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Les invités de Laurence Ferrari débattent de l'actualité dans #Punchline du lundi au jeudi.

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00:00:00 Bonsoir à tous et bonsoir à toutes, bienvenue dans cette édition spéciale sur CNews
00:00:03 consacrée à cette douzième journée de mobilisation contre la réforme des retraites
00:00:07 avec des cortèges un peu partout en France et une manifestation dans la capitale
00:00:11 qui se dirige en ce moment vers la place de la Bastille.
00:00:13 L'une de nos équipes est avec la brave pédeste, on va la rejoindre dans un instant.
00:00:17 Le cortège semble pacifique comme toujours côté syndicats.
00:00:22 Quelques éléments violents en tête de cortège dans la capitale.
00:00:26 On va y revenir avec nos invités bien entendu, notamment M. Chabanier, président de la CFTC.
00:00:31 Bonsoir à vous.
00:00:32 Jean-Christophe Couville, secrétaire national, unité SGP.
00:00:35 On va tout de suite partir sur le terrain, si vous le permettez, rejoindre l'une de nos équipes
00:00:39 qui se trouve avec la brave pédeste.
00:00:43 Expliquez-nous ce qui se passe, est-ce que le cortège est moins violent,
00:00:46 le pré-cortège est moins violent que celui de la semaine dernière ?
00:00:53 - Oui, effectivement, c'est ce que nous disent les policiers
00:00:56 que nous accompagnons depuis le début de l'après-midi.
00:00:59 La situation reste maîtrisée pour eux, moins de violence que la semaine dernière.
00:01:04 Il y a eu néanmoins quelques tensions.
00:01:05 Nous les suivons depuis le début de l'après-midi et leur stratégie est très simple.
00:01:09 C'est-à-dire que nous suivons en parallèle le cortège de la manifestation
00:01:13 et dès que le PC commandement prend contact avec le commandant d'unité de la brave,
00:01:17 nous courons et nous interpellons très rapidement les individus,
00:01:21 les casseurs qui ont été identifiés.
00:01:23 Ou alors, ce que nous avons fait également lors du parcours,
00:01:26 scinder un groupe identifié comme étant ultra.
00:01:31 Donc, quelques jets de projectiles en parallèle,
00:01:33 mais ça reste moins violent effectivement que les dernières manifestations.
00:01:38 En tout cas, on a vraiment le sentiment que la situation reste tout à fait maîtrisée
00:01:43 du côté des forces de l'ordre.
00:01:45 Donc là, vous les voyez sur ces images. Nous cheminons en parallèle du cortège.
00:01:51 Et puis, dès que le commandement appelle la brave,
00:01:56 nous sommes prêts à interpeller très rapidement pour faire cesser tout ordre
00:02:00 à l'ordre public le plus rapidement possible.
00:02:02 Merci tout désordre, j'imagine à l'ordre public.
00:02:06 Cyril Chabanier, président de la CFTC.
00:02:08 Le cortège est pacifique, évidemment.
00:02:11 Et vous y étiez il y a quelques instants, tout se passe bien, du côté des syndicats.
00:02:16 Oui, j'y ai été il y a quelques instants, donc ça se passe bien du côté des syndicats.
00:02:20 Un cortège qui est encore bien garni et bien fourni,
00:02:23 malgré un temps assez exécrable aujourd'hui, parce que nous avons eu la pluie et la grêle.
00:02:27 Et nous sommes en pleine vacances scolaires, donc forcément un tout petit peu moins de monde.
00:02:31 Mais ça reste un cortège pour une douzième manifestation très solide, très fournie,
00:02:36 très pacifique, même si la colère est extrêmement forte.
00:02:39 Et la colère effectivement des syndicats,
00:02:41 mais aussi d'un certain nombre de Français qui sont majoritairement hostiles à cette réforme.
00:02:45 La décision du Conseil constitutionnel doit tomber demain.
00:02:47 Est-ce qu'elle signifiera la fin de vos mobilisations ?
00:02:50 Non, pas forcément. Demain, le Conseil ira en avis de droit.
00:02:54 C'est juridique. Donc évidemment, en tout cas pour la CFTC,
00:02:57 il n'y aura pas de commentaire sur l'avis qui sera rendu.
00:02:59 On le respectera et on n'ira pas dans certains commentaires
00:03:02 qu'on commence déjà à entendre sur le fait qu'ils subissent une influence politique.
00:03:06 Voilà, tout ça, on n'ira pas là-dessus.
00:03:08 Ce sont les sages, donc on respectera leur décision.
00:03:11 Mais ça n'engage en rien le fait que cette loi continuera à être pour nous injuste et brutale
00:03:16 et que donc on va continuer à la combattre.
00:03:19 L'intersyndicale va se revoir en début de semaine pour voir les actions qu'on pourrait mener ensemble.
00:03:23 Je suis à peu près certain que nous arriverons à nous mettre d'accord entre nous.
00:03:27 Nous avons aussi en perspective le 1er mai où nous avons un peu une tradition de manifester
00:03:31 et on pourrait en profiter pour faire peut-être une grande manifestation.
00:03:34 Donc tout ça va se discuter en début de semaine.
00:03:36 Mais ça ne sera pas la fin des mobilisations, en tout cas pas la fin de la contestation.
00:03:41 – Allez, on va repartir dans le cortège, rejoindre l'une de nos équipes.
00:03:44 Ambiance plutôt calme là où vous vous trouvez, expliquez-nous.
00:03:47 [Bruits de la foule]
00:03:51 – Oui, ambiance très calme ici au cœur du cortège.
00:03:55 Elle l'est d'ailleurs depuis qu'on est arrivé sur les lieux.
00:03:59 On a démarré notre journée devant le Conseil constitutionnel
00:04:02 où quelques 50 à 100 personnes s'étaient réunies pacifiquement
00:04:06 pour exprimer bien sûr leur mécontentement et leur opposition à cette réforme des retraites.
00:04:10 Et puis petit à petit, nous avons remonté ce cortège, rue de Rivoli.
00:04:16 On constate que c'est plus calme au cœur du cortège, mais aussi par rapport au stigmate.
00:04:20 Vous savez, quand on remonte généralement ce cortège,
00:04:23 on voit les établissements bancaires saccagés, les poubelles brûlées souvent,
00:04:31 le mobilier urbain dégradé, eh bien là, c'est manifestement pas du tout le cas.
00:04:36 Mise à part deux, trois poubelles brûlées, une banque LCL qui a été saccagée,
00:04:42 ça reste pourtant assez calme pour le moment.
00:04:45 On aperçoit bien sûr quelques slogans contre le gouvernement,
00:04:49 on entend quelques slogans contre le gouvernement.
00:04:51 On aperçoit aussi quelques tags, des messages souvent adressés contre la police
00:04:57 avec cet acronyme à CAB qui revient souvent, qui est donc, on ne va pas le redire bien sûr,
00:05:02 mais un message qui va à l'encontre des forces de l'ordre.
00:05:05 Et puis des messages aussi adressés contre le gouvernement et contre Emmanuel Macron.
00:05:09 Souvent, c'est lui qui est visé, même si Gérald Darmanin et le préfet de police,
00:05:13 aussi Laurent Nunez, figurent souvent parmi les messages qui sont scandés par les manifestants.
00:05:18 Merci beaucoup et je tiens à saluer toutes nos équipes qui sont sur le terrain,
00:05:22 que ce soit les journalistes et les journalistes-reporteurs d'image.
00:05:24 On ne donne pas leur nom à l'antenne pour éviter qu'ils ne soient encore plus attaqués
00:05:27 ou agressés par les éléments les plus radicaux.
00:05:30 Mais évidemment, ils font un travail exceptionnel.
00:05:32 Jean-Christophe Covid, on entendait notre reporter dire
00:05:34 "bon, une banque attaquée, quelques poubelles brûlées".
00:05:38 Il y a une banalisation de ces violences des radicaux ?
00:05:40 On voit bien effectivement que dans l'imaginaire collectif,
00:05:43 une manif calme maintenant, c'est juste quelques petits débordements.
00:05:48 Là où il y a quelques années, c'était déjà, j'allais dire, un gros coup médiatique.
00:05:51 Donc on s'habitue, hélas, à l'échelle du pire.
00:05:53 Et on voit bien aujourd'hui, tant mieux, pour l'instant ça se passe bien.
00:05:56 On sent que les...
00:05:57 D'ailleurs, on voit que les collègues CRS, en bas de l'écran,
00:05:59 sont vraiment au contact, déjà, des premiers manifestants de la tête de cortège.
00:06:03 Donc c'est un petit changement.
00:06:06 D'habitude, on laisse beaucoup plus d'espace.
00:06:08 - Oui, ils sont très proches. - Voilà, là ils sont proches vraiment,
00:06:10 pour être au contact.
00:06:12 Et j'allais dire aussi,
00:06:14 ne pas se faire déborder par des éléments ultra, justement, qui pourraient...
00:06:18 Et ça donne le "là", en fait, si vous voulez, dans la progression.
00:06:21 Donc en fait, devant, on voit bien qu'il y a tout un groupe de CRS qui sont en amont,
00:06:26 justement, pour sécuriser l'avant du cortège et détecter et défendre les manifestants.
00:06:30 Et là, derrière, c'est normal, on protège les arrières des collègues qui sont devant.
00:06:33 Donc on essaie de toujours garder cette distance, en fait, entre le reste de la troupe
00:06:39 et les manifestants. Voilà.
00:06:41 - On a l'impression qu'effectivement, il y a...
00:06:42 Je ne sais pas ce que vous disent vos collègues sur le terrain,
00:06:44 il y a moins de violence aujourd'hui.
00:06:46 Peut-être qu'il y en aura demain, après la décision du Conseil constitutionnel.
00:06:48 En tout cas, il y a une alerte, déjà, qui a été émise par les renseignements.
00:06:51 - Alors, tout à l'heure, il y a eu des échauffourées à côté du BHV,
00:06:55 et il y a eu 18 interpellations, on m'a dit, effectivement.
00:06:58 Donc tout de suite, en fait, mes collègues sont intervenus pour interpeller
00:07:02 et puis vraiment casser ces groupes de Black Blocs.
00:07:04 Et après, oui, demain, c'est l'impondérable.
00:07:07 On ne sait pas ce qui peut se passer, mais il faut toujours prévoir l'imprévisible.
00:07:11 Vers 19h, je crois qu'on aura le résultat du Conseil constitutionnel.
00:07:14 On a vu que le ministre a, justement,
00:07:16 mis les "barbelés" autour du Conseil constitutionnel,
00:07:19 en disant qu'il n'y aura pas de manifestation près du Conseil constitutionnel.
00:07:22 Et on s'attend, peut-être, comme le coup d'éclat du 49-3,
00:07:26 à voir des petits groupes un peu partout,
00:07:28 qui viennent pour manifester leur mécontentement,
00:07:30 en fonction, effectivement, du résultat.
00:07:32 - Du résultat, absolument.
00:07:33 Et on se rappelle que c'était pas seulement à Paris,
00:07:36 c'était dans un certain nombre de villes moyennes et petites.
00:07:39 Louis de Rugnell, du chef du service politique de repas,
00:07:42 on a l'impression qu'il y a moins de tension dans ce cortège aujourd'hui.
00:07:45 Pour l'instant, en tout cas, dans la capitale.
00:07:46 Il y a eu des violences à Nantes, à Rennes et à Bordeaux, déjà ce matin.
00:07:51 - Ce qui était déjà un peu anticipé, c'était une forme d'essoufflement du mouvement.
00:07:55 Alors, c'est une courbe qu'on suit et qu'on constate maintenant depuis trois semaines.
00:08:01 Enfin, trois manifestations, pardon, où il y a globalement de moins en moins de monde.
00:08:05 Mais, effectivement, il y a des points de vigilance dans certaines villes.
00:08:07 En fait, c'est les bastions d'ultra-gauche, Rennes, Nantes,
00:08:10 qui systématiquement, à chaque occasion, chaque mouvement social,
00:08:15 donnent lieu à des scènes de violence contre les policiers et les gendarmes.
00:08:20 Il y a des pistolets, d'ailleurs, qui ont été...
00:08:21 Des armes qui ont été saisies.
00:08:24 Des pistolets qui envoient des gaz lacrymogènes, notamment.
00:08:28 - Côté manifestants.
00:08:30 - Comment ? - Côté manifestants.
00:08:31 - J'ose espérer que chaque policier et chaque gendarme aient armé,
00:08:34 puisque normalement, ça fait partie de l'équipement.
00:08:37 - Mais voilà, effectivement, il y a une forme d'essoufflement du mouvement.
00:08:41 Et c'est aussi le pari qu'a fait l'exécutif.
00:08:44 C'est le pourrissement de la situation.
00:08:46 Mais c'est un pari très risqué aussi pour l'exécutif,
00:08:48 puisque aujourd'hui, vous pouvez sonder n'importe quel ministre
00:08:53 ou même des responsables institutionnels à l'Assemblée nationale ou au Sénat.
00:08:58 Eh bien, personne ne voit comment le président peut sortir de cette situation.
00:09:03 Une dissolution ne changerait rien la situation.
00:09:06 Emmanuel Macron n'envisage pas de démissionner lui-même.
00:09:09 Le référendum, il l'exclut d'emblée.
00:09:11 Le changement de Premier ministre et le remaniement ministériel ne changeraient rien non plus.
00:09:15 Et donc, la question que tout le monde se pose,
00:09:18 c'est au lendemain de la décision du Conseil constitutionnel,
00:09:20 que va-t-il se passer ?
00:09:22 Et ce qui est certain, c'est qu'il y aura des déceptions.
00:09:25 C'est-à-dire que depuis plusieurs semaines, ce qui est assez frappant,
00:09:27 c'est qu'il y a un sentiment un peu ambiant selon lequel,
00:09:31 en fait, tout le monde sera à peu près satisfait
00:09:33 et tout le monde présume de la décision du Conseil constitutionnel.
00:09:36 En gros, ce qu'on entend, c'est que le Conseil constitutionnel devrait valider
00:09:39 la mesure d'âge, donc le décalage de départ de l'âge de la retraite
00:09:43 de 62 à 64 ans,
00:09:44 et que certaines mesures résiduelles pourraient être retoquées,
00:09:48 ce qui conviendrait à tout le monde.
00:09:49 Mais en réalité, on le sait, les organisations syndicales comme les oppositions
00:09:54 sont déjà en train de réfléchir à la suite pour continuer la contestation contre le gouvernement.
00:09:59 – Et on a des syndicalistes sur le plateau.
00:10:00 17h09, on est en direct sur CNews, on a ces images du cortège à Paris,
00:10:04 il y a des mouvements de foule, évidemment, on voit des gaz lacrymogènes,
00:10:07 on voit un certain nombre de personnes casquées,
00:10:10 alors je n'arrive pas à distinguer si ce sont les membres de la Brave M
00:10:13 ou si ce sont des éléments radicaux sur Christophe Couvy,
00:10:16 mais effectivement on a le sentiment qu'il y a un peu moins de tension
00:10:18 que lors des dernières manifestations.
00:10:21 Eugénie Bassier du Figaro, bonsoir, merci d'être avec nous.
00:10:24 – Bonsoir.
00:10:25 – C'est le dernier round pour les syndicats ou pas ?
00:10:29 Est-ce que quoi qu'il arrive, il y aura d'autres rendez-vous
00:10:31 en dehors de celui du premier mec qui rituelle ?
00:10:33 – La mobilisation ne peut pas être éternelle,
00:10:35 c'est sûr qu'il y a une forme d'essoufflement
00:10:36 et puis il y a eu une explosion de violence le week-end de Saint-Sauline
00:10:39 qui avait été un peu comme le moment de la prise de l'Arc de Triomphe,
00:10:42 vous savez au moment des Gilets jaunes, une espèce de déchaînement de violence
00:10:45 qui finalement ne peut pas se reproduire à l'infini par définition
00:10:48 et on voit bien que là il y a une forme d'essoufflement
00:10:51 qui est dû effectivement à un essoufflement naturel du mouvement
00:10:54 parce que les gens ne peuvent pas se mobiliser sans cesse.
00:10:56 Aussi je pense à une forme de… les divisions qui sont apparues
00:10:59 au sein de la Nupes au grand jour et qui peut-être affaiblissent le front,
00:11:03 en tout cas du côté politique unitaire de la gauche,
00:11:06 qui peuvent aussi donner un sentiment de…
00:11:08 en tout cas c'est une manière de…
00:11:10 une diversion qui peut être utilisée pour ne plus parler du sujet des retraites
00:11:13 et force est de constater que ces derniers jours, ces dernières semaines,
00:11:16 on a moins parlé du sujet des retraites,
00:11:18 d'autres sujets sont apparus dans l'actualité,
00:11:19 il y a encore 15 jours, 3 semaines c'était la révolution,
00:11:24 aujourd'hui on est plutôt dans la résignation
00:11:26 et c'est des paris en effet que prenait l'exécutif.
00:11:28 Il y a aussi je pense la question de l'inflation
00:11:31 qui pèse aussi beaucoup sur les Français, sur les ménages,
00:11:34 qui fait que la réforme des retraites,
00:11:35 et c'est le pari que fait l'exécutif depuis le début,
00:11:38 n'est pas le sujet numéro 1 des Français,
00:11:39 le sujet numéro 1 des Français c'est le pouvoir d'achat
00:11:42 et c'est le sujet qui est devant eux, devant leurs yeux,
00:11:45 la retraite c'est encore loin,
00:11:47 et ce qui fait qu'il y a une certaine résignation,
00:11:50 on le voit dans les sondages, les gens sont résignés au fait
00:11:53 que cette réforme va passer.
00:11:54 Mais il y a quand même du monde encore dans les rues
00:11:56 et les syndicats vont pas baisser les bras,
00:11:58 c'est ce que vous nous avez dit M. Chabani.
00:12:00 Oui, je partage pas tout à fait la résignation,
00:12:03 il y a beaucoup d'espoir sur la décision de demain.
00:12:06 Alors chacun fait ses pronostics, certes,
00:12:09 et ça risque d'être une grande déception pour certains,
00:12:12 si le conseil valide.
00:12:16 Je pense que suite à la décision de demain,
00:12:19 oui, chez un certain nombre de personnes,
00:12:21 la résignation pourra arriver,
00:12:23 si on voit que l'exécutif reste sourd
00:12:25 à 3 mois de manifestation,
00:12:28 enfin 3 mois de manifestation c'était la 12ème aujourd'hui,
00:12:30 c'est quand même relativement rare,
00:12:32 donc c'est un mouvement qui a été extrêmement fort.
00:12:35 Et donc si demain le conseil va dans le même sens,
00:12:38 en ne pas retoquant la loi,
00:12:40 ou vraiment à la marge sur quelques articles,
00:12:44 l'Index Senior et CDI Senior,
00:12:46 là forcément il va y avoir un contre-coup, un contre-choc,
00:12:49 il risque d'y avoir un peu plus de résignation,
00:12:51 ça sera sûrement beaucoup plus difficile de mobiliser,
00:12:54 mais ceci dit la colère va rester là,
00:12:55 elle va rester énorme.
00:12:56 Et donc comment va se transformer cette colère ?
00:12:59 Peut-être en violence,
00:13:00 peut-être sur le fait que le pays va devenir ingouvernable,
00:13:03 et beaucoup en parlent aujourd'hui,
00:13:05 qu'il n'y a pas forcément de solution,
00:13:07 donc il y a beaucoup d'inquiétude,
00:13:08 et je crois qu'il faut prendre ça en compte,
00:13:11 et le fait de dire "on compte sur la résignation"
00:13:13 et derrière ça va passer,
00:13:14 non, ça ne va pas se passer comme ça.
00:13:15 – La colère est sourde dans le pays.
00:13:17 Éric Nolot, votre avis sur cette 12ème journée de mobilisation ?
00:13:21 On voit qu'il y a des portes de l'ordre
00:13:23 dont maintenant le schéma de maintien de l'ordre est extrêmement rodé,
00:13:26 ils sont au contact,
00:13:27 ils évitent la formation du black bloc,
00:13:30 et il y a du monde dans la rue,
00:13:32 mais il y a un peu moins de monde évidemment, ça s'essouffle.
00:13:34 – Non mais on s'habitue à tout,
00:13:35 mais d'évidence l'atmosphère est quand même très très différente
00:13:38 de celle de la semaine dernière,
00:13:39 on va passer notre temps à commenter quand même des images de violence
00:13:43 qui n'apparaissent pas pour le moment.
00:13:45 Ensuite moi ce qui m'intéresse c'est l'ambiguïté de cette manifestation,
00:13:48 parce que les gens manifestent pourquoi ?
00:13:49 Certes pour manifester leur opposition à la réforme des retraites,
00:13:52 mais chez certains syndicalistes on entend dire
00:13:54 "il faut mettre sous pression le conseil constitutionnel".
00:13:57 Alors ça se trouve c'est une ambiguïté formidable
00:13:59 parce que est-ce que le conseil constitutionnel
00:14:01 va rendre une décision purement fondée sur le droit
00:14:05 ou ils sont sensibles à ce qui se passe dans la rue,
00:14:08 à l'atmosphère politique ?
00:14:09 En théorie, même si on ne peut pas être complètement opaque à ça,
00:14:13 complètement indifférent à ça,
00:14:14 normalement ils rendent le droit.
00:14:15 Donc une fois que le droit a été dit,
00:14:17 les syndicats, les manifestants vont se retrouver
00:14:20 dans une situation un peu difficile,
00:14:21 parce que sur quoi on s'appuie ensuite ?
00:14:24 On dit "le droit c'est pas tout, la légalité c'est pas tout,
00:14:27 la légitimité de la rue l'emporte sur la légalité
00:14:31 du conseil constitutionnel et de l'Assemblée nationale".
00:14:33 Il me semble que quand même,
00:14:35 ça place la crise de la réforme des retraites
00:14:37 dans une phase complètement différente
00:14:40 et que vous aurez quand même beaucoup plus de mal
00:14:42 à mobiliser des gens contre une mesure plutôt
00:14:46 qui a été validée par la plus haute instance, il me semble.
00:14:49 - Mobiliser massivement en tout cas.
00:14:50 - Massivement, oui bien sûr.
00:14:51 - Il y a deux, trois choses peut-être à nuancer.
00:14:53 Premièrement, le conseil va rendre un avis sur du droit juridique,
00:14:57 je l'ai dit,
00:14:59 même si je ne suis pas certain que le climat social et politique
00:15:02 ne rentre pas un tout petit peu en cause
00:15:04 parce que ça reste des êtres humains
00:15:06 et parfois beaucoup des hommes et des femmes politiques.
00:15:08 Donc évidemment, ça peut un peu jouer,
00:15:09 mais avant tout c'est du droit.
00:15:11 C'est pour ça que je dis qu'on respectera la décision du conseil.
00:15:13 Et c'est d'ailleurs pour ça aussi que je faisais partie des syndicats
00:15:16 qui militaient avec d'autres
00:15:17 pour qu'il n'y ait pas de manifestation demain,
00:15:19 mais plutôt aujourd'hui la veille,
00:15:21 parce que c'était montrer la colère au conseil,
00:15:23 mais ce n'était pas faire la pression symboliquement,
00:15:25 le jour même la pression est beaucoup plus forte.
00:15:29 Mais après, cette loi, peut-être que le conseil va dire qu'elle est valable,
00:15:32 qu'elle est juridiquement valable, qu'elle est constitutionnelle.
00:15:35 Ça ne change pas le fait qu'elle soit injuste, qu'elle soit brutale.
