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En 2019, la Convention citoyenne pour le climat est née et a inspiré, quelques mois plus tard, la Convention des entreprises pour le climat (CEC). Elle permet aux entreprises de se réunir afin de créer leur feuille de route pour respecter les limites planétaires. Comment peuvent-elles réinventer leurs modèles et leurs activités en conservant leur rentabilité ? Éric Duverger, fondateur de la CEC nous répond dans un grand entretien.

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Transcription
00:00Générique
00:00BISMART
00:03Prêt pour l'impact ? C'est la question que je pose chaque semaine à une personnalité qui compte dans notre économie.
00:10Je reçois Éric Duverger, bonjour.
00:11Bonjour Thomas.
00:12Bienvenue, vous êtes le fondateur de la Convention des entreprises pour le climat.
00:16Avec BISMART on a accompagné les toutes premières sessions de la CEC.
00:21Mais on se disait avant de démarrer, c'est quand même la première fois qu'on se rencontre.
00:24Donc ça fait plaisir de vous avoir sur ce plateau.
00:26Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas la Convention des entreprises pour le climat, de quoi s'agit-il ?
00:32Je dirais que d'abord on est une association, une association d'intérêt général.
00:36Donc on est là pour essayer de faire bouger le monde économique.
00:40Et ensuite on a une théorie du changement, c'est-à-dire comment on peut faire bouger les choses.
00:44Et nous on est très focalisé sur l'humain et à l'ordre 1 sur les dirigeants d'entreprises.
00:50On pense que c'est là que peut démarrer une impulsion qui soit puissante pour faire bouger son entreprise comme dirigeant.
00:57Et puis pour faire bouger en fait plein d'entreprises qui ensemble peuvent faire un mouvement de bascule pour que notre économie devienne régénérative.
01:04Et ça on va en parler bien sûr avec des détails.
01:07Mais ce qu'on fait nous très concrètement, c'est qu'on fait participer des dirigeants d'entreprise en collectif à des parcours de transformation
01:15qui dure environ 10 mois, dans lesquels ils vont investir 10-12 jours de leur agenda.
01:20C'est beaucoup, 10 jours de l'agenda d'un dirigeant.
01:23Et ils vont finalement faire un constat, ils vont travailler ensemble, collectivement, pour mettre leur entreprise à la hauteur des enjeux.
01:31C'est quoi ? C'est un rendez-vous tous les mois à peu près ?
01:32Voilà, c'est un rendez-vous toutes les 6 semaines, pendant 2 jours, c'est très profond.
01:36Ils ont des conférenciers, ils ont des travaux en équipe, des travaux aussi, des réflexions individuelles.
01:41On essaie d'aller très profondément parce qu'on ne fait pas une petite remise en question.
01:46C'est aussi ça, je dirais, la CEC, notre convention.
01:49On est vraiment parti du constat qu'on devait faire un sursaut majeur et non pas des petites actions de RSE.
01:56Il faut les faire les petites actions de RSE, mais elles sont très loin du compte.
02:00Parfois, il faut aller jusqu'à changer de modèle.
02:02Il faut changer de paradigme.
02:03Économie régénérative, c'est votre mantra, ça veut dire quoi ?
02:07L'économie régénérative, c'est tout simple. C'est une économie qui ne se contente pas de réduire les impacts de l'économie actuelle, de réduire les impacts négatifs.
02:18C'est une économie qui se met en position d'avoir des impacts positifs nets.
02:22C'est-à-dire qu'au global, une entreprise, elle doit contribuer de manière positive au total pour la société et bien sûr à l'intérieur des limites planétaires.
02:31Donc en fait, c'est une économie où si on arrive à y basculer, on pourra de génération en génération confier aux générations futures une planète et une société dans un meilleur état que celle qu'on a récupérée.
02:43Avec donc un certain nombre d'étapes et cette feuille de route, on va avoir quelques chiffres clés.
02:50Je crois que vous en êtes à plus de 1400 entreprises embarquées, de 1800 dirigeants et dirigeantes embarquées.
02:551000 feuilles de route rendues.
02:57Ça a dû évoluer depuis que ces chiffres ont été publiés, mais rentrons en détail.
03:01C'est quoi une feuille de route ? Parce que je suis un ou une chef d'entreprise, je m'engage dans la Convention des entreprises pour le climat.
03:08Ok, à la fin, je vais devoir rendre une feuille de route. C'est quoi ?
03:11Alors, on revient là un peu à la racine de la CEC.
03:14Parce que moi, j'ai lancé ce mouvement et j'étais entouré très vite par une super équipe en 2020.
03:19Et on était après la Convention citoyenne pour le climat que le président Macron avait lancée en 2019.
03:24Et en fait, les citoyens se sont regroupés et ils avaient fait des propositions pour le monde politique, en tant que citoyens.
03:30Après, moi, je me suis dit, qu'est-ce qu'on peut faire pour les dirigeants d'entreprises ?
03:34Eux, ils ne sont pas là pour faire des propositions au monde politique.
03:36Parce qu'à l'ordre 1, il faut qu'ils soient exemplaires.
03:39À l'ordre 1, il faut que leur entreprise, vraiment, soit beaucoup plus respectueuse des mille planétaires.
03:44Donc, la question qu'on s'est posée, c'est qu'est-ce qu'eux, quel va être leur engagement et qu'est-ce qu'ils vont remettre à la fin de leur parcours ?
