Avec Manon Aubry, députée européenne LFI
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-21##
Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry
————————————————————
▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
🎧 Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/
———————————————————————
🔴 Nous suivre sur les réseaux sociaux 🔴
▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr
##L_INVITE_POLITIQUE-2025-02-21##
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00— SUDRADIO, l'invité politique Jean-Jacques Bourdin.
00:07— Manon Aubry, notre invitée, députée européenne LFI. Bonjour, Manon Aubry. — Bonjour.
00:11— Merci d'être avec nous. Je voudrais revenir sur les images que l'on a vues hier. Les corps sans vie de Kfir et Ariel, deux enfants,
00:20ont été rapatriés en Israël. C'était hier. Rapatriés à Gaza, des milliers d'hommes, de femmes et d'enfants ont assisté au spectacle
00:29du départ des corps, parfois en chantant, en jouant de la musique. Une haine exprimée. C'était honteux. C'était – je ne sais pas, moi –
00:39un insupportable spectacle pour vous. — D'abord, je voudrais avoir une pensée pour cette famille qui est extrêmement meurtrie.
00:46On apprend par ailleurs ce matin que le corps de la mère ne serait pas le bon corps qui a été restitué à la famille. Donc je profite de cette antenne.
00:56— Elle a substitué son corps. — Et donc je profite de cette antenne pour demander à ce que le Hamas fournisse et rende le bon corps à la famille,
01:06parce que je vois là un risque d'escalade extrêmement dangereux. On voit déjà que le gouvernement de Benjamin Netanyahou promet une vengeance.
01:16Et c'est tout le processus de paix qui a été enclenché maintenant il y a quelques semaines, qui est en danger et qui est plus que jamais nécessaire
01:23pour amener la paix dans une zone qui a été déjà beaucoup trop meurtrie depuis de bien trop longs mois, de bien trop longues années.
01:31Et ce que j'espère, c'est que ce processus de paix pourra néanmoins aller à son terme le plus rapidement possible.
01:37— Mais ces images, vous avez vu ces images ? — Elles sont troublantes, oui. — Seulement troublantes. Elles ne sont pas plus que troublantes.
01:45— Mais on ne peut jamais se satisfaire de la mort... — « Troublantes », vous pensez que c'est le mot ?
01:49— On ne peut jamais se satisfaire de la mort de personnes telles qu'elles soient, quelles que soient leurs nationalités.
01:54— Est-ce qu'on peut se satisfaire d'un spectacle semblable ? — Mais je ne me satisfais d'aucun spectacle, Jean-Jacques Bourdin.
02:00Je ne me satisfais pas d'un spectacle de mort d'otages israéliens. Je ne me satisfais pas d'un spectacle de plus de 60 000 Palestiniens
02:09qui ont été massacrés dans la banque de Gaza, dont grande partie d'enfants, de bébés, dont on ne citera jamais les noms à la radio...
02:16— Manon Aubry. Manon Aubry. En l'occurrence, on ne parle pas des morts... — On devrait parler de tous les morts, Jean-Jacques Bourdin.
02:24— Bien. Bien. Qui a tué ces enfants ? — J'espère qu'on le saura. J'espère qu'on le saura. Moi, j'étais pas sur place.
02:35— J'espérais qu'on le saura. — Manifestement, le Hamas. Mais voilà. Et comme... — C'est pas ce que dit votre amie Rima Hassan.
02:42Elle dit que ce sont les Israéliens qui ont tué ses enfants. — Oui. Et ça, elle ne l'a pas démenti. Mais à la rigueur, peu importe.
02:49Ils ont été morts parce qu'ils ont été pris en otage par le Hamas. Et la responsabilité, elle est d'abord celle...
02:53— Ils ont été morts pourquoi ? Ils ont été tués pourquoi ? — Ils ont été morts parce qu'ils étaient Israéliens.
02:58Et personne ne devrait mourir parce qu'on a l'une ou l'autre nationalité, Jean-Jacques Bourdin.
03:02— Ils ont été tués parce qu'ils ont été enlevés. — Ils ont été tués parce qu'ils ont été enlevés, parce qu'ils ont été pris en otage.
03:08Ils ont été tués... — Parce qu'ils ont servi de bouclier humain. — Mais bien sûr qu'ils ont servi de bouclier humain.