00:15:39 Donc on peut continuer à se battre et de demander d'ailleurs,
00:15:42 ça s'est déjà vu, au président,
00:15:44 non pas de ne pas la promulguer parce que ça se fait quasiment automatiquement,
00:15:47 mais de ne pas l'appliquer.
00:15:48 Donc on peut continuer un certain combat.
00:15:50 Mais là où vous avez raison,
00:15:51 c'est que comme il y a beaucoup d'espoir par rapport au conseil, à cette attente,
00:15:55 si le conseil rend un avis qui ne va pas dans l'autre sens,
00:15:58 la résignation va l'emporter et mobiliser va être extrêmement compliqué.
00:16:02 C'est une évidence.
00:16:03 Je rappelle quand même aussi qu'il y a le RIP
00:16:04 et que demain ce référendum d'initiative partagée
00:16:07 peut aussi relancer certaines choses s'il est validé.
00:16:10 Et on entend des slogans anti-police qui évidemment nous hérissent,
00:16:13 genre qu'il y a sauf Covid.
00:16:15 Ah mais on est habitué à ces noms dehors.
00:16:17 Non, je sais bien.
00:16:19 Après dans les manifestations,
00:16:21 souvent oui, on se fait insulter de mettre le curseur.
00:16:24 Effectivement, ça ne fait jamais plaisir.
00:16:25 Et là, je vois qu'en revanche, ce qui est bien,
00:16:27 c'est qu'on voit les forces de l'ordre qui filment.
00:16:30 Il y a des perches avec des caméras
00:16:32 parce que maintenant, on se filme partout, tout le temps.
00:16:34 On l'avait fait déjà à une époque aussi pour amener justement des preuves.
00:16:38 Quand on passe devant la justice, justement,
00:16:39 on a amené des preuves pour montrer comment ça s'est passé,
00:16:42 comment ont été les manifestants et nous aussi pouvoir se justifier.
00:16:44 Alors ce que j'aimerais des fois,
00:16:45 mais bon après effectivement, c'est compliqué,
00:16:47 mais c'est qu'on puisse donner ces images aussi,
00:16:49 j'allais dire, les rendre publiques pour montrer vraiment de l'intérieur.
00:16:53 Mais c'est compliqué.
00:16:55 Mais oui, mais le problème, c'est qu'après,
00:16:56 voilà, ces images sont prises comme des preuves
00:16:58 et on ne peut pas les donner, c'est la justice qui passe.
00:17:01 Et on sait très bien que la justice et le procureur n'aiment pas trop
00:17:05 qu'on vienne empiéter sur leur territoire.
00:17:07 Mais oui, ça serait bien que de temps en temps,
00:17:08 et d'ailleurs, les gendarmes l'ont fait à Sainte-Sauline.
00:17:10 Et c'est intéressant aussi de montrer les images
00:17:12 de ce qui se passe réellement, de l'envers du décor,
00:17:14 et de savoir ce qu'on subit.
00:17:16 - Oui, mais c'est impressionnant.
00:17:18 On est lapidés, on se rend compte que c'est des...
00:17:20 Oui, j'espère que ça marquera tous les Français,
00:17:23 de savoir vraiment la vie d'un gendarme ou d'un CRS,
00:17:26 et savoir ce qu'il subit dans des moments comme ça, voilà.
00:17:30 Et comment nous, on réagirait à leur place.
00:17:32 C'est ça qui est important.
00:17:33 - Mais nous, on n'est pas formés au maintien de l'ordre.
00:17:34 - Oui, mais on ne s'habitue jamais à ça non plus, vous savez.
00:17:36 On a la résilience jusqu'au moment où il y a la goutte d'eau
00:17:39 qui fait déborder le vase et là, on ne peut plus non plus...
00:17:41 - Mais vous êtes des professionnels.
00:17:42 - On est des professionnels, bien sûr.
00:17:43 - Et normalement, vous devez anticiper ce moment de Bastille.
00:17:44 - Oui, nous ne sommes pas des robots.
00:17:45 - Allez, il est 17h17, on se retrouve dans le cortège
00:17:48 qui est en train d'arriver, place de la Bastille.
00:17:50 C'est bien ça, on rejoint l'une de nos équipes sur place.
00:17:52 - Oui, nous sommes rue Saint-Antoine,
00:17:57 à la toute fin de la rue Saint-Antoine,
00:17:58 avant d'arriver à place de la Bastille.
00:18:00 À l'instant, jusque-là, les forces de l'ordre
00:18:03 avaient coupé cette rue Saint-Antoine en deux
00:18:06 pour empêcher l'avancée du cortège.
00:18:10 Et ça y est, ils se redéploient pour laisser passer le cortège
00:18:15 arrivé lentement, mais sûrement.
00:18:17 Place de la Bastille, toujours ciblée par des jets de projectiles,
00:18:22 mais globalement, effectivement, il y a eu moins de violence
00:18:25 aujourd'hui que sur les autres manifestations.
00:18:28 Il y a quand même eu des...
00:18:30 C'est la rue de Rivoli qui a cristallisé un petit peu
00:18:32 toutes les tensions avec de très nombreux magasins
00:18:36 qui ont été... en tout cas, les vitrines qui ont été ravagées
00:18:40 ou alors taguées.
00:18:42 Et puis on a assisté tout à l'heure à ces éléments perturbateurs
00:18:45 qui sont venus casser des murets autour de nous,
00:18:48 des murets de magasins notamment,
00:18:50 pour récupérer les pierres.
00:18:52 Ils étaient quatre ou cinq,
00:18:54 ils mettaient ces pierres dans des grands sacs
00:18:56 et puis tout de suite, ils sont partis,
00:18:57 en courant vers la tête de cortège pour aller ravitailler,
00:19:00 j'ai envie de dire, les casseurs,
00:19:02 ceux qui envoient, en l'occurrence, ces pierres
00:19:05 sur les forces de l'ordre.
00:19:08 C'est très impressionnant, ils sont plusieurs centaines,
00:19:10 effectivement, difficile à dire combien exactement,
00:19:12 aujourd'hui, ils sont tout autour de nous,
00:19:15 ils sont très facilement reconnaissables,
00:19:17 ils ont même d'ailleurs parfois les pierres dans les mains,
00:19:20 ils ne s'en cachent pas, ils se baladent avec dans le cortège,
00:19:24 et puis tout se passe en quelques minutes,
00:19:27 alors qu'effectivement, place de la Bastille,
00:19:29 il semble y avoir un regain de tensions
00:19:32 et déjà de gaz à crème au jambe.
00:19:34 Effectivement, merci beaucoup pour ces explications.
00:19:37 On a ces images assez impressionnantes,
00:19:39 regardez bien à la droite de votre écran,
00:19:40 ils attaquent carrément le mur, à coup de massue,
00:19:43 ils le récupèrent, donc ils sont tous de noir habillés,
00:19:45 avec le parapluie, les lunettes, tout ce qui est l'uniforme du Black Bloc,
00:19:49 ils défoncent le mur pour récupérer les...
00:19:51 — Des projectiles. — Les projectiles !
00:19:53 Ce sont des armes mortelles contre les forces de l'ordre.
00:19:55 Vous voyez bien qu'ils s'adaptent, en fait,
00:19:57 ils sont très bien entraînés,
00:19:59 mais en fait, les Black Blocs, c'est un peu l'armée de l'ombre.
00:20:01 Alors, pardon, je vous interromps, on va rejoindre l'une de nos équipes,
00:20:04 puisqu'il y a une charge des forces de l'ordre en ce moment,
00:20:06 tout près de la place de la Bastille.
00:20:07 Oui, tout à fait, Laurent,
00:20:11 alors je me trouve juste derrière les forces de l'ordre,
00:20:14 donc il y a une charge actuellement.
00:20:16 Donc vous le voyez sur nos images,
00:20:18 il y a des gaz lacrymogènes qui ont été envoyés par les policiers
00:20:22 pour essayer de disperser les manifestants.
00:20:24 Et comme l'expliquait un de nos reporters sur le terrain,
00:20:27 eh bien il y a plusieurs cortèges.
00:20:29 Les cortèges ont été divisés par les forces de l'ordre
00:20:32 pour éviter que les éléments radicaux ne soient trop nombreux.
00:20:35 Et donc, voilà, là, il y a beaucoup de...
00:20:38 Enfin, il commence à y avoir des tensions avec les forces de l'ordre
00:20:40 au niveau de la place de la Bastille.
00:20:42 Vous le voyez actuellement sur nos images.
00:20:45 Et donc, pour nous, c'est difficile de respirer ici
00:20:48 parce que vous voyez, donc, il y a beaucoup de gaz lacrymogènes.
00:20:50 Et là, les policiers sont en train d'être insultés.
00:20:53 Et sous nos yeux, il y a des jets de projectiles,
00:20:55 des morceaux de verre qui sont envoyés sur les forces de l'ordre.
00:20:58 Merci beaucoup pour ces explications.
00:21:00 On va garder le son, si possible, de ce qui se passe à la place de la Bastille.
00:21:05 C'était inévitable, effectivement, que place de la Bastille,
00:21:08 il y ait face à face, sur Castelcouville.
00:21:11 Oui, de toute façon, c'est le ring, place de la Bastille.
00:21:13 On savait très bien que c'est là où tout va se jouer après,
00:21:16 en fin de cortège et puis quand la manifestation va se déliter.
00:21:20 Parce que déjà, c'est une place symbolique.
00:21:22 Après, c'est des petites rues adjacentes un peu partout
00:21:25 où, justement, l'ultra-gauche a l'habitude d'aller
00:21:29 et de faire des manifs un peu sanglantes et cinglantes aussi.
00:21:33 Donc, on sait très bien que c'est leur terrain de jeu.
00:21:35 Et c'est toujours là, sur des grandes places comme ça,
00:21:37 où ça va se passer, ça va jouer.
00:21:40 Ils vont lancer des projectiles, les CRS8,
00:21:46 oui, normalement, c'est la CRS8 avec des casques comme ça,
00:21:48 qui vont aller au contact pour essayer, justement, de donner un peu d'espace.
00:21:52 Et puis, à un moment donné, en fait, la clé du maintien de l'ordre,
00:21:56 c'est le mouvement. C'est-à-dire qu'il faut toujours rester en mouvement.
00:21:58 Si vous restez immobile, vous êtes une cible.
00:22:00 Et quelques fois, il faut rester immobile pour, j'allais dire, affronter le choc.
00:22:04 Mais en fait, on attend toujours des instructions de la hiérarchie.
00:22:07 Et quand on reste trop longtemps immobile,
00:22:08 justement, on est cible des projectiles.
00:22:10 Et d'un seul coup, il faut faire une manœuvre.
00:22:11 Et on attend la manœuvre.
00:22:12 C'est soit gagner du terrain,
00:22:14 soit faire un bon offensif, justement, pour dégager,
00:22:16 faire fuir un peu les personnes devant et après se replier.
00:22:19 Parce qu'on laisse toujours cet espace entre manifestants et forces de l'ordre.
00:22:23 Mais là, ce n'est pas des manifestants, c'est des casseurs professionnels.
00:22:25 - Des casseurs, on le voit très bien.
00:22:26 À 17h21, on est en direct dans Pöncheng sur CNews,
00:22:29 avec, vous le voyez, ces affrontements Place de la Bastille,
00:22:32 point d'arrivée de la manifestation parisienne.
00:22:35 On a une équipe avec la BRAV, pédestre,
00:22:37 qui est aussi de l'autre côté de l'image.
00:22:40 Expliquez-nous ce qui se passe.
00:22:41 Et où est-ce que vous vous trouvez ?
00:22:43 - Oui, effectivement, nous sommes boulevard Henri IV.
00:22:46 C'est un boulevard qui donne place de la Bastille.
00:22:48 Vous voyez, l'unité de la BRAVEN vient de reculer.
00:22:50 Alors, non pas par un assaut,
00:22:54 ce qui pourrait être comparable à un assaut des casseurs,
00:22:56 mais bien à cause du gaz lacrymogène qui a été poussé par le vent
00:23:00 en notre direction.
00:23:01 Donc, pour rester efficace, le commandant d'unité a préféré reculer.
00:23:05 Donc, la situation est assez confuse, assez tendue au moment où je vous parle.
00:23:11 Chaque unité, vous le voyez, se redispose pour faire face à ces casseurs.
00:23:19 Et vous l'avez vu, des jets de projectiles qui nous parviennent.
00:23:22 Donc, situation tendue en ce moment, Laurence.
00:23:26 Les unités des forces de l'ordre se redéploient.
00:23:29 Vous le voyez, la BRAV que nous suivons depuis le début de l'après-midi.
00:23:32 Devant moi, un bouclier et un opérateur derrière,
00:23:35 qui sont prêts à faire face désormais aux casseurs qui sont rassemblés.
00:23:39 Place de la Bastille.
00:23:40 - Merci beaucoup à nos équipes sur le terrain.
00:23:43 On a ces images, place de la Bastille, où des centaines, des dizaines,
00:23:47 des dizaines de milliers de personnes sont en train d'arriver.
00:23:50 Le cartège est parti à 14h30 d'opéra.
00:23:53 Jean-Sébastien Ferjou, directeur du site Atlantico.
00:23:56 On voit qu'il y a quand même, certes, moins de mobilisation,
00:23:59 mais il y a beaucoup de monde encore aujourd'hui dans la rue.
00:24:02 - Oui, moi je ne crois pas tellement à la théorie de l'épuisement du mouvement.
00:24:06 Peut-être y a-t-il une forme de dessoufflement aujourd'hui,
00:24:08 parce qu'il y a l'attente de la décision du Conseil constitutionnel.
00:24:11 Il y a peut-être des gens qui ont peur aussi des débordements dans les manifestations.
00:24:15 Mais quoi qu'il en soit, le trouble est là.
00:24:17 Je pense que c'est une erreur de diagnostic majeure que fait Emmanuel Macron,
00:24:20 en misant là-dessus.
00:24:21 Quoi qu'il en soit, cette crise-là, elle est là pour durer,
00:24:23 parce que nous ne sommes plus dans un simple conflit social
00:24:25 qui porterait uniquement sur les retraites.
00:24:27 Nous sommes dans une crise politique et même une crise démocratique.
00:24:31 Et cette crise-là, elle se maintient.
00:24:32 Et même quand on en parle, et Louis Dragnet le disait tout à l'heure,
00:24:34 un certain nombre de ministres au sein du gouvernement,
00:24:37 ou de membres de la majorité partagent cette inquiétude-là.
00:24:40 Cette crise-là, elle est devant nous.
00:24:42 Et finalement, la focalisation qu'on a fait sur le Conseil constitutionnel,
00:24:45 elle va nous mener un peu dans le mur,
00:24:47 parce que le Conseil constitutionnel, il ne va pas dire que cette réforme,
00:24:50 elle est opportune ou pas opportune.
00:24:51 Il va dire qu'elle respecte ou pas.
00:24:53 Il peut avoir un peu d'opportunité politique en disant, j'en sais rien,
00:24:57 peut-être il pourrait dire, aller très loin en disant,
00:25:00 les études d'impact n'ont pas été faites de manière sérieuse.
00:25:02 Et donc, on revient sur la loi elle-même.
00:25:05 Mais ce n'est pas forcément le scénario le plus probable.
00:25:07 En revanche, cette crise démocratique, elle est vraiment face à nous.
00:25:10 Et qui saura nous sortir de l'impasse ?
00:25:13 Parce qu'il y a un conflit de légitimité,
00:25:15 et c'est ce qu'on voit aussi dans les rues à l'heure actuelle,
00:25:16 entre la légitimité que revendique le président de la République
00:25:19 et la légitimité d'un corps social qui, très largement,
00:25:22 est opposé à cette réforme.
00:25:23 Il est 17h24, on est en direct sur CNews,
00:25:26 on retourne à la place de la Bastille,
00:25:27 et rejoindre l'une de nos envoyées spéciales.
00:25:29 Expliquez-nous ce qui se passe autour de vous.
00:25:31 Alors, Laurent, ça va être très difficile de vous parler
00:25:36 parce qu'actuellement, il y a une charge de la police,
00:25:38 et les journalistes sont également ciblés par ces jets de projectiles.
00:25:43 Alors, ce qui vient de se passer il y a quelques instants,
00:25:44 c'est que nous voulions filmer les objets qui servent de projectiles
00:25:48 aux éléments radicaux, et en fait, tout simplement,
00:25:52 nous avons été empêchés par certains manifestants
00:25:56 qui ont tapé dans notre caméra, qui nous ont insultés.
00:25:59 Et donc là, je suis obligée d'être escortée
00:26:01 pour vous expliquer la situation.
00:26:05 Donc voilà, on a été insultés par de nombreux manifestants.
00:26:09 Ces manifestants qui nous ont demandé de partir,
00:26:13 et qui ont même demandé à certains éléments radicaux
00:26:16 d'être violents avec nous pour que nous puissions partir.
00:26:19 Merci beaucoup pour cette explication, c'est absolument de l'amour.
00:26:22 Que l'on demande à des Black Blocs d'attaquer les journalistes,
00:26:26 bienvenue en France en 2023, Éric Nolot.
00:26:27 Ça devient un sujet majeur, entre l'attitude de certains syndicats,
00:26:31 pas tous, hein.
00:26:31 Ah, la CGT, on va l'écrire, oui.
00:26:32 La CGT, il faut les nommer envers la presse.
00:26:34 Oui, on va les nommer.
00:26:34 Et là, ce qu'on voit, là, les manifestants qui s'en prennent,
00:26:38 soit directement, soit par Black Bloc interposés,
00:26:42 une des garanties de démocratie, c'est quand même que la presse,
00:26:45 les médias puissent faire leur travail.
00:26:46 S'ils ne peuvent pas le faire, c'est plus la démocratie.
00:26:48 Voilà, il faut nommer les choses, quand même.
00:26:49 Mais je pense qu'effectivement, la démocratie est en danger.
00:26:51 Mais oui.
00:26:52 Eugénie Bastier.
00:26:53 Ce qui est frappant et relativement nouveau,
00:26:56 c'est que ces violences ne sont pas dénoncées
00:26:58 par toute une partie de la gauche politique.
00:27:00 Et ça, je crois qu'il faut le dire,
00:27:01 parce que Jean-Luc Mélenchon, même malgré sa radicalité,
00:27:04 ces dernières années, il dénonçait quand même les casseurs régulièrement,
00:27:07 lors des manifestations, le 1er mai, etc.
00:27:10 Il disait "les casseurs, c'est pas nous", etc.
00:27:12 Et là, silence radio, il y a toute une partie de la France Insoumise
00:27:15 et de la NUPES qui, non seulement ne condamnent pas ces violences,
00:27:19 mais en assument même sa proximité avec certains antifas
00:27:22 qui revendiquent la violence.
00:27:24 Et donc, c'est là où il y a un vrai problème.
00:27:25 On parle de violences policières.
00:27:25 Oui, on parle de violences policières
00:27:26 pour justifier ces violences des manifestants.
00:27:28 Et donc là, je crois qu'on est à un phénomène assez nouveau.
00:27:31 C'est-à-dire qu'une partie de l'Assemblée nationale,
00:27:34 une partie des députés élus de la nation
00:27:36 ne condamne pas l'usage de ces violences,
00:27:38 là où ça faisait consensus dans le débat public.
00:27:42 Il y a une pression, vous en faisiez référence tout à l'heure,
00:27:44 devant le Conseil constitutionnel, organisée par les Insoumis,
00:27:46 avec des élus Insoumis.
00:27:48 Imaginez si des parties d'extrême droite organisaient ça.
00:27:51 Tout le monde hurlerait à l'attentat des démocratiques à juste titre.
00:27:55 Une intervention de la BRAV, pédestre,
00:27:56 avec laquelle l'une de nos équipes se trouve.
00:27:58 Allez-y, expliquez-nous.
00:27:59 Oui, bah...
00:28:00 [Bruits de brouhaha]
00:28:05 Oui, effectivement, une interpellation à l'instant sous nos yeux,
00:28:08 c'est-à-dire que la BRAVM que nous suivons
00:28:10 depuis le début de l'après-midi,
00:28:11 est sortie de sa position.
00:28:14 Une section est sortie interpeller un individu
00:28:16 après plusieurs jets de projectiles.
00:28:19 Donc, ils ont identifié un casseur.
00:28:21 D'où cette charge à l'instant
00:28:23 que vous avez vécu en direct sur CNews,
00:28:27 charge de la BRAVM qui s'est repositionnée.
00:28:29 Vous le voyez, boulevard Henri Cad,
00:28:31 donc ce boulevard qui donne sur la place de la Bastille.
00:28:33 Une situation toujours tendue,
00:28:36 moins de gaz lacrymogène ici pour le moment.
00:28:39 Mais vous l'avez vu, donc,
00:28:41 des forces de l'ordre alignées de façon compacte
00:28:44 et prêtes à intervenir.
00:28:46 C'est ça aussi le rôle de la BRAVM.
00:28:48 Dès qu'un casseur est identifié au sein de la foule,
00:28:52 toujours nombreuses, vous le voyez, place de la Bastille.
00:28:55 Merci beaucoup pour ces explications.
00:28:56 Jean-Christophe Couville,
00:28:57 vous êtes policier du syndicat national Unité SGP.
00:29:00 On voyait tout à l'heure,
00:29:01 je ne sais pas si on peut retrouver cette image,
00:29:02 où ils lançaient des arbres sur les policiers.
00:29:06 Tout ce qui leur tombe sous la main, en fait.
00:29:07 C'est vraiment des vandales.
00:29:09 Oui, parce qu'en fait, ils servent de ce qu'il y a sur les terrasses.
00:29:11 Donc, ils prennent les objets.
00:29:12 Tous les objets qu'ils peuvent prendre sont des projectiles.
00:29:15 Et là, on a vu un bon offensif,
00:29:17 justement pour aller chercher des individus qu'on a ciblés.
00:29:22 Donc, en fait, on dit voilà, on veut telle personne.
00:29:24 Et il y a un groupe qui part à la courrette,
00:29:25 en fait, pour choper l'individu
00:29:27 et le ramener tout de suite derrière la phalange,
00:29:29 entre guillemets, en protection.
00:29:31 Donc, derrière, maintenant, ça va être un boulot administratif.
00:29:35 Il faut faire un procès verbal d'interpellation,
00:29:37 où effectivement, on a des procès verbaux simplifiés dans les manifs
00:29:41 pour expliquer pourquoi on a interpellé cet individu,
00:29:44 qu'est-ce qui nous a laissé croire que cet individu
00:29:46 a lancé des projectiles sur les policiers.
00:29:48 Et à partir de là, il va y avoir l'enquête judiciaire
00:29:50 avec des fermants devant l'officier de police judiciaire,
00:29:53 qui va mettre la personne en garde à vue,
00:29:55 sous contrôle du procureur et de la République.
00:29:57 Et après, advienne ce qu'il pourra en fonction des preuves
00:30:01 qu'on pourra apporter et surtout des avocats
00:30:03 qui vont rentrer dans les failles judiciaires
00:30:06 pour essayer de faire capoter la procédure.
00:30:09 Voilà, il est 17h30, on est en direct sur CNews,
00:30:11 on vit cette douzième journée de mobilisation
00:30:14 contre la réforme des retraites.
00:30:15 L'arrivée Place de la Bastille,
00:30:17 on est évidemment dans la capitale,
00:30:19 très mouvementée avec des éléments radicaux
00:30:22 qui s'en prennent aux forces de l'ordre,
00:30:24 qui s'en prennent aux journalistes.
00:30:25 On salue le travail de nos équipes sur le terrain,
00:30:27 qui prennent des risques puisqu'ils sont eux-mêmes des cibles
00:30:30 pour ces manifestants qui parfois demandent aux Black Blocs
00:30:32 de faire le travail, c'est-à-dire de leur casser la figure.