03:50Et donc, on est arrivé sur cette feuille de route.
03:53Et pour toutes les personnes qui sont dans l'entreprise, je dirais que c'est simplement une feuille de route stratégique.
03:57Quelle est la stratégie de mon entreprise ?
03:59Mais au lieu de se dire, on est là pour faire plus de profits, on est là pour gagner des parts de marché,
04:04on se pose la question de comment faire que l'entreprise revienne dans les mille planétaires et contribue à la société.
04:10Donc, c'est une feuille de route de redirection pour mettre, en gros, il faut 5-10 ans pour arriver à le faire,
04:15se remettre dans l'économie régénérative.
04:18Et après, c'est très concret.
04:21Et sur notre site, il y a plus de 1 000 exemples.
04:24Donc, je suis entreprise dans le bâtiment, par exemple.
04:25Je veux dire, voilà, en 2035, voilà ce que je veux faire.
04:28Voilà mon cap, mon entreprise, comment elle contribue ?
04:32Donc, c'est ce qu'on appelle le cap régénération.
04:34Et puis ensuite, on a des leviers.
04:35Alors, qu'est-ce que je vais arrêter de faire ?
04:37Les renoncements.
04:38Qu'est-ce que je vais faire en plus ?
04:39Parce que ça, c'est bien.
04:40Qu'est-ce que je vais transformer dans les matériaux que j'utilise ?
04:42Ou alors, je vais faire plus de rénovation et moins d'artificialisation.
04:46Et puis ensuite, on a un plan d'action qui est décliné très concrètement.
04:49Et il y a un enjeu majeur, on en reparlera,
04:51qui est comment j'embarque mon écosystème.
04:53Parce qu'en fait, une entreprise, elle ne travaille pas en vase clos.
04:55Elle a déjà un écosystème interne, des centaines ou des milliers d'employés.
04:59Et puis, beaucoup de parties prenantes externes.
05:01Et donc là, le dirigeant, en tant que leader, il doit embarquer son écosystème.
05:04Sinon, ça ne marche pas.
05:06Et évidemment, on pourrait peut-être donner quelques exemples d'entreprises
05:10qui justement ont fait basculer le modèle.
05:13Ce qui est intéressant, c'est le temps que ça prend.
05:16Évidemment, ce n'est pas d'un claquement de doigts.
05:17C'est un engagement sur plusieurs années.
05:19Cette feuille de route, dans l'absolu, on pourrait se dire, elle n'est pas contraignante.
05:22Ben si, parce qu'elle est publique, les clients, les partenaires, tout le monde peut la consulter.
05:29Oui, c'est ça.
05:30On n'est pas, nous, on ne croit pas qu'on peut faire quelque chose de coercitif.
05:34On n'est pas là non plus pour labelliser ou pour juger, en fait, les entreprises.
05:38Comme je l'avais dit au départ, on croit dans la transformation humaine du dirigeant et de la dirigeante
05:43et de sa volonté d'être, de faire quelque chose de bien pour le bien commun et d'embarquer son entreprise autour.
05:50On s'aperçoit, toutes les statistiques qu'on peut avoir, c'est qu'il y a un embarquement des employés
05:54vers ce nouveau projet d'entreprise qui est majeur.
05:56L'employabilité d'entreprise.
05:57Oui, il y a d'abord l'effet interne.
05:59Il y a l'effet interne.
06:00C'est-à-dire que c'est hyper motivant.
06:01Personne n'a envie d'aller travailler dans une entreprise qui détruit la planète.
06:04Et surtout les jeunes générations.
06:06Donc là, on a des taux d'engagement dans les entreprises de la CEC qui sont bien au-delà des entreprises moyennes.
06:13Et puis je donne un exemple, une entreprise assez emblématique de la CEC, Expanscience,
06:17qui est sur Mustela, la marque Mustela pour les bébés, et qui a une feuille de route exemplaire.
06:24Et Sophie Robervelu qui est venue sur ce plateau est une personne assez médiatisée maintenant.
06:29Bon, ils ont énormément, au niveau de l'employabilité, ils ont énormément de personnes
06:32qui veulent rentrer dans leur entreprise.
06:34Parce que justement, il y a beaucoup d'employés qui ont envie de trouver du sens dans leur travail.
06:39On peut prendre un autre exemple, je crois que c'est Renault Trucks par exemple.
06:42Parce que c'est bien de voir qu'il y a des entreprises de toute taille, de tout secteur.
06:47Alors Renault Trucks, c'est vrai que nous on nous pose souvent la question
06:50comment c'est possible de parler d'économie régénérative pour une entreprise qui fait des camions.
06:55Et là, je dirais un premier exemple.
06:57Le PDG de Renault Trucks, Christophe Martin, il a dit publiquement,
07:01et c'est sorti sur une revue, c'est une revue professionnelle,
07:03il a dit, je veux vendre moins de camions.
07:06On doit arrêter la culture des camions Kleenex.
07:09Donc on fabrique un camion, puis au bout de 3-4 ans, il est usé, on le jette, on le met à la casse.
07:13Et donc là, ils ont créé toute une chaîne pour reprendre les camions,
07:16leur donner une deuxième vie, voire une troisième vie,
07:19les faire durer en gros deux fois plus longtemps.
07:21C'est un changement de posture.
07:22Ils vont faire moins de chiffre d'affaires.
