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Avec Elisabeth Lévy et Thomas Guénolé, éditorialistes Sud Radio

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##LA_VERITE_EN_FACE-2024-12-18##

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News
Transcription
00:009h-10h, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
00:05La Vérité en face avec vos réactions, Elisabeth Lévy, Thomas Guénolé se sont installés en studio comme chaque mercredi, bonjour à tous les deux.
00:14Bonjour.
00:14Bon, vous avez entendu ces réactions d'auditeurs, d'auditrices concernant donc cette violence autour des établissements scolaires et la difficulté d'y faire face.
00:23Vous avez un commentaire en fait à ce sujet ou pas ?
00:27Là, ce qu'on entendait, c'est qu'ils n'en pouvaient plus.
00:31Pour certains, à cause de cette violence, ils ne savent plus comment faire.
00:37Ça dépend, est-ce qu'on parle de violence à l'intérieur des établissements ou autour des établissements ?
00:41C'est les deux, c'est ce qu'il disait, c'est-à-dire qu'évidemment, ce qui est à l'extérieur, en classe, vous avez beaucoup de difficultés aussi à tenir.
00:48Parce que...
00:48Certains lycéens, alors vous, vous n'êtes pas avec des lycéens, vous êtes avec des plus grands.
00:52Voilà.
00:52Donc ils sont un petit peu plus sages parce qu'ils sont dans des écoles.
00:55Néanmoins, à l'intérieur des établissements, parce que c'est un sujet que je connais mieux pour le coup,
01:00je dirais qu'il y a au moins deux choses qui sont nécessaires.
01:04La première, c'est qu'il faut isoler, après les avoir détectés assez tôt,
01:09l'infime minorité qui pose vraiment des problèmes et qui pourrissent la vie de tout le monde.
01:13Sauf que là, vous n'avez pas bien entendu, ce n'était pas qu'une infime minorité, ils sont quand même assez...
01:17Je vous parle de l'intérieur de l'établissement, je ne vous parle pas des bandes qu'il faut caler.
01:21Quand bien même, il faut isoler.
01:23À l'échelle d'un établissement, en pourcentage, ce n'est pas grand-chose.
01:26Mais comment vous les isolez ?
01:27Il faut mettre...
01:28Attendez, vous êtes obligés de les mettre dans des centres éducatifs fermés ?
01:31Vous n'avez pas d'autre possibilité ?
01:32Vous ne pouvez pas.
01:33Mais ce soit des dizaines et des dizaines.
01:35Mais qu'est-ce que vous voulez faire d'autre ?
01:36Je sais, mais aujourd'hui, compte tenu du contexte.
01:38Il faut qu'on soit concret.
01:39Elisa, c'est la première chose à mon avis.
01:41Sur le court terme, je n'ai pas la moindre idée.
01:43Sur le long terme, il est clair que nous avons une génération à qui on a fourré dans la tête,
01:48pour les uns, que c'était des victimes de la méchante société,
01:51la violence raciste, coloniale, tout ci, tout ça.
01:53Les médias de gauche leur ont répété,
01:55et les partis d'ailleurs, leur ont répété ça toute la journée.
01:58Ça, c'est pour la partie issue de l'immigration,
02:00à qui on a farci la tête de discours sur « t'es une victime ».
02:05Et par ailleurs, c'est ce que Barbara Lefebvre, d'une façon générale,
02:09avait appelé la génération « j'ai le droit ».
02:10On leur a dit que c'est eux qui étaient au centre de l'école.
02:13On leur a dit « est-ce que vous voulez bien apprendre ceci ou cela ? »
02:16On ne va pas vous mettre des notes, mes petits chéris, parce que ce serait trop méchant.
02:19C'est-à-dire qu'au lieu de leur faire le cadeau, de leur apprendre la limite,
02:23au lieu de leur faire le cadeau, de leur apprendre la verticalité,
02:26de leur dire « il y a des auteurs plus grands que vous, il y a des gens qui vous ont précédés »,
02:30on a fabriqué une génération de petits narcisses,
02:35comment dire, râleurs et récriminateurs qui se prennent pour des victimes.
02:40Et la deuxième chose, c'est qu'il faut quand même qu'on fasse quelque chose
02:43pour cette affaire de TikTok, de téléphones portables.
02:46Hier, j'ai entendu quelqu'un m'expliquer que sur TikTok, en 20 minutes,
02:50pas en Chine, pas dans la version chinoise,
02:53en 20 minutes, un ado était exposé à des contenus violents,
02:57à des contenus faisant l'apologie soit du suicide, de l'anorexie, de la violence.
03:02– C'était mon deuxième point en fait, on est d'accord là-dessus,
03:03la régulation des réseaux sociaux est bien entendu…
03:05– Non mais pas la régulation là, à ce point, il faut leur suppression.
03:08– Et l'interdiction pure et simple des téléphones portables en général,
03:11dans l'enceinte de l'école.
03:12– Non mais dans l'enceinte, oui, mais de toute manière, ça se…
03:15– Déjà, si vous leur expliquez que ça n'est pas légal de la voir avec eux,
03:20que c'est pas bien, alors il y en a qui vont truander,
03:23mais le fait qu'au lieu d'avoir une espèce de tolérance générale
03:26et d'expliquer que ce qu'il faut faire, c'est leur offrir des tablettes,
03:29ce qu'il faut leur offrir, c'est des livres, des salles fermées,
03:33des écoles fermées, à l'abri de l'époque.
03:36– À l'extérieur, ils utiliseront toujours les réseaux.
03:39– Alors soit dit, TikTok, vous avez vu ce qui se passe aux Etats-Unis,
03:42c'est un cours suprême, c'est-à-dire qu'évidemment, c'est l'actionnariat.
03:46– Oui, mais Apple et Google vont être obligés de revoir les choses,
03:51sinon il n'y aura plus TikTok aux Etats-Unis.
03:53– Non mais il y a un problème avec TikTok, c'est que c'est une arme,
03:57c'est une arme tout simplement des Chinois.
