• il y a 14 heures
Philippe de Villiers passe en revue l'actualité de la semaine dans #FaceAPhilippedeVilliers. Présenté par Eliot Deval

Category

🗞
News
Transcription
00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour Le Meilleur de Philippe Devilliers.
00:06Vous êtes chaque vendredi toujours un peu plus nombreux à nous suivre.
00:09Face à Philippe Devilliers rassemble jusqu'à un million de téléspectateurs.
00:14Au fil des semaines, c'est devenu donc votre rendez-vous.
00:18Alors déjà, un grand merci.
00:20Et pour ce dernier vendredi de l'année 2024, je vous propose qu'on revienne ensemble
00:23sur les temps forts de cette émission, des analyses intemporelles de Philippe
00:27qui, avec une pointe d'humour, aime à se présenter comme un sonneur d'alarme,
00:33comme un chien d'avalanche.
00:35Ce que vous allez entendre durant cette heure n'a pas pris une ride.
00:38Preuve à l'appui, nous reprenons la saison le 13 septembre dernier.
00:42Et la première question pour lancer l'émission est simple mais lourde de sens.
00:47Dans quel état est le pays ?
00:49Écoutez Philippe Devilliers.
00:52Je pense que le pays est dans un triste état.
01:00Un état sans doute plus grave que les gens qui nous regardent ne le pensent.
01:05J'essaie de dire pourquoi en quelques mots.
01:09D'abord parce que plus que jamais, le pronostic vital est engagé.
01:16Le 29 août dernier, j'étais impressionné par une annonce de l'INSEE, du patron de l'INSEE,
01:25qui a dévoilé les derniers chiffres en matière migratoire.
01:32Il y a 7 millions d'immigrés en France aujourd'hui.
01:36La mer monte au rythme de 500 000 personnes supplémentaires par an depuis plusieurs années.
01:44Le taux de natalité différentielle entre les familles françaises et les familles étrangères ne cesse de se dégrader.
01:51C'est-à-dire que la France s'en est remis aux familles étrangères pour faire des enfants qu'elle ne fait plus.
01:57Et si vous me permettez l'expression, je dirais que plus que jamais, l'enfantement est le djihad des femmes.
02:07En fait, à ce rythme-là, le peuple historique français sera minoritaire en 2050.
02:16Quand je dis que le pays est en triste état, évidemment je pense aussi aux œuvres vies, aux œuvres mortes dont j'avais déjà parlé,
02:27qui tiennent la carène du paquebot France et qui sont en péril.
02:33Le paquebot coule doucement. Nous sommes sous la ligne de flottaison.
02:41Ça fait 50 ans qu'on est sous la ligne de flottaison parce que ça fait en fait l'année, le 50e anniversaire du déficit français budgétaire.
02:48Quelle famille pourrait se permettre ça ?
02:52Et on peut même parler de sabordage.
02:54Quand on voit Bruno Le Maire qui fait un cocktail pour trinquer à la lame de glace dans la coque, on se demande où ils ont la tête.
03:06Ça les amuse. Ils s'amusent.
03:11Jean-Luc Tavernier, le patron de l'INSEE, dans les échos, dit ceci.
03:19Ça m'a beaucoup frappé.
03:21Le climat des affaires s'est effondré en juillet.
03:25La dette est déclarée aujourd'hui par tous les spécialistes insoutenable.
03:30Cette expression a un sens.
03:32Ça veut dire que vous, moi, on doit 47 000 euros par personne, par habitant.
03:39Qui va payer ? Pas nous.
03:42Nos enfants, nos petits-enfants.
03:47Ensuite, le déficit commercial, il est de 100 milliards d'euros.
03:51Qu'est-ce que ça veut dire ?
03:52Ça veut dire qu'en fait, on importe, on consomme, on ne produit plus.
03:57Les nouveaux riches, ce sont les distributeurs.
04:02On est la plus grande surface des grandes surfaces, la France, le pays de consommateurs.
04:07Ensuite, on a les impôts les plus élevés du monde occidental.
04:12Donc, où est-ce qu'on va aller chercher les ressources ?
04:16Et enfin, alors là, c'est vraiment pathétique.
04:22Quelle humiliation.
04:24La France fait l'objet d'une procédure de déficit excessif à Bruxelles.
04:29Donc, il n'y a qu'une solution pour rétablir les comptes, trancher dans le vif, rétablir les comptes.
04:37Ça veut dire faire un effort colossal qui est tout à fait contradictoire
04:41avec les propositions de la plupart des partis politiques pour en rajouter,
04:45pour vider les caisses un peu plus.
04:47Et puis enfin, je dirais que j'ai déjà utilisé cette expression,
04:52mais elle est plus vraie que jamais.
04:54Les murs porteurs s'effondrent.
04:55Et quand les murs porteurs s'effondrent, la maison s'écroule.
04:58La famille, l'école, l'autorité, la sécurité, la justice.
05:04Le cri de la veuve du gendarme Comines, père de deux enfants de 12 et 16 ans,
05:15tué par un chauffard, par un OKTF multirécidiviste.
05:23Ce cri résonne dans nos cœurs meurtris, toujours.
05:30La France a tué mon mari par laxisme.
05:38Et pendant ce temps-là, pendant l'été, qu'est-ce que faisaient les leaders politiques ?
05:43Ils étaient attablés, assis sur le pont du Titanic, à faire leur partie de carte.
05:52Et quatre mois plus tard, ces alliances, ces combinations se poursuivent
05:57pour éviter la censure et trouver un gouvernement.
06:00Autre question majeure que nous traitons régulièrement d'en face à Philippe de Villiers,
06:04c'est la culture, bien sûr.
06:06Le fondateur du Puy du Fou, l'ancien secrétaire d'État à la culture, nommé en 86,
06:11nous rappelle à quel point un pays a besoin de défendre sa culture.
06:16Alors comment faire ? La réponse avec Philippe de Villiers.
06:20Mon premier rêve, ce serait que, ce que Paul Valéry disait,
06:25il faut serrer les mots comme une tinique de Nessus.
06:28Sinon, ils prennent du volume à mesure qu'ils perdent leur sens.
06:35Le mot culture est à la dérive.
06:40Le loisir des jeunes Français est de plus en plus souvent,
06:44de plus en plus largement imprégné de symboles et de mythes
06:49puisés aux sources d'un imaginaire qui n'est plus le nôtre.
06:53Et depuis le fameux slogan « tout est culturel » de Jacques Lang,
06:57on a glissé de l'esthétique à l'anthropologie.
07:00Moi, quand j'étais secrétaire d'État à la culture, en 86,
07:03on m'a fait inaugurer un musée de la sécherie de Moruru,
07:06un musée du bouchon de Liège.
07:08C'est-à-dire qu'on glissait du chef-d'œuvre au témoignage,
07:14de l'idée de pérennité à l'idée de la chaleur fusionnelle
07:18de l'instant festif et déjanté.