00:30:36 C'est un état d'esprit que vous devez évidemment condamner,
00:30:38 M. Chabanier de la CFTC, vu que vous manifestez pacifiquement.
00:30:42 Non, mais c'est intolérable, c'est inacceptable comme image.
00:30:46 S'en prendre à la presse qui est juste là pour relater ce qui se passe,
00:30:51 vous l'avez très bien dit, c'est mettre en péril notre propre démocratie.
00:30:54 Et puis sur les violences policières,
00:30:56 moi j'ai du mal à supporter ce discours, clairement.
00:31:01 Il y a eu quelques abus de policiers qui sont reconnus,
00:31:05 qui ont été sanctionnés, et c'est un corps qui est extrêmement sanctionné.
00:31:08 Comme tout corps, il y a des abus et ils sont punis.
00:31:12 Mais enfin, on voit dans les images, quand même,
00:31:14 dans 99% des cas, quand ils ripostent, c'est qu'ils ont été attaqués.
00:31:18 C'est quand même rarement eux qui font une charge les premiers.
00:31:21 Donc, alors après, maintenant, il y a un autre discours qui vient,
00:31:24 c'est si on mettait zéro policier dans les manifestations,
00:31:28 il y aurait zéro violence.
00:31:30 – On va bien voir ça.
00:31:31 – Qu'est-ce que vous dites, M. Chabanier ?
00:31:33 – On tombe sur du n'importe quoi.
00:31:34 On a un discours aujourd'hui, moi, qui me catastrophe.
00:31:38 C'est heureusement qu'il y a ces forces de l'ordre, y compris pour nous,
00:31:41 heureusement qu'il y a eu des policiers, y compris pour nous protéger,
00:31:45 même si parfois, dans les affrontements qu'il peut y avoir avec des Black Blocs,
00:31:48 on est les premiers parfois à subir des dommages collatéraux.
00:31:51 Mais voilà, ce procès qui est fait aux policiers est pour moi insupportable.
00:31:58 – Ludovic Dall.
00:31:59 – Je rebondis sur ce que vous disiez sur la théorie selon laquelle
00:32:02 il n'y aurait pas de casse s'il n'y avait pas de policiers.
00:32:04 En fait, c'est complètement faux, ça a été démontré par les faits.
00:32:07 – Vous avez bien entendu que je disais que c'est ce que c'est.
00:32:09 – Absolument, je vais dans votre sens.
00:32:11 Et ça a même coûté la place d'un préfet de police de Paris
00:32:13 au début du mouvement des Gilets jaunes.
00:32:15 Où justement, c'est le contraire de ce que vous expliquez,
00:32:18 il y avait un maintien de l'ordre complètement figé,
00:32:20 et il y avait des consignes explicites qui étaient données
00:32:22 de ne surtout pas aller au contact des manifestants.
00:32:24 Il y a des monuments, il y a des places de Paris
00:32:26 qui ont été littéralement saccagées avec des policiers
00:32:29 qui étaient impassibles, spectateurs de ces dégradations.
00:32:32 Et je peux vous dire que les manifestants qu'on observait sur les vidéos
00:32:35 prenaient un malin plaisir à le faire en plus sous le regard
00:32:38 des policiers qui étaient totalement impuissants.
00:32:40 Et je rebondis du coup, ça pose la question aussi de là,
00:32:42 parce que ce qu'on entend aussi beaucoup,
00:32:43 c'est qu'en fait leur combat est légitime.
00:32:45 On oppose tout le temps la légitimité, la légalité.
00:32:47 Alors c'est un débat intellectuellement qui n'est pas inintéressant,
00:32:52 mais s'agissant des Black Blocs, eux considèrent en fait
00:32:54 que toutes leurs actions sont légitimes puisque leur combat moral
00:32:58 est supérieur à la loi.
00:32:59 Et en fait, il n'y a aucune légitimité à casser des journalistes,
00:33:03 à casser des policiers qui, rappelons-le,
00:33:05 sont là non pas pour embêter les manifestants,
00:33:07 mais pour assurer la sécurité et la protection des manifestants
00:33:10 pour que précisément vos amis de la SFTC et des autres syndicats
00:33:13 et tous les Français qui le souhaitent puissent manifester pacifiquement.
00:33:17 Et du coup, je pense qu'il y a un moment où aussi,
00:33:19 il faudra agir sur le domaine intellectuel
00:33:23 pour expliquer qu'en fait, non, il n'y a pas de légitimité
00:33:25 pour ces combats-là.
00:33:26 Et que ce n'est pas moral non plus.
00:33:27 Et que ce n'est pas moral non plus du tout.
00:33:28 On voit que des policiers sont en pleine intervention.
00:33:31 L'une de nos équipes est sur place. Expliquez-nous.
00:33:33 Eh bien, Laurent, ce qui est en train de se passer,
00:33:38 c'est une nouvelle charge des forces de l'ordre
00:33:40 puisque juste devant nous, il y a une banque qui a été prise pour cible,
00:33:44 qui a été caillassée par les éléments radicaux.
00:33:48 Et donc, les forces de l'ordre bloquent cette banque
00:33:51 et ce restaurant qui est juste à côté de nous.
00:33:54 Et donc, il y a des tirs de mortier qui sont envoyés sur les policiers.
00:33:57 Il y a des bouteilles en verre et puis des pavés de la place de la Bastille.
00:34:04 Donc voilà, une situation un petit peu tendue actuellement.
00:34:07 Et donc, on voulait vous montrer aussi tous ces projectiles
00:34:10 qui sont envoyés parce que les éléments radicaux
00:34:12 prennent même des parterres de fleurs.
00:34:15 Ils déracinent les arbres pour les envoyer sur les forces de l'ordre.
00:34:18 Voilà, ils prennent tout ce qu'il y a sous leurs mains
00:34:21 pour viser les forces de l'ordre qui sont juste à côté de nous.
00:34:23 – Merci beaucoup pour ces explications.
00:34:25 On voit les policiers aux aguets.
00:34:27 Ce qui est toujours frappant, c'est qu'il y a des gens
00:34:29 juste à côté, à un mètre, qui prennent des photos.
00:34:32 Inconscients, complètement, des risques qu'ils prennent.
00:34:34 Parce que là, les policiers sont visés par des projectiles,
00:34:36 les journalistes aussi.
00:34:37 N'importe qui peut se prendre un pavé là, M. Kouvi.
00:34:40 – Oui, c'est compliqué.
00:34:41 Et nous, en fait, on travaille, c'est du travail d'orfèvre, entre guillemets,
00:34:44 parce qu'on doit toujours prendre soin des gens, des badauds
00:34:47 et en même temps s'occuper des délinquants.
00:34:49 Et c'est vrai qu'on est toujours gênés, même des fois,
00:34:52 par des pseudo-journalistes qui sont là.
00:34:55 On voit bien qu'ils font barrage, qu'ils empêchent les manœuvres.
00:34:58 Et c'est pour ça que des fois, mes collègues sont un peu excédés,
00:35:00 ils les poussent un petit peu et tout de suite, ça part en vrille
00:35:02 en disant "ouais, liberté de la presse".
00:35:04 On le comprend.
00:35:05 Mais en même temps, comprenez aussi les policiers,
00:35:07 laissez-les manœuvrer.
00:35:08 On a le droit de filmer, mais pas de…
00:35:10 Mais c'est souvent des journalistes militants.
00:35:13 – Oui, oui.
00:35:14 – On fait bien le trinou aussi dans la police.
00:35:17 On voit bien, c'est souvent des militants.
00:35:18 – Oui, il y a quelques journalistes militants aussi dans les réactions.
00:35:20 – Et qui filment que les policiers et pas les manifestants d'ailleurs,
00:35:22 les manifestants violents.
00:35:23 – Si peu, si peu.
00:35:24 – Si peu, si peu.
00:35:25 – Monsieur Chavannier.
00:35:26 – Je veux passer le message, je sais qu'on le passe énormément,
00:35:29 dire que dès qu'il y a un problème, nos militants,
00:35:32 nos manifestants doivent reculer.
00:35:35 Parce que le côté badaud, c'est un grand sport national,
00:35:39 c'est pareil qu'un petit accident sur l'autoroute
00:35:41 où tout le monde s'arrête pour aller regarder.
00:35:43 Et après, c'est là où il y a des dommages collatéraux,
00:35:45 c'est là où on dit aussi que la police est violente.
00:35:47 Donc je sais que nous, on passe beaucoup de messages pour dire,
00:35:49 dès qu'il y a un problème, c'est 50 mètres derrière quoi.
00:35:52 Parce que sinon, forcément au bout de moment,
00:35:54 il y a un dommage collatéral.
00:35:55 – Évidemment.
00:35:56 Allez, Sandra Buisson est avec nous du service Police Justice de Céline.
00:35:58 Bonsoir Sandra.
00:35:59 Vous avez un petit point sur le nombre d'éléments radicaux
00:36:01 qui sont présents dans la manifestation à Paris
00:36:03 et sur le nombre d'interpellations.
00:36:06 – Oui, effectivement.
00:36:06 Donc au départ, on a eu connaissance de quelques centaines d'individus radicaux
00:36:11 qui tentaient de passer à l'axe pour commettre des dégradations de rivalis.
00:36:16 Et puis au plus fort de leurs tentatives,
00:36:19 effectivement, de commettre des exactions,
00:36:21 il y avait autour d'un millier d'éléments radicaux
00:36:26 qui s'étaient massés dans le pré-cortège,
00:36:29 c'est-à-dire avant le cortège syndical et les têtes syndicales.
00:36:33 Ce pré-cortège, vous le savez, c'est là que se place la nébuleuse.
00:36:37 Il peut y avoir plusieurs milliers de personnes dans ce pré-cortège.
00:36:41 Et donc à l'intérieur, aujourd'hui, environ un millier d'éléments radicaux
00:36:45 qui s'y cachent parce que autour d'eux, ce ne sont pas des manifestants classiques,
00:36:50 ce ne sont pas non plus des individus qui sont violents
00:36:53 et qui vont eux-mêmes passer à l'action.
00:36:55 Mais ils restent dans ce pré-cortège avec ces éléments radicaux
00:36:59 qu'ils n'excluent pas du groupe.
00:37:01 Et donc ça permet à plusieurs reprises à ces radicaux de se masser
00:37:07 et de constituer un black-block et de tenter de passer à l'acte
00:37:10 et de commettre des dégradations.
00:37:12 On l'a vu, une de leurs cibles, c'était le BHV
00:37:16 près de la rue de Rivoli et de l'hôtel de ville.
00:37:19 C'est pour ça qu'il y a eu ces forces de l'ordre massées devant l'établissement.
00:37:23 On l'a vu aussi là à Bastille, ils essaient de s'en prendre à la Banque de France.
00:37:28 Il y a eu plusieurs moments de tension parce que ces individus radicaux
00:37:33 tentaient de commettre soit des violences, soit des dégradations
00:37:37 et des interventions assez rapides des forces de l'ordre
00:37:41 pour les empêcher d'arriver à leur fin.
00:37:44 Et à l'heure actuelle, on en est à 25 interpellations
00:37:47 et ça comprend aussi les interpellations qui ont été menées en amont
00:37:51 au moment des contrôles, avant même le début de la manifestation
00:37:54 pour trouver des individus qui auraient des armes par destination sur eux.
00:37:57 Merci beaucoup Sandra Buisson.
00:37:58 On a ces images d'un côté le cortège pacifique,
00:38:01 évidemment de l'autre les policiers en alerte.
00:38:03 A priori il s'agit de la brève pédestre qu'une équipe de CNews suit
00:38:07 depuis le début de la manifestation.
00:38:09 Il y a eu des scènes de tension aussi dans la matinée,
00:38:13 certains manifestants, syndicats ont envahi le siège de LVMH,
00:38:17 Avenue Montaigne à Paris, évidemment un symbole, tout un symbole.
00:38:22 Il y a eu aussi des événements violents à Nantes, à Rennes et à Bordeaux,
00:38:28 rue de Ragnell.
00:38:29 On a toujours ces slogans anti-riches, anti-capitalistes,
00:38:33 on s'en prend aux banques, on voit à gauche le siège de LVMH
00:38:39 qui a été envahi brièvement ce matin,
00:38:42 on voit l'intérieur et l'extérieur, symbole du capitalisme.
00:38:45 Absolument, vous avez tout ce qui représente l'ordre établi,
00:38:47 c'est-à-dire effectivement ce qui fait tourner et fonctionner l'économie.
00:38:51 LVMH, ce sont des dizaines de milliers d'emplois en France
00:38:54 qui ont été créés depuis une dizaine d'années,
00:38:57 et ce sont des dizaines de milliers d'emplois aussi
00:39:00 qui sont créés à l'étranger.
00:39:01 Rappelons quand même que LVMH participe aussi grandement
00:39:04 au rayonnement de la France à l'international,
00:39:07 que cette marque est connue dans le monde entier,
00:39:09 alors qu'on aime ou on n'aime pas, mais en tout cas...
00:39:11 Et là juste c'est le Conseil constitutionnel,
00:39:13 un problème brûlé devant le Conseil, donc pression directe sur les sages.
00:39:16 Absolument, et ensuite tout ce qui représente les symboles de l'État, de l'autorité.
00:39:21 Donc il y a quelques semaines c'était la porte de la mairie de Bordeaux,
00:39:24 c'était des préfectures, des sous-préfectures, des commissariats de police,
00:39:27 et en fait vous avez toujours systématiquement la même sociologie,
00:39:30 ce sont les 1 000, 1 500 mêmes personnes.
00:39:33 À Rennes et à Nantes c'est toujours la même chose,
00:39:35 c'est des gens qui viennent des mêmes facultés,
00:39:37 qui ont eu comme terrain d'entraînement Notre-Dame-des-Landes,
00:39:40 pour qui la décision qui a été prise par le pouvoir politique est synonyme de victoire.
00:39:45 Donc c'était un combat dans lequel ils considèrent avoir gagné.
00:39:49 Il y a eu les combattants de Sivince aussi,
00:39:50 et donc c'est des militants qu'on a retrouvés ensuite à Toulouse, à Montpellier.
00:39:54 Et donc systématiquement en fait on a la même sociologie,
00:39:57 ce sont les mêmes personnes, bien connues des services de police et de gendarmerie.
00:40:01 La difficulté c'est qu'aujourd'hui on a beaucoup de mal à judiciariser,
00:40:05 c'est-à-dire une fois qu'ils sont interpellés par la police et la gendarmerie,
00:40:09 c'est à faire en sorte qu'ils soient mis hors d'état de nuire,
00:40:12 pour des raisons aussi, on en parlait, enfin vous l'évoquiez un peu tout à l'heure,
00:40:15 pour des raisons techniques, c'est-à-dire qu'aujourd'hui dans une manifestation,
00:40:18 tout le monde peut avoir un smartphone,
00:40:19 tout le monde peut utiliser des drones qu'on achète dans le commerce,
00:40:22 mais la police et la gendarmerie par exemple,
00:40:24 n'ont pas le droit aujourd'hui d'utiliser des drones,
00:40:27 aussi surprenant que ça puisse paraître.
00:40:29 – Ou d'utiliser des hélicoptères.
00:40:30 – Même des drones à 50 euros achetés dans un magasin de jeux,
00:40:32 c'est interdit par la loi.
00:40:33 – Alors, Louis Dragnel, merci, on est au 18h39,
00:40:36 on est en direct sur CNews, on retourne tout de suite dans le cortège,
00:40:39 où on voit une intervention des policiers,
00:40:42 expliquez-nous ce qui se passe autour de vous.
00:40:44 [Musique]
00:40:47 – Eh bien depuis tout à l'heure en fait les forces de l'ordre n'ont pas changé d'endroit,
00:40:51 puisque les manifestants, les éléments radicaux,
00:40:54 tentent de faire machine arrière,
00:40:57 ils tentent de revenir sur la rue de Rivoli.
00:41:00 Alors donc les forces de l'ordre tentent de mettre tous les manifestants
00:41:06 sur la place de la Bastille,
00:41:08 donc voilà c'est une situation un petit peu compliquée là que nous vivons,
00:41:12 et donc ce qui est aussi compliqué au niveau de la place de la Bastille,
00:41:14 c'est qu'il y a beaucoup d'axes qui peuvent être empruntés
00:41:18 par ces éléments radicaux.
00:41:20 Et là sur nos images, vous le voyez bien,
00:41:22 il y a certains pompiers, des pompiers de la CGT,
00:41:24 qui sont en train de défiler,
00:41:26 donc qui sont applaudis par les manifestants,
00:41:29 alors que juste sur notre droite,
00:41:31 certains éléments radicaux envoient des pavés sur les policiers.
00:41:35 Donc voilà, deux ambiances dans cette manifestation,
00:41:38 juste sous nos yeux.
00:41:40 – Absolument, Éric Nolot, on a ces images,
00:41:43 il y a du monde à Paris, il y avait du monde aussi en région,
00:41:45 sans doute que la mobilisation va s'essouffler au niveau national,
00:41:49 mais il y a toujours cette colère,
00:41:50 et puis ces éléments radicaux qui sont présents là,
00:41:52 de façon maintenant quasi pérenne en tête de cortège.
00:41:55 – Oui mais tout dépend de ce qu'on entend par radicalité,
00:41:58 parce qu'il y a le phénomène des black blocs,
00:41:59 il y a le phénomène des casseurs qui est encore différent.
00:42:01 Et puis il y a cette zone grise,
00:42:03 qui est très sensible à l'ère du temps politique,
00:42:06 aux discours qu'on entend que tous les moyens sont bons
00:42:08 pour s'opposer à une réforme,
00:42:10 malheureusement ce sont des discours qui sont portés
00:42:13 par des partis qui sont représentés au Parlement,
00:42:15 qui devraient avoir une autre idée de la légalité,
00:42:17 et ces gens-là basculent dans une forme de complaisance
00:42:20 et même de complicité avec les black blocs et les casseurs.
00:42:23 Et c'est sur ce terreau-là qu'il faudrait intervenir.
00:42:25 Parce que la plupart de ces exactions sont dues à ces gens-là aussi.
00:42:28 – Et à l'instant Éric Nolot, on vient de voir une interpellation
00:42:31 faite par la brave pédestre, expliquez-nous,
00:42:33 vous êtes avec la brave pédestre ?
00:42:35 [Cris de la foule]
00:42:38 – Oui effectivement, nous suivons cette brave pédestre
00:42:41 depuis le début de l'après-midi,
00:42:41 et là nous venons de faire un bon offensif
00:42:44 pour interpeller deux individus,
00:42:46 deux individus qui quelques mètres plus loin
00:42:48 lançaient des projectiles.
00:42:51 Ils ont ainsi été identifiés, et très rapidement,
00:42:53 le commandant d'unité a donné l'ordre d'un bon offensif
00:42:56 pour aller interpeller ces deux individus.
00:42:58 Alors ce qui interpelle, c'est qu'ils sont très jeunes,
00:43:01 des jeunes peut-être lycéens, très jeunes étudiants.
00:43:04 En tout cas, le bon offensif aura duré quelques secondes.
00:43:08 Deux individus interpellés, la brave,
00:43:11 vous le voyez sur ces images qui remisent boulevard Henri IV
00:43:17 pour y bloquer l'accès, et la situation est de nouveau calme
00:43:21 de notre côté après cette interpellation.
00:43:23 – Merci beaucoup pour ces précisions, Eric Nolot.
00:43:25 – C'est des gamins auxquels on bourre le mot en fait,
00:43:28 en leur disant "tous les moyens sont bons",
00:43:30 les flics balancent sévère des trucs,
00:43:31 ça fait partie de la lutte politique, mais c'est pas ça.
00:43:34 Et il faut combattre ce genre de discours,
00:43:37 il faut combattre cette ère du temps, et ce terreau.
00:43:39 Une fois qu'on aura agi là-dessus, les manifestations se passeront
00:43:42 beaucoup mieux, les policiers savent comment s'y prendre
00:43:44 avec les black blocs, avec les casseurs,
00:43:46 mais des gens lambda qui basculent tout d'un coup
00:43:48 parce qu'ils ont attrapé au vol des éléments de discours
00:43:51 très inquiétants venant de responsables politiques de premier plan,
00:43:54 je trouve que c'est à ça que tout le monde,
00:43:56 toute une démocratie devrait s'appliquer.
00:43:58 – Louis de Ragnel, avec ses images d'interpellation,
00:44:01 ses images d'intervention, à l'instant on voit
00:44:04 une nouvelle action de la brave crédette,
00:44:08 ils identifient les gars qui balancent des projectiles,
00:44:13 allez-y, allez-y, on vous écoute.
00:44:16 – Effectivement, Laurence, une nouveau bond offensif
00:44:19 de la brave-hème-pédestre qui vient d'interpeller
00:44:22 un nouvel individu qui harcelait finalement les forces de l'ordre,
00:44:26 qui s'en rapprochait, donc peut-être pour une action,
00:44:31 pour lancer un projectile, en tout cas là encore,
00:44:33 ça a été très rapide pour aller interpeller ces deux jeunes individus
00:44:39 qui étaient masqués, qui étaient cagoulés,
00:44:42 nouveau bond offensif donc de la brave-hème
00:44:45 qui s'est là encore repositionné boulevard Henri Cadre,
00:44:48 donc le long de la place de la Bastille.
00:44:50 – Merci beaucoup pour ces précisions,
00:44:51 on entend encore ces slogans qui nous heurtent,
00:44:55 je pense à tous les policiers qui font leur travail aujourd'hui,
00:44:58 on a 42 000 personnes qui ont défilé à Paris selon la préfecture de police,
00:45:04 voilà c'est le chiffre que nous allons retenir sur CNews.
00:45:07 Les slogans "Jean-Christophe Covid, vous êtes policier, vous êtes syndicaliste",
00:45:11 vous avez beau y être habitué, ça passe jamais, on est d'accord ?
00:45:14 – Oui ça passe jamais, c'est rasoir,
00:45:16 puis en fait ça fait pas avancer le chemin de l'IQ,
00:45:18 je veux dire, on a compris, ils nous aiment pas,
00:45:20 en même temps ils sont contre tout, je sais pas ce qu'ils veulent vraiment,
00:45:24 on voit bien que, en fait l'État est un oppresseur, la police oppresse,
00:45:30 les journalistes sont les suppôts de…
00:45:32 enfin voilà je veux dire, on est dans un monde où…
00:45:35 et eux-mêmes en fait se remettent pas en question, c'est ça qui est marrant,
00:45:37 c'est-à-dire qu'ils font tout le contraire,
00:45:39 mais bon voilà, c'est nous on est habitués,
00:45:41 et notre boulot effectivement c'est de passer outre,
00:45:44 d'interpeller encore une fois, et derrière ce qui se passe,
00:45:46 même si ça nous ronge un peu les seins de savoir qu'ils sont libérés,
00:45:49 mais nous notre job c'est de les remettre dans les mains de la justice,
00:45:52 et après la justice normalement doit les juger, doit les punir,
00:45:55 et on verra bien ce que ça va donner,
00:45:56 mais bon à mon avis ils vont pas aller aux travaux forcés,
00:45:59 je suis même pas sûr qu'ils aillent nettoyer la place.
00:46:01 - Encore une intervention de la BRAV-Pédeste,
00:46:04 je vais peut-être te demander à notre envoyé spécial de nous expliquer ce qui se passe,
00:46:08 s'il est avec nous, pour voir ce qui se passe.