07:23Mais au global, ils vont peut-être gagner plus d'argent.
07:26Et sur Renault Trucks, on a vraiment cet exemple,
07:30le taux d'engagement des employés est en France 15% plus haut
07:34que le meilleur deuxième pays de la galaxie Renault Trucks.
07:38Donc vraiment, il y a quelque chose, il y a un engouement
07:39qui se crée autour de la feuille de route.
07:41Comment vous avez recruté les 150 premières entreprises
07:46qui ont décidé de jouer le jeu de la convention des entreprises pour le climat ?
07:51Parce que, enfin j'imagine la scène, vous arrivez, vous avez quoi ?
07:55Vous avez trois, enfin vous avez l'idée quoi ?
07:57On a l'idée et cinq slides PowerPoints.
07:59C'était ça ce qu'on avait au début.
08:01Une autre force de conviction.
08:03Je dirais qu'on a fait un petit hacking, qu'on dirait dans le milieu.
08:07C'est-à-dire qu'on a profité de l'effet de souffle
08:09de la convention citoyenne pour le climat.
08:11Moi je connais plein de personnes qui se sont dit
08:13« Ah, j'aurais bien aimé de tirer au sort pour pouvoir contribuer ».
08:16Et donc il y a beaucoup de dirigeants d'entreprise
08:18qui ont envie de s'engager plus,
08:20qui ont envie de s'engager pour la société.
08:21En fait, on a du pouvoir quand on est en entreprise,
08:24on a un super pouvoir quand on est leader en entreprise
08:26et qui ont répondu à cet appel.
08:28Donc c'est vrai que, pour l'anecdote,
08:30c'était en décembre 2020,
08:32on a fait un communiqué de presse,
08:33mais personne ne nous connaissait, donc il a été très peu relayé.
08:35Jean-Marc Joccoff ici a fait un post LinkedIn
08:37et puis voilà, on a eu deux, trois échos dans la presse.
08:40Et on s'est préparé, on avait écrit un petit site internet
08:42où il y avait un formulaire de candidature.
08:44Et au bout d'une semaine, on a déjà 90 candidatures.
08:47On a été surpris nous-mêmes de cet engouement.
08:48Donc il y avait, je pense, l'envie des dirigeants
08:51de contribuer plus pour la société.
08:54Vous aviez passé, je crois, plus de 20 ans chez Michelin.
08:57Cette expérience, elle vous a servi, j'imagine,
09:00et en quoi elle vous a servi ?
09:01Elle me sert, je dirais, tous les jours.
09:03Parce que quand on a cette ambition un peu déraisonnable
09:08d'essayer de transformer le monde économique,
09:11on connaît son inertie.
09:12On sait aussi ce paradigme, il est très installé.
09:15Les forces d'argent, elles sont très installées.
09:17Donc on a un côté idéaliste.
09:19Mais c'est vrai que dans les équipes CEC,
09:20on vient tous du monde de l'entreprise.
09:22Donc on connaît hyper bien l'entreprise.
09:24Moi, j'ai travaillé chez Michelin,
09:25dans plein de fonctions, finance, marketing, commercial,
09:29dans plein de pays aussi.
09:30Moi, j'ai passé cinq ans aux Etats-Unis.
09:31Donc c'est vrai que je pense pouvoir dire
09:33que de l'intérieur, je comprends assez bien
09:36les mécanismes, mais aussi les inerties,
09:38les prises de décisions.
09:40Donc je crois qu'on est assez pertinent
09:41dans nos parcours.
09:43Et d'ailleurs, on a un taux de participation
09:44très fort des dirigeants.
09:46Un dirigeant d'entreprise, son agenda,
09:47c'est très précieux.
09:48Donc le fait qu'ils viennent, qu'ils reviennent de session,
09:50qu'ils s'investissent comme ça 10-12 jours
09:52de leur agenda, chaque minute est précieuse.
09:54Nous, on fait attention à ce que ce soit pertinent
09:55pour les dirigeants.
09:57C'est pertinent, je crois, qu'on peut avoir.
09:59Quelques chiffres, justement, sur ce bilan
10:01de la ou des conventions,
10:03parce qu'on va expliquer qu'elles se sont
10:04démultipliées des entreprises pour le climat.
10:0667% des entreprises déploient leurs feuilles de route
10:09dans le calendrier fixé.
10:1091% des entreprises ont mis en place
10:13des dispositifs d'acculturation
10:15et de sensibilisation des collaborateurs.
10:17Et puis, autre chiffre,
10:1953% des entreprises ont intégré
10:21leurs parties prenantes dans la gouvernance
10:24et 40% ont déjà opéré des renoncements
10:26dans l'évolution de leur modèle économique
10:27pour venir vers cette logique régénérative.
10:29Je voudrais justement qu'on parle
10:30des parties prenantes,
10:33parce que vous parliez d'écosystème tout à l'heure.
10:36Ce n'est pas si simple, là aussi,
10:37parce que ça suppose de définir
10:40toute la chaîne de valeur
10:42et le cycle de vie d'un produit.
10:45C'est deux choses différentes.
10:46Mais déjà, restons sur la chaîne de valeur.
10:47Alors, tous ceux qui y participent,
10:48parfois pour des grands groupes,
10:50c'est très compliqué de remonter
10:52sa chaîne de valeur,
10:53d'aller jusqu'à un sous-traitant
10:55qui est lui-même le sous-traitant
10:57d'un sous-traitant très loin
10:58à l'autre bout de la planète.
