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  • il y a 6 jours
Avec Thomas Portes, député LFI de Seine-Saint-Denis

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##L_INVITE_POLITIQUE-2025-05-01##

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News
Transcription
00:00Sud Radio, l'invité politique, Jean-Jacques Bourdin.
00:06Il est 8h33, Thomas Porte est avec nous, député LFI de Seine-Saint-Denis.
00:11Thomas Porte, bonjour.
00:12Bonjour.
00:12Merci d'être avec nous.
00:131er mai.
00:141er mai.
00:16Ça vous inspire quoi le 1er mai ? C'est quoi pour vous le 1er mai ?
00:19Le 1er mai c'est la fête des travailleurs et des travailleurs,
00:21parce qu'on l'oublie souvent quand même dans le débat public,
00:23j'ai entendu Bruno Retailleau, mais pas que Sébastien Chenu dire la fête du travail,
00:27c'est pas la fête du travail.
00:28Pour les gens qui nous écoutent comprennent,
00:31le 1er mai c'est ancien, c'est 1886.
00:35C'est des ouvriers aux Etats-Unis qui se mobilisent pour la défense
00:38et pour gagner une journée de travail de 8 heures.
00:41Et c'est 5 ans après en France, en 1891 à Fourmis,
00:44où il y a des mobilisations qui se terminent dans le centre,
00:46puisqu'il y a 9 ouvriers qui sont morts sous les balles de la répression d'Etat.
00:50Notamment une jeune fille qui s'appelait Marie Blondeau,
00:52qui avait 18 ans, qui a été abattue simplement parce qu'elle portait un bouquet de fleurs
00:55pour demander une journée de travail de 8 heures.
00:57Donc il faut aussi remettre ça dans le contexte,
00:58c'est pas la fête du travail, c'est pas la célébration de la valeur travail,
01:01non, c'est la fête des revendications des travailleurs.
01:04C'est un jour qui est extrêmement important pour la classe ouvrière,
01:06donc c'est important de se mobiliser aujourd'hui et de maintenir,
01:09parce que j'entends déjà les revendications de certains membres du gouvernement,
01:12c'est important de maintenir un jour de travail férié et chômé
01:15pour l'ensemble des salariés de ce pays.
01:16Pour l'instant, c'est pas remis en cause, Thomas Porte.
01:19Oui, mais vous savez comment ça se passe, on commence par des ballons d'essai
01:21pour essayer d'arriver à un objectif.
01:23Le problème a bien changé parce que je regardais aujourd'hui,
01:26les syndicats sont un peu en ordre dispersé dans les défilés,
01:30toute la gauche aussi est en ordre dispersé,
01:33sauf la gauche hors et les filles, puisqu'elle est réunie à Dunkerque,
01:38justement pour des questions qui concernent le travail.
01:41Arcelor, l'avenir d'Arcelor.
01:43Mais vous n'êtes pas à Dunkerque.
01:46Nous sommes à Dunkerque, puisque Aurélie Trouvé,
01:48présidente de la commission des affaires économiques,
01:52sera présente à Dunkerque avec Aurélien Lecoq.
01:56On aura trois ou quatre députés insoumis.
01:58Pas Jean-Luc Mélenchon, parce que tous les leaders de la gauche sont là.
02:00Jean-Luc Mélenchon sera présent cet après-midi à la manifestation à Paris,
02:04comme il le fait depuis plusieurs ornées.
02:05On a une délégation de parlementaires.
02:07Aurélie Trouvé est quand même présidente d'une commission à l'Assemblée.
02:10C'est elle qui a reçu les salariés d'Arcelor Mittal.
02:12Et nous avons été invités par les salariés d'Arcelor Mittal.
02:15Donc nous serons présents aux côtés de ces salariés
02:17qui ont besoin aujourd'hui de responsables politiques
02:19qui s'engagent pour sauver leur emploi
02:21et poser la question de la réindustrialisation du pays,
02:23de la souveraineté industrielle.
02:24Bien.
02:25Je vais revenir sur ces sujets, Thomas Porte.
02:28Mais un mot, vous étiez cheminot, avant de faire de la politique.
02:32C'est vrai.
02:33Vous avez travaillé à la SNCF combien de temps ?
02:352010-2018.
02:37Donc huit ans à la SNCF.
02:39Vous soutenez les grèves, j'imagine.
02:42Grèves qui sont là encore en ordre dispersé,
02:45selon les syndicats.
02:46Les jours sont différents.
02:48Mais le public ne comprend pas vraiment ces grèves à la SNCF, franchement.
02:53Pourquoi ? Pourquoi ?
02:55Je vais vous expliquer.
02:56D'abord, si le public peut être surpris,
03:00c'est parce qu'il y a aussi des éléments de langage
03:01qui sont introduits dans la presse, dans les médias,
03:04par la direction de la SNCF.
03:04Non, non, il n'est pas surpris pour ça.
03:05Il est surpris parce qu'il ne peut pas prendre le train.
03:07Non, je l'ai pratiqué, la direction de la SNCF,
03:10pendant quasiment de 10 ans.
