sont l'objet d'importations,
06:11et ces importations, bien souvent, ne répondent pas aux mêmes normes
06:15que celles qu'on impose à nos agriculteurs, y compris des importations européennes.
06:2080% du poulet consommé en dehors du domicile vient de l'étranger.
06:25On veut manger du poulet français, mais on ne veut pas de poulet à lait à côté de chez soi.
06:28On marche sur la tête.
06:29De ce point de vue-là, on marche sur la tête.
06:31Que peut faire concrètement la ministre de la Souveraineté alimentaire ?
06:35Concrètement, j'ai une conseillère spéciale que j'ai dédiée à cette question de la simplification,
06:41parce que je sens que c'est une attente majeure des agriculteurs.
06:45Le combat ne sera pas facile, parce que tout pousse à la norme, à la règle, au durcissement, à la contrainte.
06:52Je sais que c'est un combat qui sera difficile, mais je veux le mener pour les agriculteurs.
06:57La question du contrôle unique.
07:00Je vais simplement préciser à nos téléspectateurs et auditeurs qu'aujourd'hui, pour les exploitations agricoles,
07:06parfois c'est 35 à 40 contrôles par an.
07:09Le patron de la FNSE a encore dénoncé ce matin.
07:13Est-ce que vous pouvez vous engager pour ce contrôle unique ?
07:16C'est en cours d'élaboration.
07:19Je pense pouvoir annoncer des choses assez rapidement maintenant.
07:23Il y a les contrôles qui ne pourront pas faire l'objet,
07:27qui ne pourront pas entrer dans le paquet du contrôle unique.
07:30Si c'est diligenté par un procureur, c'est la justice.
07:33La justice est évidemment indépendante.
07:36Mais pour tout le reste, on ne peut pas soumettre l'agriculteur qui a des difficultés dans son exploitation
07:45à une série de contrôles qui, chaque fois, le mettent en stress, en risque aussi.
07:51Vous voyez, j'ai été alertée sur la situation d'un agriculteur qui a été touché par la fièvre catarale,
07:58qui a donc perdu des bêtes.
08:00C'est très dur, ce qu'ils vivent est très dur.
08:02Quand ils ouvrent la porte de l'étable le matin, les curies,
08:06et que leur première angoisse est de compter les animaux qui seront à terre,
08:10c'est une violence inouïe.
08:12Et qu'en plus, ils ont un contrôle à ce moment-là, c'est impossible.
08:17C'est des contrôles qui ne sont pas majeurs.
08:19Ce ne sont pas des contrôles PAC qui vont déterminer, par exemple, le versement de la PAC.
08:24C'est des contrôles qui sont...
08:26Donc là, il faut absolument qu'on...
08:28Engagement de votre part.
08:30Engagement sur le contrôle unique, je veux y arriver.
08:32Et c'est l'instruction que j'ai donnée dès le premier jour de mon arrivée au ministère
08:36à ma conseillère spéciale, que j'ai chargée prioritairement de ce dossier.
08:41Il faut donner des signes.
08:43Mais ces signes ont été donnés par le précédent gouvernement.
08:45Qu'est-ce qui garantit aujourd'hui que ces promesses-là seront enfin tenues ?
08:48T'sais, moi, j'ai une méthode.
08:52D'abord, j'écoute ce qu'on me dit.
08:55Vous allez les recevoir d'ailleurs, madame la ministre, les jeunes agriculteurs, la FNSEA ?
08:59La première semaine, je les ai reçus.
09:01La Confédération Paysanne.
09:02J'ai reçu les quatre syndicats agricoles.
09:06Je les ai reçus dès la première semaine.
09:08J'ai reçu les principales organisations professionnelles.
09:11Bien sûr, j'ai commencé par là.
09:13C'est une évidence.
09:14Il faut déjà écouter.
09:15Et puis ensuite, il faut distinguer la priorité de leurs attentes,
09:20ce qui entrave à l'exercice de leur métier, qui est si fondamental.
09:26Vous savez que dans la loi agricole, dont l'examen va être repris...
09:29La fameuse grande loi.
09:30La fameuse loi.
09:31Qu'ils attendent depuis un certain temps.
09:33Exactement.
09:34Donc ça aussi, c'est un engagement.
09:35Je veux la mener au bout et vite.
09:37Et j'espère que les parlementaires l'adopteront,
09:40parce que c'est le Parlement qui votera.
09:42Mais dans cette loi, on érige quand même l'agriculture
09:45au rang d'intérêt majeur de la nation.
09:48Ça, c'est quelque chose qui est fondamental.
09:50Intérêt majeur de la nation,
09:51quand la France agricole est devenue déficitaire
09:53avec nos voisins européens depuis 2015.
09:55Est-ce qu'il n'y a pas une contradiction, finalement ?
