• le mois dernier
Avec Alex Darmon, Erik Tegner Alexis Bachelay et Jean Claude Beaujour

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##SUD_RADIO_MEDIA-2024-11-25##

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News
Transcription
00:00SUDRADIO, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
00:06Mettons-nous d'accord aujourd'hui en commentant l'actualité avec Alex Zarmont, journaliste politique.
00:12Votre chaîne Les Indécis, c'est une chaîne de débat politique qu'on retrouve sur YouTube
00:17et puis on vous retrouve tous les vendredis dans La Vérité en face de Patrick Roger avec Éric Tegner,
00:22Jules Laurent, vous êtes rédacteur en chef de Frontières, bonjour.
00:26Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes, bonjour.
00:29Et Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique, bonjour à vous également.
00:34LFI veut donc supprimer du code pénal le délit d'apologie du terrorisme, alors on va en parler.
00:40L'ERN prêt à censurer, le gouvernement Barnier s'il ne change pas certaines choses du budget.
00:46Et puis la journée contre les violences faites aux femmes avec cette question sur la politisation
00:52de la défense des droits des femmes, beaucoup de sujets de toute façon à évoquer avec vous.
00:58On va commencer avec votre coup de cœur, Alexis Bachelet.
01:01Ah oui, tout de suite.
01:02Oui, tout de suite, bah oui, c'est un peu à fond, c'est pourquoi vous étiez, vous dormiez.
01:08Non, non, on commence rarement par mon coup de cœur, mais merci, c'est gentil.
01:12Non, mais c'est parce qu'il n'y a pas de... Non, je fais en fonction.
01:15Là, je me dis que quand on commence l'émission, on peut être sur des choses un peu plus légères, un peu plus...
01:21Nous serons deux, nous serons deux. Je suis prêt à t'entendre du coup.
01:25Oui, mon coup de cœur, c'est pour le biopic sur la vie de Charles Aznavour et la performance XXL de Tara Lynn.
01:38Outre le fait qu'il y a une bande... Une bande son extraordinaire, forcément,
01:46parce que voilà, c'est des musiques qu'on a déjà entendues et qu'on a plaisir à réentendre.
01:50On est vraiment plongé dans la vie de Charles Aznavour, mais surtout, on oublie presque que ce n'est pas Charles Aznavour,
01:58malheureusement, qui nous a quittés, mais que c'est un acteur qui joue Charles Aznavour.
02:02Il y a un jeu d'acteur, il y a des ressemblances extraordinaires, même physiquement.
02:08Tout est un peu étonnant dans le film et on ressort de là en se disant que quand même, on a un grand film.
02:16Même si on pensait savoir plein de choses sur la vie de Charles Aznavour, on en apprend beaucoup.
02:22Et vraiment, voilà, c'était mon coup de cœur parce que je l'ai vu il y a quelques jours et que...
02:28C'est marrant parce que moi, j'ai eu des échos différents sur les réseaux sociaux,
02:31qu'il y avait des gens qui étaient assez sévères.
02:33Sur le film, qui le trouvait un peu misérabiliste, un petit peu trop, même pas misérabiliste,
02:38mais très négatif sur l'homme, finalement, qui avait un peu abandonné sa famille.
02:42Mais je ne l'ai pas vu, moi. Je ne sais pas si vous l'avez vu.
02:44Mais la performance, dans les images que j'ai vues, est exceptionnelle.
02:49Voilà, je pense qu'il faut distinguer peut-être la performance de l'acteur,
02:54indépendamment de ce qu'on apprécie ou pas, de la rigueur historique.
02:58Moi, je ne sais pas, je vous avoue, je n'ai pas étudié la biographie de Charles Aznavour,
03:03donc sa vie privée est dépeinte.
03:06C'est vrai qu'il y a des côtés quand même positifs parce que c'est quelqu'un qui est très attaché à sa famille.
03:11Il a une relation forte avec sa soeur, avec ses parents, etc.
03:14Après, effectivement, il y a un de ses fils qui se suicide, mais ce n'était pas son fils naturel.
03:21C'était un enfant qu'il a découvert sur le tard, etc.
03:24C'est une histoire douloureuse par certains côtés.
03:27Il y a un côté dramatique, mais c'est aussi l'intérêt du film.
03:30Il y a une dramaturgie, mais indépendamment du jugement qu'on peut porter sur l'homme Charles Aznavour
03:37et sur ce que le film nous en apprend, je pense qu'on peut, consensuellement peut-être, saluer la performance de l'acteur.
03:45On peut écouter un extrait. Jamel, notre réalisateur, me propose d'écouter cet extrait.
03:50Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
03:56Montmartant, ce temps-là, accrochait ses villages jusque sous nos fenêtres.
04:03Et si n'imble Garnier, qui nous servait de livre...
04:06C'est impressionnant.
04:08Il a pris beaucoup de cours, apparemment, pendant très longtemps pour arriver à cette performance.
04:12Oui, absolument.
04:15Je trouve que la réalisation de cet acteur est impressionnante.
04:19Et puis, dans l'histoire de Charles Aznavour, il y a deux, trois enseignements.
04:23Alors, on aimera, on aimera pas le film, on trouvera Miserabilis pas assez.
04:27C'est aussi de se souvenir de cette vie de ce jeune immigré qui, effectivement, à force de travail, à force de résilience, à force de persévérance, il arrive à se faire un trou.
04:41C'est vrai que sa chanson n'a pas toujours été mise en avant parce que certains estimaient qu'il n'était pas assez intellu, trop populaire, etc.
04:48Pas assez beau, même, en sortant.
04:50Oui, absolument.
04:52Vous voyez, par les temps qui courent, j'ai envie de dire...
04:57Les problèmes que nous avons aujourd'hui ont presque à peu près toujours existé.
05:02La seule différence, c'est de la manière dont on les traitait.
05:05Et on a dit qu'il y a toujours des choses dramatiques.
05:09Mais c'est aussi un film d'espoir.
05:11Parce que, finalement, cette réconciliation française, le cheminement, la persévérance pour nos jeunes qui doutent parce qu'on a l'impression que c'était toujours plus facile avant et que maintenant c'est dramatique.
05:21J'ai envie de dire, c'est aussi ça le beau message d'Aznavour.
05:25Alors, Jean-Claude, vous aviez un coup de cœur.
05:27Absolument, là aussi.
05:29Pour une série Netflix d'animation.
05:31Absolument.
05:32C'est une très belle série Netflix d'animation.
05:35Qui est une série française.
05:37Qui est l'une des plus grosses diffusions sur la plateforme Netflix.
05:43Donc, mondiale, quasiment.
05:45Et vous voyez, au moment où on dit qu'on parle de désindustrialisation, on ne sait pas dans quel couloir de nage nous situer nous, Français.
05:52C'est aussi une réalisation technique, une prouesse technique.
05:56Puisque la création repose, j'ai envie de dire, sur une minutie extrêmement fine entre savoir-faire artisanal et puis haute technologie.
06:05Chaque décor est peint à la main.
06:07Vous avez des centaines de contrôles de mouvements.
06:11Tout ça, c'est fait par une entreprise française, par des entreprises françaises qui sont en région, très souvent.
06:16Et donc, qui arrivent à rayonner sur le plan international.
06:19Donc, oui, tout ne va pas que mal.
06:23Je vous invite, même si la série ne devrait plus être programmée en continu.
06:29Mais je vous invite à la regarder.
06:31Donc, Arcane.
06:32Arcane.
06:33Très bien. On va marquer une pause et on se retrouve dans un tout petit instant pour la suite de l'actualité.
06:37Avec vous, à tout de suite.
06:39Sud Radio.
06:41Parlons vrai.
06:42Parlons vrai.
06:43Sud Radio.
06:44Parlons vrai.
06:45Sud Radio.
06:46Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
06:48Valérie Expert.
06:49Et nous sommes ensemble pour commenter l'actualité avec Alex Zarmont, journaliste politique.
06:54On vous retrouve évidemment tous les vendredis dans l'émission de Patrick Roger, La Vérité en face.
06:59Et vous êtes face à Éric Tegner.
07:00Et également, sur Youtube, votre chaîne de débat politique, Les Indécis.
07:04Jules Laurent, vous êtes rédacteur en chef de Frontières.
07:07Alexis Bachelet, maire adjoint à Colombes.
07:09Et Jean-Claude Beaujour, avocat, président du Forum Transatlantique.
07:13On va revenir sur cette proposition du groupe LFI qui veut supprimer du code pénal le délit d'apologie du terrorisme.
07:20L'ERN prêt à censurer Barnier s'il juge qu'il juge Campé sur ses positions.
07:26On verra.
07:27Et les violences faites aux femmes, évidemment.
07:29C'est la journée aujourd'hui.
07:31La défense des femmes doit-elle être politisée ?
07:33On vous pose la question parce qu'on sent qu'il y a du féminisme de droite, du féminisme de gauche.
07:37Il faudrait peut-être un peu plus de solidarité, d'union, d'unité dans ces combats.
