L'eurodéputé LR, François-Xavier Bellamy, était l’invité de #LaGrandeInterview de Sonia Mabrouk dans #LaMatinale sur CNEWS, en partenariat avec Europe 1.
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00:00Bonjour, François-Xavier Bellamy.
00:01Bonjour.
00:02Et bienvenue à la grande interview sur le territoire européen.
00:05Vous êtes le chef de file des Républicains au Parlement européen,
00:08également professeur agrégé de philosophie.
00:09Nous parlerons dans cette interview, bien sûr, de Boalem Sansal et de son arrestation en Algérie.
00:14Mais tout d'abord, et c'est l'un de ses combats,
00:17honte à ceux qui pactisent avec les islamistes.
00:19A lancé hier Bruno Rotaio lors de la Convention nationale du CRIF
00:22en réaction à la proposition de loi LFI d'abroger le délit d'apologie de terrorisme du Code pénal.
00:28De très nombreuses voix, François-Xavier Bellamy, ont sommé la gauche.
00:31Les socialistes de rompre définitivement avec la France insoumise.
00:35Ils ne le font pas.
00:36De quoi se rendent-ils coupables ou complices, selon vous ?
00:40Ils se rendent complices de la dérive inouïe de l'extrême gauche, de la France insoumise.
00:45Il faut quand même prendre la mesure de ce qui est en train de se jouer.
00:47Ce que demande aujourd'hui la France insoumise,
00:49c'est qu'on puisse dans ce pays faire l'éloge du Bataclan.
00:53C'est qu'on puisse justifier l'innommable,
00:56justifier les attentats qui, de Charlie Hebdo à l'Hypercacher,
01:01ont endeuillé notre pays au cours des dernières années.
01:04La France a payé cher le terrorisme islamiste.
01:07Et aujourd'hui, l'apologie du terrorisme est condamnée en droit pénal
01:12et pas seulement dans le droit de la presse, justement pour cette raison.
01:15Et je crois que c'est absolument fondamental que cette ligne rouge reste fixée,
01:20qu'elle reste gravée dans le marbre,
01:22parce que le terrorisme menace encore notre pays.
01:25Et je voudrais dire que la question est d'une particulière gravité,
01:30justement à cause de son actualité.
01:32Moi, je me souviens que le 7 octobre, le Nouveau Parti anticapitaliste,
01:38qui a fait ensuite partie du Nouveau Front populaire,
01:41qui fait partie de cette coalition avec la France insoumise,
01:43les socialistes et les verts, le Nouveau Parti anticapitaliste
01:47a félicité le Hamas pour son action, a félicité le Hamas pour cette action
01:52terroriste, pour ces viols de masse, pour ces crimes contre des civils,
01:55a refusé de condamner ce qu'ils appelaient la résistance,
01:59a refusé même d'appeler à la désescalade de manière explicite
02:03dans un communiqué qui est toujours en ligne sur leur site.
02:06Donc oui, aujourd'hui, l'apologie du terrorisme,
02:08c'est une réalité dans le débat public dans notre pays.
02:11Et oui, c'est ce qui prépare la voie à la répétition des actes terroristes.
02:15La violence, elle a toujours quelque chose à faire avec la pensée,
02:19avec la vision, avec les mots qui la précèdent.
02:21Certains évoquent, François-Xavier Bellamy, tout haut,
02:23à présent, la nécessaire dissolution de la France insoumise,
02:26surtout après cette volonté d'abroger le délit d'apologie du terrorisme.
02:29Qu'en pensez-vous ?
02:31Moi, je pense qu'il faut combattre les yeux dans les yeux.
02:33Cette tentation qui monte aujourd'hui dans notre pays,
02:35cette complaisance avec l'islamisme, cet antisémitisme, ces actes,
02:40précisément, le débat des idées, il faut le combattre dans les yeux.
