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NewsTranscription
00:00...
00:02Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
00:07Bonjour, ravi de retrouver ce matin les débats jusqu'à midi.
00:11Vous le savez, 0826-300-300 si vous voulez réagir nos débatteurs du jour,
00:16jour férié mais actif pour certains.
00:19Arnaud Benedetti, bonjour.
00:21Merci d'être avec nous, professeur Alassore Bonne, rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire.
00:25Je peux citer votre ouvrage aussi,
00:28l'inéluctable victoire, point l'interrogation, cette audition.
00:31Michel Laffont également présent avec nous, Benjamin Cauchy, bonjour.
00:34Bonjour à tous.
00:36Bonjour Mathioc.
00:38Bonjour.
00:39Vous êtes secrétaire général du Millénaire et puis avec nous également Arnaud Stéphan.
00:42Bonjour.
00:43Fondateur de l'agence La Note de Com.
00:45On commence ces débats avec vos coups de cœur, vos coups de gueule.
00:49Et allez, on commence par un coup de gueule.
00:51Avec vous, Arnaud Benedetti, on parle d'un député de la France insoumise,
00:55Thomas Porte, qui fait de nouveau parler de lui.
00:58Oui, en effet, lors des questions d'actualité au gouvernement,
01:01alors qu'une de ses collègues d'ailleurs de la France insoumise
01:03posait une question sur la situation à Gaza et la position de la France,
01:08on a eu un échange pour le moins musclé, c'est le moins qu'on puisse dire,
01:12au moins sur le plan sémantique,
01:14entre M. Porte et je crois deux ou trois députés du Rassemblement national.
01:21Je vais citer les propos de M. Porte à l'encontre de ses collègues du RN.
01:26C'est un petit florilège, je ne vais pas citer l'ensemble de ses déclarations.
01:31« Ferme ta gueule toi, on va s'occuper de toi, vas-y dégage,
01:34on va s'expliquer dehors, tu vas voir, on va aller dehors,
01:37on va s'occuper de toi. »
01:39M. Porte, ce n'est pas la première fois qu'il se fait remarquer.
01:44Je rappelle que lors de la discussion sur les retraites,
01:48il avait posé un ballon de football avec une photo de M. Dussopt au pied.
01:56C'est quelqu'un qui est connu en effet pour ses provocations,
02:01comme beaucoup d'ailleurs, comme un certain nombre de députés de la France insoumise.
02:05Mais si vous voulez, ce qu'il y a de grave au-delà de la stratégie d'intimidation,
02:09quasiment physique en l'occurrence de ce député,
02:12c'est que finalement aucune sanction ne sera possible.
02:15Le problème, c'est qu'aucune sanction ne sera possible,
02:17alors que ça mérite évidemment sanction.
02:19Parce que le comportement de petit caïd sur les travées de l'hémicycle
02:22est absolument inacceptable de quelqu'un qui dispose d'une part de la représentation nationale.
02:27– Pourquoi aucune sanction possible ?
02:29– Tout simplement, regardez la composition du bureau de l'Assemblée nationale.
02:32La composition du bureau de l'Assemblée nationale, aujourd'hui, la gauche est majoritaire.
02:36Alors est-ce que vous imaginez un seul instant que les partenaires
02:40au sein du nouveau Front populaire, que sont les écologistes ou les socialistes,
02:45vont voter une sanction contre un de leurs collègues de la France insoumise ?
02:51J'ai les plus grands doutes en la matière.
02:53Alors même si certains, à mon avis, ne sont pas très à l'aise
02:56avec ce qui s'est passé hier dans les travées de l'hémicycle,
02:59je ne les vois pas aujourd'hui s'associer à une demande de sanction
03:04que pourrait en effet prononcer la présidente de l'Assemblée nationale.
03:08Donc si vous voulez, en effet, aujourd'hui, du fait de la composition du bureau de l'Assemblée nationale,
03:13qui est le résultat quand même, faut-il le dire aussi, du Front républicain.
03:17– Pas seulement.
03:18– Entre autres.
03:19– Il y a eu la proposition aussi du RN qu'il n'a pas voulu participer à des votes.
03:22C'est ce qui a donné la majorité.
03:24– Peut-être, peut-être.
03:26Si aujourd'hui le nouveau Front populaire se retrouve avec 197 députés à l'Assemblée nationale,
03:33c'est parce qu'il a disposé quand même, malgré tout, d'un certain nombre de reports de voix
03:37dans l'entre-deux-tours des élections législatives qui lui permettent,
03:40même si le RN en effet n'est pas totalement, j'allais dire, de ce point de vue-là,
03:45« innocent » entre guillemets, dans le fait qu'il ne dispose pas de siège
03:50au sein du bureau de l'Assemblée nationale.
03:52Mais enfin, en tout cas, il n'y aura pas de sanction.
03:54Ça veut dire qu'aujourd'hui, finalement, un certain nombre de députés,
03:57vraisemblablement de la France insoumise, jugent que c'est open bar à l'Assemblée nationale.
04:01C'est-à-dire qu'on peut faire tout, dire n'importe quoi en la matière.
04:05Donc c'est un vrai problème démocratique et c'est un problème, j'allais dire, d'incivilité,
04:09en l'occurrence d'incivilité parlementaire qui, en effet, ne fait que creuser le fossé,
04:14déjà extrêmement important, entre une grande partie de l'opinion publique et sa classe politique.
04:21— Vous partagez ce constat, Arnaud Stéphan ?
04:24— Oui, je partage complètement ce constat pour la bonne et simple raison que...
04:28— Avec une forme d'impunité, quoi. Au final, c'est ça, quoi.
04:30— Oui, c'était déjà le cas avant. Parce que M. Thomaporte était déjà, avant d'être député, un provocateur patenté.
04:36— Il avait été sanctionné, quand même. — Il suffit d'aller voir ses publications,
04:42par exemple, au moment de l'élection présidentielle, où il invente des milices
04:47qui seraient en train de tourner déjà dans les rues de Paris ou dans les rues de province.
04:51Il appelle à la mobilisation de tous les camarades.
04:54Bref, il y a un côté narratif mythomanique qui est quand même assez important chez Thomaporte.
04:59Sauf que maintenant, en plus, il est à l'Assemblée nationale. Il peut se permettre ce genre de provocation.
05:02Il peut d'autant plus se permettre ce genre de provocation, car comme le vient de le dire Arnaud Benedetti,
05:08il n'y aura pas de sanctions. Il ne peut pas déjà avoir de sanctions. On le rappelle à nos auditeurs.
05:11Il ne peut pas avoir de sanctions judiciaires. Pour la bonne et simple raison, c'est que le député,
05:16quand il n'est pas responsable judiciairement pour les propos qu'il tient au sein de l'Assemblée nationale...
05:21— Il a une immunité. — C'est normal. Il y a une immunité.
05:23Et il n'est pas responsable pour ses propos. La deuxième, c'est parce qu'au sein du bureau de l'Assemblée nationale,
05:27qui est le seul, qui est la police de l'Assemblée nationale, il n'y aura pas de sanctions,
05:34parce que ce ne sont que ses alliés. Mais pourquoi aussi il n'y a que ses alliés ?
05:37C'est qu'il y a eu un jeu de dupe qui en dit beaucoup. On aura peut-être l'occasion d'en parler sur la semaine
05:42qui vient de se passer et la terrible expérience de la niche parlementaire du RN.
05:47C'est qu'à vouloir jouer quelquefois trop malin, le Rassemblement national fait des erreurs cataclysmiques.
05:54Il faut se rappeler qu'il restait des postes de secrétaires au sein du bureau de l'Assemblée nationale,
05:59que l'RN n'a pas participé au vote en disant qu'on ne va pas y aller pour nous faire l'aumône ou pour des sous-postes.
06:09Résultat des courses, tous les postes de secrétaires ont été pris par l'ANFP. Résultat des courses,
06:13ils ont la majorité absolue. Il n'y aura donc pas de sanctions prises contre Thomas Porte.
06:19En plus, le député pour lequel il a tenu ses propos, c'est M. Lotiot.
06:25Une particularité, c'est que M. Lotiot a été pendant très longtemps un haut fonctionnaire RPR.
06:34Il était à la mairie de Paris. Il a été DGS de Levallois-Perret et en plus, c'était un garçon charmant.
06:44C'était vraiment d'une gentillesse, M. Lotiot.
06:49– Avant de poursuivre avec les coups de cœur et les coups de gueule de chacun,
06:52j'aimerais quand même qu'on poursuive, qu'on termine un petit peu ce débat sur ces propos de Thomas Porte
06:56et sur la question des sanctions. Effectivement, pas de sanctions,
06:58compte tenu du rapport de force au bureau de l'Assemblée.
07:02Mathieu Hoque, réaction par rapport à cela également ?
07:05– Oui, en effet. Le premier point qu'il y a à noter,
07:07c'est que LFI est en train de plus en plus devenir un parti de racaille.
07:10C'est-à-dire qu'on le voit sur l'ensemble des prises de position d'un certain nombre de députés
07:14à l'hémicycle ou même dans le débat public.
07:16On a de plus en plus cette volonté d'intimider ses opposants,
07:19cette volonté de faire ce que font, Arnaud Belletti a parlé de caïd,
07:23ce que font les caïds ou les racailles à l'école ou dans les quartiers
07:27parce qu'ils considèrent que ce sont leurs électeurs.
07:30Je ne sais pas si c'est faire honneur à leurs électeurs de penser cela
07:33et d'appliquer cette stratégie-là en termes de stratégie à l'hémicycle
07:36parce qu'ils veulent bordéliser l'Assemblée nationale.
07:38Le deuxième point qui est souligné, effectivement,
07:40c'est que ça pose la question de comment se fait-il
07:43que La France Insoumise représente une part du Nouveau Front Populaire
07:46qui ne représente que 34% des parlementaires
07:49et pour autant le bureau de l'Assemblée nationale est à majorité NFP,
07:54ce qui veut dire qu'ils ont récupéré plus de 50% des voix
07:56et cela signifie qu'il y a aujourd'hui une impunité à l'Assemblée nationale.
