• l’année dernière
Il arrive que l’on croise le chemin de personnes malveillantes plusieurs fois dans notre vie et parfois sur des périodes rapprochées, il semble alors compliqué de se construire indépendamment de ces traumatismes. Comment endurer sévices sexuels et physiques et ne pas laisser la peur contrôler le restant de nos jours ? Comment trouver la force de se battre pour obtenir justice et que faire pour que personne n’ait jamais plus à subir ce qu’on a enduré ?

Andréa est venue raconter son histoire

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😹
Amusant
Transcription
00:00 Il a essayé de me *** et pour une personne accusée aussi de ***.
00:05 Le raisonnement que j'ai eu, c'est si t'es pas là pour toi, tu seras là pour les gosses.
00:10 Ce type, il faut qu'il retourne en prison.
00:12 Alors t'es obligé d'aller jusqu'au bout.
00:13 Mon histoire, elle a réellement commencé en mars 2020.
00:17 Je rejoins une de mes meilleures potes d'enfance.
00:19 On arrive dans ce bar que je connais bien, c'est le bar de ma ville, j'y vais souvent.
00:23 On arrive minuit moins 10, les deux barmans qui étaient présents à la soirée nous disent de partir.
00:30 Donc on est quatre dehors, on finit nos verres et il y a deux jeunes qui descendent la rue.
00:36 La première chose que l'un d'entre eux nous dit, c'est est-ce qu'il y aurait encore un bar d'ouvert à cette heure-là ?
00:42 Quand lui a dit non, il nous a finalement proposé de faire un after chez lui.
00:46 Mon ressenti quand je suis arrivée dans cette maison, je pense que mon cerveau s'est mis en off.
00:50 Parce qu'effectivement, quand je suis rentrée, je ne demande pas quand je vais chez les gens que ce soit hyper nickel, tout bien rangé et tout.
00:57 Mais il y avait quand même une ambiance d'abandon.
01:01 Puis le propriétaire aussi qui nous a proposé l'after, il était très intrusif en s'adressant à moi et mon ami.
01:07 Vous êtes ensemble, vous allez bien ensemble, t'es mignonne, tout ça.
01:10 Mais sur le coup, quand on est parti pour aller en soirée, quand on est dans un bon mood, on suit le truc.
01:16 Au fur et à mesure de la soirée, il est de plus en plus entreprenant.
01:21 Au bout d'un moment, il prend ma main et il met deux de mes doigts dans sa bouche.
01:25 L'action, elle dure moins d'une seconde.
01:28 Parce que, évidemment, le premier réflexe que j'ai, c'est de retirer ma main.
01:32 Mon corps s'est instantanément bloqué par rapport à l'action.
01:35 Cette frustration psychologique, elle est puissante.
01:37 Et il se lève et il m'appelle, il me dit, viens, on peut discuter.
01:42 Je le rejoins et au moment où je me pose la question de qu'est-ce qu'on fout là, en fait,
01:47 je suis face à lui et il me pousse.
01:50 Je tombe d'un coup sur le lit, j'ai la moitié du corps sur le matelas.
01:54 J'essaye de me relever, mais j'ai franchement pas le temps.
01:57 Il passe sa main droite sous mon pull.
02:01 Il dégraffe mon soutien-gorge en même temps de son autre main.
02:05 Il prend mes deux mains pour les mettre derrière ma tête.
02:08 En fait, je me retrouve bloquée.
02:10 Il y a tout son pouvoir qui est sur moi et je me retrouve très rapidement avec sa main sur mes...
02:16 J'essaye de le repousser, mais par un mini à coup, ça ne sert à rien.
02:21 Mon propre corps m'abandonnait à ce moment-là et sa main qui était sur mes...
02:26 Du coup, il descend, il va dégraffer mon pantalon et puis il va mettre deux doigts dans mon...
02:33 Ça fait mal, franchement, tout me fait mal dans cette situation.
02:36 Il va en mettre un troisième dans mon...
02:40 Et j'y arrive pas.
02:42 Au bout d'un moment, c'est très compliqué de se retrouver dans cette situation,
02:46 de réussir à rien faire, d'être consciente du truc,
02:49 mais en même temps, se voir limite en train de flotter au-dessus de moi-même.