03:11La vie a changé.
03:12Je sais comment elle fonctionne.
03:13Oui, mais j'ai lu la lettre de Jean-Pierre Farandou,
03:15qui appelle à la responsabilité.
03:16Moi aussi.
03:17Aujourd'hui, un appel à la responsabilité,
03:18c'est celui de la direction de la SNCF.
03:20D'abord, pour remettre les choses dans leur contexte,
03:22le préavis de grève, il a été déposé il y a plus d'un mois et demi.
03:24Il n'y a pas eu de grève pendant les vacances de février,
03:26justement parce que les syndicats ont dit
03:27qu'on ne fait pas grève pendant les vacances-là.
03:29On laisse le temps à la direction...
03:30On a choisi le mois de mai.
03:32Non, on laisse le temps à la direction de venir négocier.
03:34Mais écoutez, sinon, on ne fait pas grève pendant les Jeux Olympiques,
03:36on ne fait pas grève pendant la Coupe du monde de foot,
03:38pas pendant le bac, pas le week-end, pendant les vacances.
03:40Non, le droit de grève, c'est un droit fondamental.
03:42Et encore une fois, la grève, elle peut être évitée dans quelques jours.
03:44Si la direction de la SNCF, elle répond à deux revendications.
03:46Je veux les exposer ici pour que les gens qui nous écoutent comprennent.
03:49Ce n'est pas une grève par plaisir.
03:50Quand vous faites grève, vous perdez de l'argent.
03:52Vous n'êtes pas sur votre lieu de travail.
03:53Et les cheminots, quand ils sont en grève, ils pénalisent des usagers
03:55et ils sont conscients de ça.
03:56Et ce n'est pas leur objectif.
03:58Leur objectif, aujourd'hui, c'est deux revendications.
03:59C'est le résultat.
04:00Oui, mais qui refuse de négocier ?
04:02Je le dis, un mois et demi, un préavis de grève.
04:04La direction de la SNCF, elle n'a pas découvert il y a deux jours
04:06qu'il y avait un préavis de grève.
04:08Ça fait un mois de vie qu'elle connaît les revendications
04:09qui sont, un, sur les conditions de travail.
04:11Parce que vous, par exemple, vous faites des matinales.
04:13Vous commencez tôt le matin.
04:15Les cheminots, ceux qui conduisent les trains,
04:16qui contrôlent les billets, ils commencent très tôt.
04:19La direction de la SNCF, aujourd'hui, a mis en place un logiciel
04:21qui fait qu'on peut les appeler la veille ou 48 heures avant
04:23pour leur dire, finalement, tu ne commenceras pas le lundi à 4 heures du matin,
04:26mais tu commenceras à 16 heures.
04:28En termes d'équilibre de vie, c'est compliqué.
04:29C'est ce que dit la direction de la SNCF sur ce logiciel de planning.
04:33Il y a des discussions qui vont être engagées.
04:35Donc, très bien, on engage des discussions.
04:37Non, mais les discussions engagées par la direction de la SNCF,
04:40qu'est-ce que ça veut dire ?
04:41Nous, ce qu'on demande, c'est la fin de ce logiciel.
04:44Et c'est le fait que la direction de la SNCF s'engage de manière très claire
04:47à ne pas modifier le planning des agents 24 heures, 48 heures à l'avance.
04:51Ce n'est pas possible pour la vie personnelle, pour la vie familiale,
04:53de s'organiser comme ça.
04:54Et la deuxième revendication, c'est la question des primes de travail,
04:56ce qu'on appelle pour les primes de traction.
04:58Évidemment, il y a des questions salarielles,
05:00mais là, les revendications claires qui sont posées,
05:02c'est les primes de travail pour les contrôleurs et les conducteurs.
05:04La SNCF, elle fait 1,6 milliard de bénéfices nets l'an dernier.
05:07Oui, enfin, elle coûte entre 15 et 20 milliards d'euros par an au budget de l'État.
05:11Un service public, ça ne coûte pas.
05:12C'est un investissement public.
05:14C'est le contribuable qui paie.
05:15C'est un investissement public.
05:16Entre 15 et 20 milliards d'euros par an.
05:17Mais on peut parler aussi de la rentabilité écologique, sociale,
05:20de l'entreprise publique, qui aujourd'hui est au service de la société.
05:22Parce que vous vous rappelez toujours, effectivement,
05:25les bénéfices d'un milliard 600 millions, je crois, sur l'année 2024.
05:28Mais ils sont faits grâce à qui, ces bénéfices ?
05:29Mais je rappelle, parce qu'il ne faut jamais oublier,
05:32que la SNCF coûte 15 à 20 milliards d'euros à l'État chaque année.
05:37Et c'est nous qui payons, vous, moi, tout le monde.
05:39C'est un investissement public.
05:40Oui, d'accord, mais il faut le rappeler.
05:42Bien sûr.
05:43Il faut le rappeler.
05:43Quand on a des entreprises qui versent des dividendes au 4,40
05:45et qui sont gavées d'aides publiques,
05:47personne n'est là pour dire que ça coûte tant d'argent à l'État.
