• il y a 4 jours
Avec Jean Sévillia, journaliste, essayiste et auteur "Les habits neufs du terrorisme intellectuel" - Ed. Perrin & Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo et auteur de "Rire" - Ed. de l'Observatoire

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##EN_TOUTE_VERITE-2025-01-12##

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Transcription
00:00En toute vérité, chaque dimanche, entre 11h et midi, sur Sud Radio, sécurité, économie numérique, immigration, écologie.
00:11Pendant une heure chaque semaine, nous débattons sans tabou des grands enjeux pour la France d'aujourd'hui et de demain.
00:16Et cette semaine, nous avons le plaisir de recevoir l'essayiste et ancien rédacteur en chef de Charlie Hebdo, Philippe Vall,
00:23et l'essayiste et chroniqueur Histoire du Figaro, Jean Sevilla.
00:27Il publie une version largement augmentée et actualisée de son grand succès, le terrorisme intellectuel.
00:33Ça s'appelle « Les habits neufs du terrorisme intellectuel » et c'est chez PR1.
00:37Dix ans après Charlie Hebdo, ce terrorisme intellectuel continue-t-il de tuer ?
00:42A-t-il changé de visage ? Les grands médias ont-ils fini par s'ouvrir à des points de vue et des opinions qu'il n'avait pas le droit de citer il y a encore 10 ou 15 ans ?
00:49Le mur du politiquement correct est-il sur le point de tomber ?
00:53Tout de suite, les réponses de Philippe Vall et Jean Sevilla en toute vérité.
01:02Jean Sevilla, Philippe Vall, bonjour.
01:04Bonjour.
01:05Ravi de vous recevoir ce dimanche sur ce plateau.
01:09On va parler politiquement correct, liberté d'expression.
01:11On va parler notamment du livre de Jean Sevilla, édition augmentée d'un grand succès de librairie d'il y a déjà 25 ans, le terrorisme intellectuel.
01:21Tout de suite, Philippe Vall, votre sentiment après cette semaine de commémoration de la tragédie de Charlie Hebdo ?
01:30Où en est-on en France sur la question de la liberté d'expression ?
01:35La France est plus charlée qu'il y a dix ans ou moins ?
01:43D'une part, si vous voulez, ça a régressé.
01:46J'en suis certain, je le sens, je le vois.
01:50Et d'autre part, vous y faites allusion dans votre introduction, des journaux, des médias, des radios, des chaînes d'info ont pris conscience du problème, sont assez vigilantes.
02:06Mais il y a un magistère d'une presse prestigieuse, détentrice des principes de la morale, Le Monde notamment, qui eux sont toujours dans une espèce de dénégation des problèmes.
02:25On ne veut pas voir la réalité et ceux qui les dénoncent sont toujours très suspects, plus que suspects.
02:31C'est une façon assez polie dans Le Monde, mais quand on va vers la gauche, dont ils sont une sorte de vitrine légale, quand on va vers la gauche de la gauche, on n'est pas suspect, on est fasciste.
02:42Alors, la liberté d'expression, longtemps, elle a souffert d'une censure qui venait d'en haut.
02:50Maintenant, ça n'est plus le cas. La censure, elle vient d'en bas, elle vient par la peur.
02:54Elle vient par la peur qui s'exerce et qui est attisée par les réseaux sociaux.
02:59La peur parce qu'on a égorgé des professeurs dont tous les professeurs ont peur.
03:03La peur parce que les mômes qui se retrouvent, les ados au collège, etc., disent qu'ils ne sont pas très chauds pour la liberté d'expression, pas très chauds pour le devoir au blasphème.
03:16C'est parce qu'ils ont peur, en réalité.
03:18On s'est habitué à habiller la peur avec des arguments moraux et au nom d'un antiracisme, on vit dans une espèce de trouille de ce qui, pourtant, fait notre identité et qui est à la base de nos libertés.
03:35C'est-à-dire la liberté de conscience, la liberté de créer, la liberté d'expression.
03:40Donc, il y a quelque chose qui ne va pas là-dedans.
03:43Mais, il faut dire une chose aussi, c'est que ça devient assez ringard, d'une certaine façon, cette espèce de façon d'accuser ce wokisme qui accuse d'islamophobie, qui accuse de ceci, qui relève toutes les offenses, ce qui fait qu'on ne pourrait plus parler de rien nulle part.
04:06C'est tellement ridicule, c'est tellement grotesque.
04:09En réalité, ça passe pour une avant-garde alors que c'est une arrière-garde.
04:14C'est un académisme, ça vient des académies, ça vient des universités, ça vient du magistère des compagnons de route d'après-guerre du Parti communiste.
04:26Ça vient de tout ça, c'est une longue histoire de la bien-pensance d'extrême-gauche.
04:31De la gauche, on pourrait dire antifasciste, et non pas antitotalitaire.
04:37Et ça, c'est vrai que c'est encore très fort.
04:42Ça fait partie encore du bon goût et de la morale journalistique, intellectuelle, universitaire.
04:48Mais, j'espère qu'il n'y en a plus pour longtemps.
04:51C'est en train de devenir tellement grotesque que j'ai l'impression que ça se fendille.
04:55En tous les cas, il y a des journaux, on peut citer, il y a Les Echos, Le Figaro, Le Parisien,
05:01qui font un travail d'enquête, de vigilance, d'analyse excellent.
05:06Même Libé, parfois, fait des efforts.
05:08Je pense que celui qui tient le mieux, encore, sur ses positions, c'est Le Monde.
05:13Pour aller dans votre sens, il y a peut-être un clivage entre la pensée médiatique dominante,
05:23d'ailleurs, on en parlera avec Jean Sevilla, c'est ce qu'il montrait dans son livre,
05:27et l'opinion publique, puisqu'il y a un sondage qui est plutôt réjouissant, qui vient de paraître de l'IFOP,
05:32qui montre que trois quarts des Français sont ultra favorables aux caricatures.
05:36Ça vous fait plaisir, ce sondage ?
05:39Oui, oui, et 50% des gens qui viennent de pays musulmans, en France, c'est incroyable.
05:47Vous savez, ce qui arrive, par exemple, à Sophia Aram ou à Boalem Sansal,
05:53le traitement médiatique dans les émissions, par exemple, de Karim Rissouli,
05:57sur le service public de la télé, c'est formidable, parce que ça dit tout.
06:02Ce sont de mauvais Arabes.
06:04Un bon Arabe, pour cette pensée-là, il doit être très musulman, sa femme doit être voilée,
06:11il doit être contre les caricatures, c'est ça un bon Arabe.
06:14Mais un Arabe laïque, un Arabe qui est pour la liberté de conscience,
06:17qui peut être croyant, mais qui n'est pas enfermé dans une idéologie politique liée à sa religion,
06:25alors là, c'est impossible.
