Les Vraies Voix avec Ahmed Saih, délégué national à FO Justice.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2025-04-16##
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NewsTranscription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:03De nouvelles attaques ont ciblé en France ce mercredi 16 avril l'institution pénitentiaire.
00:08Trois véhicules dans un parking de la prison de Tarascon ont été incendiés.
00:12Oui, ça s'est passé ce matin, peu après 5 heures, sur ce parking réservé au personnel juste devant la prison de Tarascon.
00:22Il y a manifestement, on voit bien, des gens qui essaient de déstabiliser l'État.
00:26Nous avons eu des menaces sur les établissements de Vendin-le-Vieille et de Condé-sur-Sarte qui vont accueillir les deux prisons de haute sécurité.
00:34On ne les a pas rendues publiques, mais les faits d'aujourd'hui montrent que, sans doute, le travail que nous avons fait pour les protéger ou pousser un certain nombre d'autres personnes à agir ailleurs, pour nous intimider.
00:43Les agents pénitentiaires sont extrêmement courageux, conscients du moment important qu'ils vivent.
00:48Le parquet national antiterroriste s'est saisi mardi de l'enquête pour tenter d'identifier les auteurs de ces faits.
00:53Trois véhicules appartenant à des agents pénitentiaires vandalisés, en tout cas incendiés.
01:00Nouvel acte d'une série d'exactions devant les prisons françaises.
01:03Alors, parlons vrai.
01:04Est-ce que les membres de familles majeurs de ces gardiens de prison devraient être aussi bénéficiés d'un port d'un ?
01:10Parce que certaines sont menacées.
01:12Et à cette question, faut-il armer les surveillants pénitentiaires dans leur vie de tous les jours ?
01:16Vous dites où il y a 84% voulait réagir, le 0826 300 300.
01:20On va poser la question à l'intéressé du jour.
01:22Bien entendu, Ahmed Saï est avec nous, délégué national à Force Ouvrière Justice.
01:26Bonsoir, merci d'avoir accepté notre invitation.
01:30Philippe Bilger.
01:31La question de Sud Radio, évidemment, a de l'importance en elle-même.
01:36Moi, je serais favorable, évidemment, à ce qu'ils puissent, hors de l'établissement, porter une arme.
01:43Mais il faut bien comprendre que, pour les surveillants pénitentiaires,
01:47ça doit s'insérer dans un dispositif plus vaste.
01:51Cela fait des lustres que, très modestement, je dis que la seule manière
01:56de faire accepter aux Français des améliorations absolument nécessaires pour la prison,
02:02c'est-à-dire s'occuper d'un certain nombre de dysfonctionnements matériels ou humains
02:08concernant les détenus, serait de faire, en même temps, une réforme capitale
02:14pour la quotidienneté et le bien-être des surveillants.
02:18Parce que, jusqu'à maintenant, on ne s'occupe pas assez des surveillants,
02:23alors que leur rôle est capital.
02:26Et il faut faire, en même temps, des réformes sur l'univers pénitentiaire
02:31du côté des détenus et s'occuper des surveillants
02:35en ajoutant cette possibilité hors de l'établissement de porter une arme.
02:40Oui, moi, je crois vraiment, je pense toujours aux surveillants.
02:42C'est un statut qui, en fait, me brise le cœur
02:44parce que je pense que c'est un métier qui est très difficile,
02:47qui est psychologiquement très difficile, physiquement très difficile.
02:50Et courageux, très courageux.
02:51On a une image dégueulasse des surveillants
02:54parce qu'attrape véhiculée par les films américains
02:56un peu idiots, un peu débiles,
02:58sur le surveillant qui serait sadique avec les prisonniers.
03:02Ça n'est pas le cas.
03:02Moi, j'ai fait une tournée des prisons,
03:04je me souviens à l'époque, avec Christine Boutin
03:05qui avait fait à l'époque un rapport extraordinaire
03:08sur les prisons, Christine Boutin.
