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Mercredi 12 février 2025, SMART BOURSE reçoit Thierry Le Clercq (Président – Fondateur, Alphajet Fair Investors) , Alexandre Baradez (Chef analyste, IG) et Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM)

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00:003 invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète.
00:13Marché Gilles Guibou est à nos côtés, responsable des actions européennes chez AXA-IM.
00:16Bonsoir Gilles.
00:17Bonsoir Grégoire.
00:18Thierry Leclerc nous accompagne, président d'Alphajet Fair Investors.
00:20Bonsoir Thierry.
00:21Bonsoir Grégoire.
00:22Et nous retrouvons également Alexandre Baradez, chef analyste chez IG.
00:26Bonsoir Alexandre.
00:27Bonsoir.
00:28On a l'inflation américaine Alexandre, qui est le chiffre macro du jour, qui sort au-delà
00:32des attentes.
00:33Les dynamiques de court terme ne vont pas vraiment dans le bon sens, en tout cas celui
00:36d'une convergence vers l'objectif de 2 %, le marché a reporté la prochaine baisse de
00:43taux.
00:44On parle toujours quand même de baisse de taux de la Fed comme étant le prochain mouvement.
00:47A décembre 2025 désormais, la pause s'annonce relativement longue.
00:52Décembre c'est loin.
00:53Oui, la pause s'annonce longue parce qu'on voit que l'inflation sous-jacente, qui est
00:58une des mesures surveillées par la banque centrale américaine, sur la partie CPI, on
01:02oscille entre 3,2 et 3,3 depuis 8 mois consécutifs désormais.
01:07Donc c'est vraiment un plateau qui est plus de 1 % au-dessus du niveau des 2 %.
01:12Donc on voit bien que c'est ça la définition de l'inflation collante, le dernier kilomètre
01:15qui s'éloigne un peu plus aujourd'hui et qui justifie pleinement le changement de
01:18rhétorique qu'on avait observé en décembre, renouvelé par Powell en janvier, renouvelé
01:23devant le Congrès sur ces dernières 48 heures.
01:25Et effectivement, c'est une boîte surprise parce que l'inflation globale elle aussi rebondit
01:30et on voit que dans l'inflation globale, évidemment les services, ça reste la partie
01:35où l'inflation se concentre le plus encore, mais on voit que ceux qui contribuaient négativement
01:39jusqu'à présent, notamment l'énergie par exemple, 5 mois de contribution négative
01:43en variation annuelle, désormais ça contribue légèrement positivement.
01:46Les biens c'est pareil, on voit que les biens sur la limite sont revenus à 0 %, c'était
01:50encore un peu négatif auparavant.
01:52Donc les services font trop peu de progrès pour absorber ça et donc on voit que les
01:55données qui étaient négatives auparavant redeviennent un peu positives et donc on voit
01:58où est le soutien et c'est pour ça que Trump très probablement veut que le pétrole baisse
02:01parce qu'on voit la transmission dans la partie prix à la production.
02:05Si on regarde les prix à la production qu'on aura encore demain par exemple, mais si on
02:07regarde les derniers, c'était plutôt une réaccélération dans les 3 %, ce n'est pas
02:116 ou 7, mais c'est quand même une réaccélération sur quelques mois des prix à la production
02:14et là c'est plutôt sur la partie des biens que ça arrive.
02:16Donc on a vu le marché obligataire réagir assez violemment, plus 15, 16 % au point de
02:20base sur le 10 ans et après on en revient à la réaction des marchés.
02:24La réaction du coup était bonne ou pas bonne, la réaction initiale moi je la trouve bonne,
02:29c'est-à-dire oui on perd un petit peu sur les futurs et puis sur le cash, mais ça reste
02:33incroyablement résilient.
02:34C'est ça avec moi qui me fascine à ce stade, c'est qu'on a depuis décembre justement
02:393 thèmes qui sont venus en vent contraire des marchés américains, notamment des valeurs
02:45technologiques.
02:46C'est tout d'abord la fête en décembre, on a vu la réaction des marchés était assez
02:48violente ce soir-là de décembre, c'était 3-4 % de baisse.
02:51Ensuite dipsyche, donc là la concurrence chinoise qui émerge d'un coup, plus récemment
02:55la concurrence européenne et puis le troisième facteur, les éléments de guerre commerciale
02:59ou autre, les valeurs technologiques, il est bon de le rappeler que si vous regardez les
03:027 magnifiques, vous avez 50 % du chiffre d'affaires qui ne s'opèrent pas en dollars, qui s'opèrent
03:07en devises.
03:08Donc s'il y a bien des entreprises, on voit bien que l'Europe c'est la main de son cheval
03:11de bataille et la Chine aussi, s'il faut répliquer à Trump sur certains éléments
03:14de guerre commerciale, on va évidemment utiliser les 7 ou 8 magnifiques comme levier
03:18de négociation.
03:19Donc je trouve qu'il y a un peu de complaisance au niveau actuel où on voit que le Nasdaq
03:22n'arrive pas à rendre ce que moi j'aimerais, c'est-à-dire 10 à 15 % pour offrir des
03:26niveaux de valorisation le plus cohérents par rapport à ce qu'on observe en termes
03:29de macro et de micro.
03:30Et puis pour terminer là-dessus, vous avez les guidances aussi, les 8 magnifiques, on
03:33en a eu donc 7 qui ont annoncé leurs résultats.
03:36La 6 non ?
03:37Oui, Nvidia c'est 25 ou 27, je crois 26.
03:41Broadcom, oui c'est vrai que maintenant il y a Broadcom, c'est des Batman.
03:45Mais on a eu là-dedans, il y a eu des Microsoft avec des guidances un peu moins bonnes, c'est
03:49pas mauvais mais c'est un peu moins bon.
03:50Netflix, c'est pas magnifique mais c'est un peu moins bon aussi.
03:52Je crois que Meta est un peu en dessous en termes de guidances T1 et c'est assez rare
03:55finalement d'avoir des guidances tout court qui soient à ce niveau-là un peu moins bonnes
04:02de manière aussi concentrée.
04:03Donc là pour vous c'est plus un effet de lévitation qui permet de tenir encore le
04:07marché américain plus que de nouvelles nouvelles ou de nouveaux éléments fondamentaux ?
04:13C'est mon sentiment, alors peut-être qu'elle est pas bonne mais ça fait quand même deux
04:17mois effectivement.