10:59Donc, comment on embarque l'écosystème ?
11:01Je vais prendre un exemple.
11:04C'est une entreprise qui est en Nouvelle-Aquitaine
11:05qui s'appelle Belco,
11:07qui fait du café.
11:09Et donc, on va suivre aussi,
11:10puisqu'ils vont faire la transat Jacques Vabre
11:11aux couleurs de la CEC.
11:14Donc, voilà, le dirigeant est très engagé.
11:15C'est la deuxième génération.
11:17C'est son père qui lui a légué l'entreprise.
11:19Et sur le café,
11:21il y a une interrogation sur la filière.
11:22Et donc, là, il le dit très clairement,
11:26il est allé dans ces pays-là,
11:27notamment en Éthiopie, en Colombie,
11:30pour comprendre où était produit le café,
11:32quel était le type de culture qu'il y avait,
11:34est-ce que c'était intensif
11:35ou plutôt diversifié,
11:37et de repenser la filière.
11:40Ils ont installé, par exemple,
11:42c'est les premiers à le faire,
11:43des transports par voilier.
11:44Et, je dirais,
11:47ils créent une relation très particulière
11:50en local avec les producteurs de café,
11:52qui sont très challengés actuellement,
11:54puisqu'ils doivent remonter de plus en plus haut
11:56dans les montagnes pour pouvoir produire.
11:58Et donc, c'est cette intimité, finalement,
11:59avec la chaîne de valeur.
12:01Donc, le PDG de Belco,
12:03il le dit lui-même,
12:04s'il ne va pas à la racine de la graine de café,
12:07en fait, il n'aura plus de production d'ici 10 ans.
12:09Donc, voilà, c'est vrai que les grands groupes
12:13sont plus challengés,
12:14parce que leur filière, leur fournisseur,
12:18c'est en centaines, parfois.
12:20Donc, c'est là où on a besoin d'un gros relais
12:21dans les équipes achats, notamment,
12:23sur tout ce qui est l'amont,
12:25les approvisionnements qui doivent s'impliquer à fond.
12:28Et puis, il y a aussi beaucoup de logique
12:29sur le marketing,
12:31donc plutôt en aval.
12:32Et dans les grands groupes,
12:32moi, j'ai occupé cette fonction-là
12:34de créer des offres marketing.
12:36Et c'est là où je crois qu'il faut qu'on en parle.
12:37C'est qu'il faut toucher le cœur du réacteur.
12:40C'est-à-dire, quel est le modèle économique ?
12:42Est-ce que mon modèle économique, à la base,
12:44il va être gagnant si je vends de plus en plus de choses ?
12:46Si j'ai un modèle volumique ?
12:48Dans 95% des cas, c'est ce qu'on a en entreprise.
12:50Mais oui, c'est le modèle linéaire
12:53dans lequel on a tous grandi.
12:5593% de l'économie mondiale est linéaire aujourd'hui.
12:58Seulement 7% est circulaire.
13:00Et donc, la question, c'est créer un modèle économique
13:03dès le départ qui est vertueux,
13:04qui va permettre de recycler,
13:06de travailler sur toute la filière,
13:07de faire beaucoup plus de services
13:08et donc de moins user les produits.
13:11Et donc, c'est vraiment là,
13:12on va à la racine des modèles économiques.
13:13Alors, effectivement, il y a eu la première session
13:16qu'on a accompagnée ici dans cette émission.
13:18On recevait un binôme.
13:19Merci beaucoup.
13:20Ben non, c'était un plaisir.
13:22Ensuite, vous avez décliné le concept
13:23à la fois régionalement et en thématique.
13:26C'est ça l'idée ?
13:27Oui, on est toujours sur cette théorie du changement
13:30de la CEC.
13:32Et puis, on a beaucoup de partenaires
13:33qui est de se dire qu'on a besoin
13:35de couvrir les territoires.
13:39Donc, là, on peut annoncer
13:41qu'il nous reste trois territoires.
13:43C'est le centre Val-de-Loire,
13:44l'Occitanie et le Grand Est
13:45qui seront couverts d'ici la fin de l'année.
13:48Donc, on aura des parcours CEC,
13:51je dirais des équipes CEC
13:54partout en France.
13:56Pourquoi ?
13:56Parce que c'est en territoire
13:57qu'on fait vraiment atterrir
13:59l'économie régénérative.
14:00C'est une économie de la coopération
14:01où les déchets de l'un
14:03peuvent devenir les ressources de l'autre.
14:06Et donc, on a maintenant
14:08plus de 25 parcours qui ont eu lieu
14:10et des répétitions de parcours
14:12qui ont eu lieu sur certains territoires
14:13partout en France.
14:14Et à chaque fois,
14:15il y a plusieurs dizaines d'entreprises
14:16qui participent ?
14:16Et à chaque fois,
14:17il y a entre 50 et 70 entreprises
14:19qui viennent toujours en binôme.
14:21On a la dirigeante
14:22ou le dirigeant accompagné
14:24de ce qu'on appelle son Planet Champion.
14:25C'est son relais dans l'entreprise.
14:27Donc, ça fait des cohortes
14:29d'environ 150 personnes,
14:31ce qui nous permet d'avoir
14:32des intervenants
14:32de très grande qualité.
