• il y a 5 jours
Marc Dos Santos
Directeur de l’institut de formation de la Croix rouge

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Transcription
00:00À la lune, à 7h46, on revient sur la situation à Mayotte, après le passage du cyclone Shido.
00:05Oui, le bilan s'élève pour l'heure à 31 morts et un millier de blessés.
00:09Les dégâts matériels sont colossaux et la communauté maoraise du Gard assiste de loin à ce drame.
00:1645 étudiants maorais sont scolarisés à l'institut de formation Croix-Rouge Compétences, anciennement IFSI.
00:24Ils sont forcément très touchés par ce qui se passe à Mayotte et on en parle ce matin avec le directeur de l'établissement.
00:29Bonjour Marc Dos Santos.
00:30Bonjour, merci pour votre invitation.
00:32Dans quel état d'esprit est-ce qu'ils sont, vos étudiants maorais, aujourd'hui ?
00:36Alors, nos étudiants maorais, dans un premier temps, ça a été un état de sidération pour eux,
00:40par rapport à ce qu'il s'est passé sur leur île.
00:43Dans un deuxième temps, ça a été un état d'inquiétude, parce qu'ils n'avaient pas de nouvelles
00:46et les communications étant très difficiles encore sur Mayotte,
00:49ça a été très difficile pour eux d'avoir des nouvelles de leur famille.
00:52Donc, en grande majorité, nos étudiants ont reçu des nouvelles de leur famille.
00:56Il reste quelques étudiants qui sont à défaut de nouvelles par rapport à ça
01:00et c'est inquiétant, très inquiétant pour eux.
01:03Donc, quelques-uns qui ne savent pas si leurs proches sont en bonne santé ?
01:07Malheureusement non, mais vu l'état actuel au niveau de l'île de Mayotte
01:11et au vu des communications, ça peut se comprendre.
01:14On espère que c'est juste un problème de communication pour eux.
01:18Alors, je crois savoir qu'une de vos étudiantes maoraises était en stage sur l'île de Mayotte,
01:23lors du cyclone. Est-ce que vous avez pu avoir de ces nouvelles à elle ?
01:26Est-ce qu'elle va bien ?
01:27Tout à fait. On a une étudiante actuellement qui est en stage chez une infirmière libérale.
01:32On a eu des nouvelles de façon indirecte, mais pas encore directement avec l'étudiante.
01:37Donc, on espère avoir des nouvelles rapidement de cette étudiante sur l'île de Mayotte.
01:41A priori, elle va bien ?
01:42On l'espère.
01:43Ok.
01:44Alors, évidemment, c'est un événement très traumatisant.
01:47Vous parliez de choc, de sidération.
01:49Est-ce qu'une forme de prise en charge psychologique est prévue pour eux ?
01:54Dès l'annonce de cette nouvelle-là, on s'est mis en contact avec le président Georges Labonne de la Croix-Rouge de Nîmes
02:02pour savoir ce que l'on pouvait faire pour eux, sachant qu'on ne pouvait pas, malheureusement, faire grand-chose.
02:07Donc, on s'est permis de leur envoyer un message de soutien
02:09et de leur dire que la Croix-Rouge et l'Institut étaient présents auprès d'eux
02:14et de relever leurs besoins.
02:16Donc, essentiellement, au départ, ça a été des besoins de communication.
02:19Le deuxième élément, c'était des besoins plutôt matériels, parce qu'ils avaient peur.
02:22Comme le département est lourdement touché, ils sont tributaires d'une bourse de la part du département de Mayotte.
02:29Et donc, ils avaient peur par rapport à des choses matérielles, tout simplement.
02:33Payer leur loyer, avoir des nouvelles de leur famille, leur électricité.
02:37Oui, parce qu'ils touchent environ 900 euros par mois, si je ne me trompe pas, avec cette bourse.
02:40C'est ça, tout à fait.
02:41Donc, c'est un partenariat depuis sept ans que l'on a avec l'île de Mayotte
02:45par rapport à la formation d'infirmiers, puisqu'il y a des besoins importants sur l'île.
02:50Il existe un IFSI sur l'île de 35 places, mais c'est moindre par rapport aux besoins énormes de l'île au niveau médical.
02:58Et du coup, la Croix-Rouge, depuis sept ans, aide l'île de Mayotte à former des infirmiers
03:04en faisant venir de jeunes Mahorais en métropole.