04:18Alors est-ce que c'est la distribution avant de lâcher un petit peu ? Mais c'est vrai
04:21que le rallye était quand même particulièrement imposant depuis deux ans, un thème de rallye
04:25tiré par l'IA et c'est justement ce thème qui est entre guillemets attaqué récemment
04:29par les concurrences européennes et chinoises donc ça justifierait et ça encore c'est
04:32le Nasdaq dont on par là supprenait que les huit magnifiques, c'est 240% de performance
04:37sur en gros deux ans, à peine plus de deux ans donc ces cas de rallye sont très conséquents
04:41et voir le Nasdaq ce genre d'élément relâcher même 15 à 20% c'est ce que les marchés
04:47avaient fait en 2015-2016, il y a une phase comme ça après le gros rallye post suprême
04:51sans se cracher justement ils avaient comme ça oscillé à deux reprises, c'est un peu
04:54le stress des émergents à l'époque ou autre, on avait connu deux ans comme ça de fenêtres
04:57latérales avec des drawdowns de 17-18% je pense que c'est ça qu'il faudra actuellement
05:01face à ce flot d'actualité sur les marchés.
05:03Et une Tesla qui a déjà bien décroché par exemple.
05:05Oui mais qui n'entraîne pas, même Microsoft n'est plus sur les sommets, même Apple n'est
05:09plus sur les sommets mais vous avez des Netflix, des Meta ou autre qui sont toujours des positions
05:14très verticales et qui ne lâchent rien.
05:15Je crois que la bataille du jour pour Meta c'est de savoir s'ils vont faire une 18ème
05:19séance de hausse consécutive, ce qui dans l'histoire du Nasdaq évidemment est du jamais
05:25vu.
05:26Oui effectivement qui a connu un sacré revers positif après l'épisode du Metavers, qu'est-ce
05:34que ça vous inspire ? La situation des marchés américains mais face à ça je le disais
05:38en miroir on regarde ce qu'il se passe ailleurs dans le monde et le marché européen pendant
05:43que le marché américain se questionne, doute, s'interroge, le marché européen lui remonte
05:50la pente.
05:52Le marché européen faisait face à énormément de scepticisme en fin d'année, la dernière
05:57fois qu'on s'était vus, ce qu'on avait envisagé c'est que le marché européen sans avoir
06:04des perspectives de hausse forcément massive, on était dans une position où en réalité
06:09il nous semblait assez facile de construire un scénario où on avait entre 8 et 12% de
06:14potentiel de hausse, assis sur un peu de croissance des résultats en étant plus prudent que
06:19le consensus, le consensus c'est à 8, on prenait 4, on rajoutait là-dessus un peu
06:23de dividendes, 4% un peu de buy-back et sans augmentation du multiple de valorisation on
06:29était déjà quasiment à 9.
06:30Donc il nous semblait que ça c'était facile à faire.
06:33Ce qu'on a pu voir c'est que sur cette séance de publication de résultats, ce qu'on a
06:37eu, on a eu des résultats qui étaient meilleurs qu'anticipés et avec des perspectives finalement
06:42qui ne sont pas si mauvaises que ça, donc si jamais on faisait les 8 et pas les 4,
06:48on avait anticipé que ça rouvrait un peu de hausse, que face à nous on a des questionnements
06:52sur le maintien voire une hausse possible des taux aux US, là où en Europe on a la
07:00quasi-certitude qu'on va baisser les taux et donc ça ça pourrait justifier une expansion
07:03de multiple, avec un contexte qui pourrait s'améliorer si on avait l'arrêt de la guerre
07:07en Ukraine qui pourrait entraîner une baisse des prix du gaz, qui aurait un impact assez
07:12fort sur l'Allemagne et des élections allemandes qui pourraient finalement voir
07:19l'abandon du dogme du zéro déficit qui pourrait venir là aussi entraîner un plan
07:25d'investissement qui pourrait soutenir, sans penser qu'ils vont se mettre à dépenser,
07:28mais en tout cas c'est des nouvelles positives.
07:30Là vous nous faites toute l'histoire d'un coup, à chaque fois c'est des haies qu'il
07:33faut franchir.
07:34C'est des haies qu'il faut franchir mais on pourrait construire un scénario positif
07:38et sachant qu'on avait une valorisation qui était relativement basse au départ.
07:41Donc le souffle sur l'Europe finalement, on le comprend parce qu'il y avait plus
07:51grand monde sur l'Europe et finalement il y a une croissance mondiale qui se tient pas
07:54mal et ça quand même faut quand même pas oublier c'est que l'Europe c'est le marché
07:59qui est le proxy de la croissance mondiale et sur la croissance mondiale on a plutôt
08:02eu des bonnes surprises donc finalement l'Europe on a des boîtes qui sont quand même, on
08:07a des sociétés qui sont quand même très largement internationales.
08:09L'eurostock c'est quoi ? 60% du chiffre d'affaires ?
08:11C'est à peu près entre 58 et 60, alors en réalité ça a un peu baissé puisque vu
08:15la performance des banques et qu'elles sont largement domestiques, ça a un peu baissé
08:19mais en plus de ça on a, et on ne l'a pas mentionné, on a un dollar qui vient aider
08:25les sociétés européennes en termes de taux de croissance donc tout ça fait que sur l'Europe
08:29voilà il y avait sans doute trop de pessimisme et que face à ça les résultats sont venus
08:38aider, on a du repositionnement.
08:39Vous en parlez déjà au passé ?
08:41Bah non, on n'est pas sortis de la saison des résultats donc on a encore quelques-uns
08:46à venir mais on le voit aujourd'hui avec des résultats de Heineken qui sont bons mais
08:53on a une réaction qui est extrêmement violente qui traduit pour moi ce positionnement un
09:00peu extrême parce que, alors il se trouve que c'est un titre qu'on avait regardé
09:04parce qu'il nous semblait très défensif, revenu sur des valorisations intéressantes
09:08mais ces mouvements, on avait eu la même chose sur Dassault, ça traduit pour moi un
09:15mouvement très négatif et à l'inverse là où on a pu avoir des déceptions finalement
09:23on a eu des baisses qui étaient plutôt contenues, 3-4%.
09:27Donc assez asymétriques quoi.
09:30C'était assez asymétrique et donc voilà sur l'Europe.
09:31Vous dites là on a quand même fondamentalement consommé une bonne partie de…
09:35Si je reprends mon argumentaire en disant voilà, on disait on avait un potentiel de
09:39hausse de 10% sur l'année qui nous semblait facilement atteignable, force est de constater
09:44qu'aujourd'hui on est à 8,5% donc si effectivement on garde ce 10% on risque de
09:49s'embêter une partie de l'année.
09:50Il n'y a pas de raison que ce 10% en termes d'objectif ait changé quoi ?
09:54Alors ce 10%, pourquoi il pourrait avoir changé ? Parce qu'on avait prit, on escomptait
09:58que le 8% de croissance attendue des résultats…
10:01Ce ne serait que 4 ?
10:02Ça ne serait que 4.
10:03Je comprends.
10:04Si c'est un peu plus, j'entends.
