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Mercredi 9 avril 2025, retrouvez Gilles Guibout (Responsable des actions européennes, AXA IM), Raphaël Thuin (Directeur des stratégies de marchés de capitaux, Tikehau Capital), Sébastien Lagarde (Directeur général et directeur de la gestion, Alphajet Fair Investors) et Florian Ielpo (Responsable Macro au sein de l'équipe Multi-Asset, Lombard Odier IM) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

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00:00:00Smart Bourse vous est présenté par Silex, conseil en investissement, produits structurés, gestion d'actifs, technologie.
00:00:15Bienvenue dans Smart Bourse, votre émission quotidienne sur Bsmart for Change pour rester à l'écoute des marchés.
00:00:20Vous nous suivez chaque jour à 20h30 si vous nous regardez à la télévision via vos box
00:00:24et vous nous retrouvez également tous les jours en replay sur bsmart.fr ou encore en podcast sur l'ensemble de vos plateformes préférées.
00:00:31Au sommaire de cette édition ce soir, anatomie d'une séquence particulièrement compliquée sur les marchés
00:00:37avec une nouvelle séance baissière pour les indices actions partout sur la planète
00:00:44et un phénomène qui tend à se confirmer depuis quelques heures et quelques jours maintenant,
00:00:48une baisse conjointe de l'ensemble des actifs américains, les actions américaines baissent, le dollar baisse,
00:00:54et les obligations souveraines américaines baissent aussi en voyant les rendements obligataires à des niveaux assez importants.
00:01:03Et c'est le moins qu'on puisse dire puisqu'on a vu des taux 10 ans ou 30 ans reprendre 40, 50, 60 points de base
00:01:09au cours des derniers jours depuis le début de la semaine sur le 10 ans qui est remonté jusqu'à 4,50%.
00:01:15Comment expliquer ce phénomène ?
00:01:17Un tiercé gagnant assez rare, il faut le dire, notamment pour une économie développée comme les Etats-Unis.
00:01:23Sur fond bien sûr d'intensification de la guerre commerciale, Pauline Grattel vous donnera tous les derniers détails dans un instant,
00:01:30mais sachez que l'escalade entre la Chine et les Etats-Unis est partie sur un rythme assez audacieux, il faut le dire.
00:01:37La réponse se fait du tac au tac et la Chine désormais va taxer et taxe les produits américains à hauteur de 84%
00:01:44après une nouvelle vague de tarifs en réponse aux tarifs de 50% américains qui se sont ajoutés sur les tarifs déjà existants pour les produits chinois.
00:01:54Bref, c'est compliqué sur les marchés, nous y reviendrons largement avec nos invités de Planète Marché dans un instant,
00:02:00alors que débute la saison de publication de résultats d'entreprises.
00:02:03D'ailleurs, quelles sont les entreprises qui vont pouvoir offrir des perspectives, des guidance dans le contexte actuel ?
00:02:09Sans doute qu'on devrait les compter sur les doigts d'une main et on l'a vu déjà avec Delta Airlines qui publiait ses résultats avant l'ouverture des marchés américains tout à l'heure.
00:02:16Les résultats du premier trimestre sont bons, un premier trimestre d'activité très solide pour Delta Airlines
00:02:21mais qui abandonne toute idée de prévision pour le reste de son exercice et ce sera sans doute le cas pour une grande partie,
00:02:28si ce n'est une majorité des entreprises qui seront à publier dans les prochains jours et les prochaines semaines.
00:02:33Et puis dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse, nous nous focaliserons sur un segment de marché bien particulier,
00:02:39le segment des micro-caps.
00:02:40Nous ferons le point sur cette classe d'actifs en tant que telle, si je puis dire, avec un spécialiste du secteur,
00:02:46Sébastien Lagarde, cofondateur et directeur des investissements d'Alpha Jet Fair Investors
00:02:52qui sera avec nous en plateau à partir de 17h45 dans le dernier quart d'heure de Smart Bourse ce soir.
00:03:07Tendance mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse,
00:03:09les infos clés du jour sur les marchés, une journée encore compliquée, très chahutée sur les marchés globaux,
00:03:14actions et obligataires avec Pauline Grattel, bonsoir, avec le jour d'entrée en vigueur
00:03:20d'une nouvelle vague de tarifs douaniers américains, des tarifs dits réciproques
00:03:25et la Chine qui a décidé de partir sur une réponse en forme d'escalade face à Donald Trump.
00:03:32Oui, depuis ce matin, les importations chinoises aux Etats-Unis sont taxées à 104%.
00:03:37Dans ce contexte, Pékin qui avait indiqué être prêt à se battre jusqu'au bout tient sa promesse.
00:03:42Le ministre des Finances chinois annonce une escalade dans la guerre commerciale US-Chine
00:03:47et augmente les droits de douane sur les produits américains, les passant de 34% à 84%.
00:03:52En Union Européenne, la première riposte, celle contre les droits de douane, de 25% sur l'aluminium et l'acier est adoptée.
00:03:59Ce sera des tarifs de 25% sur 21 milliards d'euros de marchandises américaines,
00:04:04parmi lesquelles les motos, les produits agricoles ou encore le soja de Louisiane
00:04:08et le bourbon a lui été retiré de la liste de justesse.
00:04:11Bon, plus globalement, tous les tarifs dits réciproques de Donald Trump entrent en vigueur aujourd'hui.
00:04:16Oui, voilà, ils sont entrés en vigueur aujourd'hui et ils avaient été dévoilés lors du Liberation Day.
00:04:21Il y a donc 20% supplémentaires pour les pays de l'Union Européenne, 46% pour le Vietnam ou encore 32% pour l'Inde.
00:04:28Le Japon se voit taxé à 24% supplémentaires en attendant de trouver des compromis
00:04:33puisque ce sera le premier partenaire commercial à bénéficier de négociations bilatérales avec les Etats-Unis.
00:04:39Dans ce contexte, la pression vendeuse, notamment sur les indices actions, se renforce encore un peu
00:04:45avec une baisse qui s'est même accélérée après les mesures de rétorsion annoncées par la Chine.
00:04:49Oui, en Europe, le Stoxx 600 et l'Eurostoxx 50 plongent de plus de 4% en séance.
00:04:54Le DAX, le FTSE, le MIB cèdent environ 4% également au cours de la séance.
00:04:58De lourdes chutes partagées en France par le CAC 40 qui évoluent ainsi autour de 6800 points.
00:05:04On peut dire que les gains d'hier quand les indices étaient portés par des espoirs de négociations
00:05:08ont été entièrement effacés aujourd'hui.
00:05:11Mais dans l'après-midi, après l'ouverture des marchés américains,
00:05:13les indices européens ont tenté de réduire un petit peu leurs pertes.
00:05:16Effectivement, quelle a été la couleur de l'ouverture de Wall Street cet après-midi, Pauline ?
00:05:21Hier, les indices avaient ouvert dans le vert comme en Europe et en Asie.
00:05:24Les marchés américains avaient finalement terminé leur séance dans le rouge
00:05:27jusqu'à plus de 2% de pertes pour le Nasdaq.
00:05:30Aujourd'hui, il ouvre en hausse de 1,5%.
00:05:32Le Dow Jones évolue en légère hausse à l'ouverture.
00:05:35Le S&P 500 également.
00:05:37A noter l'indice VIX qui avait atteint 60 lundis
00:05:40et qui s'était détendu à 40 hier revient sur des niveaux entre 50 et 55 aujourd'hui.
00:05:45Et puis, grande question également autour des marchés obligataires.
00:05:48Beaucoup de choses à dire et nous y reviendrons avec nos invités dans quelques instants.
00:05:51Oui, les taux longs américains s'affolent.
00:05:53Le rendement américain à 10 ans bondit de plus de 60 points de base en 3 séances
00:05:58et s'établit aujourd'hui autour de 4,40%.
00:06:01Le rendement américain à 30 ans bondit également autour de 4,90%
00:06:05après avoir même atteint le seuil de 5% au plus haut depuis fin 2023.
00:06:10En Europe, la hausse est plus mesurée avec un disant allemand autour de 2,60%.
00:06:15A noter tout de même que le rendement britannique à 30 ans bondit lui aussi
00:06:18de plus de 20 points de base à 5,60%.
00:06:22Un mot d'échange dans ce contexte, Pauline ?
00:06:24Le dollar faiblit un peu aujourd'hui et l'euro-dollar se traite au-delà de 1,10%.
00:06:28A noter le pétrole poursuit sa chute et cède encore plus de 5% aujourd'hui.
00:06:33Le baril de Brent passe sous le seuil des 60 dollars.
00:06:36Hier, le baril américain avait clôturé sous ce seuil également.
00:06:40Ce n'était pas arrivé depuis 4 ans.
00:06:42Enfin, les prix de l'or remontent sur le niveau de 3 000 dollars l'once environ.
00:06:45Et puis, côté entreprise et résultats d'entreprise,
00:06:48Delta Airlines a donné le coup d'envoi de la saison de publication du premier trimestre.
00:06:52La compagnie aérienne déclare que ses prévisions annuelles sont incertaines dans le contexte économique qu'on connaît.
00:06:57La demande pour des voyages stagne et celle pour des vols intérieurs diminue.
00:07:01Mais la marge opérationnelle, le BPA et les revenus d'exploitation sont conformes aux attentes au premier trimestre.
00:07:06Le titre bondit de 8% à l'ouverture.
00:07:08Que se passera-t-il demain sur les marchés ? C'est toute la question.
00:07:11Qu'est-ce qui est programmé, en tout cas, à l'agenda, Pauline ?
00:07:13Demain, on prendra connaissance de l'inflation américaine pour le mois de mars,
00:07:17avant les publications trimestrielles des banques américaines vendredi.
00:07:21Tendance, mon ami, chaque soir en ouverture de Smart Bourse.
00:07:23Les infos clés du jour sur les marchés avec Pauline Grattel.
00:07:37Trois invités avec nous chaque soir pour décrypter les mouvements de la planète marché.
00:07:39Gilles Guibou est à nos côtés, le responsable des actions européennes d'AXA, IEM.
00:07:43Bonsoir Gilles.
00:07:44Bonsoir Lévoire.
00:07:44Raphaël Thuin également avec nous, responsable des stratégies de marché de capitaux, de tickets au capital.
00:07:49Bonsoir Raphaël.
00:07:49Bonsoir Lévoire.
00:07:50Et Florian Yelpo nous accompagne, responsable macro chez Lombard-Rodier, IEM.
00:07:54Bonsoir Florian.
00:07:54Bonsoir Lévoire.
00:07:55Merci d'être là, messieurs.
00:07:56Ravi de vous retrouver.
00:07:57J'ai besoin d'explications sur ce qui se passe notamment du côté des marchés obligataires.
00:08:01C'est-à-dire, oublions les actions quelques instants pour se concentrer sur ces mouvements obligataires assez inhabituels.