02:43De toute façon, on ne le fera pas disparaître uniquement par des
02:46interdictions techniques, juridiques.
02:49Il faut assumer qu'on a un combat politique à mener.
02:51Maintenant, ma vraie question, effectivement,
02:53elle s'adresse aujourd'hui à la gauche.
02:56Que font les socialistes ?
02:59Que font les socialistes pour défendre leur propre héritage ?
03:02Parce que cette loi qui réprime, dans le droit pénal,
03:04l'apologie du terrorisme, elle a été portée par Bernard Cazeneuve.
03:08Elle a été votée à une large majorité au Parlement,
03:10mais elle a été proposée initialement par des socialistes.
03:13Pour être objectif, certains socialistes, en tout cas,
03:15ont condamné fermement cette proposition.
03:16Heureusement, mais ça ne suffit pas maintenant.
03:18Qu'est-ce qu'il faudrait qu'ils l'auront, définitivement,
03:20électoralement, avec la France insoumise ?
03:21Ça ne suffit pas. Ça fait longtemps que les socialistes,
03:23que la gauche font des leçons de morale et qui passent leur temps
03:27à répéter la nécessité du cordon sanitaire.
03:29Le cordon sanitaire, c'est là qu'il doit être aujourd'hui.
03:32La France insoumise, on ne peut plus considérer
03:34que c'est un parti comme les autres.
03:36Il faut, moi je suis pour la liberté d'expression,
03:38il faut le combattre politiquement,
03:39mais on n'a pas le droit de s'allier.
03:41On n'a pas le droit de s'allier avec un parti
03:44qui alimente cette dérive.
03:45Et moi, je ne fais pas partie de ceux, et je le revendique,
03:48qui ont appelé à voter pour des candidats du Nouveau Front populaire
03:51au deuxième tour des élections législatives.
03:53Je sais pourquoi je ne l'ai pas fait.
03:54Et aujourd'hui, je constate à quel point on avait raison de dénoncer.
03:58La dérive, elle est immense, elle est infiniment dangereuse
04:00pour notre démocratie.
04:01Il est en train de dénoncer une forme d'hypocrisie,
04:02ou en tous les cas, d'opposition à la géométrie variable de la Macronie.
04:05Je me souviens que l'ancien Premier ministre, Gabriel Attal,
04:08avait dit qu'il vaut mieux, pour faire barrage au RN,
04:10quand même mettre un bulletin LFI.
04:12Aujourd'hui, il a évidemment dénoncé cette proposition de loi.
04:15Qu'en pensez-vous ?
04:16Mais encore une fois, il ne suffit pas de dénoncer.
04:19Il ne suffit pas de s'indigner sporadiquement de ce que dit
04:22ou de ce que fait la France insoumise.
04:24Maintenant, il faut reconnaître ce parti pour ce qu'il est.
04:26Et ce parti devrait être l'adversaire de manière déterminée
04:30de tous ceux qui tiennent à la vie démocratique.
04:34Encore une fois, pour moi, le sujet, c'est la responsabilité
04:39des partis politiques qui s'engagent dans la vie démocratique.
04:41On n'a pas le droit de faire une coalition
04:44quand on prétend défendre les principes fondamentaux
04:47de la vie de notre pays, de notre démocratie,
04:49de l'histoire de la France.
04:51On n'a pas le droit de s'allier avec un parti
04:53qui encourage l'antisémitisme, qui veut maintenant
04:55qu'on puisse faire l'apologie du terrorisme,
04:57avec un parti qui, aujourd'hui, fait le lit de toutes les violences
05:00qui traversent notre pays, qui le traverseront demain,
05:02si l'on n'y met pas, enfin, un point d'arrêt définitif.
05:05Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau,
05:07ne compte rien laisser passer.
05:08Il saisit à chaque fois la justice, d'ailleurs,
05:10quand il y a des propos qui franchissent.
05:12Il a raison, dites-vous, François-Xavier Bellamy.
