Avec Marc Lavoine et Gérard Collard
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NewsTranscription
00:0010h30, Sud Radio Média, Valérie Expert, Gilles Gansman.
00:04Bonjour à toutes et à tous, bonjour Gilles.
00:06Bonjour Valérie, qu'est-ce que t'es belle.
00:08C'est gentil, vous avez les yeux revolvers.
00:10Quel dialogue.
00:12Marc Lavoine, bonjour.
00:14Merci d'être avec nous, on est ravis de vous recevoir.
00:16Évidemment, on justifie votre présence dans l'émission Média
00:20parce qu'on vous a vu à la télé dans The Voice,
00:22qu'on vous voit régulièrement.
00:24Dans l'Astara qui est samedi.
00:26C'est l'Astara ou The Voice ?
00:28Le Voice en tant que juge et à Tarek vendredi.
00:30C'est samedi.
00:32Et puis surtout, vous êtes là pour nous parler de ce livre
00:34« Quand arrivent les chevaux »
00:36qui est publié chez Fayard.
00:38C'est un récit, un roman
00:40largement inspiré,
00:42on va dire autobiographique.
00:44Il y a écrit roman, mais tout est vrai.
00:46Qu'est-ce qui est vrai, qu'est-ce qui est faux ?
00:48Ce qui est vrai c'est que ma mère avait 11 ans, enfin 12 ans,
00:50qu'elle triche sur son âge, qu'elle était musulman
00:52et qu'elle veut me raconter sa vie.
00:54Je lui ai donné la parole.
00:56C'est un livre
00:58très émouvant.
01:00C'est une sorte, j'ai envie de dire,
01:02de conte surréaliste.
01:04Ça a une forme particulière.
01:06On ne va pas faire fuir nos auditeurs qui seraient intéressés.
01:08Parce que franchement, je vous ai dit avant que vous n'arriviez,
01:10quand vous êtes arrivés,
01:12j'ai littéralement plongé dans le livre.
01:14C'est sous forme de dialogue.
01:16Et vous racontez
01:18votre mère qui est mal morte
01:20les trois derniers jours,
01:22les trois dernières semaines.
01:24On ne sait pas.
01:26C'est dans la continuité.
01:28C'est dans la continuité sur le début.
01:30Et puis à partir du moment où elle meurt,
01:32le temps s'arrête.
01:34Je ne sais plus où j'en suis.
01:36Je rencontre un ami et je lui demande comment il va.
01:38Je lui dis que ma mère est morte.
01:40Il me dit que ça fait six ans qu'elle est morte.
01:42Je me rends compte que six ans ont passé.
01:44Ils m'emmènent faire du cheval en Suède.
01:46Il y a évidemment
01:48beaucoup de choses autour des chevaux.
01:50Mais on ne va pas...
01:52J'appelle moi ma jument et non plus maman
01:54parce qu'elle pense qu'elle est une jument elle-même.
01:56Elle a avalé l'âme de sa jument
01:58qui s'appelait ma jument.
02:00Et elle me demande de l'appeler ma jument,
02:02de rajouter un ju au milieu de maman.
02:04Et ça démarre comme ça.
02:06Je suis un peu déstabilisé.
02:08J'ai l'impression qu'elle devient folle.
02:10Et puis les choses qu'elle me dit
02:12se trouvent concrétisées
02:14par la vie elle-même.
02:16Et la vie me rattrape.
02:18Pourquoi un livre plutôt qu'une chanson ?
02:20Il y a déjà eu une chanson, non ?
02:22Dans un livre,
02:24vraiment je peux
02:26construire mon histoire
02:28autour de ma boîte crânienne,
02:30mon bureau, mon travail, mon atelier.
02:32Le café de la Croix-Rouge et la chambre 36.
02:34Et à partir de là,
02:36je peux quand même faire un voyage
02:38et rencontrer les gens que j'aime, que j'ai aimé,
02:40qui ont fait partie de la vie de ma mère et de la mienne.
02:42Et raconter une histoire, raconter son histoire.
02:44Parce que vous savez,
02:46une femme ce n'est pas une sœur,
02:48c'est une mère, c'est une femme.
02:50Et une femme, quand on lui enlève sa féminité,
02:52c'est une femme blessée.
02:54Donc c'était important de lui rendre cette féminité
02:56et de la raconter tel que je l'ai.
02:58Le cadeau qu'elle m'a laissé,
03:00c'est ça que je voulais faire.
03:02Un cadeau qui a été difficile à intégrer.
03:04Mais on va en reparler pour l'instant.
03:06Il faut passer au Zapping.
03:08Sud Radio Média.
03:10L'instant Zapping.
03:12Je vais m'adresser à Marc Lavoine, le comédien,
03:14après David Lynch, un autre réalisateur iconoclaste
03:16qui vient de nous quitter.
03:18Bertrand Blié, l'auteur des Valseuses, Buffet froid,
03:20Trop belle pour toi, ou Merci la vie.
03:22Il est mort chez lui à 85 ans.
03:24Fils d'un acteur.
03:26Il aimait les acteurs.
03:28Et il a raconté à Pierre Lescure de quelle façon
03:30son destin était lié à son père,
03:32Bernard Blié. Vous allez voir la séquence,
03:34c'est plutôt savoureuse.
03:36C'est mon père qui m'a aidé.
03:38Il disait des choses définitives.
03:40Il disait par exemple, il mangeait un bout de giro,
03:42puis il s'arrêtait et il disait,
03:44c'est bon, je suis en scène, je te le garantis.
03:46Et on continuait le repas.
03:48J'étais un voyou quand même.
03:50J'ai eu de la chance, j'ai connu un père
03:52qui n'était vraiment pas fréquentable.
03:54Dans le catéchisme de mon père,
03:56il y avait la bouffe,
03:58le pinard, les gros mots,
04:00j'oublie quoi.
04:02Les vents.
04:04Les flatulences.
04:06Un culte des flatulences.
04:08Quand il rentrait le soir du théâtre,
04:10il se mettait contre une porte comme ça,
04:12puis il disait, les enfants, venez,
04:14votre père va péter.
04:18Qu'est-ce que ça évoque pour vous,
04:20le cinéma de Bertrand Blié ?