00:08:08Je le disais en introduction, Florian, si on reprend la séquence depuis les annonces du 2 avril et du plan tarifaire de Donald Trump,
00:08:15les actions américaines ont perdu plus de 10%.
00:08:18On doit être sur des baisses de l'ordre de 12% pour le S&P 500.
00:08:22Et on a vu, en tout cas depuis le début de la semaine, des marchés obligataires complètement renverser leurs courses.
00:08:27On achetait plutôt en sécurité le marché obligataire en fin de semaine dernière.
00:08:31Et puis depuis lundi, il y a visiblement des ventes massives qui s'opèrent,
00:08:35puisqu'on a vu des taux longs à 10 ans, à 30 ans, reprendre 40, 50, 60 points de base en moins de 3 jours maintenant,
00:08:43dans un contexte, encore une fois, de stress, d'incertitude maximale,
00:08:46où ce genre d'actifs devrait bénéficier au moins en partie d'un statut de valeur refuge.
00:08:52Et ça ne semble pas être le cas.
00:08:54Surtout aux Etats-Unis.
00:08:55Surtout aux Etats-Unis.
00:08:56Et il est difficile d'oublier les actions dans ce contexte-là.
00:08:59C'est-à-dire que ce qui est vraiment surprenant, c'est le contexte d'action mis en miroir du contexte obligataire.
00:09:03Donc les taux US montent.
00:09:06Je pense qu'il faut se souvenir qu'il y a dans ce genre d'événement une forme de séquence.
00:09:10D'abord, il y a un mouvement de « fly to safety », donc une fuite vers la sécurité.
00:09:13On se met à vendre nos actions, on commence à acheter des obligations,
00:09:16ce qui semble être normalement le placement le plus sûr.
00:09:19Au-delà de ça, on peut avoir ensuite un « fly to liquidity »,
00:09:22parce que justement, on est forcé de liquider ces actifs.
00:09:24On est créé, parfois, on doit faire face à des appels de marge,
00:09:27un ensemble de systèmes, disons, du monde financier qui vont vous forcer à générer du cash.
00:09:31Alors c'est peut-être en partie ce à quoi on est en train d'assister.
00:09:34Et puis finalement, généralement, il y a un « fly to opportunity ».
00:09:36Mais c'est peut-être la question…
00:09:38Ça, c'est la séquence suivante.
00:09:39Voilà, c'est la séquence suivante.
00:09:40Qui viendra un jour.
00:09:41On se le posera peut-être un peu plus tard.
00:09:43Les obligations aujourd'hui, on peut se poser de la question, du « fly to opportunity »,
00:09:46parce qu'on a des « yields » qui sont quand même assez…
00:09:48Des taux d'intérêt à terme qui sont relativement intéressants, relativement attractifs historiquement.
00:09:525% sur le 30 ans américain.
00:09:53On a touché à nouveau 5% sur le 30 ans américain au cours de la nuit passée.
00:09:57Voilà.
00:09:58Après, pourquoi plutôt aux États-Unis et moins en Europe ?
00:10:01C'est la deuxième question qu'on doit se poser.
00:10:03Je pense que tout ce qu'on peut dire aujourd'hui,
00:10:05c'est qu'il y a un enchaînement de coïncidences qui est en train de se produire.
00:10:09On a une dévaluation du renminbi qui se fait sur fond de vente de U.S. treasuries long terme.
00:10:17Au cours de la nuit, on voit bien les taux disons remontés jusqu'à 4,50 pendant la nuit,
00:10:22puis revenir un petit peu.
00:10:23C'est une suspicion que la Chine est derrière la vente de ses obligations souveraines américaines.
00:10:30On le verra dans des chiffres à un moment de réserve chinoise, par exemple ?
00:10:36Pour l'instant, c'est des coïncidences.
00:10:37C'est tout ce qu'on peut dire à ce stade-là de notre point de vue.
00:10:41Il y a cet environnement de liquidation de ce qu'on appelle le basis trade,
00:10:47qui consiste à acheter des obligations américaines et vendre des futures.
00:10:50Et la liquidation de ces positions-là peut-être forcée également,
00:10:53qui a également pu amplifier le mouvement.
00:10:56On est face à une séquence, probablement cette séquence de recherche de liquidité,
00:11:02qui survient dans un moment où on est en train de négocier,
00:11:05où la Chine, en tout cas, est clairement dans une guerre totale contre l'application de ces barrières tarifaires.
00:11:13Et en même temps, un besoin de liquidité croissant, des tensions sur la liquidité au sein du marché américain.
00:11:18C'est probablement ce qui explique, en tout cas à court terme, les mouvements qu'on observe aujourd'hui.
00:11:23Et si on est dans ce « fly to liquidity », où on est prêt à vendre non pas ce qu'on veut, mais ce qu'on peut,
00:11:29c'est-à-dire les actifs les plus liquides du monde,
00:11:31est-ce que ça peut être un signal de début, de fin, d'un début de capitulation de marché, d'une certaine manière ?
00:11:38C'est difficile à dire. Ce qu'on voit aujourd'hui, c'est que dans l'ensemble,
00:11:42les marqueurs de l'appétit pour le risque, aujourd'hui, restent au plus bas.
00:11:48On a notre propre indicateur d'appétit pour le risque qui balaye un petit peu les volatilités actions,
00:11:53les volatilités du marché d'échange, les spread de crédit sur les marchés dérivés.
00:11:58Et quand on regarde le pourcentage de signaux qui sont en train de donner le signe potentiellement d'une stabilisation,
00:12:05on est à 0%.
00:12:06D'accord.
00:12:07Aucune des, je crois, 79 données que l'on collecte quotidiennement ne donne de signal d'amélioration à ce stade.
00:12:15Bon, la valorisation de marché reste un argument valable aujourd'hui.
00:12:19Les ménages américains, aujourd'hui, les investisseurs privés américains ont participé à la stabilisation
00:12:25qu'on a pu connaître au cours des derniers jours en se plaçant en face des investisseurs professionnels
00:12:30qui étaient en train de liquider leur position.
00:12:32Eux continuent à avoir de l'optimisme, pas dans les enquêtes, mais dans leur positionnement.
00:12:36Oui, les achats de retail ont été massifs, les plus importants peut-être même depuis une décennie,
00:12:44c'est-à-dire surpassant même les achats qui ont été réalisés pendant la crise Covid,
00:12:48quand des hedge funds, des CTA, eux, dérisquaient massivement leur portefeuille dans le même temps depuis jeudi dernier.
00:12:54Raphaël, sur la dynamique des marchés obligataires, il y a un volant d'explications, effectivement.
00:13:00Est-ce qu'il y en a qui sont plus satisfaisantes que d'autres ?
00:13:02Et puis, est-ce qu'il faut ouvrir la question du statut de valeur refuge des treasuries américaines
00:13:07dans le monde actuel et dans une gouvernance telle qu'elle est aujourd'hui conduite aux États-Unis par Donald Trump ?
00:13:16Oui, oui, tout ça, c'est effectivement les bonnes questions qu'on doit se poser en ce moment.
00:13:19Et c'est ce qui fait aussi que peut-être cet épisode de volatilité, il n'est pas exactement comme les autres.
00:13:24On sent qu'effectivement, il y a une espèce de grincement, y compris dans la plomberie du marché,
00:13:28de liquidités, de leviers excessifs, qui sont en train de se mettre en place là,
00:13:33des rebalancements assez conséquents de positionnement, y compris d'acheteurs structurels, quand on parle de treasuries.
00:13:39Et donc, effectivement, quand on fait la liste, et Florian l'a très bien fait,
00:13:43la liste des causes, elles sont multiples. Évidemment, les perspectives d'inflation qui impactent
00:13:49la potentielle évolution des taux d'intérêt, la perspective de déficit, deuxième chose.
00:13:54Les break-even montent ?
00:13:56Les break-even montent, l'inquiétude est grande. On peut imaginer que c'est quelque chose qui va inquiéter
00:14:02les porteurs d'obligations, en particulier aux États-Unis. On voit l'inflation potentiellement être probablement
00:14:08plus à la hausse aux États-Unis qu'ailleurs à la suite de cette séquence commerciale.
00:14:11Donc ça, ça va être un premier motif. Deuxième motif, c'est un motif autour des déficits,
00:14:16qui est là, pour le coup, généralisé à l'ensemble de géographie. Mais effectivement,
00:14:20dans un scénario de ralentissement économique, ces déficits, ils risquent d'être au moins élevés
00:14:26et stabilisés à des niveaux élevés, voire même d'augmenter. Deuxième facteur de hausse
00:14:29pour les taux d'intérêt. Et puis effectivement, cette thématique autour de changement de positionnement,
00:14:35défiance vis-à-vis du dollar, rebalancement de certaines positions, des facteurs techniques
00:14:43autour de liquidation. Là, on est vraiment dans cette plomberie du marché. Et ça, il faut
00:14:47y être très attentif parce que ces facteurs de liquidité, souvent dans les épisodes de baisse,
00:14:52ce sont des amplificateurs, ce sont des détonateurs. Ça peut amener une baisse qui semble parfois
00:15:00justifié d'un point de vue fondamental, devenir quelque chose d'autre. Et donc effectivement,
00:15:04cette sous-performance aujourd'hui des treasuries aux US, elle interpelle énormément, elle interroge.
00:15:10Je vous rends hommage, Raphaël, parce que j'y ai beaucoup repensé ces derniers temps.
00:15:14C'était dans une discussion avec vous autour de ce plateau. On était quelques jours après
00:15:19le déclenchement de la guerre en Ukraine par la Russie. Et au moment où, parmi le régime
00:15:26des sanctions, avait été saisi, confisqué, les réserves de change détenues par la
00:15:31Banque centrale russe à l'étranger. Et vous étiez venu nous dire à ce moment-là,
00:15:35détenir du dollar aujourd'hui, c'est un geste politique. Mais je crois que ça n'a
00:15:40jamais été aussi vrai, en tout cas pour certains acteurs de marché, Raphaël.
00:15:43Vous êtes gentil de le dire comme ça. Effectivement, c'est un risque qui nous inquiète.
00:15:47Aujourd'hui, on va parler des treasuries, mais par exemple, vous avez entendu ce matin
00:15:51que Donald Trump a annulé 500 visas d'étudiants. Donc on parle des mouvements de personnes,
00:15:58on va peut-être parler des mouvements de capitaux, on va parler de M&A. Alors on ne sait pas
00:16:02jusqu'où la musique ira et jusqu'à quel moment on doit s'arrêter. Mais effectivement,
00:16:06on dépasse le cadre de flux financier. Il y a une espèce de défiance vis-à-vis d'abord
00:16:11l'exceptionnalisme américain. L'exceptionnalisme américain dans un schéma de tarifs qui devrait
00:16:17pénaliser davantage l'économie américaine, il pose question. Et puis effectivement,
00:16:21de retour à cette idée politique qu'aujourd'hui, pour la Chine, pour le Japon, pour de grands
00:16:27fonds de pension, détenir beaucoup de dollars, beaucoup de treasuries, ça interpelle, ça
00:16:32interroge et probablement que les gens...