05:48Bon, Thomas Porte, dissolution d'urgence palestine engagée par Bruno Retailleau,
05:55dissolution de Lyon populaire engagée, alors là c'est l'extrême droite,
06:00par Bruno Retailleau, et dissolution de la jeune garde engagée par Bruno Retailleau,
06:03ça, c'est l'extrême gauche.
06:06Vous contestez toutes ces dissolutions ?
06:09Moi, je suis toujours très, comment dire, soucieux quand on parle de dissolution,
06:16parce que la dissolution, c'est aussi, c'est l'utilisation par le pouvoir d'État d'une arme politique
06:20pour supprimer des opposants politiques, parce que là, si on prend la question de la jeune garde,
06:24la dissolution, elle ne va pas passer devant la justice,
06:26c'est-à-dire que c'est une décision de Bruno Retailleau validée en Conseil des ministres,
06:30si on suit le processus, c'est ça en vérité.
06:32Ils ont 15 jours, la jeune garde, pour répondre aux questions qui vont être posées par Bruno Retailleau,
06:36ça va être évoqué en Conseil des ministres,
06:37mais on reproche quoi à la jeune garde ?
06:39Quelles sont les plaintes contre la jeune garde ?
06:41Quelles sont les procédures en cours ?
06:42La jeune garde est un mouvement antifasciste,
06:44qui est aujourd'hui mobilisé contre l'extrême droite,
06:47et je crois que c'est extrêmement grave dans un moment
06:49où on a une accélération de la violence d'extrême droite,
06:52une accélération des groupuscules néo-nazis qui s'organisent...
06:55Mais vous devez être content, puisque le mouvement Lyon Populaire est lui aussi dissous.
06:58Oui, mais Lyon Populaire est un mouvement qui a, y compris,
07:00qui a revendiqué des actions violentes,
07:02qui aujourd'hui, c'est lui-même auto-satisfait des actions violentes qui ont été menées.
07:07La jeune garde n'a jamais appelé à des actions violentes.
07:09La jeune garde participe à des manifestations,
07:11elle construit des cortèges syndicals, y compris avec des syndicats.
07:14Et puis je veux aussi dire quand même le deux poids, deux mesures.
07:17En août 2024, un homme qui s'appelle Jamel Benjabala
07:21a été écrasé à trois reprises devant sa fille de dix ans
07:23par un homme qui était membre d'un groupuscule
07:26qui s'appelle les Brigades Patriotes Françaises.
07:28Ce groupuscule est toujours actif.
07:29Le syndicat étudiant uni, dont les membres ont multiplié les saluts nazis dans les universités,
07:33ont été épinglés pour un jeu de cartes antisémites,
07:35sont toujours actifs sans que cela ne dérange Bruno Rotailleau.
07:39Donc le ministre de l'Intérieur est aujourd'hui un ministre au service d'une politique,
07:43celle de faire taire les voix antifascistes,
07:45les voix qui parlent de la question palestinienne,
07:47parce que vous avez aussi appelé Urgence Palestine.
07:49Donc moi je profite de ce moment ici pour dire,
07:51au nom du groupe de la France Insoumise,
07:52que nous apportons notre soutien à Urgence Palestine
07:54et à la jeune garde,
07:56et que nous serons mobilisés à leur côté pour éviter ces dissolutions.
07:59Urgence Palestine défigure la cause juste des Palestiniens.
08:03J'entends ça, je lis ça, c'est dit, c'est vrai ou c'est faux ?
08:08– C'est dit par qui et c'est écrit par qui ?
08:09– Dites-moi, est-ce qu'Urgence Palestine a apporté son soutien tout de suite
08:15au Hamas, organisation terroriste ?
08:19C'est vrai ou c'est faux ?
08:20– Moi je pense que c'est faux.
08:21– Ah bon, pourtant j'ai vu plein de textes de soutien,
08:25peut-être pas vous, mais j'ai vu plein.
08:27– Moi je n'ai jamais vu un seul texte écrit où Urgence Palestine dit
08:31« Je soutiens le Hamas ».
08:32Je ne crois pas qu'il y ait été écrit ça par Urgence Palestine,
08:34mais là, au demeurant, on voit bien…
08:36– Collectif créé au lendemain du 7 octobre ?
08:39– Oui, c'est un collectif qui comporte d'ailleurs des Palestiniens et des Palestiniens
08:41qui sont, à mon avis, les plus légitimes,
08:43pour parler de la question palestinienne aujourd'hui.
08:45Mais je vois bien…
08:46– Collectif créé au lendemain du 7 octobre, c'est pas un hasard.
08:49– Mais vous voulez qu'on parle des collectifs qui se sont créés au lendemain du 7 octobre
08:51pour défendre le gouvernement d'extrême droite de Netanyahou ?
08:54– On va pas le défendre ici, que les choses soient claires.
08:57– Donc voilà, ce que je veux dire, c'est qu'aujourd'hui,
08:59au travers de la dissolution d'Urgence Palestine,
09:01c'est un marqueur de la répression d'État contre les voix palestiniennes.
