• avant-hier
Les Vraies Voix de l'emploi avec Sabrina Nadjar, rédactrice en chef de Femme Actuelle ; Roland Connor, professeur à l’EM Normandie et responsable de la Chaire Entrepreneuriat et Agriculture ; Alexandre Prot, producteur de pommes et poires dans l'Oise aux Gites de Sennevières.


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##LES_VRAIES_VOIX_DE_L_EMPLOI-2025-03-04##

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News
Transcription
00:00— Travailleuse, travailleur, c'est à vous que je m'adresse particulièrement ce soir.
00:04— Mon programme en 3 points. Premièrement, le plein emploi.
00:07Deuxièmement, le plein emploi. Et troisièmement, le plein emploi !
00:11— Peut-être que tu voudrais m'apprendre mon boulot.
00:12— Y a des gens qui travaillent ici. — Oh, c'est du bon boulot, hein.
00:15— Sud Radio, 19h20, Les vraies voix de l'emploi.
00:21— On vous souhaite la bienvenue dans Les vraies voix de l'emploi.
00:23Nous sommes comme Tony Mardi, en direct jusqu'à 20h.
00:26Et pour m'accompagner, Nicolas Leroy est avec nous. Bonsoir, Nicolas.
00:28— Bonsoir, Cécile. — Directeur du recrutement du groupe fiducial et cabinet FICOBA.
00:33Et au sommaire de cette émission, alors que le salon de l'agriculture vient de fermer ses portes,
00:37c'était dimanche. Notre patrimoine agricole reste au cœur des débats.
00:40Un secteur en pleine mutation entre innovation technologique, défi écologique et transformation sociale.
00:46Quelle place pour les femmes dans ce secteur encore marqué par les inégalités ?
00:50Sabrina Najjar qui est avec nous. Bonsoir. Merci d'être là. — Bonsoir.
00:53— Rédactrice en chef de Femmes actuelles apportera son éclairage à travers une enquête,
00:56une très belle enquête sur l'avenir des agricultrices. Et puis Roland Connor est avec nous. Bonsoir.
01:00— Bonsoir. — Merci d'avoir accepté notre invitation.
01:03Vous êtes professeur à l'EM Normandie de la chaire sur l'entrepreneuriat et l'agriculture.
01:07Et on analysera avec vous l'évolution justement du modèle agricole et des nouvelles dynamiques entrepreneuriales.
01:13Et puis c'est un véritable témoignage. Alexandre Prost qui est avec nous. Bonsoir. — Bonsoir.
01:18— Vous allez partager votre parcours atypique de la finance au champ. Et ça, ça nous passionne.
01:24Et pour illustrer ce retour à la terre qui séduit visiblement les nouvelles générations.
01:28On est ravis de vous accueillir jusqu'à 20 heures. Bienvenue dans « Les vraies voies de l'emploi ».
01:35Et on va commencer par vous, Sabrina Najjar, rédactrice en chef de Femmes actuelles.
01:39Déjà pour une petite félicitation en tout cas pour ce magazine qui sort vraiment du lot par rapport aux autres,
01:46qui est en matière de vente, qui est certainement aujourd'hui le plus dynamique.
01:50— Oui, tout à fait. Écoutez, on est le premier féminin français. On a surtout un lectorat et un nombre d'internautes
01:59assez important, puisqu'on touche 20 millions de personnes par mois, avec une diffusion qui est de 400 000 exemplaires,
02:07ce qui aujourd'hui est quand même... — C'est assez canon. C'est assez formidable.
02:13— C'est vrai. Alors vous avez changé un petit peu le mode. C'est-à-dire qu'il y a des grandes enquêtes aujourd'hui
02:18dans Femmes actuelles. Et forcément, on en parle parce que vous avez fait cette enquête sur les femmes agricultrices
02:25avec plein de témoignages. Et vous vous êtes rendu compte de pas mal de choses qui aujourd'hui posent un problème
02:32pour les femmes agricultrices. — Oui, absolument. D'abord, il faut savoir que 29% des agriculteurs sont des agricultrices.
02:38Donc c'est pas rien. C'est quand même un tiers de la profession. — Ce qui est une bonne nouvelle.
02:41— Ce qui est une très bonne nouvelle, parce que les agricultrices sont certainement l'avenir de l'agriculture,
02:48notamment avec le renouvellement des exploitants. On aura besoin à l'avenir des femmes. Et donc c'est vraiment important
02:57que les femmes s'investissent dans le monde agricole. Mais la problématique des agricultrices, c'est qu'aujourd'hui,
03:06elles ont énormément de freins, en fait, à l'installation, de freins au niveau financier. Et puis aussi en termes de droits.
03:14Il faut savoir que la plupart des femmes, même si aujourd'hui, il y a des droits qui sont spécifiques pour les femmes
03:22qui sont dans le domaine agricole, notamment les conjointes d'agriculteurs, il y a encore énormément de barrières à franchir
03:33pour que les femmes puissent véritablement prendre toute la place qui devrait être la leur dans ce métier.
03:38— Quel est un vrai statut ? C'est ça que vous voulez dire. — Absolument.
03:39— Alors justement, vous avez voulu faire ce focus sur les femmes. Et quand vous dites 29% d'agricultrices,
03:44vous parlez de la place de la femme de l'agriculteur ou alors vraiment des femmes qui sont complètement...
03:49— Non. Alors il faut savoir qu'une exploitation sur cinq est dirigée par une femme. Donc dans les 30%, vous avez effectivement
03:59des conjointes d'agriculteurs. On sait le pourcentage de transmission ou d'héritage familial ou c'est des nouvelles entrantes dans la...
04:08— Écoutez, en fait, c'est un petit peu tout. Vous avez effectivement tout à fait des femmes qui ont été élevées
04:14dans le milieu rural ou qui, effectivement, reprennent l'exploitation familiale. Mais vous avez aussi des femmes
04:19qui se lancent du jour au lendemain, qui vont effectivement parce qu'elles ont une volonté de pratiquer l'agriculture
04:28d'une façon différente, de faire des élevages particuliers. Et d'ailleurs, on voit beaucoup d'innovation du côté des femmes
04:36dans leur façon, justement, de pratiquer l'agriculture. Avec Roland... Allez-y.
04:41— Non. Je voulais vous demander les principales difficultés, justement. Est-ce qu'elles sont sociales, culturelles,
04:46pour l'émancipation des femmes dans l'agriculture ?
04:49— Écoutez, elles sont à plusieurs niveaux. Effectivement, déjà, quand elles font partie d'une exploitation qui existe,
04:56quand elles sont femmes d'agriculteurs ou filles d'agriculteurs, il faut qu'elles prennent effectivement leur place
05:02et qu'elles prennent véritablement un statut, voilà, qui leur permet finalement d'avoir des droits,
05:10des droits notamment à la retraite. Et ça, c'est très important, parce que le conjoint d'un agriculteur a un statut,
05:19notamment lorsqu'il ne prend pas de salaire, ce qui est souvent le cas, qui ne lui garantit pas grand-chose.
05:24Donc au bout de 5 ans de ce statut-là, il faut changer de statut pour pouvoir véritablement prétendre à des droits au niveau légal.
05:33Donc ça, c'est très important. Ensuite... Excusez-moi, j'ai oublié la question.
05:39— Bon, écoutez, on va y revenir de toute façon. Roland Connor est avec nous, un professeur à l'EM Normandie,
05:43responsable de la chaire Entreprenariat et agriculture. Comment, aujourd'hui, cette agriculture se transforme, en fait ?
05:50On a l'impression qu'elle est en mutation depuis de nombreuses années. Mais là, on a l'impression que ça s'accélère.
05:56— Oui, il y a une accélération. Il y a la transition bas carbone notamment, sur laquelle doivent aller tous les agriculteurs aujourd'hui,
06:02le développement des circuits courts, la digitalisation de l'agriculture, l'utilisation des nouvelles technologies.