10:05Et on n'avait pas pris d'expansion de multiples et l'expansion de multiples force
10:08est de constater que quand on part à 13,1 en début d'année avec une inflation sous
10:15les deux historiquement, le multiple de valorisation en Europe il est plutôt aux alentours de
10:2015.
10:21D'accord.
10:22Donc si on met tout ça bout à bout…
10:23Je comprends.
10:24On peut construire un scénario où on va jusqu'à 20 ou légèrement au-dessus.
10:27Je comprends.
10:28Aujourd'hui on est quand même face à un marché où l'analogie que j'aurais c'est
10:33comme être, conduire une voiture sur l'autoroute sous la pluie.
10:39Il y a tellement d'incertitudes que vous avez quand même envie un peu de ralentir
10:44et d'augmenter les marges de sécurité quoi.
10:45Parce que vous ne savez pas d'où ça vient.
10:46Oui.
10:47On roulait à 200 quoi.
10:48Donc voilà.
10:49Donc on essaye de…
10:50Bon ben c'est un bon résumé du cas d'investissement européen tel qu'il se présente aujourd'hui.
10:56Thierry, puisqu'on parle de l'Europe, du cas d'investissement européen, qu'est-ce
11:00qui vous a marqué dans cette séquence de rattrapage ? Je ne parle pas de surperformance.
11:05On ne va pas insulter les marchés américains comme ça.
11:09Mais voilà, qu'est-ce que vous retenez de la séquence ? Et puis peut-être sur l'aspect
11:12fondamental.
11:13Alors je n'ai pas vu à quelle étape on en est de la saison de publication mais on
11:17a quand même une bonne partie, une bonne dose, plus de la moitié en Europe qui ont dû publier
11:22aujourd'hui Thierry.
11:23Je n'ai pas non plus le compteur à date.
11:27Mais on a quand même une vue un peu large quoi.
11:30Puisque pratiquement dans tous les secteurs, il y a eu des publications donc bon, il me
11:33l'en manque effectivement par-ci par-là mais la photographie va s'affiner mais on
11:41commence quand même à y voir, c'est plus flou, ça commence à être assez clair.
11:44Et ce qui est clair en tout cas c'est que, enfin nous ce qu'on voit, ce qu'on remarque,
11:49ce que Gilles vient de mentionner, c'est que les banques s'en sortent bien et c'est
11:54vrai que les banques c'est moins glamour que l'IA, on est d'accord, mais quand on
11:59regarde depuis post-Covid, les résultats ils ont été multipliés par trois, il y
12:05a eu 650 milliards d'euros de capitalisation donc on a doublé la capitalisation par rapport
12:11à la fin de l'année 2022, donc en un peu plus de deux ans, ça a été très rapide
12:16et surtout en termes de résultats, c'est vraiment très puissant le mouvement et pour
12:20le moment, on ne voit pas d'éléments qui invalideraient le cas d'investissement, donc
12:26en gros le cas d'investissement c'est que les marges restent bonnes, que le coût du
12:32risque est vraiment sous contrôle, par exemple pour vous donner un ordre de grandeur, la
12:36BNP, on est à moins de 40 bips, c'était leur guidance, donc ça veut dire qu'il y
12:42a un coût du risque qui est très bien contenu sur toutes les banques européennes, à l'exception
12:46du Crédit Agricole, il n'y a pas eu une mauvaise surprise sur le coût du risque, et puis des
12:50commissions globalement qui sont bonnes et des BFI qui restent fortes, notamment pour
12:55les gros acteurs, typiquement la BNP Paribas qui gagne des parts de marché, donc là c'est
12:58vrai qu'on a quand même un beau cas d'investissement qui fait moins la lune des journaux, mais
13:04en tout cas pour l'Europe, pour ce qui nous concerne, notre quotidien c'est plus les
13:11banques que l'IA aujourd'hui.
13:12Oui, oui, mais soyons fiers de nos banques.
13:14Ce n'est pas ce que je veux dire.
13:16Non, non, c'est bien, je ne dis pas ça pour vous.
13:18Et voilà, et donc c'est vrai que ça fait moins la lune des journaux.
13:21Mais si je ne dis pas de bêtises, c'est peut-être un des rares, voire le seul secteur dont la
13:26force ne s'est pas démentie sur les deux, trois dernières années en Europe, où il
13:30y a eu vraiment quelque chose de très linéaire, ça fait trois ans que c'est un secteur fort
13:35sans discontinuer.
13:36Oui, tout à fait, c'est correct.
13:37Et là, par exemple, aussi il y a toujours des événements qui marquent, donc là je
13:42pense que sur cette saison des résultats, plus spécifiquement pour revenir à la question
13:46initiale, moi je retiens la Soggen qui a battu ses résultats de 22% et c'est deux qualités.
13:53C'est vrai que le cours a très très bien réagi, mais c'est pour le coup, il me semble
13:58justifié, puis Santander qui annonce 10 milliards d'euros de share buyback, de rachat d'actions,
14:04plus le dividende, ça ferait quand même 16 milliards de retournées en 2025 et 2026.
14:10Bon, ça fait 20% de la market cap, ça commence à être significatif, et en tout cas c'est
14:14signe d'acteurs, bon Santander c'est, je ne sais plus si c'est la plus grande capitalisation
14:21ou la deuxième en Europe, mais c'est vraiment des acteurs iconiques en Europe, qui montrent
14:30là clairement leurs muscles, ils disent au marché, nous on a l'air insolide et regardez
14:34d'ailleurs on peut se permettre de faire des rachats d'actions et de continuer de payer
14:38un dividende assez large.
14:39Et pour vous ça vaut le coup en termes d'investissement, il n'y a pas de raison de…
14:45Nous notre philosophie là-dessus, on est assez, c'est bête comme chou mais finalement,
14:51non mais tant que la tendance est là, on la suit, il y a le momentum un peu balancier
14:57parfois qui peut être très compliqué à capturer, là quand vous avez une tendance
15:02qui est là à l'œuvre sur les résultats depuis presque 5 ans et le rebond en termes
15:10de création de richesse, de création de capitalisation boursière depuis plus de 2 ans, on reste
15:16tranquillement, on ne va pas spéculer et à nouveau, enfin pas à nouveau mais c'est
15:20là aussi c'est intéressant je pense d'avoir des sociétés qui communiquent assez fréquemment
15:24au marché, c'est qu'on n'a pas d'inflexion pour le moment, il y a quelques banques…
15:30Qui suivent trimestre après trimestre la tendance quoi.
15:33Voilà, qui sont sortis du bois sur des guidance, la BNP toujours pour citer elle, donc ils
15:39ont une guidance, ils annoncent une progression du PNB, du produit net bancaire sur 2024 à
15:462026 super à 5%, c'est bien.