00:16:34J'ai rarement vu autant d'acteurs de marché mettre en avant ce facteur politique. Généralement,
00:16:38le marché ne se mêle pas trop de politique. Je le citais hier, mais je le recite aujourd'hui.
00:16:43Un stratégiste de Wall Street qui est le stratégiste de Fundstrat, qui visiblement est
00:16:47le plus gros boule de Wall Street de l'histoire, a complètement capitulé, faisant un mea
00:16:52culpa vis-à-vis de ses clients, déclarant, on s'est trompé sur Trump, sur la stratégie
00:16:58tarifaire de Trump, il a cassé le covenant du capitalisme. Il a cassé des covenants du
00:17:05capitalisme qu'on n'imaginait pas pouvoir être cassés et réduits comme ça à zéro.
00:17:10Covenants, c'est les conditions qui sont attachées quand on fait un prêt. Il y a des ratios, des
00:17:14choses à respecter qui font que le prêt reste... Voilà. Il y a quelque chose de profondément
00:17:19cassé, y compris pour des gérants américains aujourd'hui. Gilles ? Sur la situation de
00:17:26marché.
00:17:27– Ça fait plusieurs mois, nous, qu'on était un peu préoccupés et pour être très
00:17:31honnête, on ne comprenait pas exactement le mouvement de hausse post-élection de
00:17:35Trump. Sur ce plateau, je vous ai part de ma volonté dans les portefeuilles d'insister
00:17:41sur les titres qui pouvaient permettre d'offrir de la prédictabilité et une moindre variabilité,
00:17:46qui étaient très ennuyeux. Alors on parlait de bière, on parlait de réseau électrique,
00:17:50parce que, et c'est là où, à un moment donné, je ne sais pas comment le qualifier, mais
00:17:55le programme de Trump depuis le début n'a aucun sens. Je veux dire, il n'a aucun sens.
00:18:01On peut le prendre par la macro. Quand je discute avec mon macroéconomiste, il me
00:18:06dit, sauf à croire que les 200 années d'économie qu'on vient de traverser, on ne servait
00:18:11à rien. Mais quand on prend de l'autre côté par la micro, quand on discute avec des
00:18:16entreprises et qui vous expliquent qu'aujourd'hui, le coût du travail au Mexique, c'était le
00:18:22CEO de BBVA, qui est la première banque au Mexique, qui vous explique que le coût du
00:18:26travail, le rapport entre le coût du travail aux US et au Mexique, c'est un rapport
00:18:30de 1 à 7. Que quand vous vous confrontez ça avec d'autres entreprises, j'avais fait
00:18:34ça, l'exercice avec Legrand, et qui me dit, alors ils n'étaient pas sur 1 à 7, mais
00:18:37eux, ils me disaient aujourd'hui, le marché américain est le marché où ? Le coût du
00:18:41travail est le plus élevé pour nous et on a un rapport de 1 à 5. Vous comprenez
00:18:45très vite que vouloir rapatrier des emplois dans une situation de plein emploi n'a aucun
00:18:49sens. Et qu'en plus de ça, et alors, et quand vous mettez en perspective l'interview de
00:18:55Trump, Pierre, son discours, où en fait il se félicite de pouvoir rouvrir des mines
00:18:59de charbon, vous comprenez qu'il a une vue complètement passéiste de l'économie,
00:19:04que ce qui a fait la richesse de l'économie, c'est justement ces théories de vitesse de
00:19:11circulation de la monnaie, que quand on met des tarifs douaniers, on est en train de
00:19:14faire exactement le contraire. Donc on peut le prendre par tous les bouts, mais ça n'a
00:19:17aucun sens depuis le début. Et donc nous, vous ne comprenez pas, alors bon, on n'est pas
00:19:21économiste, on essaye de devoir gérer au quotidien, c'est déjà suffisamment compliqué,
00:19:25donc on essaye de ne pas se mettre trop contre le mouvement, parce qu'en fait on peut se
00:19:30faire très mal quand on se met contre le mouvement, mais c'est vrai qu'on ne comprenait
00:19:33pas. Ce qui nous semble aujourd'hui néanmoins, c'est qu'effectivement, il y a une très
00:19:39forte pression qui va s'exercer sur les Etats-Unis aujourd'hui, et c'est assez marrant
00:19:43de voir qu'aujourd'hui Trump dit que c'est le moment d'acheter des actions, là où la semaine
00:19:47dernière il expliquait qu'il ne voulait pas regarder, donc peut-être qu'il commence à sentir
00:19:50la douleur. On voit bien que la Chine, en réalité, en répondant œil pour œil, en
00:19:58réalité, certes, va peut-être un petit peu porter la douleur, mais en réalité, elle
00:20:03fait encore plus mal à l'électeur de Trump, parce que l'électeur de Trump, qu'est-ce
00:20:10qu'il achète ? Il achète des biens chinois qui vont doubler demain dans son panier, et
00:20:14donc ça veut dire que ça va faire exploser l'inflation, mais ça veut dire que c'était
00:20:16l'exprime de Trump qui a voté pour Trump pour contrer l'inflation, en réalité,
00:20:20c'est lui qui est en train de perdre. Quand il va s'en apercevoir, la bonne nouvelle,
00:20:24c'est qu'en fait, il est peut-être en train de déjà perdre les midtermes, c'est peut-être
00:20:28la bonne nouvelle. La très bonne nouvelle, d'un point de vue gérant européen, et moi
00:20:32c'est celle-là que j'ai envie de retenir, c'est qu'en réalité, on retiendra sans doute,
00:20:37et je l'espère de cet épisode, qu'il a été le réveil nécessaire pour la conscience
00:20:45européenne. Et qu'en réalité, depuis plus de 25 ans, les démocrates avaient complètement
00:20:50anesthésié les Européens, parce que justement, ils offraient ce côté safe even et la protection
00:20:57nucléaire. Tout en jouant la carte America First, les tarifs sont restés, enfin je veux dire,
00:21:02tout ça n'a pas bougé. Mais qu'en réalité, ils étaient en train de déplacer le centre
00:21:05de gravité sur le Pacifique, que là, Trump va avoir réussi en l'espace de six mois,
00:21:10potentiellement en sortant de l'OTAN, avoir créé une défense européenne, et donc potentiellement
00:21:14à perdre toutes les influences culturelles. Et, à perdre, le plus important, à faire
00:21:21perdre au dollar ce côté monnaie de réserve. Ce qui est, pour le coup, ce côté planche
00:21:26à billets, qui les sauvait. Ils avaient la planche à billets qu'aucun autre pays n'avait.
00:21:29Donc en réalité, ça veut dire que pour l'Europe, c'est sans doute bien. Bon, la mauvaise
00:21:35nouvelle, c'est qu'à court terme, c'est un marché très important. C'est quand même
00:21:40bon pour personne à court terme. Et ça va être bon pour personne à court terme. Voilà.
00:21:44Mais si on raisonne, et c'est un peu ça que j'ai envie de retenir en tant que citoyen,
00:21:48je me dis, ben voilà, c'est peut-être une bonne nouvelle. Mais d'un point de vue économique,
00:21:51de toute façon, ce truc n'a pas de sens. Ça veut dire que le long-term game narratif,
00:21:57c'est bon pour l'Europe. C'est en Europe qu'on aura envie de jouer peut-être une histoire
00:22:03longue, plus rentable, plus profitable. Donc autant que si on regarde les flux, encore
00:22:08aujourd'hui, on a un certain nombre d'acteurs qui sont encore positionnés sur le marché
00:22:11américain alors qu'ils n'ont pas vocation, ils n'ont pas raison d'y être. Donc ça
00:22:15veut dire que jusqu'à maintenant, ils y étaient en disant parce qu'à chaque fois,
00:22:17on gagne plus et il y a plus de croissance et en plus, le dollar est fort. Mais en réalité,
00:22:22quand on va faire les comptes à la fin du semestre et qu'on va voir qu'on a perdu
00:22:25sur les actions, mais qu'en plus, on a perdu sur le champ, les clients vont dire mais
00:22:29qu'est-ce que vous avez été faire des actions américaines ? Ce n'est pas votre
00:22:31mandat. C'est sûr. Et donc, ils vont devoir rapatrier. Et donc, ça veut dire
00:22:35que sur l'Europe, on va avoir, alors là, ça ne va pas être facile, mais on risque
00:22:38d'avoir un retour de flux. Et finalement, il va falloir rendre grâce à l'Allemagne
00:22:43parce que si elle met en action son plan d'investissement, ça pourrait venir
00:22:49à moindrir la douleur. Parce que je ne veux pas dire que ça va être suffisant
00:22:53pour compenser. Mais qu'en tout cas, on va retrouver peut-être un peu plus de
00:22:56dynamique. Et que du coup, là où on avait tous dans nos portefeuilles une volonté
00:23:00largement internationalisée, peut-être que dans un premier temps, on va peut-être
00:23:06chercher à être un peu plus domestique. Et en tout cas, moi, la conviction que j'ai,
00:23:11alors même si on regarde toujours les boîtes de croissance qui aiment de la
00:23:14visibilité, les softwares, à court terme, je trouve que les réseaux, les télécoms,
00:23:23les actifs réels, mais qui ont cette croissance visible, en plus un peu régulée,
00:23:29c'est pas mal pour se planquer sur tous les réseaux, parce qu'en fait, on a des
00:23:32investissements obligatoires qui vont faire de la croissance.
00:23:35Alors, avant d'évoquer le long terme, je veux qu'on revienne quand même à ce qui
00:23:39se passe en ce moment. Florian, où sont les coups de circuit ?
00:23:43Dans ce genre de situation, si jamais ça dérapait de trop, et c'est peut-être pas
00:23:49cette séance-là aujourd'hui qui en est encore le moment clé, mais je veux dire, là, tout
00:23:54le monde parle de est-ce que la FED doit intervenir ? Comment la FED peut intervenir ? On a vu
00:23:59des épisodes comme ça où ça peut aller très très vite. Tout le monde a en tête le
00:24:03playbook, l'E-Stress, octobre 2002, crise des LDI britanniques qui se joue en une
00:24:08semaine avec, effectivement, alors, d'un côté des interventions de la Banque Centrale
00:24:11d'Angleterre, ciblées, spécifiques, sur un temps donné, et de l'autre côté, un
00:24:19pivot politique majeur, puisque dans la semaine, il faut virer le ministre des Finances, et
00:24:23en fin de semaine, c'est d'E-Stress elle-même qui est obligé de partir. Et c'est ça qui
00:24:27a permis de régler la dernière crise de marché qu'on a connue ces dernières années.