04:00– J'aime beaucoup TikTok en tant qu'utilisateur,
04:02donc je ne vais pas faire l'hypocrite.
04:05J'aime beaucoup TikTok en tant qu'utilisateur.
04:06Il y a une question, on en parlera si vous voulez.
04:08– Ce n'est pas la cible. Thomas, vous êtes très jeune,
04:10mais je crois que nous ne sommes pas la cible.
04:12– Je reste jeune dans ma tête.
04:13– Peut-être qu'à la rentrée, on pourra en parler,
04:15la question de l'excuse de minorité et de la justice pénale pour les mineurs,
04:19parce que c'est connexe avec le sujet qu'on vient d'aborder à l'instant.
04:22– C'est vrai, c'est vrai.
04:23– Mais ça, c'est un peu technique, donc peut-être qu'on en reparlera un jour.
04:25– Il y a un sujet qui a fait beaucoup réagir là aussi ce matin,
04:28c'est les mutuelles, qui vont augmenter de 6% en moyenne à la rentrée.
04:32Ça fait plus de 25%, 27% en 5 ans.
04:36Et évidemment, ça pèse énormément, et plus vous montez dans l'âge,
04:42plus c'est cher en fait ces mutuelles, parce qu'évidemment, ça se comprend.
04:45Mais tout de même, aujourd'hui, ça devient horriblement cher quand même une mutuelle.
04:48Marie-Josée est avec nous. Bonjour Marie-Josée.
04:51– Oui, bonjour monsieur. Et bonjour toute la famille.
04:56– Toute la famille.
04:57– Bonjour Marie-Josée. Bonjour.
05:00– Bonjour madame.
05:01– Je suis Elisabeth.
05:02– Vous payez combien ?
05:04– Parce que c'est le prénom de ma fille.
05:07– Ah, la droite au cœur.
05:09– Alors dites-nous, vous payez combien de mutuelles par mois, vous ?
05:13– 168 euros, et 178 euros à partir du 1er janvier.
05:19– Eh oui, sur une retraite de combien ?
05:22– Eh bien, 1200 euros.
05:25– Eh oui, ça fait cher quoi.
05:28Alors évidemment, les mutuelles, c'est aussi parce que l'assurance maladie
05:32rembourse un petit peu moins, et puis les mutuelles, il faut bien que ça fonctionne.
05:36– Et vous êtes inquiète ?
05:38– Moi je suis inquiète parce que moi là, je travaille, encore malgré mon âge,
05:44mais à un moment donné, il va falloir que j'arrête.
05:49Donc je ne sais pas comment je vais faire avec...
05:54Bon, normalement, avec les nouvelles lois de la retraite,
05:58je crois que c'est acquis, mais il faut que je gagne.
06:01Ce que j'ai cotisé pendant le complément de revenu là,
06:07apparemment, ils vont l'intégrer dans les...
06:12Je peux faire une commande de révision de retraite, d'après ce que j'ai compris.
06:18Mais voilà, ça ne va pas faire grand-chose.
06:22Moi je suis vraiment...
06:25Et puis il n'y a pas que ça, c'est tout.
06:28Je me demande, moi j'ai ma maison, mais je paye encore un petit crédit,
06:34et en plus j'ai la taxe financière qui augmente tous les ans,
06:38et tout ça, je me demande comment je vais faire
06:41sans taper sur mon épargne pour plus tard.
06:46– Vous avez quel âge, Marie-Josée ?
06:48– 72 ans.
06:50– Et vous continuez de travailler ?
06:52– Oui, parce que c'est un métier que j'aime bien.
06:54– Qu'est-ce que vous faites ?
06:56– Aide-soignante à domicile.
06:58– En plus, il y en a vraiment besoin, c'est indispensable.
07:03– Je peux vous dire quelque chose, Marie-Josée ?
07:05– Marie-Josée, Elisabeth, venez nous parler.
07:07– D'abord, vous avez raison, évidemment, pour chaque personne c'est terrible,
07:11simplement, le problème c'est qu'on a une médecine de plus en plus performante,
07:15qui nous garde de plus en plus longtemps,
07:17et il faut bien qu'on la paye.
07:19Je n'ai pas de solution, j'ai une solution pour vous,
07:22vous avez l'air en pleine forme, et moi je vais vous dire un truc,
07:25plus vous travaillerez, plus vous serez en bonne santé.
07:27Mais si, il faut arrêter de dire aux gens que l'horizon de la vie, c'est la retraite.
07:32– C'est ce que fait Marie-Josée.
07:34– Et bravo Marie-Josée.
07:36– N'empêche que, sur le fond, Marie-Josée, comme Thomas, Elisabeth,
07:40et puis tous les auditeurs et toutes les auditrices,
07:42il y a eu cette affaire qui a eu beaucoup de retentissement aux États-Unis.
07:46Vous avez vu, il y a eu un patron américain de l'assurance santé
07:50qui a été assassiné.
07:52– C'est pas la même chose aux États-Unis.
07:55– Non mais c'est pas la même chose, mais quelque part,
07:57ça nous emmène en fait sur le champ de l'assurance de santé,
08:01de ce qui peut se produire demain.
08:03Aujourd'hui, il y a de plus en plus de choses qui vont vers les mutuelles.
08:06Et c'est pour ça d'ailleurs que la gauche s'est emparée,
08:08certains à gauche se sont emparés de ce sujet à la suite, vous l'avez entendu.
08:12– Mais est-ce qu'elle refuse des opérations comme c'était le cas aux États-Unis ?
08:16– Thomas.
08:17– Je voudrais rester sur le sujet des mutuelles en France, dans un premier temps.
08:20Pourquoi les mutuelles sont de plus en plus chères ?
08:22Parce que l'assurance maladie rembourse de moins en moins.
08:25Pourquoi l'assurance maladie rembourse de moins en moins ?
08:27Parce qu'il y a des rabotages qui sont décidés par le gouvernement,
08:30année après année, en raison du déficit public.