07:22C'est-à-dire qu'en fait, un rappeur vaut mieux que Beethoven
07:27et Ayana Kamura vaut mieux que la calasse.
07:32Qu'est-ce que la culture ?
07:34Avant de savoir ce que serait une grande politique culturelle,
07:36la culture, c'est l'esprit de finesse des sociétés.
07:39Et donc, le défi que nous avons tous ensemble, tous les Français,
07:45et en particulier le ministère de la Culture,
07:47le défi à relever, c'est de retrouver le goût français.
07:52Faire du peuple français un peuple amateur d'art,
07:58faire du peuple français un peuple qui retrouve le goût.
08:02Et pour ça, il y a deux axes.
08:05Le premier, c'est une grande politique du patrimoine régalien
08:07qui est en train de mourir.
08:10Et le deuxième axe, c'est une grande politique d'éducation artistique.
08:15Il faut faire pour les disciplines de la sensibilité
08:19ce que Jules Ferry a fait pour les disciplines de la connaissance.
08:23Ça veut dire trois grandes directions.
08:26L'enseignement de l'histoire de l'art pour donner aux jeunes Français
08:30des connaissances élémentaires de la sédimentation de la civilisation.
08:34Ensuite, l'apprentissage d'une ou plusieurs disciplines
08:38pour éveiller les enfants à l'émotion.
08:41Et enfin, la fréquentation des chefs-d'oeuvre
08:44pour qu'ils apprennent le discernement.
08:47La culture, c'est l'esprit de finesse d'une société.
08:52On continue de parler de culture, d'un événement qui est le cultuel et le culturel.
08:58L'un des événements les plus marquants de cette année 2024,
09:00c'est bien sûr la réouverture de Notre-Dame,
09:03l'œuvre des bâtisseurs qui en cinq ans ont redonné toute sa splendeur à l'édifice.
09:08Mais une question politique a fait polémique.
09:10Faut-il faire payer l'entrée de Notre-Dame
09:13pour financer la rénovation des édifices qui risquent de s'effondrer ?
09:16À l'époque, Rachida Dati, la ministre de la Culture,
09:19a envisagé une entrée à 5 euros avec pour objectif d'utiliser les recettes
09:25pour, je cite, sauver les églises de France.
09:28Qu'en pensait Philippe Devilliers ?
09:31Je suis indigné par son inculture.
09:38Il fut un temps où c'était l'église qui faisait la quête
09:42et maintenant c'est l'État qui fait la quête.
09:45On est à fond renversé.
09:48Je vais vous dire pourquoi je suis indigné.
09:50D'abord parce qu'il faudrait que Esmeralda Dati connaisse
09:56l'histoire de Notre-Dame de Paris et l'histoire des lois françaises
10:00et notamment la fameuse loi de 1905
10:03qui est une loi selon laquelle l'État récupère le patrimoine des cathédrales et des églises
10:18et en contrepartie, selon l'article 17, sauf il y aura de ma part,
10:25impose l'idée qu'il n'y aura jamais de taxes et de redevances
10:28et que l'entrée sera toujours gratuite.
10:30Donc il y a une sorte d'engagement mutuel si l'on peut dire,
10:34confiscation des biens, c'est la loi de 1905
10:39qui est dans le prolongement de la constitution civile du CRG
10:42et en même temps, en contrepartie, pas de taxes, pas de redevances.
10:47Donc là on est dans l'illégalité la plus totale.
10:50Donc le dossier n'a pas été travaillé
10:54de la part du ministère des Cultes et de la part du ministère de la Culture.
10:58Bon, disons qu'à se concerter et travailler,
11:00il y a d'ailleurs des conseillers qui ont la spécialité quand même.
11:04Ensuite il y a un deuxième point.
11:10Alors j'ai trouvé le communiqué de Mgr Ulrich, l'archevêque de Paris,
11:16absolument remarquable.
11:18Il faut le lire, le relire.
11:21Et notamment sur un point,
11:23c'est que l'église ne doit pas devenir un musée.
11:29Il y a une différence entre un musée et une église,
11:34je le dis à la ministre de la Culture,
11:36c'est que dans un musée on paye et on voit des œuvres qui sont mortes.
11:43Et d'ailleurs comme disait Chirac, on les fait mourir pour la deuxième fois
11:46parce que quand on les décroche de la vie où elles étaient,
11:49on les sort de leur contexte vital.
11:54Mais dans une cathédrale,
11:57quand il y a le tombeau d'Isabelle de Hainaut,
12:00dans la neige, ou qu'il y a la couronne d'épines,
12:03est-ce qu'on taxe la couronne d'épines ?
12:05Est-ce qu'on taxe la prière ?
12:08Est-ce qu'on taxe l'élévation des âmes ?
12:11Et puis il y a une question plus fondamentale que ça.
12:16Je vous ai entendu hier tous les deux, vous étiez excellents avec William.
12:19Et vous avez dit une chose très juste.
12:23C'est un symptôme de la déchristianisation.
12:27Et le symptôme c'est qu'en fait la ministre de la Culture et le ministre de l'Intérieur
12:32sont tellement hors de ce qu'est la perspective historique de la civilisation française
12:39qu'ils disent ça avec candeur et bonne volonté.
12:44Mais en réalité, c'est quoi la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
12:49C'est la maison de tous les Français.
12:54Malraux disait très bien, un monument historique cassé
13:00offrant ses façades au regard des passants
13:05n'est plus tout à fait la propriété de celui qui le possède
13:12mais par une sorte de prescription acquisitive,
13:16il devient la propriété de ceux qui le regardent
13:22pourvu que ce soit un regard d'amour.
13:26Et donc Notre-Dame de Paris, comme disait Victor Hugo,
13:31c'est la maison de tous les Français.
13:35C'est-à-dire que ce vaisseau renversé, cette arche de Noé
13:41a accueilli nos forêts, nos jardins, jusqu'à nos grimaces qui sont devenues des gargouilles,
13:46nos transparences de l'âme immémoriale avec les vitraux.
13:53Et le peuple français a déposé ses chefs-d'œuvre dans ce haut-lieu qui lui appartient.
14:04Alors il y a l'affectataire, l'évêque,
14:07et il y a le propriétaire en titre, l'État,
14:13mais le véritable propriétaire c'est le peuple français.
14:16Et donc moi je dis, pas touche à Notre-Dame,
14:21si vous voulez trouver 75 millions d'euros, ce qui est absolument nécessaire,
14:26si vous voulez, moi j'ai des pistes,
14:29par exemple l'audiovisuel public a été augmenté de 75 millions d'euros cette année,
14:35on peut peut-être leur demander un peu de modération.
14:40Et c'est prière contre prière, vous voyez,
14:44entre l'audiovisuel public et Notre-Dame de Paris.