15:48Et ça reste pas cher.
15:50Et ça reste pas cher, il y a du dividende qui est payé avec le cash donc pour le moment
15:56en tout cas nous on ne bouge pas de ce secteur là.
15:58Non parce qu'on avait entre nous, je le dis pour ceux qui nous regardent ou nous écoutent,
16:01avant le début de l'émission le débat sur le bien fonder ou non du rythme trimestriel
16:06des publications d'entreprises et c'est un vrai débat, c'est une vraie discussion
16:10mais peut-être qu'on en fera une vraie émission construite autour de ce sujet là.
16:15Sur les actions européennes, le secteur bancaire reste un secteur fort, il n'y a pas photo
16:18là-dessus pour vous Alexandre, les techniques aussi indiquent que ça reste un secteur fort.
16:24Oui mais l'année dernière c'est déjà un secteur le plus important du stock secteur.
16:27Mais bien sûr, 25% on prend l'envergner, c'est ça.
16:29Donc ça tire aussi des indices qui étaient vraiment en retard comme l'Italien qui profite
16:33pleinement de ça et puis en plus en Italie il y a ce phénomène et je pense ça joue
16:35aussi un peu sur le sentiment en Europe, ça se concentre un peu plus et si on se souvient
16:39bien, alors c'est des réminiscences de la post-crise de la dette à l'époque mais
16:42c'est ce qui était demandé finalement des banques européennes qui étaient un peu trop
16:44morcelées de se regrouper un petit peu, d'être un peu plus conséquentes et on voit
16:47que les banques italiennes partent à la chasse de banques un peu étrangères parce
16:49qu'elles ne plaisent pas trop à l'Allemagne mais entre elles aussi se concentrent donc
16:52ça, ça plaît en termes de sentiment et puis pour venir sur ce que vous disiez, c'est
16:56vrai qu'il y a le fait que l'Europe a des rendements qui restent bons, c'est-à-dire
16:59qu'un des arguments de l'année dernière pour dire l'Europe, il faut quand même s'intéresser
17:02au-delà des multiples faibles, c'est que même si on s'ennuie parfois dessus, les
17:05rendements sont bons, les rendements de dividendes sont bons, comparé à des indices américains
17:08qui sont effectivement, qui progressent beaucoup plus mais avec des rendements de dividendes
17:10beaucoup plus faibles, le cas c'est du 3 à 3 à 4% de rendement par an donc même
17:14si on s'ennuie un peu, c'est toujours bon d'être dessus parce que ça sert de dividende.
17:17Et un autre argument pour avancer à ce que vous donniez, c'est la partie d'intensifation
17:21de la BCE.
17:22Alors est-ce qu'elles sont désormais un peu trop fortes ces attentes par rapport à
17:25la BCE de baisse de taux mais le taux neutre estime aux alentours de 2%, actuellement
17:28à 2,75 sur le taux de dépôt, ça impliquerait encore 3 % de taux potentiels de la BCE.
17:33Alors ça je pense que c'est aussi des anticipations qui tirent au nom de la Fed, elle a bien
17:37fait comprendre qu'elle ferait une bosse.
17:40Après la question c'est est-ce qu'on aura ces 3 baisses de taux parce que j'ai l'impression
17:44qu'on a perdu un petit peu de vue que l'inflation en zone euro, on s'est beaucoup focalisé
17:48sur le thème croissance et ça a été le focus de la BCE très probablement pour justifier
17:51toutes ces baisses de taux, l'inflation en revanche ne fait plus trop de progrès.
17:55Si on regarde l'inflation cœur en zone euro, on est là aussi sur un plateau depuis
18:00deux bons trimestres à 2,7, 2,8 donc il faudra quand même à un moment donné, espérant
18:05que ce ne soit pas lié à une faiblesse quelque part mais plutôt à un ajustement normal
18:08des prix mais que l'inflation cœur parvient quand même à repasser un peu sous les 2,5
18:12parce que sinon je pense que les 3 baisses de taux n'auront pas lieu cette année.
18:15Un élément encourageant qui a été souligné par La Garde c'est la baisse des indicateurs
18:18de salaire, des indicateurs avancés de salaire qui vraiment sont visiblement en train de
18:22plonger et pourraient permettre enfin à l'inflation des services qui est à 4 depuis un an maintenant
18:27de se rapprocher peut-être de 3.
18:30C'est ce qu'il faudrait mais c'est vrai qu'on a l'impression aujourd'hui que
18:35si les indices européens devaient en y rendre un peu, moi mon sentiment c'est que c'est
18:38beaucoup moins lié à des caractéristiques intrinsèques de la partie européenne qui
18:40ont été justement prises l'année dernière, les 20% de superf par rapport aux US c'était
18:44que par rapport à des éléments européens, géopolitique, budget France etc.
18:48Désormais on a l'impression que si l'Europe devait freiner, moi je ne verrais plus ça
18:51par rapport à des effets de corrélation d'impact de marché américain.
18:54On l'a vu tout à l'heure, l'inflation qui est arrivée, boum, les futurs ont baissé
18:58et l'Europe a corrigé à ce moment-là.
18:59Petit coup de mou ouais.
19:00Voilà, je ne dis pas que si les US font moins à moins 10, l'Europe fera moins 10 aussi
19:03mais il me semble que l'un des risques désormais à la hausse pour l'Europe, qui n'est pas
19:07un risque majeur, mais ce serait plutôt une correction un peu globale, un risque off
19:10un peu global sur la partie US à un moment donné, Trump etc. et qui entraînerait du
19:14coup un petit effet d'entraînement, enfin entraînerait un petit effet sur la partie
19:16européenne.
19:17Pour l'instant on résiste bien, le marché américain baisse aujourd'hui, le marché
19:19européen non seulement se tient mais arrive à afficher du vert.
19:23Oui sur les banques italiennes, je ne sais pas, il y a un truc à dire en particulier,
19:26vous connaissez bien le marché italien, c'est pour ça que je me tourne vers vous Gilles
19:29parce que c'est compliqué à suivre.
19:31Pour le dire honnêtement, ce n'est pas évident.
19:34C'est un mouvement qu'on attendait depuis plus de 10 ans et qui va se faire en 3 mois.
19:37Oui c'est ça, voilà.
19:38Quand je dis que c'est dur à suivre, je ne suis pas, oui effectivement, c'est alors
19:44dans tous les sens.
19:45Tout n'est pas écrit, il y a certains des mouvements qui peuvent paraître surprenants
19:49pour dire le moins, donc il y a sans doute un peu de manœuvres politiques derrière
19:57et des enjeux très spécifiques, notamment autour de ce qui se passe sur Mediobanca
20:04et donc en fait sur le contrôle de Generali.