04:22Je l'ai rencontré.
04:24J'avais beaucoup Bernard Blié.
04:26Quand j'en ai parlé à la télévision,
04:28sa deuxième femme est venue,
04:30elle m'a apporté sa pipe.
04:32La pipe de Bernard Blié que j'ai perdue,
04:34car mon appartement a brûlé.
04:36Ensuite, j'ai rencontré Bertrand.
04:38J'ai passé des soirées avec lui,
04:40avec Marc Esposito,
04:42avec ses acteurs,
04:44avec Daroussin.
04:46Le cœur des hommes.
04:48Les trois autres avaient joué avec lui.
04:50J'étais le seul à avoir refusé un film.
04:52J'étais un peu gêné.
04:54Pourquoi vous l'aviez refusé ?
04:56Parce que c'était dans...
04:58Pas une bonne période ?
05:00Dans Tenue de soirée.
05:02Avec Michel Blanc ?
05:04Je l'ai refusé parce que c'était un rôle
05:06qui ne m'intéressait pas.
05:08Vous allez refaire du cinéma ?
05:10Peut-être.
05:12Avec Joey Starr.
05:14Dans Tenue d'une jeune fille
05:16qui a une idée incroyable.
05:18Elle m'a présenté.
05:20Elle a complètement raté son récit
05:22quand elle m'a raconté son histoire.
05:24J'ai dit, écoutez, séquence en avril.
05:26Je le fais, ça va être formidable.
05:28C'est vrai.
05:30Si l'info du début de la semaine,
05:32c'est l'arrivée de Donald Trump dans le bureau Val,
05:34il y a une autre info qui est passée
05:36un peu sous silence, c'est le départ
05:38en catimini de Joe Biden.
05:40Et si on en a peu parlé en France,
05:42aux Etats-Unis, les médias ont pointé
05:44cette fin désastreuse de Joe Biden.
05:46Des séquences qui ont été repérées
05:48par Quotidien pour Biden.
05:50Depuis hier, les médias traditionnels
05:52s'interrogent donc sur ce qu'a pu rater
05:54Joe Biden ces 4 dernières années
05:56et ce que le monde retiendra de lui.
05:58Joe Biden est arrivé à la Maison Blanche
06:00comme celui qui avait battu Trump
06:02et qui avait sauvé la démocratie.
06:04Il faut 3 choses pour gagner la présidentielle.
06:06Un bon candidat, un bon message
06:08et des bonnes politiques.
06:10Biden a échoué sur ces 3 points.
06:12Il aurait pu partir comme un héros,
06:14mais il n'aura duré qu'un mandat.
06:16Joe Biden ne quitte donc pas
06:18la Maison Blanche en héros.
06:20Son taux de popularité, historiquement bas.
06:22On est la preuve.
06:24C'est catastrophique.
06:2652% des Américains pensaient que
06:28Barack Obama était un bon président
06:30à la fin de son mandat.
06:32C'est un des taux les plus bas
06:34pour un président.
06:36On ne se rend pas compte
06:38de ce qu'on n'en a pas trop parlé
06:40de Biden.
06:42C'est donc plus de 80 décrets
06:44que le nouveau président a signé
06:46dont beaucoup concernent l'immigration.
06:48Résultat, à la frontière mexicaine
06:50ce sont des drames humains qui se jouent
06:52en particulier pour ceux qui avaient rendez-vous
06:54pour obtenir un visa.
06:56Il y avait une application
06:58qui avait mis en place Joe Biden
07:00en particulier dès qu'il a été nommé
07:02à la frontière mexicaine.
07:04Les caméras de France 2 ont découvert
07:06des destins brisés.
07:08Juste au moment où je pensais que tout avait été
07:10accompli, tout s'est effondré, mon Dieu.
07:12Cette migrante colombienne
07:14voit son rêve s'éloigner.
07:16Celui d'un avenir meilleur
07:18aux Etats-Unis.
07:20Que va-t-il se passer ?
07:22Mon enfant vient me demander ce qui va se passer.
07:24Quelle réponse dois-je lui donner ?
07:26Je n'en ai pas, nous sommes à la rue.
07:28Après Donald Trump, l'application CBP1
07:30a cessé de fonctionner.
07:32Elle permettait aux migrants de prendre rendez-vous
07:34au poste frontière pour entrer légalement
07:36sur le territoire américain.
07:38C'est sur son téléphone que Cindy a reçu la mauvaise nouvelle.
07:40Recevoir son rendez-vous
07:42est ce que vous attendez le plus
07:44dans tout ce parcours.
07:46C'est donc très dur quand, après tout ce que vous avez traversé,
07:48avoir été kidnappé
07:50et tout le reste, vous recevez un e-mail
07:52disant que votre rendez-vous a été annulé.
07:54Ça vous parle
07:56de l'élection de Donald Trump ?
07:58Oui, ça me parle, bien sûr,
08:00mais vous savez, je ne fais pas
08:02tellement de politique parce que
08:04j'ai fait un livre qui est politique.
08:06Choisir les chevaux et les enfants,
08:08c'est un point de vue politique.
08:10Dans le livre, il y a des choses
08:12qui sont
08:14liées au social, mais
08:16la politique, moi, je ne peux pas la faire au micro.
08:18Une grosse frayeur hier
08:20sur le plateau de Touche pas à mon poste
08:22qui, rappelons-le, est en complet direct.
08:24Il n'y a pas de décalage
08:26comme dans certaines émissions.
08:28Un homme a surgi du public qui a tenté
08:30de sauter sur Cyril Hanouna.
08:32La sécurité est intervenue immédiatement.
08:34Les chroniqueurs étaient sous le choc.
08:36C'est une séquence forte de la télévision d'hier.
08:38Il n'y a plus tellement d'émissions en direct pour ces raisons-là ?
08:40Non, en particulier.
08:42Attention !
08:44Arrête !
08:46Arrête !
08:48Arrête !
08:50Qu'est-ce qui t'arrive ?
08:52Sortez-le, je vais lui parler après.
08:54Toi, ne saute pas comme ça.
08:56Il ne faut pas faire de...
08:58C'est con parce que...