14:34Et en France,
14:34on a plein d'intervenants,
14:35plein de scientifiques
14:36de grande qualité.
14:38Et puis,
14:39on se dit aussi
14:40que pour transformer l'économie,
14:41il y a une question aussi
14:42de verticale,
14:43de filière.
14:44Je prends l'exemple
14:45de la finance.
14:46Là, on a le monde agricole.
14:48En ce moment même,
14:49on a une cohorte
14:49sur le monde agricole.
14:50Alors, c'est quoi ?
14:51On va parler de la finance
14:52juste après le monde agricole.
14:53Qu'est-ce que vous êtes
14:54en train de mettre en place ?
14:55Eh bien, le monde agricole,
14:56en fait, on a 70 entreprises
14:58de toute la filière agricole.
15:01Des agriculteurs,
15:02mais aussi des distributeurs,
15:04des transformateurs,
15:05et qui sont en train
15:06de travailler justement
15:07en équipe.
15:08Et là, ils ont deux livrables.
15:10Ils ont cette feuille de route.
15:11Donc, chaque entreprise
15:12doit se questionner
15:13et faire sa feuille de route.
15:15Et aussi,
15:15ils ont beaucoup de travail
15:16en collectif
15:17pour avoir des projets
15:18de coopération.
15:19Donc, ça peut être,
15:20sur le monde agricole,
15:21on sait que ça sera
15:22des demandes aux législateurs.
15:24mais il y a aussi
15:25beaucoup de projets
15:28sur qu'est-ce que nous filières,
15:30si on se prend en un,
15:31qu'est-ce qu'on peut faire ensemble ?
15:32Parce que souvent,
15:33on reporte la balle,
15:35on transmet la balle,
15:36en fait,
15:37aux législateurs,
15:38au gouvernement.
15:39Mais déjà,
15:39on peut faire énormément.
15:40Le monde économique,
15:41lui-même, tout seul,
15:42peut faire déjà énormément.
15:43Alors, vous parlez de la finance,
15:44justement,
15:44sur ces conventions thématiques.
15:46Je vous propose
15:47la question de l'ancien directeur
15:48des finances
15:48de la Banque mondiale,
15:50qui était à votre place
15:50la semaine dernière,
15:51le fondateur du fonds d'investissement
15:53Blue Lacan Orange,
15:54Bertrand Badré.
15:56Éric, je ne suis pas surpris,
15:58mais très heureux
15:59que tu me succèdes
15:59sur ce plateau.
16:01D'abord, félicitations
16:02pour le succès
16:03de la CEC en général,
16:06et plus précisément
16:07pour celui de la Convention
16:08des entreprises citoyennes
16:09pour la finance.
16:10Tu m'avais demandé
16:11d'être le parrain.
16:11J'ai été un parrain
16:12heureux et comblé.
16:13Je suis de nouveau parrain
16:14pour la deuxième session.
16:15Pour moi, c'est essentiel
16:16d'avoir une approche
16:17spécifique pour la finance.
16:19Et ce que je souhaite,
16:20ce n'est pas tellement...
16:21Ce n'est pas une question.
16:22Je connais ton enthousiasme,
16:24ta vision.
16:25C'est que tu poursuives
16:27le plus longtemps possible.
16:28Il faut innerver la finance.
16:30Et donc, la question,
16:31c'est est-ce que tu as l'énergie
16:32de continuer
16:32pour toutes les années
16:33qui commencent ?
16:34Merci.
16:35Alors, peut-être d'abord,
16:36pourquoi est-ce qu'il faut
16:37une approche spécifique
16:38pour la finance ?
16:39Alors, on a pas mal
16:41de sujets thématiques.
16:42Mais la finance,
16:44c'est, j'allais dire,
16:45l'enjeu de tous les enjeux.
16:47Pourquoi ?
16:48Parce qu'il y a un effet
16:48des multiplicateurs.
16:49Je disais tout à l'heure
16:50qu'un dirigeant d'entreprise
16:51avait un super pouvoir
16:52parce qu'il a son entreprise,
16:54ses offres,
16:54ses employés,
16:55son écosystème.
16:57Mais c'est vrai que dans la finance,
16:58il y a un super, super pouvoir
16:59qui est de flécher
17:01en fait nos économies,
17:03les économies d'un gouvernement,
17:05les budgets d'un gouvernement,
17:06d'un fonds,
17:07d'un fonds impact,
17:07d'une banque.
17:08Tout cet argent
17:09qu'il y a dans le système,
17:10c'est de flécher
17:11au bon endroit.
17:12Alors, ils le disent
17:13eux-mêmes les financiers,
17:14s'il n'y a pas d'économies
17:15régénératives,
17:16de vrais projets régénératifs,
17:18en fait,
17:18ils ne savent pas
17:19où flécher.
17:20Donc, on a besoin
17:21d'un double mouvement,
17:23de multiplier
17:24le nombre de projets
17:25qui sont régénératifs
17:26et d'entreprises
17:26qui font une vraie bascule
17:27et très vite
17:29d'avoir le monde financier
17:30qui vient flécher
17:31des grands montants,
17:33des gros montants,
17:34là on parle de dizaines
17:35de milliards d'euros
17:36vers cette économie-là
17:37pour lui donner les moyens
17:38d'opérer ce mouvement
17:40de bascule.
17:41Et donc,
17:41c'est cette prise de conscience
17:42qu'on a beaucoup travaillée.
