Eric de Riedmatten reçoit chaque week-end un invité dans #LHebdoDeLEco pour approfondir un sujet économique.
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00:00 Nous allons parler des services à la personne, le marché est sous tension, il y a énormément de demandes et finalement des offres plutôt limitées.
00:08 On en parle avec le président fondateur du groupe Domia, alors ça regroupe Acadomia pour la formation, l'éducation et puis Shiva pour l'aide à domicile.
00:17 Alors vous avez beaucoup de candidats qui viennent vous voir pour chercher du travail ?
00:22 Absolument, d'abord bonjour, si effectivement il y a des métiers en tension, nous avons dans notre enseigne Shiva plus de 2000 en moyenne,
00:30 10 000 candidats tous les mois qui viennent nous rencontrer et qui viennent nous rencontrer pour travailler, pour être aussi bien rémunérés et qui viennent aussi pour être formés.
00:38 Donc le constat que je fais dans ce métier en tension, c'est qu'au final si on paye bien, on rémunère et puis si on considère, je crois qu'on facilite grandement les choses.
00:49 Parce que dans ce secteur de l'aide à domicile, on manque de main d'œuvre, donc vous vous êtes une sorte de filtre, vous les faites venir chez vous, chez Shiva et vous les formez.
00:57 Alors on les recrute, on les forme, on les place, on les accompagne, on les fait évoluer dans leur carrière et puis surtout j'insiste beaucoup sur les aspects de rémunération,
01:08 on essaye de bien payer, les rémunérations sont plutôt élevées pour la profession et puis surtout on n'oublie pas que ce sont des métiers qui sont parfois exigeants,
01:17 donc qui nécessitent beaucoup de considération et beaucoup de respect.
01:20 Parce qu'il y a la loi immigration qui est prévue, si tout va bien, qui a prévu de délivrer des cartes de séjour à ces personnes qui viennent chercher du travail.
01:28 Est-ce que vous vous serez justement partant pour cette méthode ?
01:32 Oui, si on nous facilite le recrutement, on sera forcément content, mais pour nous ce n'est pas un besoin et ce n'est pas une demande que nous formulons au pouvoir public.
01:39 Et quel type de candidat avez-vous ? Quel profil ?
01:42 En fait, on est dans une addictivité qui est un peu particulière. On a beaucoup de personnes qui travaillent soit en direct avec des particuliers, soit qui travaillent de manière occulte
01:50 et puis finalement viennent chercher chez nous une plus grande sécurité dans leur emploi, des meilleures rémunérations, de la formation, une sécurité en étant effectivement pleinement déclarée.
02:00 Parce que oui, mais j'ai envie de vous poser la question du travail au noir. Pendant longtemps, c'était quand même une main d'œuvre, l'aide à domicile, la femme de ménage, comme on l'appelait autrefois, qui faisait du black, comme on dit.
02:09 C'est toujours le cas, mais de moins en moins le cas. On estime, si vous voulez, que le travail au noir aujourd'hui dans notre secteur, c'est à peu près 40 à 50 %, les statistiques sont nécessairement imprécises.
02:19 Ce qu'on constate simplement, c'est qu'avec la mise en place des dispositifs sur lesquels on a vraiment travaillé et sur lesquels on était d'ailleurs en initiative, ça diminue.
02:27 Qu'est-ce qu'on a fait pour le diminuer ? Historiquement, il y a un crédit d'impôt qui diminue par deux le prix de prix.
02:32 Mais le problème, c'est que le client payait toujours 100 % du prix, il se faisait rembourser. Et aujourd'hui, ça n'existe plus, ça. On ne paye que le prix de revient.
02:41 C'est-à-dire que si je paye par exemple 100, ça me revient 50, mais je paye effectivement 50. Donc on comprend bien que ça, le travail au noir n'a plus d'intérêt.
02:48 Et c'est pour ça qu'on rencontre un succès considérable.
02:51 Donc c'est le crédit d'impôt instantané qui a débloqué la situation.
02:54 Clairement, le crédit d'impôt nous rendait facialement compétitifs par rapport au travail au noir. Le crédit d'impôt instantané rend le travail au noir inintéressant, inutile, sans aucun intérêt pour toutes les parties.