20:06Est-ce que ça ira au bout ? Pour dire le moins, c'est quand même une opération surprenante
20:12mais néanmoins, ce qui est sûr, c'est que Montepasqui était un candidat naturel à
20:17une consolidation, alors ce n'est pas celle qu'on attendait.
20:19Ce qu'il y a quand même peut-être à garder en tête, c'est que cette accélération
20:25elle est aussi peut-être à relier au cycle d'auto, c'est qu'effectivement les banques,
20:29et on en a parlé plusieurs fois, c'est que notamment pour les banques d'Europe du Sud,
20:33donc les banques italiennes et les banques espagnoles, ont très largement profité des
20:39hausses d'autocours.
20:40Et donc, l'inflexion qu'on a eue sur la politique de la BCE devrait sans doute se
20:46traduire par une baisse des marges d'intérêt.
20:49Unicredit guide sur une stabilité de son bénéfice cette année désormais ?
20:53Oui, alors ils espèrent qu'ils vont faire plus de commissions, mais typiquement c'est
20:57quand même un acteur qui est très pondéré sur les marges d'intérêt.
21:03Alors, ils ont la chance d'avoir une jambe en Allemagne qui pourrait peut-être résister
21:07un peu mieux, mais ce qu'on a pu voir sur le dernier trimestre, c'est que pour un acteur
21:11comme Intesa, qui est présente en Italie, on a déjà eu une petite morsure.
21:15Et donc après, ça peut perdurer encore un ou deux trimestres, parce qu'il y a des latences
21:23et il y a des politiques de hedging, de couverture, mais on a sans doute fait, ou on n'est pas
21:28très loin d'avoir fait, les plus hauts sur les marges d'intérêt.
21:32Alors après, il y a des moyens de prolonger avec des baisses de coûts, avec une remontée
21:37des commissions.
21:38Et c'est là où pour nous, très clairement, il nous semble que les banques restent un
21:41secteur intéressant, parce qu'il faut quand même garder en tête que les profitabilités
21:46sont structurellement améliorées, sauf à penser qu'on va retourner à des taux à zéro.
21:49Et donc à partir de là, on va être capable de générer du capital et donc de pouvoir
21:53entretenir des dividendes.
21:54Et donc, dès lors, il n'y a pas de raison de maintenir des valorisations qui, implicitement,
22:00font qu'on a des acteurs qui vont verser du 7, 8, 9 % de dividendes cette année.
22:06Sur un BNP, on va être à 4,58 de dividende ordinaire.
22:10Ça veut dire que pour un cours à 70, on est déjà quasiment à 7 %, plus la compte
22:14sur dividende qu'ils vont faire, plus leur achat d'actions, on est quasiment sur 13 % de
22:18return.
22:19Ça traduit juste que ce n'est sans doute pas assez cher.
22:22Ça, c'est ce qu'on voit normalement sur des boîtes Distress.
22:25Maintenant, au sein des banques, je pense qu'il va falloir être un peu plus attentif
22:32à la nature des modèles économiques et favoriser celles qui ont des modèles plus
22:38diversifiés, plus sur les commissions et peut-être un peu moins.
22:43Donc aujourd'hui, très clairement, un peu moins, si je caricature, peut-être un peu
22:48moins de banques d'Europe du Sud et un peu plus de banques françaises.
22:51Il y a un rééquilibrage au sein du secteur qui peut s'opérer.
22:55Ils ont des politiques aussi de gestion de leur back-book un peu différentes et donc
22:58on devrait avoir une amélioration sur les banques françaises, des marges d'intérêt.
23:01Les banques françaises n'ont pas été les fusées qu'on a vues en Espagne ou en Italie
23:05ces deux dernières années.
23:06Il y a sans doute un rééquilibrage à faire.
23:08Kering vous intéresse aussi Thierry, puisqu'on est dans les entreprises, le luxe en général
23:14mais Kering en particulier.
23:16C'est vrai que le marché a bien pris les résultats.
23:19Le lendemain, le matin, après ça s'est quand même bien dégonflé et c'est aujourd'hui
23:27que ça joue en fait.
23:28C'est vrai, vous avez raison.
23:29En tout cas, le message, parce que là, l'année 2024, on l'oublie, ça n'a pas été bon
23:38pour personne à part Richemont sur le dernier trimestre mais sans ça tous les autres acteurs.
23:44C'était pas ça l'enjeu de cette publication pour le coup, c'était d'avoir un petit peu
23:48de couleur, un peu de granularité sur ce qui se passe depuis le début de l'année et ils
23:54ont dit, écoutez, c'est comme la fin d'année, sachant que la fin d'année a été particulièrement
23:59mauvaise pour Kering.
24:00C'est vrai que je suis un peu surpris de cette réaction aussi positive en plus avec un peu
24:05de décalage.
24:06Après, je pense que ce qui est important, alors on n'est pas du tout distresse et c'est
24:13pas habituel pour le secteur du luxe, mais Kering a annoncé une coupe de son dividende,
24:18a baissé le dividende de manière assez significative de 14 euros à 6 euros.
24:22C'est un milliard d'euros d'économisées, en tout cas de non-distribués aux actionnaires
24:27et je pense que c'était bien qu'il fasse cette annonce-là, c'est-à-dire qu'il pouvait
24:32le payer.
24:33Je comprends, ça tendait un peu la situation éventuellement.
24:37Ce n'était pas vraiment du dividende bien couvert, tout juste, mais on préfère qu'il
24:43garde un peu de marge de manœuvre.
24:44Finalement, c'est contre-intuitif, mais c'est le cas, la bourse regarde toujours le cash
24:52et notamment le cash qui reste dans la boîte pour financer l'avenir.
24:57Aujourd'hui pour Kering, c'était une bonne décision de couper son dividende et le marché
25:02l'a bien pris.
25:03Alors que sur ce qu'ils ont annoncé, moi en tout cas je n'ai rien vu de particulièrement
25:08positif.
25:09On promet la stabilisation.
25:10Chez Gucci, pour le moment, c'est quand même un point d'interrogation et c'est 60% des
25:16résultats opérationnels du groupe.
25:18La marge-off, on est quand même passé de 32% à 21%.
25:22C'est hyper violent ce qui s'est passé.
25:24Pour ceux qui se demandaient pourquoi le cours de Kering ne faisait que baisser depuis aussi
25:29longtemps, aujourd'hui on a une explication.
25:32Est-ce que c'est le point bas ? Moi, pour le coup, je trouve que c'est un peu tôt pour
25:36signaler positivement et plus globalement, sur le secteur du luxe, on a regardé, donc
25:41quelques éléments à partager, on trouve quand même que c'est assez cher.
25:44Dans les ratios de valorisation qu'on suit, valorisation économique, peu importe, on
25:51est six points, six tours au-dessus de la moyenne des dix dernières années.