05:14Il a lancé aussi une guerre tous azimuts
05:16contre la délinquance d'habitude.
05:17Il en a parlé il y a quelques jours, ici même,
05:19sur CNews Europe 1, contre les narco-racailles,
05:21comme il les appelle.
05:22Vous connaissez bien l'homme et peut-être la méthode.
05:25Pensez-vous qu'il aura les moyens de ses ambitions,
05:27le ministre de l'Intérieur ?
05:29Mais je l'espère.
05:29Je connais bien Bruno Retailleau, en effet,
05:31et j'ai eu l'occasion de mener bien des combats avec lui,
05:34de le soutenir avec détermination dans son combat,
05:39à l'époque, pour la présidence des Républicains.
05:42Aujourd'hui, je suis heureux qu'il soit au ministère de l'Intérieur.
05:45Et je crois que Bruno Retailleau,
05:47nous avons ensemble combattu pendant des années
05:49les ambiguïtés du macronisme.
05:51Il sait que la France doit sortir en même temps.
05:54La France ne peut plus supporter l'ambiguïté.
05:57Il peut le faire au sein du gouvernement ?
05:58Eh bien, je l'espère.
05:59C'est pour moi le sujet majeur pour l'avenir de notre pays.
06:02Il faut que Bruno Retailleau réussisse.
06:04Il faut qu'il ait les moyens, comme ministre de l'Intérieur,
06:06de mener à bien son projet.
06:07Et il faut que tout le monde au sein du gouvernement,
06:09au sein de la majorité, comprenne ce qu'attendent les Français aujourd'hui.
06:13Les Français attendent de la clarté.
06:15Les Français attendent de l'action.
06:16Ils attendent de la détermination.
06:18Et ils ne veulent plus de ces faux-semblants
06:20qui ont fait tant de mal au pays,
06:21notamment sur le sujet de la lutte contre la délinquance,
06:24de la lutte contre l'immigration illégale,
06:25de la lutte contre les narcotrafics.
06:27Pour ma part, au Parlement européen,
06:28je vais m'employer avec détermination,
06:30avec toute notre délégation,
06:31à lutter sur ces sujets-là qui sont aussi des sujets européens.
06:34Encore faut-il que le ministre François-Xavier Bellamy
06:36puisse poursuivre son action
06:38et que le gouverneur Barnier ne soit pas renversé
06:39à l'aune du vote d'une motion de censure votée par le RN.
06:43Marine Le Pen sera reçue dans quelques minutes,
06:45à 8h30, par Michel Barnier.
06:46Est-ce que vous dites, comme d'autres,
06:48on l'a entendu à ce micro,
06:49si cette motion passe,
06:51eh bien ce sera la chien-lit,
06:53ce sera une crise financière ou même une crise de régime.
06:56Est-ce que vous dites cela aujourd'hui ?
06:58C'est sûr qu'on est devant une incertitude majeure
07:02sur le plan institutionnel.
07:04Si le gouvernement tombait demain,
07:06notamment sur le budget,
07:07personne ne peut mesurer aujourd'hui
07:10les conséquences possibles d'une situation comme celle-ci.
07:14Quel serait le risque ?
07:15Moi, je le dis depuis le Parlement européen
07:20où je suis au travail tous les jours,
07:22beaucoup de nos voisins s'inquiètent
07:23de ce qui arriverait à la France
07:25si elle se retrouvait dans cette situation
07:27de dérapage de ses finances publiques,
07:29incapable de faire passer un budget.
07:30Et ce serait le signe, évidemment,
07:32d'une vulnérabilité politique qui s'ajouterait
07:35à cette immense vulnérabilité budgétaire
07:37dont peut-être les Français n'ont pas
07:38complètement conscience aujourd'hui.
07:39Mais qui est responsable de cette vulnérabilité budgétaire ?