03:12Et je vous l'ai dit, chaque vie vaut une vie. Et moi, ce que je souhaite, c'est que chacune des vies qu'on a ôtées à cause de cette guerre...
03:22Aujourd'hui, on parle des otages. Et il y a de nouveaux otages qui devraient être libérés en fin de semaine.
03:27Et j'espère que les événements de ces dernières heures n'empêchera pas leur libération. Mais ce que j'espère aussi, c'est qu'on pleurera de la même manière
03:34les 60 000 Palestiniens, les 60 000 Palestiniens, des femmes, des enfants. Tout a été détruit dans la bande de Gaza.
03:4180% des infrastructures qui ont été détruites dans la bande de Gaza. Un mandat d'arrêt de la Cour pénale internationale
03:46qui a été lancé contre les dirigeants du Hamas et contre le gouvernement de Benjamin Netanyahou. Voilà.
03:51Il faut que le droit international parle enfin pour que la paix revienne. Ça a duré trop longtemps.
03:56— Est-ce que Rima Hassan a eu tort de dire ce qu'elle a dit et d'écrire ce qu'elle a écrit concernant ses enfants ? Est-ce qu'elle a eu tort ?
04:03— Non, elle n'a pas eu tort, Jean-Jacques Bourdin. — Elle n'a pas eu tort. Elle n'a pas eu tort de dire que les enfants sont morts en novembre 2023,
04:11tués par l'armée israélienne. Ça a été sa première réaction. Est-ce qu'elle a eu tort ou pas, Manon Aubry ?
04:17— Moi, ma première réaction, c'est de vous dire qu'ils n'auraient pas dû mourir parce qu'ils n'auraient pas dû être faits otages. Point barre.
04:24— C'est tout. C'est tout. — Point barre. Parce qu'on ne devrait pas mourir parce qu'on se trouve à la frontière entre la bande de Gaza et Israël.
04:32Point barre. Et ce conflit a beaucoup trop duré. Point barre. — Donc c'est le Hamas qui les a tués. C'est le Hamas qui les a tués ?
04:37— Mais vous voyez bien qu'il y a un débat sur le sujet. Mais peu importe. La première... — Mais vous n'arrivez pas à le dire.
04:42Vous n'arriveriez pas à le dire. — Non. Mais parce que Tsaïl, l'armée israélienne, n'a pas démenti le fait qu'ils auraient pu être tués
04:48par une frappe israélienne. Mais la première fait, Jean-Jacques Bourdin, c'est le fait qu'ils aient été capturés par le Hamas.
04:53Ils n'auraient pas dû être capturés par le Hamas. Et c'est à cause du Hamas qu'ils sont morts, parce qu'ils ont été faits otages par le Hamas.
05:00— Le Hamas que vous soutenez toujours ? — Mais je n'ai jamais... À quel moment j'ai soutenu le Hamas, Jean-Jacques Bourdin ?
05:04— Je parle pas vous, personnellement. — Ni moi ni mes amis. À quel moment on a soutenu le Hamas, Jean-Jacques Bourdin ?
05:10— À quel moment ? — À aucun moment. Certains d'entre vous... — Non. — À aucun moment ? — Non.
05:16— Bon. Manon Aubry. OK, mais c'est votre avis. Manon, on va pas reprendre. Je vais pas entrer dans le détail, parce que j'ai d'autres questions à vous poser.
05:24— On peut pas dire des affirmations comme ça qui sont infamantes. Nous avons toujours dénoncé les prises d'otages par le Hamas.
05:30Et moi, ce que j'en ai marre, je vais vous dire. Ça fait depuis le 7 octobre. Donc on est un an et demi plus tard.
05:36J'en ai marre de l'indignation du droit international à la géométrie variable. J'ai pleuré les morts des familles des otages israéliens.
05:46J'ai pleuré les 60 000 Palestiniens. Et vous voyez pour moi, une vie vaut une vie. Et j'espère que ce sera le cas pour l'ensemble des personnes
05:54qui commencent ce conflit. Et j'espère que tous ceux qui donnent des leçons à longueur d'antenne vont en réalité agir pour que la paix cesse
06:01et pour que la paix arrive. Et pour que la paix arrive, il faut tout simplement que l'UE... — C'est pas la paix Trump que vous défendez, j'imagine.