25:56Donc, ce n'est pas non plus cadeau-cadeau, et à part le richement dont je parlais tout
26:02à l'heure, on n'a aucun rebond sur les résultats attendus dans les prochains mois.
26:08Le marché, il anticipe, mais on n'a pas grand-chose à se mettre sous la dent concrètement.
26:15En Chine, on nous dit que ce n'est pas encore l'exubérance.
26:21Il parle séquentiellement quand même de l'idée que…
26:24Oui, mais on a eu quand même des périodes très fastes récemment, on a fait notre deuil
26:31de ces périodes-là en 2024, mais je pense qu'il y a eu un gros effet richesse en fin
26:39d'année aux US qui a permis quand même au secteur du luxe de s'en tenir pas si
26:42mal que ça.
26:43Et bon, quid, je veux dire, Nvidia ne va pas plus que doubler tous les ans et créer autant
26:52puisque les centaines de milliards d'euros de marquage…
26:54C'est-à-dire qu'il y a une baisse, ce n'est pas bon pour LVMH, quoi.
26:57En tout cas, ça a permis, je pense, aux Etats-Unis, en Chine, non, mais évidemment, mais en tout
27:04cas, aux Etats-Unis, ça a certainement donné un peu de baume au cœur quand même sur les
27:09courses de Noël à certains acheteurs.
27:13Alexandre, puisqu'on parle de la Chine, alors pour évoquer le frein chinois dans
27:18la dynamique des acteurs du luxe, parlons à l'inverse de l'accélérateur chinois
27:23côté tech, là.
27:24C'est en train de repartir avec le panache.
27:28Oui, par exemple, quand on regarde un Nasdaq et un Hang Seng Tech, par exemple, on voit
27:32évidemment une large surperte du Hang Seng Tech, qui est très récente, depuis quelques
27:34semaines simplement.
27:35Depuis le 23 janvier.
27:36Voilà, cette petite rotation qui s'opère.
27:40Depuis que Donald Trump est là.
27:41Et qui, du coup, qui a fait aussi des risques plus larges, le Hang Seng tout court, qui
27:44a fait une 30% plus bullish que le S&P 500, par exemple.
27:48Donc oui, on a aussi en plus ce qui est intéressant, des signaux un peu plus en profondeur aussi.
27:52Quand vous regardez le high yield chinois, par exemple, souvent on compare les actions
27:55et le high yield.
27:56Il avait rechuté en cette phase où le Hang Seng avait beaucoup rebondi, puis ensuite
28:00à nouveau plusieurs mois de correction.
28:02Les obligations avaient suivi et à nouveau, depuis quelques semaines, les obligations
28:05à yield repartent et les actions repartent.
28:07Donc, en parallèle de signaux aussi sur l'inflation qui a un peu reparti, c'est du 0,5, c'est
28:13pas encore génial, mais ce sentiment que sur la Chine, le bottom, même la déflation
28:18qu'on a connue pour quelques temps, est un peu derrière nous.
28:20Désormais, c'est plus l'impression, enfin le sentiment à quelle vitesse ça va repartir
28:23que est-ce que le point bas doit encore être fait.
28:26On a quand même tous, je pense, ce sentiment que le point bas sur l'immobilier ou autre
28:29a été fait.
28:30Désormais, la capitale se repart avec Trump en face, avec peut-être aussi l'Europe en
28:33face, Alliés ou autre.
28:35Donc, c'est plutôt ça le questionnement.
28:38Mais sur l'aspect de vise, il n'y a pas, on n'a pas, il y a un yuan qui s'effondre
28:42complètement.
28:43Donc, ça tient côté devise, des signaux sur l'inflation un peu meilleurs.
28:46Les PMI, c'est très mitigé par contre.
28:48PMI Service, qu'on regarde un peu plus pour la question de la demande intérieure, il
28:51avait rebondi à 52, il revient vers les 50.
28:53C'est toujours ça depuis que moi, c'est des oscillations.
28:55Donc, on n'a pas de paysage vraiment tendanciel sur la Chine.
28:57Il y a quand même le sentiment que le plus dur est passé, mais que la phase d'accélération
29:00n'est pas encore complètement là.
29:02Mais par contre, l'idée de dire à l'investisseur qu'il faut aller sur la Chine en ce moment,
29:05je pense que oui.
29:06Ce que moi, je vois qu'on voit au contraire pour la tech américaine, effectivement, je
29:09vois plutôt comme un aspect un peu soutenant pour les valeurs chinoises.
29:12Ça paraît une mécanique légitime.
29:14Oui, parce que les valeurs en plus de la tech chinoise, c'est deux fois moins cher en multiple
29:18que la tech américaine.
29:19Donc, il y a forcément des arbitrages qui peuvent se faire de ce côté-là.
29:21Et puis, on a toujours l'idée que la Chine peut aussi apporter un peu plus de fuel pour
29:27la relance de l'économie.
29:28Il y a l'impression que l'orage ne trempe pas par rapport à ça, jusqu'à ce qu'il
29:32soit ajusté.
29:33Oui, que le trempe viendra sur les tarifs.
29:34Peut-être qu'il passera un moment à autre chose et peut-être que pour la Chine, ce
29:37sera effectivement le moment de libérer un peu plus d'énergie dans l'idée de la
29:41relance.
29:42Parlons de Trump et de l'Europe également, Gilles, alors effectivement, il y a les grands
29:47classiques de la littérature trumpienne, les spiritueux, l'automobile allemande, l'acier
29:53et l'aluminium.
29:54Bon, là, on reprend les classiques de la Première Guerre commerciale.
29:57Ce qui est assez nouveau, c'est quand même toute cette cathédrale normative européenne
30:01qui s'est considérablement renforcée sur les services technologiques, les services
30:06financiers, l'ESG, et visiblement, c'est quand même là que Trump et les poids lourds
30:12de son administration ont envie de porter le fer, là, aujourd'hui.
30:15Alors, il a envie de porter le fer, mais là encore, c'est quand même un sujet intéressant.
30:22C'est qu'il est le premier à revendiquer de pouvoir appliquer les règles qu'il souhaite
30:27chez lui et pas se foublier les règles du reste du monde.
30:30Il pourrait, et il ne le fait pas visiblement, admettre que l'Europe est en…
30:36Une réciprocité de ce point de vue-là ?
30:37Une réciprocité de ce point de vue-là.
30:38Il ne considère pas que l'Europe soit aussi forte que les Etats-Unis, je pense.
30:42Mais c'est là où… Alors, je pense qu'effectivement, il va essayer de faire levier, d'emporter…
30:48Mais on voit que ça nous fait bouger, on voit que ça nous questionne, on voit que
30:52ça crée du débat chez nous.