07:59Il y a eu des votes, il y a eu des votes.
08:01Ça pose la question de la stratégie des macronistes
08:04qui ont fait un report de voix sur le Nouveau Front Populaire
08:07et effectivement, vous l'avez rappelé, du Rassemblement national
08:09parce qu'il y a effectivement ce point sur les secrétaires au bureau de l'Assemblée nationale
08:13mais il y a aussi l'accord qui a été refusé par Marine Le Pen avec les Républicains
08:17pour récupérer un poste de vice-présidence à l'Assemblée.
08:21Donc effectivement, avec ces différents éléments-là,
08:24il y a quand même un point qui est porté sur la responsabilité de tous les députés
08:27qui ont laissé aujourd'hui une Assemblée nationale à la main de La France Insoumise
08:31et à la main du Nouveau Front Populaire
08:33et malheureusement, on voit bien ce que c'est
08:35et ça donne une image, un aperçu de ce que serait le pays
08:38si par cas, La France Insoumise et le Nouveau Front Populaire deviennent majoritaires.
08:42– Benjamin Cochy, choqué également par ce qu'on a pu entendre à l'Assemblée nationale ?
08:48– Plutôt blasé que choqué, parce que choqué effectivement,
08:51comme l'a dit Arnaud Stéphan ou Arnaud Benedetti,
08:54La France Insoumise et le Nouveau Front Populaire
08:56ne sont pas leur premier coup de buzz,
08:59au premier coup de couteau dans le respect
09:02qu'importe normalement l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
09:05J'ai envie de vous dire qu'on a les élus qu'on mérite
09:07et effectivement ce Front Républicain a porté dans les couloirs de l'Assemblée nationale
09:14des gens qui n'ont pas le niveau,
09:16des gens qui n'ont pas suffisamment de culture historique
09:19et qui sont parfaitement des idéologues
09:22et qui ne sont pas là pour faire avancer l'intérêt collectif du pays
09:27mais qui sont là véritablement pour incarner des communautés,
09:31pour incarner des revendications idéologiques
09:34et en ce sens ils vont utiliser tous les moyens qui sont mis à leur disposition.
09:37On a la stratégie du buzz,
09:39et là je sais que vous avez interviewé Louis Boyard ce matin sur votre entretien.
09:43– René reviendra tout à l'heure.
09:45– C'est un coutumier du buzz,
09:47et du coup M. Porte, comme le disait Arnaud Stéphan,
09:50est un coutumier du fait et un amateur de mauvaise punchline
09:55et de mettre de l'huile sur le feu.
09:57On est passé de la stratégie du buzz à la stratégie d'intimidation,
10:00moi la question que je pose c'est, c'est quoi la prochaine étape ?
10:03– Ça fait quelques temps quand même sur l'intimidation.
10:05– Oui, mais là elle est clairement exprimée au sein de l'hémicycle,
10:09non pas seulement sur des plateaux ou dans la rue,
10:12dans des manifestations plus que compromettantes.
10:14Moi la question que je pose c'est, c'est quoi la prochaine étape ?
10:17Et à partir de quel moment la justice,
10:19si le bureau de l'Assemblée nationale ne peut pas réagir,
10:21à partir de quel moment la justice peut se saisir tout de même,
10:24au-delà de l'immunité, du caractère de trouble,
10:27– Il a été élu immunité parlementaire,
10:30de toute façon c'est assez clair à Arnaud Bénédetti.
10:33– Alors l'immunité parlementaire peut être levée quand même,
10:36mais en l'occurrence là c'est difficile,
10:38c'est des propos tenus dans l'hémicycle,
10:41est-ce que c'est des propos qui sont considérés ?
10:43Evidemment il aurait tenu des propos antisémites explicites,
10:46je veux dire là en l'occurrence c'est un délit l'antisémitisme,
10:49l'immunité peut être levée, il y a eu des parlementaires…
10:52– Par qui ? Par le bureau ?
10:54– Par le bureau, voilà, le problème c'est qu'il faut que le bureau l'accepte,
10:57donc si vous voulez il y a une espèce de courdature du cercle
11:00et c'est totalement impossible.
11:01Donc en effet c'est encore une fois,
11:03on a sanctuarisé malheureusement institutionnellement
11:06au sein de l'Assemblée nationale,
11:08la possibilité pour la France insoumise
11:11de pouvoir décliner sa stratégie d'intimidation sans aucun risque.
11:14– Et vous avez raison, vous l'avez dit autour de cette table,
11:17il y a une responsabilité des autres groupes politiques.
11:20– Oui, une responsabilité des autres groupes politiques, je suis d'accord,
11:22c'est vrai que le Rassemblement national a vraisemblablement laissé faire,
11:25pour des raisons tactiques, je vais dire,
11:28cette composition très anormale du bureau de l'Assemblée nationale.
11:32Je rappelle que par exemple, lorsque le Front National en 1986
11:36a eu des députés, un groupe parlementaire, on l'a oublié,
11:39mais c'était Jean-Marie Le Pen à l'époque,
11:42qui présidait le groupe parlementaire du Front National,
11:45le Front National ségeait au bureau de l'Assemblée nationale,
11:49il y avait des membres du Rassemblement national qui étaient membres du bureau.
11:54Donc là, le choix tactique qui a été fait par Marine Le Pen,
11:58on peut en discuter en l'occurrence,
12:01mais elle n'est pas la seule, j'allais dire, responsable de cette composition.
12:04Il y a une situation politique qui a conduit plus généralement à cela.
12:08La situation, c'est quand même, malgré tout, la cause racine,
12:11c'est le Front républicain qui est, je pense,
12:14quand même le principal déterminant de tout cela.
12:17Et au-delà de ça, c'est que peut-être aussi,
12:20il faut se poser la question de savoir,
12:23qu'est-ce que la pratique politique à l'Assemblée nationale ?
12:26Vous avez des gens du NFP qui font de la politique,
12:29alors pas de la politique comme on a l'habitude d'en voir,
12:32ils font de la politique révolutionnaire, c'est-à-dire qu'ils rentrent dans le conflit.
12:35Mais ils font de la politique, ils font de l'économie politique,
12:38ils font de l'idéologie, ils font de la politique.
12:41Et en face, vous avez des gens qui travaillent chez CapMG,
12:44ils sont là, alors on va faire des calculs,
12:47on va faire des tableaux Excel, etc.
12:50Et ils ont abandonné la politique, y compris pour les gens du RN,
12:53parce qu'ils défendent le pouvoir d'achat, etc.
12:56Mais en fait, ce n'est pas politique, ce n'est pas une attitude politique.
12:59Ce que les autres leur mettent en face,
13:02c'est la confrontation généralisée, c'est la fameuse phrase
13:05qu'on a tous répétée 500 000 fois sur les plateaux de Jean-Luc Mélenchon,
13:08il faut tout conflictualiser.
13:11Ils le font, ils font de la politique, j'ai un peu l'impression
13:14que les autres ne font pas de pôle.
13:17On va arrêter de parler de conflit, on va parler d'humour.
13:20Allez, on change complètement de sujet avec un coup de cœur,
13:23il fallait bien un coup de cœur ce matin.
13:26C'est le vote de Benjamin Cochet.
13:29L'humoriste Saint-Marie s'infiltre, c'est ça ?
13:32Finalement oui, c'est un coup de cœur et je trouve que ça matche bien
13:35avec le sujet d'Arnaud Benedetti qui est finalement celui du culot.
13:38C'est le nom du spectacle de Marie s'infiltre, le culot.
13:41Est-ce que le ridicule le tue ?
13:44Est-ce que finalement on n'ose pas faire les choses
13:47parce qu'on a peur du regard des autres ?
13:50Quand je vois Thomas Porte à l'Assemblée nationale,
13:53je me dis que finalement le ridicule peut quand même tuer
13:56et que le regard des autres peut être extrêmement désapprobateur.
13:59Mais tout ça pour autant vous dire que Marie s'infiltre,
14:02c'est une humoriste qui sort un peu des sentiers battus.
14:05Elle a fait Hippo-Kagne, elle a fait Kagne,
14:08elle a fait un master en affaires publiques à Sciences Po Paris.
14:11Et puis elle décide de tout lâcher finalement
14:14alors qu'elle était destinée à une carrière politique.
14:17Elle a tout lâché pour devenir une humoriste.
14:20Elle a fait des petites vidéos comme ça sur les réseaux sociaux.
14:23On va dire une influenceuse, quelqu'un qui cherche à briller une fois de plus.
14:26Mais force est de constater, ça fait sept ans désormais
14:29que Marie s'infiltre, c'est imposé dans la scène de l'humour.
14:33Mais au-delà de l'humour, je suis allée la voir mercredi à la Hallograin à Toulouse.
14:36Et je peux vous assurer que devant 1700 personnes,
14:39elle ne nous a pas seulement fait rire, on est tous ressortis émus.
14:42Émus puisque c'est une véritable artiste complète.
14:45Elle chante magnifiquement, elle danse très bien.
14:48Elle sait manier des sujets comme le conflit israélo-palestinien
14:51avec beaucoup de finesse.
14:54Et puis en même temps, elle a une grande interactivité avec le public.
14:57Et donc tout ça pour vous dire que dans ce monde,
15:01dans ce monde un petit peu morose qui est celui du budget 2025
15:04et des errements idéologiques de la France Insoumise,
15:07je peux vous assurer qu'aller voir une humoriste comme Marie s'infiltre,
15:10ça fait du bien au moral. Donc je le recommande à tous
15:13d'aller t'en tourner un peu partout en France avec son spectacle qui s'appelle Le Culot.
15:16Et bien voilà, il est sorti pour le week-end. Merci beaucoup Vagin Cochet.
15:19On reste ensemble, Arnaud Benedetti, Mathieu Hoque.
15:22Arnaud, c'est fort, on revient dans un instant après les infos.
15:25Deux onze heures pour poursuivre ces débats. A tout de suite.
