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##LE_COUP_DE_PROJECTEUR_DES_VRAIES_VOIX-2025-03-07##

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Transcription
00:00Les Vraies Voix Sud Radio, le code projecteur des vraies voix.
00:03Je suis entretenue vraiment très longtemps, je l'ai reçue chez moi,
00:06une ex-compagne de Julien Bayou.
00:08Je pense qu'il y a des comportements qui en effet sont de nature
00:14à briser la santé morale des femmes.
00:18C'est Kafka, au-delà de mon cas personnel,
00:20je crois que c'est vraiment irresponsable de lancer des accusations sans étayer.
00:25Je ne regrette absolument rien, oui mon frère a regretté.
00:28Si je dois quitter la politique pour avoir défendu les femmes,
00:30eh bien ce sera un honneur.
00:34Bayou vient de voir la plainte déposée par son ex-compagne,
00:37classée sans suite par le Parc de Paris.
00:39Non pas pour infraction insuffisamment caractérisée,
00:42comme c'est toujours le cas,
00:43mais pour absence d'infraction.
00:46Fin de l'histoire.
00:47La porte-parole du parti me disait hier soir,
00:49si Bayou le souhaite, il peut redemander à adhérer.
00:54L'ancien dirigeant écologiste, Julien Bayou,
00:57a donc perdu tous ses mandats suite à des accusations
01:01pour finalement être totalement innocenté par la justice.
01:03Vous venez de l'entendre.
01:04Me Too a été, il était trop loin.
01:07C'est justement le thème du livre de Me Too Much
01:09publié sur l'une de nos vraies voix.
01:12A part l'une de nos vraies voix, Philippe Bilger qui était avec nous,
01:14bien entendu.
01:15Alors parlons vrai.
01:16Est-ce que Me Too est devenu une arme de destruction massive
01:19contre une personne à qui on veut faire du mal ?
01:22Et à cette question,
01:23a-t-on instauré une présomption de culpabilité avec Me Too ?
01:25Vous dites oui à 85%.
01:27Vous voulez réagir ?
01:28Le 0826 300 300.
01:30Philippe Bilger, on vous connaît depuis très longtemps.
01:35On sait que vous aimez beaucoup les femmes et les féministes.
01:40Ça va trop loin.
01:42C'est ce que vous avez voulu dire aujourd'hui.
01:44Aujourd'hui de dire on peut être féministe,
01:46mais à un moment donné, il faut arrêter.
01:48Absolument.
01:49Je veux insister sur le fait que je reconnais que Me Too
01:54a été et demeure un mouvement très positif pour éradiquer,
01:59tenter d'atténuer les rapports de force qui permettaient
02:03des vulgarités, des indécences, des agressions sexuelles
02:08ou pire, des viols.
02:09Premier point.
02:10Et donc je cherche très modestement dans ce livre
02:13à dénoncer les ombres, les dérives.
02:16Et votre question est très bonne.
02:18Et la principale dérive, de mon point de vue,
02:21c'est en effet de considérer, peut-être un peu moins aujourd'hui,
02:26que parce qu'une femme dénonce et déplore, incrimine,
02:30elle dit forcément la vérité.
02:33Et donc on a d'emblée une alternative très simple.
02:37On a ou bien une procédure judiciaire.
02:40Et là, je réclame que la justice soit équitable,
02:44que l'administration de la preuve soit cohérente, équilibrée.
02:48Ou bien on n'a pas de procédure judiciaire.
02:51Et dans ce cas-là, on a le fléau des réseaux sociaux
02:55où, comme le disait un grand avocat américain,
02:58c'est la culpabilité par dénonciation.
03:01Et sur les réseaux sociaux, il m'a semblé
03:05que l'alternative était terrible pour celui qui était mis en cause.
03:10Il cherche à se défendre.
03:12Il est coupable.
03:13Il se tait.
03:14Il est coupable.
03:15Et ça, ça devient extrêmement préoccupant.
03:18Je reviens avant de donner la parole à René Chiché et à Jean Petau.
03:21Vous le dites dans votre livre,
03:23et c'est un roman,
03:26donc c'est un avocat.
03:28Un monologue.
03:29Voilà, c'est ça.
03:30Un monologue où il parle bizarrement,
03:32il connaît la qualité en détail,
03:34et il attend d'être ciblé par Mediapart.
03:37C'est ça.
03:38Et vous dites dans ce livre qu'à un moment donné,
03:40qu'il a pu être coupable d'une main posée,
03:43d'un geste qui, à un moment donné,
03:46peut devenir extrêmement préjudiciable,
03:48même s'il n'a pas d'intention de faire ce geste.