08:33Sauf que la fraude fiscale en France, c'est 100 milliards d'euros par an,
08:36et les niches fiscales, c'est approximativement 80-90 milliards d'euros par an.
08:40– Alors la fraude fiscale de 100 milliards, vous me ramènerez le chiffre ?
08:43– Oui, je vous le ramène, il n'y a aucun problème, au total.
08:45Et donc, si vous mettez le paquet sur un fraude fiscale
08:48et deux remises en cause des niches fiscales,
08:50qui est un autre nom pour privilèges fiscaux,
08:52dans ce cas-là, vous n'avez plus de déficit, du tout.
08:54Et on pourra enfin arrêter de raboter, en particulier sur la protection sociale,
08:59parce que l'argument est toujours le même, on enlève des choses à la grande masse,
09:03alors qu'il y aurait des efforts précis qui permettraient de ne pas punir
09:07collectivement les Français, en particulier en tant que retraités
09:11et en tant que patients de notre système de santé.
09:13– Excusez-moi, là-dedans, ce qui est extraordinaire,
09:17je suppose que, j'espère pas pour vous,
09:19mais vous avez dû fréquenter un peu le système de santé,
09:22enfin écoutez, moi j'ai vu des gens que j'aimais,
09:26consommer un nombre d'examens absolument inutiles et invraisemblables,
09:31invraisemblables, et des scanners partiels et des machins par là.
09:34Ce que je veux dire, il faut aussi que les gens soient raisonnables,
09:36il faut arrêter de dire aux gens…
09:39– Non mais ce n'est pas les gens, c'est la T2A, mais…
09:41– Je finis mon cher Thomas, c'est juste cette phrase, pardon.
09:43– Non, c'est ma faute.
09:44– Il faut arrêter de dire aux gens que tout est gratuit,
09:50tout doit être gratuit et que l'État doit faire tout dans leur vie pour eux.
09:56Il est normal que les gens participent, évidemment sauf les plus pauvres,
10:00il faut que les retraités soient plus protégés que les autres,
10:02mais il est normal que les gens participent au coût de leur santé.
10:06– À proportion de leur revenu.
10:08– Surtout quand vous voulez faire des examens,
10:10écoutez, moi je vois, quand vous êtes médecin, demandez aux médecins,
10:13ils ont une espèce de demande surabondante d'ordonnances, de prescriptions,
10:17et ça là-dessus, il faut arrêter, il faut être raisonnable.
10:21– Sur les examens, c'est autre chose, mais ça aussi c'est un sujet qu'on parle,
10:23je fais du teasing pour l'année prochaine,
10:25mais en fait, il y a un problème d'accumulation d'examens
10:29qui ne sont pas toujours utiles, ça c'est vrai,
10:31mais c'est notamment parce que le financement des hôpitaux
10:35dépend en grande partie de leur volume d'activité,
10:38et ça, ça s'appelle la tarification à l'activité,
10:41et ça c'est pas les patients, ça c'est le système de financement.
10:44– Nous ne sommes plus d'accord, c'est totalement absurde,
10:46et vous avez bien raison de le souligner.
10:48– Merci, je suis content que je l'accorde.
10:50– Et puis la pression des citoyens, quand vous allez à l'hôpital
10:52et si vous n'avez pas trois radios minimum,
10:54vous n'êtes pas d'accord, vous râlez.
10:56– Il y a les deux, il y a les deux.
10:58– La pression structurelle, c'est vraiment que si vos actes baissent dans le service,
11:02le service va fermer.
11:04– Dans n'importe quel service, par exemple dans un rectorat,
11:07si vous n'avez pas toujours le même service avec autant de fonctionnaires,
11:10même s'ils n'ont pas de boulot, vous n'allez quand même pas les enlever,
11:13puisque un emploi public, c'est un droit acquis pour mille ans.
11:17– Ce n'est pas dans cette logique-là, mais c'est le problème.
11:19– 0,826, 300, 300 témoignages encore aussi sur l'actualité,
11:24c'est Julien qui nous appelle,
11:26sur la petite déclaration ce matin dans Le Parisien aujourd'hui en France,
11:31Macron c'est fini ou presque ?
11:33C'est Marine Le Pen qui a dit ça.
11:35Julien bonjour.
11:37– Bonjour Patrick.
11:38– Bonjour Julien.
11:39Qu'en pensez-vous ?
11:41– On a tous les invités qui sont présents aujourd'hui.
11:43– Oui, il y a du monde comme chaque mercredi.
11:46On a l'impression qu'ils sont quinze autour du micro,
11:49alors qu'ils ne sont que deux.
11:51Bon, alors Marine Le Pen, dans cette interview,
11:56elle épargne un peu François Bayrou,
11:58en revanche elle tape sur Emmanuel Macron,
12:01c'est fini ou presque, dit-elle.
12:04D'accord ou pas d'accord, Julien ?
12:06– Je suis complètement d'accord,
12:08mais Macron ça fait très longtemps que plus personne n'en veut,
12:11et c'est incroyable de voir à quel point ce mec s'accroche au pouvoir.
12:15On critique Bachar Al-Assad,
12:17mais on n'a pas forcément beaucoup…
12:19On n'a pas des prisons aussi torturées avec des machins du truc.
12:22– On n'a pas de désélection ici, truc.
12:24– L'accroche au pouvoir est assez importante,
12:27et je pense qu'elle a toutes ses cartes à jouer aujourd'hui,
12:31parce que la grande force de la droite par rapport à la gauche,
12:35c'est qu'ils ne sont pas dans le dogmatisme,
12:37beaucoup moins dans le dogmatisme,
12:39et que par exemple, à LSI, si vous critiquez Mélenchon,
12:43vous êtes virés sur le fait, sur le champ.
12:45On peut prendre l'exemple… – C'est pas complètement faux.
12:47– Il y en a eu plein.
12:48À droite, ils sont parfaitement ouverts à l'idée d'avoir un remplaçant.
12:51On peut parler de quelqu'un pour remplacer Marine Le Pen,
12:54il n'y a pas de…
12:55– Alors ça, je ne suis pas aussi certain que vous.