14:47Et donc qu'on laisse les pèlerins, qu'on laisse les touristes,
14:52qu'on laisse les passants, qu'on laisse les paroissiens,
14:55qu'on laisse même les réfugiés,
14:57qu'on laisse ceux qui trouvaient asile au Moyen-Âge dans les églises.
15:02C'est le lieu du refuge et de la supplication.
15:07Qu'on laisse, par les temps qui courent, les français suppliés,
15:10comme ils l'entendent, gratuitement.
15:13L'information est tombée ce vendredi midi,
15:15l'émission Face à Philippe de Villiers, vous le savez, est une réussite.
15:19Son livre, Mémoricide, l'est tout autant.
15:21C'est ce qu'on appelle en bon français un best-seller.
15:24En deux mois déjà, 165 000 exemplaires ont été vendus.
15:28Philippe de Villiers nous annonçait les raisons qui l'ont poussé à reprendre la plume.
15:33C'était le 5 octobre dernier.
15:37Ce livre, il est né de cette émission.
15:44Je me suis dit, je vais prolonger cette émission.
15:50Alors, ce n'est pas un livre comme un autre.
15:53Je préviens tout de suite les lecteurs potentiels,
15:57j'ai écrit ce livre, je l'ai écrit avec une plume de feu.
16:02C'est un appel, c'est un cri d'appel, c'est un cri d'angoisse,
16:08c'est un cri d'espérance,
16:13parce que le pronostic vital de la France est engagé, je le répète,
16:18au sens propre comme au sens figuré,
16:21c'est que nos élites sont dans la situation des élites françaises en 1420,
16:26après le traité de Troyes qui livrait la France à l'Angleterre,
16:30et Jeanne d'Arc les appelait des français reniés.
16:35On a des français reniés qui font une de pas voir que notre pays court à l'abîme.
16:42Et la question suivante, qui m'obsède,
16:47va se poser de plus en plus souvent à tous ceux qui ont une famille.
16:54Que deviendront nos petits-enfants ?
16:58Que va-t-on leur dire ? Que va-t-on leur transmettre ?
17:01Que va-t-on leur apprendre ?
17:04Et moi j'ai voulu me délester de ce que j'ai reçu à leur adresse,
17:10à leur endroit, à leur intention.
17:13Et donc c'est une sorte de viatique pour la jeune génération.
17:19Et j'ai pensé tout le temps, en écrivant,
17:22à une conversation avec Alexandre Solzhenitsyn chez moi,
17:28quand il est venu en 1993.
17:32Il m'avait dit, vous savez nous, le soir, dans l'obscurité,
17:38pendant des heures on attendait,
17:41et on guettait un petit ray de lumière sous la porte.
17:46On savait que ce ray de lumière tremblant,
17:50ça voulait dire qu'il y avait un porteur de lucioles derrière.
17:54Alors on ouvrait la porte et on voyait arriver un homme, une femme,
18:00avec une grande cape.
18:02Et sous la cape, il y avait un manuscrit d'actérographier
18:07qu'il posait sur la table.
18:10Un petit manifeste de la résistance clandestine,
18:14qu'on appelait un zamizdat.
18:17Mais ce livre, c'est un zamizdat.
18:20Solzhenitsyn disait, les dissidents étaient à l'est,
18:25ils vont passer à l'ouest.
18:28Et donc ce livre invite à guetter le petit ray de lumière sous la porte.
18:36Et nous retrouverons, même au récit de Philippe Devilliers,
18:39en fin d'émission pour l'Apologue.
18:41C'est une surprise.
18:42L'actualité brûlante nous renvoie à Mayotte,
18:44dévastée, vous le savez, par le cyclone Chido.
18:47Le Premier ministre François Bayrou se rendra d'ailleurs sur place ce dimanche,
18:50une semaine après un déplacement mouvementé du Président de la République
18:54durant lequel il a eu cette phrase, qui a fait polémique là aussi.
18:58« Si ce n'était pas la France, vous seriez dix mille fois plus... »
19:00Pardonnez-moi l'expression, mais ce sont ces mots « dans la merde ».
19:04Alors, quel est le regard de Philippe Devilliers sur la visite du Président,
19:07lui qui a dû gérer des catastrophes comme Ximthia ou l'Erica,
19:12alors à la tête du département vendéen ?
19:16Il a manqué à la dignité de la fonction.
19:20Je voudrais expliquer ça.
19:23Quand le roi et la reine d'Espagne sont allés à Séville,
19:27à la suite des inondations,
19:30ils ont été insultés.
19:33Ils sont restés roides.
19:36Ils sont restés dignes.
19:37Ils n'ont pas répondu.
19:38Ils se sont fait cracher dessus.
19:40Et ils sont revenus et ils ont été acclamés.
19:43Ils n'ont pas parlé.
19:46Parce que dans ces moments-là,
19:50tout mot est un mot de trop.
19:54Et en fait,
19:58beaucoup de téléspectateurs ou d'auditeurs peuvent se dire
20:02oui, mais il a été intrépide, il a été téméraire,
20:05il a affronté.
20:07Et c'est vrai qu'il faut reconnaître qu'il a un culot, une audace,
20:11un courage.
20:13Il affronte.
20:15Mais ce n'est pas comme ça qu'il faut voir le problème.
20:18C'est qu'on a une foule de gens désespérés
20:23qui disent de l'eau, de l'eau, de l'eau.
20:28La plupart d'entre eux ne savent pas où sont leurs parents.
20:31Peut-être sous les décombres.
20:33Et il voit arriver le président de la République.
20:35D'abord, le président de la République, il n'est pas en bras de chemise,
20:38désolé, mais il doit rester dans une tenue
20:41qui honore ses interlocuteurs.
20:44Et ensuite,
20:47cette manière qu'il a,
20:49que notait d'ailleurs Georges Fenech hier chez Pascal Praud,
20:55en rappelant les gilets jaunes avec le grand débat,
20:59où il explique, voilà ce que c'est que la France.
21:02Sous-entendu, vous n'y connaissez rien.
21:04Je vais vous expliquer.
21:09Le salon de l'agriculture, on l'avait vu ensemble,
21:13on l'avait traité ensemble, c'était incroyable.
21:15Où il expliquait aux paysans
21:17quel était l'avenir du maïs, du blé et du soja.
21:21C'était extraordinaire.
21:23Avec une dextérité et une logorée chronique
21:29qui est presque maladive.
21:32Et du coup, je pense que,
21:35alors quand il accuse les gens du FN
21:39de critiquer la France,
21:41mais c'est absurde ce qu'on a vu.
21:45C'est lui qui a dit
21:49vous avez de la chance d'être en France,
21:52mais cette phrase-là, vous la comprenez ?
21:57Ça veut dire,
21:59est-ce qu'il aurait dit ça à Paris,
22:01un beau Parisien,
22:03de la Macronie, de la Vufoche ?