06:07L'IA arrive aussi dans l'agriculture. Les agriculteurs le voient peut-être pas, parce qu'ils utilisent des outils.
06:13Et c'est des IA, parfois, qui travaillent derrière. Donc oui, il y a plein de changements.
06:18— Après, il y a beaucoup de tracteurs qui, eux-mêmes, ont l'IA. Donc ça, c'est beaucoup plus simple.
06:21— Et puis les outils connectés, oui. Les tracteurs sont tous connectés quasiment aujourd'hui au GPS. Donc les drones...
06:28Donc il y a plein de... Effectivement, il y a plein de mutations aujourd'hui. Il y a plein d'innovations dans le secteur agricole.
06:34— Alors vous, la particularité, je crois que c'est que vous êtes professeur dans une école de management.
06:38Et vous essayez d'utiliser l'agriculture comme support pour justement des cas pratiques.
06:42— Voilà, exactement. J'enseigne pas directement l'agronomie ou comment on peut l'enseigner dans les écoles d'ingénieurs en agriculture.
06:49Je suis un prof en sciences de gestion. Donc j'enseigne le management. Mais j'utilise effectivement l'agriculture comme une illustration pour...
06:57Je disais tout à l'heure qu'avec des étudiants post-bac, je leur ai fait fabriquer du jus de pomme.
07:04Là, au cours du premier semestre, ils ont fabriqué du jus de pomme avec des pommes normandes.
07:08— Pourquoi je suis pas venue étudier chez vous ?
07:09— Ils auraient pu vous en vendre, en plus.
07:10— Ah oui, ça va être grave.
07:11— Ouais. Et ils ont vendu... Ils avaient pour objectif de produire et de vendre du jus de pomme.
07:15Et donc c'est une manière aussi de raccrocher les étudiants au terrain, enfin au concret. Faut pas...
07:20— Effectivement, ça accroche un peu ou pas ?
07:22— Oui, ça les accroche.
07:23— Est-ce qu'on imagine l'étudiant en école de management...
07:24— Non, pas du tout.
07:25— Bon, l'agriculture, ça lui paraît éloigné, j'imagine.
07:28— Ils s'accrochent à fond. C'est du concret. Là, pour le coup, ils palpent, on va dire, le terroir.
07:33Ils boivent le jus. Ils adorent vendre le jus à leurs parents, leur famille et tout.
07:38Donc c'est... Non, non, non, ils accrochent.
07:40Après, voilà, je dis pas que l'agriculture, ça les passionne et qu'ils en feront leur métier plus tard.
07:45Mais c'est une manière de mettre la petite graine dans l'esprit des jeunes aujourd'hui.
07:50— En tout cas, oui, ça les passionne, puisqu'autour de cette table,
07:52on a Alexandre Praud, bien entendu, qui lui sort de la finance.
07:56Entre autres, vous avez un CV qui est plus un CV de trader que finalement d'agriculteur,
08:02maintenant un peu plus d'agriculteur.
08:03Mais vous, vous avez fait la bascule dans l'autre sens,
08:06c'est-à-dire que vous avez commencé effectivement dans la finance.
08:08Et aujourd'hui, vous avez décidé de retourner à la terre dans une exploitation
08:13que vous allez nous raconter certainement mieux que moi.
08:16— En effet, j'ai fait une école de commerce, bac plus 5 à Angers.
08:20Et nous ne sachons pas trop quel chemin prendre.
08:24J'ai un peu hésité dans les travers financiers.
08:29Donc je suis parti un petit peu à l'étranger, notamment aux États-Unis, à Singapour, faire de l'audit.
08:33Puis naturellement, je suis revenu chez un de mes clients
08:35où on faisait du négoce de matières premières, du trading de matières premières.
08:38Donc j'ai travaillé pendant longtemps sur les marchés européens,
08:41sur tout ce qui est colza et tournesol.
08:43Donc il y a une bourse d'échange qui est à Paris,
08:45qui est dématérialisée et en réel.
08:48On échange des bateaux, on échange des camions, on fait de l'huile, etc.
08:51Et ensuite, j'ai eu la chance de partir en business development
08:54sur tout ce qui est Afrique de l'Ouest,
08:56donc vente du blé à la meunerie africaine pour la panification.
09:00Donc ça, c'était vraiment passionnant.
09:02C'est à la fois un métier de finance et un métier également de terrain.
09:06Mais il y a dix ans, j'ai vraiment hésité peu de temps
09:11parce que mon père partait à la retraite.
09:14– Puisque c'est important de dire que vous êtes enfant d'une famille d'agriculteurs.
09:18– Donc j'ai baigné dans l'agriculture toute ma jeunesse.
09:21– Et vous n'aviez pas jamais imaginé une seconde reprendre ?
09:24– C'était un projet lointain.
09:26J'ai toujours adoré le jardin, j'ai eu la main verte.
09:30J'ai toujours adoré commercer des petits.
09:33Je faisais pousser des cucurbitacées.
09:36J'avais toujours plaisir à développer des choses.
09:38– Il revendait à son père la récolte de son père. Il était fort.
09:41– Et tout naturellement, mon père partait à la retraite il y a dix ans.
09:46Je me suis placé pour essayer de reprendre l'entreprise, la développer.
09:51Pour ça, je passais par la case BTS, revenir un petit peu,
09:56comme vous disiez tout à l'heure, à l'agricole, les fondamentaux,
09:59pour avoir le vernis pédagogique, en plus d'avoir des compétences commerciales
10:04que j'avais déjà développées un petit peu par ailleurs.
10:07– Vous changez de vie complètement.
10:10Votre entourage, qu'est-ce qu'il a imaginé ?
10:13Parce que j'imagine que ce n'est plus la même vie.
10:15– Ça fait sourire à mon entourage.
10:17J'étais parisien, j'avais une vie d'un jeune trentenaire parisien
10:22tout à fait festive et sympathique.
10:24Et c'est vrai qu'on n'habite pas très loin de Paris,
10:26mais quand même, maintenant on fait partie des ruraux,
10:30dans un petit village de 150 habitants.
10:33La vie a changé du tout au tout, mais franchement, c'est pour un plus grand bonheur.
10:36– Entre ce que vous avez connu de vos parents,
10:38parce qu'on parlait de la mutation, en tout cas de la transformation
10:40de l'agriculture en France, est-ce que vous avez senti quand même
10:44ces deux Frances différentes ?
10:46Les agriculteurs de la génération d'avant et la vôtre ?
10:49– Alors j'ai senti effectivement, moi je suis arrivé dans cette période
10:52où il y avait d'autres jeunes de ma génération qui reprenaient des fermes.
10:55Alors nous on a la chance d'être proche de Paris,
10:57donc on n'est pas vraiment déconnecté du…
11:00– Du urbain, voilà.
11:02– De ce qui se passe entre guillemets dans les grandes villes,
11:05et puis de ce qui se passe dans la société, dans la vie,
11:07on est connecté aux besoins des gens, on sait exactement,
11:10enfin voilà, on est vraiment proche des grands centres de consommation.
11:13Néanmoins, il y a un peu une agriculture à deux vitesses,
11:16ça c'est, vous en parlez tout à l'heure.
11:18Voilà, nous on est dans le sud de l'Oise,
11:21sur des fermes plutôt de structures intermédiaires à grandes,
11:26dans des bassins de production, on a la chance d'avoir des terres fertiles,
11:30plusieurs fermes sont diversifiées,
11:32alors pas toutes dans notre coin parce qu'on est spécialistes un peu de la grande culture.
11:37Voilà, en ce qui nous concerne, on est vraiment focus pomme-poire,
11:41c'est vraiment notre expertise,
11:43et j'ai eu le cœur de développer cette production
11:46parce que je crois beaucoup à la production locale.
11:49On a fait floquer notre camion producteur local,
11:52qu'on va arranger tous les jours, pour moi ça a vraiment du sens,
11:55mais c'est vrai qu'on constate vraiment qu'il y a vraiment deux agricultures.