12:59– Vous avez déjà entendu Jordan Bardella
13:02prendre l'ombre d'un quart de distance avec Marine Le Pen.
13:05Non, mais pardon.
13:06– Non, mais vous déconnez, c'est littéralement Hérédité.
13:08– Je vais vous chagriner, mais excusez-moi,
13:12d'abord Emmanuel Macron a été élu,
13:14les Français ont peut-être eu tort de…
13:16– Il y a un an et demi.
13:17– Réélu, réélu.
13:18– Deux ans.
13:19– Pardonnez-moi, je finis ma phrase.
13:20Pardonnez-moi, je finis.
13:22Donc il a été réélu par une majorité de Français.
13:26Imaginez que Marine Le Pen soit élue demain,
13:28et qu'au bout d'un an et demi, on en ait marre,
13:30on décide que c'est comme ça, finalement c'est fini.
13:33Donc je crois que c'est assez dangereux de jouer avec cela,
13:36Emmanuel Macron a le droit de rester jusqu'à la fin de son mandat.
13:40En revanche, là où on peut dire qu'il est très affaibli politiquement,
13:44et plus que ça, le président, l'institution présidentielle est très affaiblie,
13:49c'est le jour où François Bayrou entre à Matignon
13:53sur un chantage tout à fait réussi.
13:56Hier, j'ai entendu que François Bayrou allait recevoir le président.
13:59Excusez-moi, ça veut dire que la cinquième, c'est mort,
14:02et que ce sera vrai pour le prochain.
14:05Le prochain verra sa légitimité contestée de cette façon,
14:09et ça c'est grave.
14:10Bon, on verra ça.
14:11Merci en tout cas, Julien, Elisabeth Lévy, Thomas Guénolé.
14:14On marque une petite pause.
14:15Juste avant ça, avant de marquer la petite pause aussi,
14:17le grand sapin de Noël.
14:19Ah oui !
14:20Pour les auditeurs, vous pouvez gagner énormément de cadeaux
14:23qui sont sous le sapin, montres intelligentes,
14:27montres intelligentes, ce n'est pas une montre avec de rire.
14:29Qui rend intelligente ?
14:30Qui rend intelligente, mais elle est intelligente.
14:32Une BD de Mike Horn avec d'autres livres également.
14:35Enfin, énormément de choses.
14:36Vous y allez, et c'est le combien ?
14:39Le 18.
14:4018e appel, l'appel du 18.
14:42Ça revient toujours, je ne sais pas pourquoi.
14:44Dans un instant, Thomas Guénolé, Elisabeth Lévy,
14:47la crise franco-algérienne et le désastre de Mayotte.
14:529h10, Sud Radio.
14:54La vérité en face.
14:56Patrick Roger.
14:57La vérité en face.
14:58Mayotte, dans un instant, avec la déclaration de Retailleau,
15:00notamment, qui a fait parler,
15:02il faudra s'occuper de l'immigration incontrôlée,
15:05indigne, dit une partie de la gauche, dont Éric Piolle,
15:07qui était l'invité ce matin, de Jean-Jacques Bordas.
15:09La crise franco-algérienne.
15:11Je rappelle qu'il y a,
15:13sans ça, l'écrivain aussi, qui est arrêté, etc.
15:16Et il y a eu cette mobilisation en début de semaine
15:20pour savoir ce qui va se passer, etc.
15:22Et l'ambassadeur de France en Algérie a été convoqué.
15:26On sent qu'il y a de plus en plus de tensions
15:28et que ça va être compliqué, les relations entre les deux pays.
15:31Ça l'est déjà, mais ça risque d'en être encore un peu plus.
15:34Thomas Guénolé et Elisabeth Lévy, ensuite.
15:36Si on s'en tient à ce qu'on estime être prioritaire,
15:39dans les difficultés structurelles,
15:43des relations entre la France et l'Algérie,
15:45pour moi, le sujet absolument fondamental,
15:47c'est que la France doit indemniser financièrement l'Algérie
15:51pour les crimes de la colonisation.
15:53Comme l'a fait l'Allemagne en 2021,
15:55en versant 1,1 milliard d'euros à la Namibie
15:59pour les crimes de la colonisation allemande en Namibie.
16:02Vous faites réagir Elisabeth Lévy.
16:04J'expose simplement les faits.
16:06Elisabeth Lévy est accrochée à la table.
16:08Courage Elisabeth, j'ai bientôt fini.
16:10Un tiers de la population algérienne de l'époque
16:12ont été tuées pendant la conquête.
16:14On parle d'un million de morts par des massacres
16:16et par la famine provoquée délibérément
16:18comme stratégie de conquête,
16:19qui a fait en elle-même 400 000 morts.
16:21On parle aussi des massacres plus récemment
16:23de Sétif, de Gelma, de Kerata en 1945.
16:26Là, on est sur plusieurs milliers de morts également.
16:28On parle du code de l'indigénat,
16:30c'est-à-dire l'organisation de quelque chose
16:32qui est tout simplement l'apartheid
16:34en Algérie française, pendant la durée de l'Algérie française.
16:37On parle du fait qu'en 1954,
16:39donc encore assez récemment à l'époque de l'Algérie française,
16:42en 1900 à l'échelle historique, j'entends bien,
16:45vous avez une situation où, en 1954,
16:4850% des Algériennes accouchaient à la maison
16:50pendant que c'était 8% des femmes colons.
16:52Donc vous voyez bien la différence de traitement.
16:55– D'accord, mais je voudrais voir le rapport
16:57avec la situation en fait actuelle d'aujourd'hui.
16:59– Et vous aviez, c'est pour ça que c'est les relations,
17:01notamment, c'est pas seulement, mais c'est pour ça notamment
17:03que les relations restent pourries entre la France et l'Algérie.
17:05C'est un divorce qui n'est toujours pas soldé.
17:07– Mais on a eu la guerre avec l'Allemagne, vous avez vu.
17:10– On a construit des routes, attendez, j'ai presque fini.