03:10Et vraiment, j'ai eu une compassion au sens premier du terme
03:12pour les surveillants.
03:13Je ne comprends pas, véritablement,
03:15et je rejoins Philippe,
03:16qu'on ne se soit pas emparé de ce problème,
03:19de ce grand plan pour les surveillants,
03:22vraiment, pour leur salaire,
03:23pour leur bien-être, d'abord à eux.
03:25Bien sûr, les policiers.
03:26Mais d'abord, leur bien-être à eux.
03:28Pour parler, pour rester vraiment sur le domaine de sécurité,
03:30Françoise a tout à fait raison de dire ce qu'elle dit,
03:33effectivement.
03:33Mais ce que je vois dans ce qui se passe actuellement,
03:36c'est d'abord, l'anonymisation du métier de surveillance est essentiel.
03:41Tu avais dit quoi, anonymisation ?
03:42C'est-à-dire que...
03:43Ah d'accord, d'accord, d'accord, Arthur, d'accord, d'accord.
03:49Ça me rappelle le RAID,
03:50parce que quand on avait fait l'opération à Human Bomb à Neuilly,
03:52effectivement, à cause des noms qui étaient sortis dans la presse,
03:54évidemment, tout le monde nous est tombé dessus,
03:57il y a un nombre de policiers du RAID
03:58qui ont été mis en examen à cause de ça.
03:59Et leur nom est sorti dans la presse.
04:00Bref, je ferme la parenthèse.
04:01Non, mais c'est intéressant, c'est important.
04:02Mais pour ces agents de l'administration pénitentiaire,
04:07c'est important, parce qu'ils sont au quotidien,
04:08face à des criminels,
04:10des mecs qui sont dans des réseaux de folie,
04:12et ces gens-là sont excessivement exposés.
04:14Et c'est pour ça qu'il faut prendre des mesures.
04:16Quant à l'armement, je ne suis plus réservé.
04:19Alors c'est vrai que les sondages, tout de suite, 97,
04:20ça va dans le bon sens, évidemment, les gens...
04:2184.
04:2284.
04:23On a envie d'aider nos compatriotes, évidemment.
04:26Le seul problème, c'est, on arme, ça veut dire entraînement,
04:28ça veut dire tout un plan d'action.
04:29Un arme positif.
04:31Évidemment, on ne peut pas donner une arme comme ça.
04:32Oui, mais c'est clair.
04:33Ça, c'est un vrai sujet.
04:34Après, on pourra reparler à l'intérieur des prisons,
04:35avec le représentant des faux,
04:36il connaît évidemment bien le sujet
04:38sur comment faire à l'intérieur des prisons.
04:40Mais il y a beaucoup de choses qui ont été faites.
04:41La création des ERIS,
04:42les équipes d'intervention,
04:44qui sont des gars, des groupes d'intervention,
04:46suréquipés, etc.,
04:46qui sont capables de faire des transferts solides.
04:49L'affaire Amra, malheureusement,
04:50nous a dit le contraire.
04:52Mais pour autant, il y a des choses...
04:54Mais ça, ce n'est pas le quotidien, en fait.
04:55Ce n'est pas le quotidien.
04:56Mais il y a beaucoup de choses encore à mettre en place.
04:58Et il faut avancer.
05:02Le National Force Ouvrière Justice,
05:04merci d'avoir accepté notre invitation.
05:06Il n'y a pas d'armes, forcément, dans votre métier,
05:09à part les Mirador, je crois,
05:10qui ont un fusil d'assaut, c'est ça ?
05:12Oui.
05:12Ah, si, si, tout à fait.
05:13Il y a des armes dans notre métier.
05:16Depuis, d'ailleurs, avant les ERIS,
05:18c'est-à-dire qu'il y a eu les ERIS,
05:20c'était les premiers surveillants à avoir été armés.
05:23Et maintenant, il y a les extractions judiciaires,
05:26donc les contractions judiciaires,
05:28ainsi que les équipes locales de sécurité pénitentiaire
05:32qui sont armées.
