Retrouvez la chronique d'Elisabeth Levy
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NewsTranscription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:04Bien, Elisabeth Lévy est avec nous. Bonjour Elisabeth.
00:06Bonjour Jean-Jacques, bonjour à tous.
00:08Alors, le Conseil d'Etat a validé la fermeture de C8 et d'Energie 12, les deux chaînes de la TNT, décidée par l'ARCOM.
00:16Alors, des médias fermés sur décision du juge administratif, et bien ça évoque tout de même plutôt la reçue de Poutine.
00:23Nous lirons des mots-là que la France est droit de l'homme, et pourtant c'est un grand silence des belles-âmes de gauche.
00:29Et d'ailleurs, la lutte continue, puisqu'ils n'ont pas encore obtenu la mort de CNews.
00:34Je pense qu'Energie 12, en plus, c'est vraiment un dommage collatéral, c'était pour pas les laisser seuls.
00:39Alors, peu importe, ça m'est totalement égal qu'on aime ou pas C8 et Hanouna.
00:44Moi, c'est pas forcément ma tasse de thé, mais C8 a déjà été sanctionnée lourdement à plusieurs reprises,
00:51et elle réunit quand même 2 millions de Français chaque jour.
00:54Ce qui est intéressant, d'ailleurs, dans cette émission de Cyril Hanouna, c'est que quand on regarde le public,
00:59c'est l'un des rares qui fédère la jeunesse des banlieues et celle qui vote RN.
01:05C'est assez amusant à regarder.
01:07Alors, on se demande si le problème, ce serait la couleur politique de son actionnaire.
01:11Par exemple, on voit rarement des sanctions des chaînes publiques qui font une information très orientée,
01:17et parfois de véritable dérapage.
01:20Alors, à TPMP, j'y suis allé, moi, ça m'est arrivé.
01:24Le ronron progressiste existe, il est tout à fait là, faut pas croire.
01:28Mais il n'est pas seul.
01:30Ce que je veux dire, c'est qu'il faut pas croire qu'à TPMP, on ne raconte que des horreurs réactionnaires.
01:36Il y a aussi des chroniqueurs qui assurent, comme partout, la même doxa, le même ronron que partout.
01:42Simplement, il n'est pas seul, et c'est ce que vous avez dit, Jean-Jacques, tout à l'heure.
01:46Vous avez dit la liberté d'expression, ça va quand c'est plusieurs expressions, quand il y a un S à l'expression.
01:51– Oui, je disais toujours.
01:52Et aujourd'hui, il n'y a que des défenseurs de la liberté d'expression,
01:54mais beaucoup, souvent, c'est les défenseurs de la liberté d'une seule expression.
01:59– Absolument.
02:00– Or, la liberté d'expression, c'est l'ouverture à toutes les expressions.
02:03– Absolument.
02:04J'en reviens donc à la sanction contre C8, alors on me parlera aussi de la vulgarité, franchement.
02:09– Pardon, entre parenthèses, je vais dire un truc personnel qui ne va pas faire plaisir.
02:12C8, à mon sens, est plus libre d'expression que CNews.
02:17Mais bon, hop, parenthèses reversemées.
02:20– Je ne peux pas vous répondre à ça pro domo, puisqu'en plus j'officie sur CNews.
02:23– Oui, oui, moi je dis ce que je pense.
02:25– Évidemment, les opinions sont libres.
02:28Bon, donc on nous dit aussi que c'est la vulgarité,
02:31que c'est vraiment pas le festival de la distinction.
02:34Faites l'expérience que j'ai faite, prenez votre zapette là,
02:37faites un tour et vous allez voir que la vulgarité n'est pas absolument
02:41l'apanage d'une seule chaîne.
02:43Si j'ajoute que les fréquences qui ont été libérées sont attribuées
02:47à des progressistes bien sous tout rapport proche du pouvoir,
02:50franchement, le soupçon s'accroît de politisation.
02:54Et enfin, ça c'est une coïncidence, C8 est fermé le jour où Richard Ferrand
02:58est confirmé à la tête du Conseil constitutionnel.