07:42Et puis, évidemment, on parlera de Boalem Sansal.
07:45On en parlera ici tous les jours jusqu'à ce qu'il soit libéré ou qu'il y ait une réponse, en tout cas, de l'Algérie.
07:53On continue avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
07:56Alex, c'est un coup de cœur ?
07:57Oui, c'est un coup de cœur pour les maires de France, en fait, que j'ai eu la chance de côtoyer la semaine dernière
08:01pendant plusieurs jours au Salon des maires, puisque j'y étais.
08:04Et je trouve qu'ils font un travail formidable, qu'ils sont, comme le dit le président du Sénat,
08:09Gérard Larcher, à porte en auguelade, à portée de baffe, même, il dit,
08:12puisque ce sont les élus qui sont les plus proches du terrain.
08:15Et que chaque année, lors du Salon des maires, on met un coup de projecteur sur eux
08:18et que le reste de l'année, on les oublie un petit peu.
08:20Alors qu'ils sont tous les week-ends sur les marchés, tous les jours dans leurs bureaux,
08:24toutes les heures auprès de leurs administrés pour pouvoir répondre à leurs interrogations et à leurs questions.
08:30Qu'on leur demande de plus en plus d'engagement, de plus en plus de réponses à leurs questions
08:34et qu'on leur enlève de plus en plus de moyens et de marges de manœuvre.
08:37Et moi, j'ai pu parler, j'ai pu discuter avec eux la semaine dernière.
08:41Et j'ai même pu, pour rien vous cacher, animer une discussion avec la ministre
08:45en charge du partenariat avec les territoires et de la décentralisation, Catherine Vautrin,
08:50et avec les travaux publics et tous les maires de France à ce moment-là.
08:53Et je peux vous dire qu'il y a une véritable inquiétude de la part de ces élus locaux
08:57que chaque année, elle monte, mais que là, elle est vraiment très en haut
09:00puisqu'on leur demande au bas mot, au bas mot cette année,
09:03de réduire de 5 milliards leurs dépenses dans une V0 du budget qui a été présenté.
09:08On n'a pas trop compris d'ailleurs ce qu'avait dit le Premier ministre jeudi,
09:11s'il allait dans une V1 ou dans une V2 augmenter, baisser,
09:15on en parlera sans doute tout à l'heure au moment de la venue de Marine Le Pen,
09:18de la discussion autour de la venue de Marine Le Pen chez Michel Barnier ce matin.
09:22Bref, on les laisse un peu de côté alors que ce sont eux qui dépensent le plus
09:25pour les concitoyens aujourd'hui, ces élus locaux.
09:27Ce sont eux qui font vivre nos territoires.
09:30Et de l'autre côté, on leur demande leur avis en dernier, tout le temps.
09:34Donc c'était vraiment un coup de cœur que je voulais leur lancer
09:36parce que vous savez, ce n'est pas très bien payé d'être maire de France aujourd'hui,
09:39à part dans les grandes villes et même dans les grandes villes,
09:41on pourrait se poser la question.
09:43Ce n'est pas très bien payé et ils mettent tout leur temps, ces élus locaux,
09:48pour les citoyens et c'est un métier et une fonction qui n'est pas tellement reconnu.
09:53Je voulais simplement leur adresser un message de sympathie ce matin.
09:56Vous êtes adjoint au maire, vous en savez quelque chose, Alexis Bachelet ?
10:00Ce n'est pas un métier, c'est une vocation parce qu'on ne compte pas les heures
10:04et effectivement, je remercie Alex Darmont pour son coup de chapeau au maire et à leurs équipes
10:10parce qu'en particulier dans les grandes villes,
10:13il y a des équipes municipales qui sont mobilisées pour faire tourner la commune.
10:18C'est vrai qu'aujourd'hui, outre le contexte qui s'est largement modifié
10:26avec l'émergence des réseaux sociaux, c'est vrai qu'avant on subissait des critiques
10:30mais les gens venaient nous le dire.
10:32Maintenant, avec les réseaux sociaux, on a l'impression d'un défouloir
10:35où systématiquement, dès qu'il y a un problème, il y a un lampadaire en panne dans une rue,
10:39il y a un trou dans la route, il y a des gens qui se défoulent sur les réseaux sociaux.
10:44Donc c'est plus dur, c'est pas mieux rémunéré, c'est plus dur
10:49et en plus, c'est vrai que là, c'est un peu le coup de grâce
10:51parce que l'État vient pointer aussi du doigt les collectivités
10:56parce que quand on annonce une économie de 5 milliards, je tiens à alerter,
11:01l'investissement public est porté à 70% par les collectivités locales.
11:06Quand on parle d'investissement public, ça veut dire les routes, les écoles, les crèches, les gymnases
11:11et ça veut dire aussi derrière, toute une économie du bâtiment, des travaux publics.
11:17En fait, c'est des centaines de milliers d'emplois qui, dans ma commune,
11:22je vais parler de manière très concrète, on a un budget d'investissement
11:28en moyenne de 50 à 60 millions d'euros par an.
11:31Là, aujourd'hui, on est en train de redescendre vers les 40 millions,
11:36c'est-à-dire qu'on enlève 10 millions d'euros d'investissement.
11:39C'est énorme.
11:40Donc vous imaginez ce que ça veut dire derrière en termes de projets qu'on ne va pas pouvoir faire,
11:45qu'on va devoir arrêter ou décaler dans le temps, parce qu'il y a aussi des choses qu'on est obligé de faire
11:50quand un gymnase est trop vétuste et qu'il faut le rénover, etc.
11:53Donc voilà, ce n'est pas des choses aériennes, on ne parle pas de choses stratosphériques,
11:58on parle vraiment de la vie quotidienne des gens parce que c'est ça aussi qu'il faut rappeler,
12:02c'est que nous, on est vraiment en charge de la vie quotidienne dans les collectivités.
12:05C'est ça, c'est le concret.
12:07Oui, c'est vrai que je ne peux que m'associer à ce qui a été dit pour deux raisons assez classiques.
12:13Alors, 5 milliards de réduction des dépenses des collectivités, c'est 5 milliards,
12:18il faut bien que nos auditeurs le comprennent, c'est 5 milliards de moins à un service public,
12:22au sens général du terme, service public apporté par les collectivités à nos concitoyens.
12:27C'est 5 milliards de moins.
12:28Donc ce n'est pas 5 milliards de moins dans la poche des élus, ça c'est la première chose.
12:32La deuxième chose, parce qu'il y a des confusions et on oublie les faits,
12:36la deuxième chose, on disait vocation.
12:38Oui, c'est une vocation parce que, je vais vous dire, le poste d'élu,
12:42ce sont des postes à plein temps, qui sont payés souvent moins que le SMIC
12:46parce que le plus gros de nos communes sont des petites communes.
12:48Et même lorsque vous avez une grande ville, ce ne sont pas des rémunérations
12:52à la hauteur de ce qui est attendu d'un responsable.
12:54Troisième chose, n'oublions pas qu'on donne moins de moyens et on fait peser des responsabilités.
13:00Là, pour le coup, c'est l'avocat qui parle, on fait peser des responsabilités,
13:03y compris une responsabilité pénale sur les élus.
13:06Si vous avez un panier qui tombe, oui, effectivement, on peut comprendre une victime
13:11qui dit, mais que fait le maire, qu'a fait la mairie ?
13:13Donc, vous voyez, il y a tout cela.
13:15Il faut peut-être qu'on... ça mériterait qu'on fasse débat avec les Français.
13:19Parce que lorsqu'on parle d'économie, lorsqu'on parle de projet de société,
13:22qu'est-ce qu'on veut et comment on le veut ?
13:24Et je terminerai tout simplement en disant que, oui, beaucoup de maires abandonnent
13:29parce que, très naturellement, beaucoup de gens vous disent,
13:32mais pourquoi est-ce que je fais tout cela ?
13:34Parce qu'en plus, on est dans une société où la proximité,
13:38elle n'est pas celle du député, elle n'est pas celle...
13:40Elle est avec, véritablement, c'est l'élu et le moindre eu qui vous dit
13:44que fait le maire, c'est lui qui est considéré comme responsable de tout.
13:47Donc, oui, il faut en prendre conscience.
13:49Juste une chose, Valérie, c'est qu'on nous demande toujours plus de transition écologique
13:52et c'est normal, c'est normal.
13:54Mais quand vous enlevez des moyens aux élus locaux,
13:56transition écologique, ça coûte cher, en fait.
13:58Donc, il y a quelque chose de schizophrène là-dedans.
14:00De dire aux élus locaux, aux mairies,
14:02il faut faire plus de choses dans la transition écologique.
14:04Plus de ponts, plus de transports, plus de transports mobiliers.
14:07C'est schizophrène, en fait.
14:09Le fait de ne plus investir, c'est vraiment le fait d'hypothéquer l'avenir.
14:13Au-delà des moyens, les actes supposent un peu de moyens.
14:16Et allez parler avec les entreprises de travaux publics
14:18qui vous disent qu'aujourd'hui, elles n'y arrivent plus.