02:54 C'était...
02:55 Moi, je le prends comme ça, comme un instinct de survie.
02:58 T'es en train de subir ça.
02:59 Essaye de comprendre ce qui se passe et puis après, on va viser.
03:02 Et donc, quand il est descendu pour mettre un doigt dans mon...
03:07 Et dans mon...
03:08 J'ai eu cet élan, je ne me suis pas réveillée, mais j'ai eu un réflexe.
03:13 Mon corps a réussi à le pousser.
03:16 Là, je suis enfin libérée.
03:17 Sauf qu'au moment de faire le geste, il y a ma main droite qui se retrouve bloquée.
03:23 Il me tenait le bras et il avait posé ma main sur son...
03:28 Et tout en disant, t'aimes ça, tu le veux, tu l'as cherché.
03:32 Je retire ma main, j'ai du mal parce qu'il la retient,
03:35 mais il finit par la lâcher et je me dis, c'est bon, je vais pouvoir partir.
03:39 Je descends les escaliers.
03:41 On arrive au rez-de-chaussée et je mets mes chaussures.
03:44 Et là, j'entends une personne dévaler les escaliers.
03:48 Et je me dis, ça y est, c'est fini.
03:49 Le type ne va pas me laisser sortir.
03:51 Il ne va pas laisser sortir mon ami parce qu'il est au courant indirectement.
03:55 Et je vais me retrouver dans... Je vais mourir, en fait, peut-être.
03:58 Il passe devant moi sans me regarder et il se dirige vers l'entrée.
04:02 Il tourne la clé, il ouvre la porte.
04:04 J'arrive à sortir et je n'explique pas du tout ce qui s'est passé à mon ami.
04:08 Et donc, il me fait m'asseoir.
04:10 On est 500 mètres plus loin de la maison et il me dit, qu'est-ce qui se passe ?
04:13 Et je lui ressors cette phrase.
04:15 Il a essayé de me violer.
04:17 Je pense à aller voir la police.
04:19 Dès que je rentre, les deux policiers qui nous accueillent ne sont pas agréables du tout.
04:23 Et je raconte très brièvement ce qui s'est passé pendant la soirée.
04:27 Les flics, ils sont là, ils croisent les bras et ils posent vite fait des questions.
04:32 Mais franchement, pas intéressés.
04:34 Il y en a même un, au moment, qui m'a dit,
04:36 "On ne prendra pas votre déposition si vous êtes bourré."
04:39 Enfin, c'est chaud comme phrase quand même,
04:41 parce qu'avec ce que je venais de raconter, à coups de mal ou pas,
04:44 tu prends au sérieux la personne.
04:46 Donc, je sors du commissariat.
04:47 Je me dis, c'est bon, je ne repasse pas une minute de plus ici.
04:51 Ça ne sert à rien, je m'en vais.
04:53 Je réalise un truc, c'est que mon père, il habite vraiment à 100 mètres du commissariat.
04:56 Je suis arrivée chez lui et au bout d'un moment,
04:59 il me pose cette question, "Qu'est-ce qui s'est passé ?"
05:02 Je lui dis, "J'ai été agressée par un homme en soirée."
05:06 Et on retourne au commissariat.
05:07 Mon père, dans sa manière de présenter les choses,
05:11 va dire que la police l'a pris au sérieux directement.
05:13 Donc, ils ont appelé un officier de poli-judiciaire et il me dit,
05:18 "Il va falloir qu'on aille à Saint-Lô pour faire une expertise gynécologique."
05:22 Et là, c'est la deuxième partie de mon calvaire,
05:25 parce que qui dit expertise gynécologique dit gynécologue.
05:29 Et c'est super compliqué de se retrouver encore avec des doigts ou des objets médicaux.
05:34 Ça se passe, ça dure une éternité.
05:36 Mardi matin arrive et mon père reçoit un appel.
05:40 Et c'est l'OPJ, c'est le commissariat de la ville,
05:44 qui dit, "Voilà, à midi, il y a la confrontation."