09:57Il y a une contradiction fondamentale,
09:59mais il faut que les Français en prennent conscience.
10:02Les consommateurs également.
10:03Les consommateurs également.
10:04Parce que le consommateur veut du produit français,
10:11mais pour cela, il faut pouvoir le payer,
10:16parce que le producteur doit bénéficier
10:19d'une juste rémunération.
10:21Quand le producteur français est concurrencé
10:23par du produit étranger qui est moins cher,
10:25parce que les règles de compétitivité
10:28ne sont pas les mêmes,
10:29évidemment, on joue à armes totalement inégales.
10:33On veut plus de normes en matière de produits phytosanitaires,
10:39mais ça risque d'éteindre des filières entières.
10:42Donc, vous demandez de la cohérence à tout le monde,
10:45y compris aux consommateurs.
10:47Le consommateur doit se rendre compte
10:50de ce qui se joue aujourd'hui.
10:52La souveraineté alimentaire, qu'est-ce que ça veut dire ?
10:54Aujourd'hui, la Ferme France
10:56ne suffit pas à nourrir la population française.
10:59On sait que l'agriculture peut être une arme stratégique
11:02et militaire.
11:03On le voit avec le conflit russo-ukrainien.
11:06Il faut bien comprendre à quel point c'est stratégique.
11:09Il faut que nos agriculteurs puissent nourrir la population.
11:14Mais pour ça, il faut qu'on les laisse faire.
11:16C'est une arme stratégique, vous le dites très bien,
11:18c'est une arme aussi, je l'ai dit, normalement,
11:20de rapport de force.
11:21Est-ce que quand vous avez reçu les principales organisations
11:24syndicales, agricoles, ils vous ont parlé
11:26de ce qui est en cours pour l'accord du Mercosur ?
11:29On apprend que les négociations se poursuivent,
11:31malgré le nom de la France.
11:33Pourquoi il n'y a pas un rapport de force ?
11:35Est-ce que cet accord risque d'être signé en novembre ?
11:37Écoutez, moi, j'appartiens à une famille politique
11:39qui a toujours été constante sur ce sujet.
11:41Nous sommes opposés au Mercosur.
11:43J'ai échangé brièvement avec le président de la République hier
11:47au sortir du Conseil des ministres pour lui dire
11:49que le Mercosur, ça va être un cataclysme
11:53pour nos agriculteurs.
11:54Ce qui est en jeu dans les accords internationaux,
11:57la France est une grande nation exportatrice.
12:00Il ne s'agit pas d'éteindre tous les accords internationaux.
12:03On a besoin d'exporter.
12:04Mais le problème de ces accords internationaux,
12:07c'est qu'on accepte de laisser entrer sur notre sol
12:10des produits qui ne répondent pas du tout
12:12aux mêmes normes sanitaires, aux mêmes normes de production
12:16que celles qu'on impose à nos agriculteurs.
12:18Alors qu'est-ce qu'on attend quand l'Allemagne
12:20pousse à la signature pour ses voitures
12:22et finalement à rafler la mise ?
12:23Est-ce que c'est elle qui impose le tempo ?
12:25Alors là, il faut être en capacité
12:27de peser diplomatiquement.
12:29Et oui, ça, c'est la résultante du poids politique.
12:33Donc ça, c'est un rapport de force politique.
12:35Exactement.
12:37Et moi, je suis très inquiète pour la filière cognac aussi.
12:40Je les ai reçues.
12:41Voilà une filière d'excellence qui fonctionne bien,
12:43qui ne demande rien à personne
12:45et qui peut être la victime collatérale
12:47du chantage chinois.
12:49C'est insupportable, c'est inacceptable.
12:51Donc vous dites qu'il faut un rapport de force.
12:53Sur ces accords internationaux, il faut un rapport de force.
12:56Il faut peser.
12:58C'est une évidence.
13:00Mais cette question, elle est majeure.
13:02Vous savez, un autre exemple.
13:04On a interdit en France de traiter les cerisiers.
13:08On a interdit.
13:10On s'est fait plaisir.
13:11On a dit on interdit.
13:12Maintenant, on mange quasiment plus de cerises françaises.
13:15C'est intéressant parce qu'Annie Gennevard,
13:17votre parcours, je vais le rappeler
13:18parce que vous connaissez bien ces sujets.
13:20Vous connaissez l'école.
13:21Je vous poserai une question pour conclure.
13:22Mais en 2015, par exemple,
13:23vous étiez contre l'interdiction
13:25de la chasse à glu.
13:26Vous avez par ailleurs co-signé un texte sur un moratoire
13:28sur la suppression d'outils phytosanitaires,
13:30donc des pesticides.
13:31Certains disent que vous êtes une alliée.
13:33D'ailleurs, ce n'est pas un reproche de la FNSEA.