14:20On va passer à votre coup de gueule, Jules.
14:24Ça concerne une émission qui fait beaucoup réagir hier.
14:29Ça concerne, évidemment, l'arrestation de Boilem Samsal
14:33depuis le 18 novembre, c'est ça ?
14:36Ça fait maintenant dix jours qu'on est sans nouvelles de lui.
14:39Enfin, on sait qu'il a été arrêté à sa descente d'avion.
14:43C'est un écrivain, un intellectuel, qui a une parole libre.
14:46Et il a été arrêté hier soir.
14:49L'émission Cpolitique s'intéressait à ce sujet.
14:53Tout à fait, c'est un coup de gueule.
14:54Je voulais justement revenir sur le traitement honteux
14:57et choquant qu'a eu le service public sur la question
15:00de l'emprisonnement de Boilem Samsal en Algérie.
15:03Et notamment, à travers cette émission, c'est ce soir et hier
15:06sur France 5 où plusieurs intervenants ont justifié
15:09par une rhétorique à l'extrême droite l'emprisonnement de Boilem Samsal.
15:13On va peut-être écouter un extrait.
15:16Un extrait, c'est Sidi Nejib Moussa, politologue, qui s'exprime.
15:23Boilem Samsal, depuis quelques années, alimente un discours hostile
15:26à l'égard des immigrés, des musulmans,
15:29et reprend tous les thèmes d'Éric Zemmour.
15:31Vous avez montré un entretien.
15:33On aurait pu prendre un extrait d'un entretien qu'il a donné à Frontière,
15:36qui est un média d'extrême droite.
15:38C'est quand même choquant.
15:40Je ne dis pas que ça justifie un emprisonnement.
15:43Encore une fois, je répète, mes principes sont clairs là-dessus.
15:46Quand je vois que des militants des droits de l'homme,
15:48des militants antiracistes, des intellectuels du milieu culturel parisien
15:51le présentent comme un homme des lumières,
15:54comme un homme qui défend les grandes causes,
15:56je suis désolé, mais ils se trompent complètement.
15:58Ou alors ils sont aveugles, ou alors ils sont complices.
16:00Ce qui s'est passé hier, c'est qu'ils ont tout simplement fait le procès de Boilem Samsal
16:03avant son procès en Algérie, on l'entend.
16:06Ils font une rhétorique à l'extrême droite.
16:08Ils disent que Boilem Samsal reprend les thèses d'Éric Zemmour.
16:11Moi qui défends Boilem Samsal, je suis d'extrême droite.
16:15Voilà, exactement.
16:17Ils ont fait cette rhétorique-là.
16:19C'est cet essayiste, Sidi Nejib Moussa,
16:21qui après déjà nous avoir diffamés en disant qu'on était d'extrême droite,
16:24a extrait, vous savez, Boilem Samsal fait partie de notre comité éditorial,
16:27donc il vient régulièrement donner des entretiens chez nous.
16:30Il a cité cet entretien, dont s'est servi l'Algérie,
16:34pour faire condamner, pour aujourd'hui faire emprisonner.
16:36Pour faire arrêter, il va passer, aujourd'hui il va être présenté au parquet.
16:41Sauf qu'en fait, en faisant ça, c'est de ne pas comprendre
16:43ce qui se joue derrière l'arrestation de Boilem Samsal.
16:45Boilem Samsal, qu'est-ce qu'il est ?
16:47En réalité, il est otage de la relation France-Algérie.
16:50Dans l'entretien qu'il avait donné à Frontière,
16:52Boilem Samsal s'est exprimé sur la question du front polisario.
16:55C'est ça qui a brutalisé le débat en Algérie,
16:58c'est-à-dire que l'Algérie directement a réagi et a conclu
17:02que Boilem Samsal faisait de l'intelligence avec l'ennemi.
17:04Ils ont alors cherché des prétextes, ils sont allés chercher cet extrait
17:07pour trouver un fondement et aller récupérer cette histoire
17:11avec cet entretien pour que Boilem Samsal soit emprisonné.
17:13Donc en fait, que fait le service public à ce moment-là ?
17:15Le service public donne des gages, donne des gages au pouvoir algérien
17:19pour qu'il puisse, je pense même que le tribunal algérien,
17:23il est possible qu'il cite, même ce qui est dit en France aujourd'hui
17:25dans le débat public, qu'il cite le fait que Boilem Samsal
17:29serait quelqu'un d'extrême droite, serait quelqu'un qui serait
17:32comme on dit, algérophobe, vous avez vu cette une aujourd'hui
17:34qui est sortie où il parle des algérophobes.
17:36Et donc, le service public ne comprend pas ce qui se joue derrière
17:39avec un Boilem Samsal qui est otage de cette relation
17:42et un Boilem Samsal qui en fait, aujourd'hui, dont on n'a plus de nouvelles
17:46et qui va passer aujourd'hui devant le juge pour condamnation.
17:49Oui, ça blesse le sentiment national.
17:52C'est le oui mais, c'est ce que disaient certains intervenants hier en plateau.
17:59On entendait aussi sans jamais justifier l'arrestation.
18:02Il faut comprendre, point de suspension, il y avait Rachel Binas
18:05qui est journaliste à Mariade, qui était bien seule,
18:07mais qui a été courageuse et qui a tenté un peu d'argumenter
18:10mais face à un plateau comme celui-là.
18:12Et je dois dire, je pense qu'ils ne sont pas fiers de cette émission
18:14parce que j'ai regardé le compte X de l'émission
18:17où il y a en moyenne 10 à 12 reprises sur le fil.
18:21Hier, il n'y en a eu qu'une seule qui était celle de Rachel Binas.
18:24Donc, je pense qu'il y a quelque part un moment où les propos,
18:26mais en même temps, on doit les rectifier aussi en plateau.
18:29Exactement, en fait, Thomas Snigaroff,
18:32il n'a absolument pas joué son rôle de modérateur dans l'histoire.
18:34C'est-à-dire qu'il commence l'émission en disant, on va ouvrir le débat.
18:37C'est-à-dire que, dès le début de l'émission, après, on aurait pu...
18:40Ce qu'a dit Rachel Binas, il n'y a pas de débat.
18:42Dès le début, il dit, on va ouvrir le débat sur, justement, cette question.
18:45Est-ce que Boalem Sansal est d'extrême droite ?
18:47C'est-à-dire qu'en fait, ils ont fait leur émission
18:49pour se poser cette question sur est-ce qu'on doit défendre cet écrivain
18:53qui est quand même un écrivain reconnu, renommé pour ses prises de position
18:56pour la liberté, qui a lutté contre l'islamisme en Algérie,
18:59qui l'a connu, qui a connu les années noires en Algérie.
19:01Aujourd'hui, en France, des personnes du service public
19:04vont ouvrir un débat sur est-ce que Boalem Sansal est d'extrême droite ?
19:08C'est ça le sujet qui intéresse le service public aujourd'hui.
19:10C'est absolument scandaleux.
19:11Et c'est scandaleux qu'il n'y ait pas eu cet exercice de modération
19:14de la part du service public.
19:15Alors, on va y revenir.
19:16Vous pourrez répondre, nous dire ce que vous en pensez.
19:18À tout de suite.
19:31Nous sommes ensemble et nous commentons l'actualité.
19:33L'actualité, c'est l'arrestation de l'écrivain Boalem Sansal.
19:37Vous vouliez réagir.
19:39Je ne sais pas qui veut réagir.
19:41Jean-Claude, bonjour.
19:42À ce que disait Jules Laurent, rédacteur en chef de Frontières,
19:46vous avez été mis en cause dans cette émission de France 5.
19:50Hier, ils ont fait le procès de Boalem Sansal.
19:54Dans un pays où on fait maintenant plus que désormais que de la réaction à l'émotion,
19:59moi j'ai envie de revenir sur les fondamentaux.
20:01Je ne sais toujours pas sur quel chef d'accusation,
20:04ou pour quel chef d'accusation, il a été arrêté.
20:06Ça, c'est la première chose.
20:08Et ça fait partie des grands fondamentaux aujourd'hui.
20:10La deuxième chose, c'est aussi un citoyen français.
20:13Alors, on me disait, oui, mais ce n'est pas reconnu par l'Algérie.
20:17Peu importe, c'est l'un de nos citoyens.
20:19Moi, mon sujet, c'est, et j'ai envie de dire,
20:23compte tenu des éléments que nous savons,
20:26que fait le gouvernement pour pouvoir assurer la défense d'un citoyen français dans ces conditions ?
20:32Alors, je sais que le Quai d'Orsay est toujours très discret pour pouvoir agir.
20:37Ça, je reconnais.
20:38J'ai envie de dire, que fait le barreau de Paris ?
20:41Que font un certain nombre d'institutions ?
20:43Parce que c'est vrai qu'à ce moment-là, il faut montrer
20:45que celui ou celle qui est concerné n'est pas tout seul.
20:50C'est la première chose.
20:51Voilà, moi, ce sont mes premières questions sur ce sujet.