05:34Mais tous les surveillants ne sont pas armés.
05:36C'est-à-dire qu'on a l'habitude, effectivement,
05:38enfin, on ne travaille pas armés dans les détentions.
05:41Excusez-moi.
05:42On ne travaille pas armés dans les détentions
05:44parce qu'on a peur que ces armes se retournent contre nous.
05:47Oui.
05:49Philippe Bilger.
05:49Philippe Bilger, vous avez une question ?
05:52Moi, j'ai une question.
05:54En fait, je voulais réagir sur ça.
05:56Est-ce qu'au sein, forcément, de ce syndicat,
06:00au sein de vos collègues,
06:01est-ce que c'est difficile de parler de peur ?
06:04C'est toujours très compliqué,
06:05mais ça a généré, forcément, quelque chose,
06:08ça a cristallisé, j'imagine, la profession, aujourd'hui ?
06:11Effectivement.
06:13Il y a toujours cette crainte.
06:15Donc, il y a toujours eu une peur
06:17d'être reconnu à l'extérieur, etc., etc.
06:21Mais, voilà, comme vous disiez tout à l'heure
06:24et comme le disait M. Darmanin,
06:26le surveillant, c'est quelqu'un de courageux.
06:27Il est courageux parce qu'il a toujours exercé
06:30sa profession avec peu de moyens.
06:34C'est-à-dire qu'on demande à un surveillant pénitentiaire
06:37d'être psychologue, d'être médecin,
06:40d'être pompier, parfois, etc.
06:43Donc, effectivement, le surveillant pénitentiaire,
06:45c'est quelqu'un de très courageux.
06:47Donc, la peur, elle fait partie du quotidien.
06:50Mais, voilà, on essaye de travailler
06:52de façon à ce que nos collègues
06:55puissent travailler en sécurité.
06:57On part au 0826 300 300.
07:00Bonsoir, Charlène.
07:01Bonsoir, Charlène.
07:02Bienvenue.
07:03Bonsoir.
07:04Vous voulez témoigner à l'antenne de Sud Radio.
07:08Oui.
07:08Alors, en fait, je vais compléter un petit peu
07:11ce qu'a dit mon collègue à l'instant.
07:13Vous êtes surveillante pénitentiaire, donc ?
07:15Oui.
07:16Je suis surveillante pénitentiaire depuis 16 ans, maintenant.
07:18Et, effectivement, des fois, on vient travailler
07:21avec la boule au ventre.
07:22Parce qu'il faut savoir aussi, quand même,
07:23que quand on ouvre une porte,
07:25on a un détenu qu'on va voir une fois,
07:28avec lequel, peut-être, ça va mal se passer.
07:30On va le revoir le lendemain et le surlendemain.
07:33Et ça ne s'arrête jamais, en fait.
07:34Donc, les menaces sont quotidiennes,
07:36peuvent être quotidiennes, etc., etc.
07:39Bon, bref, la parenthèse est close par rapport à ça.
07:43C'est une grosse parenthèse, quand même.
07:45C'est compliqué.
07:48Charlène, Charlène.
07:49Attendez, on laisse finir, Françoise.
07:51Non, mais je voulais dire, c'est étonnant.
07:52Vous parlez d'un détenu.
07:54Vous êtes une femme.
07:55Vous ne surveillez pas que des femmes.
07:57Je vais continuer.
07:59C'est mon argumentaire par rapport aux urnes.
08:01Alors, oui, c'est une femme.
08:04Et j'ai travaillé pendant 15 ans chez les hommes.
08:06Ouais, c'est dingue.
08:07Voilà.
08:08Donc, là, depuis juin l'année dernière,
08:12je suis au quartier Femmes.
08:13Mais j'ai été confrontée à de la violence verbale
08:17de la part des hommes,
08:19des hommes qui ne supportent pas l'autorité féminine,
08:21qui ne supportent pas...