09:00Déjà, il a failli se faire mal
09:02en sautant du troisième étage.
09:04Ça va, mon chéri ?
09:06Ça va, Kelly ?
09:08C'était hier
09:10sur le plateau de Cyril Hanouna.
09:12Vous avez déjà eu une femme qui a essayé
09:14de monter sur scène ?
09:16Il n'y a jamais eu de problème.
09:18Vous êtes un habitué de la Star Academy
09:20où samedi, vous avez chanté avec Franck,
09:22le malheureux demi-finaliste.
09:24La finale verra donc s'affronter Marine
09:26face à Ebony.
09:28Sachez alors que l'aventure n'est pas finie.
09:30Alors que l'aventure n'est pas finie,
09:32le single de Marine, Ma Faute,
09:34il a plus de 2,5 millions
09:36d'écoutes en streaming
09:38alors qu'elle est encore dans le château
09:40et que la finale a lieu ce samedi.
09:42Un single qui s'appelle Ma Faute.
09:48...
09:56A noter qu'hier, TF1 a annoncé
09:58un grand changement lors de la finale.
10:00Les habitants de la Guadeloupe,
10:02de la Guyane, de la Martinique, de Mayotte,
10:04de La Réunion et de Saint-Martin
10:06et de Saint-Barthélemy pourront voter.
10:08Le standard sera ouvert par téléphone uniquement,
10:10pas par SMS.
10:12Après que la comédienne, vous avez affirmé,
10:14a trouvé injuste que les dom-toms
10:16ne puissent pas voter
10:18puisque Ebony est originaire
10:20des dom-toms.
10:22C'est beau.
10:24C'est assez Véronique Sanson.
10:26C'est un vrai carton.
10:28Qu'est-ce que vous avez à dire
10:30que les gens vous ont reproché de chanter
10:32avec un chewing-gum ?
10:34Quand j'ai le trac,
10:36je m'achonne comme si j'avais un chewing-gum.
10:38Au fil de la chanson,
10:40ça s'arrête.
10:42Vous n'aviez pas de chewing-gum ?
10:44Parfois, je fais comme ça.
10:46Parce que j'ai le trac, alors je m'achonne.
10:48J'ai une sorte de toc.
10:50Je ne le fais pas exprès.
10:52C'était à cause du trac.
10:54Après, ça passe.
10:56Vous avez encore le trac ?
10:58Vous savez ce que c'est Twitter.
11:00Il y a eu quelques messages.
11:02Je ne regarde pas Twitter.
11:04C'est terrifiant.
11:06Vous avez encore le trac ?
11:08Oui, ça m'arrive de penser à moi,
11:10malheureusement,
11:12mais j'essaie d'être centré sur moi-même.
11:14Quand on a le trac,
11:16c'est qu'on doute, qu'on a peur.
11:18Quand je vais sur scène,
11:20je m'amuse avec les musiciens,
11:22je discute avec tout le monde.
11:24J'ai un petit éléphant dans la poche
11:26et je le sors.
11:28Je le tripote.
11:30Je sors et je n'ai pas le trac.
11:32Je suis anxieux pour les gens.
11:34Ils font la queue depuis longtemps.
11:36Ils ont acheté leur place 6 mois avant.
11:38Il vient d'où ce petit éléphant ?
11:40C'est très personnel.
11:42Ça vient de quelqu'un que j'aime beaucoup.
11:44Je l'ai tout le temps avec moi.
11:46Ça me fait du bien.
11:48Ça vous rassure ?
11:50Oui.
11:52C'est symbolique,
11:54mais quand quelqu'un existe
11:56et que vous pensez à cette personne,
11:58c'est une enfant qui me l'a donnée.
12:00C'est vraiment très fort.
12:02Je me sens bien avec.
12:04On se retrouve dans un instant avec vous,
12:06Marc Clavoine.
12:08Un livre qui évoque votre maman,
12:10mal morte,
12:12disparue trop tôt.
12:14A tout de suite.
12:28Notre invité, c'est Marc Clavoine.
12:30Chanteur, écrivain, acteur.
12:32Vous publiez « Quand arrivent les chevaux »
12:34chez Fayard.
12:36C'est un EP qui sort.
12:38« Les souliers rouges »
12:40sera en tournée au Casino de Paris
12:4224, 25 et 26 janvier.
12:44« Quand arrivent les chevaux »
12:46est une sorte d'ovni littéraire
12:48parce qu'il a une forme
12:50très particulière.
12:52C'est un dialogue
12:54entre vous et votre maman
12:56les trois dernières semaines
12:58de sa vie.
13:00Votre éditrice.
13:02Quand je fais parler
13:04les heures, je fais parler les plantes.
13:06Ma mère parlait avec les plantes,
13:08elle parlait seule. Je fais parler
13:10l'eau, la rivière,
13:12l'arbre, etc. Je me suis dit
13:14je vais faire parler un peu tout le monde.
13:16Le cheval, tout le monde parle.
13:18Moi j'entends tout le monde.
13:20C'est une façon
13:22de voir la vie autrement.
13:24De la considérer différemment.
13:26Il y a beaucoup d'humour.
13:28C'est plutôt drôle dans les dialogues.
13:30C'est un peu poétique aussi. On dit surréaliste
13:32parfois parce que vous l'évoquez.
13:34Vous parlez de ce rapport au cheval.
13:36On peut monter dessus.
13:38Il peut vous tuer comme il peut vous sauver la vie.
13:40Cet animal n'est plus sauvage.
13:42L'homme a réussi à
13:44rendre tous
13:46les animaux de la Terre,
13:48à part les poissons, plus sauvages.
13:50Et encore les poissons.
13:52Ce livre, vous l'avez écrit
13:54il y a un certain temps.
13:56Oui, je ne sais plus exactement.
13:58Les heures qui tombent,
14:00je ne les compte pas.
14:02Je n'ai plus la notion du temps.
14:04Ça fait 7 ans qu'il est sur ma table de travail.
14:06Je n'osais pas le lire.
14:08Quand mon éditrice m'a appelé pour me dire
14:10qu'il fallait le lire,
14:12je l'ai lu avec mon attaché de presse,
14:14Marie.
14:16On a trouvé que c'était correct.