15:30Sud Radio, le 10h midi. Mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
15:34Mettez-vous d'accord en ce 1er novembre.
15:37Nos invités qui sont là, Arnaud Benedetti,
15:40rédacteur en chef de la revue politique et parlementaire, Benjamin Cochet,
15:43chef d'entreprise, Mathieu Hoque, secrétaire général du Millénaire,
15:46et puis Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note de Gomme.
15:49On poursuit, on poursuit ces débats avec tout d'abord la suite
15:53des coups de cœur et des coups de gueule.
15:56On a entendu un coup de cœur, un coup de gueule. On va entendre un nouveau coup de gueule.
15:59Arnaud Stéphan, coup de gueule contre la presse française.
16:03À propos de quoi ? De l'élection américaine ?
16:05Oui. Plus vous écoutez et vous regardez les plateaux sur les élections américaines,
16:10plus vous avez l'impression que nous sommes concernés.
16:14C'est un tropisme très curieux que nous avons en France.
16:17Nous pensons que d'une manière ou d'une autre, nous influençons
16:20la campagne électorale américaine.
16:23C'est quand même extraordinaire. Entre reportages, chroniques, plateaux,
16:27informations toujours dans le même sens qui essayent de nous expliquer
16:31que nous devons quasiment nous mobiliser pour la soirée du 7 novembre
16:35pour l'élection du président des Etats-Unis, ça devient invraisemblable.
16:38Et tout ça se fait sur le fond en vérité d'une très grande méconnaissance
16:42du système politique américain, des enjeux,
16:45mais également de l'instrumentalisation d'événements.
16:50Je pense notamment à ce qui s'est passé l'autre jour
16:53au meeting de Donald Trump à New York,
16:57où on nous a dit que des propos ont été tenus par un humoriste,
17:00on ne sait pas qui c'est, Tony Henscliffe.
17:03Allez sur Internet, vous allez voir qui est Tony Henscliffe.
17:07C'est une super star, Tony Henscliffe.
17:09Il a une émission qui s'appelle Kill Tony qui est invraisemblable
17:12et il pratique quelque chose qui se fait beaucoup aux Etats-Unis
17:14qui s'appelle le Rust.
17:15C'est-à-dire qu'on fait venir un invité très prestigieux,
17:18là en l'occurrence ça a été Tom Brady,
17:20qui est un très grand joueur de NFL, de football américain,
17:24et il a passé deux heures à se faire démonter par des humoristes,
17:27mais ça reste bon enfant et à la fin celui qui a clôturé ça,
17:30c'était Tony Henscliffe.
17:31Tony Henscliffe lui-même remplit le Madison Square Garden
17:34quand il fait ses propres émissions, son émission Kill Tony.
17:37C'est une super star.
17:38Et on a coupé dans les propos de Tony Henscliffe,
17:41il remerciait, il appelait donc à voter Donald Trump
17:44et il disait parce que ce qui se passe aujourd'hui,
17:47vous voyez ce que je viens de faire, c'est la liberté d'expression.
17:49Ce qu'il y a de plus important c'est la liberté d'expression
17:51et que si jamais on se trompe de candidat,
17:54vous aurez la censure, vous ne pourrez plus rien dire
17:57et on ne pourra même plus rigoler de tout et de n'importe quoi.
17:59Et on rappellera aussi qu'au même moment,
18:01un autre humoriste, curieusement lui il a eu de la chance,
18:04c'était un meeting des démocrates, avait expliqué
18:08Donald Trump veut construire un mur,
18:10j'espère qu'il va le construire en un jour
18:11parce que s'il laisse traîner du matériel,
18:13pas sûr qu'il le retrouve le lendemain.
18:15Sympa pour les Mexicains.
18:17Et là pour le coup, ça n'a pas sauvé les foules
18:21et surtout personne sur les plateaux, aucun,
18:25n'a jamais parlé ni de qui est Tony Henscliffe,
18:27ni de la blague de Georges Lopez dans un meeting du parti démocrate.
18:31Tout ça est oublié parce que nous sommes le camp de la morale,
18:34nous sommes le camp du bien
18:36et que même nous voulons soigner et guérir nos amis américains
18:39parce que nous pensons que nous avons un rôle à jouer.
18:41La polémique elle a été d'abord aux Etats-Unis,
18:45avant que ça n'arrive en France,
18:47Arnaud Benedetti, je ne sais pas ce que vous en pensez à ce sujet-là.
18:50On parle aussi de la campagne américaine,
18:52ça a quand même un impact quand même
18:54de voir qui sera élu entre Donald Trump et Kamala Harris.
18:58Que la campagne américaine ait un impact
19:01sur l'ensemble de la planète,
19:03ça me paraît assez évident
19:05et ce n'est pas nouveau en la matière,
19:07c'est quand même la première puissance mondiale.
19:10Qui se porte bien encore.
19:12Donc il est évident que ça a une influence.
19:14Mais c'est vrai qu'il faut éviter,
19:16je partage ce que dit Arnaud Stéphane,
19:18d'avoir nos propres prismes de perception
19:21qui ne sont pas les prismes de perception des Américains.
19:24Et encore les Américains c'est très hétérogène
19:26comme catégorie en la matière.
19:28Je vois par exemple qu'il y a des sondages
19:30qui sont effectués en ce moment
19:32pour savoir ce que les Français préféraient
19:34avoir comme président des Etats-Unis.
19:36Je veux dire, ça n'a strictement aucun sens en la matière.
19:40Surtout que ça soit l'un ou l'autre,
19:42ça va être des mauvaises nouvelles de toute façon
19:44pour la France et pour l'Europe.
19:46Il n'y en a pas un qui est mieux que l'autre.
19:48Les Américains ont une position,
19:50quel que soit leur président,
19:52c'est de défendre leurs intérêts.
19:54C'est comme toute logique impériale,
19:56un empire il défend ses intérêts.
19:58Donc il ne faut pas se tromper,
20:00que ce soit Mme Harris ou M. Trump,
20:03les Américains défendront leurs intérêts
20:05quoi qu'il en soit.
20:07Il est évident qu'on a une lecture
20:09qui est extrêmement biaisée et qui est une lecture
20:11aussi parfois portée par un certain nombre de médias
20:13et un certain nombre de leaders d'opinion.
20:15De toute façon, on a bien compris
20:17que pour une partie des élites de ce pays,
20:19je parle en France,
20:21Trump était le mauvais génie en l'occurrence.
20:23Donc il est évident qu'à partir de là,
20:25on diabolise, on sur-diabolise
20:27la personnalité de Donald Trump
20:29pour valoriser d'une certaine manière
20:31celle de Mme Harris.
20:33Après, les Américains choisiront.
20:35C'est eux qui choisiront.
20:37En plus, encore une fois, il y a une mauvaise lecture
20:39même institutionnelle qui est faite.
20:41Il faut jamais oublier, c'est un collège de grands électeurs
20:43qui élit le président des Etats-Unis.
20:45Mais oui, donc aujourd'hui,
20:47si vous voulez, je rappelle que
20:49Trump a été élu en 2016
20:51en ayant moins de voix que
20:53Mme Clinton, mais en ayant plus
20:55de grands électeurs.
20:57Donc aujourd'hui, si vous voulez, tous les sondages
20:59que l'on peut aujourd'hui mettre en avant
21:01pour dire regardez, en nombre de voix,
21:03Mme Harris est pour l'instant, semble-t-il
21:05et encore, ça reste à démontrer,
21:07devant M. Trump,
21:09ces sondages-là, finalement, n'ont très peu
21:11de sens, parce que, encore une fois,
21:13ce qui fera la différence, ce sont les grands électeurs
21:15et notamment les fameux Etats-Balances.
21:17Et puis les Etats de l'East Wing State aussi.
21:19À la limite, on peut regarder le sondage
21:21sur ces Etats-là, mais sauf que ça ne nous apprend
21:23pas grand-chose, parce qu'on est dans la marge des rangs
21:25et c'est très serré aussi dans chacun de ces Etats.
21:27Je rejoins, mauvaise lecture culturelle
21:29et une mauvaise lecture institutionnelle.
21:31Mathieu, à quoi ?
21:33– Ce qu'a dit Arnaud Stéphane, qui est très intéressant,
21:35c'est qu'effectivement, une partie de la presse
21:37et des élites de ce pays, comme disait Arnaud,
21:39rêvent que ce soit Kamala Harris
21:41qui gagne face à Donald Trump.
21:43Mais pourquoi ils rêvent de cela ?
21:45Parce qu'effectivement, ils pensent être dans le camp
21:47de la morale et le camp du bien, mais surtout,
21:49c'est que les indicateurs électoraux dans les Wing States
21:51dont vous parlez, sont très mauvais pour Kamala Harris.
21:53Il y a trois types de Wing States.
21:55Il y en a sept. Il y a trois types d'Etats clés.
21:57Les premiers Etats, c'est ceux du Sud.
21:59C'est l'Arizona et le Nevada.
22:01Aujourd'hui, en ayant décroché dans l'électorat
22:03les Latinos, notamment sur les questions migratoires,
22:05Kamala Harris va perdre l'Arizona.
22:07C'est quasiment certain.
22:09On travaille dessus, on a une équipe qui travaille dessus
22:11quasiment tous les jours aujourd'hui
22:13et qui sortira un rapport lundi.
22:15Elle a perdu quasiment l'Arizona.
22:17Le Nevada est en train de tomber, même s'il reste une poche
22:19d'électeurs pour Kamala Harris à Vegas.
22:21Donc ça, c'est le premier point.
22:23Donc elle a perdu quasiment ces Etats du Sud.
22:25Et c'est pour cela, d'ailleurs, qu'elle ne fait même plus campagne
22:27dans les Etats du Sud, parce que l'État-major des Démocrates
22:29c'est deux types d'États.
22:31Vous avez vu à Vegas cette pub
22:33que s'est offerte Kamala Harris
22:35sur le Dôme de Las Vegas.
22:37Il y a quand même une volonté
22:39de faire acte de présence
22:41et d'essayer de bousculer les choses.