17:43Le problème avec le monde financier,
17:45c'est qu'on a eu
17:46beaucoup de green,
17:48de green bonds,
17:49d'investissements green,
17:51plus ou moins à impact,
17:52où en fait,
17:53l'impact,
17:53il est quand même
17:54très minime.
17:55Et donc,
17:55on est dans le système actuel
17:57et on fait des petits
17:58ajustements à la marge
18:00et on a l'impression
18:00qu'on a verdi le portefeuille.
18:02Or,
18:02on est très très loin du compte.
18:04Déjà,
18:04l'expression en soi
18:05veut tout dire,
18:06verdir le portefeuille.
18:06Voilà.
18:07Et donc,
18:08il ne s'agit pas
18:09de verdir le portefeuille,
18:10il s'agit d'avoir
18:11toute une économie
18:12qui bascule.
18:13Et c'est vrai que...
18:14Mais est-ce que vous manquez
18:14d'énergie pour prendre
18:15la deuxième question
18:17de Bertrand Barré ?
18:18Parce que c'est peut-être
18:18le monde le plus difficile
18:19à convaincre,
18:20si je vous entends.
18:21Par rapport au monde financier ?
18:22Je dirais que...
18:23Est-ce que c'est le plus difficile
18:24à convaincre ?
18:25Pas forcément,
18:26parce qu'on touche
18:27des êtres humains.
18:28Des êtres humains
18:29qui sont aussi des parents,
18:30des gens qui vont dans la nature,
18:32qui voient quand ils font...
18:34Ils vont en montagne.
18:35Ils voient que ça change,
18:36le paysage change.
18:37Les gens qui font
18:37la plongée sous-marine
18:38voient que les fonds marins changent.
18:40Donc,
18:40dès qu'on prend ce moment
18:41de se reconnecter,
18:43même avec ces personnes-là,
18:45on s'aperçoit que le shift
18:47se produit très vite,
18:48émotionnellement.
18:49Et ensuite,
18:50je vais prendre un exemple
18:50Marc Wormseur,
18:52qui est le PDG
18:52de la banque Wormseur,
18:53c'est une banque parisienne,
18:56une banque privée,
18:57a fait un shift très puissant.
18:58Et là,
18:59il est en train
18:59de remettre en question
19:00fondamentalement
19:01les investissements
19:02de sa banque
19:03et les recommandations
19:04d'investissement de sa banque.
19:05Donc là,
19:05ça peut aller très vite.
19:07Donc je dirais,
19:07oui,
19:07c'est peut-être plus difficile
19:09parce que cette population-là,
19:10elle est vraiment bien ancrée
19:11dans son système,
19:12mais ça vaut plus le coup
19:13parce que quand on fait shifter
19:15un effet domino,
19:16ils sont d'autant plus puissants.
19:17Alors,
19:18il y a une question
19:18qu'on va vous poser souvent,
19:19c'est la question
19:19de la rentabilité.
19:21On a bien compris
19:21que ce n'était plus
19:23l'objectif principal,
19:24mais en même temps,
19:24si ces entreprises
19:25régénératives
19:26prouvent leur efficacité,
19:29il faut qu'elles durent
19:29le plus longtemps possible
19:30et donc il faut qu'elles
19:30continuent de gagner de l'argent.
19:32Est-ce que ça leur coûte
19:33d'abord de l'argent ?
19:34Qu'est-ce que vous pouvez
19:35répondre à ça ?
19:36Je pense que c'est une question
19:37fondamentale.
19:37C'est une bascule.
19:37Il faut dire deux choses.
19:39Déjà,
19:40les gens qui veulent
19:41le beurre et l'argent du beurre
19:42et la bonne conscience,
19:43ça, ça n'existera pas.
19:45On ne va pas pouvoir
19:46parce que simplement,
19:47il faut revenir
19:48dans les mille planétaires.
19:49On a une économie
19:50qui en surchauffe
19:51et le drill baby drill
19:52de Trump,
19:54de faire toujours plus
19:54et cette accélération,
19:56elle va nous emmener
19:57plus vite
19:57vers un moment très compliqué
19:59où on va avoir
20:00des pénuries
20:00de tous les côtés.
20:01Donc, oui,
20:02on doit opérer
20:03une redescente.
20:05Cette redescente,
20:05c'est la redescente
20:06des activités humaines,
20:07de la pression
20:08qu'on met sur les ressources.
20:10Et donc, ça,
20:11ça veut dire
20:11une économie
20:12qui est plus smart,
20:13smart impact,
20:14une économie
20:15qui est plus smart,
20:16qui fait plus attention.
20:18Après,
20:18je prends l'exemple
20:19de Renault Trucks
20:20ou de Mustela
20:21ou de...
20:22On a des entreprises
20:23qui vont peut-être
20:23avoir des chiffres d'affaires
20:24et des impacts volumiques
20:26plus réduits,
20:27mais la pérennité économique,
20:28c'est majeur
20:29parce qu'autrement,
20:30ces acteurs,
20:31s'ils viennent péricliter,
20:32en fait,
20:32on va se retrouver
20:33avec une économie plus petite
20:34mais qu'avec des...
20:35des entreprises
20:36qui ont des impacts négatifs.
20:38Donc, oui,
20:39on a besoin de pérennité.