14:18Vous ne l'aviez pas réouvert.
14:20Je ne l'avais pas relu.
14:22Ça m'a surpris de lire ce livre.
14:24C'est moi qui ai fait ça.
14:26Je l'ai fait lire.
14:28Ils ont aimé.
14:30Pourquoi le partager ?
14:32C'est assez intime.
14:34Pourquoi le sortir ?
14:36Vous l'aviez mis de côté.
14:38Tant que je ne l'avais pas sorti,
14:40je le dis maintenant,
14:42je retenais ma mère avec moi.
14:44D'avoir sorti le livre,
14:46de l'avoir fait lire à mon éditrice
14:48et au garçon avec qui j'ai travaillé,
14:50ça me faisait du bien.
14:52Maintenant qu'il soit sorti dans les magasins,
14:54si les gens ont envie de le lire, tant mieux.
14:56Ça me donne une joie extraordinaire.
14:58Ma vie a changé de son.
15:00Je n'aimais plus Paris.
15:02Ça sentait s'effora.
15:04Je ne pouvais plus.
15:06Je voulais partir.
15:08Je voulais aller à Montreuil,
15:10retourner en banlieue.
15:12Je commence à réaimer Paris,
15:14à la trouver belle,
15:16à aimer la Seine,
15:18le son de Paris.
15:20Je commence à réaimer la vie.
15:22C'est un cataclysme pour vous, son départ.
15:24Vous le dites, vous vous effondrez.
15:26Vous mettez des mois,
15:28voire des années à vous en remettre.
15:30Vous vous sentez coupable
15:32de son départ,
15:34de ne pas l'avoir sorti de cet endroit
15:36où elle est morte.
15:38Et puis finalement,
15:40peut-être que ce récit
15:42vous aide à faire un peu la paix avec vous.
15:44J'accepte de la laisser partir.
15:46Les gens qui meurent ne vous appartiennent pas.
15:48Ma mère ne m'appartient pas.
15:50Elle m'a donné la vie.
15:52Et là, elle me donne la vie encore une fois.
15:54Elle me donne la vie.
15:56Je la sens bien.
15:58Je sens qu'elle est bien.
16:00C'est parfait.
16:02Une mère vous met au monde
16:04en vous donnant le jour,
16:06puis vous remet au monde le jour où elle meurt.
16:08Il y a tout cet échange avec elle
16:10où elle vous dit
16:12que tu vas devenir un adulte
16:14et que vous ne vous sentez pas adulte.
16:16Elle me dit que c'est la dernière fois
16:18où je lui dis que je peux rester un enfant.
16:20Elle me passe son âme
16:22comme elle l'a fait avec ma jupe.
16:24Il y a une réalité là-dedans.
16:26On ne sait pas ce que c'est que la vie.
16:28On ne sait pas non plus ce que c'est que la mort.
16:30Certains pensent qu'il y a autre chose après.
16:32Et puis l'amour, on ne sait pas ce que c'est non plus.
16:34C'est multiforme.
16:36Là-dedans, j'ai essayé de trouver
16:38le lien avec elle.
16:40Je pense que ça fait du bien.
16:42On a découvert que les yeux de revolver
16:44ce n'était pas l'histoire d'une fiancée
16:46mais un enfant.
16:48Qu'est-ce qu'elle a pensé de la chanson ?
16:50Elle a adoré cette chanson.
16:52C'était ses yeux.
16:54J'ai pris cette phrase parce qu'elle la disait tout le temps.
16:56C'est vrai que c'est venu d'autres inspirations.
16:58Elle adorait cette chanson.
17:00Les gens la chantent toujours aujourd'hui.
17:02Si elle l'entendait aujourd'hui,
17:04chantée 40 ans après,
17:06elle serait vraiment très heureuse.
17:08On écoute un extrait.
17:10Elle a les yeux revolver
17:12Elle a le regard qui tue
17:14Elle a tiré la première
17:16Ma touchée s'est fondue
17:18Elle a les yeux revolver
17:20Elle a le regard qui tue
17:22Elle a tiré la première
17:24Elle a les yeux revolver
17:26Elle a le regard qui tue
17:28Elle a tiré la première
17:30Vous l'avez chantée à la Starac.
17:32C'est incroyable comment cette chanson
17:34a traversé des générations.
17:36Elle a touché tellement de gens.
17:38Une petite fille de 6 ans la chante.
17:40C'est dingue.
17:42C'est une chanson d'aujourd'hui.
17:44Trouver avec une chanson,
17:46ou plusieurs j'espère,
17:48une sorte d'universalité,
17:50c'est bien parce que ça passe les époques,
17:52ça passe le temps.
17:54J'espère qu'avec ce livre, c'est la même chose.
17:56J'ai écrit ce livre dans le même esprit.
17:58Après, c'est vrai que
18:00c'est pas évident d'aller lire.
18:02Quand j'ai vu le film
18:04avec Jean-Luc Trintignant,
18:06sur la mort,
18:08j'avais pas tellement envie d'aller le voir
18:10et d'ailleurs j'avais aimé le cinéma
18:12avec le fanfaron où il meurt à la fin du film
18:14et j'avais jamais accepté cette fin.
18:16Pourtant, je l'ai vu mille fois le film.
18:18Le dernier film qu'il avait fait,
18:20je l'ai vu dix fois
18:22parce que c'est un merveilleux film
18:24qui vous fait accepter ce rythme.
18:26Vous savez, le rythme est différent.
18:30L'arrivée de la fin de la vie
18:32vers le début de la mort, il y a quelque chose qui se passe
18:34qui est une forme de grâce.
18:36Je pense qu'il faut l'accepter.
18:38Ici, on a du mal avec la mort.
18:40On a des villes verticales avec des choses
18:42qui n'existent pas, qui sont que du faux,
18:44des murs, des voitures.
18:46Quand on va en Asie, en Inde ou en Afrique,
18:48on peut l'accepter mieux.
18:50Et la poésie permet d'accepter mieux cette chose-là.
18:52Le livre, la forme qu'il a encore une fois,
18:54qui est sous forme de dialogues, d'échanges,
18:56vous vous souvenez comment ça vous est venu ?