09:04Il y a eu les sanctions sur des étudiants dans les universités,
09:07notamment à Sciences Po, où des gens sont mis à pied,
09:09où on a quand même Mathilde Panot, la présidente de mon groupe,
09:11qui a été poursuivie pour apologie de terrorisme,
09:13pour avoir parlé de la Palestine,
09:14où on a Rima Hassan qui a été auditionnée pendant des dizaines d'heures en garde à vue,
09:18Jean-Paul Delesco, responsable syndical de la CGT du Nord,
09:21qui a été condamné à un an de prison avec sursis
09:24de la Palestine. Aujourd'hui, il y a une organisation,
09:26l'État met en place une organisation pour réprimer les gens qui parlent de la Palestine,
09:30qui parlent du droit international et de la paix.
09:31– Est-ce que cet après-midi, la manifestation à laquelle va participer Jean-Luc Mélenchon,
09:36c'est une manifestation pour le droit des travailleurs
09:39ou pour la défense de la Palestine ?
09:41– C'est une manifestation sur trois mots d'ordre,
09:43qui sont très clairs, qui sont les mêmes que ceux des organisations syndicales.
09:46C'est pour une paix dans le monde,
09:48contre l'extrême droite et pour la défense du droit des travailleurs.
09:51Voilà les trois mots d'ordre qui sont à l'appel des organisations syndicales
09:53et que nous partageons pour appeler à la mobilisation du Premier ministre.
09:56– À propos de manifestations, dimanche dernier,
09:58il y a eu une manifestation de soutien à Aboubakar Sissé.
10:02Jérôme Guedj, député PS, était à cette manifestation,
10:06il a dû être évacué, il a été insulté, vous condamnez ou pas ?
10:12– D'abord, ce que je veux dire, c'est que Jérôme Guedj n'a pas été évacué
10:15ou mis dehors par des militants de la France Insoumise.
10:17– Ça c'est extrêmement clair, laissez-moi terminer,
10:21j'ai l'habitude de répondre aux questions, ne vous inquiétez pas.
10:23– Je sais, je sais, mais je ne m'inquiète pas Thomas Porte.
10:26– D'abord, ce que je veux dire, ce n'est pas nos méthodes
10:27d'exclure des gens des manifestations.
10:29– C'est vos méthodes d'exclure dans votre parti,
10:32mais ça c'est autre chose.
10:33– Ça c'est une organisation politique interne.
10:35– Oui, moi ce que je veux dire, c'est que nous on n'a pas l'habitude
10:38d'organiser des gens pour aller exclure des gens des mobilisations.
10:41– Non, ce que je veux aussi dire, c'est que Jérôme Guedj,
10:45s'il a été pris à partie, c'est parce qu'il a eu des...
10:47– Sioniste !
10:48– Pas que !
10:49– Pas que !
10:50– Vous savez pourquoi il a été pris à partie ?
10:52– Oui, bien sûr.
10:52– Parce qu'il est juif ?
10:53– Non, absolument pas, c'est faux.
10:54– Comment ?
10:55– Non.
10:55– Si vous écoutez les motifs sur lesquels les gens l'ont interpellé,
10:58c'est sa prise de position, notamment sur le mot islam.
11:00– Envoyé à ses origines ?
11:01– Non, c'est faux, absolument pas.
11:03D'ailleurs, les gens ont dit...
11:04– Est-ce du racisme d'ailleurs ?
11:05– Je peux terminer ?
11:06– Oui, allez-y, allez-y, allez-y.
11:07– Les gens lui ont reproché une chose,
11:08c'est sa prise de position sur la question et sur le mot de l'islamophobie,
11:11puisque lors d'un congrès du Parti Socialiste,
11:13Jérôme Guedj est venu dire qu'il ne fallait jamais utiliser le mot islamophobie,
11:18que c'était un mot qu'il fallait bannir,
11:19et il avait salué la décision à l'époque du Parti Socialiste
11:22de ne pas participer à la mobilisation contre l'islamophobie.
11:24Mais moi, je veux bien qu'on parle et qu'on pleure sur le sort de Jérôme Guedj.
11:29– Non, on va pas pleurer.
11:29– Mais ce qui s'est passé dans l'hémicycle mardi,
11:31c'est qu'on a plus cité le nom de Jérôme Guedj que celui d'Aboubakar Sissé
11:35qui a été assassiné dans une mosquée.
11:38Ça, c'est la réalité.
11:38Donc moi, je dis, un, ce ne sont pas les militants de la France Insoumise
11:41qui ont demandé à Jérôme Guedj de partir,
11:43ça a été en fin de la mobilisation et ce n'est pas nos méthodes.
11:45Donc, si vous voulez interroger les gens qui ont demandé à Jérôme Guedj de partir.
11:49– Qui disait l'islamophobie, c'est une escroquerie ?
11:52– Vous citez un propos de Jean-Luc Mélenchon.
11:54– Non, non, non, non, c'est pas lui qui a écrit ça.
11:57– Qui a dit ça ?