08:23Enfin, voilà, il faut savoir quand même
08:24qu'il y a des nationalités étrangères aussi chez nous,
08:27beaucoup, d'ailleurs.
08:28Et ce n'est pas toujours évident, quoi.
08:31Donc, on a des menaces, on a des...
08:33Ou les femmes pour eux, soyons clairs,
08:35sont considérées comme inférieures à l'homme.
08:36C'est ça que vous voulez dire ?
08:38Ah, mais totalement.
08:38Oui, c'est ça.
08:39Mais totalement.
08:39On est des sous-chiffres.
08:40Alors déjà, on a l'impression d'être des sous-chiffres
08:42par rapport à notre métier,
08:43parce qu'en plus de ça,
08:44on donne énormément de droits aux détenus.
08:48De plus en plus, en tout cas.
08:49On est loin des prisons américaines ou russes.
08:51Non, mais écoutez, c'est dingue d'entendre ça, quand même.
08:53Enfin, c'est...
08:54Voilà.
08:55C'est fou de moi, pardonnez-moi, je voudrais...
08:57Charlène...
08:58Vous avez laissé la terminer ce jeu ?
08:59Non, je pensais qu'elle avait fini.
09:01Non, non, elle a dit il n'y a pas longtemps.
09:02Ah, pardonnez-moi.
09:03Elle a fini, j'ai tellement de choses à dire.
09:04Allez-y, allez-y, pardon, pardon, Charlène.
09:06Oui, ils ont énormément de droits.
09:09Il faut savoir qu'ils ont des activités à gogo
09:11qui sont financées en grande partie par le public,
09:16par nos impôts.
09:17Là, il n'y a pas longtemps,
09:18on a eu une formation pour les femmes
09:21sur l'estime de soi.
09:24Ils ont des formations pour du yoga,
09:27enfin, des choses que vous ne pouvez même pas vous payer
09:29vous à l'extérieur,
09:30où vous n'auriez même pas le temps de le faire.
09:32Donc, dire que les détenus subissent,
09:35non, non.
09:36Et d'ailleurs, je voudrais aussi rajouter quelque chose,
09:40c'est que eux dénoncent les conditions
09:43des détenus dans les prisons françaises,
09:45mais nous aussi, on les dénonce.
09:47Parce qu'en fait, on est...
09:48Alors moi, j'ai un sale retour,
09:50mais c'est difficile de parler.
09:54On vous entend très bien.
09:56Ouais, mais moi, je m'entends en double.
09:58Ah, c'est normal.
10:00Alors attendez, on va tester la ligne.
10:02Bougez pas, Charlène.
10:02On va reprendre...
10:05On vous reprend dans un instant.
10:08Ahmed Saï, pardon Philippe.
10:09Je rebondis sur ce que dit Charlène
10:12sur le traitement aujourd'hui des détenus.
10:17Voilà.
10:19Ah, Charlène, vous êtes là, vous êtes revenue.
10:20Oui, je suis là.
10:22Donc nous, notre travail,
10:24et je parle au nom de tous mes collègues,
10:26parce qu'il faut arrêter de nous traiter de matons,
10:29ça date d'il y a des décennies en arrière,
10:32on n'est pas là pour juger,
10:35on est là pour protéger les citoyens français.
10:37On garde des gens qui ont fait des...
10:39qui ont commis des meurtres,
10:40qui sont très agressifs,
10:42des fois qui n'ont rien à faire en prison.
10:44Moi, je sais que j'ai travaillé cette nuit,
10:46j'ai eu des cris d'animaux toute la nuit,
10:48parce qu'on a une personne
10:49qui a un gros problème psychologique,
10:52et on est obligé de faire face à cette personne.
10:55Donc ça veut dire qu'on est obligé d'être à deux
10:57pour lui ouvrir la porte.
11:01Enfin, voilà.
11:01Ça, c'est des conditions récurrentes chez nous.
11:04On a des profils qui n'ont rien à faire en prison.