03:51Et là, ça peut être finalement la débandade.
03:53Vous avez raison, Cécile.
03:55Peut-être que, évidemment, ce grand avocat n'est pas moi-même,
04:00mais je pense parfois à des affaires dont on parle.
04:04Par exemple, une femme a porté plainte pour agression sexuelle
04:09parce qu'on lui a touché le bras.
04:11Imaginez que moi, qui accompagne volontiers mon oralité
04:15d'une gestuelle que j'espère décente,
04:19mais je fais très attention aujourd'hui.
04:22Alors, vous avez raison,
04:24ce que je dénie aussi, en dehors de la faiblesse de la preuve,
04:28de la pauvreté de l'argumentation de la part de certaines qui se plaignent,
04:33c'est le fait qu'on met tout sur le même plan.
04:36Et évidemment, l'indélicatesse, la vulgarité,
04:40l'inélégance, le dragage un petit peu lourd,
04:45et puis, bien sûr, l'agression sexuelle véritable et le viol,
04:49tout ça est mis ensemble dans le même pot putride et c'est absurde.
04:54René Chiche.
04:55Oui, alors, j'ai lu l'ouvrage de Philippe Bilger,
04:58c'est pas parce qu'il est là pour le flatter, je l'ai déjà parlé,
05:01c'est vraiment un très bon ouvrage.
05:02Qui se lit très vite, un peu moins de 90 pages, il se lit très vite.
05:05Et dont la principale qualité est le prix, 9,90 euros.
05:08Je plaisante, je plaisante.
05:09Mais vous avez raison, ça dépend rien.
05:11C'est un essai, je ne sais pas ce que vous voulez dire,
05:13un monologue vraiment audacieux et courageux dans la mouvance actuellement.
05:18En l'actualité.
05:19Exactement, je trouve que c'est audacieux d'écrire ce qu'il écrit,
05:22c'est vraiment intéressant.
05:23Il y a eu peut-être deux ou trois choses où je n'étais pas d'accord,
05:25mais en même temps, Philippe, est-ce que vous ne pensez pas que c'est aussi,
05:28quand même, je pense, c'est totalement un problème générationnel ?
05:31Parce que vous dites dans votre livre que,
05:33confrontés à des jeunes membres de votre entourage,
05:36ils n'ont pas du tout la même réaction et la même analyse que vous.
05:40Alors, est-ce que vous pensez que, finalement,
05:42MeToo a réussi son opération, je ne dirais pas d'intoxication,
05:48parce que je suis d'accord avec vous,
05:49c'est obligatoire que la parole soit libérée, etc.
05:51Ça, c'est bien.
05:52Mais finalement, MeToo a réussi à mettre dans la tête d'une certaine génération
05:56que la moindre phrase, le moindre geste, la moindre chose,
06:00vis-à-vis d'une femme ou vis-à-vis d'un homme, d'ailleurs,
06:02soit considérée comme une offense, comme une attaque.
06:04Voilà, comme une agression.
06:06Vous avez raison, si vous me permettez une anecdote familiale.
06:10Un jour, je demande à l'aîné de mes petits-enfants, Zoé,
06:15je lui dis, mais par une curiosité que j'estime saine,
06:19ma chérie, est-ce qu'en ce moment, tu connais quelqu'un ?
06:24Eh bien, avec beaucoup de gentillesse,
06:27elle m'a dit, mais grand-papa, en quelque sorte, ça ne te regarde pas.
06:33Alors qu'à mon époque, on m'aurait posé cette question,
06:37j'y aurais répondu sans l'ombre d'un problème.
06:41J'allais dire à Philippe, pour lequel j'ai une vraie tendresse,
06:44vous auriez pu poser la question, est-ce que tu fréquentes quelqu'un, ma chérie ?
06:48Et elle t'aurait répondu, t'as pas besoin de savoir si j'ai un crunch.
06:52Ces jeux sur les mots m'amènent à rappeler cette belle phrase de Camus,
06:57pour laquelle j'ai une vraie admiration depuis très longtemps,
07:00j'aurais été plutôt Camusien et pas Sartrien,
07:02mal nommer les choses, c'est ajouter au malheur du monde.
07:05Et quand, effectivement, Philippe a parfaitement raison,
07:08quand on fait l'amalgame de tout, avec des mots qui sont mis,
07:12mots violences, par exemple, qui peuvent être à la fois,
07:16aussi bien évidemment, ce qu'on vit sous les guerres,
07:19sous les obus, sous les bombes, et puis une violence symbolique, etc.
07:23Quand tout ça a une même appellation, on ne s'y retrouve plus.