30:53Mais on comprend bien qu'en réalité, ce débat réglementaire, on souffre de réglementation,
30:58c'est certainement vrai.
31:00Mais qu'en réalité, le débat sur la techno, ça a été une émergence rapide.
31:07Je ne sais pas s'il a été plus rapide que la machine à vapeur en son temps, très
31:11certainement.
31:12Mais qu'en réalité, le monde n'était pas prêt à absorber si rapidement ces ruptures
31:17technologiques et que les textes, les réglementations n'étaient pas faites pour ça.
31:21Et qu'aujourd'hui, on a forcé de constater qu'on a quand même besoin, sans doute,
31:25de mettre un cadre…
31:28Modernisé, un peu ?
31:29Modernisé, un peu, parce qu'effectivement, tel que c'est fait aujourd'hui, on a quand
31:34même…
31:35C'est quand même un peu le Far West et c'est la loi du plus fort.
31:37Et alors c'est très bien pour les Américains qui étaient les premiers, mais à terme,
31:44ça conduit quand même, dans le passé, ça a toujours conduit à une baisse de l'innovation
31:50parce que généralement, ils vont bloquer l'innovation des nouveaux entrants.
31:54Donc il y a sans doute besoin d'avoir un cadre.
31:57Est-ce que la réponse européenne est parfaite ? Certainement pas, c'est certainement trop
32:02compliqué.
32:03Mais je pense que moi, ma conviction, et je crois qu'on avait l'occasion d'en discuter,
32:11mais je pense qu'aujourd'hui, le DMA et le DSA sont sans doute une bonne chose, ces
32:17réglementations, qui effectivement permettent d'éviter les excès.
32:20Donc c'est un vrai test pour l'Europe dans sa capacité à apporter une réponse commune
32:25et à maintenir effectivement ce cap réglementaire.
32:28Et à ne pas se voir imposer des normes qui seraient imposées par les Etats-Unis et qui
32:33ne nous laisseraient plus de choix.
32:34L'une des commissaires en charge des questions réglementaires dit que le but n'est pas d'effacer
32:41ou de reculer.
32:42Le but est effectivement d'adapter à l'ère actuelle des règles en gardant le cap de
32:50cette réglementation.
32:51Ce qu'il faut bien avoir en tête, c'est qu'on vient d'un moment où, comme c'était
32:56nouveau, il n'y avait pas de règle du tout.
32:58Donc ça ne paraît pas aberrant de vouloir…
33:02Mais ça peut se retrouver dans la compétitivité des entreprises européennes, y compris, on
33:07parlait des multiples de valorisation, est-ce que ça peut participer à élever un peu les
33:11multiples de valorisation des actions européennes à un certain point, à un certain stade ?
33:15Ce qu'il y a, c'est qu'en fait, cette réglementation nécessite de s'adapter.
33:20En réalité, c'est un poids sur la rentabilité de ces groupes-là puisqu'ils ont la nécessité
33:25de s'adapter.
33:26Ça peut coûter cher.
33:27En plus de ça, il n'y a pas de réciprocité, parce que si on revient sur la réglementation,
33:32aujourd'hui, en réalité, on est déjà soumis très largement aux droits américains.
33:36Que ce soit sur l'usage du dollar, parce qu'on utilise le dollar, mais dès qu'il
33:40y a une société américaine, ils ont le droit d'avoir accès à toutes nos données.
33:43Et si on pense que les données, c'est le pétrole d'aujourd'hui, est-ce qu'on
33:48est bien sûr qu'on veuille que toutes les données partent aux Etats-Unis ? Donc, avoir
33:52ce qu'on appelle un ring-fencing, un encerclement de nos données pour s'assurer qu'elles
33:56restent en Europe et qu'elles ne sont pas utilisées n'importe comment, ce n'est
33:59sans doute pas une mauvaise idée.
34:00Après, on a 109 milliards en France pour faire des data centers.
34:04C'est sans doute utile.
34:06Après, il faut voir comment c'est déployé.
34:09Oui, ça, on verra bien.
34:12Mais bon, il y a un signal.
34:13Il y a quelque chose d'envoyé.
34:14Trump, qu'est-ce qui vous marque ? Alors, Trump est l'Europe.
34:17Trump est Trump en général.
34:18Là, on va boucler la quatrième semaine d'exercice du pouvoir de Donald Trump.
34:22Qu'est-ce qui retient votre attention à ce stade, Thierry ?
34:27Moi, j'ai juste revu une étude académique de 2020 qui disait que pour 1 000 emplois
34:37créés dans l'acier et l'aluminium grâce aux tarifs, aux droits douaniers, donc là,
34:44en 2020, on revenait sur la première mise en place des tarifs, ce qui avait été le
34:49cas sur l'acier et l'aluminium.
34:51De mémoire, c'était 10 % sur l'acier et 25 % sur l'aluminium.
34:5410 % sur l'alu et 25 % sur l'acier.
34:56Voilà, c'est ça, pardon.
34:57C'est l'inverse.
34:58Donc, je reprends.
34:59Donc, en 2017, il y avait eu la mise en place de ces tarifs-là.
35:03Il y a eu une étude académique qui est revenue trois ans plus tard qui a dit alors qu'est-ce
35:08qui s'est passé concrètement ? Est-ce que ça a créé des emplois ? Et donc, le ratio,
35:13accrochez-vous bien, c'est pour 1 000 emplois créés dans l'industrie de l'acier et
35:17de l'aluminium, il y a eu 75 000 emplois détruits dans le manufacturier aux États-Unis.
35:23Voilà.
35:24Donc, moi, je veux dire, le rationnel, il n'est pas là, donc je pense que ça ne sert
35:31à rien de… bon, c'est des effets d'annonce, des effets de manche.
35:35Après, c'est notre quotidien, on ne rigole pas tous les jours avec ça, ce n'est pas
35:39non plus très marrant d'avoir une telle volatilité qui n'est pas nécessaire.
35:46Il y a déjà suffisamment de volatilité.
35:48C'est une arme.
35:49L'incertitude maniée comme par Trump, c'est aussi une arme.
35:52C'est une arme.
35:53Mais je veux dire, quand on regarde concrètement, donc à nouveau, les élections, le questionnement
35:57pourquoi voter pour quelqu'un qui finalement a détruit des emplois, je n'ai pas le rationnel.
36:02Ça, c'est le premier point et je suis tout… je partage, je reviens sur le point de…
36:07La réglementation.