20:55Et on ne peut en aucun cas justifier qu'il serait d'extrême droite
21:00ou d'extrême je-ne-sais-quoi, ou qu'il pense mal.
21:03Je vous dirais exactement la même chose.
21:05Si M. Zemmour était arrêté, je vous dirais exactement la même chose.
21:08Ou qui que ce soit.
21:09Vous me connaissez, on implique la loi parce que c'est le seul élément
21:14qui fait que nous faisons encore société à ce jour.
21:18Alexis Bachelet ?
21:20L'essentiel a été dit.
21:22Il y a une question d'état de droit.
21:24Soit, effectivement, Boilem Sansal est arrêté pour des questions d'opinion
21:31parce qu'il a pris des positions qui déplaisent un régime politique
21:34auquel cas il doit être libéré immédiatement,
21:38même indépendamment d'ailleurs qu'il soit de nationalité française ou pas.
21:42Oui, bien sûr.
21:43Ce n'est pas parce qu'il a la double nationalité
21:46qu'il doit être protégé ou condamné, d'ailleurs.
21:49Nous sommes obligés, parce que c'est un citoyen français,
21:53nous avons en plus un certain nombre...
21:56C'est la responsabilité, du coup, des autorités françaises
21:59d'être encore plus véhémentes.
22:00Et des organisations.
22:02Vous avez toutes ces associations.
22:04Le Défense des droits de l'homme.
22:05Ce que je veux dire, c'est que ce n'est pas la première fois
22:08que ces questions-là sont posées.
22:10Puisque moi, je me rappelle des débats récents,
22:12par exemple sur Alexei Navalny.
22:14Il y avait des gens qui disaient
22:16qu'on ne peut pas défendre Alexei Navalny
22:19parce qu'il prend des positions nationalistes, de droite, radicales, etc.
22:23Et moi, je faisais partie des gens.
22:25Mais c'était vrai aussi à l'époque de Solzhenitsyn.
22:27On peut ne pas être d'accord avec les convictions de quelqu'un
22:32et pour autant défendre son intégrité physique,
22:35défendre sa liberté de parole
22:37et défendre aussi le droit de s'opposer par la parole.
22:42Que je sache, Mme Sonsal n'a pas mené d'action autre
22:45que celle d'écrire des livres, des articles
22:48ou de participer à des émissions.
22:49Et donc, de ce point de vue-là,
22:51sa libération doit être menée comme un combat
22:55pour la liberté d'expression.
22:57Même si on n'est pas d'accord, encore une fois,
22:59avec les prises de position qu'elle a pu avoir sur tel ou tel sujet.
23:01Pour moi, c'est deux sujets différents.
23:03– Il y a une dernière clé de lecture
23:05qui est celle de la volonté de l'Algérie
23:08d'humilier le pouvoir français.
23:09Ça, c'est très très important pour eux
23:11parce qu'en l'âme de fond,
23:12il y a évidemment la question du Sahara occidental.
23:14– C'est une crise diplomatique.
23:15– Et il y a la question des OQTF.
23:16Et la question de la naturalisation de Mme Sonsal
23:18a été vécue là-bas comme évidemment une provocation.
23:21Donc, derrière cette arrestation,
23:23il y a une volonté de faire pression sur le pouvoir français
23:26et après d'obtenir des accords et des choses qui pourraient les avantager.
23:29– Et puis, il y a une chose quand même, on a affaire à une dictature.
23:32Parce qu'Alexis, tu parles de régime politique.
23:34L'Algérie, que je sache, est une dictature.
23:36On ne peut pas dire le contraire.
23:38Donc, à partir de là, comme l'Algérie est une dictature,
23:40oui, effectivement, le pouvoir français et le Quai d'Orsay
23:42ne réagissent pas parce que sans doute il y a des bonnes raisons.
23:44Dans ce genre d'affaires,
23:46vous avez sans doute plus intérêt à garder le silence
23:49quand vous êtes aux responsabilités politiques
23:51à vouloir parler à tout va.
23:53Mais aujourd'hui, on a affaire à…
23:55je ne peux pas dire kidnapping parce que j'irais un peu loin,
23:58mais objectivement, on n'a pas de nouvelles de ce monsieur
24:01depuis plusieurs jours.
24:02On ne sait pas quelles sont les conditions de détention.
24:04– Qui est-ce qu'il défendra ? J'entendais son avocat français.
24:07– On ne sait pas qui le défendra, on ne sait pas où est-ce qu'il est
24:09depuis plusieurs jours, dans quelles conditions il est détenu.
24:11Et donc, on a affaire à une dictature.
24:13Et au fond de l'âme, il y a aussi effectivement une crise diplomatique.
24:16Mais rappelez-vous, il y a un an et demi, l'affaire Nahel.
24:18Rappelez-vous, il y a un an et demi, l'affaire Nahel,
24:20où le pouvoir politique algérien avait fait preuve d'ingérence
24:23en donnant son avis sur cette situation-là.
24:25Et donc, par conséquent, quand vous avez un pouvoir français,
24:28pas sur cette histoire-là, mais en règle générale,
24:30depuis 1, 2, 3 ans, ne réagit pas sur les prises de position algériennes.
24:35Effectivement, aujourd'hui, l'Algérie en profite
24:37et torpille clairement les prises de position et le pouvoir français.
24:41Donc, il va falloir avoir une réaction pour pouvoir aider cet auteur.
24:44– En fait, c'est ce que veut l'Algérie aussi.
24:46Ce qu'on est en train de faire, c'est ce que veut l'Algérie.
24:48C'est-à-dire que la France soit en position de faiblesse
24:52et de demander des choses à l'Algérie.
24:57Et ça, après la visite, évidemment, au Maroc,
24:59après la position qui avait été prise.
25:01– Mais il faut assumer pour Emmanuel Macron.
25:03Vous savez, il y a un moment donné, il a effectivement dit,
25:05pendant longtemps, il n'a pas donné sa position sur le Sahara occidental.
25:07Il l'a fait l'été dernier contre toute attente.
25:09Il faut avouer que personne ne s'attendait à cette prise de position.
25:12Il a fait une visite officielle au Maroc, il y a quelques semaines,
25:15il a fait une grande pompe.
25:16Aujourd'hui, il doit assumer aussi…
25:17Franchement, il n'a plus que ça à faire, entre guillemets, Emmanuel Macron.
25:19Il est président de la République, il doit s'occuper des affaires internationales.
25:22Parce qu'en plus, au niveau national, on en parlera tout à l'heure,
25:24je ne pense pas qu'il ait son mot à dire pour le moment.
25:27Donc aujourd'hui, il doit assumer et réagir sur cette crise diplomatique
25:31qui se repère entre la France et l'Algérie.
25:33– Il est possible que les politiques algériennes
25:35ne réagissent pas vraiment beaucoup à l'affaire pour dire
25:38la justice est indépendante, c'est la justice qui va traiter de l'affaire,
25:41alors qu'on sait que…
25:42– Mais on ne sait pas ce qu'il lui est reproché, qu'est-ce qu'il lui est reproché ?
25:44– Je pose toujours la question.
25:46– A priori, on n'a pas encore l'information claire et précise,
25:50mais c'est pour intelligence avec l'ennemi, c'est sur la question du Maroc,
25:53c'est par rapport à l'action du front polisario.
25:55– Est-ce qu'il y a un acte…
25:57Voilà, je veux dire, on n'arrête pas en disant qu'après,
26:01on va justifier en général le moment où on arrête.
26:03– En Algérie, si.
26:04– Mon propos, vous l'aurez compris.
26:06– Il y a la question aussi de l'émission d'hier, du service public,
26:10qui propose ce débat.
26:12– Alors Valérie, qu'ils proposent ce débat,
26:14moi je trouve qu'ils sont dans leur droit le plus complet, le plus total.
26:17En revanche, qu'ils ne modèrent pas le débat, je ne l'ai pas vu l'émission,
26:20donc là je suis en train de parler sans va-voir,
26:22mais en entendant ce qui a été dit hier par ce monsieur que je ne connaissais pas,
26:25effectivement vous vous dites…
26:27En fait, il y a du Macronisme là-dedans, je vais faire un parallèle.
26:30Oui, moi je ne juge pas le fait qu'il puisse dire ce qu'il veut.
26:32– Mais, c'est le 8 mai, c'est le 8 mai.
26:34– Mais non, en fait on est en France, on dit ce qu'on veut, quand on veut, comme on veut.
26:37Et après, si on est sous le coup de la loi, on est sous le coup de la loi.
26:40Mais on ne se fait pas arrêter, parce qu'on va dans son pays d'origine,
26:43en plus dans son pays de naissance, parce qu'on a tenu des propos
26:45qui ne passent pas à son pays de naissance.
26:47– Et puis Alex, là où il faut, et je reviens, pardonnez-moi,
26:50mais je reviens toujours à la même chose,
26:52c'est que le 8 mai c'est un avis, c'est une opinion,
26:56la question c'est, est-ce qu'il l'a tenu ou pas ?