03:01Alors franchement, Jean-Jacques, hier c'était une sale journée
03:04pour l'état de droit et pour le respect qu'il inspire aux Français.
03:08— Eh bien, là, c'est de la suspicion que vous jetez sur l'élection de Richard Ferrand.
03:13— Sur le choix de Richard Ferrand. — Ah, bon.
03:16— Sur le choix de Richard Ferrand.
03:18— L'état de droit est parfaitement respecté, non ?
03:21— Oui, on piétine la... On respecte la lettre.
03:24— Je croyais que beaucoup défendaient l'état de droit dans ce pays.
03:27— Eh bien, je vais vous dire en quoi je le défends.
03:29On a quand même le droit d'avoir plusieurs points de vue sur l'état de droit.
03:32— Oui, et c'est pour ça qu'ici, il y a plusieurs points de vue.
03:35— Eh bien, moi, je crois que dans ces affaires, on respecte la lettre et on piétine l'esprit.
03:40Je vous donne quelques pistes.
03:42L'état de droit, c'est la partialité, la neutralité.
03:45Tout le monde peut le comprendre.
03:47Tout le monde est égal devant la loi, etc.
03:49Or, à son sommet, qui y a-t-il aujourd'hui ?
03:52M. Ferrand. Donc, M. Ferrand, je ne vous fais pas de dessin
03:55qui vient du PS et qui est proche du président.
03:58M. Champy, qui est donc l'ancien directeur...
04:01Françoise, c'est bien l'ancien directeur de Jean-Marc Ayrault.
04:04M. Champy, bien sûr.
04:06Non, il est au Conseil d'État, lui, qui dirige le Conseil d'État.
04:09— Oui, je dirige la section contentieux du Conseil d'État.
04:12Je publie dans le prochain Causerge une enquête absolument passionnante,
04:16open source, d'ailleurs, sur l'ARCOM, sur le profil de ses personnels.
04:21Alors, ils viennent tous... Enfin, il y en a un paquet qui viennent du Conseil d'État,
04:25des chaînes publiques et de la gauche.
04:27D'ailleurs, tout ça est à peu près pareil.
04:29Or, toutes ces cours qui sont... Non, mais écoutez, il n'y a que ça.
04:33Il n'y a personne qui vient, par exemple, du groupe Bolloré.
04:35Je suis navré, mais il y a quand même un problème dans cette endogamie,
04:38parce que toutes ces cours qui sont prétendument indépendantes
04:42fabriquent une règle de la jurisprudence, en fait,
04:45et donc il y a de l'interprétation.
04:48Et cette interprétation, eh bien elle est forcément influencée par leur vision du monde.
04:52Donc la solution, ce serait quoi ?
04:54Ce sera la diversité idéologique, comme ici,
04:57de façon à ce que les points de vue puissent se confronter.
05:00C'est exactement le contraire.
05:02Un petit monde endogame, où tout le monde pense pareil,
05:05en gros, multiculti, antifasciste,
05:07eh bien ce petit monde peut décider ce que j'ai le droit de regarder,
05:11mais aussi qui notre pays doit accueillir,
05:14pour qui j'ai le droit de voter.
05:16Comme le dit mon ami et auteur Stéphane Germain,
05:19l'État de droit, c'est de gauche.
05:21Donc, alors, je voudrais quand même finir...
05:23Ben oui, François, je suis désolé,
05:25le soupçon ne devrait même pas pouvoir être formulé.
05:28Pourquoi ? Parce que la première mission de l'État de droit,
05:31vous savez, ça n'est pas de faire du chichi
05:34sur les droits de la défense du délinquant,
05:36c'est de nous protéger contre l'arbitraire du pouvoir.
05:39Et qu'est-ce qu'on voit, en fait, de ce qui se passe ?
05:42C'est que le juge constitutionnel nous interdit d'avoir des frontières
05:46que la population réclame à corps et à crâne.
05:48La plus haute juridiction pénale du pays,
05:50ça aussi c'est l'État de droit,
05:52valide les écoutes d'un avocat
05:54et condamne un ancien président
05:56sur la base d'intentions supposées.