00:24:32Avant ça, 2020, l'annonce du premier plan Trump, 10% du PIB américain,
00:24:38sans plan de financement, les taux réels se mettent à progresser de 80-90 points de
00:24:44base, et le coupe-circuit, c'est la FED qui intervient. Mais elle intervient dans
00:24:49un contexte où on a coupé l'économie et il n'y a pas d'inflation. L'environnement
00:24:57actuel, il est quand même très différent. Donc en général, on va avoir deux disjoncteurs
00:25:00possibles, la Banque Centrale ou l'État. Le côté État, est-ce qu'il est possible d'avoir
00:25:06l'État qui joue ce rôle de disjoncteur ? Dans l'équipe Trump, je suspecte qu'il y
00:25:11y ait un économiste qui, un jour, a ouvert dans sa vie un papier qui s'appelle « Rules
00:25:17rather than discretion », qui est la règle plutôt que la discrétion de qu'il en déprescote,
00:25:22ça leur a valu le prix Nobel, dans lequel ce papier est un papier très simple qui
00:25:25explique que, en général, si vous voulez effectuer de la coercition vis-à-vis d'agents
00:25:30économiques, il faut fixer une règle. Et lorsque vous avez fixé une règle, vous
00:25:34vous êtes lié à vos propres mains et vous devez aller au bout de la règle, quoi
00:25:37qu'il arrive. La présentation des droits de douane ressemble furieusement à ça.
00:25:41Ce n'est pas de façon discrétionnaire. On ne nous a pas dit « Toi, ce sera ça,
00:25:44toi, ce sera ça ». Ce qu'on nous a dit, c'est « Voilà, on a une formule ». Alors
00:25:48cette formule, il se trouve qu'en fait, c'est 53% de votre très difficile.
00:25:50– Oui, c'est le déficit bilatéral, quoi.
00:25:51– Tout simplement, mais c'est une formule et c'est au minimum 10% ou ça.
00:25:56Et ça, c'est une règle. Du coup, il va être peut-être difficile pour
00:25:59l'administration de Trump de sortir de cette règle-là qu'elle s'est auto-imposée.
00:26:04Quid de la Fed ?
00:26:05– Il y a une forme d'impasse, là, vous dites, dans la manière dont les négociations
00:26:09commerciales ont été posées par l'équipe Trump.
00:26:11– Si cette règle a été choisie consciemment, en ayant conscience justement de cette différence
00:26:17entre une règle discrétionnaire et un élément discrétionnaire, alors probablement
00:26:22qu'on risque de devoir se tenir à cette règle-là. Et de toute façon, cette règle-là
00:26:26est le meilleur moyen de régler ce problème de déficit commercial, puisque je vous
00:26:29force à venir vers moi, je vous force à exporter. Moi, je vous force… Si quelque
00:26:33chose peut bouger dans le système, c'est la seule façon coercitive de vous y amener.
00:26:39Est-ce que ça a du sens ou pas ? C'est pas le point.
00:26:41– Non, non, c'est pas le sujet.
00:26:42– C'est un mécanisme de coercition.
00:26:43– C'est la donne du moment.
00:26:44– Donc on comprend assez bien. Par contre, est-ce qu'il y a un fusible de l'autre côté,
00:26:48côté Fed ? Ça, c'est la question du moment, parce qu'on a de l'inflation devant nous,
00:26:52on a le rapport sur l'inflation demain. Les anticipations d'inflation, les break-even,
00:26:57comme le disait Raphaël, progressent à un an. Au début, c'était un choc sur l'année
00:27:012025 qui était pressé, mais pas 2026. Là, maintenant, on a un choc sur 2025 et 2026
00:27:05qui a commencé à être pressé. Là où on price moins d'inflation, c'est sur la
00:27:09partie longue. Et en général, c'est la partie longue qui… C'est le break-even
00:27:13d'inflation, c'est l'anticipation de l'inflation à 10 ans qui se met à baisser dans les mauvais
00:27:17moments. C'est lui qui nous amène sur ce fameux effet de diversification.
00:27:20Clairement, on n'y est pas. C'est très visqueux. Trop d'inflation encore dans
00:27:24les systèmes. La Fed est mal à l'aise par rapport à ça. Il est difficile aujourd'hui
00:27:27de voir la Fed agir. Maintenant, la Fed, son premier rôle, on le rappelle toujours,
00:27:32c'est d'être le gardien de la stabilité financière. Si on voit des taux qui dépassent
00:27:37les 5% sur les 10 ans… Pas de stabilité des prix et pas de croissance
00:27:39sans stabilité financière. Ça, c'est le premier mandat. C'est aussi le premier
00:27:44mandat de la BCE. C'était le mandat que Draghi avait empoigné. Il est possible
00:27:48qu'on fasse de même du côté américain. Pour l'instant, en tout cas, il n'y a pas
00:27:52de panique. S'il n'y a pas de panique, il n'y a pas de problème de stabilité financière.
00:27:56Le marché continue de fonctionner. C'est ce qui fait intervenir la Fed en 2020.
00:27:59Il y a une telle demande pour le dollar que tout s'assèche et qu'on a des marchés
00:28:05qui dysfonctionnent. Est-ce qu'on est déjà proche d'un moment comme celui-là,
00:28:09Raphaël ? Ou est-ce qu'il y a encore un peu de place pour laisser les prix s'ajuster
00:28:12si c'est le sujet ?
00:28:14On n'en est pas là aujourd'hui. On ne voit pas encore de crise de liquidité grave.
00:28:19On constate qu'il y a des tensions, très clairement, y compris sur des marchés
00:28:23liquides où on a beaucoup de mal à obtenir de bides. On commence à voir quelques ventes
00:28:28forcées. Ce n'est pas encore des dislocations majeures sur certains de ces marchés, mais
00:28:33on commence à sentir le stress. On voit qu'il y a aussi des marchés moins liquides,
00:28:37semi-liquides. On a des problématiques de sortie. On va parler par exemple des CLO où on sait
00:28:44qu'aujourd'hui, il y a des pressions vendeuses, y compris des ETF, dans un marché qui s'y
00:28:49prête mal. Donc ça, c'est des choses qu'on va regarder. Mais on n'est pas encore dans
00:28:53un moment où le funding disparaît et où la Fed doit intervenir.
00:28:58Les banques centrales, on l'a bien dit, elles sont très contraintes aujourd'hui de toute
00:29:01façon. Donc en termes de disjoncteurs, on va être déçus. Elles ont cette problématique
00:29:05d'inflation sur les bras, la Fed en particulier. D'ailleurs, on l'entend dans le discours ces
00:29:10derniers jours. Elles sont toutes là à dire « Attendez, pour l'instant, nous on ne fait
00:29:13rien. Il n'y a pas de raison d'agir. » On sent qu'elles vont vouloir retarder un petit
00:29:16peu le mouvement. Il y a aussi un dernier effet disjoncteur quand les marchés commencent
00:29:22à corriger ou quand les économies commencent à vaciller et qu'on voit vraiment des baisses
00:29:27significatives, c'est les valos. Quand on peut se dire « Ah ben ça y est, les valos
00:29:31sont suffisamment peu chers, je ferme les yeux, je pense à autre chose, j'achète et
00:29:35demain tout ira mieux. » Et là aussi, ce disjoncteur, il est très contraint. Les valos,
00:29:39elles ne sont pas chères.
00:29:40Ce n'est pas un screaming buy, là ?
00:29:42C'est loin d'être un screaming buy, selon nous. Sur les primes de risque, sur le
00:29:47crédit, on a péniblement dépassé les 400 points de base sur la yield. On est assez
00:29:51loin d'un scénario de ralentissement, de récession, d'augmentation des défauts.
00:29:56Sur les actions, c'est encore plus frappant. On est aujourd'hui au-dessus des moyennes
00:30:01historiques, en particulier aux États-Unis. Des valorisations en plus qui sont optiquement
00:30:05probablement trop élevées. On sait que probablement les BPA vont être corrigées à la baisse
00:30:09dans les semaines à venir. Donc finalement, on est peut-être plus chers qu'il n'y paraît.
00:30:1318 fois, c'est le chiffre officiel sur les S&P. Peut-être qu'on est à 20, en fait.
00:30:17Et si vous regardez sur les plus bas de marché en termes de valorisation sur les crises précédentes,
00:30:23les S&P, on est plutôt à 15, 14, voire en dessous. Là, aujourd'hui, on est plutôt
00:30:29à 18. Et en Europe, on est plutôt parfois même en dessous de 10. Là, aujourd'hui,
00:30:33on est plus proche de 13. Donc la Fed sera absente. C'est difficile de rendre
00:30:39entrer en disant que le marché n'est suffisamment pas cher. Ça laisse beaucoup de place pour
00:30:44qu'encore, on ait une continuation de cette tendance.
00:30:46Oui. Ça va être la séquence de résultats d'entreprise, là, qui va être, j'imagine,
00:30:51très particulière. Comment les entreprises vont pouvoir offrir des perspectives ?
00:30:55Est-ce que ça va être aussi une forme de contre-pouvoir ? Est-ce que la parole des
00:31:00CEOs aux États-Unis, en Europe, va se libérer d'une certaine manière un peu plus que d'habitude
00:31:05pour expliquer quand même toutes les conséquences de la situation et, en tout cas, de tarifs
00:31:14s'ils étaient amenés à rester en place à ces niveaux-là ?
00:31:17Je pense que sur les perspectives, il ne faut pas s'attendre à avoir beaucoup de choses
00:31:20puisque je pense que pour un certain nombre d'entreprises, elles sont comme nous, que la
00:31:26situation actuelle, l'incertitude... Et au-delà même de l'incertitude qu'il y a là,
00:31:31si demain, on devait avoir une annonce que tout s'arrête. La réalité, c'est qu'en réalité,
00:31:35on a créé un climat d'incertitude et que de toute façon, le mal est fait et que les
00:31:39décisions d'investissement sont stoppées. Et qu'il faudra quelque chose, il faudra
00:31:42regagner de la confiance. Donc, le délai de la confiance, qu'est-ce qui peut être,
00:31:46qui peut faire qu'on regagne de la confiance ? Est-ce que c'est un départ de Trump ? Quelque
00:31:49chose qui pourrait... Mais ça ne va pas se faire du jour au jour.
00:31:51C'était le départ de Trump qui avait permis de terminer la crise des LDI britanniques.
00:31:56Personne n'imagine un départ de Trump.
00:31:57Non, bien sûr. Mais du coup, la confiance va parvenir. Donc, le choc sur l'économie
00:32:02va arriver. Donc, quand on est un dirigeant d'entreprise aujourd'hui, qu'est-ce qu'on
00:32:05peut dire ? C'est compliqué. On ne va pas faire des promesses qu'on ne va pas tenir.
00:32:10C'est encore pire. Donc, c'est d'essayer d'avoir des communications à minima sur les éléments
00:32:18qu'ils peuvent avoir sous contrôle. Et là encore, suivant les secteurs, c'est très compliqué.