00:46:12 - Oui effectivement nous sommes donc dans une nouvelle charge,
00:46:16 au cœur des effectifs de la BRAVEM, nous recevons des projectiles,
00:46:20 la BRAVEM qui a été repoussée des individus menaçants,
00:46:25 qui se retrouvaient à la place de la Bastille,
00:46:28 nous avons littéralement traversé la place, quitté le poste,
00:46:32 la situation est un peu confuse,
00:46:35 l'orance pour le moment, vous le voyez, de nombreux gaz lacrymogènes viennent d'être tirés,
00:46:40 nouvelle charge de la BRAVEM que nous accompagnons depuis le début de l'après-midi.
00:46:44 - Merci beaucoup CNews,
00:46:45 aux côtés de la BRAV-Pédestre dans la manifestation,
00:46:48 la BRAVEM c'est la BRAVébrégade Motorisée, on est d'accord ?
00:46:51 - Oui alors là ce n'était pas le cas, mais en fait on les repère aux casques de moto,
00:46:56 en fait les BRAVEM c'est qu'ils sont motorisés,
00:46:58 c'est-à-dire qu'ils se déplacent, ce n'est pas les voltigeurs comme on essaie de faire croire,
00:47:02 ils se déplacent d'un point A à un point B très rapidement,
00:47:04 c'est un peu l'idée des parachutistes, on les met derrière,
00:47:07 et là après il y a les BRAV-Pédestre, c'est la même chose,
00:47:10 en fait c'est des collègues de Compagnie Intervention,
00:47:12 qui ont fait des stages particuliers,
00:47:15 pour justement lutter contre les violences comme on voit là,
00:47:19 où ils sont entraînés pour aller chercher les manifestants les plus virulents,
00:47:24 les interpeller surtout, et les faire revenir,
00:47:27 et des fois il faut aller au contact,
00:47:28 parce qu'on voit bien qu'en face ils sont aussi très équipés notamment avec des masques,
00:47:33 ils supportent les gaz lacrymo etc,
00:47:35 donc on est obligé d'aller au contact pour les repousser,
00:47:37 et après derrière vous avez vu, vous saturez l'air de lacrymo,
00:47:39 pour recréer cet écart, et ce sas entre les forces de l'ordre,
00:47:44 et les manifestants virulents.
00:47:46 - On voit bien la différence avec les manifestants,
00:47:47 à M. Chabanier de la CFTC, qui évidemment étouffent sous les lacrymos,
00:47:50 et ceux qui sont venus pour en découdre avec les forces de l'ordre,
00:47:53 et qui sont très bien équipés.
00:47:54 - Oui c'est de plus en plus compliqué de pouvoir terminer une manifestation,
00:47:58 pour ceux qui manifestent pacifiquement,
00:48:00 on sait qu'à peu près les trois quarts du parcours ça se passe relativement bien,
00:48:04 à la fin, à la dernière manifestation,
00:48:07 on a eu trois personnes qui s'occupaient du cortège de tête,
00:48:11 qui ont reçu des projectiles sur le crâne,
00:48:14 et qui ont été ouverts, et qui ont dû être hospitalisés.
00:48:16 Voilà donc, c'est quand même incroyable,
00:48:19 de ne pas pouvoir faire une manifestation de bout en bout,
00:48:22 y compris d'ailleurs dans les manifestants,
00:48:25 souvent, lorsqu'il y a des familles, des femmes,
00:48:29 des personnes d'un certain âge, qui nous disent,
00:48:32 "écoutez je viens manifester, mes amis, je viens manifester à la première heure,
00:48:36 après je m'en vais, parce que je sais qu'après une heure ça ne va pas".
00:48:40 Donc on voit de plus en plus des cortèges qui vraiment sont importants au tout début,
00:48:46 et dès une heure, une heure et demie de cortège,
00:48:48 se vident de moitié, parce qu'il y a la peur de recevoir un mauvais coup.
00:48:53 Eugénie Bastier du Figaro, on voit ces individus qui sont place de la Bastille,
00:48:58 qui grimpent sur les monuments,
00:49:00 qui jettent des projectiles sur les forces de l'ordre, quelle est votre réflexion ?
00:49:04 Non mais c'est évidemment des images qui devraient nous choquer,
00:49:07 mais auxquelles on est habitués,
00:49:09 et ce qui me frappe aussi, c'est à quel point on s'est habitués aussi
00:49:13 au trumpisme de la CGT, qui annonce 400 000 manifestants,
00:49:17 alors qu'on a visiblement sur la préfecture 10 fois moins.
00:49:20 42 000 voilà.
00:49:21 42 000 à 400 000, et c'est normal, bon ils exagèrent, on trouve ça normal,
00:49:24 c'est un espèce de mensonge accepté, toléré.
00:49:26 Je rappelle que, je sais pourquoi je parle de Trumpisme,
00:49:28 c'est que Donald Trump, vous savez, avait dit qu'il n'y avait jamais eu autant de monde
00:49:31 dans toute une investiture, dans l'histoire des États-Unis, qu'à son investiture,
00:49:35 et on avait parlé justement, il avait parlé de faits alternatifs,
00:49:37 parce qu'on le disait, ben non c'est pas vrai, il disait, ben si, ce sont des faits alternatifs.
00:49:40 Et c'est de là qu'est née l'expression de post-vérité et de vérité alternative,
00:49:46 et c'est exactement ce que fait la CGT, c'est-à-dire qu'on assène des faits alternatifs,
00:49:50 et j'ai l'impression qu'il y a une sorte de...
00:49:52 - Ou une réalité parallèle peut-être.
00:49:53 - D'habitude, enfin un collectif, c'est-à-dire qu'on annonce les deux chiffres côte à côte,
00:49:56 enfin pas sur CNews je remarque, mais dans beaucoup de médias,
00:50:00 on annonce les deux chiffres côte à côte, comme si finalement c'était deux vérités parallèles,
00:50:03 et qu'on était censé faire un mix entre les deux, et que ça ne choque plus personne,
00:50:07 comme si c'était normal de mentir ouvertement.
00:50:09 - Louis Dragnel, allez-y.
00:50:10 - Je voulais rebondir sur ce que disait Jean-Christophe Couville
00:50:12 par rapport au profil et à la sociologie des personnes qui sont interpellées.
00:50:16 Moi ce qui m'a frappé au début des manifestations,
00:50:18 on a pu consulter plusieurs fois le profil social des personnes qui étaient placées en garde à vue,
00:50:25 et grande surprise, il y avait des gens qui étaient assez peu politisés,
00:50:28 ça confirme un peu ce que disait Eric Nolot tout à l'heure,
00:50:29 donc des gens qui soudainement se découvrent un talent,
00:50:33 une vocation d'émetier ou de casseur de policiers,
00:50:36 et beaucoup de ces personnes avaient des très très belles adresses,
00:50:40 il y avait des fils d'eux, Gérald Darmanin avait dit,
00:50:45 effectivement, chez vous, Laurence, vous avez parlé de Blackbourges,
00:50:48 et en fait, l'immense paradoxe, c'est que les policiers passent pour les défenseurs des nantis,
00:50:53 alors que les policiers, objectivement, sont mal payés,
00:50:56 il n'y a pas un corps qui représente aussi bien la société,
00:51:00 c'est une force extrêmement populaire,
00:51:03 les enfants de bourgeois ne sont pas policiers,
00:51:06 en revanche, les enfants de bourgeois ont du temps pour aller casser,
00:51:08 parce que le soir, ils ne se préoccupent pas forcément de ce qui va faire bouillir la marmite,
00:51:14 et du coup, ce qui est intéressant, c'est que vous avez de plus en plus de profils
00:51:18 issus de CSP++, avec des parents qui ont voté Emmanuel Macron ou des candidats LR,
00:51:23 qui se retrouvent effectivement dans ces manifestations,
00:51:25 et pour être tout à fait objectif, il y a aussi des gens qui sont issus de catégories impopulaires,
00:51:33 tout ce qui a été ravagé est ramassé par les prolos,
00:51:36 ce n'est pas non plus les jeunes bourgeois qui viennent ramasser les poubelles,
00:51:39 tout ça est d'un résiduisme absolu, et c'est l'inversion des valeurs,
00:51:42 je trouve qu'il y a une inversion des valeurs qui est très frappante,
00:51:45 et surtout par rapport aux policiers, qui, eux, ne sont pas des nantis,
00:51:50 ne gagnent pas 15 000 euros par mois, et surtout, à chaque manifestation,
00:51:54 risquent de perdre un oeil, un bras, une main.
00:51:56 Un policier, justement, vient d'être blessé, on a une de nos équipes dans le cortège,
00:51:59 expliquez-nous ce qui s'est passé, comment ça s'est déroulé ?
00:52:01 Eh bien, Laurence, comme depuis tout à l'heure, les policiers avancent vers la place de la Bassy,
00:52:08 puis reculent, et lors d'une charge, un policier a été blessé par plusieurs éléments radicaux,
00:52:14 alors il a été rapatrié par ses collègues, il est actuellement soigné par les pompiers,
00:52:19 il est au sol, et donc, depuis tout à l'heure, nous voyons des manifestants,
00:52:24 surtout des éléments radicaux, qui visent les forces de l'ordre,
00:52:27 et donc là, ce policier est au sol, et il y a cinq minutes à peine,
00:52:30 un autre policier est tombé, lui aussi, sous nos yeux,
00:52:34 suite à un tir de projectile qui est arrivé sur son visage.
00:52:38 Merci beaucoup, il s'agit de pavés, de pierres qu'on lance sur les forces de l'ordre, sur la sauve-covid ?
00:52:42 Oui, un peu tout, effectivement, on a vu aussi des bouteilles, des canettes,
00:52:46 des fois des piles, des grosses piles...
00:52:49 Qui sont meurtrières ?
00:52:50 Oui, quand vous les prenez, et là, tout à l'heure, ça m'a choqué,
00:52:53 j'ai vu un manifestant, enfin, ça ne m'a pas choqué, je suis habitué,
00:52:55 mais un manifestant avec une raquette,
00:52:56 et en fait, c'est pour lancer des projectiles plus fort, plus vite,
00:52:59 c'est-à-dire qu'au lieu de prendre une balle de tennis, vous prenez une pierre,
00:53:02 et vous la tapez avec la raquette, imaginez un peu la vitesse quand ça vous arrive dessus,
00:53:06 sur le casque, le bouclier, ou dans les jambes.
00:53:08 Donc en fait, on l'a vu à Saint-Sauline,
00:53:10 où il y avait des black blocs comme ça, qui prenaient des raquettes, qui faisaient des smashes,
00:53:14 et pour amplifier la vitesse des projectiles,
00:53:18 et quand ça touche, je peux vous dire que ça vous fait très très mal.
00:53:21 Et on a, encore une fois, on va avoir des collègues au tapis,
00:53:24 ce soir, on va avoir un décompte des blessés chez les policiers
00:53:26 et les gendarmes dans toute la France,
00:53:28 et à chaque fois, on a toujours ce compteur qui tourne, qui tourne,
00:53:31 et malheureusement, on paie toujours un lourd tribut,
00:53:35 pour que justement, les gens puissent aller manifester tranquillement.
00:53:39 - Jean-Sébastien Fergeult du site Atlanticom.
00:53:41 - Je suis évidemment d'accord avec tout ce qui vient d'être dit,
00:53:43 ces violences-là sont indéfendables,
00:53:46 la complaisance vis-à-vis des violences entretenues par une certaine catégorie de la classe politique,
00:53:50 mais il me semble qu'il y a aussi une responsabilité, peut-être d'autres,
00:53:54 à commencer par celle d'Emmanuel Macron, ou de ceux qui l'entourent,
00:53:57 parce que gouverner, ce n'est pas seulement gouverner tel que les gens devraient être dans l'idéal,
00:54:00 c'est aussi prendre en compte la réalité de ce qu'ils sont dans la vie.
00:54:03 Donc on peut disserter à l'infini sur l'avenir du système des retraites,
00:54:06 les enjeux démographiques ou budgétaires,
00:54:08 la réalité c'est que les Français n'en veulent pas.
00:54:10 Et ce dont ont parlé les fameux jeunes qui sont en rébellion,
00:54:12 constater qu'il y a dans le pays de plus en plus de gens
00:54:15 qui doutent de la soutenabilité de notre modèle économique et social,
00:54:18 c'est une réalité.
00:54:19 Alors on peut s'en désoler autant qu'on veut,
00:54:21 ça n'effacera pas le fait que c'est présent,
00:54:23 et ne pas le prendre en compte, c'est nous mettre tous collectivement en danger.
00:54:26 - Mais on est d'accord que le moyen de la violence n'est pas le bon moyen pour faire entendre cette idée-là.
00:54:32 - Évidemment.
00:54:33 - Je préfère qu'on clôte.
00:54:36 - Donc il n'y a absolument aucun doute là-dessus,
00:54:37 mais ça n'empêche pas qu'en face, parce qu'il n'y a pas que la violence,
00:54:40 derrière la violence il y a quand même un trouble.
00:54:41 Et on parlait de la zone grise, la zone grise elle existe.
00:54:44 Et donc faire comme si finalement rien de tout ça n'existait,
00:54:47 et que seule la légitimité de l'élection.
00:54:49 Je vais vous dire le vrai problème,
00:54:50 c'est pas que les gens sont plus allergiques au 49-3 qu'ils le sont aujourd'hui,
00:54:54 qu'ils ne l'étaient avant.
00:54:55 C'est que avant quand il y avait un 49-3,
00:54:57 vous pouviez vous dire qu'à l'élection d'après, il y aurait une alternance.
00:55:00 Là, la tripartition en quelque sorte de la vie politique,
00:55:03 avec trois blocs très différents,
00:55:04 fait qu'il n'y a quasiment que le bloc central,
00:55:06 en tout cas aussi longtemps qu'on gardera le même mode de scrutin,
00:55:09 qui peut arriver au pouvoir en France.
00:55:10 Mais ce trouble démocratique là, il existe, ne pas le prendre en compte,
00:55:14 ne pas l'entendre au point où le fait Emmanuel Macron,
00:55:16 c'est quand même aussi contribué.
00:55:18 Il y a différentes manières d'abîmer la démocratie.
00:55:20 - La réponse est très discutable.
00:55:21 Parce qu'on a l'impression que...
00:55:22 - Mais la réponse de la violence est très mauvaise.
00:55:24 - Oui, parce qu'on a un peu l'impression qu'on remet en cause
00:55:26 un principe fondamental de la démocratie,
00:55:29 c'est que la violence légitime, c'est celle de l'État et des forces de l'État.
00:55:32 - Oui, mais là, c'est en train d'être battu en brèche
00:55:34 par des gens qui pourtant sont en responsabilité.
00:55:36 C'est ça qui va pas.
00:55:37 - Mais Eric, le sujet, c'est comment vous faites basculer une zone grise
00:55:39 d'ultra minorité radicale à des gens qui,
00:55:44 quand on regarde comment se passe une révolution,
00:55:46 c'est toujours parce qu'il y a un moment,
00:55:47 il y a une zone grise qui bascule.
00:55:48 Et ne pas prendre en compte la zone grise,
00:55:50 c'est nous exposer à un grand danger politique.
00:55:52 - Michel Chabani est avec nous, président de la CFTC.
00:55:54 Cette mobilisation, c'est la douzième.
00:55:56 On attend la décision du Conseil constitutionnel demain.
00:55:58 Est-ce qu'il y aura d'autres mobilisations ?
00:56:00 Est-ce que l'intersyndicale, est-ce que vous, à la CFTC,
00:56:02 allez demander qu'il y ait d'autres grandes mobilisations
00:56:04 en dehors de celle du 1er mai, qui est traditionnelle pour les syndicats ?
00:56:07 - On va déjà attendre la réponse de demain soir du Conseil constitutionnel,
00:56:11 mais je ne suis pas certain qu'on puisse faire d'autres mobilisations
00:56:17 avant celle du 1er mai.
00:56:19 Si on veut que celle du 1er mai soit une mobilisation extrêmement conséquente
00:56:23 et réussie, une quinzaine de jours, c'est-à-dire deux petites semaines,
00:56:26 c'est très lourd à préparer des mobilisations.
00:56:29 Et si on veut que ce soit une grande réussite,
00:56:31 il faudra se concentrer sur cette mobilisation.
00:56:35 - C'est un lundi, le 1er mai.
00:56:37 - Oui, tout à fait.
00:56:38 Après, il va y avoir d'autres actions.
00:56:40 C'est-à-dire qu'on sait qu'aujourd'hui, il y a des secteurs d'activité
00:56:43 qui sont en grève, voire en grève reconductible,
00:56:45 qu'il y a parfois des manifestations qui se font sur des points symboliques.
00:56:49 Donc, il va y avoir des actions jusqu'au 1er mai,
00:56:53 mais il y a eu des grandes manifestations,
00:56:54 comme on a pu voir sur les douze qui viennent de se passer.
00:56:59 On va en discuter en début de semaine prochaine.
00:57:02 Ce n'est pas impossible, mais ça paraît quand même assez difficile.
00:57:06 - Est-ce que votre base réclame plus que vous, les dirigeants,
00:57:10 de continuer le mouvement, de ne pas lâcher l'affaire ou pas ?
00:57:14 - Ils réclament de ne pas lâcher l'affaire.
00:57:16 Ça, c'est une évidence. Ils sont extrêmement déterminés.
00:57:18 Vous savez, quand vous faites trois mois de manifestations,
00:57:21 et surtout pour ceux qui ont fait quasiment toutes les manifestations,
00:57:23 toutes les grèves, ils ont envie d'obtenir gain de cause au bout du bout.
00:57:28 Aujourd'hui, évidemment, il y a de la frustration.
00:57:30 Donc, ils ont envie d'aller jusqu'au bout.
00:57:33 Après, en même temps, il y a l'envie dans les paroles.
00:57:36 Il y a parfois l'envie dans les paroles, mais un peu moins dans les actes,
00:57:39 parce que ça nous arrive que certains qui nous poussent à faire
00:57:42 beaucoup de manifestations et de grèves sont les premiers, parfois, à ne pas les faire.
00:57:45 Donc, c'est toujours un peu compliqué.
00:57:46 Et on doit tous gérer ça dans nos organisations syndicales.
00:57:49 Mais la détermination est extrêmement forte aujourd'hui.
00:57:53 Et encore une fois, il y a quand même beaucoup d'espoir par rapport à la décision de demain.
00:57:58 Moi, j'ai vraiment peur que si demain, rien n'est obtenu par le Conseil,
00:58:02 c'est-à-dire que la loi n'est pas retoquée et que le référendum d'initiative partagée n'est pas validé,
00:58:08 j'ai peur qu'il y ait une explosion sociale.
00:58:10 Et c'est un peu cette fameuse zone grise.
00:58:12 - Il y a une nouvelle version de la proposition du référendum d'initiative partagée
00:58:19 qui sera déposée d'ici demain par la gauche.
00:58:21 Une nouvelle version, peut-être, pour qu'elle soit acceptée par le Conseil constitutionnel.
00:58:24 - Vous avez vu, Laurence, l'enquête d'opinion qui vient d'être publiée au Doxa Consulting,
00:58:27 et plus de 9 millions de Français, c'est-à-dire très au-delà du seuil minimum
00:58:30 qui est fixé à 4,8 millions de signatures, se disent certains de signer la bétition pour un référendum.
00:58:35 - Un dernier mot, Monsieur Chabanier ?
00:58:38 - Non, mais vous vous rappelez qu'il y a eu, y compris sur ce plateau,
00:58:40 je vous disais que s'il y avait un sujet sur lequel on pouvait obtenir les signatures pour le RIP,
00:58:43 c'était les retraites.
00:58:44 Je pense même peut-être que c'est le seul sujet.
00:58:46 Donc ça, ça va être un vrai combat.
00:58:49 Moi, j'espère qu'on va pouvoir obtenir ça, ça va permettre de continuer le combat.
00:58:54 Si rien ne se passe du tout, je serai extrêmement inquiet.
00:58:57 - Une explosion sociale, c'est ce que vous voulez dire ?
00:58:58 - Oui, d'une explosion sociale, parce que vous vous rappelez les discours qu'on a eus aussi
00:59:02 au moment des manifestations qui étaient "mais est-ce qu'il faut casser dans ce pays ?"
00:59:07 Rappelez-vous toutes les comparaisons qu'on avait faites avec les Gilets jaunes
00:59:09 pour obtenir des choses, pour être écouté du gouvernement.
00:59:12 Et j'ai peur que s'il ne se passe rien, il y ait de plus en plus de personnes
00:59:15 qui basculent dans cette opinion, qui n'est pas une bonne opinion,
00:59:19 mais qui peut s'entendre en disant "mais quand même, le gouvernement a mis 13 milliards sur la table
00:59:24 pour 400 000 personnes qui allaient manifester, justement lorsqu'ils avaient été violents".
00:59:29 - On va garder cette image à l'écran.
00:59:32 La place de la Bastille où le cortège est en train d'arriver, il y a eu de fortes tensions
00:59:36 il y a quelques instants entre les éléments radicaux,
00:59:39 on ne parle pas des manifestants, et les forces de l'ordre.
00:59:41 L'une de nos équipes, l'équipe de CNews, est aux côtés des forces de police.
00:59:46 Et il y a actuellement un certain nombre de tensions des individus
00:59:50 qui sont donc sur tous les monuments qui se trouvent sur cette place de la Bastille.
00:59:55 On est à Paris, mais il y a eu aussi des manifestations en région.
00:59:59 Bonsoir à tous et à toutes, on se retrouve sur Europe 1 et sur CNews
01:00:02 pour cette édition spéciale consacrée à la 12e journée de mobilisation
01:00:05 contre la réforme des retraites, avec des cortèges partout en France.
01:00:09 Et une manifestation qui est en train d'arriver, place de la Bastille,
01:00:12 en ce moment dans la capitale.
01:00:13 L'une de nos équipes est aux côtés de la brave pédestre des policiers
01:00:18 qui interviennent pour exfiltrer les éléments les plus radicaux
01:00:22 qui tentent de s'en prendre, et aux forces de l'ordre, et aux journalistes.
01:00:26 Il y a eu des violences à Nantes, à Rennes, à Bordeaux.
01:00:30 Globalement, le cortège est un peu moins violent que les semaines précédentes.
01:00:33 On va rejoindre nos envoyés spéciaux CNews et Europe 1 sur place dans un instant.
01:00:38 Il y a eu aussi des tensions au niveau du Conseil constitutionnel.
01:00:41 Des poubelles ont été brûlées. Conseil qui doit rendre demain sa décision
01:00:45 concernant la réforme des retraites, et qui déterminera peut-être
01:00:48 la suite du mouvement de contestation.
01:00:50 On est donc en direct pour vivre cette 12e journée de mobilisation
01:00:54 avec nos invités, et avec Margot Fauderé de Europe 1.
01:00:56 Bonsoir Margot, on va faire un tout petit point de la mobilisation en région notamment.
01:01:00 Eh bien la mobilisation, elle est à nouveau en baisse.
01:01:02 On s'approche même des niveaux les plus bas enregistrés depuis le début du mouvement.
01:01:06 Prenez Nantes par exemple, 10 000 personnes ont défilé dans les rues.
01:01:09 C'est 8 000 de moins que la semaine passée.
01:01:11 A Paris, seulement 42 000 personnes ont manifesté.
01:01:14 Ce qu'on peut noter aussi, et vous l'avez rappelé, ce sont des tensions dans les cortèges,
01:01:17 notamment à Paris, 25 interpellations avaient eu lieu à 16h30 selon la police.
01:01:22 Et puis dans la plupart des secteurs, la mobilisation aussi diminue.
01:01:25 À la SNCF, le trafic est quasiment normal avec 4 TGV sur 5 en circulation.