06:29Donc, on voit bien que le débat autour de Boalem Sansal ou de Sophia Aram est scandaleux,
06:35qui est ridicule, qui est horrible et qui est en plus injuste.
06:39Être Boalem Sansal et être Charlie, c'est la même chose ?
06:43Évidemment ! Être Charlie, ce n'est pas aimer la ligne éditoriale de Charlie
06:47ou les dessins de Charlie, l'esthétique ou les idées politiques.
06:50Moi-même, quand j'étais à Charlie Hebdo, je n'étais pas toujours d'accord
06:52avec ce qui s'écrivait et ce qui se dessinait dans mon journal.
06:55Mais être Charlie, c'est être pour la liberté de conscience, c'est tout.
07:00Ce n'est que ça, et être pour la liberté de création, d'expression, d'information.
07:06C'est ces libertés-là qui nourrissent nos régimes libéraux.
07:10Ces régimes libéraux qui sont le diable pour une partie de cette gauche
07:16qui maintenant a gagné à gauche, puisqu'il n'y a plus qu'elle à gauche pratiquement.
07:21Elle a bouffé complètement la gauche rocardienne ou la gauche libérale,
07:26qui a disparu des radars.
07:28Maintenant, on se retrouve avec une gauche de compagnons de route.
07:31C'est-à-dire qu'ils ne sont pas staliniens, ils sont d'accord avec Staline.
07:36Ils sont compagnons de route de Staline.
07:38– Jean-Luc Mélenchon était là le 11 janvier avec François Hollande.
07:43D'ailleurs, quel regard portez-vous justement sur cette gauche,
07:47que ce soit Mélenchon ou Hollande ?
07:50Est-ce qu'il n'y a pas une forme d'illusion lyrique aussi le 11 janvier,
07:54il y a dix ans, où tout le monde apparaissait sur les lignes ?
07:57Parce que, vous l'avez dit, dans la population,
07:59il y a un consensus peut-être encore plus grand qu'il y a dix ans.
08:01– Absolument.
08:02– Mais politique, il n'y a pas que médiatiquement,
08:04politiquement, la gauche, effectivement, s'est déportée très à gauche.
08:09– Là, Jean-Marie Le Pen vient de mourir,
08:11et il a un gros point commun avec Mélenchon,
08:15c'est que finalement, chacun de leur côté,
08:20ils ont été les artisans de la destruction
08:23de la droite de gouvernement ou de la gauche de gouvernement.
08:26Ils ont bousillé le débat démocratique
08:30entre les conservateurs et les progressistes,
08:34qui est un débat démocratique normal, important, souhaitable même.
08:40Ce débat ne peut plus avoir lieu,
08:43puisqu'on est face à face, il y a un centre qui se cherche
08:46et qui cherche une majorité introuvable,
08:48et de chaque côté, des extrêmes qui interdisent tout consensus,
08:54tout dialogue, tout écoute de l'autre.
08:57– Jean Sevilla, le terrorisme intellectuel date de 25 ans.
09:02Qu'est-ce que c'est d'abord le terrorisme intellectuel ?
09:04Comment vous le définissez ?
09:06Et ensuite, quand vous avez écrit ça il y a 25 ans,
09:09est-ce que vous imaginez que ce terrorisme intellectuel,
09:13d'une certaine manière, allait se transformer en terrorisme à balles réelles ?
09:18– Alors, à balles réelles, non, on ne le voyait pas venir au début des années 2000,
09:21encore que les attentats de Méren, ça vient très vite après tout.
09:26– C'était 2012, c'est deux ans après.
09:28– Oui, c'est 2012, mais 12 ans à l'échelle de l'histoire,
09:30ce n'est pas grand-chose.
09:32Méren germait en 2000, il était vivant, il était lycéen à Toulouse,
09:37enfin il était là, tout ça était dans le germe.
09:40Le terrorisme intellectuel, ce que je définis comme ça,
09:42c'est un système qui s'est mis en place dans l'après-guerre,
09:45à l'époque où le parti communiste était hégémonique dans le milieu intellectuel,
09:49parce que la droite était complexée, parce que toute partie de la droite
09:53était vichiste, parce que la droite, ensuite, de pouvoir,
09:58s'intéressait guère au débat des idées, donc la droite a fait de l'économie,
10:01en gros, schématiquement, elle a géré,
10:03et il y a eu une sorte de mise de la gauche…
10:08– Sur le pouvoir culturel.
10:10– Sur le pouvoir culturel, sur le pouvoir des idées, voilà.
10:12Donc, massivement, en France, une donnée sociologique,
10:15le monde médiatique penche à gauche, 70% des journalistes votent à gauche,
10:21en tant que citoyen, je considère que c'est parfaitement leur droit,
10:24seulement, quand une profession est aussi orientée massivement,
10:27ça n'est pas sans incidence sur le contenu de l'information.
10:31Les institutions culturelles, l'édition, une grande partie de l'université, etc.
10:36Donc, il y a une sorte de décalage entre les élites intellectuelles et culturelles
10:42et la réalité de la population, qui, elle, est partagée schématiquement
10:45entre gauche et droite, alors, il y a des moments où ça penche plus à gauche,
10:48d'autres moments plus à droite, en ce moment, la France est à droite,
10:50enfin, le monde intellectuel n'est pas représentatif de la société.
10:53Donc, il y a un décalage, avec des représentations qui sont différentes
10:57dans le monde intellectuel de celles de ce que vit la population.
11:00Et ce filtre idéologique a changé, alors.
11:04Le terrorisme intellectuel, c'est un mexicanisme qui se maintient,
11:08mais l'idéologie dominante change.
11:10Dans les années 50, on était stalinien.
11:12Dans les années 60, on était tiers-mondiste, c'était Mao, etc.
11:17Ensuite, il y a eu les années 70, on était post-68,
11:20c'était la libération, la déconstruction de tout, etc.
11:23Ensuite, on a eu la vague du droit de l'homisme en 2000.
11:28– On arrive jusque à nos années, il y a une courte pause
11:32et vous reprenez la parole tout de suite, Jean Sevella,
11:35pour nous dire quel est le visage du terrorisme intellectuel aujourd'hui.
11:39A tout de suite sur Sud Radio, avec Jean Sevella et Philippe Vall.
11:43En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio, Alexandre Devecchio.
11:47– Nous sommes de retour en toute vérité sur Sud Radio,
11:50avec Jean Sevella et Philippe Vall,
11:53dix ans après la tragédie de Charlie Hebdo,
11:56où on s'interroge sur le politiquement correct,
11:59la liberté d'expression en France, où en sommes-nous ?
12:03Jean Sevella, avant la pause, vous nous donniez justement
12:06la définition du terrorisme intellectuel.