11:59Allez, vous ne bougez pas, on revient dans un instant,
12:01on va justement parler d'attractivité, de transmission, de ses exploitations,
12:05et puis il y a tellement de choses à dire sur l'agriculture,
12:07on aurait bien plus besoin que d'une heure, ça va passer très vite,
12:11donc on va essayer de vous dire le maximum de choses.
12:13On reste ensemble jusqu'à 20h avec nos invités, à tout de suite.
12:17Sud Radio, parlons vrai.
12:20Par Sud Radio, 19h20, les vraies voies de l'emploi.
12:24Les vraies voies de l'emploi, aujourd'hui ça s'adresse,
12:27en tout cas ça concerne l'agriculture en général,
12:30ou en tout cas en particulier, et l'entrepreneuriat bien entendu,
12:32autour de cette table, Sabina Najdar est avec nous,
12:35rédactrice en chef de Femmes Actuelles, que je vous incite à jeter.
12:38En tout cas, Roland Conner est avec nous, professeur à l'EM Normandie,
12:41responsable de la chaire Entrepreneuriat et Agriculture,
12:44et Alexandre Prot, producteur de pommes et de poires dans l'Oise,
12:47et aussi, ça s'appelle l'Egypte de Senevier, c'est ça ?
12:50Tout à fait, l'Egypte de Senevier.
12:52Voilà, de Senevier, c'est plus facile quand vous le dites, bien entendu.
12:55Et on va revenir sur cette crise démographique, en tout cas,
13:00de l'agriculture aujourd'hui.
13:02Comment on peut attirer des nouveaux talents,
13:05Roland Conner bien entendu, par l'entrepreneuriat,
13:08en tout cas dans ses métiers ?
13:10Aujourd'hui, beaucoup se découvrent entrepreneurs,
13:14parce qu'il y a plein de gens qui disent « mais moi, je pourrais jamais faire ça »,
13:16puis finalement, quand ils embrassent en tout cas l'activité,
13:19ils disent « en fait, oui, c'était pour moi ».
13:21Oui, effectivement, il y a les entrepreneurs qui sont issus du monde agricole,
13:24qui entreprennent, qui reprennent la ferme de la famille,
13:26et on a aussi de plus en plus maintenant ce qu'on appelle les NIMA,
13:29les non-issus du monde agricole.
13:30Donc ce sont des gens lambda, qui ont fait une carrière,
13:32qui ne sont pas issus, qui n'ont pas de famille d'agriculteur,
13:35qui ont fait une carrière dans la finance, dans le marketing ou ailleurs,
13:39dans des boîtes, et qui se lancent dans l'agriculture.
13:43Et il y en a de plus en plus.
13:47Ce n'est pas un phénomène de mode, justement,
13:49parce que les jeunes, il y a un retour au sens, etc.
13:51Est-ce que c'est vraiment des gens qui ont un projet ?
13:54Ce ne sont pas forcément des jeunes, d'ailleurs.
13:56Il y a des plus de 40 ans qui reprennent des fermes,
14:00des gens qui ont une expérience de cadre,
14:02et puis à un moment donné, qui soit pètent les plombs,
14:04ou se disent « j'ai envie de faire autre chose,
14:06j'ai envie de prendre l'air et changer de vie »,
14:08ou pour des raisons familiales.
14:10Donc il y a certainement un peu de rêve.
14:12On voit qu'il y a effectivement ces gens-là qui entreprennent,
14:16pour certains, qui abandonnent,
14:18mais en fait, il y en a quand même une majorité qui continue.
14:25Le fait qu'on en parle beaucoup dans la presse,
14:27dans la radio, etc., et positivement,
14:30ça attire ces profits-là.
14:32C'est vrai que les Français adorent les agriculteurs,
14:34et en l'occurrence, les agriculteurs.
14:38C'est quoi les profils aujourd'hui de ces femmes,
14:40le lien commun ?
14:41Vous avez fait une enquête, Sabrina Najdar,
14:43dans le Femme Actuelle.
14:45C'est quoi le point commun de ces femmes,
14:47si on devait les relier d'une manière ou d'une autre ?
14:50Écoutez, c'est déjà la passion, avant tout.
14:52Je pense que c'est ce qui les lie,
14:54c'est la passion.
14:56Effectivement, on parlait d'entreprendre aussi,
14:58mais effectivement aussi,
15:00elles sont totalement motivées
15:02par cette idée
15:04de mener à bien une exploitation,
15:08de mener à bien un élevage,
15:10avec des façons de procéder,
15:12parfois innovantes,
15:14novatrices, d'avenir.
15:16Et ça, c'est intéressant.
15:18J'allais vous le dire.
15:20Est-ce qu'elles sont plus, elles, dans l'éthique,
15:22dans le durable ?
15:24Est-ce qu'on sent quand même que les femmes
15:26ont cette envie d'aller
15:28sur une agriculture plus responsable ?
15:31Alors, je ne peux pas faire de généralité,
15:33évidemment, il y a de tout dans tout,
15:35mais c'est vrai que
15:37dans ces agricultrices,
15:39on a effectivement des femmes
15:41qui ont une volonté de
15:43réconcilier le monde
15:45de la terre, l'environnement,
15:47de vrai pour l'avenir
15:49de la planète,
15:51de vrai pour l'avenir aussi de nos enfants.
15:53Et il y a effectivement
15:55une volonté aussi au niveau
15:57de l'animal, de la souffrance animale,
15:59de travailler effectivement
16:01avec des principes
16:03qui sont plus éthiques, peut-être.
16:05Après, je ne veux pas faire de généralité,
16:07il y a beaucoup d'hommes aussi dans ce cas.
16:09De toute façon, la société
16:11va dans ce sens-là, absolument.
16:13Alexandre Prost, qu'est-ce qui a été le plus compliqué
16:15pour vous, finalement,
16:17entre le passage
16:19d'employé au passage
16:21d'entrepreneur ? Parce que finalement,
16:23c'est un métier que vous ignorez totalement,
16:25quelque part. Alors, j'avais des notions
16:27de commerce, parce qu'on échangeait
16:29beaucoup avec mon père sur ce sujet-là,
16:31qui, lui, a développé
16:33l'entreprise pendant toutes ses années.
16:35J'avais moins de notions d'agronomie,
16:37mais quand on est entrepreneur, je pense que
16:39c'est très important de savoir s'entourer
16:41dans les métiers où on est un petit peu
16:43moins bon, où c'est moins
16:45la passion, comme vous disiez tout à l'heure.
16:47Mais le vrai challenge pour moi,
16:49ça a été justement de créer une équipe
16:51solide,
16:53et puis de confiance,
16:55de la renouveler, puisqu'il y a eu beaucoup
16:57de départs à la retraite dans ces milieux
16:59de l'agriculture,
17:01et puis de comprendre
17:03tous les métiers.
17:05C'est extrêmement compliqué, c'est le challenge
17:07quotidien. On en parlait
17:09tout à l'heure à Antenne.
17:11Moi, je passe beaucoup de temps sur les différents
17:13supports, avec des cabinets,
17:15avec des spécialistes de recrutement.
17:17Entre professionnels, on échange beaucoup
17:19sur ces sujets-là. On a beaucoup
17:21de reconversions, notamment dans des
17:23postes de chauffeurs, dans des postes de caristes,
17:25des postes très diversifiés.
17:27Donc, on accompagne beaucoup,
17:29on passe beaucoup de temps à former notre personnel.
17:31Parfois, il y a des échecs, parfois il y a de très belles
17:33histoires,
17:35avec des gens qui n'étaient pas spécialement
17:37destinés à faire tel ou tel métier, puis qui
17:39nous accompagnent pendant un temps donné dans notre
17:41aventure entrepreneuriale.
17:42Alors, Alexandre, est-ce que votre
17:44background de trader,
17:46votre expérience, vous a permis justement
17:48de moderniser et de changer
17:50notamment des process
17:53et votre business model ?