07:40Est-ce que ce serait Marine Le Pen,
07:42François-Xavier Bellamy,
07:43si vraiment elle fait tomber le gouvernement
07:45qui serait responsable de ce chaos ?
07:47Ou est-ce que les artisans ou les ingénieurs du chaos
07:49sont à voir peut-être plus en amont ?
07:51La situation de quasi-faillite
07:53dans laquelle se trouve l'État aujourd'hui,
07:55elle est liée aux décisions aberrantes,
07:57elle est liée au manque de courage,
07:59elle est liée au déni de réalité
08:00qui ont présidé à toutes les décisions
08:04que notre pays a connues au cours des dernières années.
08:06Et moi, je suis, je vais vous le dire,
08:07une chose toute simple, mais je suis fasciné
08:10par le climat d'irresponsabilité générale
08:12chez ceux qui ont fait la politique économique
08:15et budgétaire de la France depuis 2017, depuis 2012.
08:20On voit bien que le dérapage des finances publiques
08:22qui s'est aggravé au cours des derniers mois,
08:24des dernières années,
08:25quand tout le reste de l'Europe
08:26est en train de se désendetter.
08:27Nous sommes sortis depuis longtemps maintenant
08:29de la crise du Covid et du quoi qu'il en coûte en Europe.
08:32Nous voyons bien que tous nos voisins
08:33sont en train de retrouver
08:35le chemin de trajectoires budgétaires
08:37qui sont bien plus saines et plus solides que le nôtre.
08:40Et pendant ce temps-là, en France,
08:41on voit tous ceux qui ont été au pouvoir
08:43au cours des dernières années,
08:44qui se renvoient à la balle
08:45et qui semblent être incapables
08:48d'assumer la moindre responsabilité.
08:50Moi, je crois à la politique...
08:51Vous parlez de M. Attal, M. Darmanin, M. Le Maire...
08:53M. Le Maire, Mme Borne...
08:54Mais quand on a été au pouvoir,
08:56quand on a été en responsabilité,
08:58moi, je crois que la politique,
08:59ça consiste à assumer les choix qu'on pose,
09:01à assumer les convictions qu'on défend,
09:03à assumer les responsabilités qu'on prend.
09:05S'ils étaient vraiment à ce point certains
09:08que la France était en train de déraper,
09:09et ils le savaient, ils avaient les moyens de le savoir,
09:11alors il fallait le dire,
09:12il fallait même s'en aller.
09:13Il y a un moment où on ne peut pas prétendre
09:15qu'on n'y est pour rien
09:16quand on a été à Bercy pendant sept ans.
09:18Ils ont précipité la France dans l'abîme
09:20tout en restant au volant de la voiture.
09:21On ne va pas regarder indéfiniment le passé.
09:22Je crois que c'est important
09:24d'être lucide sur les responsabilités.
09:26C'est pour ça que j'étais dans l'opposition.
09:28Je comprends aujourd'hui que nos alertes étaient fondées.
09:30Une partie de votre famille politique
09:31est aujourd'hui aux responsabilités.
09:33La question, c'est comment on redresse la barre ?
09:35Est-ce que Michel Barnier va dans la bonne route ?
09:39Je pense qu'il fait ce qu'il peut avec cette situation.
09:42Ce n'est pas la réponse à l'action.
09:43Est-ce que vous pensez que...
09:44Il a été nommé avec la nécessité
09:46de construire un budget en 15 jours.
09:47Donc ça ne peut pas être exactement
09:49celui qu'il aurait préparé, j'imagine,
09:51s'il en avait eu le temps.
09:53Moi, je voudrais dire une chose toute simple.
09:54Vous assumez, vous, fondamentalement de droite,
09:57ces augmentations d'impôts ?
10:00Je voudrais dire une chose toute simple.
10:01Je comprends la difficulté de l'exercice
10:03et je ne veux surtout pas
10:05minorer la complexité du moment
10:08que nous traversons.