12:14Le titre de votre nouveau livre, on le rappelle, qui paraît chez Perrin,
12:18enfin un livre qui n'est pas nouveau, qui a 25 ans,
12:20mais vous parlez des abîmes neufs du terrorisme intellectuel.
12:24Vous expliquez qu'il a pris plusieurs visages.
12:27Quel est son visage aujourd'hui ?
12:30– Aujourd'hui, le fond culturel, le fond idéologique reste le même,
12:33c'est-à-dire une certaine vision sans frontières,
12:35c'est-à-dire qu'il faut détruire les identités,
12:37les identités nationales, les identités sexuelles, etc.
12:42Donc une vision un peu globalisante.
12:46De ce point de vue-là, on est au fond sur le même point de vue que les années 90.
12:51Il y a eu une inflexion ces dernières années autour de la question,
12:54je dirais, du genre et sur les questions sociétales.
12:58Maintenant, ce qui est nouveau aussi, c'est dans le paysage intellectuel et médiatique,
13:03au départ, c'est une donnée technologique.
13:07Quand j'ai publié mon livre en 2000,
13:11c'était un livre que j'ai écrit et travaillé à la fin des années 90,
13:14les réseaux sociaux n'existaient pas, il y avait 4 ou 5 chaînes de télévision.
13:18Aujourd'hui, le paysage est totalement éclaté et la technologie est là.
13:22On a tous dans notre poche notre iPhone
13:24qui nous permet d'avoir 50 moyens de communication, de diffusion des idées.
13:28Il y a une sorte de dispersion des moyens de réception et de commentaires de l'actualité,
13:34de la réalité, ce qui fait qu'il y a une sorte de débat prétendument citoyen.
13:39C'est comme la langue des hommes, il y a la bonne, la bonne et la mauvaise des choses.
13:43Il y a tous ces réseaux, il y a les blogs, etc.
13:47Il y a tout un tas de gens qui sont institués commentateurs de l'actualité,
13:51qu'ils soient géopolitiques ou politiques qui n'ont pas forcément les compétences pour.
13:56Tout le monde se fait journaliste.
13:58Ce n'est pas que le journalisme soit un métier que je mets au pinacle, bien que ce soit le mien.
14:03C'est un peu compliqué.
14:05C'est ça, c'est le danger.
14:07En même temps, ça crée un appel d'air
14:10qui a permis l'expression de pensées dissidentes,
14:15peut-être dissidentes à gauche, dissidentes à droite.
14:19Ça a donné un appel d'air, c'est très bien.
14:22En même temps, c'est aussi un peu l'inconvénient des réseaux sociaux
14:26et des débats permanents qu'il y a sur les chaînes d'information en continu.
14:30C'est le danger du café du commerce.
14:32C'est le danger de la petite phrase.
14:34Parce qu'une analyse politique profonde, sociale, ça demande du temps,
14:37ça demande de la réflexion, ça demande de la culture.
14:39Aujourd'hui, on est sur règne un petit peu de la petite phrase.
14:42Et la petite phrase, dans une époque où le politiquement correct est là,
14:46la petite phrase, vous avez appris ce mot-là,
14:48mais est-ce que vous ne penseriez pas quels sont vos derniers pensées ?
14:51Et donc, on va aujourd'hui soupçonner un tel par s'il employait le mot,
14:55le mot un peu rapidement, le mot immigré, le mot musulman,
14:59sans le contextualiser, etc.
15:01Est-ce que vous ne seriez pas raciste ? Est-ce que vous ne seriez pas fasciste ?
15:03Est-ce que vous ne seriez pas homophobe ?
15:05On sort toutes les phobies, la cageophobe de Philippe Muray.
15:09Et donc, il y a une sorte de...
15:13En même temps, il y a un éclat, cette multiplication
15:17donne une multiplication des lieux de confrontation et de polémique.
15:21Et ce qui est une nouveauté, ça existait auparavant,
15:25mais ça s'est vraiment accru depuis une dizaine d'années,
15:27et ça s'accroît en même temps, c'est une judiciarisation du débat.
15:31C'est-à-dire que vous, vous employez un mot de trop
15:33ou une phrase qui peut être mal comprise,
15:35on vous fait un procès.
15:37Exemple, Pierre Manand, qui, après leur temps,
15:39sur un débat sur une chaîne du Figaro,
15:43pose la question du nombre de musulmans en Europe,
15:45et voilà, on le menace des pires foudres,
15:49alors que c'est un homme plutôt mesuré dans sa pensée,
15:51dans son expression.
15:53Il est devenu une sorte de raciste réactionnaire,
15:55enfin je veux dire, c'est hallucinant.
15:57Donc, il y a ce débat-là,
15:59et il y a aussi l'introduction maintenant
16:01d'une forme de violence dans l'expression d'une humanité,
16:03de non-respect de l'adversaire,
16:05qui se transforme en violence,
16:07qui peut devenir la violence physique.
16:09Alors bien sûr, il y a la question de l'islamisme,
16:11qui est un point spécifique, mais il n'y a pas que ça.
16:13Les questions de genre, par exemple,
16:15qui sont des questions très complexes, subtiles,
16:17je veux dire, quand on voit,
16:19il y a deux jeunes femmes féministes,
16:21qui ne reviennent pas...
16:23— Doramoto et Margot H.T.
16:25— Oui, c'est ça, qui ne viennent pas de la vieille droite
16:27antériste catholique, qui posent la question
16:29du transgenreisme.
16:31Elles sont aujourd'hui poursuivies,
16:33elles sont victimes d'une sorte de persécution.
16:35Elles ne peuvent pas faire une signature
16:37de leur livre dans une galerie sans être menacées.
16:39Quand elles font une conférence,
16:41les ordinateurs reçoivent des menaces, etc.
16:43Donc, il y a une sorte de pression,
16:45il y a une sorte de violence aujourd'hui,
16:47extrêmement forte, dans le débat des idées.
16:49C'est un débat d'idées qui n'est plus libre.
16:51Je veux dire, il y a des droits,
16:53il y a des sujets qu'on ne peut pas aborder,
16:55ou alors il faut prendre d'infinies précautions
16:57de langage pour en dire le moins possible.
16:59Ce qui donne évidemment la force
17:01à ceux qui sont des briseurs de tabous,
17:03qu'on aime ou qu'on ne les aime pas,
17:05mais c'était la force d'Éric Zemmour, par exemple,
17:07parce qu'il disait tout haut, tout un tas de choses,
17:09alors, juste ou non, c'est un autre débat,
17:11mais je veux dire, parce qu'il avait la volonté,
17:13ça a été son moment de succès,
17:15il a eu la volonté de dire des choses très fortes.
17:17En son temps, c'était, pour le meilleur ou pour le pire,
17:21c'était la force de Le Pen aussi,
17:23qui était son côté tribun,
17:25par rapport à un monde politique très normé,
17:27parlé comme le peuple,
17:29le peuple entre guillemets.