17:55Tout à fait. On a
17:57évolué, on parlait tout à l'heure de
17:59nouvelles technologies. On a
18:01effectivement, dans le verger, déjà
18:03changé beaucoup de choses.
18:05On fait maintenant beaucoup confiance aux
18:07OAD, les outils d'aide à la décision.
18:09Pour irriguer, on ne prend plus
18:11la décision, c'est un simple constat.
18:13On a des dendromètes dans le sol
18:15qui nous donnent, avec des capteurs, les
18:17taux d'humidité dans le sol.
18:19Ensuite, par exemple, pour faire
18:21face à tel ou tel prédateur.
18:23Maintenant, on va essayer de se limiter
18:25sur le nombre de traitements et
18:27par exemple
18:29mettre des
18:31petits, je ne vais pas
18:33parler très technique, mais essayer
18:35de limiter le nombre de traitements avec des méthodes
18:37mécaniques. En fait, c'est passionnant
18:39ce métier, parce qu'on a l'impression qu'on
18:41apprend tous les jours, finalement.
18:43Et puis, en fait, on fait aussi confiance à la nouvelle
18:45technologie. C'est-à-dire que, par exemple, aujourd'hui, dans notre
18:47station conditionnement, puisque quand on produit
18:49des pommes, il faut les stocker et
18:51les conditionner pour nos clients. C'est-à-dire
18:53les stocker et les conditionner, ça veut dire les mettre dans
18:55des petites barquettes pour la
18:57grandisserie, pour que nos clients arrangissent.
18:59Et bien maintenant, c'est les machines qui font ça.
19:01Voilà. Donc le personnel, maintenant,
19:03est formé pour trier les pommes en amont
19:05et...
19:07Soutenu par les machines.
19:09Soutenu par les machines, voilà.
19:10Et justement, Roland, est-ce que l'avenir d'agriculteurs
19:12ne va pas passer par des profils comme Alexandre
19:14qui ont un background commercial
19:16ou financier, pour justement
19:18créer des entreprises plus innovantes, même dans le secteur
19:20de l'agriculture ?
19:21Ce qu'on voit déjà, c'est qu'au niveau de la formation
19:23des agriculteurs, ça monte de plus en plus.
19:25Moi, je pense que d'ici
19:2710-15 ans, ce ne sera pas étonnant de voir effectivement
19:29des masters, soit en école d'ingénieur
19:31d'agriculture ou d'école de management,
19:33à la tête d'exploitation agricole.
19:35Donc oui, je pense qu'on a besoin aussi
19:37de ces profils-là
19:39pour...
19:40Pour faire évoluer l'agriculture.
19:41Pour faire évoluer l'agriculture, oui.
19:42Ils ont quel âge, à peu près,
19:44aujourd'hui ?
19:45Les agriculteurs ?
19:46Ceux avec lesquels vous travaillez, c'est quoi la moyenne d'âge ?
19:48Il y a tous les âges.
19:50On voit des gens de 30 ans,
19:5240 ans, 50 ans, des gens qui sont
19:54proches de la retraite, il y en a beaucoup.
19:56Il y a la pyramide des âges, la fameuse pyramide des âges
19:58qui est un peu difficile, là, pour le monde agricole.
20:00Donc non,
20:02il y a tous les âges.
20:03En fait, ce qu'on constate, c'est que
20:05ça bouge dans l'agriculture,
20:07mais il n'y a pas que les nouveaux, par exemple,
20:09les Nimas, que je disais tout à l'heure, qui ont une nouvelle
20:11approche, qui ne sont pas issus du monde agricole.
20:13Mais d'une manière générale, c'est les nouvelles générations aujourd'hui
20:15qui arrivent dans les exploitations agricoles,
20:17qu'ils soient hommes ou femmes, ils ont vraiment des
20:19visions différentes et
20:21c'est ça qui est intéressant.
20:22Pour ceux qui sont allés au salon d'agriculture,
20:24ce qui a été notre cas, on se rend compte, Sabrina Najjar,
20:26que finalement, les femmes, en tout cas,
20:28les jeunes hommes, ou en tout cas, les femmes,
20:30elles sont
20:32apprêtées, elles font hyper attention
20:34à elles. En fait,
20:36il y a une espèce de nouvelle vague
20:38d'agricultrices opérationnelles
20:40qui ont, en plus,
20:42ce problème à gérer de la maternité,
20:44mais qui le vivent très très bien, même si c'est pas
20:46toujours facile au quotidien.
20:48Oui, oui, tout à fait. Aujourd'hui, être
20:50agricultrice, c'est pas se retrouver
20:52dans une petite commune,
20:54porter un fichu sur la tête, etc.
20:56Ce sont des femmes qui sont actives,
20:58ce sont des femmes qui sont dans la vie, ce sont des femmes
21:00qui s'informent,
21:02ce sont aussi des mères.
21:04Tout à l'heure, effectivement, vous parliez
21:06des difficultés
21:08qu'on peut avoir quand on est une agricultrice.
21:10Effectivement, on a aussi cette difficulté
21:12de pouvoir concilier son travail,
21:14son rôle d'entrepreneur, parce que c'est aussi
21:16un rôle d'entrepreneur, et sa vie
21:18de famille,
21:20notamment, par exemple, la maternité.
21:22On parlait tout à l'heure aussi
21:24du manque de personnel,
21:26mais effectivement, elles ont cette difficulté
21:28de pouvoir être remplacées au moment
21:30d'un congé maternité.
21:32Elles sont chefs d'entreprise,
21:34elles sont aussi souvent aidants,
21:36parce que dans ces entreprises-là, comme ce sont
21:38générations en générations,
21:40elles se retrouvent aussi avec ce statut-là,
21:42et elles sont finalement un petit peu
21:44à tous les postes.
21:46C'est ce qui est à la fois passionnant, mais aussi
21:48en termes de charge mentale
21:50assez difficile.
21:52Est-ce qu'elles se sentent seules, parfois,
21:54face aux banques ?
21:56Oui, il faut le dire
21:58véritablement, aujourd'hui encore,
22:00même si elles sont 30% dans ce métier,
22:02c'est un monde qui reste masculin,
22:04avec des codes masculins.
22:06La première difficulté, déjà, quand elles ne viennent pas
22:08du milieu, c'est de trouver des terres,
22:10parce que ça ne se trouve pas comme ça,
22:12il faut faire partie du sérail, ça c'est la première chose.
22:14Ensuite, la deuxième chose, c'est de trouver
22:16effectivement des financements. Être une femme aujourd'hui,
22:18avoir un projet, comme on le disait tout à l'heure,
22:20un peu un projet innovant d'avenir,
22:22il faut convaincre des banques,
22:24c'est pas évident du tout. Et puis,
22:26quand on voit une femme arriver en train
22:28de vous dire, moi je vais reprendre une exploitation,
22:30etc., il y a encore
22:32des idées reçues, malgré tout,
22:34il ne faut pas les nier, c'est un monde
22:36qui reste extrêmement masculin.
22:38Justement, qu'est-ce que vous diriez aux femmes
22:40qui voudraient s'investir
22:42dans le secteur agricole ?
22:44Écoutez, déjà, évidemment, de passer par
22:46une formation. La formation, c'est quelque chose
22:48de très important pour pouvoir avoir
22:50effectivement
22:52les reins solides et
22:54savoir effectivement ce
22:56qu'il en retourne.
22:58Et puis, après,
23:00il faut aussi s'adosser
23:02aux structures qui existent aujourd'hui.
23:04Qui agissent de plus en plus.
23:06Absolument.
23:08Et aujourd'hui, effectivement,
23:10il y a des choses qui sont faites
23:12pour aider les femmes, pour les sortir
23:14de l'invisibilité, pour pouvoir
23:16effectivement
23:18leur apporter un support
23:20dans
23:22leur exploitation
23:24et dans leur quotidien. Donc ça, c'est très
23:26important. Et puis,
23:28après, effectivement, je pense que
23:30à partir du moment où les femmes
23:32vont avoir des rôles aussi dans les instances
23:34dirigeantes, le monde agricole
23:36va changer forcément,
23:38se féminiser. On va avoir
23:40des choses qui seront davantage à leur portée.