18:58C'était naturel ?
19:00Vous écrivez dans la continuité ?
19:04C'est partagé.
19:06C'est plus rédigé.
19:08Le début, c'est vraiment un carambolage
19:10de personnages qui se rencontrent.
19:12Chacun croit à ma mère, sauf moi.
19:14Et donc, ça me rend dingue.
19:16Parce qu'ils croient tous à ce qu'elle dit.
19:18Elles disent que ça a un sens.
19:20Franck Maubert me dit que ça a du sens.
19:22Il y a des messages dans tous les livres
19:24qu'elle t'a laissés, etc.
19:26Elle te dit quelque chose, elle te passe quelque chose.
19:28Moi, je refuse de croire à ça.
19:30Et ça me rend fou.
19:32Je tombe après dans une forme de dépression
19:34parce que le personnage de Marcel
19:36est confronté à tous les gens
19:38qui lui disent la vérité.
19:40Et puis, le monde est cruel.
19:42Et dans ce monde, il y a la dépression,
19:44la solitude, l'angoisse, etc.
19:46Il faut traverser ça
19:48pour après repartir dans le grand blanc,
19:50dans la neige en Suède.
19:52Souvent, nos parents vivent en nous.
19:54On a une part d'eux en nous.
19:56Quelle est la part de votre mère chez vous ?
19:58Est-ce que c'est une part de votre féminité ?
20:00Vous avez aussi un côté très féminin.
20:02Ma mère, je pense que j'ai
20:04sa vérité.
20:06Elle me disait toujours la vérité.
20:08Elle ne pouvait pas mentir.
20:10Les valeurs et les principes qu'elle avait
20:12étaient étranges parce qu'elle
20:14était croyante.
20:16Elle me disait, si tu crois, tu le gardes pour toi.
20:18Ne dis pas à ton père, etc.
20:20Si vous l'avez lu, c'est l'homme qui ment.
20:22Mon père, c'était Marcelo Astriani.
20:24Si t'es un acteur, c'est Yves Montand.
20:26J'ai pris des deux.
20:28Sur les fondamentaux, ma mère m'a donné
20:30ce goût de la vérité.
20:34Quand quelqu'un
20:36vous regarde et que vous sentez
20:38que vous êtes important pour elle,
20:40que vous êtes aimé pour l'enfant que vous êtes,
20:42alors vous allez mieux, vous allez bien.
20:44Elle m'a donné ça aussi. Elle m'a donné ce bien-être
20:46que je n'avais pas à l'extérieur.
20:48J'étais pas bien dehors.
20:50Elle m'a amené aussi avec mon père.
20:52Ils m'ont amené la poésie.
20:54Pierre et le loup, Verlaine, Rimbaud.
20:56Ça m'a vraiment sauvé.
20:58Dans un instant, l'importance...
21:00Dans le livre,
21:02je sais pas si c'est la vérité,
21:04ils se sont rencontrés dans une librairie.
21:06Le Docteur Schweitzer.
21:08C'est le seul nom que j'ai inventé.
21:10Le personnage existe.
21:12Ils avaient des conversations dans la cuisine.
21:14J'entendais, mais je ne voulais pas entendre.
21:16Je voulais les laisser tous les deux.
21:18C'est pendant qu'elle a divorcé.
21:20Elle était assez désarmée.
21:22Elle parlait au Docteur Schweitzer,
21:24que j'appelle Schwebs.
21:26J'en ai fait un personnage un peu rigolo.
21:28Cet homme lui donnait le sourire.
21:30Rallumait sa vie un peu.
21:32Parce qu'elle était dépressive.
21:34Elle souffrait d'une forme de...
21:36De l'hypomanie.
21:38De mélancolie permanente.
21:40Il n'y avait pas de médicaments
21:42qui pouvaient la soigner.
21:44Elle était sous traitement,
21:46mais elle partait en maison de repos.
21:48C'était drôle, ce nom.
21:50Je voyais partir avec son sac.
21:52Elle partait en maison de repos.
21:54Elle revenait quelques semaines plus tard
21:56pour s'allonger sur son lit.
21:58Elle travaillait beaucoup.
22:00Elle faisait la maison.
22:02Elle s'occupait des enfants.
22:04Elle adoptait une bande de gosses
22:06qui étaient mes copains.
22:08Elle allait au travail.
22:10Elle essayait d'être une femme.
22:12Elle mettait de la lac.
22:14Elle s'habillait.
22:16J'ai beaucoup vécu avec elle.
22:18C'est vrai l'histoire du policier ?
22:20Un policier vous arrête
22:22parce que vous brûlez un feu rouge ?
22:24Est-ce qu'on a besoin de savoir
22:26si c'est vrai ou pas ?
22:28Je me suis posé la question.
22:30L'état dans lequel j'étais
22:32quand je l'ai vu dans la chambre 36,
22:34je conduis.
22:36Je ne sais pas où je conduis.
22:38La voiture va toute seule.
22:40Si Maho, le garçon, a existé,
22:42c'est un mélange de deux personnages portugais
22:44dont ma mère s'est occupée.
22:46C'est ça que ça dit aussi.
22:48C'est cette maison ouverte
22:50C'est un beau portrait.
22:52C'est un beau portrait de femme aussi
22:54à travers ce que vous racontez.
22:56Et puis le cheval,
22:58dans la dernière partie,
23:00on arrive à Genrochefort.
23:02On part d'une chambre d'hôpital.
23:04Après, quand je me jette sur le piano
23:06pour entendre le bruit de la mort
23:08et que ça devient un peu glauque,
23:10je suis sous la douche, je deviens comme un Indien.
23:12Et là, j'ai un message.
23:14J'ai refusé tout le courrier.
23:16J'ai envoyé chier tout.
23:18C'est Fred qui m'appelle et Fred a perdu son fils.
23:20Et là, je retrouve Fred à déjeuner.
23:22Je ne sais pas quoi lui dire.
23:24Il me dit, qu'est-ce que tu fais ?
23:26Je parle de ma mère, j'écris un livre.
23:28Ma mère est morte. Il me dit, oui, il y a 6 ans.
23:30Je me rends compte que ça fait 6 ans.