17:31Donc, moi je pense, pour reprendre
17:33la question que vous posiez au début de l'émission,
17:37moi je ne pense pas que le mur du politiquement correct
17:41soit prêt de s'effondrer.
17:43Le système se défend très bien,
17:45il y a bien sûr un renouvellement de la pensée,
17:47il y a des expressions différentes,
17:49mais enfin, le système se défend très bien.
17:51Et donc, je ne suis pas très rassuré
17:55sur l'avenir de la paix civile en France,
17:57ni sur l'avenir de notre système politique,
17:59on le voit, on est dans un système
18:01tout à fait bloqué en ce moment,
18:03avec une tripartition du paysage politique.
18:05C'est comme ça, c'est l'expression des Français,
18:07mais enfin, on n'arrive pas à s'en sortir
18:09parce que les gens aussi ne se parlent pas,
18:11ne se parlent plus, ne se comprennent pas.
18:13En plus, je pense que la baisse du niveau
18:15culturel et intellectuel du pays,
18:19qui est due à une baisse du niveau scolaire,
18:21est un facteur aggravant.
18:23Quand on ne sait plus,
18:25quand on ne comprend plus les mots,
18:27quand on ne comprend plus les nuances,
18:29on ne résout pas les problèmes
18:31par le discours, par la parole,
18:33ce qui est la tradition démocratique
18:35depuis Athènes, mais par la violence,
18:37par les points.
18:39Tu ne penses pas comme moi, je te fous un point dans la gueule.
18:41Et le deuxième point, c'est coup de couteau.
18:43Il y a une sorte de tension, je trouve,
18:47que nous ne sommes pas, nous ne sommes très,
18:49très loin d'être une société apaisée.
18:51Le terrorisme intellectuel en est le reflet
18:53dans le monde des idées.
18:55– On va confier un off
18:57à ceux qui nous écoutent, à la pause.
18:59Philippe Vall, on disait qu'on est passé
19:01de Rousseau-Jean-Jacques
19:03à Rousseau-Sandrine.
19:07C'est pour parler de l'effondrement
19:09intellectuel qu'évoquait
19:11Jean Sevilla.
19:13Comment vous l'expliquez ?
19:15On avait cette discussion à la pause,
19:17notamment parce qu'on pointait
19:19la médiocrité d'une certaine gauche radicale.
19:23Au-delà de ces idées,
19:25Sartre apparaissait comme un personnage
19:27autrement plus consistant
19:29qu'Emmerick Caron, par exemple.
19:31– Voilà, sauf que d'une certaine façon,
19:33sans le magistère de Sartre
19:35et l'invention du concept
19:37de compagnon de route,
19:39on n'aurait peut-être pas
19:41Emmerick Caron aujourd'hui.
19:43Parce que c'est finalement
19:45se rendre compatible avec l'incompatible,
19:47être compagnon de route.
19:49Je suis pas d'accord avec les crimes de Staline,
19:51mais je marche quand même avec Staline
19:53sur la même route.
19:55Ça concerne toutes les causes
19:57qui ont suivi, pas que Staline.
19:59Toutes les causes indéfendables
20:01ont été défendues.
20:03– Mao !
20:05– Et les islamistes aujourd'hui.
20:07– Est-ce qu'il y a une fascination
20:09pour cette gauche-là ?
20:11– La violence.
20:13– C'est la même fascination
20:15pour l'islamisme qu'il y avait
20:17pour le communisme, jadis ?
20:19– Oui, c'est la même bienveillance silencieuse,
20:21plus ou moins discrète,
20:23plus ou moins chic.
20:25Parce que cette violence,
20:27c'est quand même chic d'aimer des gens ultra-violents.
20:29On a vu ça avec Virginie Dépente
20:31ou Daniel Obono.
20:33Et donc,
20:35on voit...
20:37Il y a quelque chose qui est très effrayant.
20:39C'est que
20:41nos sociétés sont des sociétés
20:43élaborées, complexes,
20:45qui ont accumulé
20:47des savoirs, des sciences,
20:49des couches entières
20:51de culture, d'esthétique.
20:53Depuis l'Antiquité,
20:55depuis l'hybridation judéo-grecque,
20:57et puis après,
20:59au fil du Moyen-Âge.
21:01On s'est toujours occupés
21:03énormément dans notre partie
21:05du monde qu'on appelle l'Europe
21:07et la civilisation européenne.
21:09On s'est beaucoup préoccupés
21:11de la transmission au point d'en faire
21:13une institution primordiale
21:15qui coûte le plus cher à la société,
21:17la transmission.
21:19La transmission est en panne.
21:21D'où le niveau intellectuel débilitant
21:23qu'on voit apparaître
21:25chez les gens qui parlent en public bien souvent
21:27et qui sont hommes politiques,
21:29femmes politiques,
21:31qui disent des trucs...
21:33On sent qu'ils parlent avec des fautes d'orthographe.
21:35Et donc,
21:37cette transmission
21:39est en crise.
21:41Déjà parce qu'on a assassiné des profs
21:43et que ça fait peur à tous.
21:45On assassine un prof, ça fait peur à tous les profs.
21:47Et on dit
21:49qu'il y a une crise des vocations
21:51parce que les profs sont mal payés.
21:53C'est vrai qu'ils ont perdu un statut,
21:55mais ce n'est pas qu'une question d'argent.
21:57La vocation de la transmission
21:59n'est pas
22:01que pour le profit.
22:03C'est une vraie vocation
22:05humaine
22:07dans nos sociétés.
22:09J'ai lu
22:11une étude européenne où on voit
22:13qu'on manque de profs.
22:15Il y a deux ans, en Allemagne,
22:17en Westphalie,
22:19alors qu'ils sont très bien payés
22:21en Allemagne,
22:23c'est pas qu'une question d'argent.
22:25C'est parce que l'autorité du savoir
22:27est contestée par les enfants
22:29et par les parents.
22:31Les profs se sentent menacés.
22:33Ils ont peur. La peur est au cœur
22:35de nos problèmes, de tous nos problèmes.
22:37La peur de cette violence,
22:39vous parlez du terrorisme intellectuel,
22:41il s'exerce encore là, d'une certaine façon.
22:43Quand on a fait des études
22:45pas trop mauvaises, qu'on peut devenir prof,
22:47on fait autre chose aujourd'hui.
22:49Si l'autorité du savoir n'est plus entendue,
22:51si on ne peut plus parler de Darwin
22:53et de la Shoah,
22:55ou de l'histoire de la colonisation,
22:57on ne peut plus faire ce métier.
22:59Et on a envie de faire autre chose.
23:01Et si on ne transmet plus,
23:03on est foutu. L'Europe disparaît.
23:05L'Europe disparaît
23:07s'il n'y a plus de profs.
23:09Merci Philippe Valle, merci Jean Sevilla.