13:35Est-ce que vos positions d'hier
13:37seront vos positions d'aujourd'hui et de demain, surtout ?
13:39Alors, bon.
13:41Il faut s'évoquer la chasse à la glu.
13:43Qui est interdite depuis...
13:45Qui est interdite.
13:46Il y a 9 ans, un amendement a été co-signé sous mon nom.
13:50Je n'en ai absolument aucun souvenir.
13:52J'ai toujours trouvé ce mode de chasse cruel.
13:55Et depuis, je n'ai jamais re-signé.
13:57Je n'ai jamais re-signé d'amendement
13:59en faveur de la chasse à la glu,
14:00parce que j'ai toujours trouvé ça cruel.
14:01C'est intéressant de clarifier vos positions.
14:03Et vraiment, ils ont exhumé cet amendement,
14:06dont je n'avais aucun souvenir.
14:07Dans quelles conditions a-t-il été signé ?
14:09Je n'en ai aucun souvenir.
14:10J'assume parfaitement mes positions sur le loup,
14:13par exemple, parce que le loup est en train
14:15de mettre en immense difficulté
14:19le pastoralisme français.
14:21Donc, il y a des choses que j'assume,
14:23et que j'assume encore sur le loup.
14:25Il ne s'agit pas d'éteindre cette espèce.
14:27Il s'agit juste de veiller à ce qu'elle soit
14:29compatible avec l'élevage.
14:31Mais vous évoquez les produits phytosanitaires.
14:34Vous voyez, on avait été alerté par notre collègue
14:37Julien Dive sur la situation de la betterave sucrière
14:42dans le Nord.
14:43Faute d'un traitement très spécifique,
14:45cette filière allait...
14:48Quasiment s'éteindre.
14:50Sous l'effet de la jaunisse de la betterave.
14:52On avait demandé à ce qu'on puisse rétablir
14:55un traitement qui sauve cette filière.
14:57C'est ça que j'ai signé.
14:59Parce qu'il y a des conséquences économiques
15:01à ces décisions.
15:02Et du reste, Julien Denormandie,
15:04qui était à l'époque en responsabilité,
15:06avait demandé à ce qu'on puisse faire ces traitements.
15:09Tout est une question d'équilibre.
15:11Je voudrais dire enfin sur cette question
15:13des traitements, parce que les accusations
15:15sont faciles.
15:17Moi, je suis très confiante dans la science
15:20et dans la technologie.
15:22Je sais que demain, on aura des alternatives technologiques.
15:25Vous savez qu'aujourd'hui, il y a des entreprises
15:27très innovantes en France qui sont capables
15:29d'adapter sur les outils agricoles
15:31des systèmes qui peuvent discriminer
15:33un traitement très ponctuel et très faible
15:37qui évite une pulvérisation générale.
15:40Mais on accepte, nous, le médicament
15:43qui nous soigne.
15:44Confiance dans la science.
15:45Mais il faut aussi accepter le principe
15:47de soigner les plantes.
15:49On va conclure. Je vous demanderai une réponse rapide.
15:51Je crois que c'est important que je l'évoque,
15:52parce que vous êtes surtout une spécialiste de l'école.
15:54Annie Gennevard, vous voyez d'ailleurs davantage
15:56atterrir à l'éducation qu'à l'agriculture.
15:58Vous avez d'ailleurs été professeure de français.
16:00On connaît vos positions fermes sur l'autorité à l'école,
16:02sur la sanctuarisation de la laïcité.
16:05Ce ministère vous a échappé, a-t-on lu,
16:07à cause de vos positions dites conservatrices.
16:11Est-ce que vous le regrettez aujourd'hui ?
16:13Un tel ministère ?
16:15Pas du tout. Non, absolument pas.
16:17Ce n'est pas de la langue de bois ?
16:18Non, non, absolument.
16:19Non, non, ce n'est pas de la langue de bois.
16:20Ça fait 20 ans que je travaille dans le monde agricole,
16:22avec le monde agricole.
16:24Donc lorsque Michel Barnier, qui souhaitait que j'entre
16:26dans son gouvernement, m'a demandé le choix
16:29qui était le mien, j'ai demandé l'agriculture.
16:33Donc ce n'est pas...
16:35C'est un merveilleux ministère.
16:38C'est un ministère attachant, un ministère de cœur,
16:41parce qu'il touche des gens,
16:43il concerne des gens qui sont profondément attachants,
16:47et puis un terroir des territoires merveilleux.
16:51Et un lien.
16:52Et un lien.
16:53C'est comme vous l'avez dit.
16:54Oui.
16:55Merci, Annie Genouard.
16:56Merci pour cette prise de parole sur Europe 1 et C News,
16:58et à bientôt.
16:59Merci, Sonia Mabrouk.