23:32Il me dit, si tu veux, je t'emmène au nord de la Suède
23:34et tu vas faire du cheval avec un cheval qui va te choisir.
23:36Je n'avais jamais fait de cheval de ma vie.
23:38Je suis monté sur ce cheval
23:40et j'ai fait du cheval avec lui.
23:42J'ai galopé dans la neige.
23:44C'était merveilleux, vraiment merveilleux.
23:46Sans en avoir jamais fait ?
23:48Non, on était neuf et je n'en avais jamais fait.
23:50Quand le mec m'a dit, on va galoper,
23:52je me suis dit, je ne sais pas galoper.
23:54Donc, j'ai galopé. La première fois, c'était un peu difficile.
23:56Et la deuxième fois,
23:58on traversait le lac gelé.
24:00Magnifique.
24:02Je lui ai dit, donne de partir.
24:04Il part comme malade et là, je le rattrape.
24:06J'arrête au milieu et je lui dis,
24:08soit on y va ensemble, soit il va tout seul.
24:10Juste avant de recevoir...
24:12Et là, on a bien galopé.
24:14Avant de recevoir Gérard Collard,
24:16je reviens juste sur la sortie de votre single
24:18Le Protocole parce que
24:20lorsqu'on va sur Youtube
24:22ou à la télévision et qu'on voit le clip,
24:24le clip monte
24:26un déchaînement climatique.
24:28On pense forcément à Mayotte
24:30en écoutant et en voyant le clip.
24:32Vous l'avez ressenti comme ça ?
24:34Quand vous avez vu les événements ?
24:36Il n'y avait pas eu ces événements.
24:38Mais quand vous voyez les événements,
24:40ça vous fait penser à votre clip ?
24:42Oui, c'est ça.
24:44J'ai fait 10 clips.
24:46On a toujours envie de faire...
24:48Tu es un des réalisateurs de fréquences taros.
24:50On a toujours envie de mélanger nos idées.
24:52On a fait une histoire un peu dystopique
24:54qui ne l'est pas tant que ça puisque c'est la réalité.
24:56Les marées noires,
24:58la pollution, comment on tue les animaux
25:00et à la fin, l'intelligence artificielle
25:02avec le robot qui envahit la Terre.
25:04Le visage est fait en robot
25:06en ayant dans le clip.
25:08On a fait un clip qui sent
25:10que la société n'est pas très bonne.
25:14On l'écoutera peut-être
25:16au retour pour reprendre
25:18parce qu'il faut marquer une pause de pub.
25:20Beaucoup de réactions et de gens
25:22à qui ce qu'on est en train de dire
25:24fait écho.
25:26Ma maman est partie il y a plus de 10 ans
25:28et pourtant je pense à elle tous les jours.
25:30Ma petite maman est partie comme ça en un claquement de doigts
25:32et c'est là que tu comprends que la vie est un trésor.
25:36Dire que ce n'est pas un livre triste
25:38c'est très poétique
25:40et on va en reparler avec Gérard Collard
25:42dans un instant.
25:44Le livre s'appelle Quand arrivent les chevaux
25:46et c'est chez Fayard.
26:08...
26:22Allez voir le clip.
26:24Le protocole.
26:26Marc Lavoine est avec nous.
26:28Chanteur, écrivain, acteur,
26:30artiste multiple.
26:32Vous dessinez aussi ?
26:34Oui, un peu.
26:36Vous ne faites pas grand-chose.
26:38Non, moi je ne fais pas grand-chose.
26:40Gérard Collard,
26:42libraire à Saint-Maur, La Griffe Noire.
26:44C'est vous Marc Lavoine qui avait envie
26:46qu'on parle livre
26:48avec Gérard ?
26:50Il est aussi sur Sune Radio.
26:52Oui, bien sûr.
26:54Lui c'est vrai que
26:56l'occasion était belle.
26:58J'aime bien Gérard et il le sait.
27:00Je suis content qu'il soit là.
27:02Vous faites référence à La Griffe Noire,
27:04votre livre.
27:06J'ai le trac parce que si jamais
27:08il n'a pas aimé le livre, il le dira.
27:10Je le connais, il le dira.
27:12Je me ferai écraser.
27:14Gérard, aimé ou pas aimé ?
27:16J'ai bien aimé.
27:18Je trouve qu'en France,
27:20quand on est chanteur, on n'est pas écrivain.
27:22Quand on est peintre, on n'est pas chanteur.
27:24C'est un magnifique
27:26exemple qu'on peut être
27:28un très bon, excellent chanteur
27:30et un très bon, excellent écrivain.
27:32Le premier,
27:34j'avais adoré
27:36parce qu'on est un peu de la même classe sociale
27:38et qu'on a vécu un peu la même chose.
27:40Après, non.
27:42Je me suis retrouvé dans la relation
27:44au père, l'humanité, les choses comme ça.
27:46Le premier, ça s'appelait
27:48L'homme qui ment.
27:50Il est en livre de poche.
27:52Moi, je vous conseillerais
27:54si vous achetez
27:56le deuxième,
27:58vous prenez les deux.
28:00Vous prenez le livre de poche, vous prenez le deuxième
28:02et vous les lisez. Je trouve que pour mieux comprendre
28:04le second, il faut bien lire
28:06le premier parce que vous allez redécouvrir
28:08le personna du père, de la mère,
28:10qui est important.
28:12C'est déjà en fusion.
28:14Là, vous changez
28:16complètement.
28:18Le premier est dans un style relativement classique.
28:20Là, ça part en vrille.
28:22C'est presque de l'écriture automatique
28:24mais dans ma tête,
28:26dans ma bouche, c'est plutôt un compliment.
28:28C'est-à-dire que là, vous passez
28:30à un niveau
28:32qui m'a surpris.
28:34Il faut accepter le jeu parce qu'il faut être honnête avec les gens.
28:36Il faut accepter.
28:38Les premières pages,
28:40on s'y retrouve
28:42tous.
28:44Moi, je trouve que ne serait-ce que
28:46vous n'auriez écrit que les
28:48dix premières pages d'introduction,
28:50ça justifie la présence du livre et la lecture du livre.
28:52Ça, c'est clair.