26:59Est-ce qu'il y a une liberté d'expression ?
27:01Qu'est-ce qu'il a dit ?
27:02Et est-ce que ce qu'il a dit enfreint une règle fondamentale ?
27:06Est-ce que c'est prouvé ?
27:08Voilà, donc le 8 mai, on ne peut pas à ce niveau se contenter du 8 mai
27:12et avec du sentiment et avec de l'appréciation,
27:15j'ai envie de dire, philosophico-politico,
27:17c'est, est-ce qu'il l'a enfreint ?
27:19Parce qu'on parle d'une arrestation.
27:21– Et la comparaison avec Kamel Daoud, fille, est très gênante.
27:24Franchement, hyper gênante.
27:26Il vient de remporter le prix Goncourt,
27:28quasiment il détesterait son pays d'origine comme Boalem Sanssane.
27:32Vous vous rendez compte quand même de ce qui se passe ?
27:34– Oui, et donc on rappelle Benjamin Stora aussi qui était sur le plateau,
27:37les opposants des islamistes blessent le sentiment national algérien
27:41et quelqu'un dit tout comme les caricatures de Charlie Hebdo ont blessé les croyants.
27:46On se retrouve dans un instant avec vous sur Sud Radio.
27:49– Sud Radio.
27:50– Sud Radio.
27:51– Parlons vrai.
27:52– Parlons vrai.
27:53– Sud Radio.
27:54– Parlons vrai.
27:55– Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Expert.
28:00– Et nous continuons de commenter l'actualité,
28:02je pense qu'André Bercoff reviendra également sur cette arrestation,
28:04il avait reçu Boalem Sanssane dans son émission,
28:08donc évidemment nous continuerons d'en parler sur Sud Radio.
28:13Continuons avec ce qui marque l'actualité,
28:16c'est cette proposition de loi,
28:18LFI veut supprimer du code pénal le délit d'apologie du terrorisme.
28:23Donc, article 1, suppression du délit d'apologie du terrorisme.
28:28On a entendu des justifications ce week-end,
28:30expliquer que c'était pour le sortir du code pénal,
28:32je ne sais pas qui a compris quelque chose à cette proposition,
28:36le comment du pourquoi, là aussi, est-ce que ce n'est pas fait pour qu'on en parle ?
28:39Je me pose la question.
28:41– Oui, alors moi je ne sais pas…
28:43– Ça veut dire quoi le sortir du code pénal ?
28:45– Ça veut dire revenir sur la loi qui a été votée,
28:48et donc faire en sorte qu'on ne puisse plus être poursuivi
28:51pour délit d'apologie du terrorisme,
28:54au moment même où effectivement,
28:57sans porter atteinte à la liberté d'expression,
29:00il y a des choses qui portent atteinte à l'unité nationale
29:04et à la sécurité de chacun d'entre nous.
29:06Oui, tenir un certain nombre de propos peut justement,
29:09et moi je vais aller plus loin,
29:11peut justement porter atteinte à d'autres droits fondamentaux,
29:15puisque faire la promotion d'un certain nombre de méthodes
29:18sont contraires à notre démocratie, à notre loi fondamentale.
29:22Moi je vais vous dire, la proposition des défis
29:25a peu de chances d'être retenue.
29:27– Mais c'est fait pour quoi ?
29:29C'est fait pour faire de la com ?
29:31– C'est fait pour fictimiser un certain nombre de gens,
29:33et pour justifier, pour présenter comme un combat légitime
29:37un certain nombre de propos et de comportements
29:40dans le contexte actuel qu'on connaît.
29:43– Qui ?
29:44– Je pense qu'il ne faut dire rien, non ?
29:46– Oui, bien sûr.
29:47– Mathilde Panot, Rima Hassan…
29:48– Oui, bien sûr, bien sûr.
29:50– Pour le coup, Rima Hassan et Mathilde Panot
29:52qui ont été entendues pour apologie du terrorisme,
29:56et donc ce serait de rebasculer, de sortir, si j'ai bien compris,
29:59du code pénal pour le mettre dans le code de la presse.
30:01– Oui.
30:02– Qu'est-ce que ça changerait ?
30:04– À tout le monde.
30:06– Les peines, en fait, il ne s'agissait pas de dépénaliser,
30:11il s'agit de changer de registre,
30:13parce que si vous êtes dans le registre du code pénal,
30:15les peines ne sont pas les mêmes que si c'est dans un délit de presse.
30:18Donc c'est la loi de 2014 qui en fait s'est appuyée
30:22sur ce qui existait déjà, pour le durcir.
30:25Pour autant, on peut parfaitement s'opposer
30:30à la proposition de la France Insoumise,
30:32néanmoins, si on est parfaitement honnête,
30:36on regarde ce que disent des gens comme le juge Trividic,
30:38qui était un promoteur de cette transformation,
30:41ou la Commission Nationale des Droits de l'Homme,
30:43où j'entendais ce matin Sophie Binet,
30:45qui dit que cette loi, elle a été utilisée aussi
30:48pour criminaliser des militants syndicaux.
30:50Vous avez cité Mathilde Pannot,
30:52je veux dire, à la limite, si c'est Mathilde Pannot et Réma Hassan,
30:54elles ont les moyens de se défendre, bon, c'est des parlementaires,
30:57mais si des gens dans des entreprises,
30:59parce qu'ils mènent un combat syndical,
31:01se voient opposer à cette loi, pour être mis en lumière…
31:04– Selon leurs propos, Alexis, le CGT Nord a été condamné.
31:07– Est-ce que le juge Trividic, qui dit que la loi est dévoyée,
31:11c'est quelqu'un qui est un historien gauchiste,
31:13et qui suspecte de sympathie envers… non.
31:16– Alexis, il n'a pas dit que ça, le juge Trividic,
31:18il a aussi dit, au moment du vote de la loi…
31:20– Il a dit que si c'était à refaire, il ne faudrait pas le refaire comme ça.
31:22– Oui, mais il n'a pas dit qu'il ne fallait pas le refaire du tout.
31:24Donc il faut aussi prendre les propos dans leur globalité,
31:27premièrement, et deuxièmement, objectivement,
31:29si on commence à dire qu'il faut sortir,
31:31parce que c'est pas assez abusif et tout,
31:33les juges, ils servent à quoi ?
31:35– Les juges, ils doivent juger à un moment donné.
31:37– C'est une question de droit et d'application du droit.
31:39Mais c'est vieux comme la loi,
31:41à un moment donné, on la porte utile,
31:43et puis finalement, on se rend compte qu'il y a des effets pervers.
31:45– Mais là, on a oublié une chose,
31:47c'est que la loi porte sur l'apologie du terrorisme.
31:50Est-ce que le travail du syndicaliste,
31:53c'est d'aller sur un certain nombre de terrains ?
31:55Parce que c'est pas…
31:57Pour qu'un syndicaliste se retrouve, sous le coup de la loi,
32:02sur une loi pour apologie pour le terrorisme,
32:05ça veut dire que lui-même va suffisamment loin dans ses propos.
32:09C'est pas parce qu'il a dit augmenter les salaires.
32:12– Oui, c'est ça, c'est une thématique.
32:14– C'est pas parce qu'il a dit augmenter les salaires.
32:16Or, l'idée, c'est qu'on ne puisse pas non plus utiliser
32:19des fonctions que je défends,
32:21telles que le droit au syndicat,
32:24et qu'il nous faut une meilleure représentation syndicale,
32:26que dans le même temps, on puisse dire,
32:28non, il n'y a pas de dérive.
32:29Ben oui, il y a parfois des dérives.
32:31Il faut savoir, et les gens doivent exercer leur responsabilité,
32:34en fonction d'un cadre qui est prédéfini.
32:36– Et puis il y a cette obsession, quand vous lisez l'article 3,
32:38de la proposition de loi,
32:40le gouvernement remet au Parlement, dans un délai de 6 mois,
32:43à compter de la promulgation,
32:45par les institutions judiciaires depuis la circulaire,
32:48relative à la lutte contre les infractions susceptibles
32:50d'être commises en lien avec les attaques terroristes
32:52subies par Israël depuis le 7 octobre.
32:54– Mais justement, je suis désolé, mais je l'ai devant moi, la phrase.
32:57– Oui, c'est ça.
32:58– La phrase qui a été prononcée par ce syndicaliste,
33:00sur le tract, c'est
33:01« Les horreurs de l'occupation illégale se sont accumulées depuis le 7 octobre.
33:04Elles reçoivent des réponses qu'elles ont provoquées. »
33:07C'est de l'apologie du terrorisme.
33:09À partir de là, on peut dire ce qu'on veut,
33:11mais effectivement, ils n'ont même pas augmenté les salaires.
33:13Il sort de son champ de compétences,
33:14il n'est pas jugé en tant que leader syndical,
33:16il est jugé en…
33:17– Il ne tient pas des propos qui découlent de sa fonction naturelle,
33:22il tient manifestement des propos d'un engagement politique,
33:27qui sont ce qu'ils sont,
33:28mais avec les conséquences éventuelles que l'on connaît.