22:43Exactement. Parce qu'effectivement, c'est un État qui est important
22:45qui amène peu de grands électeurs
22:47parce que ce n'est que six grands électeurs.
22:49Mais elle n'a pas fait de déplacements
22:51récents à Vegas, etc.
22:53Donc ce n'est pas la stratégie démocrate.
22:55La stratégie démocrate, c'est plutôt
22:57de cibler deux types d'États.
22:59C'est d'abord les États
23:01de l'Ouest,
23:03la Géorgie et
23:05la Caroline du Nord.
23:07Où effectivement, c'est un électorat
23:09qui est plus bourgeois,
23:11qui est l'électorat des indépendants, qui est plus clé
23:13mais qui aujourd'hui est dominé par Donald Trump
23:15parce que c'est un électorat qui est quand même assez conservateur
23:17sur les questions de société.
23:19Et donc Kamala Harris a des problèmes là-dessus.
23:21Et ensuite, il lui reste les électeurs de la Rust Belt.
23:23Donc c'est Michigan, Wisconsin
23:25et la PNC de Manille.
23:27C'est là où ça va jouer.
23:29Et là-dessus, quand vous regardez les sondages
23:31et notamment les votes qui ont déjà eu lieu aujourd'hui,
23:33le vote par avance Kamala Harris
23:35est en retard de 600 000 voix
23:37par rapport à ce que fait
23:39Joe Biden en 2020 qui a gagné
23:41ses États à très peu de voix.
23:43Donc aujourd'hui, les indicateurs électoraux
23:45pour Kamala dans les États clés sont
23:47très faibles parce qu'il ne faut pas regarder le vote populaire
23:49comme vous l'avez dit, ça n'a pas de valeur
23:51électorale. Les indicateurs sont dans le rouge
23:53et donc effectivement, certains se disent
23:55Donald Trump risque d'être Président de la République
23:57donc nous en France, on fait un peu monter la sauce
23:59pour diaboliser,
24:01décrédibiliser celui qui pourrait être
24:03le prochain Président des États-Unis.
24:05Pas tous les médias quand même.
24:07Non, pas tous.
24:09Il y en avait bien.
24:11Alors ça, chacun jugera.
24:13Après, tout le monde a un avis sur la question.
24:15Chacun jugera. Le temps file.
24:17Mathieu Hoque, on termine quand même avec
24:19votre coup de gueule.
24:21On revient en France,
24:23les députés qui votent le renforcement de l'exit tax.
24:25Exactement.
24:27Les députés aujourd'hui,
24:29notamment du Nouveau Front Populaire,
24:31se sont fait plaisir pour amender
24:33ce budget. Ils ont introduit un mur
24:35fiscal sans précédent.
24:37Mais au-delà du volume
24:39des impôts supplémentaires
24:41qui ont été créés, près de 80 milliards,
24:43ce qui est intéressant, c'est de voir
24:45quels types d'impôts ont été créés
24:47ou renforcés. Et il y a l'exit tax.
24:49L'exit tax, c'est un peu le révélateur
24:51de ce qu'on pourrait appeler le génie fiscal français.
24:53C'est-à-dire que vous avez des gens qui partent
24:55de la France, notamment pour des raisons fiscales,
24:57et on veut taxer
24:59ce qu'on appelle les plus-values latentes dans un délai
25:01de deux ans. Et initialement, c'était 15 ans.
25:03Donc, c'est un peu comme si
25:05quelqu'un vous quitte, vous largue,
25:07et vous essayez, par tous les moyens,
25:09de le retenir en lui imposant
25:11une taxe supplémentaire, en le dissuadant de partir.
25:13Sauf que cette politique-là,
25:15qui a été pratiquée par François Hollande
25:17en 2012 et 2014,
25:19notamment en renforçant l'exit tax,
25:21a conduit à davantage de départs.
25:23Plus vous matraquez les gens, plus vous essayez
25:25de créer des taxes pour les empêcher
25:27de partir, plus les gens partent.
25:29Or, lorsque l'on voit Emmanuel Macron,
25:31la politique qu'il a menée d'un point de vue fiscal,
25:33notamment en assouplissant l'exit tax,
25:35avait justement montré qu'il y avait moins de départs
25:37avec l'exit tax. Alors nous, on a besoin
25:39des gens qui réussissent, on a besoin des gens
25:41qui créent de la richesse dans notre pays.
25:43Et donc, je m'inquiète, nous nous inquiétons
25:45dans notre think tank, de ce mur fiscal
25:47qui commence à s'abattre, et de cette volonté
25:49de certains de vouloir taxer toujours ceux qui réussissent,
25:51toujours ceux qui travaillent, toujours
25:53ceux qui font gagner de l'argent au pays.
25:55Et c'est quelque chose qui sera très
25:57difficile à l'avenir,
25:59parce que si l'on casse aujourd'hui les gens qui travaillent,
26:01qui réussissent, on va casser la croissance économique
26:03à l'avenir. – Je vous vois
26:05casser, Benjamin Cochet, peut-être réaction
26:07à cela, oui.
26:09– Oui, oui, ben je...
26:11Mon métier, c'est d'être
26:13pas à la fois courtier, mais j'ai également
26:15une société de conseil auprès des chefs d'entreprise
26:17et je peux vous assurer que depuis que
26:19le concours Lépine de la fiscalité
26:21s'est mis en place sur le PLF 2025
26:23ou PLFSS 2025,
26:25en tout cas sur ces deux projets, budget de l'État
26:27ou de la sécurité sociale,
26:29je peux vous assurer que les tentations
26:31de Venise sont grandes.
26:33Les gros
26:35employeurs, les gros entrepreneurs,
26:37les gros businessmen sont déjà
26:39partis, on vous dit les choses.
26:41Je pense que Mathieu pourrait confirmer
26:43cet exode de l'entrepreneuriat
26:45depuis de nombreuses années,
26:47depuis une quinzaine d'années,
26:49depuis 2012, de toute façon. Là, ce qui est intéressant,
26:51c'est de voir que ce sont
26:53les plus petits,
26:55des plus petits entrepreneurs qui ont
26:57cette tentation de Venise et qui sont en train de faire
26:59du benchmark, vous savez, quand vous avez des clandestins
27:01qui veulent arriver en Europe, ils font du benchmark,
27:03ils regardent où est-ce que c'est le plus intéressant.
27:05Je vais vous dire maintenant, avec la mondialisation heureuse
27:07qu'on nous a imposée,
27:09les chaînes d'entreprise sont exactement
27:11la même chose. On fait du benchmark fiscal,
27:13juridique, et on regarde
27:15où est-ce que c'est le plus intéressant.
27:17Entre se faire massacrer en France
27:19pour continuer à financer des dépenses
27:21publiques et à remplir
27:23une baignoire
27:25qui n'est toujours pas bouchée,
27:27je peux vous assurer que de nombreux
27:29entrepreneurs préfèrent aller payer 12,8%
27:31en Irlande ou d'aller dans d'autres
27:33pays. L'Europe a aussi ses
27:35bienfaits, qui est celui de la concurrence fiscale.
27:37Je crois que c'est l'arroseur à arroser
27:39aujourd'hui et ce que fait la France insoumise.
27:41On peut aussi parler du rassemblement national
27:43dans le concours l'épine de la fiscalité.
27:45Je crois que les deux
27:47se valent. C'est extrêmement
27:49dangereux et là, c'est plutôt un cri
27:51d'alerte et je rejoins Mathieu Hoque sur ce sujet.
27:53– Allez, on poursuit les débats, on reste ensemble
27:55dans un instant. Benjamin Cauchy,
27:57Mathieu Hoque, Arnaud Stéphan, Arnaud Benedetti.
27:59On revient dans un instant, on va parler de ce qui s'est passé
28:01hier soir du côté
28:03de Poitiers. On parle encore
28:05de trafic de drogue, de nouveaux
28:07règlements de comptes. Cette fois-ci,
28:09ça se passe à Poitiers. Et puis alors, le nombre
28:11d'individus sur cet affrontement,
28:13on parle de 400 à 600
28:15individus, c'est juste
28:17incroyable. On y revient juste après ça.
28:21– Sud Radio, le 10h midi,
28:23mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
28:25– Mettez-vous d'accord,
28:27on se pose des questions, on débat
28:29ce matin, ce 1er novembre, avec
28:31l'ensemble des débatteurs qui nous font le plaisir d'être
28:33avec nous. Jusqu'à midi, Arnaud Benedetti,
28:35rédacteur en chef de la Revue Politique et Parlementaire,
28:37Benjamin Cauchy, chef d'entreprise, Mathieu Hoque,
28:39secrétaire général du Millénaire et Pierre
28:41Arnaud Stéphan, fondateur de l'agence La Note
28:43de Com. On poursuit ces débats, on parle
28:45des trafics de drogue. Nouvelle fusillade,
28:47je vous le disais tout à l'heure, à Poitiers.
28:49Ça a eu lieu hier soir, scène surréaliste,
28:51affrontement entre plusieurs centaines,
28:53vous avez bien entendu, plusieurs centaines d'individus,
28:554 à 600
28:57personnes, 5 personnes gravement blessées,
28:59au final, dont un jeune de 15 ans, entre la vie et la mort.
29:01On est à un point de bascule.
29:03C'est ce qu'a affirmé Bruno Retailleau,
29:05le ministre de l'Intérieur, ce matin,
29:07sur BFM. On est
29:09à un moment de bascule. Arnaud Stéphan,
29:11j'ai l'impression qu'on l'a passé, ce point de bascule,
29:13depuis longtemps. Ça fait un moment qu'on a
29:15passé ce point de bascule. Il y a deux ans,
29:17un individu en trottinette
29:19électrique abat un policier.
29:21Vous en avez
29:23tous les jours, il suffit de regarder
29:25la presse. Ce qui est
29:27fascinant,
29:29sur l'affaire de Poitiers,
29:31c'est qu'on en parlait
29:33hors antenne.