17:13On a construit des routes, on a construit des hôpitaux, etc.
17:16Je voudrais tordre le coup à cet argument bidon,
17:18car la construction des infrastructures a été organisée
17:22en priorité pour le pillage des ressources.
17:243% des propriétaires, c'était les colons,
17:26mais ils détenaient à eux seuls 25% des terres,
17:28et c'était les meilleures terres disponibles.
17:30Dans un deuxième temps, les infrastructures
17:32servaient aux bénéfices des colons qui étaient installés.
17:34Par exemple, les écoles étaient de qualité pour les colons,
17:36mais pas pour les autres, et on ne laissait que des miettes pour les colons.
17:39Ça n'a toujours pas été réparé financièrement.
17:44– Est-ce que je peux répondre ou pas ?
17:46– D'abord, je trouve ça, 1, faux sur le plan théorique,
17:50totalement absurde sur le plan théorique,
17:52et extrêmement dangereux sur le plan politique.
17:55Faux sur le plan théorique, parce qu'à ce moment-là,
17:57vous savez comment la colonisation a commencé,
18:00vous avez déjà entendu parler des razzias, des barbaresques.
18:03Est-ce qu'on va demander aussi aux Algériens
18:06de nous indemniser pour tous les gens qui ont été enlevés,
18:09massacrés, violés, qui étaient sur les côtes françaises ?
18:13Et c'est comme ça que la colonisation a commencé,
18:16pour arrêter ces razzias, des barbaresques.
18:18Donc, je veux bien qu'on commence l'histoire
18:20au moment où les méchants français sont très très méchants,
18:23et ne font que des méchancés, mais excusez-moi, vous charriez.
18:27Deuxièmement, si vous voulez, on peut aussi demander
18:31des réparations à Cro-Magnon, qui a certainement été très méchant avec Cro-Magnon.
18:35– Non mais revenez quand même à la situation.
18:37– L'histoire de réécrire l'histoire en permanence.
18:39Troisièmement, si vous parlez des crimes de la colonisation,
18:43de ceci, de cela, alors très bien, le 1er octobre 54,
18:46ils vont nous indemniser pour les professeurs assassinés,
18:49des professeurs qu'on a fait descendre de leur autocar,
18:53qu'on a assassinés devant les eaux, des femmes dedans.
18:56Ça c'est le 1er octobre, octobre rouge.
18:58En fait, le problème c'est que ça n'a rien à voir aujourd'hui
19:02avec la colonisation, si l'Algérie, qui devrait être un pays de cocagne,
19:07le pays le plus riche du monde, parce qu'il y avait une population
19:11qui était quand même éduquée, notamment grâce aux Français.
19:14Je suis désolée de vous le dire.
19:16Oui, oui, oui, je connais bien l'Algérie, franchement,
19:19mais là, ce que vous dites, c'est conquister les Algériens de leur névrose.
19:25Pourquoi ? Parce que ce régime tyrannique, dictatorial,
19:28qui a pris en otage un écrivain pour le seul crime
19:31de l'avoir critiqué, qui a pris en otage,
19:33Boalem Sonsal est otage de ce régime.
19:36Ce régime n'a d'autres discours pour justifier sa kleptocratie,
19:41pour justifier la misère des gens, pour justifier l'état dans lequel est l'Algérie,
19:46que c'est la faute à la France.
19:48Mais c'est incroyable.
19:50La névrose !
19:52C'est la France qui dirige en Algérie.
19:54Ça fait 60 ans !
19:56Ça fait 60 ans qu'ils pillent leur pays !
19:59Pardon, je t'en prie.
20:01Il y a plusieurs choses.
20:03D'abord, moi je ne défends absolument pas la dictature algérienne,
20:06je ne défends pas l'agente militaire algérienne.
20:08Jamais, jamais je défendrais un régime pareil.
20:11Et puis j'ai une pensée, en particulier pour les Kabiles,
20:15qui sont une minorité ethnoculturelle qui est persécutée depuis longtemps en Algérie,
20:20dont on parle absolument jamais.
20:22Je sais, il y en a qui nous écoutent, ça leur fera plaisir.
20:24Et qui étaient d'ailleurs, beaucoup étaient à la soirée pour Boalem Sonsal le lundi.
20:27Premier point.
20:28Deuxième point, on ne peut pas avoir une moralité, un engagement moral à gauche
20:32qui serait à géométrie variable.
20:34Et donc je dis, alors que je suis notoirement de gauche,
20:36je dis que je suis d'accord avec ceux qui se mobilisent pour la libération de Boalem Sonsal.
20:40Comme ça, les choses sont claires.
20:42On ne peut pas être contre l'existence...
20:44On ne peut pas être contre l'existence de prisonniers politiques,
20:48qu'ils soient écrivains ou pas.
20:50Mais écrivains, je vais dire en particulier, en tant que deux lettres, je vais dire.
20:53Et donc on ne peut pas, en fonction de leurs affinités politiques ou de leurs idées,
20:57dire non mais lui, c'est moins prioritaire.
21:00On ne peut pas avoir des principes à géométrie variable.
21:02Il se trouve que je ne suis pas un grand fan de ce qu'écrit Boalem Sonsal,
21:04pour être totalement clair.
21:06Néanmoins, je suis d'accord avec ceux qui se mobilisent pour le faire libérer.
21:09Ce sont, voilà.
21:10Par ailleurs, sur la question de l'Algérie, juste un point.
21:14Je pense sincèrement qu'en termes de coût humain total, si on raisonne comme ça,
21:18on ne peut vraiment pas mettre sur le même plan
21:20ce qui a pu être fait à des colons, ou à des français simplement,
21:23par des Algériens, et tout ce qui a été fait.
21:27On peut faire une colonne comptable, si tu veux, on peut faire une colonne.
21:31Et en fait, je n'ai pas connaissance que les barbares
21:34aient fait un million de morts, qu'ils aient fait des campes de déportés, etc.
21:37Toutes choses qui ont existé pendant la colonisation de l'Algérie.