33:32– Ces propos, ils étaient déjà condamnables
33:34quand c'était un délit de presse.
33:36La question qui est posée,
33:37c'est est-ce qu'on mérite d'aller en prison
33:39pour avoir tenu ce type de propos ?
33:41Parce que quand on est sur le code pénal,
33:43c'est juste la question de proportionnalité de la peine
33:46entre le délit, le crime, le crime, etc.
33:49– Tu as raison, mais la question qui se pose aussi
33:50quand on sort du code pénal,
33:51c'est comment ça va être jugé,
33:52combien de temps ça va prendre, délit de presse…
33:54– Faire un rapport aussi.
33:56– Voilà, faire un rapport et tout.
33:57C'est aussi tout ça.
33:58Dans le contexte qui est le nôtre aujourd'hui,
33:59c'est pas compréhensible de déposer une proposition de loi comme ça.
34:02– La loi, pardonnez-moi,
34:03mais quel que soit, j'ai beaucoup de respect pour M. Trividic,
34:07mais la loi doit avoir un caractère dissuasif.
34:10Si elle n'est pas dissuasive
34:12parce qu'on ne reste que dans le champ du délit de presse,
34:14ben j'en paye des amendes,
34:16et puis c'est payé par la collectivité,
34:18c'est payé par je sais, et puis on recommence.
34:20Et puis derrière ça, derrière ces propos qui sont tenus,
34:23pardonnez-moi, je suis désolé,
34:25on passe notre temps, nous ici et ailleurs,
34:28à dire comment est-ce possible
34:30lorsqu'il y a des agressions,
34:32souvenez-vous de Samuel Paty, etc.
34:35On passe notre temps à dire que c'est injuste et inacceptable.
34:37Et dans le même temps, on dit que certains propos seraient acceptables.
34:40C'est là où, et je n'ai pas exactement la solution,
34:44mais moi je suis désolé,
34:45lorsqu'on justifie des actes de terrorisme,
34:49ben d'une certaine manière,
34:51on alimente, on justifie d'autres comportements
34:54dont on va dire qu'ils sont inacceptables.
34:57– De toute façon, la LFI elle-même a rétro-pédalé sur cette question,
35:01parce que c'est intéressant,
35:03moi c'est une de mes journalistes qui, le jeudi soir,
35:05a sorti l'information sur ça aussi.
35:07Et dès le samedi, ils ont effectivement nuancé
35:11en disant que ça allait passer du pénal à la presse.
35:13Mais derrière, qu'est-ce qu'ils ont dit aussi ?
35:15Ils ont dit, vous devriez avoir honte,
35:16parce qu'en fait ce que vous reprenez,
35:17c'est une information qui a été sortie par l'extrême droite.
35:19C'est-à-dire qu'encore une fois,
35:21on retrouve le même narratif qui vise à enlever le fond de l'affaire
35:25et à détourner l'attention sur la question de l'extrême droite.
35:28Alors eux, ils veulent censurer certains propos,
35:30mais par contre sur la question du Hamas,
35:32parce que si on a une augmentation de ces apogées du terrorisme,
35:35c'est parce que derrière, il y a eu le 7 octobre.
35:36C'est depuis le 7 octobre, un contexte,
35:38qu'il y a des gens qui s'expriment sur cette question,
35:40et la question du Hamas, la LFI,
35:42ils ne sont pas clairs, ils n'ont pas été clairs tout au long.
35:44Il y a des individus au sein de la LFI
35:46qui ont effectivement été convoqués,
35:48et ils aimeraient pouvoir s'exprimer clairement sur cette question,
35:50parce qu'il y en a qui, au fond,
35:52pensent qu'il y a de la résistance dans le Hamas.
35:54– Alexi ?
35:56– Moi, je reviens sur le débat en droit.
35:59Il ne s'agit pas de supprimer le délit d'apologie du terrorisme,
36:03il s'agit de le qualifier d'une manière
36:06qui était celle qu'on utilisait avant 2014.
36:08Si j'ai bien compris, je reste sur le droit.
36:10– Oui, c'est ça.
36:11– Donc ça, le débat, il a existé déjà en 2014.
36:14Moi, j'étais à l'Assemblée nationale,
36:16et quand on a eu, d'ailleurs c'est vrai pour cette question-là,
36:20mais c'est vrai aussi pour tout un tas de mesures
36:22qui ont été prises suite aux attentats
36:24sur les mises en détention administratives, etc.
36:27On est en une démocratie, il y a un état de droit,
36:30donc ces débats-là, ils sont légitimes.
36:32Sinon, on dit qu'on n'est plus en démocratie
36:37et qu'on installe des DI d'opinion qui méritent la prison.
36:39Voilà, comme ça, c'est clair.
36:41Je veux dire, il y a des choses qui méritent
36:43qu'on puisse, à un moment donné, en débattre
36:45sans avoir immédiatement l'instrumentalisation.
36:48Parce qu'il y a deux instrumentalisations aujourd'hui.
36:50Il y a celle de la LFI potentiellement, et je ne la nie pas.
36:53Je ne suis pas certain que c'était quand même
36:55l'initiative la plus importante et la plus attendue
36:57des Français quand on est en France.
36:59Mais quand je vois certaines réactions politiques,
37:01j'ai écouté François-Xavier Bellamy,
37:03et d'autres commentaires qui consistent à dire
37:05qu'ils veulent supprimer le délit d'apologie du terrorisme.
37:09Ça aussi, c'est une instrumentalisation.
37:11Parce que ce délit, il existait avant,
37:13et il ne s'agit pas de le supprimer.
37:15Il s'agit de le qualifier autrement
37:17par rapport à des peines d'emprisonnement,
37:20des choses comme ça.
37:22Donc, moi, j'essaie de garder la tête froide
37:25et d'avoir un débat sur les vrais sujets,
37:28et pas les bêtises.
37:30— Mais est-ce que c'est un vrai sujet pour LFI,
37:32cette proposition de loi ?
37:34Est-ce qu'il n'y a pas des sujets,
37:35quand on est la France insoumise,
37:36qu'on dit qu'on se préoccupe des Français,
37:38que d'aller sur ce sujet-là ?
37:40Est-ce que j'ai envie de vous dire sans déconner ?
37:43Et ça fonctionne, d'ailleurs, puisqu'on en parle.
37:45— Je te donne juste un exemple.
37:46— Mais pas forcément de la même manière, en plus.
37:48— Imaginez-nous pour ramener l'apologie du terrorisme
37:50dans le droit de presse.
37:51Son nom m'échappe, de cet homme avec la longue barbe...
37:53— Hugo Bernalicis ?
37:54— Non, non, qui avait...
37:55— Elias Dimsalem.
37:56— Voilà, en plein Paris.
37:57Qui avait appelé, clairement...
37:59— Alintifada.
38:00— Alintifada, dans tout Paris.
38:01On supprime le délit d'apologie du terrorisme.
38:03Et donc, on le fait passer dans le droit de presse.
38:05Et ce monsieur peut répéter, prend des amendes,
38:07et il peut répéter sans problème, sans aucun souci,
38:10toutes les semaines, dans des manifestations,
38:12appelé Alintifada, appelé à la récupération du Jerusalem.
38:14Je vois pas en quoi ça concerne les Français, au passage,
38:16ce thème-là.
38:17Et tout le monde dira, bon, c'est normal,
38:19c'est que dans le droit de presse.
38:20Ben non, c'est pas logique, en fait.
38:22On peut pas laisser faire ça.
38:23— Alors, c'est là où il faut que nous soyons très clairs,
38:25je pense, que dans notre pays...
38:27Alors, tu sais, Alexis, je comprends ton point,
38:30et je l'entends.
38:31Pour autant, je pense que, justement,
38:33il y a une position politique à prendre,
38:36qui soit claire.
38:37Et par rapport à ce type de déclaration,
38:40non, nous ne devons pas accepter qu'en France,
38:43qu'il y ait des gens qui appellent Alintifada chez nous.
38:46Ça doit être très clair.
38:48Et il faut savoir dire non.
38:49Et il faut qu'il y ait un coup d'arrêt brutal.
38:52— Oui.
38:53Qu'est-ce que...
38:54Alors, vous avez eu François Hollande,
38:56et celui qui avait fait...
38:57— Oui, en 2014.
38:58— Oui, c'est ça, en 2014,
38:59quitte de l'alliance LFI, Parti socialiste,
39:02qui avait été au PS, Alexis.
39:05— C'est...
39:06— Non, mais est-ce qu'il doit y avoir...
39:07— Quelle est la question ?
39:08— La question, c'est est-ce que la gauche doit se dissocier de LFI,
39:11ce que demande M. Retailleau...
39:13— Notamment sur le budget.
39:14Il va rebudger.
39:15Il va y avoir...
39:16— Voilà.
39:17C'est la question.
39:18Est-ce que le PS peut continuer d'être allié
39:20avec un parti comme celui-là ?
39:22Vous allez répondre.