01:01:30 Et puis l'énergie semble appliquer sa nouvelle stratégie,
01:01:32 on vous la révélait lundi matin sur Europe 1, à savoir se mobiliser fortement
01:01:36 les jours de mobilisation et d'appel d'intersyndicales,
01:01:39 mais s'économiser le reste du temps pour tenir dans la durée.
01:01:42 Et la preuve, aujourd'hui, les expéditions chez Total Energy
01:01:45 sont bloquées dans les raffineries de la Med et de Donge,
01:01:48 alors qu'hier, il n'y avait aucun blocage.
01:01:50 Mais malgré ça, même dans l'énergie, la mobilisation est en baisse.
01:01:53 RTE aujourd'hui n'a pas eu à intervenir face à d'éventuelles baisses de production.
01:01:58 Merci beaucoup, Margot Fauder et D'Europe 1.
01:01:59 42 000 personnes à Paris, selon la préfecture de police.
01:02:03 C'est le chiffre évidemment de ces manifestations.
01:02:06 L'une de nos équipes est dans le cortège, Place de la Bastille.
01:02:10 Bonsoir, que se passe-t-il autour de vous ?
01:02:12 Il y a eu de fortes tensions il y a quelques instants.
01:02:14 Est-ce qu'il y a un peu plus de calme actuellement ?
01:02:16 On va vous taper l'armée, hein, si vous continuez.
01:02:19 Eh bien, Laurence, il y a deux minutes, je vous aurais dit qu'il y avait plus de calme,
01:02:22 mais là, c'est reparti. On a eu une charge de la police il y a quelques instants,
01:02:26 et donc, des manifestants qui viennent juste de reculer sous nos yeux.
01:02:29 Mais c'est vrai que depuis une bonne demi-heure, voire 45 minutes,
01:02:32 eh bien, on voit ces policiers charger les manifestants pour qu'ils reculent,
01:02:37 puisque de nombreux éléments radicaux visent les forces de l'ordre
01:02:40 avec des bouteilles en verre, des pavés. Voilà, c'est la situation.
01:02:44 Et puis, tout à l'heure, on a vu un policier, un CRS, être escorté par ses collègues
01:02:49 parce qu'il a été visé par des éléments radicaux.
01:02:53 Donc voilà, il a été escorté par ses collègues, protégé par ses collègues.
01:02:56 Et puis, donc, on a vu ces pompiers applaudis aussi tout à l'heure.
01:03:00 On a vu également la Banque de France, la Banque de France qui a été touchée,
01:03:03 qui a été caillassée par ces éléments radicaux pendant une vingtaine de minutes.
01:03:08 Et puis, enfin, on a eu une scène assez violente avec des manifestants
01:03:12 qui nous ont demandé à notre jury, notre journaliste-reporteur d'images et à moi,
01:03:16 de reculer sous peine de se faire frapper par les éléments radicaux.
01:03:20 Ils ont appelé des éléments radicaux pour nous évacuer,
01:03:23 puisqu'ils voulaient nous interdire de filmer ces scènes de violence au sein de la manifestation.
01:03:27 – Merci beaucoup et on rappelle que vous avez été prise à partie en tant que journaliste,
01:03:31 qui est éminemment condamnable.
01:03:34 Et je rappelle que nous ne donnons pas le nom de nos envoyés spéciaux à l'antenne
01:03:37 pour éviter qu'ils ne soient des cibles.
01:03:39 Et parce que voilà, aujourd'hui, policiers, journalistes,
01:03:43 tout ce qui représente quelque part, alors je ne sais pas si on peut parler,
01:03:46 Eric Nolot, bonsoir, d'autorité, est une cible pour ces manifestants.
01:03:51 Alors je ne parle pas des manifestants pacifiques, je parle des éléments radicaux.
01:03:54 – Oui mais il faut savoir le but de ces gens en réalité.
01:03:57 Les manifestants lambda, on sait, ils sont contre la réforme des retraites,
01:04:01 voilà, tout ça est estimable, ils ne sont pas d'accord,
01:04:02 ils manifestent, c'est leur droit le plus strict.
01:04:03 Mais les autres veulent soit la casse pour la casse,
01:04:06 soit abattre l'ordre républicain et démocratique.
01:04:08 Donc il faut quand même apporter, je pense, une réponse
01:04:11 qui soit différenciée selon les motivations des gens.
01:04:14 Les gens qui manifestent pacifiquement, il faut assurer leur sécurité,
01:04:17 les autres, il va falloir sévir, je pense, de manière beaucoup plus forte,
01:04:21 parce que ce n'est pas possible, ils pourrissent la vie de tout le monde.
01:04:23 Des commerçants qui ravagent, des journalistes,
01:04:27 ils demandent aux éléments les plus radicaux de casser la gueule aujourd'hui,
01:04:30 écoutez franchement, dans la France de 2023, c'est juste pas tolérable.
01:04:33 Nous sommes une démocratie, ces gens-là sont des antidémocrates.
01:04:36 – Sandra Buisson du service Police Justice de CNews est avec nous,
01:04:38 bonsoir Sandra, on fait un petit récapitulatif des violences,
01:04:41 du nombre d'interpellations, alors qu'on en se parle dès 8h03.
01:04:44 – Oui, eh bien le cortège a commencé à prendre, à débuter sa marche à 14h
01:04:52 et des premières tensions sont apparues dès l'arrivée à la rue de Rivoli,
01:04:58 avec des magasins et des banques qui ont été visés.
01:05:01 À ce moment-là de la manifestation, il y avait environ 200 à 300 individus
01:05:07 formés en black bloc, et ensuite, effectivement, au plus fort de la manifestation,
01:05:13 il y avait au moins 1000 éléments radicaux dans ce qu'on appelle le pré-cortège,
01:05:18 c'est-à-dire devant le cortège syndical où donc il s'était mêlé avec ces individus
01:05:27 qui ne sont pas des manifestants mais pas non plus des casseurs
01:05:30 et qui forment cette nébuleuse qui peut atteindre plusieurs milliers de personnes
01:05:34 dans le pré-cortège, donc à plusieurs reprises, les éléments radicaux violents
01:05:37 ont tenté de commettre des violences, des dégradations,
01:05:40 ils ont pu s'attaquer à quelques commerces et à chaque fois,
01:05:45 donc les forces de l'ordre sont intervenues rapidement pour mettre fin à ces exactions.
01:05:52 Le cortège arrivait à Bastille vers 17h15,
01:05:55 et bien les radicaux ont voulu tenter de s'en prendre à la Banque de France,
01:05:59 effectivement, symbole pour ces militants anticapitalistes
01:06:04 de ce qu'il faut combattre à leurs yeux,
01:06:08 et donc, effectivement, on a vu ces rangées de forces de l'ordre
01:06:10 qui défendaient cet établissement à l'heure où l'on se parle.
01:06:15 Il y a eu 25 interpellations dans la manifestation
01:06:19 mais aussi lors des contrôles qui ont été menés dès ce matin
01:06:23 pour détecter tous les individus qui pouvaient venir avec des armes par destination.
01:06:28 – Merci beaucoup Sandra Buisson pour toutes ces précisions.
01:06:30 Jean-Christophe Coville est avis de nous, secrétaire nationale de l'unité SGP,
01:06:35 vos collègues, il y en a qui manifestent
01:06:37 mais il y en a qui sont évidemment là pour assurer la sécurité des manifestants,
01:06:41 sont à nouveau visés de façon extrêmement violente,
01:06:45 extrêmement précises par les éléments radicaux.
01:06:48 Il y en a encore un millier, c'est énorme, on n'arrive pas à endiguer ce phénomène,
01:06:52 manifestation après manifestation.
01:06:53 – Non mais en fait c'est toujours les mêmes,
01:06:55 c'est toujours ce millier-là qui pollue, j'allais dire, les manifestations,
01:07:00 qui embête tout le monde, et c'est vrai qu'on n'arrive pas à s'en dépêtrer,
01:07:05 parce que aussi politiquement, je pense qu'à un moment donné,
01:07:07 il faut passer la vitesse supérieure, voilà,
01:07:09 et ça fait depuis trop nombreuses années qu'on les laisse végéter,
01:07:11 qu'on les laisse, je vois à Nantes, tous les samedis à un moment donné,
01:07:14 il y avait des antifas qui venaient, qui pillaient le centre-ville de Nantes,
01:07:19 enfin c'était des violences urbaines tout le temps,
01:07:22 et tous les samedis, je ne dis pas qu'on les laissait faire,
01:07:24 mais à un moment donné, il faut aussi être proactif,
01:07:26 c'est-à-dire qu'il va falloir peut-être aller voir qui sont ces gens,
01:07:29 même si on en connaît beaucoup, et puis oui, trouver des parades,
01:07:32 j'allais dire démocratiques, pour pouvoir les bloquer,
01:07:34 donc ça passe par la loi, il faut légiférer,
01:07:37 et c'est à nos députés, je parle de ceux qui veulent bien sûr sauver la démocratie,
01:07:41 pas les autres qui veulent le bazar,
01:07:43 mais c'est à eux vraiment de trouver cette parade, cette solution,
01:07:46 et de se pencher vraiment là-dessus.
01:07:48 – Et il y a vraiment toutes ces unités de police, des braves pédestres,
01:07:52 des braves motorisés qui sont sur cette place de la Bastille
01:07:56 pour éviter que les affrontements ne dégénèrent.
01:07:58 Eugénie Bastier du Figaro est avec nous, bonsoir.
01:08:00 – Oui, je pense qu'effectivement, on est face à un phénomène de fond,
01:08:04 il ne faut pas sous-estimer aussi la part de jeu,
01:08:06 aussi je pense, la part des jeunes manifestants,
01:08:08 qui ont l'impression de jouer à la guerre, à la guérilla,
01:08:10 moi je suis passée près d'une manifestation
01:08:12 qui n'était pas très loin de l'Opéra la dernière fois,
01:08:14 et effectivement on voyait ces jeunes qui jouaient véritablement,
01:08:19 et il y a toujours eu un attrait de la jeunesse pour la radicalité,
01:08:22 pour les barricades, pour la révolution,
01:08:23 sauf que là on n'est pas dans l'éducation sentimentale,
01:08:25 à la fin, il n'y a pas de sang sur les barricades,
01:08:28 et donc c'est facile en réalité.
01:08:29 – Mais si, il y a le sang des policiers.
01:08:31 – Oui, il y a le sang des policiers, mais on joue à la révolution
01:08:33 sans se faire peur et sans risquer grand chose au final,
01:08:35 parce qu'on ne vous dira pas dessus,
01:08:37 et que vous risquez oui de vous prendre un coup de LBD,
01:08:40 ou d'aller au poste 48 heures,
01:08:42 et peut-être d'avoir éventuellement une peine de prison,
01:08:45 mais c'est très rare,
01:08:46 et donc en fait on joue à la révolution
01:08:49 pour pas grand chose, sans risque,
01:08:51 et je pense que ça explique beaucoup de l'attrait en fait,
01:08:53 et de la permanence de ces jeunes casseurs,
01:08:55 qui effectivement c'est une sorte d'activité ludique.
01:08:57 – Et on disait tout à l'heure sur la place de la Bastille,
01:09:02 qui vive la Commune, évidemment,
01:09:04 à référence historique, Éric Nolot.
01:09:06 – Vous savez que la Commune a été écrasée dans le sang.
01:09:09 – Oui, dans le sang.
01:09:09 – Oui, mais c'est très important,
01:09:10 parce que toute une partie de la gauche
01:09:12 vit sur le fantasme de la Commune et de la Révolution française,
01:09:15 mais qui est rejouée dans des conditions,
01:09:17 comme si nous étions sous l'ancien régime, c'est ça qui est extraordinaire,
01:09:20 on parlait de vérité alternative,
01:09:22 non, nous ne sommes pas sous l'ancien régime.
01:09:24 – Alors Jean-Sébastien Ferrejus, tu cites à toi.
01:09:26 – Pas seulement, il y a effectivement,
01:09:28 et c'est central la nostalgie de la Commune et de la Révolution française,
01:09:30 vous avez vu Jean-Luc Mélenchon faire référence à une manifestation
01:09:35 qui aurait lieu aux alentours de l'an 400, selon lui,
01:09:38 de légionnaires refusant d'aller combattre en Orléans,
01:09:41 sur le boulevard Saint-Michel,
01:09:43 et donc selon lui, ça signe le fait
01:09:45 que Paris a toujours été une ville révolutionnaire.
01:09:48 Et on voit bien qu'il y a effectivement
01:09:49 une espèce d'obsession intellectuelle de la Révolution.
01:09:52 – C'est vrai qu'on est en fauteuil d'une ville révolutionnaire.
01:09:53 – Oui, mais pas les Français,
01:09:55 c'est-à-dire que c'est profondément différent de l'ancien pays.
01:09:57 – Les Médellins qui opérent en espionnage, c'est autre chose.
01:09:59 – Alors, on accueille M. Pietraszewski-Land.
01:10:02 Pietraszewski, bonsoir, merci d'être là,
01:10:04 ancien secrétaire d'État aux retraites.
01:10:05 On est assez loin pour l'instant des revendications sur les retraites,
01:10:10 quand on voit le spectacle qui nous a offert Place de la Bastille,
01:10:14 avec ces affrontements entre les forces de l'ordre et certains éléments radicaux.
01:10:17 Néanmoins, il y a des gens qui sont venus,
01:10:19 une intersyndicale qui est venue pour manifester contre cette réforme,
01:10:22 avec l'échéance de demain, le Conseil constitutionnel qui va rendre sa décision.
01:10:26 Quelle que soit cette décision,
01:10:27 est-ce que vous pensez que ça va faire baisser la tension ?
01:10:30 – Bon, d'abord, on a une nouvelle journée de mobilisation avec cette intersyndicale.
01:10:36 Les enjeux pour l'intersyndicale, c'est de savoir si elle va rester unie
01:10:39 après la décision du Conseil constitutionnel
01:10:42 et quels seront les modes de manifestation qu'elle va choisir d'adopter.
01:10:47 Donc, je pense qu'il y a un premier sujet pour l'intersyndicale,
01:10:51 à rester unie ou en tous les cas pour chacun à retrouver sa ligne,
01:10:55 parce qu'on sait qu'à l'intérieur de ce front syndical,
01:10:58 il y a des syndicats qui sont plutôt antagonistes et d'autres qui sont plutôt réformistes.
01:11:02 Et là, je pense que le gouvernement va chercher, évidemment,
01:11:06 à créer une faille dans ce front, sans doute en ouvrant assez largement le débat,
01:11:10 pour que certains puissent s'y retrouver, notamment en matière d'avancée sociale.
01:11:15 Pour le gouvernement, les enjeux, je crois qu'ils sont clairs,
01:11:17 c'est d'essayer de passer à autre chose et d'obtenir,
01:11:21 et ça on le saura demain, une validation pour tout ou partie de sa loi par le Conseil constitutionnel.
01:11:28 Il pourrait être en difficulté, le gouvernement, si le Conseil constitutionnel,
01:11:32 qui est très très jaloux de son indépendance,
01:11:35 était amené à rendre une sorte de jugement de Salomon,
01:11:37 en disant, par exemple, que la loi, dans sa globalité, est tout à fait conforme,
01:11:42 et puis en même temps ouvrant la porte à ce référendum d'initiative partagée.
01:11:46 Et là, on se trouverait avec une sorte de double légitimité,
01:11:49 encore une fois, en confrontation, le gouvernement qui aurait à piquer cette loi,
01:11:54 le Président la promulguerait, des décrets seraient pris,
01:11:57 et ces décrets seraient sans aucun doute fragilisés, politiquement en tous les cas,
01:12:01 si ce n'est juridiquement, par le fait qu'il y ait ce référendum d'initiative partagée en route,
01:12:06 et cette collègue de 4,8 millions de signatures.
01:12:08 - On verra dans un instant avec Sandra Buisson qu'il y a des manifestations qui sont prévues déjà demain,
01:12:12 anticipées par les reçonnements comme potentiellement violentes, et déjà interdites.
01:12:17 Mais avant, j'aimerais qu'on reparte dans le cortège, rejoindre la journaliste d'Europe 1,
01:12:20 qui suit pour nous cette mobilisation.
01:12:22 Bonsoir à vous, où est-ce que vous vous trouvez ? Vous êtes en tête de cortège,
01:12:25 est-ce que c'est calme ? Est-ce qu'il y a des tensions autour de vous ?
01:12:28 - Oui, l'ambiance est tendue depuis une heure entre les manifestants et les forces de l'ordre,
01:12:32 le cortège avance au compte-gouttes, et les agents de la Bravem se sont déployés en nombre.
01:12:37 J'ai également vu les pompiers secourir un blessé à terre,
01:12:40 des tensions ont aussi lieu un peu plus tôt vers l'avenue de Rivoli,
01:12:43 plusieurs magasins ont été vandalisés, des CRS ont chargé les manifestants,
01:12:47 25 interpellations ont eu lieu pour le moment à Paris.
01:12:50 Un dispositif très important des forces de l'ordre a également été mis en place
01:12:54 devant le Conseil constitutionnel, qui statuera demain sur la validité de la réforme.
01:12:59 Mais plusieurs manifestants me disaient il y a quelques minutes qu'ils ne lâcheront rien,
01:13:02 si le verdict est défavorable, tous espèrent une nouvelle journée de mobilisation.
01:13:07 Et certains même me confiaient que le mouvement s'essoufflait quand même.
01:13:10 La CGT annonce 400 000 manifestants et la police 42 000 ici à Paris.
01:13:15 La manifestation devrait se terminer ici, place de la Bastille, aux alentours de 19h.
01:13:20 – Merci beaucoup pour ces précisions.
01:13:22 Je pense que le nombre d'interpellations, Louis de Ragnold,
01:13:24 n'a pas un tout petit peu augmenté, c'est ça ?
01:13:26 – Oui absolument, il y a 36 interpellations à Paris là à 7h.
01:13:31 Je me permettais simplement de rebondir, vous évoquiez la question du RIP,
01:13:35 et on vient de la prendre, le référendum d'initiative partagée,
01:13:39 qui a été déposé par la gauche auprès du Conseil constitutionnel,
01:13:42 ils se sont rendus compte qu'en fait le RIP était fragile légalement et juridiquement,
01:13:47 et du coup ils viennent d'en déposer, ils ont fait une deuxième demande de RIP,
01:13:51 qui vient d'être déposée à l'instant devant le Conseil constitutionnel.
01:13:55 Et donc ça veut dire que cette instance,
01:13:57 le Conseil constitutionnel va avoir très peu de temps pour l'examiner,
01:14:00 et donc il y a un risque quand même que le Conseil constitutionnel,
01:14:04 par manque de temps, invalide, rejette le RIP.
01:14:08 – Alors là… – C'est une demande d'un élément d'information important.
01:14:10 – Mais ça vient de tomber là, à l'instant.
01:14:12 – À l'instant, et merci de nous tenir au courant de toutes les dernières informations.
01:14:16 Louis de Ragnay, 18h13, on est en direct sur Europe 1 et sur CNews
01:14:19 pour suivre cette douzième journée de mobilisation.
01:14:21 Il y a des policiers en nombre sur cette place de la Bastille,
01:14:24 où est arrivé le cortège parisien,
01:14:26 il y a des manifestants pacifistes évidemment,
01:14:29 mais il y a beaucoup de tensions avec des éléments radicaux,
01:14:32 un millier d'éléments radicaux qui sont présents en tête de cortège,
01:14:36 et qui ne cessent d'agresser, de provoquer les policiers.
01:14:39 On est avec Jean-Christophe Couvy, qui est secrétaire national UNITI SGP.
01:14:43 Vos collègues, il y en a certains qui ont déjà été blessés,
01:14:46 il y a eu au moins deux policiers que nos journalistes ont vus tomber,
01:14:51 frappés par des projectiles, exfiltrés évidemment.
01:14:54 Il y aura des blessés du côté des forces de l'ordre ce soir malheureusement.
01:14:57 – J'espère le moins possible,
01:14:59 j'espère qu'on ne va pas atteindre les scores malheureux des dernières mobilisations,
01:15:04 j'espère que ça va redescendre aussi un petit peu.
01:15:06 Et surtout, il faut bien se mettre dans cette configuration,
01:15:12 que pour un policier, une journée comme ça, c'est très éprouvant physiquement.
01:15:16 C'est-à-dire que vous avez des pics de tension, d'adrénaline,
01:15:19 vous redescendez un petit peu, il faut déjà redescendre,
01:15:21 et puis après vous voyez, vous restez immobile, mais toujours rosagué.
01:15:24 Et donc ça puise vraiment dans vos ressources,
01:15:27 et ça peut durer comme ça jusqu'à tard dans la soirée ou dans la nuit,
01:15:30 on ne sait pas effectivement jusqu'à quand ça va s'arrêter.
01:15:33 Là, il va y avoir des affrontements encore, c'est à coup sûr,
01:15:37 jusqu'au moment où effectivement la place sera nette,
01:15:40 mais à mon avis un peu plus tard dans la soirée.
01:15:42 – Un peu plus tard dans la soirée, effectivement.
01:15:44 – Parce que là, ceux qui veulent en découdre veulent encore en découdre,
01:15:47 et puis le match n'est pas fini pour eux.
01:15:49 – Et on voit des stigmates sur cette place de la Bastille,
01:15:51 avec des poubelles incendie, des arbres qui servent de décoration
01:15:55 pour les restaurants qui ont été jetés contre les forces de l'ordre.
01:15:58 Violence aujourd'hui, tension aujourd'hui, tension sans doute demain,
01:16:00 après la décision du Conseil constitutionnel.
01:16:02 Sandra Buisson du service Police-Justice de CNews.
01:16:05 À quoi faut-il s'attendre demain ?
01:16:07 Il y a déjà des manifestations qui sont interdites, Sandra.
01:16:10 – Alors il y a des inquiétudes sur ce qui peut se passer demain soir.
01:16:13 Il y avait une demande, une déclaration de la CGT et d'autres syndicats,
01:16:18 à l'exception de la CFDT et de la CFTC,
01:16:20 pour se rassembler demain à 19h place de la Concorde.
01:16:23 Et finalement, au terme d'une discussion avec la préfecture,
01:16:26 le rassemblement aura lieu à Hôtel de Ville.
01:16:29 Selon nos informations, 7 à 10 000 personnes pourraient s'y rassembler,
01:16:33 notamment des jeunes, des personnes non syndiquées,
01:16:36 et 200 à 400 individus radicaux pourraient tenter d'y jouer les troubles faites,
01:16:43 de faire dégénérer ce rassemblement ou de tenter de partir en cortège sauvage.
01:16:49 Il y a aussi des rassemblements, des appels à se rassembler
01:16:53 qui sont non déclarés et qui tournent sur les réseaux sociaux.
01:16:56 Donc on ne sait pas encore s'ils auront lieu.
01:16:59 Il faut savoir qu'un arrêté d'interdiction a d'ores et déjà été pris
01:17:02 par la préfecture de police de Paris pour interdire,
01:17:05 à partir de 18h ce soir et jusqu'à samedi matin,
01:17:08 tout rassemblement autour du Conseil constitutionnel.
01:17:11 A noter que les autorités ont été prévenues que,
01:17:14 dans le cas où le Conseil constitutionnel valide la loi sur la réforme des retraites,
01:17:19 eh bien cela pourrait raviver, redonner une nouvelle dynamique
01:17:22 au mouvement de contestation.
01:17:24 – Merci beaucoup Sandra Buisson, pression maximum sur les sages,
01:17:27 neuf sages du Conseil constitutionnel.
01:17:29 Oui c'est la première fois Louis Drangel, c'est vrai.
01:17:32 – Le Conseil constitutionnel avant de rendre une décision
01:17:36 qui est protégée par des policiers et des gendarmes,
01:17:38 mais objectivement il faut quand même mesurer la situation,
01:17:40 c'est complètement lunaire.