23:42Aujourd'hui, il faut savoir que, par exemple, les machines
23:44sont faites par les hommes, pour les hommes.
23:46Une femme qui va à la traite n'est pas
23:48à hauteur, en fait,
23:50de l'engin pour pratiquer la traite.
23:52Il y a, comme ça, beaucoup d'obstacles, mais
23:54j'ai envie de vous dire que c'est une question de temps.
23:56Et voilà.
23:58On va en parler, en tout cas, dans un instant.
24:00On fait une petite pause.
24:02Si vous avez des questions, vous êtes bienvenus.
24:04Vous le savez, 0800 26 300 300.
24:06On est ensemble jusqu'à 20h.
24:18Les vraies voies de l'emploi consacrées
24:20à l'agriculture. J'étais
24:22très étonnée que notre réalisateur ne nous mette
24:24pas un son de vache. Je me suis dit, mais qu'est-ce qui se passe ?
24:26Il suffit de demander.
24:28Voilà, c'est ça.
24:30Aux tours de cette table, Sabrina Najdar, rédactrice en chef
24:32de Femmes Actuelles.
24:34Roland Condor, qui est avec nous, professeur
24:36à l'EM Normandie, responsable de la
24:38chaîne Entrepreneuriat et Agriculture.
24:40Et Alexandre Prot, producteur
24:42de pommes et poires dans l'Oise et l'Égypte.
24:44Sonnevière.
24:46Alors, on parlait il y a quelques instants
24:48de l'attractivité et surtout
24:50des nouvelles pratiques
24:52et la
24:54mutation en tout cas de la société
24:56dans les
24:58gestes, avec l'innovation.
25:00Est-ce qu'aujourd'hui,
25:02ce qu'on propose comme formation
25:04vont aussi vite finalement
25:06que ce que fait l'innovation
25:08ou l'innovation aujourd'hui dans l'agriculture ?
25:10Parce que la formation, on sent
25:12bien que l'intelligence artificielle accélère
25:14vraiment. On sent bien que les
25:16modes, les gestes de
25:18la main sont un petit peu
25:20moins importants qu'avant. Enfin, voilà, une chose change.
25:22Est-ce que cette formation doit se renouveler ?
25:24C'est la question la plus longue du monde.
25:26Voilà.
25:28Effectivement, c'est un constat qui a été fait par
25:30certains acteurs de l'enseignement
25:32voire en dehors du monde agricole
25:34que l'enseignement devait s'adapter
25:36et proposer autre chose.
25:38Je crois que c'est en cours. Il y a vraiment des
25:40changements dans la manière
25:42d'appréhender la formation agricole
25:44avec plus de nouvelles technologies, plus d'approches
25:46aussi agriculture durable
25:48ce qui n'était pas forcément le cas
25:50avant. Il faut savoir
25:52qu'aujourd'hui, une grande partie des agriculteurs
25:54sont formés en lycée agricole.
25:56C'est là qu'on parle essentiellement
25:58de l'éducation, de l'enseignement
26:00agricole. C'est surtout là
26:02que je parle de changements.
26:04Après, on fait des études
26:06peut-être un peu plus poussées
26:08en école d'ingé, etc.
26:10Peut-être qu'ils sont un peu plus
26:12sensibilisés
26:14à une nouvelle technologie.
26:16C'est un secteur qui innove vraiment beaucoup
26:18parce que ce n'est pas forcément
26:20l'impression que ça peut donner.
26:22Il y a des secteurs,
26:24on fait des émissions sur l'IA, etc.
26:26Est-ce que l'agriculture suit
26:28ce rythme effréné d'innovation ?
26:30Détrompez-vous.
26:32Quand j'ai commencé
26:34à travailler sur le secteur agricole, j'étais surpris
26:36de nombre de géo-trouve-tout
26:38et de l'accompagnement de l'innovation
26:40dans l'agriculture.
26:42Est-ce qu'il ne reste pas géo-trouve-tout ?
26:44Est-ce qu'on a basculé vers une agriculture
26:46au ventre industriel ?
26:48Oui, il peut y avoir un côté un peu géo-trouve-tout,
26:50je cherche, je cherche, et puis à un moment donné,
26:52je ne passe pas la vitesse supérieure.
26:54Ça peut arriver, mais c'est pour des raisons
26:56de l'investissement
26:58pour aller sur une nouvelle technologie.
27:00Tout le monde ne peut pas le faire.
27:04Alexandre, faites-vous le même métier
27:06au quotidien que votre père ?
27:08On fait le même métier, mais on le fait différemment.
27:10Pour produire une pomme,
27:12il faut mettre un pommier en terre,
27:14attendre trois ans, la première récotte,
27:16et ça, ça ne changera pas.
27:18Néanmoins, on cède
27:20des nouvelles technologies, comme je disais tout à l'heure,
27:22on cède des nouvelles formations
27:24et des nouvelles réflexions autour de l'agriculture.
27:26En ce moment,
27:28comme vous le disiez tout à l'heure,
27:30le sujet, c'est la préservation des sols,
27:32donc on essaye de faire du non-labour
27:34pour protéger
27:36toute la vie bactérienne des sols,
27:38et puis on cède des nouvelles techniques
27:40de production pour arriver
27:42plus vite en production, avoir une qualité
27:44de fruits qui peut être un peu plus intéressante,
27:46avoir des fruits peut-être plus résistants
27:48aux coups, aux maladies, aux insectes,
27:50donc ça va être de l'innovation
27:52variétale, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui font
27:54de la recherche, par exemple, pour ce qui concerne
27:56la pomme et la poire,
27:58sur des variétés qui sont résistantes aux maladies.
28:00Pour nous, c'est hyper intéressant, puisque déjà,
28:02on arrive avec un produit qui est
28:04plus clean, qui est éventuellement le moins
28:06traité, et puis
28:08avec un fruit qui a vraiment
28:10du goût, qui est intéressant pour ses qualités
28:12internes, c'est-à-dire
28:14taux de sucre...
28:16Donc c'est l'innovation produit plus que l'innovation de process.
28:18Les deux, il y a tout.
28:20Mais ça veut dire qu'il y a pléthore de nouveaux métiers qui sont
28:22en train de se dessiner
28:24dans cette agriculture.
28:26Il y a beaucoup de nouveaux métiers,
28:28la seule différence, c'est que vraiment, on est sur le temps
28:30long, très long, et que
28:32toutes les innovations
28:34et toute la recherche
28:36se fait sur un temps très très long.
28:38Quand il y a un nouveau produit qui est testé,
28:40par exemple, en ce qui concerne
28:42les phytos, il y a au moins
28:4410 ans de test avant de mettre sur le marché.
28:46Donc,
28:48c'est pour ça qu'on dit que l'agriculture est aussi
28:50parfois un petit peu résiliente, mais c'est plutôt
28:52une force, parce qu'on ne fait pas n'importe quoi
28:54en ce qui concerne la santé de nos consommateurs,
28:56et c'est ce qu'on
28:58cherche à préserver avant tout,
29:00c'est la santé du consommateur.
29:02Sabrina Najdar, vous êtes rédactrice en chef
29:04de Femmes Actuelles. Vous avez sorti,
29:06je le répète, cette grande enquête
29:08sur les femmes agricultrices en France.
29:10On parle d'investissement,
29:12d'IA, d'innovation,
29:14ça va générer forcément
29:16des investissements, et c'est là que ça peut être
29:18compliqué pour
29:20les femmes,
29:22celles qui sont seules.
29:24Il faut réfléchir à ça,
29:26ça veut dire que dans les politiques publiques
29:28qu'on va mettre en place, qui vont être mises en place
29:30demain, c'est un sujet qui doit vraiment
29:32être mis sur le devant de la scène.