22:06Vous avez de la chance d'être en France,
22:08vous, les Parisiens.
22:10Non, il ne dira jamais ça.
22:12Et donc en fait, il y a un petit mépris là,
22:14post-colonial.
22:17Et de même que quand il dit,
22:19à un autre moment,
22:22Soufayard, de ma part, il dit,
22:24c'est pas moi le cyclone,
22:27mais c'est pas ce qu'on lui demande.
22:30Ce qu'on demande au président de la République,
22:33c'est de venir soigner la plaie.
22:37Et donc, d'être silencieux.
22:41Seul le silence est grand, tout le reste est faiblesse.
22:44Il y a des circonstances
22:46où le silence s'impose.
22:50Pourquoi la foule, elle a crié ?
22:52Pourquoi la foule, elle l'a huée ?
22:54Pour deux raisons.
22:56La première, c'est celle-là.
22:59C'est qu'elle n'a pas supporté
23:01cette morgue, cette arrogance.
23:03Cette arrogance de Paris,
23:05cette arrogance de l'ENA,
23:07cette arrogance de l'énergie,
23:09cette arrogance de l'oligarchie mondialiste
23:11qui vient donner des leçons
23:13à des gens qui sont sous la tôle.
23:17Et puis la deuxième raison,
23:20qui est plus importante encore,
23:23c'est que ça fait des années,
23:28depuis le premier référendum,
23:31il y a eu quatre consultations référendaires.
23:34Ça fait des années et des années
23:36que les maorais, donc les citoyens français,
23:39les maorais disent à Paris,
23:43à ses représentants,
23:47comprenez nos problèmes,
23:49il y en a au moins deux qu'il faut résoudre.
23:51Le premier, il faut arrêter
23:53de construire n'importe comment
23:55parce que Mayotte est sensible
23:57aux catastrophes naturelles.
23:59Lisez le rapport de la Cour des comptes,
24:01il y a eu des rapports de la Cour des comptes,
24:03dont le dernier en 2023,
24:05qui dit tout ça, qui dit on n'a rien fait.
24:07Donc ils ont le sentiment de ne pas être écoutés
24:09sur la question des catastrophes naturelles
24:11qui devaient arriver.
24:13C'était prévisible d'après une députée comme Estelle...
24:17Estelle Youssoupha.
24:19Oui, Youssoupha, qui est remarquable.
24:22Elle a dit mais on avait dit tout ça à Paris.
24:24Et la deuxième chose qui avait été dite à Paris,
24:27c'est la question migratoire,
24:32pour que ceux qui nous regardent
24:35et qui nous écoutent comprennent bien.
24:37La moitié de la population à Mayotte
24:39est en situation irrégulière.
24:41Il y a une population étrangère,
24:43150.000 sur 300.000,
24:45c'est sans doute plus d'ailleurs.
24:47Et ça évolue tous les jours,
24:49dans le mauvais sens.
24:51Ensuite, la plus grande maternité française,
24:5310.000 naissances par an,
24:55dans un pays qui ne fait plus d'enfants,
24:58c'est Mayotte.
25:00C'est-à-dire qu'on vient accoucher à Mayotte
25:04pour avoir tous les droits français.
25:07Troisièmement, le taux de fécondité à Mayotte
25:11est de 4,68%.
25:13Donc c'est l'explosion.
25:16Et enfin, le droit du sol à Mayotte
25:21est évidemment, comme l'a dit madame Youssoupha,
25:26non pas un facteur d'intégration,
25:29mais un aspirateur extrêmement dangereux, un aimant.
25:35Voilà.
25:36Et donc en fait, ce qu'attendent les Mahorais,
25:39je dis bien les Mahorais,
25:41c'est-à-dire les citoyens français de Mayotte,
25:44c'est qu'on résolve ces problèmes
25:47comme avait tenté de le faire Gérald Darmanin.
25:50Et je le disais donc, François Bayrou se rendra ce dimanche
25:53à Mayotte, accompagné entre autres
25:56de la ministre de l'Éducation nationale, Elisabeth Borne,
26:00ainsi que de Manuel Valls.
26:02François Bayrou est devenu le quatrième Premier ministre
26:05en moins d'un an.
26:06Jamais nous avions vécu une telle instabilité gouvernementale
26:10sous la Ve République,
26:11ce qui nous a poussés à se poser cette question.
26:14Toujours sous la Ve République,
26:18sommes-nous encore sous la Ve République ?
26:21Où revenons-nous ?
26:22Revivons-nous ?
26:23La Valls se déministre.
26:26Je répondrais ceci.
26:28François Bayrou est un homme de la quatrième
26:31égarée de la cinquième.
26:34Je me souviens, lors de notre premier déjeuner,
26:37il m'avait dit...
26:39J'ai travaillé avec Fimelin.
26:41Fimelin, c'était un homme de la quatrième République.
26:45Et donc, en fait, il a fait le lien
26:48entre la quatrième et la sixième, à venir, probable.
26:54Alors, on est revenu à la quatrième République.
26:58Pour la première raison que,
27:02sous la quatrième République,
27:04il y avait un bloc central, en fait.
27:07On l'appelait la troisième force.
27:09Et il y avait, de chaque côté,
27:12les gaullistes et les communistes.
27:14Le bloc central ne voulait pas travailler avec les gaullistes
27:17et ne voulait pas travailler avec les communistes,
27:20qui s'appelaient l'extrême droite et l'extrême gauche.
27:23C'était l'époque où De Gaulle disait
27:26« Je les laisse à leur ouvrage.
27:33Ils sont en train de faire cuire leur petite soupe
27:38sur leur petit feu, dans leur petit réchaud.
27:42Laissons-les dans leur coin. »
27:45C'était l'époque de l'UDSR avec Mitterrand, etc.
27:49Et c'était la grande époque du MRP,
27:52de la démocratie chrétienne.
27:55C'était triomphal.
27:57Et donc là, aujourd'hui, on retrouve la même configuration.
28:01Il y a un bloc central qui cherche à s'émanciper
28:04de ces deux ailes et qui cherche à les ignorer.
28:07Or, les deux ailes représentent, sur le plan électoral,
28:11deux forces idéologiquement distinctes et caractérisées.
28:18Le deuxième point commun, c'est la partitocratie.
28:28La partitocratie, c'est-à-dire le jeu des partis.
28:33Le jeu des partis qui cherchent à faire des combinaisons pour gouverner.
28:41Ça, c'est typiquement la 4e République.
28:44D'ailleurs, sous la 4e République,
28:46ils auraient envié la situation qu'est la nôtre.
28:49Les gouvernements ne duraient pas deux mois comme ça.
28:52Pas trois mois. Parfois, ils y duraient huit jours.
28:55Et on était content d'être ministre pour huit jours.