28:54Et puis, il y a
28:56des petites phrases.
28:58Moi, c'est un écrivain parce que
29:00ce n'est pas dans tous les livres où je prends un feutre
29:02et que je souligne. Ça, c'est clair.
29:04Et puis,
29:06c'est aussi la...
29:08J'ai vu que dans vos réactions,
29:10il y a plein de gens qui se retrouvaient dans ce livre.
29:12Mais moi, je tiens à dire
29:14que c'est un type de mère.
29:16C'est un type de fusion
29:18entre le fils et la mère.
29:20On n'est pas forcés de se retrouver.
29:22Même s'il y a quelque chose de commun à la base.
29:24Pour moi, c'était une découverte aussi.
29:26C'est-à-dire que j'aurais
29:28jamais mis des mots comme ça
29:30sur ma mère.
29:32Et je trouve ça extraordinaire parce que c'est
29:34vraiment le type de livre qui vous ouvre
29:36à un autre monde.
29:38Et puis, de par l'écriture,
29:40ça prend une intensité...
29:42Ça vous prend par surprise.
29:44C'est le moment de le dire.
29:46Et il y a un moment, j'ai commencé à prendre votre livre
29:48et là, je voyais Marcel, Maman,
29:50les chevaux...
29:52La couverture aussi,
29:54le bandeau, les chevaux...
29:56C'est pas pour moi.
29:58Vous n'êtes pas très cheval.
30:00Je ne suis pas très grand-chose.
30:02En particulier les chevaux
30:04et la nature.
30:06Arrêtez-vous pas à ça.
30:08Ce qui peut être un peu
30:10déstabilisant.
30:12Une fois que vous acceptez, vous êtes pris.
30:14Vous êtes pris dans le flot.
30:16Vous comprenez la mécanique.
30:18Même si vous ne comprenez pas tout le temps,
30:20c'est ça qui est génial.
30:22J'aime bien lire des choses que je ne comprends pas.
30:24C'est-à-dire, c'est de la musique.
30:26Vous êtes arrivé à un truc, à faire passer...
30:30Allez-y,
30:32parce que je trouve que les lecteurs, souvent,
30:34ils ne prennent pas de risques.
30:38Il y a des tas de livres comme ça
30:40que je n'aurais pas lus.
30:42Si ce n'était pas Marc Lavoine, franchement, je n'aurais pas ouvert.
30:44Moi, les chevaux, les machins,
30:46le truc avec l'italique...
30:48Les pâquerettes...
30:50Le gars qui va dans l'eau froide...
30:52Pour moi, c'est éliminatoire.
30:54En fait,
30:56je me suis fait avoir complètement.
30:58J'étais très touché par ça.
31:00J'étais très touché par...
31:02Tu vois, c'est bien de faire des efforts, parfois.
31:04De ne pas se laisser avoir par les bonnes impressions.
31:06J'aime bien que les gens me surprennent
31:08et me mettent en danger.
31:10Lui, il s'est mis en danger aussi.
31:12Je pense que, quelque part, il s'est mis en danger.
31:14Écrire comme ça,
31:16de la manière dont il écrit,
31:18ce n'est pas évident.
31:20Il y a beaucoup de gens qui vont garder ce livre
31:22et qui vont l'ouvrir un peu et qui vont être, comme moi, déstabilisés au début
31:24par la structure du bouquin.
31:26C'est même physique, matériel.
31:28Vous lisez ça, vous dites...
31:30En fait, j'ai structuré entre les chevaux et les enfants
31:32avec des lieux.
31:34C'est le café de la Croix-Rouge, la chambre 36,
31:36qui est la date de naissance de ma mère,
31:38et ma boîte crânienne, ma salle de travail.
31:40Et là, je fais un voyage.
31:42Et si vous voulez, quand je rentre dans le livre en étant Marcel,
31:44je rentre comme un type qui va voir sa mère à l'hôpital.
31:46Donc, ça devient un truc un peu surréaliste
31:48où tout m'arrive en même temps.
31:50Tout le monde croit au récit de ma mère et personne ne me croit.
31:52Tout le monde me laisse, d'une certaine façon,
31:54dans ma pauvre vie d'adulte.
31:56Et ça m'amène jusqu'à Jean Rochefort
31:58qui va me prouver
32:00que ma mère avait raison.
32:02Pourquoi Gérard Collard vous touche-t-il ?
32:04Pourquoi vous...
32:06Ah non, on n'est pas là pour moi.
32:08C'est son livre.
32:10Quand j'ai écrit ce livre,
32:12dans mon panthéon,
32:14j'ai ma mère, j'ai envie de lui plaire.
32:16Mais, il se trouve que Gérard Collard,
32:18je le connais depuis l'homme qui ment,
32:20et qu'il n'avait pas une...
32:22Marc Laouane, machin, il dit des trucs.
32:24Je vais lire son bouquin, on va voir.
32:26Et puis, il a eu un peu une réaction comme celle-ci.
32:28Et donc, je l'avais un peu en tête, Gérard Collard.
32:30Je vous avoue que parfois,
32:32je me souviens, j'étais là, je me disais
32:34c'est pas pour ça que j'ai mis la description
32:36parce que j'aime cet endroit.
32:38Mais voilà, il y avait une atmosphère.
32:40Je voulais pas le décevoir, j'espère que je ne l'ai pas déçu.
32:42Mais j'avais vraiment peur.
32:44C'était incroyable.
32:46Vous avez pensé à lui d'une certaine manière.
32:48J'ai pensé à lui.
32:50J'ai mis ça dans le livre
32:52parce que je me suis dit,
32:54ose le faire parce que
32:56c'est pas de la lèche.
32:58Moi, j'aime les gens que j'aime et j'ai envie de leur dire
33:00parce que ma mère me l'a dit.
33:02Ça a été important pour moi.
33:04Elle m'a appris à dire la vérité.
33:06Du coup, je préfère dire la vérité.
33:08Je savais qu'il était là.
33:10S'il n'avait pas aimé, il l'aurait dit.
33:12S'il aime, c'est parce qu'il le pense.
33:14Et j'aime bien ce que tu dis
33:16sur la structure du livre.