11:06Bougez pas, Charlène.
11:07Bougez pas, parce qu'on a pas mal de gens.
11:09Philippe Bilger, vous lui avez posé une question ?
11:10J'aurais voulu poser une question aux deux,
11:13très rapidement.
11:14Est-ce qu'au fil des années,
11:15vous avez vu le comportement des détenus
11:18se dégrader,
11:19et votre condition d'agent,
11:23elle-même, se dégrader ?
11:24Ahmed Saïd.
11:26Alors, moi, effectivement,
11:27j'ai 15 ans d'ancienneté
11:28dans l'administration pénitentiaire,
11:30donc comparé à certains de mes collègues,
11:32c'est rien du tout.
11:33Mais, oui,
11:35le respect des personnes détenues
11:39envers le personnel de surveillance,
11:41c'est dégradé.
11:42On a, il faut le savoir,
11:44maintenant le narcotrafic
11:45qui a gangréné nos détentions,
11:48c'est-à-dire avec des têtes de réseau,
11:50avec des détenus
11:51qui ont énormément de moyens,
11:53que ce soit financier, etc.
11:55C'est-à-dire que c'est eux
11:56qui font la pluie et le beau temps
11:57au sein de la détention.
11:58S'ils veulent une détention calme,
12:00eh bien, il y aura une détention calme,
12:02mais s'ils veulent que ça s'agite,
12:03ça s'agitera.
12:05Oui, c'est fou.
12:06Donc, effectivement,
12:07ça s'est dégradé.
12:08Et ça s'est dégradé,
12:09j'en termine aussi avec ça,
12:11avec la surpopulation carcérale.
12:13C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
12:15le nombre de détenus a augmenté,
12:16voire a explosé.
12:18Et le nombre de personnels de surveillance,
12:21lui, n'a pas augmenté.
12:22Au contraire, il diminue.
12:24Et il n'y a que récemment,
12:25effectivement,
12:26avec la réforme
12:27où le personnel de surveillance
12:29est passé en catégorie B,
12:31qu'on commence tout juste
12:32à remplir nos schémas d'emploi.
12:33Une question, cher ami.
12:35La décision de Géraldine Varanen
12:38de mettre une prison de haute sécurité,
12:40voire deux,
12:41comme c'est prévu,
12:42est-ce que ça va dans le bon sens
12:43pour vous ou pas ?
12:44Ou est-ce que c'est pas assez ?
12:44Mais déjà, ça va dans le bon sens.
12:47C'est-à-dire qu'on va prendre
12:48les plus gros narcotrafiquants,
12:49ceux qui ont le plus de moyens,
12:51et les isoler dans une prison.
12:53C'est une revendication
12:54force ouvrière
12:55qu'on porte depuis des années.
12:57Et on vient seulement
12:58d'être entendus.
12:59C'est-à-dire qu'il faut
13:00vous rendre compte, quand même,
13:01Vendin-le-Vieille
13:02et Condé-sur-Sarthe
13:03ont été construites
13:04à la base pour ça.
13:06Et du jour au lendemain,
13:07on a eu un ministre
13:08qui était Christiane Taubérin
13:09qui est arrivé au pouvoir
13:10et qui a dit
13:11« Non, non, moi,
13:11je n'assume pas ça.
13:12Et puis,
13:13on ne fera pas ça.
13:14Et puis,
13:15on va continuer
13:16comme on fait actuellement. »
13:18Et c'est là où est le ridicule.
13:19C'est-à-dire que c'est une prison
13:20qui a coûté
13:21des dizaines et des dizaines,
13:23voire des centaines
13:23de millions d'euros
13:24qui ne servaient pas
13:26ce pour quoi
13:26elle a été construite.
13:27Merci, Cécile.
13:29J'ai une question
13:30parce que vraiment
13:31ce sujet me passionne,
13:32notamment Charlène.
13:33Je n'arrive pas à comprendre
13:34comment des femmes
13:36peuvent être surveillantes d'hommes.