21:39Et donc, quant à l'idée que le système de colonisation
21:43aurait eu un bilan éducatif positif,
21:47je ne suis effectivement pas d'accord avec ça,
21:49puisque en 1954, vous n'aviez que 15% des enfants décolonisés qui étaient éduqués.
21:55Est-ce que vous avez lu Albert Camus ?
21:58Je ne suis pas un grand fan de l'étranger.
22:01Je vous arrête tous les deux.
22:03On n'est pas en train de faire le procès de l'histoire,
22:05on est en train de faire le procès aujourd'hui.
22:07Non, mais ça fait aujourd'hui.
22:08Non, mais non, vous déplacez tout.
22:10Mais non, mais c'est fini en fait.
22:12Non, ce n'est pas fini.
22:13Si, parce que c'est vous qui entretenez.
22:15Aujourd'hui, il y a autre chose, il y a d'autres intérêts.
22:18Il y a des intérêts russes, il y a des intérêts chinois en Algérie,
22:21mais il y a des intérêts religieux en fait.
22:23Allez dire aux populations des anciens pays qu'on a colonisés
22:25que c'est un sujet qui a marqué au passé.
22:27Arrêtez d'avoir exactement le même discours que les militaires algériens.
22:31C'est exactement le même discours.
22:33Un point commun n'est pas une relation d'identité quand même.
22:35Je n'ai pas dit que vous étiez le même.
22:37Je n'ai pas dit que vous étiez le même, Thomas.
22:39J'ai dit que tu avais le même discours.
22:41Et ça, c'est quand même embêtant.
22:42Leur justification permanente, c'est cela.
22:45Les Algériens n'ont pas respecté les accords déviants.
22:47Nous, nous avons accepté chez nous des millions d'Algériens
22:51qui d'ailleurs n'aiment pas toujours la France.
22:53Mais tant pis, ce n'est pas grave.
22:54Ils ont un traité qui est extrêmement favorable.
22:57Beaucoup trop d'ailleurs.
22:58C'est-à-dire que je pense que maintenant, comme le dit Patrick,
23:01il faut sortir de cette névrose.
23:03Si les Algériens ne veulent pas terminer la guerre avec la France,
23:06c'est bien leur problème.
23:07Parce qu'en fait, ils n'ont que ça comme légitimité.
23:10Leur seule légitimité, c'est comme l'antisémitisme dans une partie du monde arabe.
23:15C'est la faute à Israël, c'est la faute aux Juifs.
23:17En Algérie, c'est la faute à la France.
23:20Comme ça.
23:21Aucun compte à rendre.
23:23Non mais c'est vrai.
23:25C'est vrai, parce que c'est quand même extrêmement réducteur.
23:28C'est un pays riche.
23:29C'était exactement comme si vous disiez.
23:31On en veut toujours en fait aujourd'hui à l'Allemagne.
23:35À l'Allemagne.
23:36Mais l'Allemagne a réparé financièrement.
23:38Très bon exemple.
23:39L'Allemagne a fait des réparations financières.
23:40Après la première guerre mondiale.
23:41Après la seconde guerre mondiale.
23:42Et à la colonie Namibia.
23:44Il y a eu aussi de la part de la France beaucoup de choses.
23:47Les réparations financières dans les anciennes colonies.
23:50Mais vous êtes marrant.
23:51Vous voulez qu'on récrive l'histoire et qu'on présente la facture.
23:55Elisabeth, il faut être cohérent.
23:56Ce qui permettrait de tourner complètement la page, c'est justement la réparation financière.
24:01Mais non, ce qui permettra de tourner la page, c'est qu'un régime démocratique
24:04et soucieux du bien de son peuple,
24:06plutôt que de s'acheter des apparts à Paris et de venir se faire soigner à l'hôpital américain.
24:12Ça, ça ferait du bien.
24:14La dictature algérienne, moi je suis totalement d'accord.
24:16C'est certainement pas de leur donner de l'argent en allant s'humilier et faire repentance.
24:20Mais c'est pas une question de domination, c'est une question de justice.
24:22Elisabeth Lévy, Thomas Guénolé, il y a évidemment...
24:26Thomas Guénolé, Elisabeth Lévy, c'est pas simple de les arrêter.
24:30C'est un beau sujet.
24:31Parce que c'est un beau sujet qui enflamme, évidemment.
24:33Pardon, je suis désolée.
24:35Juste, Elisabeth, ce que vous vouliez dire quand vous avez parlé de cette personne,
24:38c'est qu'un ministre, c'est ça, qui a fait arrêter Boilem Sansalle
24:43et ses enfants sont à l'école à Paris.
24:45Bien sûr, évidemment.
24:47Ils sont à l'école à Paris, ils viennent se faire soigner en France.
24:49Je dis que la France au lieu, si vous voulez dire...
24:52Les enfants des ministres, pas les enfants de Boilem Sansalle.
24:54Oui, oui, c'est pour clarifier.
24:56Allez, 19h15, La Vérité en face sur Sud Radio.
24:59Nous poursuivons dans un instant autour de ces débats enflammés.
25:03Nous allons parler de Mayotte, du désastre de Mayotte, dans un instant.
25:089h10, Sud Radio, La Vérité en face, Patrick Roger.
25:13La Vérité en face, en cinq minutes, ils vous disent tout.
25:16Elisabeth Lévy, Thomas Guénolé.
25:18Je sais, les auditeurs apprécient beaucoup ces débats,
25:21même s'ils ne sont pas d'accord forcément avec tous les arguments qui sont exposés.
25:24On va parler de Mayotte dans La Vérité en face,
25:27avant d'entendre la petite déclaration de Bruno Rotailloux.
25:30Je sais qu'il fait beaucoup causer quand même à ce propos aussi.
25:33François Bayrou, je le disais, début en fanfare en ce début de semaine.
25:37Deux jours de boulettes.
25:40La première à Pau, on est d'accord ou pas d'accord, mais c'est une boulette.
25:43Et puis hier, à l'Assemblée Nationale.