23:11On se retrouve après une courte pause
23:13sur Sud Radio.
23:15Toujours en toute vérité,
23:17on continue à parler liberté d'expression.
23:19À tout de suite.
23:21En toute vérité, 11h30 sur Sud Radio,
23:23Alexandre Desvecquiaux.
23:25Nous sommes de retour sur Sud Radio
23:27pour parler liberté d'expression,
23:29politiquement correcte,
23:31terrorisme intellectuel,
23:33notamment avec Jean Sevilla,
23:35qui fait reparaître
23:37dans une édition
23:39augmentée, son best-seller,
23:41le terrorisme intellectuel,
23:43ça s'intitule « Les habits neufs du terrorisme intellectuel ».
23:45C'est chez Perrin.
23:47Avec Philippe Valle,
23:49tout à l'heure, on se disait
23:51que le terrorisme
23:53intellectuel s'accompagnait
23:55désormais d'un effondrement
23:57intellectuel qui était aussi lié
23:59à un effondrement de l'école
24:01et de la transmission. Est-ce qu'à l'intérieur de l'école,
24:03justement, vous parliez de combat culturel,
24:05c'est vraiment un secteur
24:07où le combat culturel
24:09du gauchison,
24:11du terrorisme intellectuel,
24:13s'est imposé pendant des années,
24:15voire des décennies, et continue
24:17peut-être de le faire aujourd'hui ?
24:19Je vais être un peu sévère
24:21avec l'éducation nationale
24:23et même avec son personnel enseignant.
24:25Les profs,
24:27c'est une donnée sociologique
24:29admise, sont penchés
24:31à gauche majoritairement.
24:33C'est parfaitement leur droit en tant que citoyen.
24:35D'une certaine manière, je dirais,
24:37là je suis un peu polémique, mais ils ont scié
24:39la branche sur laquelle ils étaient assis.
24:41C'est toute la pensée 68,
24:43même si les profs d'aujourd'hui,
24:45les plus jeunes sont nés bien après 68.
24:47On a déconstruit l'idée,
24:49on a déconstruit l'idée qu'il fallait déconstruire.
24:51Le savoir bourgeois
24:53n'était plus intéressant, c'était le sous-secours dominant.
24:55Étudier
24:57une notice
24:59de machine à laver était aussi intéressant
25:01que formateur en français
25:03qui étudie un poème de Verlaine, etc.
25:05Ça a été le discours.
25:07Je caricature à peine.
25:09Donc,
25:11malheureusement, beaucoup de professeurs
25:13ont
25:15scié la branche sur laquelle ils étaient assis.
25:17Ensuite,
25:19confrontés à
25:21un brassage de population
25:23extrêmement différent,
25:25avec un antiracisme
25:27de principe qui est sympathique.
25:29C'était aussi une façon de s'aveugler
25:31sur un nombre de problèmes spécifiques
25:33qui sont liés quand on arrive massivement
25:35en France des populations
25:37issues de traditions culturelles différentes de nôtres.
25:39Il y a un temps d'accoutumance,
25:41il y a un travail d'intégration qui doit se faire,
25:43etc.
25:45Or, le milieu enseignant était très
25:47réservé à tout cela.
25:49La petite main jaune, la petite main jaune.
25:51Il y a un moment où on est
25:53rattrapés par le réel.
25:55Ils sont rattrapés par le réel.
25:57C'est-à-dire qu'eux-mêmes,
25:59ils ont le savoir sur qui ils étaient censés défendre
26:01et transmettre,
26:03et ils n'ont pas été...
26:05Puisqu'ils étaient nourris dans cette idée-là,
26:07les profs d'aujourd'hui, ce sont des fils de profs
26:09qui, eux, ont fait mai 68.
26:11Pas d'autorité,
26:13il ne faut pas imposer le savoir.
26:15C'est les élèves qui construisent
26:17lui-même son propre savoir.
26:19C'est-à-dire qu'on a déconstruit l'autorité aussi.
26:21Alors, comment transmettre l'autorité à des enfants
26:23qui, en plus, parfois, viennent
26:25de milieux de traditions culturelles différentes
26:27et avec des structures familiales assez différentes.
26:29Il y a une sorte d'effondrement
26:31de l'école qui s'opère sur ces bases-là.
26:33– Philippe Ball,
26:35Jean Sevillea
26:37parlait de cette volonté
26:39de la gauche de déconstruire.
26:43Est-ce que Charlie Hebdo, d'une certaine manière,
26:45mais c'était son rôle en tant que journal satirique,
26:47en étant à Nard,
26:49a participé aussi
26:51de ce mouvement-là ?
26:53Jean Sevillea évoquait la question
26:55de l'immigration.
26:57Est-ce qu'il vous est arrivé, vous-même,
26:59d'être dans une forme de terrorisme intellectuel
27:01sur cette question-là, il y a quelques décennies ?
27:03– Les opinions dont Charlie était diverses
27:05et certainement.
27:07Mais qui,
27:09à gauche, n'est pas tombé
27:11là-dedans ?
27:13On a tous été
27:15convaincus
27:17parce qu'on pensait pas,
27:19on n'a pas,
27:21comment dire,
27:23on s'est fait avoir,
27:25moi je pense pas m'être fait beaucoup avoir
27:27quand ça a commencé à apparaître,
27:29mais le tour de passe-passe
27:31de ce terrorisme intellectuel,
27:33parce que finalement,
27:35je trouve que l'expression est plutôt
27:37bonne et adéquate,
27:39quand il y a eu ce tour de passe-passe,
27:45de substituer
27:47à la haine
27:49ou au refus ou au rejet
27:51d'un individu
27:53en raison de son origine,
27:55substituer à ça une critique
27:57de la religion, et que la critique de la religion
27:59s'est appelée racisme.
28:01On n'a pas vu ça, alors il fallait
28:03critiquer cette religion. Mais quand
28:05l'antiracisme
28:07dominant a commencé à dire
28:09« Ah mais c'est raciste de critiquer la religion »,
28:11on s'est tous fait avoir,
28:13presque tous en tous les cas,
28:15il y en a qui se font encore avoir aujourd'hui avec ça.
28:17Une religion c'est pas des gens,
28:19une religion c'est pas des origines
28:21ethniques.
28:23Quand on voit dans ce fameux sondage
28:25que 50% des gens
28:27des Arabes en France
28:31sont pour le blasphème,
28:33la liberté du blasphème en tous les cas,
28:35et moi il n'y a pas longtemps,
28:37hélas,
28:39je pourrais plus le refaire
28:41aujourd'hui, mais il y a quelques semaines,
28:43j'étais avec Boalem Sansal
28:45dans une ville de province,
28:47tous les deux en signaient
28:49deux bouquins,
28:51et j'étais
28:53épaté par le nombre d'Arabes
28:55qui venaient faire signer
28:57leur livre à Boalem,
28:59et qui lui serraient la main avec effusion.