03:08Et, bien sûr, le département de Mayotte les soutient à hauteur de 900 euros par mois
03:13pour qu'ils puissent vivre décemment en métropole et qu'ils puissent revenir après sur leur île.
03:19Vu la situation sur place, on pourrait comprendre que le département ne verse pas cette bourse ce mois-ci
03:24ou qu'elle soit très en retard. Est-ce qu'il y a des systèmes qui sont prévus pour les aider en attendant ?
03:29Tout à fait. La Croix-Rouge a mis en place. Là, je vais rencontrer mes étudiants cet après-midi.
03:34La première chose, c'est qu'on a recensé leurs besoins actuels.
03:40Nous, on a vu avec le siège de la Croix-Rouge au niveau national de ce que l'on pouvait faire
03:46au niveau d'aide matérielle et surtout pécuniaire.
03:49Donc, on a mis en place un fonds d'urgence dédié pour cela au niveau de la Croix-Rouge.
03:54Et donc, on va pouvoir les aider. On va pouvoir, moi, cet après-midi, les rassurer
03:58par rapport à leur loyer, leur électricité, leur téléphone.
04:01Parce que c'est quelque chose en plus de ce qui arrive et du drame qui arrive
04:04et du dénouement qu'ils vivent par rapport à leur famille sur l'île.
04:08Donc, on va pouvoir mettre en place cela avec l'aide, bien sûr, de Georges Labonne
04:14et surtout des bénévoles de la Croix-Rouge et de nos formateurs.
04:18Puisque nos formateurs de l'IFSI, de l'école d'aide soignante aussi, ont été présents
04:23aux côtés des étudiants, puisqu'ils ont des suivis pédagogiques avec ces étudiants-là.
04:27Donc, ils ont pu se rapprocher d'eux et faire du soutien de proximité.
04:32Sachant qu'on leur a sous-entendu que s'il y avait des besoins psychologiques
04:37et des besoins d'aide psychologique, c'était à même de mettre en place un soutien psychologique
04:42avec une psychologue dédiée, bien sûr.
04:44Vous l'avez peut-être également entendu dans nos informations.
04:47Il y a de plus en plus de collectes qui se mettent en place, des initiatives dans le Gard.
04:52Est-ce que vous avez pu en discuter avec vos étudiants ?
04:54J'imagine qu'ils ont envie de participer d'une manière ou d'une autre.
04:57Alors, nos étudiants, bien sûr, se mobilisent.
04:59Que ce soit nos étudiants, bien sûr, maorais, mais leurs collègues aussi de promotion
05:03qui se sentent réellement touchés par ce qui arrive à leurs amis, à leurs collègues.
05:08Et donc, voilà, il y a du soutien entre eux, déjà, qui a été mis en place
05:13pour les aider au niveau des vêtements, etc.
05:16Donc ça, c'est mis en place et j'en remercie les étudiants de Croix-Rouge Compétences.
05:21D'autre part, la Croix-Rouge elle-même et avec Georges Labonne
05:25ont pu mettre en place des aides au repas pour ces étudiants-là.
05:28On a pu les aider aussi avec des chèques repas.
05:32Voilà, donc toute la solidarité s'est mise en place autour d'eux.
05:36Nous, ce que l'on appelle réellement la Croix-Rouge,
05:39ce qu'appellent réellement les personnes qui veulent aider,
05:41c'est de donner financièrement au niveau de la Croix-Rouge.
05:44Donc actuellement, il y a des cagnottes Croix-Rouge
05:46qui sont actuellement sur le site internet pour pouvoir aider.
05:48Parce que là, on a besoin vraiment, au-delà de besoins matériels,
05:51la Croix-Rouge a besoin de besoins financiers parce que c'est des besoins très spécifiques.
05:55Il faut voir que l'île est dans un état vraiment catastrophique
05:58et c'est des besoins plutôt financiers pour pouvoir les aider
06:01de façon vraiment spécifique sur des besoins.
06:04Et on va vous mettre tous les liens, tous les relais
06:06pour faire vos dons sur francebleu.fr et sur l'application ici.
06:09Merci beaucoup.
06:11Merci à vous, merci pour votre invitation.
06:13Avec grand plaisir.
06:14Vous êtes donc directeur de l'Institut de formation Croix-Rouge Compétence, on le rappelle.
06:18Et vous retrouverez cette interview en replay sur francebleu.fr.

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