11:57– C'est Charb, qui était un ami, Charb, l'ancien dessinateur malheureusement de Charlie Hebdo,
12:03qui était le grand ami de Jean-Luc Mélenchon.
12:05– Bien sûr, mais Jean-Luc Mélenchon a eu aussi des mots.
12:07– Il l'a prouvé d'ailleurs un temps.
12:08– Oui, bien sûr, c'est pour ça que j'ai parlé de Jean-Luc Mélenchon,
12:10mais vous savez, il n'y a que les gens, les gens peuvent changer d'avis,
12:12ils peuvent évoluer au fil de la société.
12:14– Bien sûr, il a aussi dit Jean-Luc Mélenchon que la voile était une soumission patriarcale.
12:18– Bien sûr, mais Jean-Luc Mélenchon a évolué sur ces sujets,
12:21a écouté, a discuté, et les hommes et les femmes politiques,
12:25ils ne sont pas ancrés sur un point de vue qui ne bouge jamais,
12:27ils s'inscrivent dans l'évolution de la société, dans les discussions, dans des échanges.
12:30Le monde, il bouge, et les avis bougent.
12:32Et moi, aujourd'hui, je suis content d'être membre d'un parti
12:34où Jean-Luc Mélenchon a évolué sur ces sujets,
12:37où aujourd'hui, il parle d'islamophobie,
12:39où il se mobilise pour défendre celles et ceux qui sont victimes d'islamophobie dans le pays.
12:41– Mais ça veut dire quoi, l'islamophobie ?
12:43Parce que je n'ai pas encore compris ce que ça voulait dire.
12:46Vous allez m'expliquer, puisque vous le maniez sans cesse, ce mot « islamophobie ».
12:50Ça veut dire quoi ?
12:51Ça veut dire que si on est islamophobe, si l'on critique l'islam, c'est ça ?
12:57– Non, ce n'est pas la critique d'une religion,
12:59puisque nous, on est ouverts à se dire qu'on peut…
13:02– Vous critiquez l'islam, vous ?
13:03– Mais moi, je suis ouvert à la critique de l'islam,
13:05à la critique de la religion juive, à la critique de l'islam.
13:07– Qu'est-ce que vous critiquez, d'ailleurs, dans l'islam ?
13:09– Mais moi, vous savez, je suis quelqu'un qui est athée,
13:11donc je ne suis pas un fanatique des religions, quelle qu'elle soit, d'ailleurs.
13:15Donc après, chacun est libre de pratiquer sa religion,
13:17je n'ai pas de sujet avec ça,
13:18et chacun est libre de la critiquer.
13:19Mais quand vous faites de l'islamophobie,
13:22ce n'est pas une critique d'une religion,
13:23c'est que vous avez la haine de cette religion,
13:25et vous ciblez les gens qui pratiquent cette religion.
13:28C'est ça que ça veut dire.
13:29Et quand vous dites l'islamophobie, nous, on le pratique couramment,
13:31on n'est pas les seuls à le pratiquer couramment.
13:33L'ensemble des instances interagères…
13:34– Ça veut dire que ce mot a été développé par l'Iran.
13:37– 1910, il a été lancé.
13:40– Mais attendez, laissez-moi terminer, parce que vous dites,
13:41j'ai l'impression qu'il n'y a que nous qui en parlons,
13:43le Conseil de l'Europe parle d'islamophobie.
13:44– L'ONU parle d'islamophobie,
13:46il a décrété une journée de lutte contre l'islamophobie.
13:49François Bayrou, qui n'est quand même pas mon bord politique,
13:52a fait un tweet après le meurtre d'Aboubacar Sissé
13:54pour dire qu'il y a de l'islamophobie, c'est un meurtre islamophobe.
13:58– Est-ce qu'il y a une islamophobie d'État ?
14:00– Bien sûr qu'il y a une islamophobie d'État.
14:02– C'est quoi ?
14:02– Et le premier représentant de cette islamophobie d'État,
14:05c'est Bruno Retailleau.
14:06– Ça, c'est votre tête de turc, Bruno Retailleau.
14:08– Aujourd'hui, il est raciste, Bruno Retailleau.
14:12Est-ce que vous considérez qu'il est raciste, Thomas Porte ?
14:15– Je considère qu'il est islamophobe.
14:17– Ah mais d'accord.
14:17– Ça, c'est ma réponse.
14:18– Oui, non mais oui, alors l'islamophobie,
14:20puisque vous me dites, vous me dites,
14:23on est islamophobe, si l'on prend un parti…
14:26– Je vais vous répondre.
14:28– Oui, si l'on critique les musulmans.
14:30– Aujourd'hui, Bruno Retailleau
14:33entretient un climat islamophobe et raciste dans le pays.
14:36– Il entretient, il l'est donc, lui.
14:39– Mais moi, je pense qu'il a des prises de position
14:40qui sont des positions qui sont effectivement racistes.
14:43Quand vous parlez des belles heures de la colonisation,
14:45quand vous parlez des Français de papier,
14:47quand vous parlez du concept de décivilisation…
14:48– Donc il est raciste, dites-le !