29:34Oui, tout à fait. Effectivement,
29:36ces politiques
29:38d'aide
29:40et d'accompagnement
29:42des femmes dans ces métiers,
29:44notamment d'accompagnement financier,
29:46l'accompagnement aussi
29:48en termes de...
29:52Juridique peut-être ?
29:54Juridique, tout à fait,
29:56et aussi de formation continue, parce qu'on en
29:58parlait tout à l'heure, effectivement,
30:00ce sont des métiers qui sont en évolution
30:02permanente, et la formation continue
30:04est aussi quelque chose de fondamental,
30:06et il faut
30:08effectivement pouvoir donner la possibilité
30:10à ces femmes qui sont sur leur
30:12exploitation de pouvoir aussi s'absenter
30:14pour pouvoir être formées, être remplacées
30:16à ce moment-là, et tout ça, ce sont des choses
30:18qui, au niveau
30:20des pouvoirs publics, doivent être
30:22prévues, doivent être mises en place,
30:24doivent être réfléchies.
30:26On sent qu'il y a une solidarité entre
30:28les agriculteurs, il y a une solidarité
30:30particulière entre les agricultrices...
30:32Oui, oui, oui,
30:34tout à fait, effectivement, elles se réunissent,
30:36elles parlent entre elles,
30:38elles confondent
30:40leurs expériences, mais il va falloir
30:42aller beaucoup plus loin que ça,
30:44et d'ailleurs, la ministre de l'Agriculture,
30:46Annie Gennevard, a décidé
30:48d'annoncer le 8 mars
30:50la mise en place d'un groupe de travail
30:52constitué de femmes pour réfléchir justement
30:54à comment organiser
30:56l'agriculture pour les femmes.
30:58C'est un bon signe, justement, une femme
31:00à l'agriculture ? Oui, c'est un bon
31:02signe, après, je ne peux pas
31:04vous dire que les hommes ne vont pas forcément penser aux femmes,
31:06mais il y a des façons, effectivement,
31:08de voir
31:10la vie,
31:12quand on est une femme,
31:14qui apporte quelque chose de différent.
31:16Un homme, une femme, c'est un vécu,
31:18exactement, ce qu'un homme ne peut pas,
31:20même s'il a la meilleure volonté du monde,
31:22percevoir de la même façon.
31:24Est-ce que l'innovation, finalement, là,
31:26économique, ne va pas permettre, justement,
31:28de permettre aux agriculteurs
31:30de s'y retrouver, on va dire,
31:32d'un point de vue financier et dans leurs marges ?
31:34Ça dépend
31:36de quelle technologie
31:38on parle.
31:40Après, pour en avoir parlé il n'y a pas très longtemps
31:42avec un agriculteur dans la Manche,
31:44il n'était pas engagé dans la technologie,
31:46mais plutôt dans la transition bas carbone,
31:48et il expliquait, justement, que lui, s'il trouvait un avantage
31:50à ça, c'est qu'il avait fait des économies
31:52assez importantes,
31:54et donc, en fait, il s'est retrouvé au niveau
31:56financier.
31:58Donc là, je ne parle pas de technologie,
32:00au sens des outils connectés, etc.,
32:02mais ça reste quand même de l'innovation,
32:04du changement, faire adopter des nouvelles pratiques
32:06culturales,
32:08une nouvelle façon de faire l'agriculture,
32:10bon, je veux dire, il faut le faire.
32:12Est-ce qu'on parle beaucoup d'investissement,
32:14mais, en fait,
32:16est-ce qu'on s'y retrouve, d'un point de vue économique,
32:18justement, d'investir, d'avoir une agriculture
32:20novatrice, est-ce que ça permet, justement, de s'y retrouver
32:22à la fin, dans le bilan de l'entreprise ?
32:24Normalement, oui, on le fait pour ça.
32:26Pas tout de suite, peut-être.
32:28Pour essayer de, toujours,
32:30on parlait d'investissement dans le temps long,
32:32c'est à 3 ans, 5 ans,
32:3410 ans, essayer de faire des économies
32:36sur la ressource en eau,
32:38essayer de faire des économies, parfois,
32:40sur des tâches non qualifiées,
32:42sur la manière dont on va pouvoir
32:44tailler les arbres, par exemple,
32:46ou alors, on va pouvoir récolter.
32:48Aujourd'hui, il y a des entreprises californiennes et israéliennes
32:50qui développent des robots
32:52pour récolter les fruits.
32:54On a beaucoup de mal. Nous, aujourd'hui, pour notre centaine d'hectares,
32:56on embauche environ 80 personnes
32:58pendant 2 mois et demi.
33:00C'est extrêmement dur à trouver.
33:02Ça concerne la pomme, la poire,
33:04ça concerne également la cerise, le kiwi,
33:06toutes les productions où on a besoin de saisonniers.
33:08Aujourd'hui, les frontières sont ouvertes
33:10pour les saisonniers, et tant mieux.
33:12Avec une pratique particulière
33:14pour cueillir les pommes
33:16ou les poires ?
33:18Malheureusement, ça se fait encore à la main.
33:20Très délicatement.
33:22Il faut que le fruit soit cueilli.
33:24Il faut cueillir un minimum de pommes
33:26à la journée pour pas que ça nous coûte trop cher,
33:28et qu'on ait un prix de revient qui soit à peu près raisonnable.
33:30Et il faut que le fruit ne soit pas cogné,
33:32déposé délicatement
33:34dans un palox, un grand récipient en bois,
33:36pour être stocké
33:38et retravaillé ensuite.
33:40Il y a des gens qui travaillent sur la robotisation ?
33:42Il y a des entreprises qui travaillent sur la robotisation.
33:44Ça fonctionne déjà sur certaines
33:46productions, par exemple la fraise.
33:48Des exosquelettes, ou des choses comme ça ?
33:50Des exosquelettes, mais même des machines
33:52qui arrivent avec des bras articulés
33:54et l'IA, justement,
33:56à récolter des fruits
33:58et à les mettre dans des barquettes
34:00directement pour le consommateur.
34:02Sur la pomme, c'est pas encore vraiment à jour.
34:04On perd pas espoir,
34:06mais pour le moment,
34:08nous on fait encore avec des escabeaux,
34:10des plateformes.
34:12C'est un très ancien système.
34:14Mais c'est un côté festif aussi.
34:16Il y a un côté festif, surtout quand c'est fini.
34:18Voilà, c'est ça.
34:20Avec le dîner, le soir, tout ça, je l'ai fait.
34:22J'ai cueilli des pommes, donc je sais de quoi je parle.
34:24Allez, vous restez avec nous. On fait une dernière petite pause
34:26et on revient dans un instant. A tout de suite.
34:28Sud Radio,
34:30votre attention est notre plus belle récompense.
34:32Merci de nous écouter sur Sud Radio.
34:34Non, c'est normal, parce que
34:36vous êtes une radio sympa,
34:38diversifiée et tout, donc c'est très bien.
34:40Sud Radio, parlons vrai.
34:42Radio 19h20,
34:44les vraies voies de l'emploi.
34:46Les vraies voies de l'emploi, on parle des
34:48agriculteurs en général, des agricultrices
34:50en particulier aussi,
34:52parce que c'est vrai que c'est un métier
34:54qui n'est pas facile. C'est vrai que
34:56les femmes sont rentrées
34:58par la grande porte en majorité.
35:00Sabrina Najdar est avec nous, rédactrice
35:02en chef de Femmes Actuelles, avec
35:04ce beau dossier sur les femmes
35:06agricultrices. Roland Condor est avec nous,
35:08professeur à l'EM Normandie, responsable
35:10de l'achat entreprenariat et agriculture
35:12et Alexandre Prot, producteur de pommes
35:14et poires dans l'Oise et des sites
35:16la Senevière.