29:01C'est une
29:03ville où il y a pas mal de
29:05gauchistes et pas mal de dingues
29:07alter-ceci,
29:09naturopathes,
29:13et là, quand même,
29:15il n'a pas arrêté de signer,
29:17et il y avait beaucoup d'Arabes,
29:19donc
29:21il y a quelque chose
29:23qui ne passe pas dans
29:25l'information,
29:27mais ça va finir par passer un jour,
29:29j'espère que ça va finir par passer un jour,
29:31mais vous voyez,
29:33il y a une
29:35cette assignation
29:37des Arabes
29:39à...
29:41C'est vraiment dégueulasse,
29:43c'est profondément raciste,
29:45et ça se fait au nom de l'antiracisme, c'est ce qu'on disait tout à l'heure,
29:47et ça, il va falloir que ça cesse,
29:49parce que c'est insupportable.
29:51Et une fois de plus,
29:53gardons bien ferme
29:55à l'esprit que
29:57on doit pouvoir critiquer les religions,
29:59et que ce n'est pas raciste.
30:01Et que si on critique l'Islam,
30:03un Islam qui laisse se développer
30:05en son sein
30:07une forme radicale, une forme politique,
30:09une forme médiévale, une forme puritaine,
30:11et surtout une forme très hostile
30:13à nos institutions,
30:15et à l'esprit européen,
30:17il est normal de le critiquer.
30:19Ne pas le critiquer relève de la lâcheté.
30:21Ça n'est pas...
30:23Ça relève d'une grande lâcheté
30:25et un manque de patriotisme européen
30:27qui est coupable.
30:29Je vous posais volontairement
30:31la question sur
30:33l'immigration, pas seulement
30:35sur l'Islam.
30:37Vous nous l'avez dit, évidemment,
30:39bien sûr qu'il y a beaucoup
30:41d'arabes, pour reprendre votre expression,
30:43de français, musulmans,
30:45parfaitement intégrés, parfaitement ouverts
30:47aux blasphèmes.
30:49Mais est-ce que
30:51on n'a pas importé aussi
30:53l'islamisme avec une immigration incontrôlée ?
30:55Je vous parlais de terrorisme
30:57intellectuel sur cette question-là,
30:59elle a fait partie des questions taboues,
31:01parce qu'on a assimilé critiques
31:03de l'immigration ou du contrôle de l'immigration
31:05au racisme.
31:07Dans le discours de l'immigration,
31:09il y a quelque chose qui ne va pas, nulle part,
31:11sur la question de l'immigration.
31:13Dans le discours sur l'immigration,
31:15il y a quelque chose qui ne va pas du tout.
31:17Qu'on soit pour ou contre, de toute façon,
31:19ça ne va pas.
31:21Parce qu'au fond,
31:23l'Europe de l'Ouest a toujours été
31:25une terre où se réfugiaient des gens.
31:27Depuis l'Antiquité,
31:29parce qu'après, il n'y avait rien,
31:31après l'océan Atlantique.
31:33Les premières colonies juives,
31:35c'est du temps de Jésus-Christ, pratiquement.
31:37Donc, il y a eu du monde
31:39qui est passé là, il y a toujours eu du brassage.
31:41Le problème
31:43ne se pose,
31:45le problème de l'immigration
31:47ne se pose de façon aiguë
31:49que parce qu'il
31:51ébranle
31:53les démocraties,
31:55ça affaiblit
31:57la démocratie, parce qu'il y a
31:59une importation d'une religion politique.
32:01S'il n'y avait pas l'importation
32:03d'un islam hostile
32:05aux institutions démocratiques
32:07des Européens,
32:09il y aurait beaucoup moins de problèmes
32:11d'immigration. Il y aurait des problèmes d'immigration
32:13comme il y en a toujours
32:15au début des vagues. Mais après,
32:17ça rentre dans les Italiens,
32:19les Polonais, tout ça s'est rentré,
32:21c'est devenu des Français,
32:23c'est devenu des Italiens, c'est devenu de ce qu'on veut.
32:25Mais quand
32:27c'est une religion qui soude les gens
32:29contre, quand il y a une partie de cette religion
32:31qui soude les gens contre le pays
32:33dans lequel ils sont accueillis,
32:35ça ne peut pas marcher l'immigration.
32:37Et toute la révolte contre l'immigration
32:39aujourd'hui, on le voit même
32:41dans toute l'Europe,
32:43en Allemagne, partout, c'est pas lié
32:45au fait qu'il y a de l'immigration.
32:47C'est lié au fait qu'il y a une immigration
32:49qui ne veut pas s'intégrer.
32:51Regardez ce qui s'est passé au Danemark,
32:53qui était un pays extrêmement accueillant
32:55et avec les immigrés
32:57venant de pays musulmans.
32:59Alors, études, appartements,
33:01trouver du travail,
33:03instruction,
33:05apprentissage de la langue.
33:07Le Danemark a été impeccable,
33:09il s'est retrouvé avec des attentats.
33:11Alors maintenant, ils ont vissé, ils ont dit stop, on arrête.
33:13Et après on dit, mais ils sont pas un peu fachos
33:15les Danois ? Non, mettez Frédéric Sonne,
33:17elle vient vraiment de la gauche, la première ministre danoise.
33:19Et elle a raison, ce qu'elle fait,
33:21c'est pas l'immigration en soi,
33:23c'est une certaine immigration
33:25qui est absolument impossible
33:27à intégrer,
33:29parce qu'elle ne veut pas s'intégrer.
33:31– Merci Philippe Vall, merci Jean-Céviat.
33:33C'est la dernière partie de l'émission.
33:35Dans quelques minutes,
33:37on se retrouve pour parler
33:39liberté d'expression, pour parler terrorisme
33:41intellectuel. A tout de suite sur Sud Radio.
33:43– En toute vérité,
33:4511h30 sur Sud Radio,
33:47Alexandre Desvecquiaux.
33:49– Nous sommes de retour, en toute vérité,
33:51avec Jean-Céviat et avec
33:53Philippe Vall pour parler
33:55terrorisme intellectuel,
33:57liberté d'expression, dix ans après
33:59Charlie, comment a évolué
34:01la situation.
34:03On parlait de la question de l'immigration
34:05notamment de l'immigration
34:07musulmane qui a longtemps
34:09été un tabou en France.
34:11Vous vouliez réagir, je crois,
34:13Jean-Céviat ?
34:15– C'est tout.
34:17– Ça fait partie de vos... Il y a un chapitre
34:19consacré à cette question.
34:21– Pas d'amalgame avec l'islam.
34:23– Qu'est-ce qu'il y a de neuf
34:25du terrorisme intellectuel ?
34:27– Je suis le premier à penser
34:29qu'il ne faut pas confondre
34:31l'islam et l'islamisme.