14:50Dites-le si vous le pensez.
14:52Quand on pense une chose, on le dit.
14:55– Mais moi, j'ai toujours assumé de dire
14:56qu'aujourd'hui, je considérais que Bruno Retailleau était raciste,
14:58j'ai pas de soucis là-dessus,
14:59et que c'est un dirigeant politique qui utilise
15:01le mot de décivilisation,
15:04introduit dans le débat français par Renaud Camus,
15:06dont le terroriste de Craig Church s'était revendiqué
15:09pour aller assassiner des dizaines de personnes.
15:11Bruno Retailleau vient crier devant une foule
15:13chauffée à blanc, abat le voile.
15:16Le résultat derrière, c'est qu'il y a des gens
15:17qui subissent des actes absolument horribles dans la société.
15:20Donc Bruno Retailleau, pour gagner un congrès
15:21d'une force politique qui ne représente plus rien
15:23dans la société française, qui a fait 4% aux élections,
15:26est aujourd'hui en train d'installer
15:27une islamophobie d'État,
15:29entretenir un climat raciste dans la société,
15:31et des gens ont des conséquences concrètes,
15:33et Aboubakar Sissé l'a payé de sa vie il y a quelques jours.
15:35C'est ça la réalité.
15:36– Bon, je vais revenir sur Aboubakar Sissé,
15:39parce que tout n'est pas très clair, tout de même.
15:41Thomas Porte, pas si clair que vous le dites,
15:44c'est pas moi qui le dit,
15:45c'est le procureur d'Ales qui le dit,
15:47le procureur de la République.
15:49Bruno Retailleau dit, il a dit,
15:51la famille d'Aboubakar Sissé était difficile à retrouver
15:54car il était en situation irrégulière.
15:57En quoi est-ce raciste ?
15:59– Je n'ai pas dit que ces propos-là étaient racistes.
16:01– Pas vous, mais certains l'ont dit.
16:02Pardon Thomas Porte, pardon, ça a été dit.
16:05– Bien sûr, mais Bruno Retailleau,
16:07quand il s'agit d'envoyer les policiers
16:10pour chasser les personnes en situation irrégulière,
16:12il sait très bien où les trouver.
16:14Quand il s'agit de réprimer celles et ceux
16:15qui sont aujourd'hui en situation irrégulière,
16:17Bruno Retailleau sait le faire.
16:18– Elle a été retrouvée, la famille.
16:20– Et pourquoi venir dans le débat public
16:22dire qu'il était en situation irrégulière ?
16:25– Parce que c'est la réalité, c'est un fait.
16:26– Pourquoi mettre ça dans le débat ?
16:28Le débat, c'est que la famille a dit
16:29que Bruno Retailleau avait refusé de les recevoir.
16:32Nous, nous avons reçu la famille à l'Assemblée nationale.
16:34Et moi, je crois à la parole de la famille aujourd'hui.
16:37C'est ça la réalité.
16:3948 heures pour se déplacer sur le lieu du drame.
16:4248 heures pour se déplacer.
16:43C'est absolument inacceptable.
16:4548 heures pour avoir une déclaration.
16:47Et encore, il s'est déplacé dans le Gard.
16:48Il n'a même pas été capable de faire les quelques kilomètres
16:49qui le séparaient du lieu de culte
16:51pour aller rencontrer les fidèles de cette mosquée,
16:54pour aller rencontrer les habitantes et les habitants
16:55qui habitent autour,
16:56qui sont traumatisés par ce qui s'est passé.
16:57N'importe quel autre drame,
16:59la construction de Bruno Retailleau aurait été différente.
17:02– Bien, justement,
17:03puisque nous parlons d'Aboubakar Sissé,
17:05assassiné, selon vous, parce qu'il était musulman,
17:09vous en êtes sûr ?
17:10– Quand vous allez assassiner quelqu'un dans une mosquée,
17:14vous savez ce que vous faites.
17:16Vous ciblez cette personne.
17:16Sinon, si vous avez envie de vous en prendre en n'importe qui
17:20ou de tuer quelqu'un sans aucune raison,
17:23vous pouvez aller croiser quelqu'un en bas de chez vous
17:24ou dans la rue.
17:25Là, il est allé cibler quelqu'un dans une mosquée.
17:28Donc, il y a une signification.
17:29Et oui, c'est un acte islamophobe.
17:31Nous, nous assumons de dire ça.
17:33Nous le pensons.
17:33La famille le pense.
17:34Il y a un certain nombre de marqueurs.
17:35Et je le redis encore une fois,
17:36aller assassiner quelqu'un dans une mosquée,
17:38ce n'est pas net.
17:39Ce n'est pas net.
17:39Vous ne pouvez pas me dire que c'est comme
17:40aller s'embranquer quelqu'un dans un supermarché.
17:42Ce n'est pas la même réalité.
17:43Moi, je suis plus prudent que vous
17:44parce que le procureur d'Ales Abdelkrim Grigny
17:47dit que la piste d'un acte anti-musulman
17:50est privilégiée, mais n'est pas la seule.
