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Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.

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00:00 On va parler des croisières et de ces gros paquebots qui parcourent les océans.
00:03 On en parle avec MSC Croisières, Patrick Pourbet.
00:07 Merci d'être avec nous.
00:08 Vous êtes directeur général de cette compagnie pour la France.
00:12 Il faut rappeler que c'est un groupe Italo-Suisse, mais qui achète tous ses navires à la France.
00:16 Et on parle bien sûr du Made in France.
00:18 Donc voilà, aujourd'hui, vous êtes avec nous pour parler aussi de cette reprise.
00:21 La crise, ça y est, c'est vraiment derrière nous.
00:23 Alors oui, on voit vraiment maintenant la reprise qui est là.
00:27 Et cet hiver est vraiment le symbole de la reprise, puisque ça y est,
00:29 on est de nouveau en croissance.
00:31 L'été, on était presque d'équerre par rapport à ce qu'on faisait l'été,
00:35 le dernier été normal, on va dire.
00:36 Mais là, ça y est, maintenant, pour l'hiver,
00:38 les chiffres sont en croissance par rapport au dernier hiver normal.
00:41 Cela a fait des dégâts quand même.
00:42 Ah oui, la crise a fait des dégâts.
00:44 Le secteur de la croisière a été extrêmement touché sur les 350 bateaux à peu près
00:48 qui existent dans le monde.
00:49 Vous voyez, c'est pas non plus gigantesque, mais 350 bateaux.
00:53 N'oublions pas, la totalité de la flotte mondiale était à l'arrêt pendant des mois.
00:57 Et combien ont disparu de bateaux ?
00:59 Alors, ça n'a pas été notre cas, parce que nous sommes une jeune compagnie
01:01 avec une flotte qui date toute du 21e siècle.
01:04 Donc, on a gardé tous nos bateaux.
01:05 Ils sont modernes.
01:06 Mais ce qui s'est passé, c'est qu'aussi certaines compagnies plutôt américaines
01:10 ont revendu certains bateaux plus anciens.
01:14 Alors, on voit vos bateaux.
01:15 Ça, c'est l'un des derniers.
01:16 Ce sont des géants des mers.
01:17 Il y a combien de personnes à bord ?
01:19 Alors, ce sont des géants des mers.
01:20 C'est vrai qu'un bateau comme celui-là peut accueillir 4500 passagers.
01:23 Donc, ça a l'air d'être énorme et ça a l'air d'être difficile à vivre.
01:27 Je vous rassure tout de suite, c'est le concept de la croisière qui a changé,
01:30 qui a évolué.
01:31 Avant, on partait en croisière en communauté.
01:33 Ce n'est plus du tout ça aujourd'hui.
01:34 C'est ce que les Français ont encore du mal à percevoir.
01:37 C'est qu'aujourd'hui, la croisière sur un bateau comme ça, c'est un village flottant.
01:41 Mais vous voulez dire que les Français font peu de croisières, c'est ça ?
01:43 Alors oui, aujourd'hui, il faut bien le reconnaître.
01:45 Le produit n'est pas du tout mature en France, ce qui n'est pas le cas,
01:48 par exemple, sur des marchés comme la Grande-Bretagne ou l'Allemagne,
01:51 où il y a plus de 2 millions de croisiéristes sur chacun de ces marchés,
01:54 alors qu'en France, on n'en a pas 600 000 par an.
01:57 Alors vous avez quand même des anti-croisières.
01:59 Je parle de Mick Jagger, le Rolling Stone, qui est toujours là,
02:02 et qui dit qu'il faut interdire les paquebots.
02:04 Alors comment avez-vous réagi quand il a dit ça ?
02:06 Alors je trouve que c'est un peu ridicule,
02:07 parce qu'on voit bien une méconnaissance du produit.
02:10 Et bien sûr qu'il y a des sujets qu'il faut interpeller.
02:13 Et ce sujet, évidemment, le sujet principal, c'est cette transition environnementale,
02:17 cette transition énergétique.
02:18 Alors moi, je le dis toujours avec force, et je le répéterai souvent,
02:21 nous sommes des transitionnistes hyperactifs.
02:24 Ça veut dire quoi ?
02:25 C'est-à-dire que dans les efforts que nous faisons pour amener des nouvelles technologies
02:28 qui vont avoir moins d'impact sur l'environnement,
02:30 on est omniprésents.
02:32 Mais c'est le cas de ces paquebots, ils consomment moins, ils polluent moins ?
02:35 Absolument. Alors celui-là, déjà, c'est un paquebot qui est équipé, par exemple,
02:38 avec des filtres qui filtrent les oxydes de souffle, les oxydes d'azote,
02:41 les particules fines, tous ces polluants,
02:43 sont éliminés à plus de 95 %, donc déjà, là, c'est une victoire.
02:47 Mais il reste un élément important, c'est le CO2.
02:50 Très clairement, c'est le CO2, c'est le réchauffement, et c'est ça l'enjeu.
02:52 Pour le reste, on a déjà trouvé des solutions.
02:54 Et comment savez-vous, il y a du nouveau carburant ?
02:55 Eh bien oui, on voyait tout à l'heure, voilà ce bateau-ci qui est le World Europa,
02:59 c'est un bateau qui vient de sortir, on vient de l'inaugurer.
03:01 Eh bien ce bateau-là, il fonctionne au gaz naturel liquéfié.
03:04 Alors, ce n'est pas un aboutissement, ce n'est qu'une étape dans cette transition.
03:08 C'est moins mauvais le gaz.
03:09 Mais le gaz, c'est très clair, c'est 25 % de CO2 en moins.
03:12 Mais quand on voit 530 escales à Marseille, certains disent qu'il faut limiter,
03:16 qu'il faut même interdire la Méditerranée au paquebot.