03:06 Pour l'intervenant maintenant, il est mieux payé, de fait. Il est mieux payé, mieux formé, mieux accompagné. Il rentre dans une logique de carrière.
03:14 Et puis du côté du client, ça lui revient le même prix. Donc il n'y a pas d'intérêt.
03:18 C'est-à-dire qu'en ce moment, on va préparer les déclarations fiscales. Le crédit d'impôt, finalement, il a déjà été versé.
03:25 Qu'est-ce qu'on doit mettre sur les déclarations ?
03:28 Pour l'année 2022, le dispositif n'était pas encore opérant ou marginalement opérant.
03:36 On est dans le système traditionnel. Mais à partir de 2023, si vous venez sur Shiba, vous ne paierez que ce prix-là.
03:43 Donc il n'y aura plus de mécanisme de crédit d'impôt, sauf si vous le souhaitez, naturellement. C'est une option.
03:47 Pour être concret, je paye deux heures, ma femme de ménage, c'est 30 euros.
03:51 Elle sera facturée 30 euros chez vous. Et en fait, ça ne me coûtera que 15 si je comprends bien.
03:55 Si vous paierez, ça vous êtes sur les prix de l'emploi direct. En réalité, on va dire que 25 fois 2, ça fait 50 taxes,
04:01 économisation sociale incluse. Et de 50, vous en paierez 25.
04:04 Mais au final, c'est franchement vraiment très attractif quand on voit la qualité qu'on regarde.
04:10 Ça marche pour les auxiliaires de vie, pour les personnes âgées. Ça marche aussi pour le jardinage, le chauffeur.
04:16 On a le droit d'avoir un chauffeur quand on a les moyens ou pas ?
04:19 Non, les métiers qui ouvrent droit au crédit d'impôt et qui sont ceux qui ouvrent droit progressivement au crédit d'impôt instantané sont assez limités.
04:29 On retrouve la garde d'enfants, on retrouve les activités d'éducation toujours à domicile, l'entretien de la maison et l'accompagnement pour les personnes âgées.
04:36 Le chauffeur, non, vous n'allez pas le fiscaliser. C'est plus complexe que le jardinage, oui, mais c'est avec un plafond qui est un petit peu différent.
04:45 Donc le travail au noir disparaît, vous le confirmez ?
04:48 Il va disparaître.
04:49 Il va disparaître grâce à des dispositifs ?
04:51 Il va disparaître et on le constate avec le développement de nos activités. On constate bien qu'effectivement, il va disparaître et il faut s'en féliciter.
04:59 Il faut vraiment s'en féliciter. Il faut imaginer que c'est un fléau, mais pas uniquement au sens social, mais également au sens économique.
05:05 Un petit point de précision, on va dire que ça coûte. Non, en fait, tous ces mécanismes-là rapportent beaucoup plus d'argent à l'État qu'il n'en coûte.
05:13 Pourquoi ? Parce que tout simplement, à un moment donné, quand vous êtes dans l'économie légale, vous avez les cotisations sociales, vous avez de la TVA,
05:19 vous avez des subventions que vous ne versez pas à des gens qui ne travaillent pas. Et au final, tout ça est très fortement quantifié.
05:24 C'est très clair.
05:25 Ça rapporte plus de chiffre ?
05:27 Oui, bien sûr. Oui, c'est chiffré. Au final, ça rapporte un peu plus de 2 milliards d'euros à l'État chaque année.
05:33 2 milliards ?
05:34 Oui, mais ce n'est pas rien. Parce qu'on voit le coût, mais on ne voit pas le profit. Il faut voir coût et produit. Au final, c'est rentable.
05:41 J'ai une dernière question à vous poser. Pourquoi Shiva ? Si je ne me trompe, une déesse de l'hindouisme ?
05:47 On va surtout s'intéresser à la multicompétence, les multibras, l'efficacité. C'est surtout cet aspect-là.
05:55 Le symbole avec plusieurs bras.
05:57 Oui, nous ne voyons pas autre chose, sinon on ne lui verrait le sujet.
06:00 Bien sûr. Merci beaucoup, Maxime Ayade, président fondateur du groupe DOMIA, qui regroupe, précisons-le, Acadomia et Shiva. Restez sans sérieuse.
06:10 [Musique]
06:14 [SILENCE]