25:45– Vous dites que le gouvernement n'était pas à Mayotte, ce n'est pas exact.
25:51Il y avait deux ministres, le ministre de l'Intérieur et le ministre de l'Outre-mer,
25:56qui étaient hier à Mayotte.
25:58Et le président de la République a annoncé qu'il irait à Mayotte.
26:03Il n'est pas d'usage que le Premier ministre et le Président de la République
26:07quittent en même temps le territoire national.
26:10– Oh la bourne, je ne connaissais pas celle-là.
26:12– Bah oui, d'hier.
26:14– Quittent le territoire national, oh l'absurde.
26:16– On ne va pas s'arrêter.
26:18– Je tiens quand même, pour le compte rendu et pour le graphier,
26:22je tiens à dire que je pense que la première n'était pas une boulette.
26:26Je pense qu'il a eu raison d'aller à Pau, je l'ai expliqué ici,
26:29parce que je crois que le gouvernement doit être le porte-parole de la France à Paris
26:32et pas en permanence celui qui va apporter la bonne parole de Paris
26:35dans les territoires, comme on dit maintenant.
26:38Et pour la boulette, la deuxième qui est évidemment…
26:41– Non, non, Elisabeth Lévy, soyons sérieux deux secondes.
26:43Qu'il aille en fait dans les territoires et tout, c'est très bien.
26:45Qu'il y aille, pourquoi pas dimanche.
26:47Mais il doit constituer un gouvernement.
26:49Il y a urgence, il n'y a pas de budget.
26:51Vous avez vu, il y a énormément de priorités.
26:53– Mais je suis sérieuse.
26:54– Et pendant ce temps-là, il va passer du temps au conseil municipal.
26:58– Donc ne pas être sérieuse.
27:01– Pardon, non mais là, pardon.
27:03– Non mais c'est incroyable, on a quand même le droit.
27:05Je suis obligée d'être d'accord avec vous ?
27:07– Non, mais là, il faut être sérieux deux secondes.
27:09– Non, mais vous n'avez pas le droit de me dire que je ne suis pas sérieuse.
27:12– Premier ministre, il va au conseil municipal de Pau.
27:15– Je pense que ce que vous lui reprochez, c'est de ne pas faire de la com'.
27:18– Non, non, c'est pas de la com', c'est des entretiens, c'est du boulot.
27:22– Eh bien, vous pouvez me répéter pas sérieux, puisque vous détenez l'aune du sérieux,
27:27mais je ne suis pas d'accord.
27:29– Je ne vois pas quels sont les arguments.
27:31– Eh bien, vous ne me laissez pas parler.
27:33– Mais je les ai entendus hier.
27:35– Vous venez de dire dans la même phrase que vous ne voyez pas les arguments.
27:39– Non, mais ces arguments, je les trouve inentendables.
27:43– Eh bien, vous les trouvez inentendables ?
27:45Non, mais c'est ça le désaccord.
27:47C'est d'accepter qu'une position qui est allée extrêmement loin de la vôtre
27:51soit quand même légitime.
27:53– C'est comme si vous aviez en fait une catastrophe chez vous,
27:56où il faut tout réparer et vous allez dans la maison de campagne.
27:59– Parce qu'en fait, c'est lui qui allait mettre les mains dans le cambouis, bien sûr.
28:02– Bah oui, évidemment, mais non, mais à Paris, pour constituer un gouvernement,
28:06pour avoir en fait des discussions, plutôt que de prendre en fait un avion
28:10pour aller à Pau, pour passer un peu du temps.
28:12– Non, mais vous ne pouvez pas nous demander de débattre ici,
28:14avec des positions opposées, et me regarder en me disant
28:17que je n'ai pas le droit de penser.
28:19– Je vous le dis parce que vous dites que vous n'êtes pas d'accord avec ça.
28:21Moi, je vous dis que c'est quand même une boulette.
28:23– Non, puisque vous détenez la vérité.
28:25– Non, c'est la vérité en face.
28:27– Je me tais, mais et par ailleurs, sur juste la deuxième boulette
28:31qui est véritablement une boulette, en même temps, elle révèle quelque chose.
28:35Et c'est ça notre problème, je pense que c'est ça l'objet de notre débat,
28:38c'est comment se fait-il qu'un département français
28:41ne soit pas vraiment la France, parce que ça ne ressemble pas à la France.
28:44– Alors justement, il y a eu la déclaration de Retailleau
28:47qui a dit qu'il fallait aussi s'occuper de l'immigration, la contrôler là-bas.
28:52C'est indigne, dit-on à gauche, et Éric Piolle notamment,
28:54qui était avec Jean-Jacques Bordin ce matin.
28:56– Le point majeur, c'est les propos ignobles de M. Retailleau.
29:00C'est dingue, c'est la plus grande catastrophe qui touche la France depuis un siècle.
29:04Et lui, il dit quoi ? Non, le problème c'est les migrations.
29:07S'il y a plus de 40% de la population qui vit dans des abris de fortune,
29:12c'est bien par le sous-investissement de la France, c'est pas le problème migratoire.
29:16Je ne vois pas la différence, en fait, idéologique entre M. Retailleau
29:20et le Rassemblement National. – Ah bah vous voyez jusqu'où il va.
29:23Thomas Guénolé, Elisabeth Lévy.
29:25– Alors, pour en revenir donc à la situation… – Thomas connaît bien le sujet, je crois.
29:29– Alors, à mon avis, le Premier ministre, François Bayrou,
29:34doit nommer carrément un ministre ou un haut-commissaire,
29:38appelons ça comme on veut, pour Mayotte.
29:40Que pour Mayotte, tellement la situation est grave.
29:42Pour reconstruire, bien sûr, ça va prendre du temps,
29:45mais aussi pour construire, parce que je voudrais rappeler
29:47que la situation de Mayotte était déjà catastrophique avant.
29:50Je vais vous donner des éléments qui étaient avant le cyclone, d'accord ?
29:53Avant, j'insiste.
29:54Un tiers de la population vivant dans des bidonvilles.