00:32:23C'est-à-dire qu'il y a des secteurs où vous avez plus de visibilité. Et donc, on en revient
00:32:30vraiment à ce positionnement. C'est qu'aujourd'hui, effectivement, c'est plus facile de donner
00:32:34de la visibilité quand vous êtes un opérateur de réseaux électriques, surtout si c'est
00:32:40de la transmission, parce que c'est des projets qui sont planifiés à 10 ans. Et donc, là-dessus,
00:32:44il ne va pas se passer grand-chose. Surtout qu'on en a besoin. Donc, ça ne va pas s'arrêter.
00:32:49Si c'est de la distribution, ça peut être un peu plus volatile, mais ça l'est moins,
00:32:53que si vous êtes dans la production automobile, où là, vous ne savez pas quelle sauce vous
00:32:57allez te manger. Donc, ça veut dire quoi ? Ça veut dire que dans les secteurs où les
00:33:04CEOs peuvent avoir un tout petit peu de visibilité sur une part, on aura peut-être des messages,
00:33:08mais sur les autres secteurs, dans l'ensemble, on devrait avoir des messages qui devraient être
00:33:12à minima sur le trimestre, mais certainement pas sur le trimestre.
00:33:20– Oui, oui. Est-ce qu'on peut imaginer que des entreprises européennes, en l'occurrence
00:33:24celles que vous suivez, fassent des annonces d'accélération de leur plan d'investissement
00:33:29aux Etats-Unis ? Ou à l'inverse, ce n'est pas du tout le sujet, voire pire. Est-ce que peut-être
00:33:34que des programmes d'investissement annoncés aux Etats-Unis vont se retrouver mis en suspens
00:33:39pendant une période à définir ? Là encore…
00:33:44– Est-ce que Trump, il attend ça ?
00:33:46– Non, là encore…
00:33:47– Il veut les plans d'investissement.
00:33:48– Je pense qu'au cas par cas, il s'est félicité d'avoir CMACGM qui investissait
00:33:51aux Etats-Unis. La belle affaire. CMACGM avait besoin, c'est son métier, d'avoir accès
00:33:57à des terminaux portuaires. Il n'y avait pas besoin de tarifs. En plus, ils se font bien
00:34:07voir. Il a été très malin. En plus, il a été lui présenter sa carte avec le marqué
00:34:12« Gold d'Amérique » dessus. Le mec a été très malin. C'est de la pure opportunité.
00:34:15– Je ne sais pas s'il était très content de se retrouver dans le bureau Oval avec le
00:34:18grand tableau à côté de Trump, comme un petit enfant. Mais bon, c'est un avis personnel.
00:34:23– En tout cas, tout le monde parle de lui, tout le monde parle de son investissement.
00:34:28Mais son investissement, il l'aurait fait quoi qu'il arrive.
00:34:30– Il y avait un risque quand même qu'on mette des tarifs sur les bateaux.
00:34:32– Eh bien oui, donc il y avait bien une logique quand même à le faire.
00:34:37– Non, mais il y avait une logique pour de passer au travers. Bon, est-ce qu'on a eu,
00:34:40pas plus tard qu'il y a deux semaines, Prismian qui a annoncé qu'il rachetait une entreprise
00:34:44aux Etats-Unis ? Mais pourquoi ? Parce que pour eux, c'est un gros marché. C'est où il y a quand même
00:34:48de toute façon, qu'on veuille ou non, beaucoup de data centers et que ça les intéressait.
00:34:51Mais les investissements qui vont être faits aux Etats-Unis seront des investissements
00:34:57faits pour du local. Je ne suis pas sûr qu'on aille faire de l'investissement aux Etats-Unis
00:35:03pour aller faire avec une destination d'export. C'est juste parce qu'on a un besoin et que
00:35:11ça reste un gros marché. Ça reste un marché de 350 millions avec une certaine richesse.
00:35:15Et donc, voilà. Mais je ne suis pas sûr que ça change complètement la nature.
00:35:21Et d'une certaine manière, après, ça peut aussi avoir un côté au port du 10 parce
00:35:26qu'effectivement, aujourd'hui, ça coûte quand même 10% moins cher qu'en début d'année
00:35:30parce que le dollar a baissé. Donc voilà. Je ne suis pas sûr qu'on puisse en tirer
00:35:33des règles définitives parce que pour l'instant, je pense que ça va surtout mettre de l'attentisme
00:35:40et que soit ça répond à un besoin immédiat et auquel cas pourquoi pas.
00:35:44Mais sinon, je pense que ça va surtout mettre de l'attentisme.
00:35:45On verra. La parole des CEO américains va être quand même très intéressante à suivre pendant cette période-là.
00:35:51Florian, je voulais bien qu'on dise un mot de la Chine aussi. Alors, on voit, Raphaël l'évoquait tout à l'heure,
00:35:57il y a visiblement l'idée quand même d'envoyer un signal à travers le fixing quotidien du yuan
00:36:03qui permet d'affaiblir un petit peu le yuan tout en restant assez modéré.
00:36:08La Chine n'a pas d'intérêt à long terme à dévaluer fortement sa monnaie.
00:36:14C'est une arme qui est aussi compliquée pour Pékin. Mais cette arme, elle est sur la table aujourd'hui ?
00:36:20Elle est potentiellement sur la table. Il faut aussi avoir en tête que désormais,
00:36:26si la politique de Donald Trump fonctionne, ils vont se retrouver à ré-onborder des emplois
00:36:33qui sont des emplois à plus faible productivité.
00:36:35Donc, la Chine va faire face à un pays en face d'elle dont la monnaie occupe une grande part du panier
00:36:43qui sert à définir la valeur du renminbi, dont la productivité risque de se dégrader
00:36:48dans les 5 à 10 prochaines années. La productivité, c'est ce qui fait le rendement de vos actifs.
00:36:54La zone euro, souvenez-vous, 2005-2007, la golden pagate de la zone euro
00:37:00où l'euro progressait fortement et l'euro stock était le Nasdaq de l'époque.
00:37:09On risque de se retrouver dans une situation, enfin les Chinois risquent de se retrouver dans une situation
00:37:13où le dollar aura structurellement tendance à s'affaiblir.
00:37:16Probablement que ce qu'on est en train d'observer, là en ce moment, ça n'est que la première étape de cet affaiblissement.
00:37:20On pourrait avoir, sans avoir de Mar-a-Lago agreement, on pourrait avoir en fait un déclin progressif du dollar
00:37:27auquel la Chine va avoir à faire et à gérer activement cette situation-là.
00:37:35Donc, il faut aussi penser que progressivement, ils doivent aménager...
00:37:39Et eux-mêmes s'ajuster, effectivement, à l'idée d'un dollar plus faible demain, quoi.
00:37:43Exactement, qui est tout à fait naturel.
00:37:46Les Européens seront très contents d'avoir un euro plus fort, les Chinois le seront probablement un peu moins.
00:37:52Bon, gardez la parole sur le plan de l'investissement, de la gestion d'un portefeuille diversifié aujourd'hui.
00:37:58Qu'est-ce qu'on fait ? Enfin, je veux dire déjà la question des refuges.
00:38:01C'est quoi des refuges qui fonctionnent dans un stress de marché ?
00:38:05La séquence est un stress test intéressant de ce point de vue-là.
00:38:08On évoquait le rôle des treasuries, ce qui ne fonctionne pas aussi bien que ce qu'on pouvait imaginer.
00:38:13Où est-ce qu'on trouve d'autres refuges ?
00:38:15Et j'allais dire comment on se prépare aux coûts d'après ?
00:38:17Quels vont être les coûts d'après dans un marché qui est un marché en bear market aujourd'hui,
00:38:23pour des grands indices américains en l'occurrence ?
00:38:26Alors, quand on regarde le dashboard qui nous sert à piloter nos actions diversifiées,
00:38:31on a des volatilités qui ont progressé, on a un drawdown qui est clair,
00:38:35on a un sentiment qui est clairement dégradé et des tendances qui sont en baisse.
00:38:39Tout ça, nous, naturellement, notre réflexe, c'est la règle plutôt que la discrétion,
00:38:44c'est de délester nos portefeuilles globalement de nos expositions.
00:38:47Pas que des actions, mais également des obligations et du crédit dans l'ensemble.
00:38:50Donc on a eu, en début d'année, on avait une exposition de marché totale de 150%,
00:38:54qui est notre moyenne de long terme, dans nos portefeuilles, dans notre stratégie multi-assets classique.
00:39:00Aujourd'hui, on a 70% d'expositions.
00:39:02Donc on a divisé par deux nos expositions, on a 30% de cash.
00:39:05Ça, c'est la première mesure qu'on a prise, parce que le cash, que ce soit en euros ou en dollars,
00:39:09il reste très attractif.
00:39:10En France-Suisse, beaucoup moins, malheureusement, pour nos clients.
00:39:13On a vu des taux négatifs sur le dos en Suisse, il y a quelques jours.
00:39:16Les rumeurs montent.
00:39:16Oui, mais déjà sur les taux de marché, on les a vus brièvement repasser sous zéro, je crois.
00:39:21Exactement.
00:39:22Donc ce cash, pour nous, ça reste attractif.
00:39:23Une façon habile, en tout cas, de diluer cette phase de flight to liquidity que je mentionnais précédemment.
00:39:30Des 70% qui nous restent, on va avoir à peu près 50-55% d'expositions au marché classique,
00:39:35bien diversifiées.
00:39:36On conserve la moitié de nos expositions quand même en obligation globale.
00:39:40Mais on va avoir 15-20% d'expositions à des stratégies convexes,
00:39:44à des stratégies de volatilité, à des stratégies de suivi de tendance intraday.
00:39:48Des choses qui vont nous aider justement à mieux gérer, à jouer un rôle de tampon,
00:39:52le temps que progressivement on arrive à continuer à déverger.
00:39:56Si la baisse se poursuit, si cet ensemble de facteurs négatifs que je décrivais reste avec nous,
00:40:02et au contraire, si les choses s'améliorent, on sera ravis de reparticiper à nouveau à la montée des marchés.
00:40:09Aujourd'hui, pour nous, on passe d'une zone de prudence à une demi-défense.
00:40:15C'est là où on est.
00:40:15Le point le plus bas de l'exposition, c'était 30% d'allocations au marché total,
00:40:19donc 70% de cash.
00:40:21Vous vous souvenez-vous, en 2022, on en parlait.
00:40:23Je n'avais pas en tête que 150% d'expositions, c'était votre moyenne.
00:40:27Je vous ai rencontré à l'époque, vous étiez 70% cash, Florian Dock, effectivement.
00:40:32Voilà comment on aborde les choses aujourd'hui.
00:40:34En fait, on passe de, même plus collectivement pour l'ombardier, investment manager,
00:40:38on est passé de chercher de la résilience dans les portefeuilles
00:40:41et à activement chercher de la défense pour protéger nos...
00:40:45C'est un grand supplémentaire, effectivement, dans la protection des portefeuilles du capital.
00:40:48Quelle attitude est-ce que vous adoptez la chétiquée au capital aujourd'hui
00:40:52pour la partie marché de capitaux, notamment Raphaël ?
00:40:54On est aussi très prudent.