17:52Certains éléments pourraient nous laisser penser
17:55que ce mobile n'était peut-être pas le mobile premier.
17:59Oui, mais c'est le procureur qui le dit.
18:01Bien sûr.
18:03On verra ce qui se passe.
18:04Mais la première phrase que vous évoquez,
18:06c'est quand même un acte anti-musulman.
18:07Je tiens à le dire quand même dans les propos du procureur.
18:09Dites-moi, est-ce que si vous étiez au pouvoir,
18:12vous fermeriez ces news ?
18:13Parce que vous n'arrêtez pas de taper sur ces news,
18:16vous n'arrêtez pas de taper sur, je ne sais pas,
18:18le magazine Frontières, sur le Rassemblement National.
18:22Bon, le Rassemblement National, c'est un combat politique.
18:25On est d'accord.
18:26C'est un parti républicain pour vous, d'ailleurs,
18:28le Rassemblement National ?
18:29Non, ce n'est pas un parti républicain
18:30parce que c'est un parti qui est construit
18:31sur une idéologie raciste
18:33qui est celle de la préférence nationale.
18:34Donc pour moi, ce n'est pas un parti républicain.
18:36Et au contraire, ceux qui banalisent ça aujourd'hui
18:41participent au fait de faire croire
18:43que c'est un parti comme les autres.
18:44Au pouvoir, vous l'interdisez.
18:45Non, moi, je ne suis pas pour interdire
18:47parce qu'on ne fait pas disparaître les idées.
18:48Moi, je ne veux pas faire disparaître
18:49le Rassemblement National
18:50pour que leurs idées perdurent.
18:52Moi, ce que je combat, c'est les idées du Rassemblement National.
18:53Donc c'est anti-républicain,
18:54vous gardez un parti anti-républicain.
18:55Mais nous, notre objectif,
18:56c'est de le faire disparaître politiquement.
18:58Et avec une autre politique,
18:59on peut faire en sorte que des gens
18:59ne votent plus jamais pour eux.
19:00Bon, pour CNews et pour d'autres médias,
19:06est-ce qu'il faut fermer tous ces médias ?
19:08Écoutez, la question de CNews, de Frontières,
19:11j'entends d'un certain nombre de médias,
19:14c'est la question, pour nous, profondément,
19:17la première priorité,
19:18et on avait déposé des propositions de loi dans ce sens,
19:19c'est la question de la propriété
19:21par un certain nombre de milliardaires des médias.
19:24qui permet aujourd'hui d'avoir des gens comme Vincent...
19:26Là, vous échappez un petit peu, là.
19:28Mais je vais vous répondre,
19:28des gens qui permettent comme Vincent Bolloré
19:30d'avoir à la fois des médias à la télé,
19:34d'avoir des chaînes de radio,
19:35d'avoir aujourd'hui des maisons d'édition
19:37qui ont un conglomérat de médias.
19:40Donc nous, la première chose,
19:41c'est de créer les conditions
19:42pour qu'il n'y ait plus des milliardaires
19:44qui aient la main sur tous les médias.
19:46Après, il y a un outil qui s'appelle l'Arcom,
19:48qui prend des sanctions,
19:49et ça a été fait, par exemple, sur C8.
19:51Tout ça a été saisi à plusieurs reprises
19:53par rapport aux propos de Cyril Nenoye
19:55et tout ce qu'il avait dit.
19:55Et il y a eu une décision,
19:56elle n'a plus de fréquence.
19:57Voilà la réalité.
19:58Donc, moi, je ne suis pas pour dire
20:01on va fermer telle et telle chaîne.
20:02Vous n'êtes pas un censeur.
20:03Mais moi, demain, si je suis ministre,
20:05je ne vais pas dire et venir avec des scellés,
20:07poser des scellés sur les portes de CNews
20:09pour dire je ferme CNews.
20:10Je combats aussi politiquement cette chaîne.
20:12Et quand il y a des propos qui ne nous plaisent pas,
20:14on saisit ce l'Arcom.
20:15Après, je suis en désaccord
20:16et je considère que cette chaîne,
20:17elle participe au climat de haine raciste et islamophobe.
20:19Là aussi, elle encourage au passage à l'acte
20:22parce que toute la journée,
20:23regardez en boucle les sujets de CNews,
20:25les problèmes, c'est les musulmans.
20:26On a passé 48 heures alors qu'Aboubakar Sissé
20:29a été assassiné à parler des frères musulmans.
20:31On parle des problèmes dans les mosquées.
20:34On va dire qu'il n'y a plus de coiffeurs mixtes
20:35dans certains quartiers.
20:36Tout ça alimente un climat anxiogène.
20:38Donc, cette chaîne est dangereuse pour le pays.
20:40Mais je crois qu'encore une fois,
20:41la réponse politique à ce que nous avons en face,
20:43c'est de combattre les idées des gens d'extrême droite.
20:45Parce que je ne suis pas pour supprimer
20:47celles et ceux qui représentent l'extrême droite
20:49et que leurs idées perdurent dans la société.