28:58Là, c'est comme ça que ça va se terminer.
29:01Ils sont tous au bord de la piscine,
29:04la piscine sanguinolente où les crocodiles mangent les caïmans,
29:10pour plonger à leur tour.
29:13On sent que c'est le goût du Marocain.
29:16Ça, c'est typiquement la 4e République.
29:19Et enfin, la 4e République, c'était la proportionnelle.
29:25Et on y va tout droit.
29:27– Justement, Jean-François Lejeune a une question.
29:29– C'était justement la question.
29:30C'est sa grande idée à François Bayrou depuis maintenant des années,
29:32depuis sa candidature à la présidentielle en 2007, je crois.
29:36Et c'est devenu un sujet de discussion
29:39qui a animé la classe politique ces dernières semaines.
29:41Est-ce que vous pensez qu'aujourd'hui,
29:43c'est demandé par le Parti socialiste,
29:45par François Bayrou depuis des années,
29:46par le Rassemblement national aussi,
29:47est-ce que vous pensez que c'est une bonne idée ?
29:51– Je pense que c'est une idée mortifère
29:56pour nos institutions, pour la France et pour les Français.
30:02Quel est le problème aujourd'hui ?
30:05Je l'ai dit et je vais le redire différemment.
30:10Le problème aujourd'hui, c'est que le pouvoir n'existe plus.
30:14Enfin, on ne sait plus où il est.
30:17En réalité, le pouvoir, il est dans l'État profond,
30:20en France et à Bruxelles.
30:23C'est l'État profond qui commande.
30:25On voit bien l'histoire du Mercosur.
30:27On ne sait pas très bien où, qui, d'où ça vient.
30:30Ça dure depuis 25 ans et on ne sait pas comment arrêter la machine.
30:34Parce qu'on ne sait pas où sont les rouages.
30:39Le pouvoir s'est éloigné.
30:40Par exemple, moi, quand j'étais petit, le maire, il avait le pouvoir.
30:44Quand on s'adressait au maire,
30:46on s'adressait à un interlocuteur qui avait le pouvoir.
30:48Monsieur le maire, est-ce que vous pouvez m'arranger
30:51mon affaire de fossé devant chez moi ?
30:53Oui.
30:54Maintenant, il dit, il faut que je voie avec la communauté de communes.
30:58Et on va voir un fonctionnaire qui dysfonctionne
31:02et qui dit, mais il n'y a pas de crédit.
31:04Il faut attendre le conseil communautaire, etc.
31:08Et puis après, pareil, il y a la région,
31:11puis il y a l'État qui dit, maintenant c'est l'Europe.
31:15On a parlé de l'Europe.
31:17Parlons à présent des États-Unis.
31:18Nouveau novembre dernier, séisme outre-Atlantique.
31:22Donald Trump remporte l'élection présidentielle.
31:24La foudre a donc frappé deux fois au même endroit
31:28à huit ans d'intervalle.
31:29Cette victoire de Donald Trump, c'est aussi la défaite
31:32d'éditorialistes, de spécialistes des États-Unis
31:34qui, sur les plateaux en France, expliquaient
31:37pourquoi Kamala Harris était une adversaire redoutable
31:40pour Donald Trump.
31:41Quelles sont les leçons pour la France ?
31:43Les accusations de populisme par l'écosystème médiatique
31:46à l'égard de Donald Trump sont-elles, aux yeux
31:49de Philippe Devilliers, disqualifiées ?
31:52Écoutez sa réponse.
31:54Les Français doivent se dire, ils nous ont tous raconté
32:01des bobards, puisque le résultat n'est pas du tout
32:05celui qui était annoncé.
32:08Donc c'est bien, c'est de la bonne pédagogie,
32:12sans qu'on ait rien à dire.
32:15Et je vais vous répondre en vous disant ceci.
32:18En fait, l'américanisation de nos élites,
32:23l'américanisation jusqu'à l'os et de notre écosystème
32:28médiatique est parvenue à tel degré d'imprégnation
32:34que nous adoptons les mêmes codes, nous répliquons,
32:40nous reproduisons, c'est un copier-coller,
32:43les mêmes codes, les mêmes messages,
32:45comme vous diriez vous les journalistes,
32:47le même narratif, jusqu'aux erreurs et contre-sens
32:52de l'oligarchie américaine.
32:55C'est-à-dire que quand l'Amérique médiatique
32:59ou politico-médiatique fait une embardée,
33:01on fait une embardée, la même.
33:03Si on va à Tribord, c'est parce qu'ils sont allés à Tribord,
33:08si on va à Babord, c'est parce qu'ils sont allés à Babord.
33:11Bon, c'est un psittacisme intégral et remarquable.
33:17C'est-à-dire, le coq chante à San Francisco
33:23la poule-pont à France Inter, en gros,
33:27si vous me passez la métaphore.
33:29Mais ça a toujours été comme ça, en fait,
33:31depuis longtemps.
33:32Quand j'étais à Sciences Po, c'était déjà comme ça,
33:34du temps de C. Schreiber, le défi américain.
33:37Et je vais vous donner un exemple que j'ai vécu,
33:39qui m'a beaucoup marqué.
33:41En fait, mai 68 n'a pas commencé à Nanterre,
33:44mai 68 a commencé à Berkeley.
33:47C'est-à-dire que, si vous voulez savoir
33:50ce qu'il va se passer en France dans 10 ans,
33:52chers amis, je vous donne un truc de vieux sage.
33:59Vous regardez ce qu'il se passe aujourd'hui aux Etats-Unis.
34:02Alors, je vais vous donner quelques exemples.
34:04En fait, et c'est pour ça qu'ils ont la gueule de bois.
34:12D'abord parce que le wokisme est arrivé chez nous
34:17depuis l'Amérique.
34:20Et si jamais la petite lumière de l'astre noir,
34:30de la cancelliculture vacille à Harvard,
34:36la lumière va s'éteindre à Sciences Po.
34:39C'est aussi simple que ça.
34:41On copie l'Amérique avec un temps de retard.
34:46L'État profond, dénoncé par Trump, il est chez nous.
34:50C'est lui qui commande.
34:52Ce n'est pas Macron.
34:54Il ne peut plus commander.
34:56Et ce n'est pas Barnier.
34:57Il ne commande pas.
34:59Après, l'État profond veut faire l'euthanasie.
35:01Il fait l'euthanasie.
35:05L'État profond, c'est les dysfonctionnaires
35:07qui dysfonctionnent et qui sont au pouvoir.
35:11Donc ça aussi, ça va changer
35:13et il va s'y attaquer, Trump.
35:17Ensuite, la société médiatique,
35:19c'est la même chape de plomb chez nous,
35:21chez eux.
35:23Et vous avez parlé du populisme.
35:25C'est la même populophobie des élites.