00:40:56On considère que c'est un changement de régime économique,
00:40:59un changement de régime de marché,
00:41:01que c'est probablement le début d'une phase qui pourrait durer.
00:41:05On n'a aucune idée de ce qui se passera demain.
00:41:07Probablement qu'on aura une forme de désescalade à un moment.
00:41:10Probablement qu'on aura des négociations autour de ces droits de douane.
00:41:13Les tarifs chinois peuvent pas rester à 100% ?
00:41:15Je pense que là, on est dans un scénario de destruction mutuelle massive.
00:41:19Il n'arrange personne.
00:41:19Il va très vite, en plus.
00:41:21Il va très vite.
00:41:21Donc probablement qu'il y aura des bonnes nouvelles,
00:41:24des soulagements de marché, des rebonds erratiques.
00:41:27C'est vraiment là où on est aujourd'hui.
00:41:29On ne préjuge pas de ces jours à venir.
00:41:31Sur le long terme, le constat, et c'est ça qui importe pour l'investisseur,
00:41:35perspective de croissance, perspective bénéficiaire des entreprises,
00:41:39perspective d'avoir des banques centrales aussi en soutien.
00:41:42Ces trois critères d'investissement long terme,
00:41:45ils sont aujourd'hui assez significativement endommagés.
00:41:50On est en train de réviser toutes nos hypothèses d'investissement ligne à ligne,
00:41:55à réviser à la baisse, effectivement, le potentiel de croissance de bénéfices.
00:41:59Imaginez aussi que sur les taux, il ne va pas falloir non plus trop compter sur les interventions massives.
00:42:04Et donc ça, sur le long terme, c'est ça que ça veut dire,
00:42:06indépendamment presque des quelques jours à venir et des négociations à venir.
00:42:10Donc ça fait du cash, clairement.
00:42:14Le cash, c'est important aujourd'hui pour avoir aussi la capacité de redéployer
00:42:18quand les valeurs redeviendront attractives.
00:42:20Encore une fois, aujourd'hui, elles ne sont pas nécessairement.
00:42:23On n'a pas envie de se précipiter.
00:42:25Et puis effectivement, la défense, c'est le bon mot,
00:42:27aller chercher des valeurs plus défensives.
00:42:30On en a beaucoup parlé, mais plus d'Europe,
00:42:33on a l'impression que l'Europe semble effectivement plus immunisée,
00:42:35on va dire, à cette dimension commerciale que d'autres géographies,
00:42:41et qu'en particulier les États-Unis.
00:42:42Et puis évidemment, une analyse ligne à ligne,
00:42:45donc à l'ordre 1 pour chaque entreprise,
00:42:48quel est l'impact d'éventuels droits de douane ?
00:42:51Certains secteurs seront plus touchés d'autres, faire des scénarios.
00:42:55Et puis aussi à l'ordre 2, dans un scénario de ralentissement économique,
00:42:58pour certains secteurs plus cycliques, évidemment.
00:43:00Là aussi, l'impact pourra se faire sentir.
00:43:03On se rend compte beaucoup dans notre univers européen,
00:43:05et je parle sous le contrôle de Gilles,
00:43:07mais qu'à l'ordre 1, beaucoup de ces tampons sont absorbables,
00:43:12qu'en fait, finalement, en particulier chez les plus petites entreprises,
00:43:16l'exposition globale, que ce soit chaîne d'approvisionnement,
00:43:19pourcentage du chiffre d'affaires, c'est absorbable, c'est raisonnable.
00:43:23C'est l'ordre 2 qui inquiète aussi.
00:43:25C'est-à-dire, qu'est-ce qui se passe s'il y a une récession, un ralentissement ?
00:43:28L'Europe est globalement un peu plus cyclique que d'autres géographies.
00:43:31Et c'est vrai que de ce point de vue-là, c'est aussi là-dessus qu'on regarde beaucoup les portefeuilles.
00:43:36Donc voilà, une analyse ligne à ligne, plus de cash, plus de défense,
00:43:40un rééquilibrage vers l'Europe.
00:43:42Et puis peut-être aussi, pour finir, beaucoup de perdants dans cette histoire, évidemment.
00:43:46Et puis peut-être quelques gagnants.
00:43:47Et dans ces gagnants, évidemment, par exemple, la défense européenne,
00:43:51comment ne pas en parler ?
00:43:53Oui, dans ce nouveau monde, on va renforcer nos capacités de défense en Europe,
00:43:56on va acheter européens, c'est un exemple.
00:43:59Et vous me voyez venir, il y a probablement un prolongement à cette notion de défense.
00:44:03Nous, on parle beaucoup de souveraineté.
00:44:04Oui, d'autonomie stratégique, souveraineté, bien sûr.
00:44:07Aujourd'hui, voilà, c'est la défense.
00:44:08Demain, est-ce que ça sera la pharma ?
00:44:10Bien sûr.
00:44:11Ça va être le sujet de la conversation des jours.
00:44:12Mais c'est un thème qui s'élargit.
00:44:13Qui doit pouvoir s'élargir.
00:44:14Qui doit pouvoir s'élargir.
00:44:15En tout cas, il n'y a pas de raison de s'arrêter nécessairement à la défense.
00:44:18Gilles, sur les actions européennes, là, ouais.
00:44:20Dans la continuité de ce qu'on a dit, je pense qu'effectivement,
00:44:23sur la souveraineté, c'est un vrai sujet.
00:44:25C'est quelque chose qu'on regarde de près.
00:44:27Et je pense que l'énergie, et notamment l'électrification de l'économie,
00:44:33parce qu'on pourrait se dire, avec Trump, c'est aussi la fin de la transition énergétique.
00:44:35En réalité, ça va être un accélérateur, sans doute, pour l'Europe.
00:44:43Parce qu'en réalité, le seul moyen pour l'Europe qui n'a pas de ressources
00:44:46d'être indépendante, c'est d'électrifier encore plus son économie.
00:44:50Sachant que les process industriels, aujourd'hui, de plus en plus s'électrifient.
00:44:54Donc, cette électrification, elle reste une lame de fond.
00:44:58Et elle passe, alors je le répète, mais parce que pour moi,
00:45:01aujourd'hui, c'est vraiment le havre de paix dans le portefeuille par les réseaux.
00:45:05Et c'est pour ça qu'on ne fera pas l'économie, et qu'on a de la croissance visible.
00:45:10Et derrière les réseaux, on peut venir plugger un certain nombre de choses.
00:45:14Des câbles, des choses comme ça.
00:45:15Alors, il y a forcément une composante cyclique.
00:45:17Mais du coup, dans des portefeuilles actions, malheureusement,
00:45:22qui plus est européens, en termes de diversification,
00:45:24on ne peut pas faire vraiment du cash, on ne peut pas faire...
00:45:27Donc, on a des actions européennes.
00:45:28Oui, oui, je comprends.
00:45:28Et donc, c'est dans la structure du portefeuille,
00:45:30on va chercher ces actions plus prédictives, plus prévisibles.
00:45:34Donc, on avait remonté la consommation durable,
00:45:38qui est en plus, qui se traite sous les moyennes de long terme.
00:45:40Alors, encore une fois, ça ne fait pas rêver.
00:45:43Mais quand on a du Heineken qui doit se payer 13 fois,
00:45:46que la moyenne de long terme, c'est plutôt 15 fois,
00:45:50il y aura peut-être un petit peu moins de consommation de bière.
00:45:52Mais s'ils ratent, ça ne va pas être de grand chose.
00:45:53Et que, globalement, ils vont quand même avoir une croissance attendue cette année,
00:45:58entre 4 et 8%.
00:45:59Même s'ils font 4, on ne leur en voudra pas.
00:46:04Donc, c'est vraiment d'essayer de rajouter cette composante-là,
00:46:07visible, prévisible.
00:46:10Et à côté de ça, profiter des baisses
00:46:12pour quand même revenir sur les titres qu'on aime bien
00:46:17et qui sont des titres qui ont des positionnements structurels
00:46:22au sein de leur secteur, qui sont forts.
00:46:23On peut penser à des softwares,
00:46:25un Dassault Systèmes, un SAP qui corrige.
00:46:28Revenir sur ces leaders européens.
00:46:29Et enfin,
00:46:34parce que c'est un secteur
00:46:35qui a porté la performance
00:46:36depuis 5 ans,
00:46:40les bancaires
00:46:41qui, pour l'instant,
00:46:44ne sont pas encore dans un scénario
00:46:45de récession.
00:46:48Mais la rupture a été violente.
00:46:49La rupture a été très violente.
00:46:51On retrouve des niveaux de valorisation.
00:46:52Et au-delà de la valorisation,
00:46:54parce que ce n'est pas forcément
00:46:55un matelas suffisant.
00:46:58Mais en revanche, ce qu'on sait,
00:46:59c'est qu'elles vont distribuer du cash.
00:47:01Et quand on prend un Intesa, un BNP,
00:47:03on est sur des 10% de rendement.
00:47:05Et elles ont des bilans
00:47:06qui sont bien plus solides
00:47:08que la pression de crise.
00:47:10Je ne crois pas qu'on puisse
00:47:11répliquer les modèles
00:47:14d'il y a 15 ans.
00:47:15Et donc les banques,
00:47:16quelque part,
00:47:17peuvent retrouver un tout petit peu d'intérêt
00:47:18si elles baissent
00:47:19à la faveur de la baisse.
00:47:21Merci beaucoup, messieurs.
00:47:22Merci d'avoir été les invités
00:47:23de Panette Marché ce soir.
00:47:24Gilles Guibou, AXA IM,
00:47:25Florian Yelpo,
00:47:26Lombard Odi IM et Raphaël Thuin.
00:47:28Ticket au Capital.
00:47:29Le dernier quart d'heure de Smartbourg,
00:47:40chaque soir,
00:47:41c'est le quart d'heure thématique.
00:47:42Le thème ce soir,
00:47:43c'est celui des micro-caps
00:47:45qu'on peut bien définir
00:47:46comme une classe d'actifs,
00:47:47presque, à part entière,
00:47:48ou en tout cas,
00:47:49un segment de marché bien spécifique.
00:47:51Et nous avons un expert micro-caps
00:47:53à nos côtés en platon,
00:47:54Sébastien Lagarde,
00:47:55cofondateur
00:47:56et directeur des investissements
00:47:58d'AlphaJet Fair Investors.
00:47:59Bonsoir Sébastien.
00:48:00Bonsoir Grégoire.
00:48:00Merci beaucoup d'être avec nous.
00:48:02Oui, micro-caps,
00:48:03juste définir effectivement
00:48:04ce que ça représente pour vous
00:48:06dans l'univers d'investissement.
00:48:07Et puis,
00:48:08partons de la situation de marché
00:48:09qu'on connaît depuis,
00:48:11allez,
00:48:11une petite semaine maintenant.
00:48:13C'est une situation intéressante
00:48:14dans le sens où c'est un stress test
00:48:15pour toutes les classes d'actifs mondiales.