29:57Pas du tout assez d'écoles.
29:59Accès à l'eau potable, pas pour toute la population.
30:02Accès à l'électricité, pas pour toute la population.
30:04Je vous parle d'un territoire français.
30:0677% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté.
30:0977%, quasiment 4 habitants sur 5.
30:13Et un tiers de la population qui est au chômage.
30:17On est dans une situation de catastrophe humanitaire,
30:21qui est l'état normal de Mayotte,
30:23avant que le cyclone ne tombe sur la gueule en plus.
30:26Il me semble absolument urgent de dédier un ministère
30:30à, je répète là-dessus parce que c'est important,
30:33la reconstruction certes, mais surtout la construction,
30:36parce que c'est un territoire, là-dessus on est d'accord, Elisabeth.
30:38C'est un territoire qui est tellement loin des standards
30:41de développement économique et social du reste de la France,
30:45qu'il est absolument urgent qu'on ait un ministre dédié là-dessus.
30:48Et puisque François Bayrou est dans une situation manifestement délicate,
30:51je lui suggère de sortir de ça par le haut,
30:54en nommant dans son gouvernement un ministre de Mayotte qui va se dédier à ça.
30:57Olala, petite donk, Elisabeth Lévy.
30:59J'imagine que vous n'avez pas tout à fait la même vision.
31:01En tous les cas, quelqu'un qui est de la poigne,
31:04qui aille là-bas pour mobiliser les services de l'État,
31:07et qui reste, et si vous voulez,
31:11parce que tout l'État ne va pas le faire.
31:13– Parce que sinon, les autres ne vont pas suivre.
31:15– Je n'ai pas d'idées là-dessus, mais je vous crois, je vous fais confiante.
31:18Mais l'État ne peut pas tout faire, il faut aussi donc développer,
31:21c'est-à-dire qu'il ne s'est rien passé à Mayotte.
31:24On n'a pas rien fait, ce n'est pas vrai.
31:26Depuis les années 90, la France investit,
31:28mais il n'y a pas d'économie, il n'y a pas de tourisme.
31:31Il faut absolument qu'il y ait une économie qui commence à naître,
31:34et ça va prendre 25 ans.
31:36Si on ne veut pas que ce département soit un département de papier,
31:40pour l'instant, c'est un bout de France qui n'est pas la France.
31:43Mais maintenant, si vous voulez, je reviens sur...
31:46– Par rapport aux chiffres de Thomas.
31:48– Non, non, les chiffres, je...
31:50– Parce qu'il y a un tiers de la population est illégale.
31:54– J'arrive maintenant, faire comme si à Mayotte...
31:56– Entre 100 à 200 000, il y a 320 000 officiellement.
31:59– Faire comme si à Mayotte, si vous voulez,
32:02le problème migratoire que dénoncent d'ailleurs tous les élus de Mayotte,
32:06qui ne sont pas, que je sache, des réactionnaires, des suprémacistes blancs.
32:10On est d'accord.
32:12Si, évidemment, puisque les autres n'ont pas voulu rester français.
32:16Mayotte est la seule île des Comores qui a voulu être française.
32:20Donc, et tous veulent venir, c'est d'ailleurs pour ça qu'on a changé le droit du sol,
32:24pour pas que ce soit aussi attractif.
32:26Mayotte est le seul département où le droit du sol n'est pas comme en France,
32:30en quelque sorte, en métropole.
32:32Et cette submersion migratoire va tuer Mayotte.
32:35Car, pourquoi il y a des bidonvilles à Mayotte ? Pourquoi ?
32:38Rappelez-vous l'opération, je ne me rappelle pas le nom,
32:41merci Patrick, de Gérald Darmanin, qui voulait raser ces bidonvilles.
32:45Précisément parce qu'il n'abrite qu'une population, comment dire, illégale.
32:51Et malheureusement, c'est d'ailleurs parce que ces gens ont eu peur
32:56d'être contrôlés par la police, que pour une partie,
33:00ils ne sont pas allés se mettre à l'abri.
33:02Mayotte ne peut pas supporter ce petit bout tout petit,
33:05ce confetti ne peut absolument pas supporter autant d'habitants.
33:10Je veux dire, c'est juste physique.
33:12– Bon, ben voilà, vous aviez vos arguments, les uns, les autres.
33:16– En fait, dès qu'ils entendent immigration, ils disent ignoble.
33:19– Merci en tout cas à tous les deux, Elisabeth Lévy et Thomas Guédelet,
33:25c'était une très bonne émission.
33:26Il y avait du débat, il y avait du fond, après des arguments,
33:29on est d'accord ou pas d'accord, et ça c'est très bien.
33:31– Je me rallierai à la proposition de Thomas.
33:33– Oui, un haut commissaire.
33:35Tiens, 18e appel, Elisabeth Lévy.
33:38C'est Jocelyne, dis bonjour à Jocelyne.
33:41Bonjour Jocelyne.
33:43– Bonjour, allô, oui, bonjour.
33:45– Bonjour, c'est vous le 18e appel.
33:48– Bonjour Patrick.
33:49– Bonjour, on va voir ce que vous avez gagné.
33:53Ah, ce sont des livres, il y a plusieurs livres, ma chère Jocelyne.
33:57Je ne les connais pas tous, je sais qu'il y a la BD de Mike Horn notamment.
34:00L'Aventurier de l'impossible chez Michel Laffont, et il y en a d'autres.
34:03C'est un beau cadeau.
34:05– Oui, un très beau cadeau, j'adore la lecture, ça tombe bien.
34:08– Voilà, c'est pour vous.
34:10Vous aurez peut-être une dédicace d'Elisabeth Lévy et Thomas Guédelet au passage.
34:14Allez, je vous embrasse dans un instant, c'est Gilles Gansman,
34:17on est un petit peu en retard, c'est Gilles Gansman.
34:19Valérie Expert remplacée ce matin par Jean-Marie Bordry.
34:23Petit souci de voix Valérie, ça ira mieux demain.

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