13:37Ça me paraît complètement délirant
13:38en réalité
13:39par rapport à un manque d'effectifs.
13:42Non, non, mais j'ai compris.
13:44Quand je dis
13:45« Je ne comprends pas »,
13:45bien sûr que je sais
13:46que c'est en cause
13:47d'un manque d'effectifs,
13:47mais comment on ne peut pas
13:48pallier ce truc-là ?
13:50C'est impossible que des femmes...
13:51Même en psychiatrie,
13:52vous avez vraiment
13:53des règles très strictes
13:56pour que les femmes
13:56ne soient pas dans des services
13:59avec des...
13:59Enfin, c'est complètement dingue.
14:01Juste une question.
14:03À quoi vous attribuez
14:04les attaques simultanées
14:06dont vous avez été victime,
14:08encore vous ?
14:08Est-ce que, selon vous,
14:09c'est vraiment le narcotrafic
14:11qui veut vous impressionner ?
14:14C'est à Charlène ?
14:15Charlène.
14:16Ah, aux deux.
14:17Charlène et Saïd, les deux, quoi.
14:23Je vais laisser parler.
14:24Moi, je ne sais pas
14:27si c'est le narcotrafic
14:29ou des anarchistes.
14:31Et puis, en fait,
14:32quelque part,
14:32je m'en fiche un peu.
14:34Ce que je veux...
14:34Ce n'est pas pareil, en fait.
14:36Comment ?
14:36Ce n'est pas pareil.
14:37Moi, ce que je veux,
14:38c'est que mes collègues
14:39puissent travailler
14:40en toute sécurité.
14:41Je veux notamment,
14:43et vous en parliez tout à l'heure,
14:44l'anonymisation des agents.
14:45C'est-à-dire qu'on va avoir
14:47un détenu, par exemple,
14:49haut du spectre,
14:50où on sait qu'il a
14:51des moyens considérables,
14:52des risques...
14:53Enfin, des moyens corruptifs,
14:55des risques d'appui
14:56à l'extérieur, etc., etc.
14:57On va avoir des agents
14:58qui vont travailler, par exemple,
15:00à visage découvert,
15:01devant lui,
15:02ou forcément,
15:03pas tout à fait anonyme,
15:04etc., etc.
15:05C'est là qu'est l'aberration.
15:07On veut de l'anonymisation.
15:09C'est-à-dire qu'on avait proposé
15:11une loi par rapport
15:12à la loi au narcotrafic,
15:13qui a été complètement appauvrie
15:15de son contenu.
15:16Elle a été appauvrie
15:17de son contenu.
15:18Certes, ce qui va passer,
15:19c'est mieux que rien,
15:20mais l'essentiel
15:22n'est pas forcément là.
15:23Nous, on voulait
15:24la visioconférence
15:25au lieu de l'extraction judiciaire.
15:27Et ça va passer, ça ?
15:28Ça, ça va passer,
15:29oui, chéreux.
15:29Mais seulement pour les détenus
15:31qui sont incarcérés
15:32avant d'un le vieil
15:33et à compter sur ça.
15:34C'est-à-dire,
15:35sur 82 000 détenus,
15:36on parle de 200 détenus.
15:38Mohamed Amra,
15:39quand il a été extrait,
15:40il n'était pas identifié
15:41comme dangereux.
15:42Mais pourquoi
15:43on fait prendre des risques ?
15:45C'est-à-dire que
15:45ceux qui font
15:46d'énormes conneries,
15:48on les protège.
15:49Et ceux qui, aujourd'hui,
15:51sont face au drame
15:53avec des salaires de misère,
15:54parce que, soyons clairs,
15:55par rapport à ce que vous faites,
15:57c'est un scandale,
15:59c'est indécence à mes cœurs,
16:00moi, en fait.
16:00Mais moi aussi.
16:01Moi, je ferais la grève pour vous.
16:03Pourtant, je suis une sale gauchiste.