05:48 L'OPJ pose ses questions, commence par moi.
05:50 Du coup, je raconte ce qui s'est passé dans la chambre.
05:53 Et je l'entends soupirer, me couper la parole directement en disant,
05:57 "Non, c'est faux."
05:58 Donc, j'arrête, j'ai fini de parler, c'est à lui de parler.
06:01 Évidemment, c'est tout le contraire, dans le sens où, oui, on a couché ensemble.
06:06 Mais c'est moi qui l'ai voulu, je ne me sentais pas agressée, j'étais d'accord.
06:09 Il est entièrement positionné sur "Je ne suis pas coupable."
06:14 Au bout d'un moment, l'OPJ le coupe et on sent qu'il est contre lui.
06:20 Il le regarde froidement, il lui parle sèchement.
06:23 Il est en train de feuilleter, de tourner des pages.
06:26 Il est en train de regarder des photos.
06:28 Et en fait, le sujet va arriver tout de suite après.
06:31 C'est qu'il est accusé qu'il avait déjà été incarcéré.
06:37 Et en fait, là, il devait juste pointer tous les dimanches au commissariat
06:41 pour dire, "Je suis là."
06:43 Il n'avait pas de bracelet électronique, rien.
06:45 Et pour une personne accusée aussi de...
06:49 Il pouvait aller devant les écoles quand il voulait.
06:51 Il n'y avait aucune surveillance par rapport à ça.
06:53 À ce moment-là, ce qui s'est passé dans ma tête, le raisonnement que j'ai eu,
06:56 c'est "Si tu n'es pas là pour toi, tu seras là pour les gosses."
06:59 Ce type, il faut qu'il retourne en prison.
07:01 Alors, tu es obligé d'aller jusqu'au bout.
07:03 Le jour de la confrontation, c'était le mardi du confinement.
07:06 À midi, tout le monde était confiné.
07:07 Je n'ai pas du tout bien vécu ça.
07:10 J'avais envie de crier ce qui s'était passé.
07:13 Dire, "Mais j'ai été v... en fait, laissez-moi sortir, laissez-moi respirer."
07:18 Personne n'a eu le choix là-dessus.
07:19 Et je trouve que ça s'est vraiment mal fait d'ailleurs.
07:22 Parce que je suis tombée quand même dans une dépression assez forte.
07:26 J'avais des traces de... partout.
07:28 J'en avais sur le cou, j'en avais sur les bras, j'en avais une sur le visage.
07:31 Et il y a eu une expertise psychologique, et ça, c'était mémorable.
07:35 Les expertises psychologiques, ça n'arrive pas en dernier lieu avant le procès,
07:39 mais c'est vraiment les dernières étapes.
07:41 Je suis tombée face à une femme qui devait avoir une soixantaine d'années.
07:46 J'ai tenté de lui dire que je n'allais pas bien du tout.
07:48 Et elle me sort cette phrase horrible.
07:52 "À votre âge, ça n'existe pas, la souffrance."
07:54 Quand elle m'a dit cette phrase, j'ai arrêté de parler.
07:57 Je me suis dit, "Bon, c'est bon, c'est mort."
07:58 Ça a été en fait le début de ma vraie descente aux enfers suite aux vies.
08:04 Moi, je pensais, pendant la période du confinement jusqu'en décembre, janvier,
08:10 je pensais que ça allait aller.
08:11 Mais il y a un truc que je n'ai pas pris en compte.
08:14 C'est que je réalisais au fur et à mesure tout ce qui se passait.
08:17 Et que pour moi, ça a pris du temps.
08:20 Tout revient presque d'un coup.
08:22 C'est-à-dire que là, je ne me lève plus le matin en me disant,
08:24 "J'ai passé une bonne journée."
08:25 Je me lève le matin en me demandant comment j'ai passé ma journée.
08:28 Et je pense que ça a beaucoup joué le fait de ne pas s'aimer soi-même.
08:33 J'étais encore en plein combat pour réapprendre à m'aimer physiquement.
08:37 Surtout, plus les jours passaient, les semaines.
08:40 Et je me disais, c'est bien de s'enfermer un peu dans sa souffrance.