20:40En revanche,
20:40on remet en question
20:41la maximisation des profits
20:42qui a été posée
20:44à un certain moment
20:45par Friedman.
20:46C'est ce que j'ai appris
20:46en école de commerce
20:47il y a 25 ans.
20:49La finalité de l'entreprise,
20:50c'est la maximisation
20:50des profits
20:51pour les actionnaires.
20:52Donc, ça,
20:52c'est un profit...
20:53Je dirais un paradigme
20:55qu'on remet en question.
20:56Ce qu'on veut,
20:57c'est une entreprise pérenne
20:58qui crée autour d'elle,
21:00dans son écosystème,
21:01un partage de valeurs cohérents.
21:02Et c'est là un changement
21:03de lunettes
21:04et je dirais même
21:05un changement d'imaginaire.
21:06Mais si on prend...
21:07Alors, il y a plein
21:07d'autres exemples.
21:08Il y a le groupe
21:08Pierre et Vacances,
21:10il y a Bouygues Immobilier.
21:11Enfin, voilà.
21:12Concrètement,
21:12leur feuille de route,
21:13elle change quoi ?
21:14Sur Pierre et Vacances,
21:16si vous allez
21:17dans le dernier village
21:19qu'ils ont ouvert
21:20dans les Landes,
21:21il est complètement différent
21:22de celui qu'ils avaient construit
21:23il y a 30 ans.
21:24Au niveau du rapport
21:25à la nature,
21:26au niveau des constructions en bois,
21:27au niveau de comment
21:28ils recyclent l'eau,
21:29au niveau des modalités
21:30de chauffage,
21:32tout est différent.
21:32Au niveau de la nourriture
21:33qui est proposée,
21:34c'est différent.
21:35Et quand on parle
21:36avec Franck Gervais,
21:37le PDG de Pierre et Vacances,
21:38il l'a dit dans la CEC.
21:40Il a dit,
21:40nous sommes là
21:41pour proposer
21:41des expériences de nature.
21:43C'est aussi hyper important.
21:44C'est-à-dire que
21:45tous les clients
21:46qui vont dans un Center Park
21:47ou un Pierre et Vacances,
21:48l'idée,
21:49c'est aussi de les reconnecter
21:49à la nature.
21:50C'est aussi une opportunité.
21:51Donc, chacun participe
21:52comme ça
21:52à la bascule systémique.
21:54Évidemment,
21:55c'est très dur.
21:56Il ne faut pas se leurrer.
21:56Si on n'y est pas arrivé
21:57en 2025,
21:59on est très loin du compte,
22:00c'est que c'est très dur.
22:01C'est une remise en question
22:01fondamentale.
22:02Mais très concrètement,
22:03on s'aperçoit quand même
22:04qu'il y a des effets d'entraînement.
22:05On va évidemment parler
22:06du baclage,
22:08du retour en arrière américain.
22:09Je m'appuie
22:10sur une de vos citations.
22:12Vous disiez,
22:12j'attends le point de bascule,
22:14ce moment où les groupes
22:15qui font passer leur profit
22:16avant la préservation
22:17de l'humanité
22:17et de la planète
22:18seront ringardisés.
22:21Le mot ringardisé,
22:22évidemment,
22:22il est très important.
22:24Est-ce que vous avez
22:25le sentiment quand même
22:25que ce point de bascule,
22:27c'est-à-dire cette date
22:28où on sera arrivé
22:30à cette ringardisation
22:31de ceux qui ne font pas
22:32les efforts de transformation
22:33et de régénération,
22:35il s'éloigne
22:36avec le baclage américain ?
22:40Alors,
22:41pas forcément.
22:42Je dirais oui et non.
22:46Là où il s'éloigne,
22:47c'est que pour nous,
22:48vous avez la question
22:49de mon énergie,
22:50pour nous,
22:51le monde de la transition,
22:53et j'ai énormément de contacts
22:54avec d'autres
22:55leaders du monde
22:56de la transition,
22:57de mouvements,
22:58et je le sens dans les équipes,
22:59c'est un moment très difficile
23:00à vivre en ce moment.
23:02On avait quand même
23:03du vent dans les voiles
23:04ces dernières années,
23:05peut-être pas assez,
23:06mais maintenant,
23:07on se rend compte
23:07que ce n'était pas si mal.
23:08Je parle de la France aussi,
23:10il faut qu'on soit fiers aussi
23:11de ce qui se passe en France.
23:13Je voyage en plein de pays
23:14et on a quand même
23:15un écosystème unique au monde.
23:17J'étais en Angleterre
23:18il n'y a pas longtemps,
23:18on nous envie énormément
23:20de ce qu'on a en France
23:20avec le Shift Project,
23:22des grandes personnalités,
23:24les fresqueurs,
23:25c'est quand même,
23:25on a quelque chose
23:27de puissant.
23:27Donc on a un écosystème
23:28de la transition
23:29qui est plus puissant
23:29qu'ailleurs.
23:30Qui est beaucoup plus puissant
23:31qu'ailleurs,
23:31très diversifié.
23:32On a aussi une économie sociale
23:34et solidaire
23:34qui vient de très loin en France.
23:36On a aussi un milieu associatif
23:37avec du bénévolat,
23:38plein d'associations en France.
23:40Donc en fait,
23:40on a un tissu
23:41de personnes
23:42qui sont déjà embarquées
23:43sur le monde de demain.
23:44Et on est en fait
23:45des centaines de milliers,
23:46voire des millions.