34:33Il y a des milliers de musulmans
34:35et des dizaines de milliers de musulmans
34:37qui vivent en France paisiblement
34:39comme des citoyens français ordinaires
34:41qui pratiquent leur religion paisiblement.
34:43Maintenant, il y a quand même un questionnement
34:45qu'on peut poser, qu'est-ce qu'il y a
34:47dans l'intellectuel, sociologique,
34:49historique, politique ?
34:51Il y a quand même un...
34:53Le pape Benoît XVI, quand il a fait
34:55un discours à Ratisbonne en 2016,
34:57qu'il avait posé la question du rapport
34:59de la violence au sein de l'islam,
35:01le monde entier lui est tombé dessus.
35:03Mais il posait une vraie question,
35:05qui est une vraie question.
35:07Cette question-là, il faut aussi la poser.
35:09Or, le terrorisme intellectuel, justement,
35:11ne veut pas qu'on la pose. On étouffe le sujet.
35:13Sous prétexte de ne pas tomber dans l'islamophobie.
35:15– C'est toute la thèse de votre livre,
35:17c'est que le terrorisme intellectuel
35:19– Les questions de fond.
35:21Il y a effectivement la question
35:23de l'immigration, et on revient,
35:25mais ce n'est pas la seule question
35:27qu'il y a dans votre livre.
35:29Vous évoquiez tout à l'heure
35:31les questions sociétales,
35:33la question de l'Europe.
35:35– La question de l'Europe, qui me paraît fondamentale,
35:37la question de la souveraineté de la France,
35:39c'est une question qui n'est pas simple
35:41et qu'on ne peut pas réduire la question
35:43de la souveraineté de la France
35:45à du nationalisme primaire.
35:47Quand la France a signé l'accord
35:49du Mercosur en Uruguay,
35:51alors que la France était contre,
35:53tous les Français se sont dit
35:55qu'elle se fout de nous.
35:57Il n'y a pas besoin de nationalisme primaire
35:59pour se penser ça. Il y a un problème
36:01quand même en termes de l'ajustage
36:03au sein de l'Europe-Uni.
36:05Il n'y a pas de force politique,
36:07même le rassemblement national s'est converti
36:09d'une certaine manière, donc on ne conteste plus
36:11la présidence de la France à l'Europe-Uni,
36:13à accepter l'euro, etc.
36:15Il faut régler, à mon sens,
36:17de l'ajustage entre
36:19la présidence de la France à l'Europe-Uni
36:21et la défense des intérêts souverains
36:23de la France.
36:25C'est une vraie question.
36:27Mais cette question-là est obsorquée par le terrorisme national
36:29parce que si le terrorisme intellectuel
36:31part de la Suisse...
36:33Il y a un débat ouvert là-dessus.
36:35Je ne suis pas du tout d'accord avec vous là-dessus.
36:37Oui, peut-être.
36:39On n'a pas le même point de vue.
36:41Je trouve que le débat n'est pas très ouvert.
36:43C'est vrai que...
36:45C'est peut-être un peu moins vrai aujourd'hui,
36:47mais on a voulu confondre
36:49le nationalisme
36:51et le souverainisme.
36:53La volonté de protéger,
36:55même économiquement,
36:57son territoire.
36:59De laisser la souveraineté aussi
37:01puisqu'il y a une question de démocratie.
37:03Si on reprend la question
37:05du référendum de 2005,
37:07il y a quand même eu un tour de passe-passe démocratique
37:09qui était quand même sidérant.
37:11Les gens sont prononcés contre.
37:13Cela dit, il y a eu un vrai débat en 2005.
37:15Ça pose la question aussi
37:17d'une certaine fracture entre
37:19les élites et le peuple.
37:21Ce n'est que 99,9%
37:23de la puissance politique,
37:25de la puissance médiatique,
37:27etc. étaient pour...
37:29À l'époque, oui, il y avait...
37:31Il y avait encore un décalage
37:33très important.
37:35Philippe, vous vouliez réagir ?
37:37Oui, parce que je sais ce que vous allez dire.
37:39Vous allez dire que le traité de Lisbonne
37:41a sabonné la planche
37:43au vote négatif des Français.
37:45Ce n'est pas vrai.
37:47Je n'ai jamais compris qu'on puisse dire
37:49une chose pareille.
37:51Le traité de Lisbonne n'établit aucun
37:53traité constitutionnel.
37:55Or, la question du traité constitutionnel,
37:57c'était un traité constitutionnel.
37:59C'est Valéry Giscard d'Estaing qui a dit
38:01que c'était le même traité,
38:03qui était l'auteur du traité constitutionnel.
38:05En plus, on avait besoin d'une politique étrangère commune.
38:07Alors, avec des institutions
38:09qu'il faut modifier, etc.
38:11Mais que pèsera l'Europe ?
38:13Et que pèse aujourd'hui l'Europe
38:15face à ces dangers
38:17si elle n'est pas unie par des liens,
38:19par des traités forts ?
38:21C'est un vrai débat.
38:23On peut avoir des positions radicalement différentes.
38:25Là-dessus, simplement, ce que disait Jean Sevilla,
38:27c'est qu'on peut être en désaccord.
38:29Mais certains peuvent penser qu'une Europe
38:31des nations, par exemple,
38:33serait plus efficace qu'une Europe supranationale
38:35sans pour autant être des méchants nationalistes.
38:37Je pense que c'est ça qu'il est en train de dire.
38:39C'est un débat. Il faut voir l'autonomie
38:41que l'on donne aux nations.
38:43Mais quand on dit qu'il n'y a pas
38:45de peuple européen, c'est faux.
38:47Il y a un peuple européen.
38:49Shakespeare, Goethe,
38:51Mozart, Montaigne,
38:53Cervantes, Dante...
38:55On fait l'Europe.
38:57Einstein...
38:59Il y a une histoire commune et une civilisation commune.
39:01Une culture, une civilisation.
39:03Est-ce qu'il n'y a pas
39:05de nation européenne aujourd'hui ?
39:07Je me le demande.
39:09C'est une question...
39:11On s'éloigne un peu du débat.
39:13Même si c'est passionnant,
39:15je vous réinviterais
39:17sur cette question.
39:19Philippe Vall, tout à l'heure,
39:21Jean Sevilla,
39:23dans l'une des premières parties
39:25de l'émission, a évoqué
39:27deux évolutions
39:29dans le débat public.
39:31Deux évolutions
39:33qui l'inquiétaient.
39:35La question, notamment,
39:37de la judiciarisation
39:39du débat public. Et là, vous en avez été directement
39:41victime, notamment avec
39:43le premier procès Charlie
39:45sur les caricatures.
39:47Et la question des réseaux sociaux,
39:49avec ce que ça a pu apporter comme liberté
39:51en plus, mais ce que ça peut charrier
39:53aussi comme haine.