06:09— La paix Trump, c'est transformer la bande de Gaza en grand complexe touristique. C'est déporter les Gazaouis en Jordanie ou je ne sais où d'autres,
06:17alors que le peuple Gazaoui demande juste à vivre pacifiquement sur sa terre. Et pour ça, il faut que l'UE agisse, qu'elle suspende son accord
06:23d'association avec Israël, qu'elle arrête d'envoyer des armes et qu'enfin, elle respecte le droit international. Je rappelle qu'un mandat d'arrêt international
06:30a été lancé, ce qui veut dire que Benjamin Netanyahou doit être arrêté et doit faire face à la justice internationale pour les crimes qu'il a connus,
06:39qui sont des crimes de guerre, voire des crimes contre l'humanité, et qu'enfin le droit parle. — Bien. Parlons de l'Ukraine et de ce qui se passe
06:46entre la Russie et les États-Unis, entre M. Poutine et M. Trump, Manon Aubry. Emmanuel Macron s'est exprimé hier. Et il propose, il propose
06:56un emprunt européen de 500 milliards d'euros pour aider l'Ukraine et pour réarmer l'Europe. C'est une bonne idée ? Vous soutenez ?
07:03— Écoutez, d'abord, ce que je regrette, c'est que l'UE ait été aux abonnés absents, quand même, dans cette affaire.
07:08— Non mais je vous pose une question directe. Ne partez pas sur un autre chemin. Dites... Répondez-moi. Est-ce que vous êtes d'accord ou pas ?
07:15— La question, c'est la paix en Ukraine. Si il est proposé de faire un emprunt et d'investir davantage dans notre industrie militaire,
07:24c'est pour faire la paix. Est-ce que vous pensez pas que le meilleur... — Vous êtes contre ? Donc vous êtes contre ?
07:28— Moi, ce que j'observe, c'est que des facilités budgétaires sont toujours à géométrie variable. De l'argent, il y en a pour l'armée,
07:35mais il n'y en a pas pour nos hôpitaux, il n'y en a pas pour nos écoles. — Non mais d'accord. Mais je vous pose une question...
07:38— Ah bah c'est pas un petit sujet, quand même. C'est pas un petit sujet, quand même. — Mais Manon Aubry, vous êtes en train de dévier.
07:41Je vous pose une question stricte et claire et précise. Oui ou non, est-ce que vous approuvez la volonté d'Emmanuel Macron ? Oui ou non ?
07:50— Je vous le dis, que je préférais que l'argent soit d'abord investi là où il y en a besoin, pour nos hôpitaux, pour nos écoles.
07:58Et ce que je regrette, c'est que vous avez Donald Trump qui dit qu'il faut augmenter les dépenses militaires à hauteur de 5% du PIB,
08:06qui siffle, et puis l'UE qui rapplique tel un petit toutou. Donc moi, je pense que nos dépenses militaires doivent être ciblées.
08:16On en a besoin. On a besoin de dépenses militaires. Mais je pense qu'avant d'investir encore plus dans l'armée,
08:24on doit aussi se poser la question de nos services publics, par exemple. — Bien. Donc vous dites non.
08:29— En l'état, je dis non. — Ah bah voilà ! J'ai bien obtenu ce que je voulais. Il a fallu un peu de temps, Manon Aubry.
08:35Mais c'est comme ça. C'est le jeu. Bien, Emmanuel Macron, Manon Aubry, je vais passer à autre chose.
08:40— Vous comprenez qu'il faut expliquer la situation, et notamment le fait que l'UE n'ait pris aucune initiative
08:45pour la paix en Ukraine, qu'elle ait été complètement absente de l'ensemble des débats, et que maintenant,
08:50on doit notre salut à Donald Trump pour faire la paix en Ukraine. Tout ça n'est pas sérieux.
08:54— Non mais c'est facile de dire « Maintenant, l'UE n'a pris aucune »... Bon. Emmanuel Macron a Washington.
08:58C'est une initiative. Vous êtes d'accord avec moi. Lundi ou mardi, quel message doit-il porter, selon vous, face à Trump ?
09:09Quel message ? — Sur l'Ukraine spécifiquement ou plus généralement ? — Oui, oui, oui, oui.