20:51Thomas Porte, certains vont vous dire
20:52« Oui, mais lorsque trois personnes ont été assassinées
20:56au couteau dans la basilique de Nice,
21:00par un Tunisien, il n'y a pas eu de réunion
21:03ou de rassemblement de la France insoumise. »
21:05Il y a eu des...
21:06Quand le père Hamel a été assassiné,
21:09il n'y a pas eu de rassemblement de la France insoumise.
21:11Je peux vous citer...
21:12Le père Hamel, tiens !
21:13Oui, bien sûr, mais je peux vous citer très précisément
21:15le tweet qu'avait fait Jean-Luc Mélenchon sur le père Hamel
21:17où il avait dénoncé.
21:18Il avait apporté tout son soutien à la communauté.
21:23Il n'y a pas eu de rassemblement particulier.
21:27Ça ne vous a pas ému particulièrement ?
21:29C'est ce que je veux dire.
21:30Bien sûr que ça nous a ému.
21:31Et tous les drames qui frappent le pays,
21:33ils nous émeuvent.
21:34Et quand c'est une jeune fille à Nantes
21:36qui est victime de 50 coups de couteau,
21:38on est absolument scandalisé, ému.
21:40On est terrifié qu'une gamine puisse suivre une telle situation.
21:42On le dénonce et on apporte notre solidarité à la famille.
21:45On le fait à chaque fois.
21:46Mais je voudrais dire une chose.
21:46Le rassemblement Place de la République, l'autre jour,
21:48il n'a pas été organisé par la France Insoumise.
21:49Il a été organisé notamment par la famille d'Aboubakar.
21:52La mobilisation contre l'islamophobie
21:53qui va y avoir le 11 mai,
21:54elle n'est pas organisée par la France Insoumise.
21:56Elle est organisée par des collectifs
21:57de lutte contre l'islamophobie,
21:58des associations antiracistes.
21:59C'est des ceux qui sont en première ligne
22:00et les premiers concernés.
22:01Donc le 11 mai, il y aura cette manifestation.
22:04Il y aura une grande marche nationale
22:05contre l'islamophobie le 11 mai, effectivement.
22:07Exactement.
22:08J'ai vu, j'ai lu.
22:10Est-ce que la police et la justice sont devenus racistes ?
22:13J'ai lu ça.
22:15Vous l'avez dit, Thomas Porte.
22:17Moi, j'ai dit qu'il y avait un racisme structurel,
22:19ce qui n'est pas la même chose.
22:20Bon.
22:21Ça, c'est ma position.
22:22Et je pense que, par exemple, dans la police française,
22:23il y a aujourd'hui un racisme qui est structurel.
22:26Quand vous voyez la question des violences policières,
22:29qui sont victimes de violences policières ?
22:30Qui est mort sous les balles de la police
22:32après les refus d'obtempérer ?
22:34Qui ?
22:34Moi, je suis élu et député de Seine-Saint-Denis.
22:37Qui est victime de contrôle au faciès
22:3810-15 fois par jour parce qu'ils n'ont pas la bonne couleur de peau ?
22:41Ça, c'est un racisme structurel, aujourd'hui,
22:44organisé dans la police.
22:45Et encore une fois, vous parlez de Bruno Rotaillou,
22:47mais pardon, Bruno Rotaillou, il y a quelques jours,
22:48a décoré des policiers à Marseille,
22:50celles et ceux qui sont impliqués dans la mort de Mohamed Bendris
22:53et dans le fait que son frère a été mutilé par des tirs de LBD.
22:56Et le ministre de l'Intérieur va remettre des médailles
22:58aux policiers qui sont impliqués dans la mort d'un homme
23:00et dans un autre qui a été mutilé.
23:02Voilà, aujourd'hui, le climat qui règne dans la police française.
23:04Et vous avez le syndicat, un des syndicats majoritaires,
23:07excusez-moi, Alliance Police,
23:08qui fait des communiqués, notamment après l'assassinat de Naël,
23:11pour parler des gens des quartiers comme des vermines
23:14et qu'il faut ramener l'ordre.
23:15Donc ces gens sont aujourd'hui des factieux
23:16et ils se comportent comme des factieux.
23:18Thomas Porte, j'ai une dernière question
23:19parce que c'est un propos tenu par le président de la République,
23:22c'était hier.
23:23Le président de la République était avec la Légion étrangère
23:27et il a dit que la France ne se définit ni par le sang,
23:30ni par une race, ni par une religion.
23:33Pas d'identité figée.
23:34Vous êtes d'accord avec ces propos ?
23:37Oui, puisque nous avons toujours dit que la France,
23:39ce n'est pas une couleur de peau,
23:40ce n'est pas une langue,
23:41ce n'est pas une religion,
23:42c'est un attachement à la République,
23:45aux valeurs de la République,
23:46aux valeurs de la Révolution française.
23:47Donc oui, je partage ces propos,
23:49mais encore une fois, il y a les propos et les actes concrets.
23:51Merci Thomas Porte d'être venu nous voir ce matin
23:54sur l'antenne de Sud Radio.
23:56Il est 8h57, après 9h, Patrick Roger.

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