10:09Et encore une fois, l'extrême vulnérabilité
10:10de notre pays qui impose qu'on fasse
10:12rapidement des économies.
10:14Mais je crois que devant cette situation,
10:17l'impôt n'est pas la solution.
10:19L'impôt, c'est le problème.
10:21L'impôt n'est pas un remède pour la France.
10:23L'impôt, c'est le poison.
10:24On est en train de créer plus de problèmes.
10:25Et j'assume de dire aujourd'hui que c'est
10:27évidemment un risque majeur.
10:29On a déjà la moitié des investisseurs
10:32qui travaillent en France qui ont diminué
10:35leurs projets d'engagement et de développement
10:36dans le pays.
10:37Clairement, la question ce matin sur
10:38CNews Europe 1, est-ce que vous estimez
10:39que Michel Barnier tente d'aggraver la situation
10:42par cette avalanche d'impôts ?
10:43Je le redis, je crois qu'il fait ce qu'il peut.
10:45Je pense par ailleurs que quand on entend
10:47la gauche et le délire fiscal que proposent
10:50les députés de gauche, toutes tendances confondues,
10:52on est heureux qu'il y ait à Matignon,
10:54au moins, une rationalité budgétaire
10:56plus forte pour rappeler des évidences.
10:59Mais encore une fois, je le redis,
11:00je crois que c'est un constat qu'on a porté
11:02quand nous étions dans l'opposition.
11:04On n'a pas le droit de l'abandonner au motif
11:06qu'on a aujourd'hui des responsabilités.
11:08L'impôt est un danger pour le pays.
11:11On a le pays record, il faut quand même le dire,
11:13record des prélèvements obligatoires dans l'OCDE.
11:15Je crois qu'il y a des Français qui nous regardent
11:16et nous écoutent en s'en conciliant.
11:17Ils le vivent tous les jours.
11:18Est-ce que les gouvernements en sont confiants ?
11:20Je pense à tous ces Français qui vivent
11:22dans leur travail de tous les jours.
11:23Le sentiment qu'on les prive du résultat,
11:25de leurs efforts qui font tenir le pays à bout de bras.
11:28On a le pays record.
11:29Donc vous dites clairement ce matin, attention,
11:31si ce budget avec cette somme d'impôts
11:34et d'augmentation d'impôts passe,
11:36c'est aussi grave pour le pays.
11:38Mais je ne le dis pas que depuis ce matin,
11:39je le dis depuis des années.
11:40Je l'ai redit il y a quelques jours avec Pierre Danon,
11:42qui est un chef d'entreprise engagé sur ces sujets
11:46qui sont déterminants.
11:47On a le pays record des prélèvements sur le travail,
11:49record des prélèvements sur le capital,
11:52record des prélèvements obligatoires d'une manière générale.
11:55Si on considère qu'on peut continuer d'augmenter les impôts
11:58et si même on essaye de justifier ça
12:00par un impératif de plus grande équité,
12:02alors qu'on a déjà le pays qui redistribue le plus
12:05dans toute l'Union européenne,
12:07je pense qu'on se fourvoie sur la réalité
12:10de la situation économique.
12:11Et encore une fois, quand j'entends la gauche,
12:13je me dis qu'on a un vrai problème de diagnostic partagé.
12:15C'est dans ce contexte que le gouvernement fait face
12:16à son premier grand mouvement avec la colère agricole.
12:19L'enjeu n'est ni plus ni moins notre souveraineté alimentaire
12:21face à l'accord du Mercosur.
12:23La France, François-Xavier Bellamy,
12:24espère toujours rallier certains pays,
12:26l'Italie, la Pologne, entre autres.
12:28Est-ce qu'on peut encore bloquer vraiment
12:30la signature de cet accord ?
12:31Est-ce que vous, l'eurodéputé LR, y croient vraiment ?