08:44 Et je ne faisais absolument rien.
08:46 C'est-à-dire que je buvais des bières, je regardais la télé et c'est tout.
08:52 Quelques mois après être arrivée à Marseille,
08:54 c'était donc l'été arrive, et je suis internée en HP.
08:59 J'ai fait une tentative de suicide à l'appartement à Marseille.
09:03 J'avais avalé beaucoup de médicaments.
09:05 Et suite à ça, les médecins, tout le personnel médical a pris cette décision
09:10 de m'emmener dans un HP.
09:12 Première fois de ma vie que je me retrouve dans un monde où tout le monde va mal.
09:17 C'est là, en fait, où on va m'annoncer une semaine après mon arrivée
09:20 que je suis dépressive et borderline.
09:23 De ce qu'on m'a plus expliqué, pour avoir des mots un peu plus clairs,
09:26 c'est le petit frère de la bipolarité.
09:28 C'est un trouble du comportement, c'est-à-dire que
09:31 c'est pas d'une minute à l'autre qu'on va s'énerver.
09:34 Mais on va être dans une hypersensibilité qui va nous épuiser, en fait.
09:39 J'ai fini, au bout des deux mois, je suis rentrée chez moi.
09:42 Je sais pas si c'est eux qui m'ont virée, si c'est moi qui ai accepté de partir, je sais pas.
09:45 J'emménage à Toulouse, chez ma cousine.
09:47 Une semaine après mon arrivée, ma cousine est partie chez sa mère.
09:51 Et je veux sortir, m'aérer.
09:55 À 30 secondes, même pas en face de chez elle, il y a un parc.
09:59 Mais il n'y avait personne dans ce parc.
10:00 Quand je suis allée, je me pose, je suis tranquille.
10:03 Jusqu'à ce qu'il y ait deux hommes qui s'approchent de moi.
10:06 Et j'enlève mon casque et ils me proposent un verre.
10:10 Je refuse.
10:11 Mais la réponse ne leur plaît pas.
10:13 Et en fait, au moment de me relever, je commence à marcher.
10:17 On me repousse par terre.
10:18 Et ils commencent à m****.
10:21 Et en fait, pendant cette soirée-là, j'ai été m**** pendant deux heures.
10:26 J'ai crié, vraiment perdu fou en l'humanité ce soir-là.
10:29 Il y avait des immeubles partout autour.
10:32 Mais personne n'est venu.
10:33 Donc j'ai été m****.
10:34 Pendant la première partie, ça a duré une heure et quelques.
10:40 Mais j'ai réussi à partir.
10:43 Et je croise deux jeunes un peu plus loin.
10:45 Les autres sont derrière, ils ne sont pas loin.
10:47 Je leur dis "Aidez-moi, je viens de faire m****, je suis en danger".
10:51 Et ces deux hommes, ils viennent vers moi.
10:53 Et je ne me rends pas tout à fait compte, mais ils me ramènent vers les deux autres.
10:56 C'était des amis en fait.
10:58 Ils se connaissaient très bien.
10:59 Et donc, je me suis retrouvée au lieu de deux hommes qui m****, il y en avait quatre.
11:03 Je ne sais plus quelle heure il était quand ça s'est fini.
11:05 Ça a été interminable, j'avais mal partout.
11:07 Et je me rends compte d'un truc.
11:10 Quand j'arrive devant la porte, je n'ai plus mes clés, je n'ai plus mon portable.
11:13 Et je me retrouve bloquée dehors.
11:15 Il y a trois jeunes, pas du tout les mêmes,
11:17 qui arrivent devant l'immeuble, qui me demandent ce qu'il se passe.
11:20 Aucune confiance.
11:21 Je pars en retrait, je leur dis "N'approchez pas".
11:24 Je leur dis que j'ai été m****.
11:26 Ils restent devant l'entrée à me dire "On t'amène à l'hôpital".
11:30 Ils m'ont emmenée au final à l'hôpital.
11:32 Et puis, j'ai eu le droit à l'examen complet,
11:34 dont un examen gynécologique.