39:55Et donc,
39:57je voulais avoir votre regard
39:59effectivement là-dessus.
40:01Alors,
40:03je ne suis pas sur les réseaux sociaux,
40:05donc je n'éprouve pas, je ne fais pas l'expérience
40:07d'agir et d'avoir
40:09une partie de ma vie consacrée
40:11aux réseaux sociaux. Mais je le regarde
40:13et puis j'ai des proches qui sont
40:15sur les réseaux sociaux, donc je regarde ça.
40:17Ils me tiennent au courant de ce qui se
40:19dit sur moi, par exemple.
40:21Et je me dis, putain, heureusement
40:23que je ne suis pas là-dedans parce que
40:25sinon, on ne fout plus rien.
40:27Et donc,
40:31le problème que ça pose,
40:33c'est, quand il y a les lois sur
40:35la presse en 1881,
40:37la France devient une démocratie.
40:39Mais les lois sur la presse sont des lois sur la presse.
40:41Ce n'est pas
40:43n'importe quoi. Enfin, il y a
40:45quelque chose, il y a des règles de...
40:47Il y a des agréments,
40:49on pourrait dire, entre personnes et entre
40:51le collectif et les entreprises
40:53de presse, entre le collectif national
40:55et les entreprises de presse, il y a des règles
40:57qui sont vachement bien
40:59d'ailleurs, qui sont pas mal.
41:01Et avec, en plus,
41:03des tribunaux pour juger,
41:05que j'ai largement éprouvés,
41:07puisque j'ai été plus de 20 fois devant la
41:0917ème chambre,
41:11des tribunaux qui, en général, se débrouillent pas mal
41:13là-dedans et qui sont plutôt protecteurs
41:15de la liberté d'expression.
41:17Mais les réseaux sociaux, évidemment,
41:19c'est tout à fait autre chose. C'est une entreprise commerciale
41:21monstrueuse, transnationale.
41:23Alors là, pour le compte,
41:25la souveraineté, on oublie,
41:27ça n'existe plus, il n'y a plus de souveraineté.
41:29C'est très difficile de faire valoir,
41:31pour les nations, de faire valoir leur droit
41:33et le droit de leurs citoyens.
41:35C'est très compliqué. L'Allemagne
41:37essaie, nous... Enfin,
41:39Breton a essayé de faire quelques
41:41règlements et quelques lois, heureusement,
41:43mais il n'y est plus. Bon, je ne sais pas qui s'en occupe
41:45maintenant à l'Europe.
41:47C'est un manque. Et le problème
41:49des réseaux sociaux est celui-ci,
41:51d'abord, en premier et avant tout,
41:53à mon sens, c'est que j'ai été
41:55frappé, en dehors des
41:57trolls, en dehors des...
41:59de la façon
42:01dont ça peut influencer les élections démocratiques,
42:03ce qui est déjà scandaleux.
42:05Mais,
42:07au procès, par exemple, Mila,
42:09Richard Malka,
42:11dont Richard Malka était l'avocat,
42:13j'ai suivi ça d'assez près,
42:15et j'étais tout à fait frappé
42:17de voir que ceux qui
42:19demandaient
42:21que Mila soit violée, coupée en morceaux,
42:23égorgée, enfin bon, bref, tout ça,
42:25quand ils arrivaient à la barre,
42:27accusés, ils disaient
42:29« Ah mais, je ne savais pas que c'était
42:31grave ». Donc,
42:33je crois que c'est ça le fond
42:35du problème. C'est que
42:37à la fois, c'est performatif
42:39et
42:41ça rend l'autre irréel.
42:43Ça déréalise
42:45l'autre. Nous, notre...
42:47Depuis Homer
42:49jusqu'à aujourd'hui,
42:51on a de cesse, en passant par
42:53Lévinas, on a de cesse que
42:55de rendre l'autre réel. Et normalement,
42:57l'intellectuel, c'est-à-dire celui qui représente
42:59l'humanisme
43:01européen,
43:03l'intellectuel,
43:05c'est celui qui est le gardien
43:07de la réalité de l'existence de l'autre.
43:09Or, tout d'un coup, les réseaux sociaux
43:11font déferler
43:13sur l'Europe
43:15une machine de guerre
43:17pour déréaliser l'autre.
43:19Et ça, c'est absolument
43:21dramatique. On ne sait pas
43:23comment on va se sortir de ça.
43:25Alors, on commence par interdire aux moins de 13 ans,
43:27ça va être plus tard, je ne sais pas comment on va faire,
43:29mais il va falloir réguler
43:31cette histoire, parce que ça fait des cerveaux
43:33malades.
43:35Évidemment, un terroriste
43:37qui arrive devant une terrasse
43:39de café avec une carèche Nikoff et qui
43:41balaye les gens qui sont là,
43:43qui tue des gens. Évidemment
43:45qu'il tue des êtres abstraits,
43:47sinon il ne le ferait pas.
43:49Il est dans un truc,
43:51il est abstrait. Et donc,
43:53cette abstraction de l'autre, c'est ce qui
43:55nous menace le plus
43:57dans notre vie quotidienne.
43:59C'est très grave, cette histoire-là. Il va falloir
44:01qu'on travaille sur cette question
44:03qui est destructrice
44:05de milliers d'années
44:07de construction culturelle.
44:09Il nous reste 30 secondes, je vais vous poser une question
44:11C'est un peu compliqué en 30 secondes, mais on va
44:13essayer. Vous avez dit tout à l'heure que vous étiez
44:1520 fois devant la 17ème
44:17chambre. Est-ce qu'il vous est arrivé
44:19de vous dire, quand vous étiez
44:21patron de Charlie Hebdo,
44:23on a été trop loin ?
44:25Est-ce qu'il y a quand même des limites à la liberté d'expression ?
44:27Ah oui, je me rappelle d'une fois,
44:29on a perdu un procès, Richard,
44:31et moi c'est très rare, c'est le seul qu'on ait perdu, je pense,
44:33sur 24. Richard Malka, l'avocat
44:35de Charlie Hebdo. Je crois que c'est
44:37le seul qu'on ait perdu.
44:39Et on s'est marré, parce qu'en sortant
44:41du tribunal, il a bien mérité.
44:43Eh bien,
44:45on terminera sur ce rire.
44:47On rappelle d'ailleurs que
44:49le livre est paru
44:51il y a quelque temps. Vous avez fait un très beau livre
44:53qui s'intitule Rire. C'est aux éditions
44:55de l'Observatoire. On rappelle également
44:57le livre de Jean Seville,
44:59Les abîmes neufs du terrorisme
45:01intellectuel. C'est chez Perrin.
45:03Et on se retrouve la semaine prochaine
45:05pour un nouveau numéro. Dans toute vérité,
45:07bon dimanche !

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