35:18C'est ça. Est-ce que
35:20votre épouse, Alexandre Prot,
35:22à un moment donné s'est dit, j'ai peut-être travaillé
35:24avec mon mari ?
35:26C'est plutôt moi qui
35:28lui ai pas demandé.
35:30Ah d'accord.
35:32Pour le bien du couple.
35:34Je pense qu'on est
35:36très heureux chacun dans notre activité.
35:38C'est plutôt artistique.
35:40Elle écrit des romans jeunesse.
35:42Elle m'aide sur la partie gîte pour tout ce qui est décoration.
35:44Elle est architecte d'intérieur également.
35:46Donc on est très complémentaires.
35:48Je ne fais pas partie
35:50de ces familles. On travaille en famille.
35:52Déjà, travailler avec mon père, ça a été
35:54pas toujours facile.
35:56Il faut dire les choses.
35:58Même si on avait mis un cadre de gestion très rigoureux,
36:00on a des personnalités complémentaires.
36:02Travailler en famille,
36:04c'est très dur.
36:06Mais
36:08j'ai vraiment un cœur qu'elle soit heureuse
36:10dans cet environnement agricole
36:12qu'elle ne maîtrise pas forcément initialement.
36:14Voilà.
36:16Sabrina Najdar, vous valorisez
36:18ces femmes aujourd'hui avec des
36:20chouettes photos et ça c'est bien.
36:22Elles ont besoin aussi de montrer
36:24qu'elles peuvent faire
36:26alors c'est pas un combat entre hommes et femmes
36:28loin de là, mais justement de montrer
36:30qu'il y a une espèce de nouvelle génération
36:32de jeunes femmes
36:34dans la terre qui font plein de
36:36vous l'avez dit tout à l'heure, elles élèvent
36:38des bovins, elles travaillent effectivement
36:40dans les fruits et légumes, elles sont un peu
36:42partout, mais c'est bien aussi qu'on puisse les voir.
36:44Oui, absolument. Effectivement, les sortir
36:46de l'invisibilité, c'est aussi
36:48leur permettre de montrer qu'elles sont capables
36:50et de
36:52montrer effectivement qu'elles ont tout à fait
36:54la place au même titre que
36:56les hommes dans ce milieu.
36:58Et effectivement, quand on sait,
37:00vous parliez tout à l'heure de génération et de renouvellement
37:02des générations, il est évident
37:04que dans les années
37:06à venir, les femmes vont devoir
37:08compter et de plus en plus compter, donc
37:10c'est important qu'elles sortent effectivement
37:12de ce côté juste
37:14femmes d'exploitants ou aides
37:16à l'exploitation, alors que
37:18aujourd'hui, certaines
37:20pour un cinquième des exploitations
37:22sont véritablement chefs d'entreprise.
37:24Et elles incitent autour
37:26d'elles à embrasser ce métier
37:28parce que finalement, on peut comprendre, à un moment donné
37:30on l'a vu au Salon de l'Agriculture
37:32que parfois, elles sont un peu
37:34illes et elles sont parfois un peu découragées
37:36quand on voit parfois
37:38l'agriculture bashing ces derniers temps
37:40en se disant qu'ils font tout
37:42justement pour aller dans le sens de l'histoire, on en parlait
37:44tout à l'heure. Est-ce que c'est pas un petit peu
37:46difficile à porter aussi tout ça ?
37:48Oui, évidemment que c'est difficile à porter, évidemment
37:50que c'est un sacerdoce,
37:52évidemment que c'est aussi un quotidien
37:54extrêmement difficile
37:56et des longues heures de travail
37:58et souvent des années aussi
38:00sans vacances, bien sûr
38:02sans week-end, etc.
38:04C'est très compliqué. Mais en fait, quand on parle
38:06avec elles, on se rend compte que ce sont des femmes
38:08qui y vont avec leur
38:10trip. Quelque part,
38:12c'est vraiment quelque chose qu'elles portent
38:14c'est, j'ai envie de dire, leur exploitation
38:16c'est leur premier bébé.
38:18Donc, il y a effectivement
38:20cette énergie,
38:22cette envie, et ça c'est très
38:24communicatif.
38:26Je voulais m'intéresser, on voit souvent l'image
38:28des pinales de l'agriculteur qui galèrent un peu
38:30financièrement, etc. Est-ce qu'aujourd'hui,
38:32on peut envoyer un message positif
38:34en se disant, est-ce que les jeunes agriculteurs peuvent
38:36avoir comme but de bien gagner leur vie,
38:38en tout cas de vivre de leur activité ?
38:40Il y a de tout dans le monde agricole, peut-être comme partout d'ailleurs.
38:42On a l'image souvent
38:44de l'agriculteur qui a du mal à
38:46tirer les deux bouts.
38:48Donc là, est-ce que justement
38:50les jeunes générations,
38:52avec l'innovation qu'on évoquait tout à l'heure,
38:54arrivent justement à aller vers quelque chose d'assez profitable ?
38:56C'est vrai qu'on dit souvent, l'agriculteur, il se plaint.
38:58Et donc du coup, ça renvoie à une image
39:00que l'agriculture, c'est difficile.
39:02Donc ça ne donne pas
39:04quelque part envie d'entreprendre.
39:06Il se plaint quand on lui tape dessus, parce qu'ils sont quand même très
39:08courageux.
39:10Non, je pense qu'il y a de tout
39:12dans le monde agricole. Il y a des gens qui vivent très bien,
39:14qui envoient leurs enfants
39:16en école de commerce,
39:18et puis des gens, effectivement,
39:20qui ont des difficultés,
39:22qui ont des petites fermes,
39:24qui ont du mal à rouvrir les endroits.
39:26C'est surtout cela qu'on voit dans les médias.
39:28Oui, c'est ça, mais peut-être parce que
39:30peut-être que
39:32les agriculteurs
39:34qui sont à la tête de grandes fermes,
39:36ils n'ont peut-être pas de bonne presse.
39:38Alors que pour autant,
39:40ils sont aussi dans le changement
39:42de leurs pratiques.
39:44Il y a une nouvelle technologie,
39:46l'agriculture durable,
39:48qui devrait être aussi bien perçue.
39:50Il y a des
39:52mauvais élèves,
39:54mais globalement, on ne peut pas dire
39:56que les petits sont gentils et les gros sont méchants.
40:00Et justement, vous Alexandre,
40:02entre votre ancienne vie et l'actuelle,
40:04vous arrivez justement
40:06à vous en sortir ?
40:08Alors moi, je n'ai pas repris cette ferme
40:10pour faire fortune,
40:12j'ai repris cette ferme par passion,
40:14par challenge de la développer.
40:16Je ne dis pas faire fortune,
40:18mais aujourd'hui,
40:20on arrive à peu près à vivre de notre métier.
40:22Pourquoi ? Parce que sur la pomme
40:24et la poire, on est indépendant
40:26de A à Z. Je pense que c'est
40:28la maîtrise de notre
40:30commercialisation,
40:32qui nous rend totalement
40:34libres, et d'avoir un levier
40:36à la fois sur ses charges et son chiffre d'affaires.
40:38C'est-à-dire qu'aujourd'hui, les agriculteurs,
40:40ils vendent leur production bien souvent
40:42à la coopérative, et c'est elle
40:44qui fixe le prix par rapport au prix mondial.
40:46Donc, peu de gens
40:48ont les moyens d'arbitrer les prix.
40:50Quand on est indépendant comme nous,
40:52on a la liberté d'arrêter
40:54telle ligne avec tel client parce qu'il ne paye pas assez cher.
40:56C'est très dur, mais on peut le faire.
40:58Et puis, on peut aussi aller
41:00chercher des points de valeur ajoutés, en disant
41:02voilà, regardez, aujourd'hui,
41:04mon verger est 100%
41:06en production verger et co-responsable,
41:08on s'engage à tel et tel cahier des charges,
41:10on est haute valeur
41:12environnementale,
41:14on est peut-être bientôt au global gap,
41:16est-ce que, voilà,
41:18pouvoir parler de 10 centimes
41:20dans le prix avec son client,
41:22c'est tout à fait possible.