03:18 Non, c'est totalement exagéré, je n'y crois pas un seul instant.
03:21 Pourquoi ? Parce qu'à partir du moment où les bateaux sont équipés avec toutes les nouvelles technologies,
03:27 il n'y a aucune raison.
03:28 Juste pour prendre cet exemple du bateau qu'on a vu avant, qui fonctionne au gaz naturel liquéfié.
03:33 Je peux reprendre ce qui a été dit par le président des chantiers de l'Atlantique,
03:37 quand il nous le délivrait.
03:38 Il nous disait, bon voilà, on a fait les calculs sur ce bateau-là,
03:41 en termes d'émissions CO2, d'impact environnemental.
03:44 Et bien, deux passagers qui naviguent pendant une semaine sur ce bateau au départ de Marseille,
03:48 l'équivalent d'émissions CO2, c'est comme s'ils avaient loué un mobilhome et qu'ils avaient fait un tour en France.
03:53 On est très très loin des expressions qui sont déployées partout en France
03:59 et malheureusement relayées par Mick Jagger ou d'autres.
04:03 Précisons, tous ces bateaux, j'ai appris ça, sont achetés à la France, c'est ça ?
04:07 Alors chez nous, oui.
04:08 Chez vous, bien sûr.
04:09 Chez nous, on est le plus gros client des chantiers de l'Atlantique.
04:12 Et c'est vrai qu'on est de ce fait le premier client à l'export de la France, du pays.
04:18 Parce que c'est vrai qu'on investit massivement.
04:20 C'est une aventure d'ailleurs qui est devenue un partenariat avec les chantiers de l'Atlantique.
04:24 Ça fait maintenant 20 ans qu'on construit des bateaux.
04:26 Ça vaut combien un bateau ?
04:27 Et c'est vrai qu'on a un bateau comme ça, c'est un milliard.
04:29 Un milliard ?
04:30 Et donc ça veut dire que la totalité des bateaux construits, ça représente plus de 20 milliards d'investissement.
04:34 Donc c'est vraiment conséquent.
04:36 Il faut préciser que les chantiers de l'Atlantique, c'est ceux qui ont vu naître le plus grand paquebot français,
04:40 dont le paquebot France, le mythique paquebot France qui existe aujourd'hui.
04:43 Absolument, c'est vraiment une belle histoire.
04:45 Mais ce qui est formidable, c'est que je disais qu'on a un partenariat avec eux,
04:48 c'est que maintenant, clairement, on se met autour de la planche à dessin pour dessiner les bateaux plus propres.
04:53 Je vous parlais du gaz naturel liquéfié sur ce bateau-là, le World Europa, mais ce n'est pas tout.
04:57 Grâce aux chantiers de l'Atlantique et leur département en recherche et développement,
05:01 on a mis en place à bord une pile à combustible.
05:03 Alors c'est une étape, bien sûr, mais c'est une...
05:06 Pour finir l'électricité à bord ?
05:07 Pour faire l'électricité sur base du gaz naturel liquéfié.
05:10 En général, les piles à combustible sont solides, rogènes.
05:12 Là, c'est sur base du gaz naturel liquéfié.
05:14 Ça permet quand même de générer déjà 150 kilowatts.
05:17 Alors, ce n'est pas encore une grande partie, mais c'est une technologie qui fonctionne.
05:21 Donc ceux qui disent voilà 2000 litres par heure en croisière, 700 litres de carburant consommé à quai,
05:27 ça, ce n'est plus un vrai combat.
05:29 Mais c'est-à-dire qu'il faut relativiser par rapport au nombre de passagers.
05:32 Et ce qui est important, c'est le terme d'émission par passager, bien évidemment.
05:35 Je comprends, vous l'avez dit, mais les coûts d'exploitation, ça doit être énorme sur des bateaux pareils.
05:39 Comment faites-vous ? Vous remplissez les cuves de gaz.
05:41 La facture a dû exploser.
05:42 Alors, bien sûr, pour le moment, le gaz est très cher.
05:44 Mais là de nouveau, le grand bateau permet une économie d'échelle qui nous permet d'avoir un poids
05:48 plutôt relatif du carburant par rapport à l'ensemble des besoins.
05:51 C'est 5000 personnes ?
05:52 Le tout dernier, le World Europa que l'on voit ici, c'est 5000 passagers, 2626 cabines.
05:57 Quand il y a un cas de Covid, comment faites-vous ?
05:58 Ça s'est présenté d'ailleurs.
05:59 Alors, ça s'est présenté.
06:00 Alors aujourd'hui, on peut le dire avec beaucoup de sérénité parce qu'au début, tout le monde, en effet,
06:03 on a appris beaucoup.
06:04 Donc, on était beaucoup montrés du doigt au début parce que personne ne savait ce qu'il fallait faire.
06:08 Des mauvaises mesures ont été prises au tout début.
06:10 Quand on a repris cinq mois après une inactivité totale,
06:13 on a repris avec un protocole sanitaire qui a fait ses preuves.
06:15 Depuis lors, il y a des millions de passagers qui ont voyagé.
06:18 Le principe est très simple.
06:19 C'est que s'il y a un cas, il est tout de suite isolé dans une zone du bateau.
06:23 Et on a prévu le débarquement à la première escale avec évidemment,
06:26 on y a associé une assistance et une assurance qui permet finalement de gérer.
06:31 Et en effet, ce qui était important, ce n'est pas de ne pas avoir zéro cas.
06:34 C'était important de ne pas avoir de clusters qui se développent.
06:36 Merci beaucoup Patrick Courbet de MSC Croisière.
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06:41 [Musique]
06:44 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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