09:13— Sur l'Ukraine spécifiquement, il faut qu'Emmanuel Macron porte une initiative diplomatique qui mette l'ensemble des protagonistes
09:20autour de la table. Dit autrement, on ne fera pas la paix juste avec Donald Trump et Vladimir Poutine,
09:25qui se partagent la carte de l'Ukraine. Ce qu'on a besoin, c'est d'avoir évidemment l'Ukraine autour de la table,
09:30évidemment l'UE autour de la table. Et pour le moment, les deux ont été écartés. — C'est ce qu'il va lui dire.
09:35— Et si Trump lui dit... C'est moi qui décide et je décide avec M. Poutine. — Et c'est là où on a besoin d'une force
09:43des 27 États membres de l'UE, parce que je pense que Donald Trump ne peut pas faire sans la voix des 27 États membres.
09:48Et la difficulté aujourd'hui – et c'est pour ça que je reviens sur les 3 ans de guerre qui se sont passés –, c'est que l'UE
09:53a parlé d'une voix extrêmement divisée, d'une part, et d'autre part qu'elle n'a pris aucune initiative.
09:59Si l'UE avait pris une initiative diplomatique dans ces 3 dernières années, on n'aurait pas attendu que Donald Trump
10:04le fasse à ses conditions à lui, qui sont les conditions de Vladimir Poutine et qui ne peuvent être les conditions de la paix.
10:09On peut pas demander à Vladimir Poutine de choisir lui-même les conditions auxquelles il fait la paix.
10:14— La sécurité de l'Ukraine et celle de l'Europe sont-elles indissociables ? — Bien sûr qu'elles sont liées.
10:19Je veux dire, on partage des centaines de kilomètres de frontières avec l'Ukraine. C'est une évidence.
10:22— Et la Russie est un ennemi aujourd'hui ? — Non. Vous savez, je pense qu'il faut pas avoir d'ennemis.
10:26— C'est quoi, alors ? C'est un adversaire ? — Sans doute. Un adversaire en termes de valeur, un adversaire...
10:32— Je dis ça parce que quelques jours avant l'invasion de l'Ukraine, Jean-Luc Mélenchon parlait de partenaires, lui.
10:38— Écoutez, quand vous devez aujourd'hui dialoguer, y compris Emmanuel Macron lui-même l'avait dit, on fait rarement la paix avec ses amis.
10:49Et si vous voulez avoir Vladimir Poutine autour de la table pour négocier la paix, il faut que Vladimir Poutine arrive autour de sa table.
10:55Et donc pour ça, il faut dialoguer. Est-ce que pour autant, ça fera de nous un ami de Vladimir Poutine ? Je ne pense pas.
11:00— Est-ce que la France doit quitter l'OTAN, aujourd'hui ? Est-ce que la France doit quitter l'OTAN ?
11:03— Je pense qu'elle doit au moins quitter son commandement armé. Et on voit bien aujourd'hui que la fuite en avant de l'OTAN,
11:09qui est aujourd'hui une alliance militaire à la solde des États-Unis et donc de Donald Trump, est un danger, est un danger qui nous amène
11:16à donner des débouchés militaires à l'industrie militaire américaine, qui nous amène à dépenser toujours plus en termes de dépenses militaires,
11:23et qui est aujourd'hui... Qui ne nous offre pas les conditions de notre indépendance.
11:28— Donc augmentons notre défense européenne. — Mais aujourd'hui, le problème de la défense européenne telle qu'elle nous est proposée,
11:34c'est qu'elle est précisément inscrite dans les pas de l'OTAN. Moi, ce que je demande, c'est un cadre indépendant de l'UE.
11:41Ça n'existe pas à l'heure actuelle. — Et là, on dépense plus. Avec un cadre indépendant, on dépense plus.
11:44— Ça veut pas forcément dire qu'on dépense plus. Ça veut juste dire qu'on ne dépense pas dans une industrie militaire américaine
11:49sur laquelle vous êtes nécessairement dépendant. Si vous devez acheter des armes, de l'armement tel qu'il soit aux États-Unis,
12:00forcément, ça donne un pouvoir aux États-Unis. Et moi, je ne souhaite pas qu'on donne ce pouvoir qui plus est à un président
12:05dont on voit bien que les volontés impérialistes n'ont pas de limite. — Je reviens en France. Sur les retraites, la Cour des comptes
12:12a donné des chiffres hier. Bon, 15 milliards de déficit pour le régime entre 2030 et 2035, 15 milliards de déficit prévu,
12:19et 30 milliards dans 20 ans. Bon. Alors que faut-il faire ? — C'est beaucoup moins que ce que François Bayrou avait annoncé.