36:09Je veux dire, c'est les boîtes américaines, il se trouve qu'ils sont partis largement
36:13avant nous, ils étaient bien financés, bon, donc c'est l'écosystème américain et
36:17il n'y a pas photo avec l'écosystème européen, donc sur le business, ils sont
36:21mieux armés que nous, notamment sur tout ce qui est innovation, technologie et donc
36:25ils ont été puiser nos datas gratuitement pendant des années et maintenant, ils arrivent
36:30à être leaders et ils sont pratiquement… on ne peut plus les rattraper, enfin, ça
36:34va quand même être très compliqué de faire sortir des… donc la naïveté, ça suffit
36:38et puis de nous faire croire qu'on a… on tue nos libertés, enfin, je veux dire,
36:43tout le discours qu'il y a actuellement aux Etats-Unis, je ne sais pas si vous avez vu
36:46les pubs au Superbowl…
36:47– Non, je n'ai pas regardé, mais oui.
36:50– Bon, il y a quand même eu une pub qui est hyper choquante, enfin, une croix gammée
36:54pour un t-shirt, ça passe au Superbowl, quoi, parce que sous prétexte de la liberté d'expression,
37:00de free speech, donc bon, est-ce qu'on veut vraiment ça ? Je ne sais pas, enfin, moi
37:04en tout cas non et après, la fin de la naïveté et il ne faut pas que nous-mêmes, on se retourne
37:11contre ce qui est censé nous protéger, il y a certainement des excès, on est tous d'accord,
37:16mais bon, aussi, maintenant, c'est un discours assez commun en disant, mais bon, l'Europe,
37:21enfin, ça nous empêche de faire du bon business sur la CSRT.
37:24– Donc, même si on se plaint tous de la réglementation que l'Europe nous inflige,
37:29on va quand même se retrouver à défendre la réglementation européenne parce que Trump
37:33va nous… – Oui, enfin, je pense qu'il ne faut
37:36quand même ne pas oublier que c'est fait pour se protéger et que ce n'est pas à notre…
37:39– En temps.
37:40– À la rigueur, on aurait des champions comme aux Etats-Unis et bon, on dit, bon,
37:45ça facilite leur business, etc., mais là, c'est du transfert de richesses, les MAG7,
37:51c'est nous qui les finançons en partie, nous, l'Europe, donc…
37:54– Oui, l'épargne européenne, oui.
37:55– Et donc, toute cette campagne, parce qu'à la fin, je veux dire, il y a quand même un
37:58brouillard qui est mis en place et c'est vrai que je suis vraiment d'accord sur la
38:04façon dont vous présentiez les choses, c'est-à-dire que, au fait, mais qu'est-ce qu'ils veulent
38:08là ? Est-ce que c'est l'aluminium ? Qu'est-ce qu'ils ont vraiment en tête ? Et je pense
38:13que c'est ce qui les embête, ce qui les titille.
38:15– Ah oui, je pense.
38:16– Bon, alors, je n'ai pas forcément beaucoup d'estime pour Thierry Breton sur sa carrière,
38:21mais en tout cas, sur ce qu'il a mis en place, je pense que c'était bien, c'était
38:24Et donc, il ne faut pas qu'on se méprenne sur ce qui se passe actuellement.
38:29– Mais sur ce qu'ils veulent, ce qui est intéressant, j'ai trouvé fascinant le discours
38:35bref de J.D.
38:36Evans, à l'IAE Summit, où il dit très clairement ce qu'ils veulent, c'est on
38:41est les plus gros, on est les plus forts et on va le rester, et vous savez quoi ? Faites
38:47bien ce que vous voulez, mais nous, ce qu'on veut, de toute façon, c'est rester les
38:49plus forts et on ne veut rien de tout ça.
38:51Donc, il dit très clairement que ce qu'il veut, c'est asseoir sa domination.
38:53– Je ne pense pas que ce soit l'auto allemande qui fasse peur à Trump, aujourd'hui, vu
38:59comment la tech a embrassé, plus ou moins rapidement, l'élection de Donald Trump,
39:04je pense que c'est quand même là-dessus qu'il va y avoir à rendre des comptes très
39:07clairement.
39:08– Oui, vous parliez de ça, du rythme des annonces de Trump, la question qu'on peut
39:10se poser, c'est à quelle vitesse le marché peut encaisser, peut digérer la vitesse de
39:15circulation d'informations et la densité d'informations qui nous parviennent depuis
39:18quelques semaines.
39:19Là, il y a moins de deux heures, c'est les Républicains du Congrès qui votent,
39:23qui seraient favorables.
39:24– Il y a une vraie réconciliation qui est proposée, là, budgétaire.
39:27– Mais il faut quand même bien voir d'où on part.
39:28Il propose 4500 milliards de baisse d'impôt sur plusieurs années, face à ça, 2000 milliards
39:33de réduction d'impôt, on est toujours sur une inflation dans la zone des 3%, un déficit
39:38qui n'a rarement été, au moins les 4 dernières années ou 5 dernières années, de 6%.
39:41Qu'est-ce qu'on met d'abord ? Est-ce qu'on réduit d'abord les dépenses et on baisse
39:45les impôts ? Qu'est-ce qui impacte le plus l'économie en premier ? Et si on réduit
39:48trop rapidement les dépenses, il y a le risque de récession, d'une inflation qui reste
39:52forte à un moment donné.
39:53Trump, tout à l'heure, il a dit quelque chose qui était un peu surprenant.
39:54Il a dit, en gros, il faut que les taux baissent, et avec les questions des tarifs…
39:59– C'est rat de paire avec mes tarifs.
40:01– Et qu'est-ce qu'il a voulu dire ? Si ce qu'il a voulu dire, c'est je vais faire
40:03peur à tout le monde avec mes tarifs, ce qui aura un effet un peu, comme on l'a vu
40:06au début, en fait, quand il a commencé à parler des tarifs…
40:08– On en parlait il y a 10 jours avec vous, Alexandre.
40:10– Il veut faire baisser les taux longs.
40:12Et est-ce que l'arme, Brandy, ne serait pas de faire peur à tout le monde, de créer
40:15un peu de contraction un peu partout, ça fait baisser les taux, et puis je ne sais
40:18pas si c'est ça qu'il a en tête, mais ce tweet était un peu curieux dans son…
40:20– Il n'arrête pas.
40:21Scott Pearson l'a dit, Kevin Assett aussi qui est son conseiller économique, il veut
40:25faire baisser les taux longs, on fera baisser les taux longs avant, avec ou sans la Fed.
40:29Donc voilà, maintenant on verra comment il se débrouille pour faire baisser les taux
40:31longs.
40:32J'ai toujours l'idée d'une récession qui peut réduire les déficits et faire baisser
40:35les taux, mais je ne suis pas sûr que ce soit le chemin qu'il a envie de privilégier
40:38aujourd'hui.
40:39Merci beaucoup messieurs.
40:40– Merci.
40:41– Merci d'avoir été les invités de Planète Marché.
40:42Gilles Guibou, AXA-IM, Alexandre Baradez, IG, Thierry Leclerc, Alphajet, Fair Investors.

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