29:35On parle de Poitiers.
29:37Qui aurait imaginé,
29:39dans ses pires cauchemars,
29:41que la bonne ville de Poitiers
29:43devienne le théâtre
29:45d'événements de ce type-là ?
29:47Une réflexion plus personnelle,
29:49vous avez un carambolage,
29:51en plus, des références
29:53de l'imaginaire.
29:55Vous avez à la fois
29:57cette scène de gens assis
29:59à une terrasse qui se font tirer dessus.
30:01Vous tombez dans le Chicago.
30:03Derrière, vous repartez
30:05sur le Moyen-Âge, avec
30:07des grandes compagnies.
30:09Les grandes compagnies du Moyen-Âge
30:11où vous avez 600 personnes
30:13qui se mettent dedans. Pour ceux qui aiment l'histoire,
30:15et je sais que les auditeurs
30:17aiment l'histoire, qui regardent
30:19le nombre de personnes qui étaient engagées
30:21dans certaines batailles du Moyen-Âge,
30:23on est à peu près sur ça.
30:25On s'imagine à cause d'Hollywood
30:27que ce sont des grandes batailles
30:29avec des milliers de gens.
30:31La plupart du temps, pas souvent.
30:33600 personnes, on n'est pas loin
30:35d'une bataille au Moyen-Âge
30:37ou à la Renaissance.
30:39C'est hallucinant.
30:41Je suis un peu
30:43surpris par
30:45la réponse politique.
30:47Nous allons faire des choses.
30:49On est toujours dans
30:51la légition du lendemain.
30:53La difficulté des politiques aujourd'hui,
30:55c'est qu'il est toujours dans la gestion du lendemain.
30:57– Bruno Retailleau qui est à Rennes aujourd'hui,
30:59après ce qu'il s'est passé le week-end dernier,
31:01et cet enfant, on le rappelle, qui est toujours
31:03entre la vie et la mort, lui.
31:05– Nous sommes rentrés dans quelque chose d'autre
31:07et je ne suis pas sûr aujourd'hui
31:09que le format
31:11intellectuel ou le format
31:13de la politique française soit apte
31:15à comprendre ce qui est en train de se passer.
31:17On vit une dérive mexicaine.
31:19– C'est ce qu'a dit Retailleau.
31:21– C'est ce que dit Retailleau ce matin d'ailleurs.
31:23– Il est gentil Monsieur Retailleau, mais pendant des années,
31:25il a eu des postes très importants au Sénat,
31:27il a eu la possibilité de faire plein de choses
31:29dans sa famille politique.
31:31Il me semble-t-il, ils ont été au pouvoir
31:33à de nombreuses reprises jusqu'en 2012,
31:35qu'ont-ils fait ?
31:37Encore une fois,
31:39ce n'est pas une nouveauté.
31:41La prospective, ça ne sert pas à rien.
31:43Au ministère de l'Intérieur, il y a des gens qui travaillent.
31:45Ça fait longtemps qu'il y a des gens qui tirent la sonnette d'alarme
31:47en disant, attention, il va se passer des choses très graves.
31:49Il me semble qu'il y a aussi un ministre,
31:51il n'y a pas si longtemps que ça,
31:53le pauvre est mort,
31:55nous avait expliqué que nous allions
31:57au face-à-face
31:59et à des situations extrêmement compliquées.
32:01– Oui, Arnaud Belédettier.
32:03– Non, juste, je ne veux pas me faire l'avocat de Bruno Retailleau,
32:05mais il vient de prendre ses fonctions
32:07et force est de constater qu'il a toujours tenu un discours
32:09en tant que sénateur qui était un discours
32:11de très grande fermeté et justement un discours
32:13très critique vis-à-vis de ce que pouvaient faire
32:15les gouvernements en place
32:17sur la question de la sécurité.
32:19Mais après c'est vrai que finalement,
32:21il y a trois caractéristiques dans ce qu'on est en train de vivre.
32:23En effet, d'abord,
32:25le fait qu'on a une extension
32:27du domaine de cette
32:29très grande délinquance
32:31sur l'ensemble du territoire national
32:33dans des zones où finalement
32:35on ne s'attendait pas
32:37à ce que ce type de phénomène
32:39puisse apparaître.
32:41Poitiers, Rennes,
32:43Dijon, etc.
32:45On avait quand même
32:47quelques grandes métropoles
32:49qui étaient des points de fixation
32:51en matière
32:53notamment d'implantation
32:55mafieuse
32:57sur le pays, ça c'était un premier point.
32:59Deuxième point, là ce qu'il y a avec Poitiers,
33:01c'est en effet
33:03cette espèce de volume
33:05le ministre de l'Intérieur
33:07parle de 500 à 600
33:09personnes qui se sont
33:11affrontées.
33:13Donc on voit là qu'on est en train
33:15manifestement de changer de dimension.
33:17Troisième point, l'extrême jeunesse
33:19de ceux
33:21qui aujourd'hui
33:23malheureusement participent
33:25à ce type de phénomène.
33:27Donc là on a trois caractéristiques majeures.
33:29Après, si vous voulez, je rejoins ce qu'a dit Arnaud Stéphan,
33:31c'est-à-dire qu'en fin de compte,
33:33le quatrième phénomène
33:35c'est la répétition.
33:37La répétition quasiment journalière
33:39d'un point à l'autre
33:41du territoire, qui donne l'impression
33:43qu'il y a une perte de maîtrise de la part
33:45de l'État sur une fonction qui est essentielle
33:47qui est la fonction de l'ordre
33:49public. Après, j'allais dire
33:51mais on connaît
33:53les causes de tout cela, mais il y a une cause
33:55principale qui est une cause racine,
33:57qui est une cause matrice,
33:59c'est que voilà des années et des années
34:01qu'on a finalement développé
34:03un état d'esprit dans
34:05ce pays qui était un état d'esprit qui visait
34:07à relativiser, à
34:09minorer ce type de phénomène.
34:11Sineus a commencé en effet
34:13à bas bruit, ça n'a
34:15cessé d'augmenter
34:17et on a eu des pouvoirs politiques
34:19qui ont considéré que finalement il n'y avait
34:21rien à voir, circulait rien à voir. Je rappelle qu'en
34:232020, M. Dupont-Moretti est nommé
34:25garde des Sceaux,
34:27il refuse de parler d'insécurité,
34:29il parle de sentiments
34:31d'insécurité, il considère même que
34:33la notion d'ensauvagement
34:35qui est employée d'ailleurs par le ministre
34:37de l'Intérieur à l'époque, M. Darmanin,
34:39qui d'ailleurs est une notion qui avait été
34:41plutôt, je veux dire, forgée par quelqu'un de gauche
34:43qui était M. Chevènement, lorsqu'il
34:45était lui-même ministre de l'Intérieur il y a fort longtemps,
34:47pardon des sauvageons,
34:49il considère que la notion même,
34:51l'emploi sémantique de cette notion
34:53de sauvageons participe au sentiment
34:55d'insécurité, donc c'est dire quand même le
34:57décalage qui existe entre la
34:59réalité et la lecture de la réalité
35:01qui est faite en effet par un certain nombre de
35:03responsables politiques et là en l'occurrence par le garde des Sceaux
35:05qui était M. Dupond-Britti.
35:07– Alors ça a un peu changé, j'ai l'impression que Didier Migaud à La Justice
35:09tient un discours différent,
35:11Benjamin Cochis, puis on a aussi des...
35:13alors je ne sais pas si on minore encore aujourd'hui,
35:15on a quand même Bruno Rotaillot qui utilise
35:17des termes assez forts, il parle
35:19de narco-racaille
35:21quand même Benjamin Cochis, c'est des mots
35:23qu'on n'entendait pas auparavant.
35:25– Oui, alors c'est vrai,
35:27j'entends Arnaud Stéphan qui dit
35:29ok, Rotaillot a un bon discours mais
35:31cuite de ses actions finalement quand il était au pouvoir,
35:33je pense qu'on peut regarder à peu près
35:35tous les élus qui ont depuis ces 40 dernières années
35:37reproché à peu près ce même genre de grief.
35:39J'ai rencontré Bruno Rotaillot
35:41vendredi dernier à Toulouse
35:43en marge d'un déplacement ministériel,
35:45il parlait notamment du narcotrafic
35:47qui est un véritable enjeu en Occitanie.
35:49Évidemment le discours
35:51ne peut qu'aider
35:53et soutenir les forces de l'ordre,
35:55pour autant vous l'avez dit
35:57et Arnaud Bénédetti l'a bien détaillé,
35:59pendant de nombreuses années
36:01les élus locaux ont acheté la paix sociale,
36:03ont fermé les yeux,
36:05ont mis la poussière sous le tapis,
36:07ou des miettes sous le tapis.
36:09Le problème c'est que maintenant
36:11c'est la dune du pilat qu'on essaye de mettre sous un tapis
36:13et donc c'est absolument plus entendable.
36:15Moi ce que je regrette finalement
36:17dans le discours
36:19de nos gouvernants
36:21c'est de s'attaquer effectivement
36:23aux consommateurs, on peut l'entendre,
36:25on s'attaque aux distributeurs,
36:27c'est-à-dire toutes ces bandes organisées
36:29qui cherchent à se répartir le territoire
36:31et Poitiers c'est clairement une guerre de territoire,
36:33ni plus ni moins. Dans l'Occitanie
36:35on a des aides-mafias, les Marseillais
36:37qui tentent d'arriver sur les régions midi-Pyrénées
36:39ce qui crée de véritables conflits
36:41donc on peut avoir des explications
36:43et malheureusement des scénarios identiques
36:45dans de nombreuses régions de France, c'est dramatique.
36:47Donc on tape sur les consommateurs, je l'entends,
36:49sans doute à juste titre,
36:51on tape sur les réseaux de distribution,
36:53on voit qu'il y a des problèmes claniques
36:55et de guerre de territoire,
36:57et de la matière première sur notre territoire.