23:47En revanche,
23:47on n'a pas encore fait
23:48complètement écosystème entre nous
23:49et parfois,
23:49il y a des querelles de chapelle
23:50qui nuisent.
23:52Donc c'est vrai que moralement,
23:54moralement,
23:56c'est particulièrement difficile
23:57en ce moment.
23:58Et il faut se le dire aussi,
23:59on fait des trucs incroyables
24:00avec des bouts de chandelles.
24:01On est très peu soutenus.
24:03La philanthropie en France
24:04n'est pas énorme
24:05par rapport à d'autres pays.
24:07Et donc les modèles économiques
24:08du milieu associatif,
24:09c'est très compliqué.
24:10Donc ça,
24:11effectivement,
24:12ça nous coûte
24:13de l'énergie,
24:14de l'enthousiasme.
24:15Et en même temps,
24:16est-ce qu'on se rapproche
24:16du point de bascule ?
24:17Moi, j'en suis convaincu.
24:18Parce que quand on voit
24:20la crispation qu'il y a,
24:22notamment aux Etats-Unis,
24:23de l'ancien modèle,
24:24pour moi,
24:25c'est vraiment,
24:26je dirais,
24:26la dernière crispation
24:27avant le déblocage.
24:30Oui, mais alors,
24:31si on prend l'exemple
24:31du vêtement
24:33des marques
24:34de l'ultra fast fashion,
24:35pour l'instant,
24:35elles sont loin
24:36d'être ringardisées,
24:37notamment auprès
24:37des jeunes consommateurs
24:39et consommatrices.
24:41C'est vrai.
24:41Après,
24:42moi,
24:42j'ai des jeunes ados
24:43et ils sont
24:44dans une ambivalence,
24:46effectivement,
24:47culturellement.
24:48ces marques-là,
24:49elles sont encore
24:50mises en avant.
24:51Et en même temps,
24:51ils sentent bien
24:52qu'il y a une dissonance
24:53très forte.
24:54Et dans les métiers
24:54qu'ils veulent faire,
24:56les jeunes,
24:56aujourd'hui,
24:57veulent des métiers
24:57à impact,
24:58des métiers qui ont du sens.
25:00Donc,
25:00effectivement,
25:00on a tous des dissonances,
25:02mais là,
25:02elle devient énorme aussi
25:03à certains endroits.
25:04Donc,
25:05quel est le moment
25:05où les gens consommateurs
25:07et,
25:08je dirais,
25:08engagés en entreprise
25:09vont vouloir se réaligner ?
25:11Là,
25:12on sent que ce moment-là,
25:14il est de plus en plus puissant.
25:15Donc,
25:15il y a beaucoup d'énergie
25:16aujourd'hui de réalignement.
25:18Ce qu'il faut espérer,
25:19c'est qu'il y a un effet
25:19d'entraînement
25:20et que tout ça se débloque.
25:21On est dans une économie,
25:23quand même,
25:24une France de tradition
25:25très jacobine.
25:26On attend beaucoup
25:27du pouvoir central.
25:30Vous avez signé,
25:32prôné avec une soixantaine
25:33d'acteurs de l'économie circulaire
25:34la création d'un ministère dédié.
25:36Alors,
25:36c'est intéressant
25:37parce que vous dites,
25:38à la fois,
25:38c'est les entreprises
25:39qui font le job,
25:40mais pourquoi il y aura
25:40un ministère
25:41sur l'économie sociale
25:42et solidaire ?
25:43En quoi ce sera
25:44un effet d'accélération ?
25:44Et l'économie circulaire ?
25:45Oui.
25:46C'est vrai que...
25:47L'économie circulaire,
25:48oui.
25:48Oui,
25:48l'économie circulaire.
25:49C'est vrai que
25:50Nicolas Hulot
25:52en avait parlé
25:52à un moment donné
25:53en disant
25:53oui,
25:53on a 10-12%
25:54de l'économie française
25:55qui est sociale et solidaire.
25:57On a peut-être 5-7%
25:59qui est circulaire.
26:01Il disait,
26:01mais finalement,
26:02je ne comprends pas
26:02pourquoi toute l'économie
26:03n'est pas comme ça.
26:05Si on additionne tout ça,
26:06sociale et solidaire,
26:07circulaire,
26:08nous les entreprises
26:08de la CEC,
26:09les entreprises
26:10de Mouvement Impact France,
26:11les entreprises de Bilab,
26:13en fait,
26:14on a 20-25%
26:15de notre économie
26:16avec des dirigeants
26:17et des conseils d'administration
26:18qui sont en phase
26:19avec cette nouvelle visée,
26:22ce nouvel imaginaire
26:23d'entreprises
26:23qui font du bien
26:24à la société.
26:25Si on regroupe tout ça
26:26et si ce ministère
26:28ou en tout cas
26:28s'il y a du soin
26:29apporté par l'État
26:30sur cette économie-là
26:32et qu'on la met en avant
26:33et qu'on la met en situation
26:34de réussir,
26:35c'est là où on peut provoquer
26:36un mouvement de bascule.
26:37Merci beaucoup,
26:38Éric Duverger
26:39et bravo encore
26:40pour toutes ces CEC,
26:42ces conventions
26:43des entreprises
26:44pour le climat.
26:44On passe tout de suite
26:45à notre rubrique
26:46Startup.

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