00:48:17Et donc,
00:48:18ça m'intéresse de savoir
00:48:19comment les micro-caps
00:48:20se comportent
00:48:20dans cette phase
00:48:21de stress test,
00:48:22on va dire, Sébastien.
00:48:23D'autant qu'elles sont
00:48:24souvent perçues
00:48:25comme des objets financiers
00:48:27très risqués.
00:48:30Alors moi,
00:48:30quand j'ai regardé
00:48:31mon emploi du temps
00:48:31lundi matin,
00:48:32je me suis dit,
00:48:33mince,
00:48:34pas de chance,
00:48:34je vais chez Grégoire,
00:48:36je suis gérant action,
00:48:37je vais aller parler
00:48:38de micro-caps
00:48:38dans un contexte
00:48:39de marché
00:48:40qui s'effondre.
00:48:42Et puis finalement,
00:48:43en faisant le point,
00:48:44c'est pas si inintéressant
00:48:45que ça
00:48:46d'intervenir maintenant
00:48:47parce qu'elles ont
00:48:49beaucoup baissé
00:48:51comme tout le reste,
00:48:54mais elles ont nettement
00:48:55amorti la chute.
00:48:56À lundi soir,
00:48:58il y a eu un beau rebond hier,
00:49:00elles ont un petit peu
00:49:00moins rebondi
00:49:01les micro-caps
00:49:02que les grandes valeurs.
00:49:05Mais aujourd'hui,
00:49:06grosso modo,
00:49:06on repère tout ce qu'on a gagné hier.
00:49:08Donc les chiffres,
00:49:08à lundi soir,
00:49:09c'était sur le mois de mai,
00:49:11les micro-caps
00:49:12à moins 7,6%
00:49:14contre moins 10,8%
00:49:16pour les grandes valeurs européennes.
00:49:17D'accord.
00:49:18Donc 300 points de base
00:49:19de surperformance
00:49:20en quelques jours
00:49:22en sachant
00:49:23qu'on vient d'un mois de mars
00:49:24où ça avait déjà été
00:49:25le même scénario.
00:49:26Alors évidemment,
00:49:27il n'y avait pas de krach,
00:49:28on en a moins parlé,
00:49:29mais les grandes valeurs européennes
00:49:29Non, mais le mois de mars
00:49:30était déjà plus chahuté
00:49:31que le mois précédent.
00:49:32Il était compliqué
00:49:32pour les grandes valeurs.
00:49:34Les grandes valeurs européennes,
00:49:35c'était moins 4,3%,
00:49:37alors que les micro-caps,
00:49:39c'était moins 1,3%.
00:49:40Voilà.
00:49:41Donc une belle séquence.
00:49:42Oui.
00:49:42C'est intéressant.
00:49:43Alors si on dézoome
00:49:44effectivement en dehors
00:49:45de cette séquence
00:49:46de marché un peu tourmentée,
00:49:47c'est le moins qu'on puisse dire,
00:49:49Sébastien,
00:49:50et faisons le point
00:49:51sur les forces faiblesses
00:49:52de ce segment des micro-caps.
00:49:53Si on regarde
00:49:54les 3,4 dernières années,
00:49:56c'est quand même un segment
00:49:56qui a souffert en relatif,
00:49:58notamment par rapport
00:49:59aux autres classes d'actifs,
00:50:00aux grandes valeurs, Sébastien.
00:50:02Dans quelle mesure
00:50:03ce segment a souffert ?
00:50:05Et quand on regarde devant,
00:50:06quels sont les catalyseurs potentiels
00:50:08sur lesquels on peut
00:50:10éventuellement compter
00:50:11pour réveiller cette classe d'actifs ?
00:50:14Oui.
00:50:14Alors bon,
00:50:15tout d'abord,
00:50:15dans le contexte actuel,
00:50:18une des raisons principales
00:50:19de leur bonne résistance
00:50:21depuis un mois et demi,
00:50:23c'est évidemment,
00:50:24c'est des sociétés
00:50:25qui économiquement
00:50:26sont encore relativement petites,
00:50:29donc moins exportatrices,
00:50:30donc potentiellement moins impactées
00:50:33par tout ce qui est annoncé
00:50:34par l'administration Trump,
00:50:36etc.
00:50:37Donc c'est un catalyseur
00:50:39assez important
00:50:40pour ces sociétés-là.
00:50:41La crise des tarifs
00:50:42les touche moins,
00:50:43touche moins ces entreprises
00:50:44que d'autres multinationales
00:50:46en l'occurrence.
00:50:47Une estimation fact-set
00:50:48dit que
00:50:51les grandes capitalisations européennes
00:50:54sont exposées
00:50:56à hauteur de quasiment
00:50:58un quart
00:50:59de leur chiffre d'affaires
00:51:00aux Etats-Unis.
00:51:00C'est nettement moins de 10%
00:51:02pour les micro-caps.
00:51:05Après,
00:51:06pour répondre à la question
00:51:07d'où on vient,
00:51:09on vient d'un petit historique
00:51:12de 3 ans et demi
00:51:13relativement compliqué
00:51:15pour ces sociétés-là.
00:51:17Moi,
00:51:17mon point de départ,
00:51:18c'est la fin de l'été 2021.
00:51:20C'est parce que
00:51:20deux éléments.
00:51:21Le premier,
00:51:22c'est qu'on a lancé
00:51:22notre fonds de micro-caps
00:51:23à ce moment-là.
00:51:25Mais,
00:51:25hélas pour nous,
00:51:27c'était aussi
00:51:27le moment du pic
00:51:29de surperformance,
00:51:30des petites valeurs
00:51:31et notamment
00:51:32des micro-capitalisations
00:51:33par rapport aux grandes.
00:51:35Depuis,
00:51:35il faut bien se tenir
00:51:37quand même,
00:51:38il y a 43 mois
00:51:40qui se sont écoulés.
00:51:42Sur les 43 mois,
00:51:43il y en a 31
00:51:44qui ont été des mois
00:51:45de sous-performance
00:51:45pour les micro-caps.
00:51:47Sur la période,
00:51:48les grandes valeurs européennes,
00:51:50elles ont progressé
00:51:50de plus de 21% quasiment.
00:51:53Les micro-caps
00:51:54se sont écroulés
00:51:55de 26%.
00:51:57D'accord.
00:51:58Donc,
00:51:58on a un écart
00:51:5847 points.
00:52:00C'est-à-dire que
00:52:00maintenant,
00:52:01il va falloir,
00:52:02on sait quand on est
00:52:03à 60 pour venir à 100.
00:52:04Il ne faut pas prendre
00:52:0540%,
00:52:05il faut en prendre
00:52:06plus de 60.
00:52:07Donc,
00:52:08voilà,
00:52:08il y a un écart massif
00:52:09qui s'est constitué.
00:52:10Donc,
00:52:10aujourd'hui,
00:52:11on est sur un terrain de jeu.
00:52:13Alors,
00:52:13c'était la question de départ,
00:52:14je n'y ai pas répondu,
00:52:15mais le terrain de jeu,
00:52:16c'est toutes les sociétés
00:52:18qui ont une capitalisation
00:52:19boursière inférieure
00:52:20à 750 millions d'euros.
00:52:21D'accord.
00:52:22Il y en a beaucoup.
00:52:23Il y en a 3000 en Europe.
00:52:24C'est plus de la moitié
00:52:25des sociétés cotées,
00:52:27mais c'est moins de 2%
00:52:29de la capitalisation
00:52:30boursière totale.
00:52:31Ça,
00:52:32c'est le terrain de jeu.
00:52:34C'est l'univers d'investissement,
00:52:35ça.
00:52:36D'accord.
00:52:36Et qui a beaucoup souffert,
00:52:37donc,
00:52:38dans cette période,
00:52:38essentiellement,
00:52:40une période
00:52:41de forte remontée des taux.
00:52:44Oui.
00:52:44Voilà.
00:52:45Donc,
00:52:45on a privilégié plutôt,
00:52:46enfin,
00:52:47moins la croissance,
00:52:49etc.
00:52:50Les thématiques value
00:52:51sont revenues.
00:52:52Et donc,
00:52:54ces sociétés-là,
00:52:54qui étaient quand même
00:52:55plutôt bien valorisées
00:52:56à la fin de l'été 2021,
00:52:58post-rebond,
00:52:58Covid,
00:52:59ont énormément souffert.
00:53:02Et puis,
00:53:02même si elles sont
00:53:03en moyenne moins endettées
00:53:05que les grandes valeurs,
00:53:06elles sont plus endettées
00:53:07sur des taux variables.
00:53:08Et donc,
00:53:09elles prennent plein pot
00:53:10les hausses de taux,
00:53:12voilà,
00:53:12plus les incertitudes
00:53:13que ça met sur les plans
00:53:14de financement
00:53:15de leur développement,
00:53:16parce que c'est des sociétés
00:53:17qui innovent beaucoup,
00:53:18qui ont besoin
00:53:19de cash
00:53:21pour investir
00:53:22dans leur croissance future.
00:53:24Voilà.
00:53:24Donc,
00:53:24ça a été une période
00:53:25relativement difficile
00:53:26et j'espère
00:53:28qu'on est à un moment
00:53:29où on est au point
00:53:31de rebond
00:53:31d'inflexion
00:53:32d'un point de vue relatif.
00:53:34Cet espoir,
00:53:34il peut être supporté
00:53:36par quel type d'argument,
00:53:37Sébastien ?
00:53:38Des arguments fondamentaux,
00:53:39des arguments techniques également.
00:53:41Peut-être aussi
00:53:42ce qui joue
00:53:42dans la résilience
00:53:43de ces micros
00:53:44ou small caps,
00:53:45c'est le fait
00:53:45qu'elles soient considérablement
00:53:47sous-détenues
00:53:48aujourd'hui
00:53:49par les investisseurs.
00:53:51Est-ce qu'il y a déjà
00:53:51une logique de flux
00:53:52qui peut revenir
00:53:53sur ce segment-là ?
00:53:55Alors,
00:53:55effectivement,
00:53:56là,
00:53:56on le voit
00:53:58avec les performances,
00:53:59plus de 50 points
00:54:01de sous-performance,
00:54:02évidemment.
00:54:03Ça fait qu'aujourd'hui,
00:54:04on a des sociétés
00:54:05qui ont des valorisations
00:54:06qui sont vraiment
00:54:07à la cave.
00:54:08Elles ont continué
00:54:08à délivrer
00:54:09en termes de croissance,
00:54:11mais leurs valorisations,
00:54:13donc en relatif
00:54:14aux grandes valeurs,
00:54:15sont aujourd'hui
00:54:16extrêmement attractives.
00:54:17Donc,
00:54:18on a vu déjà
00:54:18des retours
00:54:19d'OPA,
00:54:20de retrait de la cote,
00:54:21etc.
00:54:22Pensez à HealthCare,
00:54:22Believe,
00:54:23et puis au-delà de la France,
00:54:25énormément d'OPA
00:54:26dans les pays scandinaves,
00:54:28etc.