33:18Parce que ça n'a pas été simple
33:20de faire
33:22les lunes qui passent, le rendez-vous
33:24avec les chevaux
33:26à l'avant-bout du monde.
33:28Toutes ces choses-là.
33:30L'eau qui parle, les heures qui parlent.
33:32Toutes ces choses qui se passaient
33:34autour de moi pendant l'écriture du livre.
33:36J'étais bouleversé
33:38parce que ma mère m'a donné ça.
33:40Elle m'a donné ce truc.
33:42Je me retrouvais comme à l'époque
33:44devant Pierre Leloup,
33:46le disque avec Gérard Philippe.
33:48J'étais dedans.
33:50Les livres chez vous avaient une importance ?
33:52Il y avait beaucoup de livres à la maison ?
33:54Mon père était très littéraire.
33:56Quand il est parti en Algérie,
33:58j'ai vu ses lettres.
34:00Je suis parti en Algérie pour chanter.
34:02Ma tante m'a donné ses lettres
34:04et je les ai envoyées à ma tante.
34:06Il lui disait
34:08« Tu vas devenir maîtresse d'école, professeur. »
34:10J'aurais toujours voulu faire ça.
34:12Je ne pourrais pas faire le métier que je voulais faire
34:14mais achète ce livre dans telle édition
34:16parce que c'est la moins chère.
34:18Il y avait toute une liste de livres
34:20avec telle édition.
34:22C'était très touchant de voir.
34:24Il écrivait très bien, il parlait très bien
34:26et il était très littéraire.
34:28Il parle très bien des livres aussi.
34:30Ça fait partie de la vie.
34:32C'est la liste des écrivains
34:34qui se sont suicidés.
34:36Et de temps en temps, j'arrête la liste.
34:38Elle est longue.
34:40Pour moi qui ai vu
34:42« Les souliers rouges »,
34:44le spectacle, l'album
34:46et la comédie musicale écrite
34:48par Marc Lavoine,
34:50il y a cet univers dans ce musical.
34:52J'ai trouvé que c'était similaire
34:54à votre livre dans l'univers
34:56parce que c'est l'histoire
34:58d'une danseuse.
35:00Je trouve qu'il y a un point commun
35:02entre « Les souliers rouges » et votre livre
35:04quand on voit la mise en scène.
35:06C'est musicalité.
35:08Est-ce que vous êtes d'accord avec ça ?
35:10Le choix de « Les souliers rouges »,
35:12c'est Jean-Paul Goude qui nous a proposé l'idée.
35:14J'ai vu « L'enfer » de Clouseau,
35:16celui de Chabrol et je l'ai mis au centre.
35:18Et « La beauté du diable ».
35:20Je me suis amusé avec des symboliques.
35:22C'est différent d'écrire une comédie musicale.
35:24Il faut installer le climat.
35:26Là, il part en Chine, c'est un truc de fou.
35:28Ça fait 15 ans que je l'ai écrit.
35:30Je l'ai écrit, je crois,
35:32à la mort de ma mère.
35:34Je partais en voyage pour écrire des chansons
35:36et j'ai reçu le coup de fil.
35:38Donc, si vous voulez,
35:40c'est peut-être un hasard.
35:42C'est cinématographique aussi.
35:44Très visuel comme écriture.
35:46Et puis,
35:48l'intitulé des chapitres « Cuisine, appartement,
35:50Paris, France ».
35:52Il y a quelque chose de très visuel
35:54dans votre écriture.
35:56Quand on dit « beau livre »,
35:58c'est un peu comme quand on dit de quelqu'un qu'il est gentil.
36:00C'est un livre très touchant.
36:02C'est intense.
36:04Ça brûle.
36:06C'est tout. Il y a plein de choses.
36:08C'est à la fois un opéra,
36:10une chanson.
36:12Je ne sais pas si c'est quelque chose de commun
36:14à tout le monde. C'est la notion aussi de culpabilité
36:16par rapport à la mort.
36:18Ça m'a beaucoup touché. Je me demande si c'est tout le monde.
36:20Moi, je l'ai. L'impression de ne pas avoir
36:22tout fait, de ne pas avoir laissé.
36:24Franchement,
36:26je vous lance un appel.
36:28Surtout, achetez-le.
36:30Lisez-le.
36:32Ne vous laissez pas avoir comme ça par les apparences.
36:34Vous allez vivre une expérience.
36:36Après l'expérience,
36:38on ne l'aime pas.
36:40Mais ça vaut la peine de la prendre plein de la tête.
36:42La culpabilité que j'ai eue toute ma vie,
36:44depuis qu'elle est morte,
36:46elle se sentait très coupable
36:48de ce qui lui arrivait, bien sûr.
36:50Mais, si vous voulez,
36:52qu'est-ce qui me prend pour être coupable ?
36:54Je devrais avoir un peu d'humour avec ça.
36:56Me mettre au centre du tableau
36:58alors que c'est elle qui meurt,
37:00ça ne la fera pas revenir et moi, ça ne me fera pas aller mieux.
37:02Donc, si vous voulez, je pense aujourd'hui, en le sortant,
37:04qu'elle était fatiguée.
37:06Elle ne pouvait plus et que ce n'est pas de ma faute qu'elle soit morte.
37:08Quand arrivent les chevaux,
37:10c'est paru chez Fayard. Merci Marc Lavoine d'avoir été
37:12avec nous. Encore une fois,
37:14je pense que Gérard et moi, on aime tellement
37:16les livres qu'on n'aurait pas pu vous inviter
37:18si on n'avait pas aimé le livre.
37:20On ne peut pas recommander des livres.
37:22Et je rappelle que Gérard est libraire.
37:24Donc, quand il recommande un livre et que quelqu'un va l'acheter,
37:26il lui dit « Pourquoi vous avez dit du bien alors que c'est nul ? »
37:28Bon, ça peut arriver, mais globalement...
37:30C'était pour moi
37:32un risque à prendre
37:34que de se voir aujourd'hui.
37:36Je vous remercie beaucoup.
37:38Merci à vous Marc Lavoine d'avoir été là dans un instant.
37:40Et on retrouve Gérard Collard sur Sud Radio
37:42tous les dimanches à 14h.
37:44Absolument.