36:59Je vous donne un exemple concret,
37:01vous savez que le port de Sète
37:03c'est le deuxième port de la Méditerranée,
37:05il n'y a pas de scanner à conteneurs
37:07dans le port de Sète en Occitanie.
37:09Lorsque la police de l'air et frontières
37:11souhaite fouiller et déterminer
37:13ce qu'il y a dans les conteneurs,
37:15le deuxième port de Méditerranée,
37:17pour la France, après Marseille,
37:19il faut savoir qu'il faut faire venir
37:21un scanner à conteneurs depuis le Havre
37:23par la route, ça fait trois jours.
37:25Donc si le scanner vient deux fois par an
37:27dans la ville de Sète,
37:29dans le port de Sète,
37:31vous aurez fait quelques miracles.
37:33J'entends tous ces discours de fermeté,
37:35la prise de conscience, mais désormais
37:37non seulement criée par les oppositions
37:39qu'on disait populistes,
37:41ou de droite nationale, de droite réactionnaire,
37:43tous les noms que vous voulez,
37:45aujourd'hui même la majorité, aussi faible soit-elle,
37:47prend conscience des choses.
37:49Mais encore une fois, tapons aussi sur les producteurs
37:51et contrôlons ce qui rentre dans notre pays,
37:53je crois que c'est bon.
37:55Benjamin Roque, rapidement pour conclure sur ce sujet-là.
37:57Oui, très rapidement,
37:59il y a un premier point qui est effectivement sur les consommateurs,
38:01ça a été dit, parce que de toute façon,
38:03tant que la France reste le premier marché de consommation
38:05du cannabis, le troisième d'héroïne
38:07et le sixième de cocaïne, on n'arrivera
38:09jamais à enrayer les trafics, ça c'est le premier élément
38:11et effectivement les mesures proposées par Bruno Retailleau
38:13vont dans le bon sens. Le deuxième point,
38:15ça a été rappelé, je ne vais pas reprendre le diagnostic,
38:17tout le monde le connaît sur la guerre des territoires,
38:19mais effectivement il y a un problème
38:21plus global, qui est une question
38:23de culture, d'état d'esprit,
38:25avec la doctrine de pas de conflits, pas de vagues,
38:27où justement, en achetant la paix sociale
38:29avec la politique
38:31de la ville très dispendieuse,
38:33111 milliards
38:35d'euros sur les dix dernières années,
38:37on s'est dit qu'avec ça,
38:39on allait enrayer la pauvreté et finalement on allait enrayer les trafics,
38:41ce qui est complètement faux, on le voit avec l'exemple
38:43de Marseille notamment. Le troisième point
38:45qui est important, et donc finalement,
38:47l'état de droit et la politique de la ville créent des zones de non-droit,
38:49puisque de fait, l'état n'intervient plus à
38:51renier les services régaliens pour pouvoir mettre
38:53davantage de social. Et le troisième point qui est très important,
38:55et ça a été rappelé, c'est effectivement
38:57l'enjeu diplomatique, parce que la drogue
38:59aujourd'hui en France n'est pas produite
39:01en France, elle est produite ailleurs, et donc
39:03il faut qu'il y ait,
39:05c'est un peu plus vrai effectivement depuis la
39:07crise sanitaire, mais en règle générale
39:09c'est quand même le cas notamment sur les
39:11opiacés qui viennent plutôt du Moyen-Orient,
39:13Iran, Afghanistan, etc.
39:15Sur le cannabis, il y a quand même encore une très forte production
39:17marocaine notamment, donc les pays
39:19du Maghreb, et puis la cocaïne vient encore quand même
39:21beaucoup d'Amérique Latine. Tant que la France
39:23et l'Europe ne se saisissent, et même les
39:25Etats-Unis, les pays occidentaux, ne se saisiront
39:27pas de cet enjeu diplomatique pour instaurer
39:29un rapport de force, quitte à mettre des sanctions
39:31économiques à des
39:33pays qui justement laissent faire
39:35la production de drogue, on n'arrivera
39:37pas effectivement à enrayer les trafics chez nous malheureusement.
39:39On va suivre donc cette visite aujourd'hui de Bruno
39:41Retailleau à Rennes, autre rendez-vous
39:43la semaine prochaine, vendredi prochain.
39:45Bruno Retailleau et Didier Migaud, un garde
39:47des Sceaux qui seront cette fois-ci à Marseille pour
39:49présenter un plan de lutte
39:51contre les narcotrafics, on verra
39:53ce qu'il en est exactement. A noter que Bruno
39:55Retailleau devrait être l'invité de
39:57Jean-Jacques Bourdin la semaine prochaine.
39:59D'ici là, nous on poursuit les débats,
40:01on va revenir à l'Assemblée nationale
40:03dans un instant avec la niche
40:05du Rassemblement National. C'était hier
40:07Chou Blanc pour le RNF.
40:15Le 10h midi, mettez-vous d'accord
40:17Benjamin Gleize.
40:19Mettez-vous d'accord, ça débat, ça débat
40:21pendant la pub, effectivement ça continue
40:23de débattre. On va parler
40:25d'un autre sujet maintenant, on va à l'Assemblée nationale
40:27ça a été une journée tendue encore
40:29on pourrait dire une nouvelle fois tendue à l'Assemblée
40:31hier. Journée particulière puisque c'était
40:33la niche du Rassemblement
40:35National, ça veut dire que c'était le RN
40:37qui avait la main sur l'ordre
40:39du jour avec différents textes qui étaient
40:41proposés par le groupe de Marine Le Pen,
40:43résolution de délinquants étrangers, rétablissement des peines
40:45planchers, puis réforme, abrogation
40:47de la réforme des retraites. On savait le texte avait été
40:49vidé assez largement
40:51en commission auparavant. En tout cas
40:53Chou Blanc pour le RN, rien n'est passé
40:55est-ce que c'est un échec ou pas pour le RN
40:57Arnaud Benedetti ?
40:59Alors oui, c'est un échec
41:01dans la mesure où il
41:03s'agissait aussi
41:05de réussir à briser un peu
41:07j'allais dire la stratégie de containment
41:09auquel ils sont exposés
41:11donc de ce point de vue, oui
41:13en effet c'est un échec, mais enfin après
41:15c'est un impact à peu près équivalent
41:17à zéro sur la relation du RN
41:19à l'opinion publique
41:21donc ça ne change pas grand chose
41:23sur le fond
41:25Ils voulaient en faire une tribune quand même
41:27sur l'abrogation de la réforme des retraites
41:29il y avait une volonté de faire de cette journée-là
41:31un peu une tribune pour eux par rapport à leur électeur
41:33Oui alors la réalité
41:35c'est que là où peut-être c'est quelque chose
41:37qui peut finalement
41:39d'une certaine manière leur être bénéfique
41:41c'est que l'idée du RN
41:43c'est de montrer 1. qu'ils sont
41:45respectables, 2. qu'ils respectent
41:47leurs concurrents et leurs adversaires
41:49et 3. donc en conséquence qu'ils ne sont pas
41:51sectaires et que sur la réforme
41:53des retraites en l'occurrence
41:55et ils faisaient déjà ça en 2022
41:57lors de la précédente législature donc ils n'ont pas fondamentalement
41:59changé de stratégie
42:01mais l'idée est de montrer
42:03que de toute façon ils voteront
42:05tout ce qui ira à leurs yeux
42:07dans la bonne direction
42:09quelle que soit finalement l'origine de l'initiative
42:11et donc
42:13on sait très bien que
42:15la France Insoumise va déposer
42:17elle-même une proposition de loi
42:19fin novembre
42:21dans le cadre de la niche parlementaire
42:23réservée à la France Insoumise
42:25une abrogation de la réforme des retraites
42:27et le RN a déjà dit
42:29qu'il voterait
42:31cette proposition
42:33de loi
42:35donc il s'agit de montrer qu'on n'est pas sectaires
42:37du côté du RN
42:39et finalement de créer un effet de contraste
42:41avec la gauche qui elle refuse
42:43de s'associer au RN
42:45mais qui acceptera les votes du RN
42:47de ce point de vue là
42:49c'est plutôt réussi
42:51d'une certaine façon
42:53mais après il est clair que
42:55en effet je crois qu'il ne fallait pas attendre grand chose
42:57de cette stratégie de niche
42:59je crois qu'il y a eu une espèce de concentration
43:01médiatique là-dessus
43:03que le RN a fait l'erreur
43:05de surcommuniquer
43:07sur cette niche
43:09je crois qu'il faut en effet qu'ils se méfient
43:11de considérer qu'ils sont là
43:13uniquement pour faire des coups politiques
43:15à l'Assemblée Nationale
43:17ils ont montré qu'ils étaient capables parfois
43:19en effet d'être surprenants
43:21et ils ont fait preuve d'une intelligence politique
43:23sur un certain nombre de sujets
43:25je pense notamment par exemple à la stratégie qui a été celle
43:27de Marine Le Pen lors du vote
43:29de la loi immigration
43:31en 2024
43:33en 2023
43:35c'était l'année dernière à la même époque quasiment
43:37et d'ailleurs ça a déréglé quand même la machine
43:39gouvernementale cette affaire
43:41si on en est arrivé à la dissolution
43:43c'est en partie, il faut s'en souvenir
43:45à cause de cet élément là
43:47mais je veux dire
43:49ils ne construiront pas une crédibilité
43:51que sur des seuls coups politiques
43:53il faut qu'ils se méfient d'autant plus que
43:55ce qui peut aujourd'hui naître
43:57avec la nouvelle Assemblée Nationale
43:59qui est née
44:01au mois de juillet
44:03c'est un sentiment d'anti-parlementarisme
44:05donc il faut faire très attention à ce qu'ils
44:07ne donnent pas l'impression
44:09quelque part de participer
44:11de ces jeux parlementaires
44:13de ces jeux de partis, de ce régime d'Assemblée
44:15qui peut à un moment donné
44:17finalement venir
44:19d'une certaine façon révulser
44:21une partie de l'opinion publique.