35:31Les élites détestent le peuple
35:33et toutes les élites crient au populisme.
35:37Qu'est-ce que c'est le populisme ?
35:39J'ai déjà dit, je le répète
35:41et je l'explique dans un chapitre
35:43important de mon livre sur la populophobie.
35:45Le populisme, c'est le cri des peuples
35:47qui ne veulent pas mourir.
35:49C'est le cri des déclassés qui se sentent dépossédés,
35:51qui se sentent expropriés,
35:53qui ont tout perdu de ce qu'ils sont,
35:55de ce qu'ils avaient.
35:57Et en fait, nos élites,
36:01aux États-Unis comme en France,
36:03elles ont deux réflexes
36:05qui n'ont rien à voir avec le petit peuple.
36:07Le premier réflexe,
36:09c'est un réflexe censitaire.
36:11Toute la caste élitaire
36:13est anationale,
36:15a-nationale, a-privatif.
36:17C'est-à-dire qu'elle ne regarde plus
36:19vers le peuple ou vers la nation,
36:21elle regarde vers le monde
36:23et le monde de ses intérêts.
36:25Et deuxièmement,
36:27la caste élitaire,
36:29aux États-Unis comme en France,
36:31et c'est ça le plus important
36:33de ce que je veux dire,
36:35elle veut changer de peuple.
36:39Et là,
36:41c'est le coup d'arrêt avec Trump
36:43parce qu'il a vu ça.
36:45Et les Américains ont voté pour lui
36:47parce qu'ils ne veulent pas
36:49que le peuple américain disparaisse
36:51au profit d'un nouveau peuple.
36:53Et c'est ça qui va se passer chez nous
36:55dans les années qui viennent.
36:57– Vous le savez, Philippe de Villiers
36:59est un ardent défenseur de la liberté d'expression,
37:01c'est l'architecte de la loi
37:03de 1986
37:05sur la liberté de communication,
37:07alors à l'époque ancien secrétaire
37:09d'État à la Culture.
37:11Il est revenu sur une des décisions
37:13marquantes évidemment de cette année,
37:15la décision de l'ARCOM de ne pas renouveler
37:17la fréquence AC8, pourtant première chaîne
37:19de la TNT, mettant sur la paille
37:21400 employés.
37:23Vous êtes plus d'un million
37:25à avoir signé la pétition
37:27en soutien à AC8.
37:29Parmi les signataires, Philippe de Villiers
37:31nous explique que d'ailleurs,
37:33il vient de signer là sa première pétition.
37:35– C'est trop facile
37:37quand on signe une pétition,
37:39mais là c'est important, pourquoi ?
37:41Parce que si tous les gens qui nous regardent
37:43et qui nous écoutent,
37:45ces news européens,
37:47signent,
37:51c'est un signal que nous envoyons
37:53au nom de la liberté d'expression.
37:55Et si vous me permettez,
37:57j'interviendrai
37:59à deux titres
38:01sur cette question
38:03de C8.
38:05Après avoir dit quand même
38:07que c'est une chose inouïe
38:09de voir une chaîne de télévision
38:11qui n'aura plus
38:13son autorisation
38:15d'émettre.
38:17C'est une chose inouïe, inédite.
38:19Et je sais de quoi je parle.
38:21Parce que le premier titre,
38:23c'est co-rédacteur
38:25de la loi
38:27du 30 décembre 1986
38:29avec François Léotard
38:31et sous la férule
38:33de Jacques Chirac
38:35et Édouard Balladur.
38:371986, c'est la privatisation
38:39de l'ORTF.
38:41Et donc cette loi est capitale,
38:43elle est fondatrice.
38:45Et je me souviens de la rédaction
38:47de l'article 1 et de l'article 13.
38:49L'article 1
38:51dit
38:53la liberté de la communication
38:55ne souffre
38:57pas de limites
38:59sauf les contraintes
39:01de la défense nationale.
39:03On n'est pas dans ce cas-là.
39:07Et l'article 13
39:09est très explicite.
39:11La CNCL,
39:13à l'époque c'était la CNCL,
39:15la Commission Nationale, etc.,
39:17la Communication et les Libertés.
39:19La CNCL c'est l'ancêtre de l'ARCOM.
39:21La CNCL, l'organisme régulateur
39:23a pensé comme ça,
39:25veille, je cite,
39:29à l'expression pluraliste
39:31des courants
39:33de pensée et d'opinion.
39:35On est très, très, très loin
39:37d'une magistrature parallèle
39:39qui prend des décisions
39:41de fermeture.
39:43Dans notre esprit,
39:45dans l'esprit du législateur
39:47qui a voté cette loi
39:49préparée par la rue de Valois,
39:51les choses étaient claires.
39:53On ne touche à la liberté
39:55que d'une main tremblante.
39:57Il n'est pas question
39:59que l'organisme régulateur
40:01soit un organisme de censure.
40:05Et donc l'ARCOM ailleurs,
40:07quand on laisse faire
40:09les juges
40:11et leur cousin Germain,
40:13l'ARCOM,
40:15eh bien,
40:17on finit par récolter la tempête
40:19et une quasi-souveraineté
40:21de ceux qui s'intitulent
40:23magistrats parallèles.
40:29Le deuxième titre
40:33va peut-être vous paraître
40:35inattendu,
40:39mais je ne peux pas m'empêcher
40:41de dire quelque chose
40:43de personnel ce soir.
40:45Je veux témoigner
40:51qu'il y a,
40:53dans notre pays,
40:55recrues d'épreuves,
40:57dans notre vieux pays,
40:59des capitaines
41:01d'industrie,
41:05des hommes,
41:07des esprits supérieurs
41:11qui ont l'humeur solaire
41:13la liberté solaire,
41:15qui ont l'amour du pays,
41:17qui sont dénués
41:19de tout sectarisme,
41:21qui sont adeptes
41:23d'un capitalisme sacrificiel
41:27et qui mettent une partie
41:29des moyens,
41:31qui sont les leurs,
41:33au service de la liberté d'expression.
41:35Alors on les conspue,
41:37on les traque parfois,
41:39je pense à des gens
41:41comme Bernard Arnault
41:43et comme Vincent Bolloré.
41:47Je connais bien Vincent Bolloré
41:49et j'ai écrit
41:51un apologue sur lui.
41:53Ce n'est pas un hasard.
41:55Tout est sauf,
41:57après, tout est perdu.
42:01La liberté d'expression
42:03est en perdition, mais il y a
42:07Canal+, C8,
42:09CNews, Europe 1, etc.
42:13Ils ont parlé de la presse écrite.
42:15Qu'est-ce que ça veut dire ?
42:17Ça veut dire qu'il y a des petits espaces
42:19de respiration.
42:21Et si on connaît un tel succès,
42:23c'est parce que les gens
42:25viennent respirer avec nous
42:27à l'altitude mentale où l'âme
42:29respire en pleuvant.