16:05Oui, mais ça, c'est le problème.
16:05Je vais vous dire que,
16:07vraiment, je ferais...
16:08Non, non, mais moi,
16:08je ferais la grève.
16:09Non, non, mais à un moment-là,
16:10ils sont conscients de...
16:12Ils ont une émission,
16:12c'est comme les policiers.
16:13Non, mais ça va.
16:14On ne fait pas ce métier par hasard.
16:15Mais même vous, les policiers.
16:15Il faut aimer les gens
16:16pour faire ses boulots.
16:16Non, non, mais ce n'est pas
16:17les blagues, ce que je dis.
16:18On ne faut aimer les gens.
16:19Je suis d'accord, Bruno,
16:20mais à un moment donné...
16:20Ce n'est pas comme on dit
16:21des matos,
16:21les mecs qui tapent sur la gueule.
16:23Ça ne vous laisse pas
16:23que la population
16:24doit venir au secours.
16:25Moi, je suis d'accord avec Cécile.
16:28Quand vous avez commencé
16:29à faire la grève des menottes,
16:31c'est là que ça a bougé
16:31et que Darmanin,
16:32il a décroché les primes.
16:35Donc, non, mais c'est quoi ?
16:37C'est 1 500 ?
16:38Moi, ça me brise le cœur,
16:39Charlène.
16:40Moi, ça m'a bouleversé
16:41votre témoignage.
16:41Je ne sais pas comment
16:42vous pouvez être gardienne
16:44de mecs qui sont des criminels,
16:46parfois des criminels de sang,
16:47qui mesurent 2 mètres
16:48et qui vous insultent.
16:49Je ne sais même pas
16:49comment l'administration
16:50peut laisser faire ça.
16:51C'est incroyable.
16:52Est-ce que l'affaire Ambra
16:53a fait avancer
16:54concernant les extractions
16:55avec peut-être
16:56des véhicules blindés
16:57ou autre ?
16:58Non, il n'y a rien
16:58qui a changé là-dessus ?
17:00Si, il y a eu un protocol d'accord
17:01qui a été signé.
17:03Ah, pardon.
17:04Excusez-moi,
17:04c'était pour qui la question ?
17:05Non, ça n'a rien fait avancer du tout.
17:06Et ça n'a rien fait avancer du tout.
17:09On continue à sortir non armé.
17:12Voilà.
17:13Tout va bien.
17:14On est en meilleure des mondes.
17:15Et voir,
17:15on peut même prendre des sanctions
17:17si on refuse de sortir.
17:19Oui, les Éries,
17:19je suppose,
17:20elles reviennent
17:20sur les cas les plus...
17:21On y va, là.
17:22On y va, là.
17:22On est très en retard.
17:23Charlène, merci beaucoup,
17:25en tout cas,
17:25de ce témoignage
17:25qui était très important pour nous.
17:27Merci à vous.
17:27Pour ceux qui nous écoutent aussi,
17:29merci beaucoup,
17:30Ahmed Saïd,
17:31d'avoir accepté notre invitation,
17:32délégué national
17:33de la force ouvrière justice.
17:34Et merci pour ce que vous faites,
17:36surtout.
17:37Et ça, c'est important.
17:37Dans un instant,
17:38Fabrice, pardon,
17:39on n'a pas pu vous prendre.
17:41On vous récupère dans un instant
17:42pour le qui c'est qui qu'il a dit.
17:43Ce sera un tout petit peu plus joyeux.
17:45Et voilà.
17:45Et on le fera,
17:46bien entendu,
17:47dans un instant.
17:47A tout de suite.
17:48Sud Radio,
17:49c'est vous qui donnez le temps.
17:51Tout le monde ne peut appeler,
17:52donner son avis,
17:53qui plaise ou qui ne plaise pas.
17:54L'important,
17:54c'est d'essayer de rester constructif
17:56et j'aime bien l'esprit
17:57qu'il y a chez vous.
17:58Sud Radio,
17:59parlons vrai.