01:17:42 Mais ce qui est, moi ce que je trouve aussi inquiétant par rapport à cette situation,
01:17:46 c'est qu'en fait vous avez des images comme ça avec des institutions
01:17:48 qui d'habitude travaillent assez paisiblement,
01:17:52 se mettent une pression souvent tout seuls,
01:17:53 mais ce qui est assez inquiétant je trouve par rapport au prochain jour,
01:17:56 c'est que vous êtes dans une configuration où politiquement tout est bloqué,
01:17:59 vous avez plutôt moins de manifestations, moins de manifestants,
01:18:02 et donc avec une société qui est un peu sous cloche,
01:18:06 et il ne se passe pas grand chose.
01:18:08 – Il est 18h17, on est en direct sur Europe 1 et sur CNews,
01:18:10 on rejoint l'une de nos équipes dans la manifestation Place de la Bastille
01:18:14 où les projectifs pleuvent sur les policiers et les forces de l'ordre
01:18:18 qui sont obligés de reculer.
01:18:22 – Oui c'est assez impressionnant, on est au pied de la Banque de France
01:18:26 et nous-mêmes nous sommes obligés de reculer parce que les jets de projectiles
01:18:30 se multiplient des pavés d'une taille assez importante,
01:18:33 des pierres qui ont sûrement été arrachées aussi tout au long du cortège.
01:18:37 C'est au moment où la police a décidé de reculer,
01:18:39 il protégeait la Banque de France, que les projectiles se sont multipliés
01:18:44 et l'attaque de la Banque de France a été assez impressionnante,
01:18:48 elle a été taguée avec des messages à destination des riches,
01:18:51 "taxez les riches", on peut lire sur l'établissement,
01:18:54 il y a aussi des vitres qui ont été brisées et au pied de cet établissement
01:18:59 on aperçoit aussi des pots de fleurs,
01:19:01 des pots de fleurs qui ont sûrement servi de projectiles
01:19:03 parce que ce qui est assez étonnant,
01:19:05 c'est sûrement la première fois que je peux apercevoir ça lors d'une manif,
01:19:09 c'est qu'il y a de la terre partout, des fleurs partout,
01:19:12 au pied de la Banque de France qui témoigne finalement
01:19:16 de la violence des affrontements entre les forces de l'ordre
01:19:19 et certains manifestants.
01:19:21 Merci beaucoup pour ces précisions,
01:19:23 je précise à nos auditeurs que la pluie de projectiles,
01:19:25 de pavés, on parle de pavés de 30 cm sur 30 cm,
01:19:29 1 kg ou 1,2 kg, qui est tombée sur les forces de l'ordre
01:19:32 est absolument hallucinante,
01:19:34 j'espère qu'il n'y aura pas trop de blessés du côté des forces de l'ordre,
01:19:38 il y a un déchaînement de violence,
01:19:39 alors la Banque de France, symbole évidemment du capitalisme,
01:19:42 Marine, on va retrouver l'une de nos équipes,
01:19:44 il y a une charge à l'instant des policiers.
01:19:47 Oui Laurence, nouvelle charge de policiers,
01:19:50 juste devant nos yeux, vous entendez ces tirs,
01:19:53 j'ai deux projectiles, c'est pavés, c'est pierres,
01:19:56 et donc l'un de nos journalistes décrivait les tags
01:19:59 qui ont été écrits sur la Banque de France,
01:20:01 juste à côté de nous, il y a de nombreux tags
01:20:03 à l'encontre des policiers, à l'encontre du gouvernement,
01:20:05 mais bien plus contre les policiers,
01:20:08 et donc là vous le voyez, il y a des tirs de mortiers
01:20:12 qui sont lancés par certains éléments radicaux,
01:20:16 et donc voilà, une situation un petit peu tendue
01:20:19 qui se complique depuis une bonne heure,
01:20:21 place de la Bastille, et donc les policiers en tout cas
01:20:25 n'arrivent pas à disperser les éléments radicaux,
01:20:27 ces éléments radicaux qui restent juste à côté de la rivolie,
01:20:31 juste à côté de la Banque de France qui a été touchée
01:20:33 un petit peu plus tôt dans l'après-midi.
01:20:35 Merci beaucoup de ces reportages en direct,
01:20:37 et je salue le travail des équipes CNews et Europe 1,
01:20:39 parce que voilà, encore une fois, c'était extrêmement compliqué
01:20:42 de faire notre métier de journaliste sur le terrain
01:20:45 par rapport à des manifestants radicalisés,
01:20:47 qui nous prennent pour cibles, comme nous prennent pour cibles
01:20:49 les policiers Jean-Christophe Covid,
01:20:51 et là encore une fois, on assiste à des scènes qui sont navrantes,
01:20:54 navrantes pour tous les militants qui viennent manifester pacifiquement,
01:20:58 mais là qui se font complètement voler leur mobilisation.
01:21:02 Oui, c'est toujours le même hold-up,
01:21:04 quelque part qui est organisé par ces éléments ultra,
01:21:08 et là on voit, comme je vous ai expliqué tout à l'heure,
01:21:11 il ne faut pas rester statique,
01:21:13 c'est-à-dire dès lors qu'il y a des pluies de projectiles,
01:21:15 effectivement, souvent on se resserre pour faire masse,
01:21:17 pour bien se protéger,
01:21:18 je peux vous dire que vous priez intérieurement
01:21:21 pour ne pas recevoir un projectile sur la tête,
01:21:23 parce que les casques, ce n'est pas du Kevlar,
01:21:25 c'est du plastique très dur,
01:21:27 mais il n'y a rien qui peut arrêter des pavés d'un kilo, un kilo deux,
01:21:31 et puis après c'est la manœuvre en fait,
01:21:32 et donc c'est pour ça qu'on peut subir un bloc,
01:21:36 mais il faut manœuvrer,
01:21:37 et donc l'idée c'était là de perdre un peu de terrain,
01:21:40 faire un repli stratégique pour permettre à d'autres forces mobiles de l'autre côté,
01:21:45 par exemple, de faire une contre-offensive,
01:21:47 un peu comme une tenaille,
01:21:48 pour venir dégager et faire un peu d'appel d'air.
01:21:51 Donc voilà, et en fait le secret du maintien de l'ordre,
01:21:57 c'est la coordination des forces,
01:21:59 c'est-à-dire que là on voit qu'il y a des forces parisiennes,
01:22:00 avec des CRS, avec des gendarmes mobiles,
01:22:02 et donc tout le monde ne travaille pas de la même manière,
01:22:04 tout le monde n'a pas les mêmes chefs,
01:22:06 et donc effectivement c'est toute cette coordination
01:22:08 qui doit y avoir avec la salle de commandement,
01:22:10 qui fait qu'on est très proactif,
01:22:13 et qu'on est capable de faire bouger un peu comme des petits soldats,
01:22:15 vous savez, sur un jeu, un wargame,
01:22:17 et tout de suite les fonce.
01:22:18 - Et là c'est de la vraie vie,
01:22:20 et il n'est pas vu, ce n'est pas vécu.
01:22:22 - Et ce soir, hélas, dans les hôpitaux, il va y avoir aussi de mes collègues
01:22:23 qui vont aller passer des scanners.
01:22:26 - Et on a ces manifestants qui arrivent dans un vrai champ de bataille,
01:22:30 sur cette place de la Bastille,
01:22:31 on joue en l'une de nos équipes,
01:22:33 parce qu'il y a cette ambiance festive,
01:22:34 et là, ils vont arriver au milieu des lacrymos et des jets de pavés,
01:22:38 c'est bien ça !
01:22:40 - C'est assez surréaliste,
01:22:42 ce qu'il se passe souvent en fin de cortège,
01:22:45 désormais à chaque manifestation contre la réforme des retraites.
01:22:48 C'est déjà arrivé la semaine dernière,
01:22:49 et cette image se répète,
01:22:51 c'est-à-dire que le cortège est en train d'arriver
01:22:53 depuis la rue Saint-Antoine, sur la place de la Bastille,
01:22:56 un cortège qui arrive avec de la musique,
01:22:58 on voit plutôt une ambiance festive,
01:23:00 des manifestants qui sont pacifiques,
01:23:02 et puis en même temps, on assiste encore à des jets de projectiles,
01:23:06 en ce moment même, des jets de projectiles,
01:23:08 en direction des forces de l'ordre,
01:23:10 qui sont situés un peu plus loin,
01:23:12 toujours à proximité de cet établissement de la Banque de France.
01:23:15 Donc des scènes qui se répètent,
01:23:18 et on a du mal parfois à nous-mêmes comprendre sur place
01:23:22 ce qu'il se passe réellement.
01:23:24 On se dit "mais comment ce cortège peut arriver ?"
01:23:26 alors qu'en même temps,
01:23:28 pour reprendre une célèbre expression d'Emmanuel Macron,
01:23:30 et en même temps, les affrontements se poursuivent.
01:23:33 - Merci beaucoup pour ces explications.
01:23:35 L'autre de nos équipes est à un autre endroit,
01:23:38 à la place de la Bastille.
01:23:40 Qu'est-ce qui se passe de votre côté ? Expliquez-nous.
01:23:43 Alors, je ne sais pas si vous nous envoyez spécialement nous entendre,
01:23:50 parce qu'il y a évidemment beaucoup de mouvements sur cette place de la Bastille.
01:23:53 Allez-y, on vous écoute.
01:23:55 - Eh bien, donc là, nous avons les forces de l'ordre
01:23:59 qui sont juste à côté de nous,
01:24:01 qui essaient de bloquer la rue de la Bastille.
01:24:04 Et donc, vous le voyez, c'est G,
01:24:06 ces projectiles qui sont lancés sur les forces de l'ordre,
01:24:09 sur nos images.
01:24:11 Il y a quelques instants, un troisième policier
01:24:13 a été escorté, donc sous nos yeux,
01:24:16 puisqu'il a été blessé
01:24:19 lors d'un tir de projectile.
01:24:22 Et donc, vous le disiez, il y a quelques instants,
01:24:24 en fait, il y a deux ambiances.
01:24:26 Il y a, en fond, derrière nous,
01:24:28 de la musique, des manifestants qui dansent,
01:24:30 des flash-mob juste à côté de nous.
01:24:33 Et sur notre droite, cette ambiance avec les éléments radicaux,
01:24:36 les forces de l'ordre qui essaient de stabiliser, en tout cas, la situation.
01:24:40 Et puis, pareil, du côté des journalistes,
01:24:42 on a certains individus qui nous menacent,
01:24:44 et d'autres qui nous remercient de montrer ces images,
01:24:47 de décrire la situation sur place.
01:24:49 - Merci beaucoup. Toute l'ambivalence, évidemment, de cette situation
01:24:52 que l'on vit en direct, Jean-Christophe Couvy.
01:24:55 - Mais en fait, une manifestation,
01:24:57 vous avez une image en temps réel de la société.
01:25:00 C'est-à-dire qu'il y a un mélange des genres,
01:25:01 il y a un mélange de tout.
01:25:03 Il y a effectivement des gens qui sont hyper radicalisés,
01:25:05 qui veulent juste se battre,
01:25:06 et leur dieu, c'est la violence.
01:25:08 Donc, ni dieu, ni maître, enfin si, c'est la violence.
01:25:10 Et de l'autre côté, des gens qui sont là pour passer,
01:25:13 je ne vais pas dire un bon moment,
01:25:14 mais pour aussi partager leurs émotions,
01:25:16 partager leur colère, mais sainement.
01:25:18 Et qui manifestent à travers de la gestuelle,
01:25:20 à travers des slogans, justement, leur mécontentement.
01:25:24 Et nous, on est au milieu de tout ça,
01:25:25 et effectivement, on navigue entre les gens heureux, j'allais dire,
01:25:28 qui sont là pacifiquement,
01:25:30 et à côté, les imbéciles,
01:25:32 qui viennent vraiment pour s'affronter,
01:25:33 pour prendre de l'adrénaline.
01:25:34 Des jeunes, effectivement,
01:25:36 où c'est leur première manifestation,
01:25:37 donc ils veulent leur coup d'éclat médiatique aussi,
01:25:41 et puis se taper du flic, parce que ça fait bien.
01:25:42 Et quand ils vont entrer dans les cours de lycée ou de fac,
01:25:45 ils vont pouvoir dire, tiens, j'ai mis un policier au sol,
01:25:49 et je suis content de moi, quoi, voilà.
01:25:50 - Et les facs et les lycées, dans les beaux quartiers,
01:25:52 on rappelle que ce ne sont pas des gens défavorisés
01:25:56 qui s'en prennent aux forces de l'ordre.
01:25:58 En autre lieu sous haute surveillance,
01:26:00 c'est le Conseil constitutionnel,
01:26:01 qui, vous le savez, doit rendre demain
01:26:03 une décision extrêmement importante
01:26:04 sur cette réforme des retraites.
01:26:05 L'envoyé spécial d'Europe 1 est devant.
01:26:07 Il y a beaucoup de tensions autour du Conseil constitutionnel ?
01:26:10 - Non, les points de tension, c'était plutôt cet après-midi.
01:26:13 Désormais, les manifestations sont interdites
01:26:16 ici, aux abords du Conseil constitutionnel,
01:26:18 depuis 18h.
01:26:19 C'est une décision prise sur demande de Gérald Darmanin.
01:26:22 L'arrêté promulgué par le préfet de police de Paris
01:26:25 indique qu'il existe un risque important,
01:26:28 que des rassemblements non déclarés
01:26:30 se tiennent aux abords du Palais royal,
01:26:32 où siègent les sages,
01:26:33 eux qui rendront demain leur décision
01:26:35 quant à la constitutionnalité de la réforme des retraites.
01:26:38 En tout cas, ce jeudi, des chants des manifestants
01:26:41 ont sûrement résonné jusqu'aux fenêtres
01:26:43 des 9 membres du Conseil constitutionnel.
01:26:45 Plus tôt cet après-midi, Contestataires et CRS
01:26:47 se sont faits face à seulement quelques mètres
01:26:49 de la grille du Palais royal.
01:26:51 La situation a été maîtrisée
01:26:53 par les forces de l'ordre en ombre.
01:26:55 Ils ont essuyé quelques jets de projectiles,
01:26:57 sans pour autant répliquer.
01:26:58 Plus tôt ce matin, une petite centaine de manifestants
01:27:01 se sont réunis et ont déversé des poubelles sur la chaussée.
01:27:04 La foule a aussi entonné des chants,
01:27:06 des slogans anti-réforme des retraites.
01:27:08 La situation est désormais calme.
01:27:10 Les rassemblements sont interdits jusqu'à samedi,
01:27:12 8h du matin.
01:27:13 Merci pour ces précisions
01:27:15 que les sirènes des policiers en arrière font.
01:27:18 Oui, M. Couvillard, vous m'en parlez.
01:27:20 Oui, là, on vient de m'informer, par exemple,
01:27:21 qu'il y a un mouvement à 300 radicaux
01:27:23 qui sont en train de s'affronter avec la police.
01:27:25 Vous voyez, Nancy, c'est quand même pas...
01:27:27 Donc on en a toutes les villes moyennes,
01:27:29 comme ça, on commence à avoir des éléments radicaux
01:27:31 qui affrontent, et c'est la fameuse zone grise,
01:27:33 comme disait Jean-Sébastien Ferjou,
01:27:35 et qui commence aussi à prendre un petit peu.
01:27:37 Et là, je pense que les politiques
01:27:39 ont un rôle à jouer,
01:27:41 de faire un scan en temps réel de la société,
01:27:43 de se dire qu'il y a vraiment
01:27:45 quelque chose qui se passe,
01:27:47 et il va falloir vraiment qu'on trouve une solution.
01:27:49 C'est incroyable. On parle de cette manifestation
01:27:51 aujourd'hui, mais demain, il y a 131 actions
01:27:53 qui sont attendues en réaction
01:27:55 à la décision du Conseil constitutionnel.
01:27:57 C'est considérable. C'est une information
01:27:59 que nous donne Sandra Buisson de CNews,
01:28:01 des actions qui pourraient
01:28:03 réunir jusqu'à 41 000 participants.
01:28:05 Donc, pratiquement la même chose
01:28:07 que ce qu'il y a aujourd'hui à Paris,
01:28:09 ce qui est considérable. On va y revenir dans un instant.
01:28:11 Laurent Pietraszewski, la décision du Conseil constitutionnel,
01:28:13 demain, elle peut changer,
01:28:15 quoi que ce soit ou pas ?
01:28:17 D'abord dire que le Conseil constitutionnel,
01:28:19 son job, c'est de vérifier la
01:28:21 conformité de la loi
01:28:23 à notre règle commune, qui est la
01:28:25 constitution. Et c'est ce qui fait
01:28:27 aussi le ciment de notre République.
01:28:29 C'est important, parce que j'entendais tout à l'heure
01:28:31 qu'effectivement, il fallait maintenant protéger
01:28:33 le Conseil constitutionnel. C'est quand même, effectivement,
01:28:35 des points qui doivent nous interroger dans notre
01:28:37 capacité à réussir
01:28:39 à faire République ensemble et à accepter
01:28:41 la règle commune. Alors, le Conseil constitutionnel,
01:28:43 il a effectivement une
01:28:45 palette d'options. Laurence Ferrer, vous avez raison.
01:28:47 Il pourrait avoir,
01:28:49 et c'est d'ailleurs un...
01:28:51 en tout cas, une orientation qu'on lui prête,
01:28:53 avoir un regard de conformité
01:28:55 sur la majorité de la loi
01:28:57 et notamment cet article 7,
01:28:59 qui amène le recul
01:29:01 de l'âge d'ouverture des droits
01:29:03 de la retraite de 62 à 64 ans.
01:29:05 Et puis, dans le même temps,
01:29:08 décider
01:29:10 l'inconstitutionnalité de certaines dispositions
01:29:12 qui apparaissent, ça s'appelle comme ça,
01:29:14 des cavaliers, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas
01:29:16 leur place dans son texte de loi, si vous voulez,
01:29:18 dans son texte de loi. Bon, si on est sur
01:29:20 cette position, eh bien,
01:29:22 le président de la République sera en situation de promulguer
01:29:24 la loi et d'ailleurs, ça mettra
01:29:26 en difficulté ceux qui veulent, en même temps,
01:29:28 lui opposer à un RIP,
01:29:30 puisque le fameux référendum
01:29:32 d'initiative partagée ne peut pas avoir
01:29:34 pour objet de venir
01:29:36 s'opposer à une loi qui a été promulguée
01:29:38 depuis moins d'un an. Et donc,
01:29:40 évidemment, il y a une course poursuite et...
01:29:42 - Le référendum a été déposé avant la promulgation.
01:29:44 - Oui, mais
01:29:46 évidemment, c'est pour ça qu'ils se sont dépêchés
01:29:48 d'en déposer un deuxième, j'ai compris,
01:29:50 en tout cas pour certains députés
01:29:52 de l'opposition, de manière
01:29:54 à s'assurer de ça. Donc, voilà, il y a une sorte
01:29:56 de course poursuite, là, entre
01:29:58 les deux événements, course poursuite
01:30:00 juridique, mais vous avez effectivement raison de rappeler
01:30:02 que c'est le moment où on dépose
01:30:04 devant le Conseil constitutionnel
01:30:06 le projet de RIP qui compte, c'est cette date-là.
01:30:08 Et donc, là, pour l'instant, la loi n'est pas promulguée.
01:30:10 - Et course poursuite également entre les forces
01:30:12 de l'ordre et certains éléments radicaux sur cette place
01:30:14 de la Bastille. Nous vivons en direct cette douzième
01:30:16 journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
01:30:18 Il est pratiquement 18h30,
01:30:20 on est en direct sur Europe 1 et sur CNews. On va retrouver
01:30:22 nos équipes qui sont sur zone
01:30:24 puisque, voilà, il y a à la fois
01:30:26 tout ce cortège pacifique, 42 000
01:30:28 personnes qui arrivent
01:30:30 sur cette place de la Bastille, les éléments radicaux,
01:30:32 les policiers qui font charge contre charge,
01:30:34 qui lancent des gaz lacrymogènes.
01:30:36 Je signale que selon la préfecture de police de Paris, il y a
01:30:38 10 policiers et 10 membres
01:30:40 des forces de l'ordre qui ont été blessés, ce qui est déjà
01:30:42 considérable sur Christophe Couvier, on le rappelle.
01:30:44 Et le tribut que payent
01:30:46 les forces de l'ordre à ces manifestations
01:30:48 est important. On voit qu'il y a beaucoup de
01:30:50 mouvements, c'est extrêmement
01:30:52 mouvementé à cette
01:30:54 heure sur la place de la
01:30:56 Bastille. Est-ce qu'il y a
01:30:58 plus de tensions que lors des dernières manifestations ?
01:31:00 - Je ne dirais pas plus,
01:31:02 mais là, ça commence à prendre un peu plus
01:31:04 de, j'allais dire,
01:31:06 on voit que
01:31:08 le terrain commence à devenir
01:31:10 un peu plus dangereux que tout à l'heure.
01:31:12 Ça commence à s'animer et puis là, on a vu
01:31:14 des images qui parlent d'elles-mêmes.
01:31:16 Il y a un kiosque à journaux où on essaie de mettre le feu.
01:31:18 Donc derrière ça, il y a des emplois, quand même.
01:31:20 Il y a quelqu'un qui bosse, qui va perdre son
01:31:22 boulot. Et j'ai vu une minette,
01:31:24 la petite queue de cheval,
01:31:26 elle n'avait pas l'air malheureuse,
01:31:28 qui fait le "A" de l'anarchie,
01:31:30 avec une bombe
01:31:32 de peinture. Des fois, on a juste envie
01:31:34 de prendre la bombe de peinture et le faire son "A"
01:31:36 aussi dans ses cheveux, comme ça, ça rappellera.
01:31:38 Non, non, mais c'est hallucinant, parce qu'en fait,
01:31:40 ils arrivent et ils ne se rendent pas compte
01:31:42 que derrière... - Il faut savoir résister à ce qu'ils ont dit.
01:31:44 - Non, c'est des fantasmes, je rigole.
01:31:46 Non, non, mais c'est vrai qu'il faut
01:31:48 beaucoup de résilience quand vous assistez à des scènes comme ça,
01:31:50 que vous voyez tout ça. Et en fait, autour,
01:31:52 il n'y a personne qui bouge. Moi, ça me rend fou,
01:31:54 parce que je vois qu'encore une fois,
01:31:56 on met le feu volontairement. On ne sait même pas
01:31:58 s'il y a quelqu'un derrière, dedans,
01:32:00 on met le feu dans le kiosque et personne ne bouge,
01:32:02 personne n'essaie d'arriver,
01:32:04 d'éteindre l'incendie ou d'enlever
01:32:06 les papiers. Et en fait,
01:32:08 on laisse faire et on filme et on regarde.
01:32:10 Et en fait, c'est ça, cette société-là, aujourd'hui,
01:32:12 qu'on voit. Et moi, ça me dérange.
01:32:14 Ça me dérange. C'est la société spectacle, en fait.
01:32:16 - 18h31 en direct sur CNews
01:32:18 et sur Europe 1, on rejoint l'une de nos équipes.
01:32:20 À nouveau, beaucoup de mouvements, beaucoup de charges
01:32:22 des forces de police, c'est bien ça.