12:35C'est le travail qu'on mène depuis des années maintenant
12:37au Parlement européen, d'alerter les Européens.
12:41Pour quel résultat ?
12:42Mais on le verra dans quelques semaines
12:43parce que c'est le sujet qui est en cours en ce moment.
12:45Et vous le disiez, oui, effectivement,
12:46il y a le travail qui se fait au niveau des États membres,
12:48des États de l'Union européenne.
12:50Il y a aussi un travail qui se fait au Parlement européen.
12:52Je crois qu'il faut qu'on ait conscience qu'aujourd'hui,
12:54la France est mal placée pour donner des leçons aux Européens
12:57sur ce qu'il faut faire en matière commerciale,
12:59parce que, pour la raison qu'on évoquait tout à l'heure,
13:01on est tellement peu compétitif,
13:03on a tellement mis des boulets au pied
13:05à nos entreprises, à nos agriculteurs,
13:07qu'aujourd'hui, quand on vient voir les Européens
13:08en leur disant qu'il faut protéger nos frontières,
13:11ils ont le sentiment qu'on cherche d'abord
13:13à se protéger de nos propres défauts.
13:15Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui,
13:17le vrai problème de cet accord,
13:18c'est qu'il reviendrait à imposer,
13:20notamment à nos agriculteurs,
13:22des normes totalement déloyales,
13:24une concurrence complètement déloyale
13:25au regard des normes qu'on leur impose.
13:27Est-ce qu'on a encore un peu de...
13:28Je veux dire, dans ce bras de fer,
13:30est-ce qu'on a encore un peu de force
13:31pour dire non, on peut bloquer cet accord ?
13:34À nous de nous donner les moyens de cette influence,
13:36c'est ce que je fais tous les jours au Parlement européen,
13:38avec toute notre délégation.
13:39Je pense à Céline Himard en particulier,
13:40qui défend le monde agricole.
13:43Je suis également aux côtés des agriculteurs.
13:45Je l'ai été dès le premier jour
13:46sur les barrages que vous organisez.
13:48Et je reviens, mais bien sûr,
13:49et Annie Gennevard fait un travail
13:50très important aussi sur ce sujet,
13:52Sophie Prima comme ministre du Commerce extérieur.
13:54Donc on est tous engagés
13:55sur ces questions déterminantes.
13:57Est-ce que vous pouvez nous confirmer ce matin
13:58que la France arrivera à bloquer cet accord ?
13:59Je ne peux pas vous confirmer qu'on y arrivera.
14:01Je peux vous confirmer qu'on fait tout ce qu'on peut
14:02pour y arriver.
14:03Et je crois que c'est possible.
14:04Ce n'est pas évident,
14:06parce que, je vous le redis encore une fois,
14:08aujourd'hui, notre pays,
14:09il a tellement à se réformer
14:10pour retrouver sa crédibilité
14:12qu'on hérite aussi de ce discrédit
14:14dont on n'est pas responsable.
14:15Mais ça n'enlève rien au fait qu'on continuera
14:17de faire entendre la voix des agriculteurs,
14:19en particulier,
14:19mais aussi de tous les producteurs
14:21qui ne veulent pas subir
14:21cette concurrence déloyale
14:22qui, depuis très longtemps,
14:23a contribué à la désindustrialisation
14:25de notre pays.
14:26On le sait désormais,
14:27Boalem Sansel a bel et bien été
14:29arrêté par les autorités algériennes.
14:31La France, macronito-sioniste,
14:33s'offusque de cette arrestation,
14:34réagissent les autorités.
14:36Boalem Sansel pourrait être poursuivi
14:37comme un terroriste pour mise
14:40en danger de la sûreté de l'État.
14:42Vous avez dénoncé, sur X,
14:45l'intervention,
14:47lors d'une émission sur le service public,
14:49l'émission C'est Politique,
14:50l'intervention de Benjamin Stora
14:51et de Nejib Sidi Moussa,
14:53qui ont longuement, dites-vous,
14:54attaqué Boalem Sansel,
14:57capable, selon eux, d'avoir blessé
14:59le sentiment national algérien.