12:26— Oui, c'est vrai. Il avait annoncé 55 milliards, si mes souvenirs sont exacts. — C'est ça. C'est exactement ça.
12:30— Manon Aubry, j'ai regardé les propositions des uns et des autres. J'en reprends une. Le patron de la Confédération des PME...
12:38Ici, nous défendons les PME. Propose de supprimer 3 jours fériés par an. Les salaires non touchés alimenteraient un compte
12:46pour des retraites futures, des salariés, une sorte de capitalisation comme ça existe dans le domaine public,
12:54comme ça existe pour les fonctionnaires. C'est une mauvaise idée. — Moi, j'ai une autre proposition à vous faire plutôt que de faire
13:00travailler plus les gens. — Répondez-moi à cette question, déjà. — C'est une mauvaise idée. — Mauvaise idée.
13:04— Et je vous fais une autre proposition qui rapportera bien plus d'argent, qui est celle de mettre à contribution les dividendes.
13:10Vous savez que les dividendes, aujourd'hui, ne sont pas imposés par les mêmes cotisations sociales que le travail.
13:15Quand vous vous levez tôt le matin – en l'occurrence, Jean-Jacques Bourdin, je crois que vous vous levez très tôt le matin –,
13:19vous touchez un salaire à la fin du mois et vous payez des cotisations sociales sur ce salaire. Bernard Arnault, qui va toucher
13:26des milliards d'euros de dividendes qu'il va mettre dans une holding, lui, ne va pas contribuer à la solidarité nationale
13:34comme nous le faisons tous à la hauteur de nos moyens. — Il contribue par ailleurs à la solidarité nationale. Par ailleurs.
13:38— C'est pas vrai, Jean-Jacques Bourdin. La France est un paradis... — En créant des emplois, vous contribuez à la richesse nationale.
13:42— La France est un paradis fiscal pour les milliardaires. Et par ailleurs, vous le savez, puisque vous défendez les PME,
13:47vous l'avez dit, les premiers convoyeurs d'emplois en France, ce sont les petites entreprises. Ce n'est pas Bernard Arnault.
13:51Ce sont les petites entreprises lesquelles petites entreprises font face à une concurrence déloyale par rapport
13:56aux grandes entreprises multinationales. Et vous savez – je sais pas si on aura le temps d'en parler –, hier a été adoptée
14:01une taxe de 2% sur le patrimoine des milliardaires, en tout cas de ceux qui possèdent plus de 100 millions d'euros
14:10de patrimoine. Donc on parle d'à peine 1 800 foyers fiscaux. Donc c'est probablement pas les gens qui nous écoutent ce matin.
14:18Et rien que ça... — Pourquoi pas ? — Si Bernard Arnault nous écoute, je le salue, bien évidemment.
14:23— Non mais Bernard Arnault... Vous avez choisi... C'est l'étendard de la colère, Bernard Arnault.
14:29— Non mais c'est assez symptomatique, Jean-Jacques Bourdin. Quand vous avez Bernard Arnault qui reçoit le gros de sa rémunération
14:35à travers des dividendes qu'il place dans une holding sur lequel il ne paye pas d'impôts, alors chaque Français qui se lève
14:41le matin va payer des impôts, eh bien il y a une injustice. Et moi, je suis fière qu'hier ait été adoptée cette loi avec cette toute petite
14:48taxe de 2% qui va rapporter jusqu'à 20 milliards d'euros, à l'heure où on a l'État français qui cherche beaucoup d'argent
14:55et qui veut mettre à contribution les Français, qui veut faire saigner les Français en augmentant leur facture d'électricité,
15:02en faisant payer plus cher les médicaments. Eh bien moi, je préfère vous mettre à contribution...
15:06— Très bien. Mais moi, je reviens sur mon idée, là, sur mon idée de forme de capitalisation. Ça existe.
15:11Dans le privé, ça marche très bien. Et c'est géré par les syndicats. — Non, c'est la gestion de l'inégalité.
15:16— C'est pas géré par les syndicats ? Si, c'est géré par 8 syndicats. — Il y a un principe de solidarité. C'est pas de la capitalisation
15:24qui existe aujourd'hui en France, Jean-Jacques Bourdin. Il y a un principe de solidarité de notre système par répartition.