01:32:24 - Oui, Laurence, les policiers viennent de charger,
01:32:28 donc ils se sont rapprochés de la place de la Bastille
01:32:30 puisque depuis tout à l'heure, ils reviennent
01:32:32 au niveau de la rue de Rivoli et de la rue
01:32:34 de la Bastille. Et donc, là,
01:32:36 ils viennent de reculer
01:32:38 après une charge, puisqu'ils sont
01:32:40 de nouveau ciblés
01:32:42 par ces éléments radicaux,
01:32:44 par des morceaux de verre,
01:32:46 des bouteilles de verre qui leur sont
01:32:48 lancées, des pavés,
01:32:50 des morceaux de pierre. Nous sommes juste
01:32:52 à côté de la Banque de France qui a été
01:32:54 visée. Donc, voilà, juste à côté
01:32:56 de nous aussi, des cafés et des
01:32:58 restaurants qui se sont
01:33:00 barricadés il y a un peu plus
01:33:02 d'une heure, en voyant donc tous ces
01:33:04 éléments radicaux arriver.
01:33:06 Voilà, c'est un petit peu la situation
01:33:08 en ce moment, à bientôt
01:33:10 19h. Une journaliste d'Europe 1 tout à l'heure
01:33:12 a expliqué sur notre antenne que la
01:33:14 manifestation devrait se terminer
01:33:16 aux alentours de 19h. Mais nous échangeons
01:33:18 tout à l'heure avec des forces de l'ordre
01:33:20 qui estimaient le départ des éléments
01:33:22 radicaux un petit peu plus tard dans la soirée
01:33:24 en vue de la situation. Effectivement, merci
01:33:26 beaucoup pour ces précisions. Une autre
01:33:28 de nos équipes nous signale que les
01:33:30 canons à eau, les camions qui ont les canons à eau
01:33:32 sont en train de se mettre en place. Expliquez-nous.
01:33:34 Oui, toujours au bout de la rue
01:33:40 Saint-Antoine, là où la Banque de
01:33:42 France a été prise pour
01:33:44 pour cible, le camion à eau
01:33:46 vient de prendre place.
01:33:48 Il faut comprendre que le camion à eau
01:33:50 était vraiment à la fin du cortège,
01:33:52 à la fin du cortège qui est
01:33:54 totalement arrivé à Place de la Bastille.
01:33:56 Il avance petit à petit,
01:33:58 il se met en position. Pour le moment,
01:34:00 il n'est pas question de l'utiliser.
01:34:02 Mais c'est vrai qu'on l'aperçoit
01:34:04 d'ici, il y a un nuage de fumée
01:34:06 puisque les bombes lacrymogènes
01:34:08 ont été lancées par
01:34:10 les forces de l'ordre qui ont pris
01:34:12 position. Donc, on imagine
01:34:14 qu'effectivement, ce camion à eau va se
01:34:16 positionner au cas où
01:34:18 la situation venait vraiment à dégénérer.
01:34:20 Pour le moment, les forces de l'ordre
01:34:22 ont pris position, elles maîtrisent la situation
01:34:24 mais bien évidemment, elles
01:34:26 prennent les devants.
01:34:28 Merci beaucoup pour ces précisions. On est non loin de la Banque de France.
01:34:30 Jean-Christophe Coupier, à quoi ça sert le canon à eau ?
01:34:32 C'est les moyens spéciaux qu'on appelle
01:34:34 le service des moyens spéciaux des CRS.
01:34:36 D'ailleurs, c'est ce qui a un peu, j'allais dire, sauvé
01:34:38 les collègues gendarmes
01:34:40 à Seine-Sauline. C'est-à-dire que c'est vraiment
01:34:42 très efficace parce que
01:34:44 ça arrose.
01:34:46 Alors, on peut mélanger avec du gaz incapacitant
01:34:48 du CS, un peu comme les lacrymos.
01:34:50 - Mais ce n'est pas le cas là.
01:34:52 - Comment ? - Ce n'est pas le cas là.
01:34:54 - Non, pour l'instant on attend. Il faut vraiment une situation
01:34:56 dégradée.
01:34:58 Mais c'est vrai que, entre guillemets, ça refroidit
01:35:00 les ardeurs. Quand vous faites arroser
01:35:02 et en plus c'est très puissant,
01:35:04 alors c'est jamais utilisé à 100%.
01:35:06 Parce que, en fait,
01:35:08 à 100%, ça pourrait vous déboîter
01:35:10 une épaule. Donc on n'utilise jamais
01:35:12 des instructions. Pour tous ceux qui
01:35:14 nous écoutent et qui pensent que la police tue,
01:35:16 non, la police arrose. Mais
01:35:18 elle n'arrose pas à 100%.
01:35:20 Encore une fois, on a le respect, comme on dit toujours,
01:35:22 de la vie humaine et le respect des gens.
01:35:24 Donc il y a
01:35:26 des consignes d'utilisation.
01:35:28 Mais c'est vrai que ça nous aide beaucoup,
01:35:30 notamment à nettoyer la place.
01:35:32 - À la toute fin, quand ça part un peu.
01:35:34 - Quand il va rester tous les excités, bien arrosés, bien imbibés.
01:35:36 - Dans tous les sens. - Effectivement,
01:35:38 on va pouvoir les hydrater.
01:35:40 - Voilà, avec ce camion, donc,
01:35:42 canon à eau,
01:35:44 les forces de l'ordre qui sont en position,
01:35:46 qui valuent la situation,
01:35:48 effectivement, c'est la première fois que les canons à eau
01:35:50 interviendraient, depuis le début des mobilisations
01:35:52 contre la réforme. - Alors, on l'a vu à Nantes,
01:35:54 on l'a vu à Rennes, dans
01:35:56 certaines villes, Saint-Sauline d'ailleurs.
01:35:58 Et là, sur Paris, c'est rare,
01:36:00 effectivement. Mais
01:36:02 franchement, c'est un très bon
01:36:04 moyen. Et je sais que mes collègues CRS nous le disent,
01:36:06 ça nous aide beaucoup, parce que
01:36:08 c'est un appui
01:36:10 sensationnel.
01:36:12 - Et ça se fait beaucoup, notamment en Allemagne, par exemple.
01:36:14 - En Allemagne, ils le font un peu plus souvent.
01:36:16 - Ils ont évité de quitter
01:36:18 la place,
01:36:20 ils ne sont pas bloqués.
01:36:22 - Il y a des sommations. De toute façon, à chaque fois qu'on utilise
01:36:24 la force, à chaque fois, on a des sommations.
01:36:26 Alors, bien sûr, les sommations, on a beau
01:36:28 les crier au mégaphone, personne n'écoute.
01:36:30 - Donc, CRS, c'est volontairement. - Volontairement, parce que
01:36:32 on leur dit, puis ils voient les canons à eau
01:36:34 qui commencent à se mettre en route,
01:36:36 je pense qu'un badaud va dire "bon, je vais peut-être partir,
01:36:38 parce qu'à mon avis, je vais me faire arroser". Mais donc,
01:36:40 il va rester, entre guillemets, les "pseudo-guerriers"
01:36:42 qui vont arriver et qui vont vouloir s'affronter avec
01:36:44 les forces de l'ordre et qui vont se faire arroser et déplacer.
01:36:46 Et à un moment donné, ils en ont marre
01:36:48 aussi, puis ils quittent le terrain.
01:36:50 - On voit les forces de l'ordre, évidemment,
01:36:52 qui sont très mobiles, en action,
01:36:54 qui tentent de prévenir ce qui se
01:36:56 passe sur cette place de la Bastille,
01:36:58 où le cortège est arrivé, les manifestants
01:37:00 sont en train d'arriver. On a une de nos équipes
01:37:02 qui se trouve justement avec les manifestants pacifistes,
01:37:04 qui s'est plutôt au calme. Quel est leur sentiment
01:37:06 après toutes ces tensions ?
01:37:08 - Oui, Laurence, on a pu échanger
01:37:10 avec certains manifestants.
01:37:12 La discussion a coupé court,
01:37:14 parce que des gaz lacrymogènes ont été envoyés
01:37:16 sur les manifestants, et on a pu discuter
01:37:18 avec eux, notamment leur faire réagir
01:37:20 sur la mobilisation. Ils avouaient que,
01:37:22 oui, elle était moins importante que la semaine
01:37:24 dernière, mais étaient tout de même satisfaits
01:37:26 que ces manifestations continuent
01:37:28 de mobiliser les gens dans la rue.
01:37:30 Ces manifestants avec qui on a pu discuter
01:37:32 étaient des 11 dernières manifestations
01:37:34 et l'ont affirmé. Ils seront là demain,
01:37:36 devant le Conseil constitutionnel.
01:37:38 Et même si cette réforme est adoptée,
01:37:40 approuvée par le Conseil constitutionnel,
01:37:42 ils seront la semaine prochaine dans la rue
01:37:44 si l'intersyndical appelle
01:37:46 à une nouvelle mobilisation.
01:37:48 Alors, impossible de parler
01:37:50 de baroudes d'honneur. Ils sont mobilisés
01:37:52 et contre cette réforme, c'est ferme.
01:37:54 C'est certain pour eux. Cette réforme ne doit pas passer,
01:37:56 même s'il faut continuer à manifester
01:37:58 pendant plusieurs semaines encore.
01:38:00 - Merci beaucoup. Et l'un de nos journalistes
01:38:02 de CNews, Laurent Tardif, me précise
01:38:04 que c'est à 18h que le Conseil constitutionnel
01:38:06 rendra sa décision.
01:38:08 Que les manifestations sont interdites,
01:38:10 Louis de Reynald, autour du Conseil.
01:38:12 Là, on parle de Palais-Royal. On est dans le cœur
01:38:14 historique de Paris. - Absolument.
01:38:16 Rue de Rivoli, il y a le Conseil d'État juste derrière.
01:38:18 En fait, ce qui est en train de se passer,
01:38:20 c'est qu'on assiste à des manifestations
01:38:22 qui sont sans fin. On a l'impression que c'est
01:38:24 le conflit social. Il y a certaines personnes
01:38:26 qui souhaitent que jamais ils ne puissent
01:38:28 s'arrêter. Et en plus, il y aura
01:38:30 toujours des arguments. Parce qu'en fait,
01:38:32 demain, il y aura la décision du Conseil constitutionnel.
01:38:34 Mais elle est prise au regard,
01:38:36 et M. le ministre Pietraszewski l'a très bien
01:38:38 expliqué, au regard de la conformité
01:38:40 avec la Constitution. Mais en tenant
01:38:42 compte aussi du contexte social.
01:38:44 Et donc, évidemment,
01:38:46 vous verrez, dès demain soir,
01:38:48 il y aura des critiques, déni de démocratie,
01:38:50 on doit continuer la manifestation.
01:38:52 - Ou jugement politique, il y aura les deux.
01:38:54 - Et puis vous verrez que le gouvernement, par exemple,
01:38:56 prendra les mesures qui sont rejetées par le Conseil constitutionnel
01:38:58 pour les faire adopter via d'autres textes,
01:39:00 notamment dans la loi travail. Par exemple,
01:39:02 en raisonnant par l'absurde, si
01:39:04 l'index senior ou le CDI senior
01:39:06 sont rejetés par le Conseil constitutionnel,
01:39:08 des mesures qui avaient été demandées
01:39:10 notamment par les Républicains, eh bien,
01:39:12 le gouvernement pourrait les réinjecter
01:39:14 dans la loi travail, par exemple, qui sera
01:39:16 étudiée dans les prochaines semaines.
01:39:18 J'imagine très bien ce qu'il va se passer.
01:39:20 Certaines oppositions vont dire "mais regardez,
01:39:22 c'est dégueulasse, c'est du bidouillage".
01:39:24 Non, mais j'imagine ce qui va se passer.
01:39:26 C'est du bidouillage institutionnel
01:39:28 puisque ce que le Conseil constitutionnel
01:39:30 a rejeté, le gouvernement
01:39:32 le réintègre dans d'autres projets de loi.
01:39:34 Alors, je reconnais qu'il y a
01:39:36 un peu de cynisme dans l'histoire,
01:39:38 mais vous verrez qu'en fait,
01:39:40 dès demain soir,
01:39:42 la décision du Conseil constitutionnel
01:39:44 justifiera, selon certains,
01:39:46 un appel à redoubler.
01:39:48 Elle sera contestée, alors que c'est la plus haute juridiction
01:39:50 de notre pays. On remet tout en question
01:39:52 désormais en France.
01:39:54 Qu'elle soit contestée, c'est une chose,
01:39:56 et qu'on doive la faire protéger par la police,
01:39:58 c'en est une autre. Parce que vous voulez dire
01:40:00 "moi je ne suis pas d'accord avec la décision du Conseil constitutionnel,
01:40:02 ils ont dit la loi, mais moi je ne suis pas d'accord".
01:40:04 Mais là, on les fait protéger par les policiers
01:40:06 et vous avez des gens qui disent que
01:40:08 le meilleur moyen, c'est d'exercer une pression physique
01:40:10 sur les membres du Conseil constitutionnel.
01:40:12 Moi, je suis effaré par la dégradation de la situation.
01:40:14 Les violences contre les policiers s'aggravent,
01:40:16 les violences contre la presse s'aggravent,
01:40:18 la violence contre les institutions s'aggrave.
01:40:20 Je ne sais pas où la radicalité
01:40:22 peut mener, mais à mon avis,
01:40:24 elle peut mener au drame.
01:40:26 - Et si ça, ça ne correspond pas
01:40:28 à la définition de factieux,
01:40:30 je ne sais pas ce qui correspond à la définition de factieux.
01:40:32 Ce sont des groupes qui exercent de la violence
01:40:34 justement pour faire pression et provoquer
01:40:36 des troubles politiques de la violence contre les autorités établies.
01:40:40 Donc là, c'est quand même ce qu'on voit avec des élus
01:40:42 de la France insoumise devant le Conseil constitutionnel,
01:40:45 comme on l'a vu ce matin.
01:40:47 Peut-être faudrait-il quand même que la République
01:40:49 se pose la question. - Ils étaient assez insolides.
01:40:51 - C'est un schéma. - C'est un schéma.
01:40:53 - Il n'y avait plus de complaisance.
01:40:55 Oui, mais à Saint-Sauline, c'était pas la...
01:40:57 - C'était interdit. - C'est pas plus défendable.
01:40:59 Je suis d'accord avec vous, la manifestation était interdite,
01:41:01 mais ça ne visait pas à faire pression sur une institution
01:41:03 en particulier. Mais surtout, c'est pas comprendre
01:41:05 de toute façon la nature, et M. Pietraszewski
01:41:07 le disait tout à l'heure, de ce que va dire
01:41:09 le Conseil constitutionnel. Il apprécie juste
01:41:11 la conformité de cette loi par rapport
01:41:13 à la Constitution. Il ne dit pas si c'est juste
01:41:15 ou injuste de décider que la République...
01:41:17 - Mais peut-être qu'on va enfin me faire dire
01:41:19 pas de 62 à 64.
01:41:21 - À 64.
01:41:23 Donc de toute façon, ce conflit-là,
01:41:25 il va rester entier, et on en revient
01:41:27 là encore au fait qu'il n'y a pas d'issue.
01:41:29 Il y a un conflit de légitimité
01:41:31 majeur à l'heure actuelle.
01:41:33 Qui sera capable d'en sortir ? Le tempérament
01:41:35 du chef de l'État suggère qu'il ne veut pas
01:41:37 en sortir, mais qui sera
01:41:39 raisonnable pour nous en quelque sorte ?
01:41:41 - Ce qui est étonnant, c'est que le Conseil constitutionnel
01:41:43 est à se prononcer sur la réforme d'entraide.
01:41:45 C'est quand même un organe qui est censé
01:41:47 respecter les libertés individuelles,
01:41:49 les droits des citoyens.
01:41:51 On voit qu'il prend de plus en plus d'ampleur
01:41:53 et qu'il s'arroge de plus en plus de domaines.
01:41:55 Et effectivement, si demain il rentre dans les décisions politiques,
01:41:57 c'est-à-dire qu'il juge, il censure une partie
01:41:59 de la loi, ce qui à mon avis ne sera pas le cas,
01:42:01 là il s'arrogerait un droit, à mon avis,
01:42:03 qui n'est pas le sien.
01:42:05 - Il censure pas l'opportunité, il censure
01:42:07 le fait de dire...
01:42:09 - Est-ce qu'on a utilisé trop de...
01:42:11 - Est-ce que ça correspond
01:42:13 à un véhicule législatif comme le projet de loi de finances
01:42:15 de la sécurité sociale ?
01:42:17 - On va continuer à voir dans les prochaines heures.
01:42:19 Là il est 18h41, on va partir
01:42:21 sur le cortège, sur le terrain.
01:42:23 Il y a beaucoup de tension autour du camion à eau
01:42:25 et à l'instant les policiers chargent
01:42:27 juste devant le camion à eau. Expliquez-nous.
01:42:29 - Le véhicule législatif est au camion ?
01:42:31 - Oui, effectivement,
01:42:33 on avait assisté à un moment de tension
01:42:35 avec des black blocs qui étaient positionnés
01:42:37 à la place de la Bastille et les CRS
01:42:39 qui étaient à proximité du camion à eau.
01:42:41 On sentait une véritable tension, comme un jeu de regard
01:42:43 entre les deux groupes. Et puis tout d'un coup,
01:42:45 il y a plusieurs jets de projectiles
01:42:47 qui ont démarré, des pierres ont été lancées
01:42:49 et les forces de l'ordre n'ont pas
01:42:51 laissé passer, ils ont tout de suite
01:42:53 chargé les manifestants
01:42:55 pour éviter que les jets de projectiles...
01:42:57 Et d'ailleurs il y a une deuxième salve, une deuxième charge
01:42:59 des forces de l'ordre qui se poursuit.
01:43:01 Ils ne souhaitent pas que les manifestants
01:43:03 prennent le dessus, ou du moins
01:43:05 ces ultras qui lancent des projectiles.
01:43:07 On voit les projectiles lancés,
01:43:09 ce sont, comme depuis tout à l'heure,
01:43:11 des pavés assez impressionnants,
01:43:13 d'une taille assez impressionnante.
01:43:15 Et ça court un peu
01:43:17 dans tous les sens. En ce moment,
01:43:19 sur la place de la Bastille,
01:43:21 les charges se poursuivent à droite, à gauche.
01:43:23 C'est assez décousu
01:43:25 comme situation à vrai dire,
01:43:27 alors que pourtant il y a quelques instants,
01:43:29 c'était d'un calme relativement plat.
01:43:31 - Merci beaucoup. On va
01:43:33 continuer à commenter
01:43:35 ce qui se passe place de la Bastille.
01:43:37 Jean-Christophe Couville, il y a énormément de policiers
01:43:39 qui tout d'un coup ont couru sur le centre
01:43:41 de la place. Qu'est-ce qu'ils font là ? Ils font une espèce
01:43:43 de cordon, ils veulent repousser
01:43:45 les black blocs le plus loin possible ?
01:43:47 - L'idée, effectivement, c'est de redonner
01:43:49 de l'air, de repousser un petit peu,
01:43:51 et qu'ils ne gardent pas toute la place.
01:43:53 Donc on voit bien qu'on essaie
01:43:55 un petit peu de les effriter,
01:43:57 de venir casser le bloc, ça part à la courette,
01:43:59 on évite qu'ils se regroupent,
01:44:01 et puis après on manœuvre sur différents
01:44:03 angles de la place, justement, pour les
01:44:05 faire partir. L'idée, en fait, c'est qu'ils quittent la place.
01:44:07 - Là, on est dans la phase de dispersion
01:44:09 de la manifestation. - Voilà, et d'aller au contact. On voit qu'on va au contact,
01:44:11 hop, on fait un bon offensif.
01:44:13 Alors là, par exemple, vous avez des compagnies d'intervention de la
01:44:15 préfecture de police. Juste avant, c'était des casques
01:44:17 "bleus", c'était
01:44:19 les gendarmes. Donc c'est ce que je vous disais tout à l'heure,
01:44:21 en fait, il y a différentes forces, et c'est encore
01:44:23 cette coordination qui est très importante.
01:44:25 - Ce qui est impressionnant, je me permets de vous interrompre,
01:44:27 c'est que les policiers reçoivent des pavés
01:44:29 énormes !
01:44:31 Ils lèvent la tête,
01:44:33 pour être sûr de ne pas en prendre sur la tête. - Je pense que les gens ne se rendent pas compte,
01:44:35 c'est vraiment ce que l'on reçoit.
01:44:37 Les gens ont du mal, ils disent "bon, c'est des cailloux",
01:44:39 non, c'est pas des cailloux, c'est des vrais pavés.
01:44:41 Et je peux vous dire que, voilà, avec la puissance
01:44:43 que ça a, quand ça vous retombe dessus,
01:44:45 d'ailleurs, on a souvent des
01:44:47 collègues qui perdent connaissance. Et puis, dans
01:44:49 les forces mobiles, vous voyez, il y a aussi des femmes.
01:44:51 On voit des petits
01:44:53 "gabarits", mais moi, je les
01:44:55 reconnais, dans la gestuelle et tout.
01:44:57 Mais je veux dire, encore une fois,
01:44:59 - De toute façon, même un caillou, ça ne serait pas justifiable.
01:45:01 - Ah, mais ce n'est pas justifiable. - Non, mais rien n'est justifiable.
01:45:03 - Même des fleurs. - Certains, ils trouvent, en disant,
01:45:05 c'est une habitude, parce que, de toute façon,
01:45:07 les policiers sont équipés,
01:45:09 ils sont habillés en Robocop, ils ont des boucliers,
01:45:11 donc on peut y aller, gaiement,
01:45:13 et leur lancer tout ce qu'on trouve.
01:45:15 - Il y a des charges successives, en ce moment,
01:45:17 Place de la Bastille, les policiers
01:45:19 qui avancent, qui vont au contact des Black Blocs,
01:45:21 qui vont exfiltrer les éléments les plus violents,
01:45:23 qui interpellent,
01:45:25 qui tentent de neutraliser
01:45:27 ces éléments violents. Je ne sais pas qui on peut rejoindre,
01:45:29 soit une équipe Cényou, soit une équipe européenne,
01:45:31 donc on nous raconte ce qui se passe.
01:45:33 Où est-ce que vous êtes ? Vous êtes les journalistes d'Europe 1.
01:45:35 - Oui, je me trouve au milieu
01:45:37 de la Place de la Bastille, donc entre
01:45:39 les Black Blocs et les manifestants
01:45:41 qui manifestent dans le calme.
01:45:43 Les tensions se poursuivent, comme vous l'avez dit.
01:45:45 Les CRS commencent à disperter
01:45:47 les manifestants avec une quantité
01:45:49 importante de gaz lacrymogènes.
01:45:51 Les agents de la Bravem sont déployés en nombre,
01:45:53 aussi. J'ai également vu les pompiers
01:45:55 se courir en blessés à terre.
01:45:57 La Banque de France a aussi été prise pour cible
01:45:59 par les militants.
01:46:01 - De l'autre côté de la Place, au niveau de l'Opéra,
01:46:03 l'ambiance est bonne, mais beaucoup de manifestants
01:46:05 commencent à prendre peur et à partir.
01:46:07 Certains me confiaient qu'ils craignaient
01:46:09 que le mouvement se radicalise.
01:46:11 Tous sont déterminés à continuer les manifestations.
01:46:13 Plusieurs personnes me disaient aussi
01:46:15 que le mouvement s'effoussoufflait fortement.
01:46:17 La CGT annonce 400 000 manifestants
01:46:19 et la police 42 000.
01:46:21 La manifestation devrait se terminer ici,
01:46:23 Place de la Bastille, aux alentours de 19h.
01:46:25 Mais certains me confiaient
01:46:27 que les manifestants étaient déterminés à rester.
01:46:29 - On prend plutôt les chiffres de la préfecture de police
01:46:31 que les chiffres fantaisistes de la CGT.