42:31Vincent Bolloré
42:33n'est pas du tout
42:35l'homme qu'on croit.
42:37Je le connais bien et je n'en peux plus
42:39d'entendre que
42:41c'est une espèce de monstre
42:43fantomatique, capitaliste,
42:45prédateur, etc.
42:47C'est un homme
42:49qui se réveille avec la France,
42:51qui s'endort avec la France,
42:55qui se réveille avec la France souffrante,
42:57qui s'endort avec la France souffrante.
42:59C'est rarissime
43:01de voir des gens
43:03qui sont des créateurs de valeur ajoutée
43:05et qui sont d'abord en même temps des créateurs de valeur.
43:07C'est un
43:09roc de l'harmonique,
43:11de l'harmonique
43:13battu par les vents de galerne
43:15et qui est en même temps,
43:17comme il le dit lui-même,
43:19quelqu'un qui a l'air
43:21de semer
43:23ses poursuivants
43:25par le déhanché du lapin
43:27breton qui n'a
43:29d'égal et de rival que le déhanché
43:31du lapin
43:33puis il fallait.
43:35Et pourquoi
43:37il fait tout ça ? Et pourquoi
43:39il y a C8 ? Et pourquoi il y a CNews ?
43:41Et pourquoi il y a tout ce qui nous réunit ?
43:43Parce que c'est une belle maison, c'est une grande maison
43:45et moi je suis fier d'être
43:47avec vous. Et puis on s'entend bien.
43:49C'est une grande famille
43:51avec des tempéraments très différents,
43:53des talents très différents. Mais qu'est-ce qui nous réunit ?
43:55C'est que
43:59les héros modernes,
44:01les héros de notre temps,
44:03ce sont
44:07les derniers chevaliers de la liberté.
44:09Et les derniers chevaliers de la liberté
44:11ce sont ceux qui aujourd'hui
44:13érigent et protègent des
44:15hauts lieux
44:17de la parole alternative.
44:19On poursuit
44:21le meilleur de Philippe Devilliers
44:23avec un sujet qui a marqué l'actualité
44:25et qui la marque encore,
44:27c'est celui du voile à l'école. En octobre
44:29dernier, souvenez-vous, une élève
44:31refuse d'obéir à une injonction
44:33d'une professeure de retirer son voile
44:35avant de la gifler
44:37puis de la frapper à plusieurs reprises.
44:39Warda Ashe, 18 ans, a été
44:41condamnée à 4 mois de prison avec sursis
44:43pour ces faits. Des faits qui interviennent
44:4535 ans.
44:4735 ans après l'affaire
44:49des foulards de Creil. A l'époque, le ministre
44:51de l'éducation s'appelle Lionel Jospin
44:53et Philippe Devilliers
44:55va répondre à cette affaire.
44:57Alors, Lionel Jospin,
44:59ce sont des affaires difficiles
45:01parce que les avis divergent et d'ailleurs
45:03pas en fonction forcément des clivages politiques.
45:05Alors, quelle est la position
45:07du ministre de l'éducation sur une affaire comme celle-ci ?
45:09D'abord, je voudrais
45:11quand même dire que ces affaires
45:13sont limitées. C'est-à-dire
45:15que de nombreux enfants
45:17d'immigrés ou
45:19d'origines par ailleurs confessionnelles
45:21différentes sont accueillis par les écoles
45:23et notamment par l'école publique sans problème.
45:25Et j'ai envie d'ajouter une deuxième
45:27chose. Je suis pas sûr
45:29bon, on a posé des questions de principe, c'est sûrement
45:31utile, mais je suis pas sûr
45:33qu'on ait intérêt à braquer les médias
45:35à chaque fois qu'il y a une petite
45:37fille qui va avec un foulard sur la tête dans une école.
45:39J'ai l'impression qu'il faut traiter ces problèmes
45:41avec calme et avec discrétion.
45:43Si à chaque fois on en fait une affaire nationale,
45:45on nous aidera peut-être pas à les résoudre.
45:47L'école, en France, doit accueillir tous les enfants.
45:49L'école ne doit pas être un lieu
45:51de refus ou d'exclusion. Et, à mon avis,
45:53le fait qu'un enfant arrive
45:55avec un foulard ne doit pas être un motif
45:57pour l'exclure ou pour ne pas l'accepter
45:59à l'école.
46:01Geoffroy Lejeune. Alors, l'archive est très
46:03éloquente. Est-ce que, selon vous,
46:051989, cette affaire de Creil, c'est le
46:07moment où tout bascule ? Oui.
46:09Il se trouve que
46:11j'ai très bien connu
46:13Ernest Chénière,
46:15qui était un bon ami.
46:17Le principal.
46:19Qui est ensuite devenu député
46:21du RPR. On a siégé ensemble.
46:23Et,
46:25lui, il me disait la chose suivante.
46:27Écoutez-moi bien.
46:31Ce qu'ils sont en train de nous proposer,
46:33Jospin et les autres,
46:37sous la
46:39férule
46:41de François Mitterrand,
46:43c'est l'idée
46:45d'une société
46:47inclusive.
46:49Et il a utilisé
46:51l'expression, je me souviens très bien, ça m'avait
46:53frappé, l'école inclusive.
46:57Et donc, en fait,
46:59Lionel Jospin,
47:03il pose,
47:05par sa prise de position,
47:07la question
47:09qui se pose depuis tant d'années.
47:11Est-ce qu'on fait
47:13une société inclusive
47:15qui consiste
47:17à dire, venez comme vous êtes.
47:19Le droit à la différence,
47:21c'était la grande expression de Lionel Jospin.
47:23Société
47:25inclusive, c'est-à-dire qu'on
47:27inclut
47:29des groupes, des
47:31communautés.
47:33Donc, en fait, la société inclusive, elle ouvre
47:35sur le communautarisme.
47:37Ou est-ce qu'on fait une société
47:39de l'assimilation,
47:41là encore, c'est-à-dire du
47:43creuset français.
47:45S'assimiler,
47:47ça veut dire, quand on est un français
47:49de l'extérieur, qu'on arrive
47:51chez nous,
47:53on exprime le désir
47:55de devenir français.
47:57Et c'est à ça que sert l'école.
47:59À faire des petits français.
48:01Et donc,
48:03le choix qui est fait à ce moment-là,
48:05et on n'est pas revenu dessus, c'est l'école inclusive.
48:07On est dans l'école inclusive,
48:09le droit à la différence.
48:11Ce que
48:13Mathieu Bocoté appelle avec talent
48:15le laboratoire
48:17planétaire
48:19du paradis diversitaire.
48:21Il y a des fois, je cite des gens
48:23qui sont morts, et là je cite
48:25quelqu'un qui est bien vivant. Vous souriez
48:27parce que vous dites que je suis capable d'inventer la citation.