15:30Il y a un système de répartition. — Alors il faut supprimer ce régime ? — Est-ce qu'on est dans un système de répartition
15:35sur les retraites en France aujourd'hui ? Oui ou non, Jean-Jacques Bourdin ? — Mais aujourd'hui, oui. Mais pas dans la fonction publique.
15:43— Je suis pour le maintenir. Je suis pour le maintenir, parce qu'il y a un principe de solidarité. — Alors est-ce qu'il faut supprimer
15:50cette capitalisation dans la fonction publique ? Oui ou non ? — Je suis pour maintenir le principe de solidarité.
15:57Et ce principe de solidarité, il permet aujourd'hui que chacun contribue à la hauteur de ses moyens et puisse toucher
16:03une retraite digne de ce nom. Et c'est insupportable qu'on va... Aujourd'hui, c'est pas BlackRock qui possède nos retraites.
16:10— Est-ce que c'est BlackRock qui possède nos retraites aujourd'hui ? — Est-ce que c'est BlackRock qui... Alors je vous pose une question.
16:16Je vous pose une question, Manon Aubry. Est-ce que c'est BlackRock qui possède les avoirs des fonctionnaires aujourd'hui
16:23dans la capitalisation ? — Parce que je vous le dis qu'on a essentiellement un système de répartition. — Mais je vous pose la question.
16:30— Mais on n'est pas d'accord sur la manière dont fonctionne notre système aujourd'hui. C'est pour ça que c'est ça
16:35la base de notre désaccord, Jean-Jacques Bourdin. — Manon Aubry, écoutez-moi bien. Dans la fonction publique, il y a deux systèmes.
16:40Il y a la répartition que vous défendez et il y a un peu de capitalisation. — Vous venez de le préciser. Un peu de capitalisation.
16:48Et moi, je défends le système de répartition. — Et cette capitalisation, c'est un fonds de pension. Qui possède ce fonds de pension ? Qui ?
16:53— Moi, je vous défends... — Qui le possède, Manon Aubry ? — Mais vous êtes d'accord avec moi. Vous venez de reconnaître
16:58que l'essentiel du système de retraite dépend du système de répartition. — Mais c'est extraordinaire.
17:03Quand on vous met face à la réalité des choses, vous ne répondez pas. — La réalité, Jean-Jacques Bourdin, c'est qu'il y a un système
17:09de répartition. Et c'est ce système de répartition qui permet l'équilibre des retraites, qui permet que chacune et chacun,
17:14quand ils travaillent, puissent partir à un âge... — Mais ça, on est d'accord au moment répété. Toujours la même chose.
17:20Moi, je vous pose une question claire. — C'est comme l'essentiel... Non, je suis pas d'accord, Jean-Jacques Bourdin.
17:24L'essentiel du débat, c'est est-ce qu'on veut partir à la retraite à 64 ans ? Oui ou non. Eh ben pour moi, c'est non.
17:29Pour l'essentiel des Français, c'est non. Pour les syndicats, c'est non. — Je vous pose une question. Vous savez pas me répondre,
17:33parce que vous ne connaissez pas la réponse. Qui possède... — Je viens de vous répondre. C'est un système par répartition
17:39qui existe en France. — Qui possède le fonds de pension qui aide les fonctionnaires à toucher une bonne retraite ? Qui ?
17:45— Vous allez parler d'une toute petite part infime de notre système de retraite, à l'heure où aujourd'hui, on a un système
17:52qui fonctionne par répartition, auquel la droite veut s'attaquer et l'extrême-droite veut s'attaquer.
17:58Donc moi, je refuse un système par capitalisation. Je vous le redis. Et je dis que l'urgence, c'est l'abrogation
18:05de la réforme des retraites. La Cour des comptes a foutu un camouflet à François Bayrou, qui avait annoncé
18:13un déficit extraordinaire. C'est loin d'être le cas. C'est largement finançable. Je viens de vous en faire la démonstration,
18:19notamment en mettant en contribution les dividendes. Et moi, ce que je souhaite, c'est que les gens qui se sont cassés
18:24leur vie au travail, qui se sont levés très tôt pour aller travailler, pour ceux qui nous écoutent, puissent partir
18:30dans de bonnes conditions avant 64 ans et qui puissent profiter de quelques jours encore en bonne santé.
18:37Voilà ce que je souhaite. Et c'est très simple. Et ça, ça nécessite pas un grand chamboule-tout.