39:23Mais juste, Paul Vanier, ce week-end,
39:25qui parle du Figaro magazine en disant
39:27« J'ai parcouru ce torchon complotiste »,
39:29il contient une information.
39:30Ce journal prend ses lecteurs pour des boomers imbéciles
39:33bons à rouler dans la farine des délires de sa rédaction.
39:37Guillaume Durand lui répond.
39:38« Votre pose dit tout de votre amour de la démocratie,
39:40de votre passion pour le pluralisme et du respect
39:42que vous avez pour les personnes qui ne pensent pas comme vous. »
39:45Et c'est quand même assez incroyable d'avoir...
39:48C'est-à-dire quoi ?
39:49C'est la censure ?
39:50C'est « quand on ne pense pas comme LFI,
39:53on doit aller au goulag ? »
39:56— C'est pas ce qui a été dit, là.
39:58Il n'a pas proposé de réouvrir le goulag
40:00pour les gens qui ne sont pas d'accord avec Calif.
40:02— Non, c'est dans le tweet de Guillaume Durand
40:04qui dit « je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites,
40:06mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous ayez le droit
40:08de le dire en Sibérie, Joseph Staline ».
40:10C'est une blague.
40:11Mais c'est quand même ce que ça sous-entend.
40:13C'est-à-dire que c'est un torchon populiste
40:15comme quand on accuse Frontières
40:17pour l'argument, pour décrédibiliser,
40:19de dire d'extrême droite « on en pense qu'on en veut ».
40:21Bref, sur les LFI et la particularité de ce parti,
40:25est-ce que le Parti socialiste peut continuer
40:27d'être allié à ce parti ?
40:29— Alors d'abord, ça, Valérie,
40:31c'est une question que vous devriez poser
40:33aux responsables du Parti socialiste.
40:35Quand ils sont derrière le micro, ça vous arrive d'en avoir.
40:37Donc vous leur posez la question.
40:39— Je ne suis pas responsable du Parti socialiste.
40:41Par ailleurs, premier point.
40:43Deuxième point, on voit bien,
40:45et ce n'est pas d'ailleurs un phénomène franco-français,
40:47qu'il y a une espèce de polarisation dans le débat public
40:49où finalement les débats argumentés,
40:51les constructions intellectuelles
40:53sont remplacées par les postures idéologiques
40:55et par les invectives.
40:57Et moi, vous m'excusez,
40:59j'ai toujours dénoncé les postures,
41:01les invectives quand elles venaient de la gauche,
41:03ça peut arriver, LFI,
41:05ou quand elles venaient de la droite ou de l'extrême droite.
41:07Il y a eu un débat à l'Assemblée nationale,
41:09qui certes s'est calmé, mais...
41:11— Je peux témoigner qu'on a fait un certain...
41:13— On en a fait des débats,
41:15et je pense que ma position,
41:17elle était constante depuis plusieurs années.
41:19Alors que le contexte soit de plus en plus polarisé
41:21et qu'on ait de plus en plus envie
41:23de s'insulter, de se menacer
41:25plutôt que de débattre,
41:27ça fait partie du sujet.
41:29Aujourd'hui, on ne peut plus
41:31avoir des débats
41:33sereins, mesurés, argumentés.
41:35— Là, ils sont sereins, toi et moi.
41:37— Mais ce n'est pas ma question.
41:39Ma question, je la pose à tout le monde.
41:41Est-ce qu'aujourd'hui...
41:43— Est-ce qu'aujourd'hui...
41:45— Le PS peut continuer à être associé à LFI ?
41:47— Moi, je dis non.
41:49— Ma réponse est évidemment non,
41:51parce qu'évidemment, ils se cornérisent,
41:53tactiquement, ils se cornérisent,
41:55et puis j'ai l'impression que ce ne sont pas les valeurs
41:57d'un certain nombre de socialistes que je connais bien.
41:59J'ajoute, Valérie, l'autre jour,
42:01vous m'avez demandé de venir reparler
42:03aux États-Unis, et on est là à dire
42:05comment Trump, autour de lui, etc.
42:07Mais ce sont ces propos
42:09qui rendent une société...
42:11Les propos de Vanier, qui font que la société...
42:13Je fais un parallèle.
42:15La société américaine est devenue ce qu'elle est.
42:17C'est-à-dire que l'autre n'est pas celui
42:19qui ne pense pas comme vous, qui a un point de vue différent.
42:21Et on peut toujours imaginer,
42:23essayer de se mettre à sa place et se dire,
42:25on va trouver un compromis, parce que la société,
42:27vivre en société, c'est vivre avec des compromis.
42:29Parce que par définition, nous sommes différents.
42:31Il y a des intérêts, des groupes. Il faut faire fonctionner tout cela.
42:33Or, ce que disent, monsieur,
42:35c'est que finalement, il y a
42:37des gens qui sont parfaitement bien, et il y a l'ennemi
42:39en face. Eh bien, ça donne des sociétés
42:41polarisées, des sociétés où les gens
42:43s'entretuent.
42:45Il faut quand même aussi donner un cadre,
42:47et c'est justement ce cadre, par exemple,
42:49sur l'apologie du terrorisme. Si on ne s'entend pas
42:51sur ce cadre-là, si on veut
42:53bouleverser tous ces cadres, c'est très très
42:55dur, justement, de mettre des limites et de pouvoir
42:57vivre en cohésion ensemble.
42:59Si, là aujourd'hui, LFI
43:01essaie justement de minimiser,
43:03si ce n'est enlever, mais on va dire minimiser,
43:05ce délit d'apologie du terrorisme, en fait,
43:07on va se retrouver avec des gens qui légitiment
43:09les actions du Hamas en France, et qui ont le droit de le faire.
43:11C'est très dur de vivre ensemble comme ça.
43:13Et j'ai envie de dire,
43:15c'est pas simplement les actions du Hamas,
43:17non au terrorisme chez nous.
43:19Point. Terminé.
43:21Et il faut sanctionner sévèrement,
43:23parce qu'il y a des sociétés qui savent le faire.
43:25C'est bizarre, mais ils ne font jamais ça dans certains
43:27pays. On marque une pause et on se retrouve
43:29dans un instant avec vous sur Sud Radio.
43:31Sud Radio, c'est vous
43:33qui donnez le ton. Midi, mettez-vous
43:35d'accord. Valérie Expert.
43:37Alors, on continue de commenter
43:39l'actualité. L'actualité, c'était
43:41ce matin, Marine Le Pen
43:43qui était reçue par le Premier ministre
43:45en sortant. Elle a déclaré
43:47que Michel Barnier était
43:49campé sur ses positions. Ma position
43:51n'a pas évolué. Pas plus,
43:53semble-t-il, que n'a évoluée celle du Premier
43:55ministre. Sous-entendu
43:57que si rien n'évoluait,
43:59son groupe voterait
44:01la censure. La chef de file
44:03du RN a répété
44:05ses lignes rouges
44:07au Premier ministre.
44:09Même s'il a été courtois, visiblement,
44:11il n'a pas voulu bouger.
44:13Ça veut dire que...
44:15C'est de la pression, vous pensez ?
44:17Ils n'ont pas intérêt à ce que le gouvernement tombe.
44:19Non, ils n'ont pas intérêt à ce que le gouvernement
44:21tombe. Mais en fait, c'est vraiment
44:23une question de bordel.
44:25Je suis désolé, c'est vraiment ça.
44:27Pour le coup, le bazar,
44:29si vous me permettez, c'est que
44:31pour que cette motion de censure passe, il faut que
44:33tout le Nouveau Front Populaire
44:35et le RN
44:37votent cette motion de censure, qui peut avoir
44:39lieu vers le 20 décembre, après qu'il y ait eu discussion
44:41au Parlement et tout. Donc, ça veut dire
44:43que même, on en parlait juste avant, si les socialistes
44:45ne votent pas cette motion de censure,
44:47elle ne passe pas.
44:49Il faut qu'il y ait unité. Et quand on voit
44:51aujourd'hui les premières prises
44:53de parole des socialistes autour de cette motion de censure,
44:55Olivier Faure en tête, qui n'est pas du tout
44:57d'accord avec une motion de censure potentielle aujourd'hui,
44:59vous vous dites que, d'abord,
45:01il peut y avoir du mal à ce qu'elle passe. Ça, c'est le premier point.
45:03Le deuxième point, il faut savoir qui va déposer cette motion de censure.
45:05Est-ce que c'est LSI ou est-ce que c'est le RN ?
45:07Si LSI la dépose,
45:09qu'est-ce qu'ils vont écrire dans la motion de censure
45:11pour donner possibilité, ou pas,
45:13au Rassemblement National de la voter ? C'est un jeu de dupe.
45:15C'est géant. C'est un jeu de dupe géant. Parce que ça veut dire quoi, demain ?
45:17Si vous avez une motion de censure qui est votée,
45:19le gouvernement tombe. Alors, on ne sait pas quand,
45:21parce qu'il peut maintenir Michel Barnier
45:23pendant plusieurs semaines, comme il l'avait fait
45:25Gabriel Attal. Derrière, vous avez une campagne
45:27des législatives qui est lancée. Enfin, non, même pas.