44:23Mais après on a quand même Jean-Philippe Tanguy qui disait
44:25qui met de plus en plus la pression sur la question
44:27quand même du vote ou non
44:29de la part du censure.
44:31On est quand même dans une évolution Mathieu.
44:33Oui on est dans une évolution
44:35et il faut quand même avoir en tête deux paramètres
44:37qui sont importants à l'Assemblée Nationale
44:39c'est que d'une part tout ce qui se passe
44:41à l'Assemblée Nationale est beaucoup plus important maintenant
44:43qu'avant. Pourquoi ? Parce que d'une part
44:45l'Assemblée Nationale a été bien élue avec une forte
44:47mobilisation des Français et donc une légitimité
44:49démocratique et politique forte pour l'ensemble
44:51des parlementaires et d'autre part
44:53parce que justement elle a traduit
44:55un sentiment qui était présent dans l'opinion publique
44:57c'était d'infliger une sanction électorale
44:59à l'encontre de la politique du
45:01chef de l'État, ce qui a eu lieu
45:03à l'Assemblée Nationale et à ce titre là
45:05la présence de l'Assemblée Nationale avec un groupe aussi important
45:07quand même qu'il faut le dire c'est le premier parti
45:09à l'Assemblée et l'incarnation de cela.
45:11Ensuite après la question...
45:13Il n'y a pas de majorité en tout cas pour gouverner.
45:15Ensuite après effectivement je rejoins tout à fait ce qu'elle a dit
45:17c'est-à-dire qu'il y a la stratégie de notabilisation
45:19du Rassemblement National se heurte
45:21à un point qui est qu'aujourd'hui il est malgré tout
45:23à l'écart
45:25il est mis au banc à l'Assemblée Nationale
45:27par les autres groupes parlementaires
45:29et le deuxième point c'est que
45:31un des carburants électoraux du Rassemblement National
45:33c'est l'impuissance publique
45:35c'est l'idée que le Rassemblement National
45:37peut changer la vie des Français sur un certain nombre de sujets
45:39sécuritaire, migratoire, pouvoir d'achat, etc.
45:41Or aujourd'hui ce que l'on voit
45:43alors que comme vous l'avez rappelé
45:45l'Assemblée Nationale est ingouvernable
45:47il n'y a pas de majorité, le Rassemblement National avait
45:49justement l'opportunité d'être un groupe pivot et on a souvent dit
45:51et le Rassemblement National a souvent pris cette étiquette
45:53de groupe pivot à l'Assemblée Nationale
45:55de groupe sur lequel le gouvernement ne pouvait pas
45:57justement ne pas compter
45:59et donc c'est la sous-entendue que le Rassemblement National
46:01dans cette position là
46:03pouvait faire des choses pour améliorer la vie des gens
46:05Or ce que l'on voit c'est que depuis
46:07le 7 juillet ils n'ont pas réussi à obtenir
46:09d'arbitrage politique favorable
46:11de leur point de vue aux yeux des Français
46:13et donc ça pose quand même un problème
46:15par rapport à leur discours. Ensuite après
46:17est-ce que électoralement la position du Rassemblement National
46:19sur cette niche
46:21aujourd'hui a un impact électoral ?
46:23Je dirais qu'en fait pour les électeurs
46:25de droite plutôt oui puisqu'on voit que les électeurs de droite
46:27qui ont justement
46:29puisque l'électorat du Rassemblement National a un peu muté
46:31avec la notabilisation du Rassemblement National
46:33il y a plus d'électeurs LR qui ont voté
46:35pour justement le Rassemblement National
46:37et effectivement eux ne comprendront pas
46:39que par exemple Bruno Retailleau
46:41que le gouvernement et que les LR ne reprennent pas
46:43certaines mesures sur les peines planchers etc.
46:45En revanche pour les électeurs de gauche
46:47les électeurs de gauche ont tous voté
46:49contre le Rassemblement National parce que c'était le Rassemblement National
46:51donc expliquer que la gauche
46:53ne vote pas la bourgation
46:55la réforme des retraites demandée par le Rassemblement National
46:57ne va pas faire bouger un seul électeur de gauche
46:59vers le Rassemblement National
47:01donc à ce titre-là pour les électeurs de gauche
47:03la position du Rassemblement National ne perviendra pas
47:05à faire bouger les lignes.
47:07Arnaud Stéphan avant de redonner la parole à Benjamin Cochet
47:09Oui
47:11en communication politique
47:13en stratégie politique il faut
47:15se garder
47:17de se refuser à évoluer
47:19et à changer de braquet quand on voit que ça ne marche pas
47:21la difficulté du Rassemblement National
47:23c'est qu'ils ont défini une ligne
47:25en se disant, en se tapant dans les mains
47:27comme dans les réunions de pubards dans les années 80
47:29sans les catogans
47:31en se tapant dans les mains
47:33en disant c'est génial, on a une super stratégie
47:35on va faire ça
47:37et ça va marcher du feu de Dieu
47:39le problème c'est que les autres en face sont au courant aussi quand même de la ligne
47:41puisqu'en plus ils n'ont cessé de parler de ce qu'ils allaient faire
47:43et de la manière dont ils allaient faire
47:45et on voit bien en plus depuis quelques jours
47:47ça montait puisque
47:49le leader minimo
47:51avait pris la parole, Jean-Luc Mélenchon
47:53en expliquant que de toute façon
47:55il ne voterait pas le texte du Rassemblement National
47:57parce que c'était une escroquerie
47:59il ne voterait pas parce que c'était le texte du Rassemblement National
48:01il ne voterait pas pour 5000 raisons
48:03donc déjà on était
48:05dans cette ambiance qui commençait à monter
48:07autour de ce texte du Rassemblement National
48:09et il n'y avait aucune raison
48:11que les autres groupes
48:13se laissent piéger par le plan
48:15du Rassemblement National
48:17évidemment qu'il n'y avait aucune raison de le faire
48:19le deuxième danger, le deuxième écœur
48:21c'est que quand ça fonctionne comme ça
48:23et on voit bien qu'aujourd'hui le Rassemblement National peut faire ce qu'il veut
48:25à l'Assemblée Nationale, ça ne passe pas, ça ne l'imprime pas
48:27ils essayent de faire des coups politiques comme le disait Arnaud
48:29très justement
48:31mais ce n'est pas une stratégie
48:33sur le long
48:35certains l'avaient dit
48:37sur des plateaux ou autres
48:39à un moment donné, quand vous êtes dans cette situation là
48:41il faut sortir la politique de l'Assemblée Nationale
48:43en effet, et là encore je rejoins
48:45Arnaud Benedetti mais souvent
48:47si le Rassemblement National
48:49reste à l'Assemblée Nationale
48:51il sera
48:53consubstantiel de la catastrophe
48:55qui se passera dans une situation
48:57où le Parlement
48:59aura un rôle central, plus la situation
49:01sera bordélique, moins il y aura de réformes
49:03plus on se retrouvera dans des conflits
49:05etc, moins ça bénéficiera
49:07au Rassemblement National
49:09il faut absolument et d'urgence qu'ils ressortent la politique
49:11de l'Assemblée Nationale pour faire de la politique
49:13autrement ils sont bloqués, c'est une mauvaise stratégie
49:15Benjamin Cauchy, mauvaise stratégie
49:17de la part du Rassemblement National ?
49:19Oui, alors je lisais
49:21ce matin le Figaro et je voyais effectivement
49:23le bilan demi-teinte de cette
49:25niche parlementaire où finalement
49:27à la fois Marine Le Pen d'un côté
49:29et Thomas Ménager qui était député rapporteur
49:31du texte sur l'abrogation
49:33que vous avez bien reconnu
49:35avouait finalement que c'était quand même
49:37bien utile d'avoir une tribune et que c'était
49:39quand même important de parler de la retraite
49:41quoi qu'il en soit le bilan pour les Français
49:43il est complètement caduque, moi j'ai plutôt le sentiment
49:45depuis le début de cette nouvelle législature
49:47que le Rassemblement National est en train de se faire
49:49démonétiser, va se faire
49:51démonétiser sur sa droite
49:53avec un gouvernement
49:55et notamment M. Retailleau
49:57qui reprend allègrement
49:59toutes les aspirations
50:01des Français sur
50:03les questions sécuritaires et migratoires
50:05et qui forcément démonétise un petit peu
50:07le Rassemblement National sur ce sujet là
50:09et enfin la démonétisation
50:11sur sa gauche puisque
50:13la stratégie non pas d'union
50:15des droites mais d'union populaire
50:17de Marine Le Pen, on essaye
50:19au maximum de récupérer l'électorat de
50:21gauche et là on se rend bien compte
50:23qu'il n'y arrive pas en incarnant
50:25cette abrogation de la réforme des retraites. Je pense qu'à un moment
50:27donné il va y avoir un schisme, en tout cas un questionnement
50:29économique et libéral qui va se poser
50:31au sein du Rassemblement National
50:33qui va attirer des électeurs
50:35des LR, attirer des électeurs potentiellement
50:37partis chez Éric Zemmour, chez Marion,
50:39Maréchal ou même. Comment
50:41expliquer à des électeurs d'Éric Ciotti
50:43qui sont pour la retraite à 65 ans
50:45voire 66 ans, qu'il va falloir soutenir
50:47le Rassemblement National dans une quête d'abrogation
50:49de la réforme des retraites alors que nos dépenses
50:51publiques sont en train de s'effondrer.
50:53Donc j'ai envie de dire que c'est un coup pour rien pour le Rassemblement National
50:55mais une bonne nouvelle pour nos
50:57comptes sociaux. En un mot Arnaud Bellezatis
50:59le Rassemblement National
51:01a pour lui la force
51:03de sa dynamique sociologique qui
51:05aujourd'hui fait qu'il est installé durablement
51:07dans le paysage politique et qu'il est
51:09qu'on le veuille ou non je veux dire
51:11à quelques encablures du pouvoir
51:13et qu'il a quelque chose
51:15qui est un capital politique énorme
51:17c'est qu'il n'a jamais gouverné. Il n'a
51:19jamais gouverné. Il est de ce point de vue là
51:21si vous voulez, on préjuge
51:23je veux dire malgré tout de sa bonne volonté
51:25de sa bonne foi et donc ça c'est
51:27sa force. C'est le seul à ne pas avoir gouverné
51:29de toutes les forces politiques qui sont
51:31à l'Assemblée Nationale et ça c'est aujourd'hui
51:33dans une situation de crise
51:35démocratique et de crise politique
51:37c'est un avantage concurrentiel
51:39qui est à mon avis absolument essentiel.