15:02Pourquoi vous en êtes repris
15:04à ces deux personnalités,
15:05dont Benjamin Stora ?
15:08D'abord, une immense inquiétude
15:09pour Boalem Sansel
15:10et la situation dans laquelle
15:12il se trouve aujourd'hui.
15:13Et je crois qu'on espère tous
15:15qu'il retrouvera la liberté,
15:16le plus rapidement possible.
15:18Et j'espère, j'imagine,
15:19je suis sûr que toutes les autorités
15:22françaises sont investies pour cela.
15:23On organisera sans doute
15:25au Parlement européen
15:26une discussion sur ce sujet
15:27cette semaine pour que l'Europe
15:28se mobilise aussi
15:29aux côtés de cet écrivain.
15:31Il incarne la cause de la liberté.
15:33Et moi, je voudrais dire, en effet,
15:34mon écœurement que l'agence
15:37de presse algérienne publie
15:38un communiqué insultant
15:40pour la France, pour les Français,
15:42pour Boalem Sansel.
15:44Malheureusement, c'est désolant,
15:46mais ça se comprend
15:49que certains se fassent le relais
15:50de la propagande de la dictature
15:52algérienne en France, dans nos médias
15:55et en particulier dans des médias
15:56de service public.
15:56Oui, ça a une particulière gravité.
15:59Et j'ai été révolté,
16:00mais vraiment révolté d'entendre hier
16:03sur ce plateau de l'émission
16:04C'est politique, des intellectuels,
16:06des universitaires qui rivalisaient
16:09de critique à l'égard de Boalem Sansel.
16:11Vous avez donc un écrivain
16:12qui est en prison,
16:13qui a été arrêté arbitrairement
16:15par le gouvernement algérien.
16:16Et ces intellectuels français
16:19n'ont rien de mieux à faire
16:21que de justifier cette arrestation,
16:23alors que par construction,
16:26Boalem Sansel ne peut pas se défendre.
16:27Il est réduit au silence.
16:29La seule chose qu'on devrait dire
16:30en ce moment, on peut avoir
16:32toutes les discussions qu'on veut.
16:33Je suis pour la liberté d'expression,
16:34sur la vision, sur le projet,
16:36sur la théorie défendue
16:38par quelque auteur que ce soit.
16:40Mais quand il a été emprisonné
16:41par une dictature,
16:42la seule chose qu'on devrait dire,
16:43c'est sortez-le de là.
16:44C'est un scandale absolu.
16:46Et ces gens-là qui se font le relais
16:48de la propagande de la jeune algérienne
16:51dans nos médias
16:51portent une immense responsabilité.
16:53J'ai l'impression de revoir
16:54ce qu'a dû être sans doute
16:57le stalinisme, le maoïsme
16:58quand vous aviez des intellectuels
17:00français de gauche à Paris
17:02qui trouvaient ça tout à fait normal
17:03de justifier la persécution
17:05que vivaient tant de personnes
17:07de l'autre côté du rideau de fer.
17:09Malheureusement, ça n'honore pas
17:11ni ceux qui parlent ainsi,
17:13ni ceux qui les ont laissés parler.
17:14Sans leur objecter pourtant l'évidence.
17:17Encore une fois, la seule cause
17:18qui doit nous réunir
17:19dans un moment comme celui-là,
17:20c'est la cause de la liberté
17:22et pour le coup, de la libération
17:23de Boalem Sansel
17:23le plus rapidement possible.
17:24Sortez de là, évidemment.
17:25On pense à Boalem Sansel et à sa famille.
17:27Merci François-Xavier Bellamy.
17:28C'était votre grande interview.
17:29Bonne journée à bientôt.
17:30Merci à vous.