05:58Et donc le gendarme des médias et le juge administratif
06:01ferment des chaînes de télévision.
06:03Alors moi, si vous voulez, on m'a dit que l'État de droit me protège,
06:06j'aimerais savoir qui protégera mes libertés
06:08contre l'arbitraire des juges
06:10qui incarne cet État de droit.
06:13Allez, je trouve ça, vraiment,
06:15vous êtes super intelligente et je vous adore Elisabeth,
06:17mais alors, c'est tiré par les cheveux
06:19de partir de C8, d'arriver aux écoutes de Sarkozy,
06:22j'ai l'impression que vous faites un paquet cadeau ce matin,
06:24rien ne va avec rien.
06:26Moi, C8, honnêtement,
06:28là où je vous rejoins,
06:30C8 a complètement déconné,
06:32c'est-à-dire qu'ils ont été condamnés,
06:34ils ont fait une audition,
06:36ils ont fait une audition désastreuse,
06:38désastreuse !
06:40Je termine, je veux dire,
06:42vous avez des fréquences,
06:44vous avez un cahier des charges,
06:46vous devez le respecter, ils ne l'ont pas respecté,
06:48Cyril Hanouna a passé la ligne je ne sais pas combien de fois,
06:50on est d'accord,
06:52mais est-ce qu'il fallait interdire C8 ?
06:54Fondamentalement, je ne crois pas,
06:56parce que je suis exactement comme vous, mais de l'autre côté de la barrière,
06:58c'est-à-dire moi à gauche et vous un peu plus à droite,
07:00c'est-à-dire que la liberté,
07:02pour moi, ne se découpe pas en morceaux
07:04au gré de mes humeurs, vous voyez ce que je veux dire ?
07:06On a une grande question qui est en train d'arriver,
07:08est-ce qu'il faut libérer ou pas Abdallah ?
07:10OK ?
07:12C'est une vraie question.
07:14Moi, ça me révulse,
07:16mais je suis
07:18une fanatique de la justice,
07:20et je considère qu'à partir du moment
07:22où l'individu a payé sa peine,
07:24il faut le libérer.
07:26Je vous rejoins donc sur l'idée
07:28que fallait-il fermer C8.
07:30Après,
07:32j'en ai un peu marre des gens qui...
07:34Je termine,
07:36je termine,
07:38je finis en une seconde,
07:40mais juste dire que tous les gens qui disent
07:42qu'il n'y a pas de liberté d'expression comme toute la droite
07:44et la droite extrême, ça fait dix ans
07:46qu'on entend sur
07:48ces news, toujours les mêmes idées,
07:50et de non-diversité.
07:52Mais allez donc, quand vous êtes de gauche,
07:54faire l'idiot utile sur un plateau de ces news.
07:56Enfin sérieusement, la gauche n'y va plus,
07:58elle a tout à fait raison de ne pas y aller.
08:00Non, mais on s'en fiche,
08:02ils sont rares.
08:04Ce que je veux dire par là,
08:06c'est que les gens...
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10:36...
10:38en réalité, beaucoup plus que le Parlement aujourd'hui, un certain nombre de cadres de la société.
10:45Il y a beaucoup d'interprétations. Forcément, ça c'est la nature de la chose.
10:49La seule chose que je vous dis, c'est qu'en quelque temps, oui, c'est notre boulot de faire des rapprochements, à mon avis.
10:56Vous n'aimez pas ça ?
10:57— Non, non, moi je l'aime beaucoup, mais là, ils sont tirés par les cheveux. Ils sont tirés par les cheveux.
11:00— Ce que je constate. Et en plus, l'état de... ce qu'on appelle l'état de droit, cet ensemble de choses, est tout le temps...
11:07— Je vais très vite. Et tout le temps protester. Ce que je constate, c'est un certain nombre de décisions qui fleurent l'arbitraire et le copinal.
11:15— En tout cas, pas d'à gauche. Le conseil constitutionnel, il est pas majoritairement à gauche.
11:19Et Richard Ferrand, il est de gauche comme Stuart Schubert.
11:21— 8h23. Pardon. 8h23. — Censure, censure, Elisabeth Lévy.