51:41Allez on continue dans un instant
51:43on va parler d'un député de la France Insoumise
51:45Louis Boyard qui était l'invité de Jean-Jacques
51:47Bourdin ce matin et qui appelle au boycott
51:49du match de football
51:5114 novembre prochain au Stade de France
51:53France-Israël. A tout de suite.
51:57Le 10h midi
51:59Mettez-vous d'accord, Benjamin Gleize.
52:01Mettez-vous d'accord avec l'ensemble
52:03de nos débatteurs du jour. Arnaud Benedetti
52:05Berger-Lacochi, Mathieu Hocque
52:07Arnaud Séfant. On termine avec
52:09cet appel au boycott venant du député
52:11LFI Louis Boyard
52:13il appelle à boycotter la rencontre
52:15du match de football 14 novembre prochain
52:17au Stade de France, France-Israël
52:19dans le cadre des matchs
52:21comptant pour la Ligue des Nations
52:23que dit-il ? Devant le génocide
52:25à Gaza, les Bleus ne doivent pas accueillir
52:27Israël au Stade de France. Est-ce qu'il écrit dans
52:29un message appel au boycott ?
52:31Il était l'invité Louis Boyard
52:33de Jean-Jacques Bourdin ce matin pour préciser
52:35ses propos sur Sud Radio. On l'écoute.
52:37Je demande à ce qu'on en termine avec le deux poids deux mesures
52:39Je ne vois pas pourquoi
52:41est-ce qu'aujourd'hui on a des sanctions
52:43contre la Russie et la Biélorussie
52:45à juste titre. C'est des gens qui violent
52:47tout le droit international, qui violent le droit de la guerre
52:49mais par contre quand il s'agit de la politique
52:51du gouvernement israélien, on n'en fait
52:53absolument rien. Donc moi je demande
52:55à ce qu'on en termine avec le deux poids deux mesures. Pour la Russie
52:57et la Biélorussie, pas de soucis
52:59on peut dire la FIFA prend des sanctions
53:01mais pour le gouvernement israélien
53:03qui tue 42 000 personnes, qui empêche
53:05l'accès aux soins, à l'eau et à la
53:07nourriture, ce sera le deux poids deux mesures.
53:09Le deux poids deux mesures Mathieu,
53:11que vous en pensez quoi de ces propos ?
53:13Il y a deux réponses
53:15une réponse factuelle et une réponse politique. Factuellement
53:17Israël n'est pas dans le cadre de la Russie puisque
53:19à ma connaissance, l'Ukraine
53:21n'a jamais agressé la Russie
53:23l'Ukraine n'est jamais entrée sur le territoire russe
53:25avant mars 2022
53:27donc l'Ukraine se défend
53:29et donc la Russie est en position d'agresseur
53:31Israël s'est fait agresser par le Hamas
53:33le 7 octobre, où il faut quand même rappeler qu'ils ont
53:35subi le plus grand massacre
53:37de l'histoire du peuple juif
53:39depuis la fin de la seconde guerre mondiale
53:41ensuite après d'un point de vue politique
53:43c'est toujours la même chose avec la France
53:45insoumise, ils font un e-surf
53:47sur l'antisionisme ambiant dans une partie
53:49de l'électorat pour pouvoir justement
53:51en bénéficier d'un point de vue politique
53:53et il faut quand même le rappeler que l'antisionisme
53:55aujourd'hui c'est le fourier de l'antisémitisme parce que
53:57ce que dit M. Boyard, la question qui est posée
53:59c'est que lui se définit comme antisioniste
54:01donc contre, c'est à dire
54:03pourquoi milite-t-il, quelles sont les conséquences
54:05d'être antisioniste, est-ce qu'il ne veut plus
54:07d'état juif en terre
54:09de Palestine, ce qui est une partie
54:11non négligeable des antisionistes
54:13ou est-ce qu'il veut aujourd'hui
54:15il veut justement
54:17qu'il n'ait plus d'état juif en terre de Palestine
54:19c'est deux choses qui sont différentes, mais c'est aujourd'hui la conséquence
54:21d'être antisioniste, donc la question
54:23qui est posée à Louis Boyard c'est
54:25qu'est-ce qu'il veut réellement, parce que
54:27il faut arrêter les massacres
54:29c'est pas comme ça que les règles
54:31internationales fonctionnent
54:33donc non, effectivement le point de mesure
54:35n'existe pas et Israël
54:37a le droit de participer aux Jeux
54:39Olympiques, a le droit de participer
54:41aux compétitions sportives de la même manière
54:43que les autres pays. Après c'est pas surprenant
54:45de la France insoumise, Arnaud Stéphan
54:47déjà au match allé, alors qu'il avait été
54:49délocalisé, c'était pas en Israël, c'était en Hongrie
54:51on avait déjà eu ces débats
54:53qui reviennent au final, voilà quoi.
54:55Oui mais
54:57de la part de la France insoumise sur ce sujet là
54:59comme sur d'autres d'ailleurs
55:01il faut jamais être surpris, c'est un peu comme
55:03dans l'itinéraire d'un enfant gâté
55:05Paul Belmondo, il faut jamais que tu aies l'air surpris
55:07il ne vaut jamais avoir l'air surpris
55:09quand on se retrouve face à un monsieur
55:11comme Monsieur Boyard
55:13parce que sur ce sujet là en particulier
55:15la France insoumise pratique
55:17la stratégie de la provocation et de la tension
55:19voilà, ils attendent évidemment
55:21une réponse qui sera contraire, évidemment que ce match
55:23aura lieu, je ne sais pas dans quelles conditions
55:25Bruno Rotailleul a réaffirmé ce matin
55:27qu'il aura lieu avec un dispositif de sécurité
55:29forcément renforcé à l'intérieur comme à l'extérieur du stade
55:31Si l'équipe d'Israël est huée
55:33et qu'on entend des slogans
55:35ça sera pas
55:37deux champs de supporters
55:39un peu
55:41un peu tendus
55:43qui seront dans ce stade
55:45ça peut être terrible
55:47il peut y avoir plein de choses qui peuvent se passer
55:49pendant cette soirée
55:51Je suis un peu étonné
55:53que le politique encore une fois
55:55Dans cette même compétition
55:57on a la Belgique
55:59qui devait accueillir, Israël
56:01sur le premier match de cette phase de groupe
56:03et finalement le match a été délocalisé
56:05lui-même en Hongrie
56:07à l'époque, parce qu'on avait des villes
56:09qui avaient peur justement en termes de sécurité
56:11en termes de débordement
56:13Il faut connaître la Belgique pour savoir que
56:15c'est pas juste une peur, c'est une réalité
56:17y compris même à Bruxelles
56:19vous pouvez pas organiser ce type de match
56:21aujourd'hui à Bruxelles
56:23Molenbeek c'est pas très très loin
56:25du centre-ville
56:27il faut savoir ce que c'est
56:29mais qu'en France aujourd'hui
56:31bravo à monsieur
56:33bravo à ce député de la France insoumise
56:35de permettre ce carambolage
56:37à la fois
56:39le même week-end on a les narcos à Poitiers
56:41et on nous annonce déjà
56:43que ça va être l'intifada au Stade de France
56:45enfin je veux dire, on marche sur la tête
56:47qu'est-ce qu'est de vieux ce pays ?
56:49Benjamin Cochet
56:51Je sais pas si c'est une métaphore
56:53très heureuse, mais on est au lendemain d'Halloween
56:55et je pense beaucoup de mal d'Halloween
56:57mais Louis Boyard se comporte comme un buveur de sang
56:59c'est un Dracula politique
57:01de pacotille, il se nourrit
57:03de tous les conflits possibles et imaginaux
57:05pour flatter un électorat communautaire
57:07dans les quartiers auprès de la jeunesse
57:09c'est une stratégie
57:11complètement assumée
57:13ce garçon
57:15c'est pas un député, c'est un garçon
57:17qui n'est pas fini
57:19ce garçon est dangereux pour la démocratie
57:21moi je souhaite que ce match
57:23entre la France et Israël puisse avoir lieu
57:25sur notre territoire national
57:27qu'il est lié au Stade de France
57:29n'oublions pas l'histoire qu'ont vécu
57:31les juifs dans notre pays
57:33je crois que l'amitié et la diplomatie
57:35doivent être bien plus fortes
57:37que les alternoiements
57:39d'un ancien dealer qui a désormais du bleu-blanc-rouge
57:41autour du cou. Match qui aura lieu Arnaud Benédetti
57:43mais forcément, vigilance importante
57:45pour ce match-là.
57:47Boyard fait répéter
57:49la stratégie de conflictualisation
57:51qui est la stratégie de conflictualisation
57:53de la France insoumise, donc pas de surprise, rien de nouveau
57:55sous le soleil si je puis dire. Merci beaucoup
57:57merci d'avoir été avec nous ce matin, ce 1er novembre
57:59Arnaud Benédetti, professeur à la Sorbonne
58:01rédacteur en chef de la revue politique
58:03et parlementaire, auteur du livre
58:05Je le rappelle, au port du pouvoir, RN
58:07l'inéluctable victoire, c'est aux éditions Michel Lafon
58:09c'est une question. Benjamin Cauchy, chef d'entreprise
58:11Mathioc, secrétaire général du
58:13millénaire et Arnaud Stéphan
58:15fondateur de l'agence, la note
58:17de com. Merci à vous 4
58:19dans un instant c'est Alexis Poulin que vous
58:21retrouvez. Poulin, sans réserve
58:23très belle journée à tous.