41:24Aujourd'hui, on a
41:26les acheteurs de la grande distri
41:28au téléphone deux fois par semaine
41:30pour savoir
41:32un peu quelle va être notre production,
41:34quel va être nos cas libres,
41:36est-ce que si on a des grosses pommes, on va pouvoir faire une promo
41:38pour essayer de les passer parce que
41:40c'est plutôt des pommes difficiles à vendre,
41:42est-ce que si on a des petites pommes, on va pouvoir les mettre
41:44en sac et
41:46leur demander de nous prendre quelques
41:48palettes dans la semaine en complément des pommes
41:50de taille intermédiaire,
41:52donc on va être en permanence en lien
41:54avec notre clientèle pour essayer
41:56de valoriser notre production. Donc c'est l'écosystème économique
41:58finalement autour des agriculteurs qui font
42:00qu'ils galèrent un peu, vous vous dites, moi je suis indépendant,
42:02je peux réussir justement... Je sais pas
42:04qu'il y a de l'oeuf ou de la poule, en tout cas ce qu'il y a de sûr c'est que
42:06je pense que la solution
42:08passe par la diversification,
42:10valoriser ses productions,
42:12les circuits courts, le local,
42:14mais c'est très très
42:16difficile de sortir d'un système.
42:18Alexandre, pro sur les aléas climatiques,
42:20parce que ça malheureusement c'est le quotidien
42:22des agriculteurs et de plus en plus,
42:24trop de pluie, trop de soleil, trop de sécheresse
42:26en fonction, est-ce que vous avez
42:28l'impression que vous, dans votre travail,
42:30la terre n'est plus
42:32celle de vos parents,
42:34le climat n'est plus celui de vos
42:36parents, est-ce que ce sont des choses
42:38qui évoluent aussi, mais auxquelles
42:40il faut bien faire face ?
42:42On constate que le climat a changé, effectivement,
42:44en fait on était habitués
42:46il y a
42:48quelques années d'avoir
42:50des délais de récolte à certaines
42:52dates, moi je me souviens
42:54quand j'étais petit, on commençait la récolte toujours fin
42:56septembre, maintenant on la commence fin août.
42:58Donc voilà, en 30 ans
43:00on a gagné un mois sur la récolte,
43:02pareil pour la récolte de blé,
43:04je veux dire maintenant, début août, tout est
43:06terminé dans notre secteur,
43:08donc il faut s'adapter,
43:10notre objectif et notre
43:12obligation en tant que producteur, en tant que
43:14chef d'entreprise, c'est de s'adapter tout le temps, s'adapter à la main d'oeuvre,
43:16s'adapter au climat, s'adapter aux machines
43:18et aux prix mondiaux. Aujourd'hui
43:20on a des prix mondiaux qui sont
43:22vraiment faibles
43:24en ce qui concerne les grandes cultures,
43:26doublé à ça, on a eu de très mauvaises récoltes en 2024,
43:28voilà, il faut qu'on soit
43:30capable de limiter les investissements
43:32pendant un ou deux, le temps de
43:34remettre nos entreprises à flot et de pouvoir réinvestir.
43:36Roland Condor, l'entrepreneur
43:38c'est quand même le mot
43:40propre de l'entrepreneur, c'est
43:42l'adaptation justement. Oui, puis en
43:44vous écoutant, effectivement,
43:46on voit bien qu'il faut être aujourd'hui l'agriculteur,
43:48c'est pas qu'un producteur,
43:50c'est un stratège, c'est un
43:52quelqu'un qui fait de la communication, du marketing,
43:54de la stratégie, donc on voit bien
43:56que c'est, voilà, l'entrepreneur
43:58c'est ça aussi, c'est savoir
44:00être bon dans la technique mais aussi être bon dans
44:02le business. Donc en fait, il faut qu'il maîtrise tous les métiers,
44:04il faut pas juste qu'il soit un producteur, il faut qu'il fasse de la
44:06communication, du marketing, de la finance. Oui, complètement.
44:08C'est ça l'avenir, selon vous,
44:10de l'agriculteur ? Bah oui, moi je pense que le producteur,
44:12enfin l'agriculteur,
44:14demain, ça sera pas seulement
44:16un producteur, ça sera aussi un manager, un agri-manager
44:18comme on dit, ou un agri-entrepreneur.
44:20Merci, en tout cas,
44:22à tous les trois, merci beaucoup Sabrina Najdar
44:24d'avoir été avec nous, un rédactrice en chef
44:26de Femmes Actuelles, un dossier qu'on retrouve
44:28dans Femmes Actuelles.
44:30Absolument, et on vous incite à aller le lire
44:32et vous allez voir que c'est très inspirant.
44:34Merci beaucoup Roland Condor
44:36d'avoir été avec nous, un professeur de
44:38l'EM Normandie, responsable de la chaire
44:40Entrepreneuriat et Agriculteur, et merci beaucoup
44:42Alexandre Prost de nous avoir inspiré,
44:44bien entendu, parce que c'est très inspirant ce métier,
44:46producteur de pommes et de poires dans l'Oise,
44:48et puis l'Egypte aussi,
44:50dans lequel on peut aller dormir,
44:52avec une belle décoration intérieure. L'Egypte de
44:54Saint-Gilles, voilà tout à fait, le magasin, la ferme,
44:56les animaux, on vous accueille
44:58avec joie et bonne humeur,
45:00comme chez nous à Sud Radio, ça tombe bien. Merci beaucoup
45:02Nicolas Leroy de m'avoir accompagné,
45:04et puis mon co-animateur
45:06de la journée, mais
45:08ce soir c'est une émission de foot, mon cher Philippe David.
45:10Bonsoir Cécile, on a toujours
45:12le bonheur de se retrouver.
45:14Ne l'exagère pas non plus, n'allez pas trop loin.
45:16Ah oui, ça marche que dans mon sens, c'est vrai.
45:18Au menu des vraies lois du foot, on est la radio
45:20du rugby, mais il y a aussi du foot, il y a une expression
45:22les cochons sont dans le maïs.
45:24Là, on va parler déjà, premier module,
45:26c'est le bilan de la Ligue 1,
45:28qui a quand même été assez belle journée
45:30la semaine dernière, avec malheureusement l'hiver qui se
45:32retrouve relégable. En deuxième partie,
45:34c'est la période des grands pétages
45:36de plomb dans le foot français, après Pablo
45:38Longoria qui hurlait à la corruption,
45:40là c'est carrément l'entraîneur de Lyon,
45:42Paolo Fonseca, qui a littéralement mis un coup de boule
45:44à l'arbitre de
45:46Lyon-Brest, Monsieur Milot,
45:48et donc on en parlera avec le but Football Club,
45:50alors c'est le printemps, la testostérone qui monte,
45:52on ne sait pas. Troisième module,
45:54invité exceptionnel, Alain Kesac,
45:56ancien président du Paris Saint-Germain,
45:58pour parler de PSG-Liverpool
46:00de demain soir, et le dernier module, évidemment,
46:02ça se joue ce soir au Westfalenstadion,
46:04enfin maintenant il s'appelle
46:06Signal Iduna Stadion à Dortmund,
46:08Borussia Dortmund, contre le LOSC,
46:10et on aura un supporter des dogs,
46:12parce qu'ils ont fait quand même une sacrée campagne
46:14européenne, et on dit, allez le LOSC ce soir.
46:16Et on appelle ça de la mémoire, merci beaucoup
46:18Philippe David, merci à notre équipe formidable,
46:20Aude, avec nous
46:22Maxime, Justine, Félix
46:24et Nelly, de nous avoir aidés
46:26à préparer cette émission, et bien entendu, merci
46:28beaucoup à notre ami Nicolas Leroy,
46:30passez une très belle soirée, et on vous retrouve
46:32demain à partir de 17h, salut !

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