11:37 Parce que quand j'ai expliqué ce qui s'était passé,
11:41 il y avait pas mal de blancs dans la soirée.
11:44 Des choses, je n'arrivais pas à m'en souvenir.
11:46 Et je n'ai jamais ouvert la lettre du résultat.
11:50 C'était trop pour moi, je n'en suis pas encore sortie de la période de mon vie.
11:54 Et je déménage, redéménage.
11:58 Moins d'une semaine après, je me dis "C'est pas possible de rester là".
12:01 J'avais qu'un seul choix, c'était de retourner chez ma mère.
12:04 Je suis encore plus enfermée qu'avant.
12:07 Et les tentatives de s***** ont clairement reprise.
12:12 Et à ça s'ajoutent les tentatives de s*****.
12:15 Il y a un soir, ma mère et mon frère n'étaient pas là.
12:19 Et je me suis retrouvée sur la départementale.
12:22 Et j'attendais qu'une voiture me percute.
12:26 Je suis en plein virage, je vois des phares arriver.
12:28 Et là, je me dis "C'est le moment, tu vas mourir".
12:30 La voiture s'arrête au bon moment.
12:32 Une autre arrive au même moment derrière moi, elle s'arrête aussi.
12:35 Je me retrouve entre deux voitures.
12:37 Ils essayent de me ramener en sécurité.
12:40 Et puis du coup, ils me ramènent à l'hôpital.
12:43 J'ai fait la rencontre d'une psychologue spécialisée dans les traumatismes.
12:49 J'ai eu un entretien d'une heure avec elle.
12:51 Pour après, derrière, être suivie à l'extérieur.
12:54 Et pendant une heure, elle arrivait à mettre des mots sur ce que je ressentais.
12:57 J'ai pris conscience de la seconde agression.
13:00 Que je me positionnais encore en tant que victime.
13:02 Parce que je me disais "Qui vit deux agressions en si peu de temps ?"
13:06 "Pour qui, dans quel monde c'est possible ?"
13:08 "Bah dans notre monde."
13:09 "Et je veux pas vivre dans ce monde-là."
13:11 Et c'est seulement deux mois, trois mois plus tard,
13:15 où ça commence un peu à aller mieux.
13:17 J'ai au téléphone ma meilleure amie d'enfance.
13:20 Je lui raconte un peu ma vie, elle raconte la sienne.
13:23 Et je lui dis ce qui s'est passé à Toulouse, parce qu'elle n'est pas au courant.
13:25 Elle me dit "Viens passer deux semaines chez nous."
13:28 Donc chez elle et son copain.
13:29 Et pendant ces deux semaines, ils m'ont fait une proposition d'habiter chez eux.
13:33 Et je me suis dit "C'est une opportunité folle."
13:36 Habiter avec sa meilleure amie, qui va avoir un enfant dont je vais être la marraine.
13:41 Moins d'une semaine plus tard, j'arrive chez eux, je pose toutes mes affaires.
13:44 Et je décroche un entretien d'embauche.
13:47 Je suis aide-soignante à domicile.
13:51 Et le travail, pour la première fois réellement,
13:54 je peux dire que c'est ça qui m'a sauvée.
13:56 Avoir la sensation d'être utile, ça aide.
13:58 C'est puissant en fait.
14:00 Parce qu'on ne se sent pas utile pour soi-même.
14:02 Donc aujourd'hui, je vais beaucoup mieux.
14:06 Ça s'est fait un peu comme un déclic.
14:08 Je ne sais pas réellement pourquoi,
14:11 mais à un moment, un jour, dans la journée,
14:14 pas forcément en me levant le matin,
14:15 mais un jour dans une journée, je me suis dit,
14:18 il faut que ça évolue.
14:19 J'ai le droit de vivre.
14:20 C'est quelque chose que je ne m'étais pas dite depuis très longtemps.
14:23 Et aujourd'hui, le fait de me dire que je suis ici,
14:26 en vie, ici, et heureuse,
14:29 c'est un cadeau que je ne me serais jamais fait à l'époque.
14:33 Aujourd'hui, je me le fais et il faut que je le garde.
14:36 [Générique]
14:41 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
14:44 [SILENCE]

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