48:29Non, pas du tout, parce que je la connais.
48:31Elle est magnifique.
48:33Et on salue bien évidemment
48:35Mathieu Bocoté, qu'on pourra
48:37retrouver tous les samedis
48:39face à Mathieu Bocoté, mais également
48:41face à Alain Faux. Le meilleur de
48:43Philippe Devilliers, ce sont aussi ses apologues,
48:45ses minutes d'espérance,
48:47ses contes en fin d'émission.
48:49Et comme pour son livre,
48:51la dernière partie est
48:53une source d'espoir.
48:55À qui s'adresse-t-il ? Quel est ce
48:57message d'espoir ? Revivons
48:59l'apologue de Philippe Devilliers
49:01sur ce message.
49:03D'abord,
49:05je voudrais dire que le pays s'approche
49:07de l'abéance,
49:09de la désaffiliation en général.
49:11Et je me souviens de plus en plus
49:13souvent de
49:15Pierre Chaunut,
49:17qui me
49:19disait en fait pourquoi
49:21l'enfant est la ligne de flottaison
49:23de l'espoir d'une société. Parce que,
49:25ajoutait-il,
49:27quand il n'y a
49:29plus assez de transmetteurs,
49:31la transmission
49:33se perd
49:35et de manière
49:37physiquement irrémédiable.
49:39Et
49:41cela préfigure
49:43un mouvement
49:45centrifuge de décivilisation.
49:47Nous y sommes.
49:49Hommes d'un autre temps,
49:51je me sens devenir
49:53étranger à celui-ci.
49:55Je sais que
49:57quand je partirai, j'emporterai
49:59avec moi un monde aboli.
50:01Le pire exil, c'est l'exil intérieur.
50:03Quand on ne retrouve plus
50:05le pays qu'on a aimé.
50:07Mais
50:09depuis ma tendre enfance, j'ai appris
50:11quelque chose au contact de mes parents
50:13et de mes proches.
50:15C'est qu'il ne faut jamais
50:17demeurer dans le premier sentiment
50:19et apprendre
50:21à toiser les météos
50:23brumeuses.
50:25J'ai pris
50:27la mesure de l'étymologie
50:29d'un mot au fil du temps.
50:31Le mot conservateur
50:33qui veut dire sauveur.
50:37Et
50:39le conservateur, c'est
50:41quelqu'un qui
50:43se lasse
50:45de voir tant qu'il y a des choses à sauver.
50:49Mais en même temps, c'est sa nature profonde,
50:51c'est son état, c'est son destin.
50:53Un conservateur,
50:55c'est quelqu'un qui divise sa journée en deux.
50:57Ça, c'est mon père
50:59qui m'a appris ça.
51:01Le matin, au réveil, il est un imprécateur
51:05pour ne pas perdre
51:07sa lucidité face au réel.
51:11Et l'après-midi, il se mue
51:13en un sauveteur
51:15pour vider sa poche d'amertume
51:17et être dans l'action.
51:19Un mot d'indignation
51:21le matin
51:23pour deux mots
51:25de création l'après-midi.
51:27Et j'ai forgé à 18 ans
51:29une devise qui m'a sauvé dans la vie.
51:33Une société se sauve
51:35non pas par des mises en garde,
51:37mais par des réalisations qu'on accroche à contre-pente.
51:41Au fil de l'histoire de France,
51:43de la longue histoire de France, il y a un mot qui revient tout le temps.
51:45C'est le mot,
51:47on l'a prononcé ici plusieurs fois,
51:49tout est perdu.
51:51Mais ce mot, il est tout de suite flanqué
51:53et démenti par un autre mot,
51:55tout est sauf.
51:57Rarement à coller,
51:59ces deux mots marchent ensemble.
52:01Ce sont deux millénaires
52:03de sémantiques
52:05du relèvement.
52:07On s'affaisse,
52:09on se perd,
52:11on coule,
52:13on culbute,
52:15puis on se rétablit.
52:17Ce livre,
52:19je l'ai écrit
52:21pour les minoritaires.
52:23Pour tous ceux
52:25qui se sentent minoritaires,
52:27il se pourrait
52:29qu'il fût
52:31aujourd'hui majoritaire.
52:33Les minoritaires,
52:35ce sont les gens qui
52:37ont le sentiment
52:39d'avoir été volés.
52:41On leur a volé leur paysage,
52:43on leur a volé leurs souvenirs,
52:45on leur a volé leur voisinage,
52:47on leur a volé leur ferveur,
52:49on leur a volé
52:51leur amour de la France,
52:55on leur a volé tout ce qui fait
52:57le sel de la vie.
52:59C'est pour ces réchappés,
53:01ces rescapés,
53:03pour ces combattants survivants,
53:05pour les croisés des pérennités françaises
53:07que j'ai écrit ce livre.
53:09Pratiquant la survie,
53:11ils en apprendront
53:13les réflexes
53:15et la culture.
53:17Et ils projetteront
53:19leur haden sur le pays
53:21tout entier.
53:23Quant aux morts
53:25vivants du système,
53:27ils seront balayés par le feu ardent
53:33de ces esprits
53:35rétifs
53:37qui développeront
53:39les nouvelles intentions françaises,
53:41à l'abri des
53:43anciennes peurs censitaires et bourgeoises.
53:45Et un jour,
53:47on verra,
53:49j'en suis convaincu,
53:51la génération est peut-être déjà là,
53:53on verra les jeunes français
53:55des hautes nefs immémoriales,
53:57la lampe allumée
53:59derrière la porte
54:01et on apercevra
54:03le petit rayon de lumière
54:05que nous attendons.
54:09Tout est perdu, tout est sauf.
54:11Au moment où on écoutait
54:13Philippe de Villiers,
54:15Philippe m'a envoyé un message pour vous.
54:17Voilà ce qu'il dit, je ne sais comment exprimer
54:19ma reconnaissance pour ces Français,
54:21tous ces Français qui partagent leur vendredi
54:23et qui nous écoutent.
54:25Il salue également le trio
54:27qu'il appelle le trio de l'amitié,
54:29en parlant de Geoffroy Lejeune et de moi-même.
54:31Tous mes voeux, dit-il,
54:33vous pouvez compter sur nous
54:35pour l'année prochaine.
54:37Merci d'être avec nous.
54:39Dans un instant, c'est l'heure des pros.
54:41Merci à Patrick Urban qui était à l'édition
54:43ainsi que Solène Guillaumard
54:45qui a préparé
54:47toutes les séquences
54:49que vous avez vues à l'instant
54:51ainsi que notre monteur Andro Awad.
54:55Face à Philippe de Villiers,
54:57le meilleur de face à Philippe de Villiers,
54:59c'était en ce moment même et puis dans un instant,
55:01c'est l'heure des pros.
55:03A tout de suite pour l'heure des pros 2.

Recommandations