01:46:33 On va rejoindre notre journaliste CNews.
01:46:35 Là, il y a à nouveau énormément d'interpellations
01:46:37 qui se déroulent sous vos yeux.
01:46:39 C'est bien cela ?
01:46:41 - Oui, effectivement.
01:46:43 Il y a un individu qui est à terre
01:46:45 avec des forces de police
01:46:47 qui l'ont interpellé
01:46:49 il y a quelques instants.
01:46:51 Ce que je vous disais à l'instant,
01:46:53 c'est que la situation reste très tendue.
01:46:55 On vient de recevoir à nos pieds
01:46:57 un jet de bouteilles de bière.
01:46:59 C'est l'un des nombreux projectiles
01:47:01 utilisés par ces manifestants.
01:47:03 Je n'ai pas envie de dire manifestants,
01:47:05 j'ai envie de dire ultra-casseurs
01:47:07 parce que ce ne sont pas l'intégralité
01:47:09 des manifestants.
01:47:11 C'est important de le rappeler quand même.
01:47:13 Des jets de projectiles qui sont assez variés.
01:47:15 Il y a des bouteilles de bière,
01:47:17 des pavés, on le disait tout à l'heure.
01:47:19 Et puis, on a assisté à des jets,
01:47:21 les fameuses plantes utilisées tout à l'heure
01:47:23 qui étaient postées juste devant la Banque de France
01:47:25 qui ont été sûrement mises de côté
01:47:27 par certains casseurs,
01:47:29 certains ultra-casseurs
01:47:31 pour être utilisés
01:47:33 comme des projectiles.
01:47:35 On est obligé de reculer
01:47:37 parce que la situation se tend.
01:47:39 On reçoit plusieurs jets.
01:47:41 On est juste derrière les forces de l'ordre.
01:47:43 Il faut le comprendre.
01:47:45 Forcément, on est pris pour cible
01:47:47 parce qu'on est juste derrière.
01:47:49 La situation est assez tendue.
01:47:51 On assiste encore une fois à des confrontations
01:47:53 et à une nouvelle charge de police
01:47:55 en ce moment même, sur notre gauche,
01:47:57 nouvelle charge, pour essayer
01:47:59 de disperser ces manifestants.
01:48:01 Mais juste pour reprendre et terminer ce que je vous disais
01:48:03 tout à l'heure, les jets de projectiles
01:48:05 sont assez importants
01:48:07 et ils sont de toutes sortes.
01:48:09 Il y a des pétards et même un tir de mortier.
01:48:11 On a assisté tout à l'heure à un tir de mortier.
01:48:13 Pour le moment, situation très,
01:48:15 très tendue, place de la Bastille,
01:48:17 alors que c'était, je vous le rappelle encore une fois,
01:48:19 relativement calme il y a quelques minutes.
01:48:21 - Impressionnante,
01:48:23 des forces de l'ordre qui sont extrêmement groupées.
01:48:25 Ils sont extrêmement protégés
01:48:27 avec des boucliers,
01:48:29 avec beaucoup de protection sur les bras,
01:48:31 sur les jambes, évidemment des casques pour éviter
01:48:33 les jets de projectiles. On a encore
01:48:35 une équipe CNews qui est juste sur un autre
01:48:37 angle de cette place de la Bastille.
01:48:39 Racontez-nous ce qui se passe en ce moment.
01:48:41 - Effectivement, on est ici au bout
01:48:45 de la rue Saint-Antoine, sur la place de la Bastille.
01:48:47 Il y a quelques instants, c'était un petit peu
01:48:49 le statu quo, les éléments radicaux
01:48:51 regardaient les forces de l'ordre
01:48:53 et vice versa. Et ces forces de l'ordre qui maintenant,
01:48:55 depuis quelques minutes, procèdent à ces charges
01:48:57 que vous voyez actuellement sur notre
01:48:59 antenne. Ces forces de l'ordre qui,
01:49:01 ces dernières minutes, ont repéré les éléments
01:49:03 radicaux que nous-mêmes, nous avons vus
01:49:05 se munir de bouteilles de bière,
01:49:07 de pavés également, puisque ce temps
01:49:09 était relativement long entre
01:49:11 le moment où, effectivement, ce cortège
01:49:13 est arrivé ici, place de la Bastille
01:49:15 et au moment où les forces de l'ordre ont mené
01:49:17 des charges. Effectivement,
01:49:19 ces éléments radicaux se sont chargés
01:49:21 petit à petit de munitions
01:49:23 pour en venir à bout,
01:49:25 pour venir au bout de ces forces de l'ordre
01:49:27 qui sont très rapidement intervenues.
01:49:29 Et ces braves hommes, toujours, qui interpellent,
01:49:31 qui vont prélever directement
01:49:33 dans ce groupe d'éléments radicaux
01:49:35 toutes celles et ceux qui s'étaient munis
01:49:37 d'armes ou qui ont jeté, effectivement,
01:49:39 des projectiles contre
01:49:41 ces forces de l'ordre. Alors,
01:49:43 ces forces de sécurité ont procédé
01:49:45 à des jets de bombes lacrymogènes il y a quelques
01:49:47 instants, et à l'instant, la brave
01:49:49 même, effectivement, qui procède encore une fois
01:49:51 à des prélèvements au sein des éléments
01:49:53 radicaux. La situation ici
01:49:55 est véritablement à l'offensive
01:49:57 pour tenter de mettre fin à ce
01:49:59 rassemblement, puisque, je vous le rappelle, la dispersion
01:50:01 de cette manifestation doit
01:50:03 avoir lieu aux alentours de 19h.
01:50:05 Et donc, nous le voyons, nous le
01:50:07 constatons, ces forces de l'ordre qui
01:50:09 tentent de mettre un terme à cette manifestation
01:50:11 en allant prélever directement dans les groupes
01:50:13 des éléments radicaux.
01:50:15 18h49, effectivement, on est en direct sur Europe 1
01:50:17 et sur CNews. Il reste encore
01:50:19 beaucoup de monde sur cette place de la Bastille.
01:50:21 On voit des bateaux, on vient de voir
01:50:23 un jeune d'une
01:50:25 quinzaine d'années à vélo qui était
01:50:27 tout près de ces jets de
01:50:29 pierres. Il y a des scènes de guérillas qui côtoient
01:50:31 des manifestants pacifiques.
01:50:33 On a des scènes, encore une
01:50:35 fois, assez surréalistes depuis le début de ces mobilisations.
01:50:37 Mais là, c'est une journée vraiment particulière, parce que
01:50:39 il y a beaucoup de tensions.
01:50:41 Il y a la décision du Conseil constitutionnel qui est attendue
01:50:43 demain. On sait qu'il y aura déjà
01:50:45 des centaines
01:50:47 de manifestations prévues dès demain.
01:50:49 La plupart interdites,
01:50:51 puisqu'elles seront notamment
01:50:53 interdites autour du Conseil constitutionnel.
01:50:55 Il y a beaucoup de tensions dans le pays,
01:50:57 M. Pietrache. - Et vous, M. Fabrice ?
01:50:59 - Elles ne sont pas toutes interdites, vous avez raison, Laurence.
01:51:01 - Autour du Conseil constitutionnel. - Autour du Conseil constitutionnel
01:51:03 pour des raisons évidentes de sérénité.
01:51:05 On ne peut pas avoir dans notre
01:51:07 pays une instance qui est la plus haute
01:51:09 instance de notre pays
01:51:11 qui va vérifier que la loi
01:51:13 est conforme à la Constitution,
01:51:15 et voir ces SAH
01:51:17 subir d'éventuelles pressions par des manifestations.
01:51:19 Donc, je pense que la décision du
01:51:21 ministre de l'Intérieur est une très bonne décision,
01:51:23 et ça permettra
01:51:25 au Conseil constitutionnel de s'exprimer
01:51:27 avec sérénité.
01:51:29 Mais, sur le fond,
01:51:31 la question est posée, on l'a dit tout à l'heure,
01:51:33 aux organisations
01:51:35 syndicales que le gouvernement a aujourd'hui.
01:51:37 C'est-à-dire que c'est le jour d'après
01:51:39 la question. Voilà,
01:51:41 comment on fait pour passer à autre chose ?
01:51:43 - Mais on ne passera pas à autre chose.
01:51:45 - C'est ça le problème. - Je pense que c'est
01:51:47 l'enjeu des heures et des jours qui viennent.
01:51:49 Va-t-on réussir à passer collectivement
01:51:51 à autre chose ? - Vous croyez que... - Et c'est d'ailleurs,
01:51:53 je pense, la mission qu'a donnée
01:51:55 le Président de la République, il y a
01:51:57 maintenant presque plus de deux semaines,
01:51:59 à Elisabeth Borne, c'est de chercher
01:52:01 les voies de passage avec
01:52:03 les organisations syndicales. Alors ça reste,
01:52:05 encore une fois, très difficile aujourd'hui. On a bien vu
01:52:07 que la réunion qui avait eu lieu il y a quelques jours
01:52:09 s'est soldée par moins d'une heure d'échange.
01:52:11 Et donc, on ne peut pas dire que là, on a eu
01:52:13 le temps d'ouvrir de nouveaux dossiers.
01:52:15 Mais, moi, je crois que
01:52:17 il y a un certain nombre d'organisations syndicales
01:52:19 qui ont envie d'avancer sur le sujet du travail,
01:52:21 de notre rapport au travail, qui ont aussi
01:52:23 conscience qu'il faut qu'on se parle
01:52:25 dans notre démocratie, qu'il y a des sujets à mettre sur la table.
01:52:27 - 18h51, on est en direct.
01:52:29 Il y a énormément de mouvements sur cette place
01:52:31 de la Bastille, qui est pratiquement submergée
01:52:33 par les gaz lacrymogènes. Les policiers
01:52:35 sont à l'offensive, ils tentent de disperser
01:52:37 la foule des radicaux. On ne parle pas des manifestants
01:52:39 qui, eux, évidemment, évitent maintenant le secteur.
01:52:41 L'une de nos équipes est sur place.
01:52:43 Expliquez-nous ce qui se passe autour de vous.
01:52:45 - Oui, vous l'avez dit. Énormément de mouvements
01:52:49 sur cette place de la Bastille. Pour tout vous dire,
01:52:51 on commence à avoir l'habitude de gérer
01:52:53 ces moments d'extrême tension.
01:52:55 C'est la 12e manifestation, elle se termine
01:52:57 souvent malheureusement de la même manière.
01:52:59 On essaie un petit peu de se placer,
01:53:01 pour ne pas déranger l'action des forces de l'ordre
01:53:03 et pour ne pas être la cible des projectiles.
01:53:05 Je vous avoue que sur cette place de la Bastille,
01:53:07 pour l'instant, c'est très compliqué de se placer
01:53:09 parce qu'il y a énormément de charges des forces
01:53:11 de l'ordre, qui chargent
01:53:13 de nombreuses fois vers les manifestants
01:53:15 pour essayer d'interpeller les éléments
01:53:17 les plus radicaux. Vous l'avez vu
01:53:19 sur les nombreuses images que vous avez
01:53:21 à votre disposition, et j'espère que les auditeurs
01:53:23 l'ont compris, c'est très tendu sur la place de la Bastille.
01:53:25 De nombreuses charges des forces
01:53:27 de l'ordre pour essayer d'intercepter ces éléments radicaux.
01:53:29 - Merci beaucoup de penser à nos auditeurs d'Europe 1
01:53:31 et bravo à toutes les équipes qui sont sur place
01:53:33 que ce soit CNews ou Europe 1. Louis Drainel,
01:53:35 pour demain, il y a déjà 131 actions
01:53:37 qui sont prévues. Demain, jour
01:53:39 où le Conseil constitutionnel va rendre sa décision ?
01:53:41 - Oui absolument. Autant d'actions
01:53:43 sur le territoire national, donc partout en France,
01:53:45 devant des préfectures, des sous-préfectures.
01:53:47 Les services de renseignement s'attendent
01:53:49 à la participation de plus de 41 000 personnes,
01:53:51 donc partout en France,
01:53:53 pas uniquement à Paris.
01:53:55 C'est à la fois beaucoup, et la question
01:53:57 aujourd'hui c'est de savoir combien de personnes
01:53:59 se retrouveront devant le Conseil constitutionnel.
01:54:01 C'est un fait inédit, c'est-à-dire que
01:54:03 c'est à la fois une mise sous pression
01:54:05 du Conseil constitutionnel et en même temps
01:54:07 c'est un moyen aussi de contester
01:54:09 la décision qui va être prise. Rappelons-le,
01:54:11 il y a deux décisions qui sont attendues demain soir.
01:54:13 Il y a à la fois la conformité
01:54:15 de la réforme des retraites
01:54:17 avec la Constitution
01:54:19 et le deuxième élément qui est attendu,
01:54:21 c'est la validation ou non
01:54:23 du référendum d'initiative
01:54:25 populaire.
01:54:27 - Donc une deuxième mouture...
01:54:29 Oui, c'est populaire aussi.
01:54:31 Une deuxième mouture a été déposée par la gauche,
01:54:33 effectivement. - Et donc in extremis, effectivement,
01:54:35 un deuxième RIP a été déposé
01:54:37 cet après-midi par la gauche parce qu'il
01:54:39 considérait que leur première initiative
01:54:41 était un peu fragile au regard du droit.
01:54:43 - Eric Nolot, un commentaire.
01:54:45 - En effet, c'est la suite
01:54:47 qui nous intéresse parce que
01:54:49 est-ce que ça va être quatre ans comme ça ?
01:54:51 C'est-à-dire un pays
01:54:53 qui va vivre de convulsion en convulsion
01:54:55 ou est-ce que le front syndical
01:54:57 va se fissurer ? Il y a des gens qui veulent discuter,
01:54:59 des gens qui vont rester dans la contestation
01:55:01 et d'autres qui vont vouloir passer à autre chose.
01:55:03 Mais combien de gens vont vouloir passer à autre chose ?
01:55:05 Combien de gens vont rester bloqués sur ce qu'on voit ?
01:55:07 On ne peut pas imaginer ça pendant quatre ans
01:55:09 donc il va bien falloir trouver une solution.
01:55:11 - Et ce qui est compliqué quand même,
01:55:13 c'est qu'en fait on a du mal à identifier une soupape
01:55:15 de décompression de la société.
01:55:17 Il y a un blocage institutionnel du pays
01:55:19 où tout le monde voit
01:55:21 que le gouvernement n'arrive pas à rancer.
01:55:23 - Le référendum est une soupape.
01:55:25 - Il y a une soupape mais si il intervient, c'est dans très longtemps.
01:55:27 - À long terme ? C'est neuf mois plus six mois ?
01:55:29 - La question c'est qu'il y a un agenda parlementaire
01:55:31 qui est gelé et on ne sait pas ce que va faire
01:55:33 le gouvernement et en fait il n'y a pas beaucoup de solutions
01:55:35 même pour libérer la parole,
01:55:37 la frustration des Français
01:55:39 et donc le risque c'est que les gens se replient
01:55:41 sur eux-mêmes avec, et je pense que c'est ce qui
01:55:43 pourrait se passer, c'est qu'on va
01:55:45 assister à des manifestations où il y a de moins en moins de monde
01:55:47 mais de plus en plus de violences
01:55:49 et puis une société qui est un peu grogui,
01:55:51 qui ne sait pas très bien comment réagir,
01:55:53 qui subit, qui reste chez elle
01:55:55 mais qui n'est pas pour autant satisfaite.
01:55:57 - On vit en direct sur Europe 1 et sur CNews
01:55:59 cette douzième journée de mobilisation
01:56:01 contre la réforme des retraites.
01:56:03 Beaucoup de tensions sur cette place de la Bastille
01:56:05 où se trouvent de nombreuses équipes
01:56:07 de journalistes, où il y a des forces de l'ordre
01:56:09 en présence, le camion, le canon
01:56:11 à eau est positionné, ça veut dire
01:56:13 que les forces de l'ordre ne voudront pas
01:56:15 que cela s'éternise et que le
01:56:17 chaos demeure sur cette place de la Bastille.
01:56:19 Il y a beaucoup d'actions qui sont attendues
01:56:21 dès demain, 131 actions
01:56:23 attendues demain autour de
01:56:25 la décision du Conseil constitutionnel
01:56:27 qui devra valider ou non
01:56:29 cette loi sur le report de l'âge légal
01:56:31 de départ en retraite de 62 à 64 ans
01:56:33 et se prononcer sur le référendum
01:56:35 d'initiative partagée. La situation est bloquée,
01:56:37 nous sommes dans l'impasse et
01:56:39 effectivement nous allons continuer à vivre
01:56:41 ces événements en direct sur nos deux antennes.
01:56:43 On va remercier les auditeurs d'Europe 1
01:56:45 qui ont rendez-vous dans un instant avec Europe 1
01:56:47 soir et la suite de l'actualité
01:56:49 sur leur antenne.
01:56:51 Mais nous on continue sur
01:56:53 ces news évidemment en direct, on va rejoindre
01:56:55 peut-être l'une de nos équipes qui est
01:56:57 au cœur de cette place de la Bastille.
01:56:59 Les deux camps sont à nouveau
01:57:01 face à face, c'est-à-dire on parle des Black
01:57:03 Blocs, des éléments radicaux, des policiers
01:57:05 que ce soit la BRAV, que ce soit
01:57:07 d'autres unités qui ont
01:57:09 procédé à de nombreuses interpellations.
01:57:11 - On sait Jean-Christophe Révy qu'au moins
01:57:13 10 policiers se font blesser
01:57:15 à l'heure où on se parle.
01:57:17 - Oui j'ai une collègue là, à priori,
01:57:19 qui a reçu un projectile et qui n'entend plus
01:57:21 d'une oreille, enfin... Donc elle a pris
01:57:23 un projectile sur l'oreille, donc elle est passée
01:57:25 des tests. Enfin voilà, je connais
01:57:27 pas encore la gravité des 10
01:57:29 blessés, j'espère qu'il n'y en aura pas plus que ça.
01:57:31 Mais effectivement, hélas,
01:57:33 on a la malheureuse habitude maintenant, depuis
01:57:35 12 actions,
01:57:37 voir un peu plus, puisque là c'est la
01:57:39 12ème manifestation, 12ème round,
01:57:41 quelque part, mais il y a eu aussi toutes les manifestations
01:57:43 spontanées, suite
01:57:45 au 49.3.
01:57:47 Donc...
01:57:49 on espère que le bilan de mes
01:57:51 collègues va pas être trop lourd encore
01:57:53 aujourd'hui. Parce que c'est ces mêmes là,
01:57:55 collègues, qu'on voit, qui demain vont
01:57:57 revenir sur les manifestations, et ainsi de suite.
01:57:59 Et donc c'est toute cette fatigue, j'allais dire,
01:58:01 qu'on accumule, cette tension,
01:58:03 c'est pas une soirée qu'on va la liquider.
01:58:05 Et donc demain, on met ça,
01:58:07 et ainsi de suite, ainsi de suite, voilà.
01:58:09 - C'est vrai que c'est un double enjeu... - Laurent Pietraszewski.
01:58:11 - Un double enjeu pour le gouvernement, à la fois ce qu'on a évoqué tout à l'heure,
01:58:13 c'est-à-dire la nécessité de construire,
01:58:15 parce qu'il faut dire les choses, là, il appartient
01:58:17 au gouvernement et aux partenaires sociaux
01:58:19 de trouver la voie de sortie ensemble.
01:58:21 Ça c'est ce que, je crois, nous attendons collectivement,
01:58:23 et c'est ce que le pays attend.
01:58:25 Et là-dessus, le Président de la République a
01:58:27 souhaité prendre une initiative, puisqu'il a annoncé
01:58:29 qu'il recevrait l'intersyndical à l'issue
01:58:31 de la décision du Conseil constitutionnel.
01:58:33 Je pense qu'on aura déjà un premier point
01:58:35 à l'issue de ce rendez-vous,
01:58:37 mais le deuxième sujet, c'est celui que vous venez
01:58:39 d'évoquer, effectivement, c'est
01:58:41 la fatigue, la fatigue collective,
01:58:43 mais aussi la fatigue des forces de l'ordre.
01:58:45 Sur le fond, c'est ce temps
01:58:47 que l'on passe les uns
01:58:49 à les autres, bien sûr,
01:58:51 affronter des idées, c'est très positif
01:58:53 en démocratie, mais s'affronter physiquement,
01:58:55 ce ne l'est pas. Et je crois que c'est
01:58:57 cela qui, aujourd'hui,
01:58:59 épuise, épuise, je crois,
01:59:01 l'ensemble du corps social, et qui nécessite
01:59:03 aussi, d'ailleurs, de pouvoir reprendre
01:59:05 la main de la part du gouvernement. - Bien sûr. - Et on va accueillir le monde
01:59:07 entier, notamment en septembre, pour la Coupe du monde
01:59:09 de rugby, et l'année prochaine, les JO. - Absolument.
01:59:11 - Bravo, merci, et bien, bel accueil.
01:59:13 - 18h58, on va repartir dans la manifestation.
01:59:15 On rejoint l'une des équipes CNews.
01:59:17 Les deux camps, si l'on peut dire, sont face
01:59:19 à face, les forces de l'ordre
01:59:21 et les éléments radicaux, c'est bien cela ?
01:59:23 ...
01:59:25 - Oui, effectivement,
01:59:27 nous suivons une unité
01:59:29 de la BRAVEM, depuis le début de la manifestation,
01:59:31 100 policiers, qui, là, donc, se sont
01:59:33 repositionnés en rang
01:59:35 après avoir effectué,
01:59:37 vous l'avez vécu en direct sur CNews, une charge
01:59:39 il y a quelques secondes,
01:59:41 et donc, cette charge
01:59:43 a permis l'interpellation de deux personnes
01:59:45 en face des Black Blocs, des casseurs, vous l'avez vécu,
01:59:47 des tirs de gaz lacrymogènes. Pour
01:59:49 le moment, la situation s'est
01:59:51 un peu apaisée, mais les
01:59:53 unités sont toujours prêtes
01:59:55 à interpeller, observent
01:59:57 les individus,
01:59:59 les casseurs qui continuent à être présents
02:00:01 sur cette place de la Bastille. - Oui, absolument,
02:00:03 merci beaucoup, et on voit les camions à eau
02:00:05 qui sont positionnés pour
02:00:07 disperser les éléments les plus violents.
02:00:09 On peut espérer que ça se termine
02:00:11 rapidement, Jean-Christophe Couville, pour terminer ?
02:00:13 - Là, on espère, oui, qu'on ne va pas y passer la nuit,
02:00:15 parce qu'effectivement, mais on voit bien
02:00:17 qu'en face, ils vont justement vouloir traîner le plus possible.
02:00:19 Donc là, on attend que ça s'égrène un petit peu,
02:00:21 que les badauds puissent partir,
02:00:23 qu'il ne reste vraiment plus que les radicaux,
02:00:25 c'est-à-dire vraiment passer, là, à l'affrontement
02:00:27 avec les canons à eau et au contact,
02:00:29 pour essayer vraiment de les disperser, un peu les dégoûter,
02:00:31 et qu'ils puissent repartir chez eux.
02:00:33 - Et on rappelle qu'il y a 131 actions
02:00:35 qui sont d'ores et déjà prévues demain.
02:00:37 Une nouvelle journée d'extrême
02:00:39 tension et de mobilisation pour les forces de l'ordre.
02:00:41 Merci à vous tous d'avoir participé
02:00:43 à cette édition spéciale de Punchline sur CNews.
02:00:45 Tout de suite, c'est Christine Cayly qui vous attend
02:00:47 avec ses invités pour Facein l'Info. Bonne soirée à vous.
02:00:49 à vous. Non je dis ouais.