07:27Et moi, ce qui m'inquiète, j'allais dire, dans le phénomène Me Too,
07:30c'est plus le coup suivant, et le coup d'après.
07:33Alors, sur la dimension jugement sans preuve,
07:38c'est de fait scandaleux, Philippe, vous avez parfaitement raison,
07:41on substitue une présomption d'innocence et une présomption de culpabilité.
07:45Et c'est une arme de destruction massive.
07:47Mais regardez ce qui commence à se passer aux Etats-Unis,
07:50et en particulier dans l'Amérique Trumpiste,
07:53qui est, je le rappelle, majoritaire d'un point de vue populaire aux Etats-Unis,
07:57c'est le retour du masculinisme.
07:59C'est-à-dire le fait de dire, mais les défenseurs de la cause féministe
08:02sont allés tellement loin avec Me Too Much, que maintenant Me Too, ça suffit.
08:06Et c'est même plus Me Too, ça suffit, c'est qu'on revient
08:09à une forme de virilisme totalement scandaleux.
08:12Les mouvements de balanciers, qu'on appelle le mouvement brogniens,
08:15dans un sens ou dans un autre, sont terribles,
08:17parce que d'une certaine façon, au bout du compte,
08:19ce sont les femmes qui vont être victimes de ce phénomène.
08:22Si vous le permettez, il y a quelque chose,
08:24et évidemment, la grossièreté, les agressions,
08:28les viols commis dans les conditions très diverses,
08:34sont un scandale.
08:36Mais je pense beaucoup, et dans le livre, je les dénonce,
08:41ce qui m'exaspère très souvent,
08:44outre les transgressions devant lesquelles il faut s'indigner,
08:49ce sont les témoins qui voient ces indécences et ces agressions
08:55sur les plateaux, René, vous en connaissez beaucoup,
08:58ou ailleurs, et qui bien sûr, dans le feu de l'action
09:03ou de la grossièreté, ne disent rien.
09:06Mais ensuite, quand l'homme, ou parfois la femme,
09:09on peut imaginer sa tête à terre, là, tout à coup, il se réveille,
09:13il dit, mais on le voyait, mais on ne faisait rien.
09:16Ça m'exaspère quand vous pensez à Gérard Depardieu.
09:20Rien à dire sur lui, des affaires sont en cours.
09:24Mais un homme, et Francis Weber, qui l'avait mis en scène,
09:28a vu qu'il se comportait mal, il lui a dit,
09:31Gérard, tu arrêtes, sinon je te vire.
09:34Pardon pour la grossièreté.
09:36Eh bien, il a obéi.
09:38Donc, il y a aussi l'entourage.
09:41Est-ce que vous pensez, finalement, ce qu'il y a d'amusant,
09:44c'est que Me Too, c'est les mêmes que ceux qui disaient, il y a 50 ans,
09:48il est interdit d'interdire.
09:50Est-ce que ce n'est pas quand même un peu surprenant ?
09:53Philippe, ce n'est pas les mêmes.
09:56Juste un petit mot, parce qu'on a très peu de temps,
09:59ce qui est important de dire, parce que je le dis en tant que femme,
10:02c'est l'intention du geste, c'est juste ça.
10:05On va mélanger l'intention d'un geste poli, gentil, amitieux,
10:09d'un geste sexuel, et c'est ce qu'on a.
10:12C'est vrai.
10:14On mélange tout ça.
10:16Même les phrases.
10:18C'est très juste, bien sûr.
10:20Il y a des gens aujourd'hui qui se freinent à dire à une femme,
10:25vous êtes jolie.
10:27Absolument.
10:29On m'a dit qu'on avait le droit de le dire aujourd'hui.
10:32Je dis que ce n'est plus si évident,
10:35si on ne prend pas mille précautions pour dire à quel point
10:38cette femme est intelligente,
10:42mais ça devient un vrai problème.
10:46Mais au fond, parfois, et je termine là-dessus, ma chère Cécile,
10:49c'est le fait que parfois je suis un peu choqué
10:52par le simple fait de renvoyer devant un tribunal
10:56une chose dérigeoire sur le plan du geste,
11:01alors que parfois j'ai l'impression que les hommes
11:05manquent tout simplement de savoir vivre.
11:08Mais on ne touche pas autrui.
11:11C'est tout.
11:13Merci beaucoup.
11:15Ça s'appelle Me Too Much.
11:17Philippe Dickner.
11:19A lire d'urgence.
11:21A lire, parce qu'en plus ça se lisait plutôt très vite,
11:24et au moins ça permet d'avoir des réflexions
11:26et des conversations à table pour dimanche
11:28autour du poulet, par exemple.

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