18:42— Bon. Bien. Maintenant, on brise. Je vais passer à autre chose. Boilem Sansalle, vous êtes abstenu. C'est vrai.
18:47Alors que d'autres ont voté contre la libération. Je vais pas revenir sur ce qui s'est passé au niveau du Parlement européen.
18:53— La libération... Tout le monde demande sa libération, Jean-Jacques Bourdin. Et je l'ai fait à plusieurs reprises.
18:59— Oui, je sais. Mais je dis pas le contraire. Je ne dis pas le contraire. Mais est-ce que pour vous, c'est un auteur d'extrême-droite ?
19:05J'ai entendu cela. — C'est un auteur qui défend des positions avec lesquelles je suis pas toujours d'accord.
19:09Est-ce que ça fait de lui un auteur d'extrême-droite ? J'en sais rien. Mais c'est pas la question, Jean-Jacques Bourdin.
19:13C'est un auteur. C'est un écrivain. — La question, c'est qu'il faut qu'il soit libéré.
19:16— Exactement. Et sans condition. Et on devrait jamais être emprisonné pour des écrits et pour des paroles qu'on tient.
19:22— La fermeture de C8 et NRJ12, est-ce que vous vous réjouissez ?
19:27— L'enjeu, c'est est-ce que le droit a été enfin garanti ? Vous savez, quand vous avez une chaîne, un créneau sur la TNT, il y a des contreparties.
19:40Dans ces contreparties, vous avez le respect de la pluralité, le respect des droits fondamentaux.
19:45Et quand C8 a été rappelé à l'ordre à plus de 35 reprises par l'ARCOM pour canulaire homophobe, pour baiser forcé, pour insulte...
19:53Cyril Hanouna a été condamné hier par la justice française pour des insultes envers mon collègue Louis Boya.
19:59Il a été condamné à plus de 4 000 € d'amende. J'ai moi-même fait les frais aussi d'insultes de la part de Cyril Hanouna, d'appels au cyberharcèlement.
20:07Oui, il y a aujourd'hui un droit qui doit être respecté. Et l'ARCOM a fait prévaloir ce droit.
20:14– Elle a fait son travail. Elle a eu raison. – Elle a eu raison de faire son travail.
20:18Par exemple, Jean-Jacques Bourdin, je ne pense pas que Sud Radio ait fait l'objet d'autant de réprimandes et de rappels à l'ordre que C8.
20:26Et donc à partir du moment où C8 ne respecte pas les règles du jeu qui sont des règles de pluralité et de respect des droits fondamentaux...
20:34Enfin, je veux dire, quand vous faites des trucs homophobes, ça tombe sous le coup de la loi.
20:37– Est-ce une attaque à la liberté d'expression, fermer une chaîne ?
20:39– Non, mais il n'est pas question de liberté d'expression. Quand il s'agit de faire des choses illégales, ce n'est plus de la liberté d'expression.
20:45Si vous tenez des propos racistes, si vous violez la loi, ce n'est plus de la liberté d'expression, Jean-Jacques Bourdin.
20:51Et donc à partir du moment où il y a des règles qui sont faites et qu'elles sont violées en connaissance de cause...
20:56– Donc des propos racistes ont été tenus sur C8.
20:58– Oui, des propos racistes ont pu être tenus sur l'antenne de C8.
21:03Mais surtout, si je fais la liste de l'ensemble des rappels à l'ordre de l'ARCOM, ils sont assez longs, assez importants.
21:11Et c'est normal qu'à la fin, l'ARCOM siffle à la fin de la récré et dit,
21:15on vous a rappelé à l'ordre un certain nombre de fois, pas une fois, pas deux fois, 35 fois, avec des condamnations.
21:21Eh bien, si vous ne voulez pas respecter les règles, dans ce cas, alors vous êtes sanctionné et on vous retire l'accès à la TNT.
21:27Par ailleurs, C8 peut émettre sur les réseaux sociaux s'ils le veulent, mais on vous retire l'accès à la TNT.
21:32Et je trouve ça absolument normal.
21:33– Merci Emmanuel Ombrid d'être venu nous voir ce matin sur l'antenne de Sud Radio,
21:37où, je le dis toujours, la liberté d'expression, c'est la liberté de toutes les expressions.
21:42C'est jamais la liberté d'une seule expression.
21:45Il est 8h57, merci d'être avec nous.