45:29Parce que ce sera au mois de juin.
45:31Il faut renommer un nouveau Premier ministre.
45:33Il peut renommer un nouveau Premier ministre.
45:35Il peut renommer Michel Barnier.
45:37Ça serait un peu bizarre.
45:39En réalité, personne ne sait ce qui peut se passer
45:41dans les jours et dans les semaines qui viennent.
45:43Donc, personne n'a intérêt à ce que le gouvernement
45:45aujourd'hui tombe. Et j'en finirais par une chose.
45:47S'il y a une motion de censure,
45:49qu'est-ce qu'on fait sur le budget ?
45:51C'est-à-dire qu'il n'y aura pas de budget. Donc, on reprend le budget de 2024
45:53qui sera appliqué exactement pareil.
45:55Donc, ça fonctionnera normalement,
45:57à peu près. Mais on aura dit tout ça
45:59pour ça. Tout le travail qui aura été fait
46:01et travail, il y a eu quand même,
46:03tout le travail qui aura été fait n'aura servi strictement
46:05à rien. Voilà.
46:07Oui, tout a été dit. Il y a des questions de calendrier.
46:09Puis, c'est vrai que la motion de censure
46:11dépend de la manière dont elle est rédigée.
46:13Et puis, on peut très bien dire que par principe,
46:15on va voter la censure et qu'en réalité,
46:17trouver dans le texte quelque chose qui ne convient pas
46:19et auquel cas, on ne la vote pas.
46:21Et puis, dernier point, c'est que celui
46:23qui présente une motion de censure
46:25qui serait votée, a en quelque sorte
46:27la prime, le leadership.
46:29Et donc, est-ce que le Rassemblement
46:31national a intérêt à voir
46:33à voter une motion de censure
46:35par LFI qui, à ce moment-là,
46:37apparaîtrait comme celui qui a fait tomber
46:39le gouvernement
46:41et qui deviendrait
46:43et qui deviendrait de facto
46:45la seule opposition
46:47à Emmanuel Macron. Donc, il y aurait une prime
46:49automatique dans l'opinion publique.
46:51Il y aurait une prime automatique. Le Rassemblement national
46:53n'a peut-être pas intérêt
46:55à finalement refiler
46:57le maillot de l'opposition, de leadership
46:59dans l'opposition à LFI
47:01parce que là, pour le coup, il en serait fini
47:03de l'arrivée aux responsabilités
47:05du Rassemblement national
47:07dans les deux ans à venir.
47:09Moi, je pense que si on est sur des questions
47:11de cohérence, c'est-à-dire que que ce soient les questions
47:13le Rassemblement national s'est beaucoup exprimé sur le budget
47:15les questions agricoles et autres
47:17le Rassemblement national s'est
47:19la retraite, il s'est engagé à des choses
47:21si on est sur des questions de cohérence
47:23il devrait voter cette motion de censure
47:25sinon ils ne pourront pas être crédibles
47:27aux yeux de leurs électeurs
47:29d'avoir laissé ce gouvernement
47:31qui, alors qu'ils étaient
47:33sous surveillance démocratique, c'est exactement
47:35les propos de Bardella, ça veut dire
47:37qu'en fait, il a menti à ce moment-là ?
47:39Oui, mais on peut toujours trouver, parce que justement
47:41il peut être favorable au vote
47:43et, dans le texte, dire
47:45pourquoi il ne peut pas ou demander
47:47des modifications
47:49qui seraient acceptables pour LFI
47:51C'est dur à faire passer ça
47:55Moi, je pense que
47:57le Rassemblement national va hésiter
47:59à voter cette motion de censure
48:01surtout si elle est déposée par la France Insoumise
48:03pour les raisons expliquées
48:05par Jean-Claude à ma droite
48:07mais également parce que
48:09Marine Le Pen a été consultée
48:11sur le choix de Michel Barnier
48:13et qu'elle avait accepté, en sachant parfaitement
48:15que
48:17cette discussion budgétaire serait
48:19extrêmement compliquée
48:21qu'il n'y aurait pas de majorité
48:23à la fin, parce que
48:25effectivement, quand on additionne les positions du RN
48:27les positions du Nouveau Front Populaire
48:29c'est incompatible
48:31avec, je veux dire,
48:33aucun
48:35budget présenté par Michel Barnier
48:37ne peut avoir une majorité
48:39dans ces conditions-là, c'est évident
48:41donc après, la seule solution qui lui reste, c'est le 49-3
48:43et donc, on savait très bien
48:45qu'on irait vers une motion de censure
48:47et donc, il n'y avait pas besoin
48:49alors après, qu'il y ait une espèce de bluff
48:51où chacun
48:53essaye de faire monter un petit peu la température
48:55en disant, du côté du RN
48:57finalement, attention
48:59le gouvernement va vraiment dans une mauvaise direction
49:01donc on va peut-être la voter
49:03c'est de bonne guerre
49:05si Michel Barnier fait quelques ouvertures
49:07sur quelques amendements
49:09donne des gages
49:11à la fin, vous verrez que
49:13il y aura un prétexte, ce sera soit
49:15effectivement la rédaction de la motion de censure qui ne convient pas
49:17ce sera des gages donnés par le gouvernement
49:19mais moi, je suis convaincu
49:21une loi d'immigration en 2025
49:23je suis convaincu, ou des promesses d'une future loi d'immigration
49:25je suis convaincu que finalement
49:27le RN ne votera pas la motion de censure
49:29et laissera Michel Barnier
49:31continuer sa mission, parce que sinon
49:33qu'est-ce qui se passe ?
49:35c'est un gouvernement de technicien
49:37jusqu'à juin prochain
49:39jusqu'à la prochaine dissolution
49:41c'est ça qui va se passer, parce que moi je ne crois pas du tout
49:43à la théorie de nous dire, le président de la République
49:45il va démissionner, ça il faut arrêter avec ça
49:47ça n'arrivera pas, donc il y aura un gouvernement de technicien
49:49celui qu'on nous avait promis
49:51en juin dernier, qui là pour le coup sera
49:53posé jusqu'au mois de juin prochain
49:55et une nouvelle dissolution, mais attention
49:57que Michel Barnier qui joue sa tête, moi j'insiste
49:59sur une chose, la gauche joue beaucoup aussi
50:01enfin le nouveau front populaire, si on appelle ça
50:03la gauche, joue énormément aussi
50:05dans cette prochaine motion de censure, si elle arrive
50:07à presque 49.3, je le répète
50:09le parti socialiste, il est en train de se
50:11désolidariser de la France insoumise
50:13clairement, vous le voyez sur
50:15plein plein de choses, rien que sur l'apologie du terrorisme
50:17rien que sur l'apologie du terrorisme, il n'y a pas un nom socialiste
50:19dans ce dépôt de loi
50:21mais c'est quand même énorme, il faut quand même le dire
50:23c'est la même situation avant les législatives anticipées
50:25oui, mais les législatives anticipées
50:27là on n'est plus dans les législatives anticipées
50:29on est dans le concret, donc demain s'il y a une motion de censure
50:31et que le gouvernement tombe, chacun
50:33aura la responsabilité d'avoir voté pour
50:35ou contre cette motion de censure, c'est totalement
50:37différent, on n'est plus dans une campagne
50:39d'élections, je pense. Non non, tout à fait
50:41c'est à suivre
50:43on va le savoir de toute façon
50:45assez vite et
50:47c'est la fin de l'émission
50:49ce sera le mot de la fin
50:51on n'a pas eu le temps de parler des violences
50:53faites aux femmes avec la défense
50:55avec des propositions
50:57qui vont être faites, vous connaissez le nom de la
50:59secrétaire d'état au
51:01c'est une ancienne
51:03UMP je crois
51:05Salima, c'est pas Salima
51:07ah c'est bien
51:09Salima Sale
51:11c'est ça, bravo
51:133 sur 4
51:15après c'est pas parce qu'on n'est pas
51:17connu qu'on ne fait pas des choses mais néanmoins
51:19non mais il y a un certain nombre de
51:21mesures effectivement
51:23c'était vrai avant
51:25dans les précédents gouvernements il y avait plein de
51:27ministres
51:29mais c'est vrai qu'il y a un plan
51:31et que le gouvernement va étendre le nombre d'hôpitaux
51:33permettant de déposer une plainte
51:35et il faut quelque chose
51:37et c'est l'occasion aussi pour moi de dire
51:39juste un mot, il va y avoir également
51:41un rapport qui va être remis pour la violence
51:43faite aux femmes en outre-mer par Justine Bénin
51:45ancienne ministre et qui
51:47pose un certain
51:49nombre, un diagnostic
51:51qui alerte plutôt parce qu'il ne faut pas
51:53oublier nos compatriotes
51:55qui vivent en outre-mer
51:57Merci à vous, très bonne journée
51:59sur Sud Radio

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