00:54:30Donc,
00:54:30ça,
00:54:30c'est un premier élément.
00:54:31Le deuxième,
00:54:32effectivement,
00:54:32donc,
00:54:33s'il y a eu
00:54:34cette performance-là,
00:54:36c'est que
00:54:36beaucoup d'investisseurs
00:54:38ont délaissé
00:54:39la classe d'actifs,
00:54:40donc forcément,
00:54:41quand ils cherchent
00:54:42quelque chose
00:54:42à vendre aujourd'hui,
00:54:43ils ne peuvent pas
00:54:45aller piocher
00:54:45dans la classe micro-caps,
00:54:48ils n'en ont plus.
00:54:49Donc,
00:54:49ça,
00:54:49c'est très bien.
00:54:50Un autre élément technique
00:54:51aussi,
00:54:52enfin,
00:54:52il faut le rappeler,
00:54:53c'est qu'il n'y a pas
00:54:54d'ETF sur les micro-caps.
00:54:55Et donc,
00:54:57on le sait,
00:54:58les grands mouvements
00:54:59entrant et sortant
00:55:00des marchés actions,
00:55:01ils sont de plus en plus
00:55:02via des ETF.
00:55:04Et là,
00:55:05elles ne sont pas du tout
00:55:06impactées.
00:55:07Et après,
00:55:08pour voir maintenant,
00:55:10c'est l'explication
00:55:11de la surperformance
00:55:11très récente,
00:55:13pour les espoirs
00:55:14de demain,
00:55:16il y a des catalyseurs,
00:55:17effectivement,
00:55:17qui sont mis en place.
00:55:18Ce ne sont pas des espoirs
00:55:19de catalyseurs,
00:55:20c'est des choses
00:55:20qui sont mises en place.
00:55:21Donc,
00:55:22typiquement,
00:55:23et ça me fait penser
00:55:23un petit peu
00:55:24quant à ce qui s'était
00:55:25passé quand le PEA-PME
00:55:28avait été mis en place
00:55:29en France,
00:55:30ou l'équivalent en Italie
00:55:31qui s'appelle le PIR,
00:55:33on a un nouveau plan
00:55:34qui a été élaboré
00:55:37sur un peu plus d'un an.
00:55:38Moi,
00:55:38j'avais parti d'un groupe
00:55:39à l'AFG
00:55:40sur la redynamisation
00:55:43des PME cotés.
00:55:45Et donc,
00:55:45il y a tout un plan
00:55:46qui s'appelle
00:55:46Initiative PME 2030
00:55:48qui aboutit
00:55:49à un manifeste
00:55:50pour le financement
00:55:52des PME
00:55:52sur les marchés,
00:55:54etc.
00:55:54et de manière
00:55:56concomitante,
00:55:58la Caisse des dépôts
00:55:59et consignations
00:56:00a été mandatée
00:56:01pour lancer
00:56:01un nouveau fonds,
00:56:02un fonds de fonds
00:56:03qui va investir
00:56:04dans les PME
00:56:05essentiellement françaises.
00:56:07Donc,
00:56:07c'est un fonds
00:56:09qui s'appelle
00:56:09CDC
00:56:09croissance,
00:56:10sélection,
00:56:11PME.
00:56:11500 millions d'euros,
00:56:12c'est pas rien.
00:56:13Ça va être distribué
00:56:14peut-être en une vingtaine
00:56:15de mandats.
00:56:15pour les entreprises cotées françaises.
00:56:17Exactement.
00:56:17Donc,
00:56:17c'est un fonds de fonds.
00:56:19Il va réussir
00:56:19dans des fonds
00:56:20de small caps françaises.
00:56:21Et ça,
00:56:21ça va ramener
00:56:21de la liquidité.
00:56:22Et ça,
00:56:22évidemment,
00:56:23ça va ramener
00:56:23de la liquidité.
00:56:23Et 500 millions
00:56:24au regard de la taille du marché,
00:56:26c'est pas rien.
00:56:27C'est vraiment pas rien.
00:56:28C'est vraiment pas rien.
00:56:29C'est 500 millions,
00:56:30ils peuvent faire des petits
00:56:32parce que qu'est-ce qui manque
00:56:33aujourd'hui vraiment
00:56:33au micro cap
00:56:34pour qu'on s'y réintéresse ?
00:56:37C'est pas suffisant
00:56:38la valo comme argument.
00:56:39Et donc,
00:56:40ce qui manque en fait,
00:56:42c'est la liquidité.
00:56:43Plus la liquidité baisse,
00:56:44moins d'investisseurs
00:56:45peuvent s'intéresser
00:56:46à la caisse d'actifs.
00:56:47Donc là,
00:56:48on a des flux
00:56:48concentrés sur le marché français
00:56:50dans un premier temps
00:56:52mais donc
00:56:52qui vont permettre
00:56:53de...
00:56:54D'animer la cote,
00:56:55de réanimer la cote.
00:56:57C'est ça.
00:56:57Et puis de manière,
00:56:58par irrigation,
00:56:59ça va concerner aussi
00:57:00d'autres bourses européennes.
00:57:03Voilà.
00:57:03Après,
00:57:04on a le plan Merck.
00:57:05Alors bon,
00:57:06ça y est,
00:57:07le gouvernement en Allemagne
00:57:08va être...
00:57:08Oui,
00:57:09il y a une bonne nouvelle
00:57:09aujourd'hui,
00:57:10c'est...
00:57:10On a un gouvernement en Allemagne.
00:57:12On a un gouvernement en Allemagne.
00:57:13C'est passé un peu
00:57:14sous les radars
00:57:14mais il est là.
00:57:15Son plan de 1 000 milliards,
00:57:17s'il arrive,
00:57:18ça sera une excellente nouvelle
00:57:20pour le Mittelstand
00:57:20d'un moment.
00:57:21Le Mittelstand,
00:57:22c'est égal
00:57:23les PME allemandes
00:57:26et donc,
00:57:26on a aussi
00:57:27tout un pan
00:57:27de l'économie européenne
00:57:30en termes de PME
00:57:31qui risque d'être dynamisé.
00:57:33La plupart de ces PME,
00:57:34quand elles sont cotées,
00:57:35ce sont des micro-cadres.
00:57:36Non,
00:57:36mais c'est très intéressant
00:57:38effectivement d'avoir
00:57:38ces mécaniques de flux,
00:57:40de retour de liquidité
00:57:41plus les perspectives
00:57:41d'investissement en Allemagne
00:57:43qui jouent
00:57:43et qui auront une influence
00:57:45sur ce segment de marché.
00:57:46Il nous reste une minute,
00:57:47Sébastien.
00:57:48Vous avez choisi,
00:57:49en matière de gestion
00:57:50de votre stratégie micro-cap
00:57:52chez Alpha Jet
00:57:53de faire Investor,
00:57:53une approche quantitative
00:57:55pour gérer le portefeuille.
00:57:57Qu'est-ce que ça apporte
00:57:58justement,
00:57:59cette gestion quant ?
00:58:00Ça apporte la connaissance
00:58:02de l'univers.
00:58:03Le problème de cet univers-là,
00:58:04c'est que c'est un univers
00:58:05de 3 000 sociétés
00:58:05avec un taux de rotation
00:58:07annuel de plus de 30%.
00:58:09Donc,
00:58:101 000 nouvelles sociétés
00:58:11qui rentrent dans l'univers,
00:58:131 000 qui en sortent
00:58:14tous les ans.
00:58:14C'est impossible
00:58:15de connaître
00:58:16un univers aussi large
00:58:17d'un point de vue fondamental.
00:58:18Donc,
00:58:19avoir un outil quantitatif,
00:58:20ça permet de bien cerner
00:58:22l'univers.
00:58:23Et puis,
00:58:23ça permet aussi
00:58:24de bien cerner son portefeuille
00:58:25quand on est très diversifié.
00:58:27Nous,
00:58:27c'est le choix qu'on a fait.
00:58:29Micro-cap égale
00:58:30beaucoup d'espoir
00:58:32de rendement
00:58:33mais aussi
00:58:33beaucoup de risques.
00:58:34Donc,
00:58:34il faut être très diversifié.
00:58:36Nous,
00:58:36on a plus de 160 sociétés
00:58:38différentes en portefeuille.
00:58:40Donc,
00:58:40avoir des outils quantitatifs
00:58:41pour suivre
00:58:42un portefeuille
00:58:44aussi diversifié
00:58:45au quotidien,
00:58:46c'est vraiment utile.
00:58:47Et 160 portefeuilles,
00:58:48enfin,
00:58:48diversification avec 160 lignes,
00:58:50ça veut dire
00:58:51qu'il faut s'assurer
00:58:52qu'il n'y ait pas
00:58:53de corrélation trop forte
00:58:54entre chacune de ces lignes,
00:58:55c'est ça,
00:58:56c'est la tienne ?
00:58:56Alors,
00:58:57c'est tout le secret
00:58:57et toute la beauté
00:58:58des micro-capitalisations.
00:59:00C'est que,
00:59:01effectivement,
00:59:02chacune prise isolément
00:59:03est très risquée.
00:59:04Mais comme elles sont
00:59:05relativement peu corrélées
00:59:06les unes par rapport aux autres,
00:59:08ça tasse complètement
00:59:09la volatilité du portefeuille.
00:59:11Et c'est aussi
00:59:11une des explications
00:59:12de la bonne résistance
00:59:13dans la baisse.
00:59:14Mais donc,
00:59:15l'idée,
00:59:15effectivement,
00:59:16c'est pour tirer
00:59:16le bénéfice
00:59:17de cette faible corrélation,
00:59:19il faut un portefeuille
00:59:20bien diversifié
00:59:21et notamment
00:59:22ne pas mettre
00:59:22tous ses oeufs
00:59:23dans le même panier,
00:59:23donc ne pas mettre
00:59:24de grosses pondérations
00:59:25sur une société donnée,
00:59:27parce que même
00:59:27si elle paraît
00:59:28la plus belle du monde,
00:59:30elle est peu diversifiée
00:59:31et donc elle reste risquée.
00:59:32Merci beaucoup Sébastien.
00:59:33Merci de nous éclairer
00:59:34sur ce segment
00:59:36des micro-caps
00:59:37que vous exploitez
00:59:39chez AlphaJet Investors
00:59:41depuis l'été 2021 maintenant
00:59:42avec une stratégie dédiée
00:59:44et Sébastien Lagarde,
00:59:45cofondateur et directeur
00:59:46des investissements
00:59:46d'AlphaJet.
00:59:47Fair Investors
00:59:48était l'invité
00:59:48de ce dernier quart d'heure
00:59:49de Smart Bourse.
00:59:56Smart Bourse
00:59:57vous a été présenté
00:59:58par Silex.
00:59:59Conseils en investissement,
01:00:00produits structurés,
01:00:01gestion d'actifs,
01:00:03technologie.